- JohnMédiateur
Extrait :
http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/trop-peu-de-jeunes-francais-partent-etudier-au-japon-3018/En déplacement au Japon, la ministre française de l’enseignement supérieur et de la recherche a plaidé lundi pour une augmentation de la mobilité des étudiants en sciences et techniques entre la France et la Japon.
«La mobilité des étudiants et des chercheurs est un point extrêmement important des accords conclus entre le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président français François Hollande il y a quelques mois», a rappelé la ministre à l’AFP à l’occasion de sa troisième visite au Japon depuis sa nomination en mai 2012. [...]
Et la ministre de plaider pour que, même si les étudiants japonais doivent apprendre le français, plus de cours soient donnés en anglais de sorte que soit levé l’obstacle de la langue française, principale barrière qui bloque l’arrivée d’étudiants asiatiques en France au profit des pays anglophones.
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- User4312Niveau 10
Pour intégrer un labo japonais, faut parler le japonais. Et c'est pas les Japonais qui vont faire des efforts pour parler anglais. Le français n'est quasiment pas enseigné, donc faut pas trop compter là-dessus non plus. A savoir aussi que si on intègre un labo japonais, le big boss compte sur le petit nouveau pour rendre des papiers de recherche en japonais bien sûr, pas seulement en anglais. Je pense qu'un labo tenu par un ''jeune'' chercheur fonctionne différemment, mais ça court pas les labos au Japon. Et les collègues ne parlent pas English, ils parlent ''buroken ingurishu'' (broken English).
Tous les papiers administratifs sont en japonais. La proposition de recherche doit être rédigée en japonais en plus de l'anglais. Ca peut varier selon les labos, remarquez, mais quand ce sont des papys aux commandes, c'est en japonais.
Donner des cours en anglais, oui, bien sûr, certaines facs (rares) le font. Mais ce qui bloque le plus, ce sont les frais d'inscription, je pense. Sans bourse, il s'agit de 5000 euros par an pour un master. Ca calme tout de suite. J'y ai mis toutes mes économies. Mais j'en ai pour mon argent, je fais les études de licence en plus de celles du master, pour le même prix. Du coup, j'économise 4x3500 euros (4 ans de licence qui deviennent "gratuites").
Tous les papiers administratifs sont en japonais. La proposition de recherche doit être rédigée en japonais en plus de l'anglais. Ca peut varier selon les labos, remarquez, mais quand ce sont des papys aux commandes, c'est en japonais.
Donner des cours en anglais, oui, bien sûr, certaines facs (rares) le font. Mais ce qui bloque le plus, ce sont les frais d'inscription, je pense. Sans bourse, il s'agit de 5000 euros par an pour un master. Ca calme tout de suite. J'y ai mis toutes mes économies. Mais j'en ai pour mon argent, je fais les études de licence en plus de celles du master, pour le même prix. Du coup, j'économise 4x3500 euros (4 ans de licence qui deviennent "gratuites").
- CasparProphète
parole diplomatique de la part de la ministre. Y croit-elle vraiment? Je suis à fond pour l'amitié franco-japonaise, j'adore le Japon (sans y être jamais allé je précise) mais imagine-t-elle que des hordes de jeunes Français vont se précipiter à Tokyo. C'est peu probable pour des raisons linguistiques et géographiques, sans parler du coût de la vie sur place.
- TriskelNiveau 7
En règle générale, les frais d'inscription dans l'université d'accueil ne sont pas à la charge de l'étudiant, sans quoi je n'aurais jamais fait un an dans une grande université privée près d'Oosaka !yoaken a écrit:Mais ce qui bloque le plus, ce sont les frais d'inscription, je pense. Sans bourse, il s'agit de 5000 euros par an pour un master. Ca calme tout de suite. J'y ai mis toutes mes économies. Mais j'en ai pour mon argent, je fais les études de licence en plus de celles du master, pour le même prix. Du coup, j'économise 4x3500 euros (4 ans de licence qui deviennent "gratuites").
La principale raison du faible nombre d'échanges vient surtout de l'absence d'enseignement du japonais avant la licence, qui du coup devient soit une langue fantasmée mais jamais apprise (j'ai des tas d'amis qui rêvaient d'apprendre le japonais en parallèle de leur cursus) soit une langue cible, par la filière LLCE.
Ensuite, il faut prendre en compte le faible nombre de places disponibles en échange. Lors de la réunion d'information (2006) pour le programme auquel j'ai participé, il y avait, en tout et pour tout, une quinzaine de places, qui valaient très chères puisque la seule école de Science Po avait déjà une vingtaine d'étudiants jugés apte à partir. Sans l'intervention d'un professeur de lettres, qui était à l'origine du partenariat avec une université (via un doctorant japonais spécialiste du XVIIIe français), seuls les élèves de l'IEP pouvaient partir. Finalement, nous fûmes trois de Lettres à être du voyage. Bref, non seulement les places sont rares, mais elles sont trustées.
Enfin, je rejoins totalement Yoaken là-dessus, l'anglais n'apporte (presque) rien. Les Japonais, même les jeunes, le parlent aussi mal que nous (amusez-vous à chercher des exemples du fameux "engrish" sur un moteur de recherche, c'est fun). Ce ne sera pas en faisant des cours en anglais chez nous qu'il viendront en masse, au contraire. Profitons plutôt du fait qu'il existe encore un pays qui aime la France et sa culture en V.O. pour la valoriser, et réciproquement.
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- JennyMédiateur
+1, les Japonais parlent très peu l'anglais... y compris dans l'hôtellerie d'ailleurs. Je crois que je vois ce que ça donne l'"engrish" :lol:Triskel a écrit:Enfin, je rejoins totalement Yoaken là-dessus, l'anglais n'apporte (presque) rien. Les Japonais, même les jeunes, le parlent aussi mal que nous (amusez-vous à chercher des exemples du fameux "engrish" sur un moteur de recherche, c'est fun). Ce ne sera pas en faisant des cours en anglais chez nous qu'il viendront en masse, au contraire. Profitons plutôt du fait qu'il existe encore un pays qui aime la France et sa culture en V.O. pour la valoriser, et réciproquement.
- CasparProphète
Les Japonais parlent l'anglais "aussi mal que nous". Merci pour les professeurs d'anglais qui s'escriment à enseigner cette langue à leurs élèves et qui, miracle, y arrivent parfois, et merci d'entretenir le cliché tenace du Français "nul en langues", alors qu'il s'agit plus de paresse et de manque de motivation que de nullité intrinsèque.
- TriskelNiveau 7
Ce n'était pas une remarque à l'encontre de, mais un jeu sur la comparaison des clichés. Ayant hésité entre l'anglais et les lettres au moment du master, ça ne m'était pas venu à l'esprit d'insinuer quoi que ce fût sur les professeurs — sur les élèves, oui. De même, ma femme parle un excellent anglais, sans l'avoir étudié autrement qu'auprès de ces caricatures de profs nippons qui lisent le manuel et ponctuent leurs cours de "ripiiitto afutaaa miiiii".Caspar Goodwood a écrit:Les Japonais parlent l'anglais "aussi mal que nous". Merci pour les professeurs d'anglais qui s'escriment à enseigner cette langue à leurs élèves et qui, miracle, y arrivent parfois, et merci d'entretenir le cliché tenace du Français "nul en langues", alors qu'il s'agit plus de paresse et de manque de motivation que de nullité intrinsèque.
Pardon d'avoir mis le doigt sur une vilaine plaie.
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- CasparProphète
C'est juste que j'entends ça à longueur de temps depuis des années, on me dit aussi que l'anglais est "facile"...peut-être... la morphologie de l'anglais est pauvre c'est vrai, mais celle du chinois aussi et on ne dit pas que c'est une langue facile.
Que les Japonais aient un peu de mal avec l'anglais, méthodes à part, c'est bien sûr l'éloignement des deux langues (linguistique, pas seulement géographique) et pour la prononciation, ce doit être un cauchemar (comme la prononciation des langues tonales pour nous). Le japonais est relativement facile à prononcer au contraire, mais pour BIEN le prononcer et le parler sans accent c'est une autre histoire je pense...sans compter les kanji, les kana, les degrés de politesse etc etc Je suis un peu à fleur de peau ce soir (collègues pénibles).
Que les Japonais aient un peu de mal avec l'anglais, méthodes à part, c'est bien sûr l'éloignement des deux langues (linguistique, pas seulement géographique) et pour la prononciation, ce doit être un cauchemar (comme la prononciation des langues tonales pour nous). Le japonais est relativement facile à prononcer au contraire, mais pour BIEN le prononcer et le parler sans accent c'est une autre histoire je pense...sans compter les kanji, les kana, les degrés de politesse etc etc Je suis un peu à fleur de peau ce soir (collègues pénibles).
- User4312Niveau 10
Si on fait un echange, c'est gratuit, mais on ne peut aller que dans les sections des univ qui ont signe un accord, donc ca ne convient pas a tous les projets. Ma fac a un accord avec Bordeaux, mais les etudiants n'arrivent pas dans ma section (didactique de l'anglais). De plus, quand on fait un echange, on n'obtient pas de diplome japonais. C'est sympa pour une experience au Japon, mais quand on a besoin d'une certification japonaise pour travailler dans un secteur precis au Japon, on est oblige d'y aller en solo.
Je ne sais pas si les ministres parlaient d'augmenter les etudiants en echange ou bien les etudiants en solo. Peut-etre les deux. Avec la denatalite, les facs japonaises se vident, certaines ferment. Il faut faire rentrer l'argent dans les caisses, surtout avec la decentralisation des facs.
Je ne sais pas si les ministres parlaient d'augmenter les etudiants en echange ou bien les etudiants en solo. Peut-etre les deux. Avec la denatalite, les facs japonaises se vident, certaines ferment. Il faut faire rentrer l'argent dans les caisses, surtout avec la decentralisation des facs.
- titecacahouetteNiveau 7
dans les labos de recherche japonnais on parle anglais autant qu'on parle anglais dans les labos français... Mon mari a passé plusieurs mois là bas et il a adoré. Bon sinon, c'est pas le moment d'y aller : http://blogs.mediapart.fr/blog/miloo/071013/le-moment-le-plus-dangereux-pour-lhumanite-depuis-la-crise-des-missiles-cubains
- TriskelNiveau 7
Fleur de peau ou non, j'aurais du prendre des précautions.Caspar Goodwood a écrit:c'est juste que j'entends à longueur de temps depuis des années, on me dit aussi que l'anglais est "facile"...peut-être... la morphologie de l'anglais est pauvre c'est vrai, mais celle du chinois ausi et on ne dit pas que c'est une langue facile.
Que les Japonais aient un peu de mal avec l'anglais, méthodes à part, c'est bien sûr l'éloignement des deux langues (linguistique, pas seulement géographique) et pour la prononciation, ce doit être un cauchemar (comme la prononciation des langues tonales pour nous). Le japonais est relativement facile à prononcer au contraire, mais pour BIEN le prononcer et le parler sans accent c'est une autre histoire je pense...sans compter les kanji, les kana, les degrés de politesse etc etc Je suis un peu à fleur de peau ce soir (collègues pénibles).
Le japonais est une langue tonale, mais limitée à deux tons, d'où la difficulté pour nous, sans compter que la prononciation d'homonymes (hashi = le pont / les baguettes selon l'accent ) varie selon les régions (le pont selon la prononciation tokyoïte correspond aux baguettes d'Oosaka, et vice versa). Heureusement que le contexte aide.
Autre raison des difficultés nipponnes avec l'anglais, l'apprentissage purement livresque de la langue, et, pendant presque tout le secondaire, à partir de transcription en katakana, donc imprécises. Les choses changent, mais on rencontre encore des professeurs n'ayant jamais mis les pieds dans un pays anglophone. D'où la multiplication d'écoles de langue près des gares, Nova and co, qui recrutent tout ce qui n'est pas Japonais : une connaissance française s'est vu proposer de donner des cours d'anglais, parce qu'il y avait demande, sans se soucier de son niveau dans ladite langue — grammaticalement acceptable, mais 100% grenouille dans la prononciation, un comble pour une école de "conversation".
Je ne pense pas que les gouvernements prennent en compte les initiatives personnelles. Ce qui les intéresse, ce sont les échanges, parce qu'ils permettent de promouvoir le pays facilement. Certes, on n'a pas accès à tous les secteurs d'emploi, mais ce n'est pas le but premier d'un échange, quoiqu'on puisse parfois décrocher (c'était le cas pour les 3 élèves les plus avancés de mon programme d'échange) un diplôme nippon ou équivalent. Par contre, un échange peut faciliter le retour dans un cursus ou un plan de carrière différent, comme le programme JET. La suite de la carrière est alors grandement facilitée, même si, encore une fois, toutes les portes ne sont pas ouvertes.yoaken a écrit:Si on fait un echange, c'est gratuit, mais on ne peut aller que dans les sections des univ qui ont signe un accord, donc ca ne convient pas a tous les projets. Ma fac a un accord avec Bordeaux, mais les etudiants n'arrivent pas dans ma section (didactique de l'anglais). De plus, quand on fait un echange, on n'obtient pas de diplome japonais. C'est sympa pour une experience au Japon, mais quand on a besoin d'une certification japonaise pour travailler dans un secteur precis au Japon, on est oblige d'y aller en solo.
Je ne sais pas si les ministres parlaient d'augmenter les etudiants en echange ou bien les etudiants en solo. Peut-etre les deux. Avec la denatalite, les facs japonaises se vident, certaines ferment. Il faut faire rentrer l'argent dans les caisses, surtout avec la decentralisation des facs.
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- ParatgeNeoprof expérimenté
Si les Japonais parlent toujours l'anglais comme les Japs dans les films américains sur la 2de guerre mondiale, c'est qu'il y a un problème !
Mon maître japonais qui vit en France parle correctement français.
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