Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
- jilucorgNeoprof expérimenté
Bonjour,
J'effectue ma dernière année scolaire, et partirai en retraite le 1er septembre 2014, j'aurai alors presque soixante-et-un ans et demi – et mon quota de mensualités tous régimes confondus, merci . L'observation que je fais est celle-ci : depuis l'an dernier que la nouvelle est connue dans mon collège (une cinquantaine de profs, banlieue moyenne de grande ville), j'ai l'impression d'être celui qui a trouvé un trésor en bêchant son jardin : des collègues d'une cinquantaine d'années me regardent et me parlent comme si j'étais béni par les Dieux, me font part de leur envie d'être à ma place, de leur hâte "d'y être", et même des gens qui n'ont visiblement guère plus de quarante-cinq ans me disent m'envier inconditionnellement.
J'ai beau leur faire remarquer que ce départ est voulu par mon âge, lequel est bien plus avancé que le leur, que je suis chaque jour un peu plus vieux, laid, chauve, chenu, un peu plus perclus et intellectuellement dégradé ; que je me trouve plus proche qu'eux de beaucoup – en termes de moyennes statistiques – de la déchéance physique et cognitive la plus définitive, et même – j'ose alors le Mot – de ma mort : rien n'y fait, ils me regardent comme un gagnant du Loto qui leur expliquerait que la fortune est cause de soucis graves et multiples, et ne doit donc pas être désirée.
Or – voici venir enfin mon propos –, je me souviens parfaitement qu'il y a une quinzaine d'années de cela, dans ce même collège, personne ne manifestait ce type d'envie : un collègue – une collègue, faire ensuite tous les changements nécessaires – qui prenait sa retraite, c'est qu'il avait atteint l'âge, c'est qu'il était bien temps pour lui "d'arrêter les frais", enfin le genre de banalités qu'on disait dans ces cas-là ; au pot de fin d'année, on buvait un coup à sa santé, il faisait un discours, on lui donnait ses cadeaux... et on parlait d'autre chose. Je n'ai pas souvenir d'avoir envié un collègue d'une soixantaine d'année partant en retraite, ni que personne ait tenu en salle des profs des conversations sur le thème de « je voudrais déjà y être » dit avec un réel sérieux, comme c'est le cas aujourd'hui ainsi que je l'observe.
Il faut, pour qu'on en soit arrivé là, que le métier ait vite et beaucoup perdu de ce qui faisait encore son intérêt voilà moins de deux décennies. Et pourtant, quiconque a commencé dans les seventies, comme c'est mon cas, sait à quel point être prof dans les années 90 n'avait déjà plus rien à voir, c'était devenu une autre profession avec un tout autre statut, qui avait perdu une grande partie de son plaisir et de son intérêt pour ceux de ma génération et des précédentes – ce n'est pas de la nostalgie hein : pour les profs de Lettres, on peut déjà se reporter aux horaires de l'époque afin de comprendre quelques petites choses(1). Ainsi, le prof principal commençait déjà à devenir un porteur de paperasses sautant d'une réunion à l'autre, avec des "HVC" à faire gratos hors de son horaire ; les parents avaient cessé de réclamer notre sévérité pour se plaindre de celle-ci, et les élèves... devenaient ce qu'on les avait déjà fait devenir. Les 90', c'était déjà loin du Paradis perdu, ou de l'époque – vingt ans plus tôt, un siècle... – où un Paul Guth pouvait écrire son Naïf aux quarante enfants. Pourtant, quand on avait 45-50 ans, on ne souhaitait pas être à la place de ces pauvres profs usés qu'on voyait partir en étant soulagé pour eux...
Voilà, c'était une petite observation personnelle pour "témoigner" – comme c'est la mode aujourd'hui – et peut-être donner matière à réflexion sur notre métier.
(1) Évolution des horaires de français au collège → en 1975 précisément, je faisais tout mon service avec seulement une 6e et une 4e (en français + latin), j'ai encore mon emploi du temps de l'époque ; on pouvait en faire alors, des choses, en prenant son temps pour chacun – trois heures en demi-groupes par élève en 6e ! –, on pouvait en corriger, des rédacs par classe...
J'effectue ma dernière année scolaire, et partirai en retraite le 1er septembre 2014, j'aurai alors presque soixante-et-un ans et demi – et mon quota de mensualités tous régimes confondus, merci . L'observation que je fais est celle-ci : depuis l'an dernier que la nouvelle est connue dans mon collège (une cinquantaine de profs, banlieue moyenne de grande ville), j'ai l'impression d'être celui qui a trouvé un trésor en bêchant son jardin : des collègues d'une cinquantaine d'années me regardent et me parlent comme si j'étais béni par les Dieux, me font part de leur envie d'être à ma place, de leur hâte "d'y être", et même des gens qui n'ont visiblement guère plus de quarante-cinq ans me disent m'envier inconditionnellement.
J'ai beau leur faire remarquer que ce départ est voulu par mon âge, lequel est bien plus avancé que le leur, que je suis chaque jour un peu plus vieux, laid, chauve, chenu, un peu plus perclus et intellectuellement dégradé ; que je me trouve plus proche qu'eux de beaucoup – en termes de moyennes statistiques – de la déchéance physique et cognitive la plus définitive, et même – j'ose alors le Mot – de ma mort : rien n'y fait, ils me regardent comme un gagnant du Loto qui leur expliquerait que la fortune est cause de soucis graves et multiples, et ne doit donc pas être désirée.
Or – voici venir enfin mon propos –, je me souviens parfaitement qu'il y a une quinzaine d'années de cela, dans ce même collège, personne ne manifestait ce type d'envie : un collègue – une collègue, faire ensuite tous les changements nécessaires – qui prenait sa retraite, c'est qu'il avait atteint l'âge, c'est qu'il était bien temps pour lui "d'arrêter les frais", enfin le genre de banalités qu'on disait dans ces cas-là ; au pot de fin d'année, on buvait un coup à sa santé, il faisait un discours, on lui donnait ses cadeaux... et on parlait d'autre chose. Je n'ai pas souvenir d'avoir envié un collègue d'une soixantaine d'année partant en retraite, ni que personne ait tenu en salle des profs des conversations sur le thème de « je voudrais déjà y être » dit avec un réel sérieux, comme c'est le cas aujourd'hui ainsi que je l'observe.
Il faut, pour qu'on en soit arrivé là, que le métier ait vite et beaucoup perdu de ce qui faisait encore son intérêt voilà moins de deux décennies. Et pourtant, quiconque a commencé dans les seventies, comme c'est mon cas, sait à quel point être prof dans les années 90 n'avait déjà plus rien à voir, c'était devenu une autre profession avec un tout autre statut, qui avait perdu une grande partie de son plaisir et de son intérêt pour ceux de ma génération et des précédentes – ce n'est pas de la nostalgie hein : pour les profs de Lettres, on peut déjà se reporter aux horaires de l'époque afin de comprendre quelques petites choses(1). Ainsi, le prof principal commençait déjà à devenir un porteur de paperasses sautant d'une réunion à l'autre, avec des "HVC" à faire gratos hors de son horaire ; les parents avaient cessé de réclamer notre sévérité pour se plaindre de celle-ci, et les élèves... devenaient ce qu'on les avait déjà fait devenir. Les 90', c'était déjà loin du Paradis perdu, ou de l'époque – vingt ans plus tôt, un siècle... – où un Paul Guth pouvait écrire son Naïf aux quarante enfants. Pourtant, quand on avait 45-50 ans, on ne souhaitait pas être à la place de ces pauvres profs usés qu'on voyait partir en étant soulagé pour eux...
Voilà, c'était une petite observation personnelle pour "témoigner" – comme c'est la mode aujourd'hui – et peut-être donner matière à réflexion sur notre métier.
(1) Évolution des horaires de français au collège → en 1975 précisément, je faisais tout mon service avec seulement une 6e et une 4e (en français + latin), j'ai encore mon emploi du temps de l'époque ; on pouvait en faire alors, des choses, en prenant son temps pour chacun – trois heures en demi-groupes par élève en 6e ! –, on pouvait en corriger, des rédacs par classe...
- mathmaxExpert spécialisé
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Ce qui se manifeste , c'est l'inquiétude pour son propre avenir : on est de moins en moins sûr d'avoir une retraite, et on sait bien que, si on peut en bénéficier, ce ne sera pas aussi jeune que ceux qui partent aujourd'hui.
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- PseudoDemi-dieu
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
C'est à dire qu'à votre age, que vous estimez pourtant vénérable, j'aurais encore de longues années à tirer pour une pension bien moindre.
Je doute que j'aurais encore la faculté de faire autre chose que de faire caca dans ma couche quand je serais en age de partir en retraite. Si j'arrive à m'en souvenir, encore !
Comprenez donc qu'on vous envie ! Vous avez quelques belles années devant vous à en profiter, ce qui ne sera pas notre cas.
Je doute que j'aurais encore la faculté de faire autre chose que de faire caca dans ma couche quand je serais en age de partir en retraite. Si j'arrive à m'en souvenir, encore !
Comprenez donc qu'on vous envie ! Vous avez quelques belles années devant vous à en profiter, ce qui ne sera pas notre cas.
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- dandelionVénérable
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Ah oui, Pseudo, ils comptent peut-être sur ça: repousser l'âge de la retraite jusqu'à ce qu'une majorité de gens ne se souviennent même plus qu'ils y ont droitPseudo a écrit:C'est à dire qu'à votre age, que vous estimez pourtant vénérable, j'aurais encore de longues années à tirer pour une pension bien moindre.
Je doute que j'aurais encore la faculté de faire autre chose que de faire caca dans ma couche quand je serais en age de partir en retraite. Si j'arrive à m'en souvenir, encore !
Comprenez donc qu'on vous envie ! Vous avez quelques belles années devant vous à en profiter, ce qui ne sera pas notre cas.
- ysabelDevin
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
tout à fait ; pour avoir une pension complète il faut que je bosse jusqu'à 67 ans (pour le moment)...Pseudo a écrit:C'est à dire qu'à votre age, que vous estimez pourtant vénérable, j'aurais encore de longues années à tirer pour une pension bien moindre.
Je doute que j'aurais encore la faculté de faire autre chose que de faire caca dans ma couche quand je serais en age de partir en retraite. Si j'arrive à m'en souvenir, encore !
Comprenez donc qu'on vous envie ! Vous avez quelques belles années devant vous à en profiter, ce qui ne sera pas notre cas.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- DhaiphiGrand sage
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Ce n'est, à mon avis, pas la retraite qu'ils vous envient mais la possibilité d'arrêter de "travailler", au sens étymologique naturellement.jilucorg a écrit: j'ai l'impression d'être celui qui a trouvé un trésor en bêchant son jardin : des collègues d'une cinquantaine d'années me regardent et me parlent comme si j'étais béni par les Dieux, me font part de leur envie d'être à ma place, de leur hâte "d'y être", et même des gens qui n'ont visiblement guère plus de quarante-cinq ans me disent m'envier inconditionnellement.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- Luigi_BGrand Maître
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Sans doute et aussi la crainte qu'il ait encore beaucoup à perdre. :|Jilucorg a écrit:Il faut, pour qu'on en soit arrivé là, que le métier ait vite et beaucoup perdu de ce qui faisait encore son intérêt voilà moins de deux décennies.
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- nuagesGrand sage
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
oui moi aussi, qui devrai travailler au moins jusqu'à 65 ans dans des conditions qui ne cessent de se dégrader , il y a bien des jours où je vous trouve béni des dieux!...et je vous souhaite une longue et heureuse retraitejilucorg a écrit:Bonjour,
J'effectue ma dernière année scolaire (...) des collègues d'une cinquantaine d'années me regardent et me parlent comme si j'étais béni par les Dieux, me font part de leur envie d'être à ma place ...
- jilucorgNeoprof expérimenté
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Merci ! Mais ce que je cherche à dire, c'est que les gens que je côtoient seraient quasiment prêts – si une fée survenait – à se priver de longues années de vie pour devenir retraités, là tout de suite, pour être débarrassés de ce métier.
C'est un autre discours que celui que j'entends aussi, hélas devenu très banal par la force des choses, qui compare avec envie les générations du point de vue de leur âge de départ possible.
C'est un autre discours que celui que j'entends aussi, hélas devenu très banal par la force des choses, qui compare avec envie les générations du point de vue de leur âge de départ possible.
- Ben93Neoprof expérimenté
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Je vous souhaite une bonne dernière année, que celle-ci se déroule le mieux pour vous.
J'ai 25 ans, j'ai encore de longues années devant moi, aujourd'hui je n'ai pas envie de partir à la retraite. L'inactivité me déprime, je salue ceux qui laissent leur place pour profiter de la retraite sans jalousie.
J'ai 25 ans, j'ai encore de longues années devant moi, aujourd'hui je n'ai pas envie de partir à la retraite. L'inactivité me déprime, je salue ceux qui laissent leur place pour profiter de la retraite sans jalousie.
- CasparProphète
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
J'ai toujours trouvé morbide et ridicule les manifestations de jeunes de dix-huit ou vingt ans pour "préserver nos futures retraites". Des gamins de cet âge qui pensent déjà à la retraite?
Il y a une dizaine d'années, nous avons reçu deux PE stagiaires pour un stage d'observation, accueil d'un de mes collègues quinquagénaires "eh ben, votre retraite... vous risquez d'avoir une mauvaise retraite blablabla..." à deux jeunes femmes de 23/24 ans qui débutaient à peine dans le métier. :shock:
Comme le dit jilucorg, la retraite c'est certainement fantastique (=la liberté, les grannnnnndes vacances) mais c'est aussi la fin de quelque chose et ce n'est pas un but en soi.
Moi pour l'instant je n'y pense pas, j'ai 42 ans, nous n'avons aucune idée de ce que seront la France et le monde dans vingt ou vingt-cinq ans, peut-être que je serai déjà mort, ça arrive aux meilleurs. Alors oui, battons-nous politiquement ou syndicalement pour sauver le système des retraites, économisons un peu ça ne peut pas faire de mal mais surtout vivons!
Il y a une dizaine d'années, nous avons reçu deux PE stagiaires pour un stage d'observation, accueil d'un de mes collègues quinquagénaires "eh ben, votre retraite... vous risquez d'avoir une mauvaise retraite blablabla..." à deux jeunes femmes de 23/24 ans qui débutaient à peine dans le métier. :shock:
Comme le dit jilucorg, la retraite c'est certainement fantastique (=la liberté, les grannnnnndes vacances) mais c'est aussi la fin de quelque chose et ce n'est pas un but en soi.
Moi pour l'instant je n'y pense pas, j'ai 42 ans, nous n'avons aucune idée de ce que seront la France et le monde dans vingt ou vingt-cinq ans, peut-être que je serai déjà mort, ça arrive aux meilleurs. Alors oui, battons-nous politiquement ou syndicalement pour sauver le système des retraites, économisons un peu ça ne peut pas faire de mal mais surtout vivons!
- gauvain31Empereur
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
pareil pour moi; j'aurais du mal avec l'inactivité. Vu que je partirai à 70 ans, je compte quand même me diversifier à la fin de ma carrière, en tout cas ne pas être devant des élèves.. pour faire quoi??? ben j'ai 24 ans de réflexion encore !!Ben93 a écrit:Je vous souhaite une bonne dernière année, que celle-ci se déroule le mieux pour vous.
J'ai 25 ans, j'ai encore de longues années devant moi, aujourd'hui je n'ai pas envie de partir à la retraite. L'inactivité me déprime, je salue ceux qui laissent leur place pour profiter de la retraite sans jalousie.
- DhaiphiGrand sage
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Vous ne vous sentez pas capable de vous construire une vie active qui ne passe par le travail. :shock:Ben93 a écrit:L'inactivité me déprime
Perdre son temps pour gagner sa vie occupe certes mais ne m'apparaît que comme un pis aller.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- ZenxyaGrand sage
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
J'ai déjà raconté l'histoire mais pour ceux qui l'auraient ratée : J'ai une collègue qui a démissionné, il lui restait 4 ou 5 ans à faire pour avoir le nombre de trimestres requis pour une retraite complète. Elle a préféré partir, suivre une formation et se lancer en auto-entrepreneur plutôt que rester "tranquillement" jusqu'à la fin.
Je m'attendais à ce qu'on dise d'elle qu'elle était "folle" d'abandonner ainsi son statut, son salaire, enfin bref tous "nos avantages". Et bien non, tous les profs étaient unanimes pour louer son courage de prendre une telle décision.
Ce n'était pas vraiment de l'envie mais il y avait comme une petite pointe. Je suis sûre qu'au fond d'eux cela avait dû les titiller souvent.
Je m'attendais à ce qu'on dise d'elle qu'elle était "folle" d'abandonner ainsi son statut, son salaire, enfin bref tous "nos avantages". Et bien non, tous les profs étaient unanimes pour louer son courage de prendre une telle décision.
Ce n'était pas vraiment de l'envie mais il y avait comme une petite pointe. Je suis sûre qu'au fond d'eux cela avait dû les titiller souvent.
_________________
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- CasparProphète
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Oui, ça c'est sûr.
Je pense que l'envie de "changer de vie" et la lassitude existent dans tous les corps de métier mais le notre a le défaut de ne présenter que très peu de perspectives d'évolution et de promotion, et surtout nous avons pris un an à chaque rentrée scolaire tandis que nos élèves ont et auront toujours le même âge.
Je pense que l'envie de "changer de vie" et la lassitude existent dans tous les corps de métier mais le notre a le défaut de ne présenter que très peu de perspectives d'évolution et de promotion, et surtout nous avons pris un an à chaque rentrée scolaire tandis que nos élèves ont et auront toujours le même âge.
- IlonaHabitué du forum
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Désolé,mais mes propos vont vous déprimer !
Ceux qui s'intéressent à la macro économie savent que la situation des "grands pays " "industrialisés:Lool: " est bien pire que ce que vous imaginez.
Il ne faut pas imaginer que nous aurons une retraite moindre que nos prédecesseurs,nous n'aurons pas de retraite du tout !
Ces pays,notre pays,du fait de l'incurie des gouvernants depuis quarante ans,croulent sous une montagne de dettes,de sorte que plus rien ne peut sauver le monde dans lequel nous vivons.
La fuite en avant est lancée depuis quelques années,on gagne du temps,au prix d'ajustements qui seront encore plus violents (la crise de 1929 ne sera qu'une aimable plaisanterie à coté de ce qui va hélas arriver).
Pardonnez-moi de vous gacher votre soirée mais rien ni personne ne peut plus infléchir le cours des choses,la course folle vers l'abime est lancée !
Ceux qui s'intéressent à la macro économie savent que la situation des "grands pays " "industrialisés:Lool: " est bien pire que ce que vous imaginez.
Il ne faut pas imaginer que nous aurons une retraite moindre que nos prédecesseurs,nous n'aurons pas de retraite du tout !
Ces pays,notre pays,du fait de l'incurie des gouvernants depuis quarante ans,croulent sous une montagne de dettes,de sorte que plus rien ne peut sauver le monde dans lequel nous vivons.
La fuite en avant est lancée depuis quelques années,on gagne du temps,au prix d'ajustements qui seront encore plus violents (la crise de 1929 ne sera qu'une aimable plaisanterie à coté de ce qui va hélas arriver).
Pardonnez-moi de vous gacher votre soirée mais rien ni personne ne peut plus infléchir le cours des choses,la course folle vers l'abime est lancée !
- nuagesGrand sage
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Si je pouvais être à la retraite , je m'investirais avec enthousiasme dans beaucoup plus d'activités intéressantes, diversifiées, utiles et choisies que je n'en fais maintenant où la plus grande partie de mon temps est irréversiblement mangée par des corvées fastidieuses , répétitives et de plus en plus absurdes.Dhaiphi a écrit:Vous ne vous sentez pas capable de vous construire une vie active qui ne passe par le travail. :shock:
Perdre son temps pour gagner sa vie occupe certes mais ne m'apparaît que comme un pis aller.
- Invité-BHabitué du forum
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
J'ai 34 ans et j'envie un peu Jilucorg...Je travaille parce que mes parents ont eu l'extrême mauvais goût de ne pas pouvoir faire de moi un rentier. Si j'avais tout mon temps libre, je sais que je m'éclaterais dans mille activités.
Et pour les cheveux, j'ai pris de l'avance pour la retraite : je suis déjà chauve ^^.
Et pour les cheveux, j'ai pris de l'avance pour la retraite : je suis déjà chauve ^^.
- User5899Demi-dieu
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Je me suis mis à penser à la retraite quand on a commencé l'AP de Chatel
- philannDoyen
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
suis pareille et j'envie mon père, jeune retraité en pleine forme, avec un emploi du temps de ministre tellement il a d'activités MAIS choisies!!!Bel-Ami a écrit:J'ai 34 ans et j'envie un peu Jilucorg...Je travaille parce que mes parents ont eu l'extrême mauvais goût de ne pas pouvoir faire de moi un rentier. Si j'avais tout mon temps libre, je sais que je m'éclaterais dans mille activités.
Et pour les cheveux, j'ai pris de l'avance pour la retraite : je suis déjà chauve ^^.
Je ne rêve pas d'arrêter de travailler, j'aime bien/encore enseigner...mais je rêve de pouvoir souffler, me reposer. Si j'étais riche, je travaillerais à temps partiel!
Je ne vois pas bien où est le problème à ce que des jeunes se posent la question de leur retraite!! Même si y penser ne changera strictement rien à la situation dans 30 ans.
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- DhaiphiGrand sage
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Il n'est pas nécessaire d'être "riche" tout dépend du mode de vie que l'on souhaite.philann a écrit:Si j'étais riche, je travaillerais à temps partiel
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- philannDoyen
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Mouais...mon salaire de certifiée stagiaire en région parisienne me fait penser...que même en baissant mon mode de vie...dur dur!Dhaiphi a écrit:Il n'est pas nécessaire d'être "riche" tout dépend du mode de vie que l'on souhaite.philann a écrit:Si j'étais riche, je travaillerais à temps partiel
Mon seul vrai luxe est de vivre à Paris, en dehors de cela je ne suis pas très dépensière et finis quand même toujours rikrak!!
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- lalilalaEmpereur
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Je comprends pas les gens qui s'emmerdent quand ils ne bossent pas. C'est vraiment un truc qui me dépasse, il y a tellement de choses intéressantes à faire dans la vie. J'envie grave mon père qui a pris sa retraite l'année dernière. Je n'attends que ça moi : le moment où je n'aurai plus à aller bosser. C'est vraiment une corvée le boulot pour moi (et pas seulement parce que je hais ce que je fais actuellement).Bel-Ami a écrit:J'ai 34 ans et j'envie un peu Jilucorg...Je travaille parce que mes parents ont eu l'extrême mauvais goût de ne pas pouvoir faire de moi un rentier. Si j'avais tout mon temps libre, je sais que je m'éclaterais dans mille activités.
Et pour les cheveux, j'ai pris de l'avance pour la retraite : je suis déjà chauve ^^.
_________________
Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- dandelionVénérable
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Il y a autre chose que j'envie chez ceux qui partent à la retraite: ils sont arrivés à l'âge de la retraite en suffisamment bonne santé pour y prétendre. Mon père et ma mère ont de nombreux frères et soeurs: tous ont atteint l'âge de la retraite. Mais parmi mes cousins, deux ont eu un cancer à à peine trente ans. Je dois faire des examens médicaux très réguliers à cause d'un médicament que ma mère a pris pendant la grossesse. Et puis tous les frères et soeurs de mes parents se sont mariés, ont eu une famille. C'est beaucoup moins le cas parmi mes cousins, beaucoup ont galéré pour entrer dans la vie active, n'auront pas d'enfants. Donc arriver à la retraite en assez bonne santé, c'est vraiment quelque chose qui provoque l'envie, pas l'envie d'avoir l'âge de la retraite, mais presque la nostalgie d'un monde qui s'éteint, un monde où l'on pouvait espérer avoir un travail stable, fonder une famille, partir à la retraite à un âge où l'on pourrait encore en profiter.
- DhaiphiGrand sage
Re: Évolution du métier : le prof partant en retraite est devenu un objet d'envie, malgré son âge...
Dans ce monde qui s'éteint et que tu évoques avec nostalgie, il me semble que l'espérance de vie était bien moindre. Cela ne fait pas tout et je sais qu'il faut compléter par "en bonne santé" mais les progrès de la médecine ne sont pas négligeables malgré le peu de crédits alloués à la recherche.dandelion a écrit:partir à la retraite à un âge où l'on pourrait encore en profiter.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum