Injonctions concernant la lecture lors d'une formation stagiaire

mik a écrit:Ça me rassure de constater que l'explication de texte peut se faire à l'oral sans questionnaire et que des collègues le font depuis longtemps, même si j'ai toujours travaillé avec un questionnaire. J'ai juste du mal à comprendre l'obligation désormais de travailler sans questionnaire (on était vraiment tous surpris à la formation).
Pour les ead, il y a quand même une demande des élèves et des parents (et une forte habitude !) à leur donner un corrigé du texte étudié. Je vais faire sans mais avec beaucoup d'inquiétudes. Merci pour vos réponses.

Sans ergoter excessivement, je constate une corrélation entre la pratique de plus en plus courante du polycopié d'explication de texte et la complète incapacité à bâtir un commentaire à l'écrit (puisque là, il faut questionner soi-même et tout seul le texte proposé). Et ne parlons pas des oraux qui ne consistent qu'en une récitation de cours pas compris !
La pression parentale n'existe que si on lui accorde une importance. Et la liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.

Les miens ont double peine : on explique linéairement (ou plus rarement à partir d'un questionnaire) le texte, puis on élabore la problématique, puis le plan détaillé (avec sous parties et exemples) au tableau (c'est toujours long et un peu fastidieux mais je ne vois pas comment faire autrement et puis ça les entraîne à l'écrit). Puis je leur donne à la fin mon plan détaillé sur polycopié qui souvent est un peu différent de ce qu'on a élaboré ensemble (ce qui continue de les perturber au plus haut point :-)). Je leur précise que c'est un plan indicatif mais il est vrai qu'ils se ruent toujours dessus comme la misère sur le monde et s'empressent de le ranger religieusement sous feuilles plastiques...
Je veux croire que c'est formateur pour eux, que ça leur montre que plusieurs plans sont possibles. Je leur ai promis que dès la deuxième séquence je ne distribuerai plus ma version polycop à la fin, mais je sais que je serai toujours tentée (par acquis de conscience sans doute).
Je pense que ma méthode est encore un peu trop rigide et que je gagnerais sans doute à faire preuve de plus de souplesse. On va dire que c'est le métier qui rentre petit à petit!

Presse-purée a écrit:

mik a écrit:avoir "des têtes bien faites et non bien pleines"

Lorsque tu seras titulaire, pense à lui dire que les deux vont ensemble, et qu'une tête bien vide ne sera pas une tête bien faite. Typiquement le genre de raccourcis stupides, qui montrent que parfois on ne sait pas de quoi on parle...

D'autant que Montaigne ne parle pas des élèves lorsqu'il utilise cette formule, mais des professeurs.

Sinon, le socle commun, ça n'a rien à faire en 1e, puisqu'il est validé en fin de 3e.

mik a écrit:Ça me rassure de constater que l'explication de texte peut se faire à l'oral sans questionnaire et que des collègues le font depuis longtemps, même si j'ai toujours travaillé avec un questionnaire. J'ai juste du mal à comprendre l'obligation désormais de travailler sans questionnaire (on était vraiment tous surpris à la formation).
Pour les ead, il y a quand même une demande des élèves et des parents (et une forte habitude !) à leur donner un corrigé du texte étudié. Je vais faire sans mais avec beaucoup d'inquiétudes. Merci pour vos réponses.

Le corrigé "du prof" rassurent parents et élèves, (et j'aurais bien voulu que le professeur de première en donne de temps en temps dans la classe de mon fils, parce que s'il n'avait eu que ses propres notes il était vraiment mal parti pour l'examen) mais est-ce qu'un corrigé tout prêt est vraiment utile aux élèves ? Peut-être peux-tu relever régulièrement quelques explications d'élèves rédigées et voir avec la classe les points à améliorer ?

Pas de corrigés mais des problématiques données en plus de celle de la LA; et ils doivent les bosser à la maison car 1x/semaine : simulation d'oral avec reprise orale (et du coup un autre plan possible à l'oral).
Parfois : ils me filent une fiche de révisions avec leur plan à eux, leur intro rédigée, leur conclusion rédigée, les définitions => en échange du boulot, je peux leur donner ma fiche; mais c'est rare.
Et la lecture inaugurale c'est moi et personne d'autres. ça calme, ça pose, et la lecture expressive est une première analyse du texte, une première compréhension. Quand ils passent à l'oral, c'est eux.

Après avoir expliqué le texte avec les élèves de première et avoir fait un tour des problématiques et des plans des élèves, comment faites-vous pour qu'ils en gardent une trace écrite ? Est-ce qu'ils prennent des notes au fur et à mesure ? Est-ce que ça ne gène pas l'explication menée d'après les impressions des élèves (risque de casser le rythme) ?

Ils prennent des notes. Non, ça ne gène en rien l'explication menée puisque le tour des problématique et des plans se fait après les impressions (notées au fur et à mesure du texte, sans plan précis, en réalité).

Je ne m'occupe pas d'une "trace écrite". Ils n'ont rien après, ils prennent des notes pendant. Hé, ils ont 16 ans, hein

mik a écrit:J'ai assisté à une formation et l'inspecteur nous a donné ces consignes en les liant au socle commun.

Donc ce ne sont pas des réformes, mais simplement des préférences données par cet inspecteur. Rien à voir avec des obligations officielles.

mik a écrit:Je ne sais pas quoi te répondre ! Je suis stagiaire et c'était quand même une réunion de formation en vue notamment de préparer l'inspection de titularisation. Il se basait sur le socle commun qui pousse les élèves à avoir "des têtes bien faites et non bien pleines", qu'il faut avant tout partir des impressions des élèves et ne pas faire de cours magistral (donner un questionnaire à un élève et faire la correction ensuite étant considéré comme un cours magistral). Certains collègues avaient déjà entendu parler de l'absence de questionnaire. Difficile de ne pas le croire  quand il nous donne ce qu'il attend de nous lors de l'inspection de titularisation ! Même si nous étions tous surpris et inquiet !

La titularisation c'est important (je suis stagiaire également), mais il ne faut pas non plus tout mélanger et paniquer. Bien sûr il est préférable de suivre les consignes de son inspecteur, puisqu'il va ensuite venir t'inspecter, mais il faut aussi savoir prendre du recul et avoir l'esprit critique. Tu es enseignant, tu construis tes propres méthodes de travail (en accord avec les instructions officielles), tu fais tes choix. De plus, la formation est avant tout là pour nous former : c'est donc l'occasion de demander des précisions sur un point qui vous ennuie, comme par exemple cette histoire de questionnaire en LA, pour demander des précisions, des exemples, etc. Comme ça tu pourras au moins tester la méthode et voir par la suite ce que tu en penses (soit tu l'adoptes, soit tu es capable de dire pourquoi tu fais autrement).

Bon courage pour la suite en tout cas