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Esméralda
Esméralda
Grand sage

Poésie lyrique 3ème des idées et autres Empty Poésie lyrique 3ème des idées et autres

par Esméralda Mer 10 Déc 2008 - 13:27
Je cherche des idées de poèmes accessibles à des 3ème faibles( et pénibles en ce moment), pour essayer de les raccrocher.
Et auriez-vous quelques exos sur la versification s'il vous plaît ???
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retraitée
Doyen

Poésie lyrique 3ème des idées et autres Empty Re: Poésie lyrique 3ème des idées et autres

par retraitée Jeu 11 Déc 2008 - 15:37
Hugo "Vieille Chanson du jeune temps" (Je ne songeais pas à Rose) in Les Contemplations.
Nerval "Elle a passé la jeune fille", "Fantaisie" etc.
Brassens, d'après un poème d'A. Paul, je crois, "Les Passantes" (Je veux dédier ce poème/À toutes les femmes qu'on aime)
Cela vous fait un début de regroupement sur le thème de la rencontre amoureuse, que vous pourrez prolonger avec des extraits de romans (narration et description, par ex)
Ou alors, éloge de la femme aimée, voyez Aragon (Prose du bonheur et d'Elsa, in le Roman inachevé, avec la chanson qu'en a tirée Ferrat = Que serais-je sans toi), ou Les Yeux d'Elsa, ou Éluard. Les poèmes d'amour parlent toujours aux ados, même de niveau faible;
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retraitée
Doyen

Poésie lyrique 3ème des idées et autres Empty Quelques poèmes de Verlaine et autres

par retraitée Jeu 11 Déc 2008 - 15:46
APRÈS TROIS ANS

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.

Même j’ai retrouvé debout la Velléda
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
— Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.


Paul VERLAINE

POÈMES SATURNIENs, 1866.. Section Mélancholia, III.


EFFET DE NUIT

La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette
De flèches et de tours à jours la silhouette
D’une ville gothique éteinte au lointain gris.
La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris
Secoués par le bec avide des corneilles
Et dansant dans l’air noir des gigues nonpareilles,
Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups.
Quelques buissons d’épines épars et quelques houx
Dressant l’horreur de leur feuillage à droite, à gauche,
Sur le fuligineux fouillis d’un fond d’ébauche.
Et puis, autour de trois livides prisonniers
Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisaniers
En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herses,
Luisent à contresens des lances de l’averse.

POÈMES SATURNIENS, section Eaux-fortes, IV.

PROMENADE SENTIMENTALE

Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi, j’errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l’étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j’errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l’épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ses ondes blêmes
Et les nénuphars, parmi les roseaux,
Les grands nénuphars sur les calmes eaux.

POÈMES SATURNIENS, section Paysages tristes, III.

L’HEURE DU BERGER

La lune est rouge au brumeux horizon ;
Dans un brouillard qui danse la prairie s’endort fumeuse
Et la grenouille crie
Par les joncs verts où circule un frisson ;

Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Droits et serrés leurs spectres incertains ;
Vers les buissons errent les lucioles ;

Les chats-huants s’éveillent, et sans bruit
Rament l’air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s’emplit de lueurs sourdes,
Blanche, Vénus émerge, et c’est la Nuit.

POÈMES SATURNIENS, section Paysages tristes,VI.


Le soleil du matin doucement chauffe et dore
Les seigles et les blés tout humides encore,
Et l’azur a gardé sa fraîcheur de la nuit,
L’on sort sans autre but que de sortir ; on suit,
Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes,
Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes.
L’air est vif. Par moment un oiseau vole avec
Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec,
Et son reflet dans l’eau survit à son passage.
C’est tout
Mais le songeur aime ce paysage
Dont la claire douceur a soudain caressé
Son rêve de bonheur adorable, et bercé
Le souvenir charmant de cette jeune fille,
Blanche apparition qui chante et qui scintille,
Dont rêve le poète et que l’homme chérit,
Évoquant en ses vœux dont peut-être on sourit
La Compagne qu’enfin il a trouvée, et l’âme
Que son âme depuis toujours pleure et réclame.

LA BONNE CHANSON, I.


Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau, sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

— Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

SAGESSE, VI.



Les Contemplations (1856) est le recueil poétique le plus important de Victor HUGO. Il se compose de deux tomes : Autrefois (1830-1843) et Aujourd’hui (1843-1855). Le premier tome comprend trois livres (Aurore L’âme en fleur - Les luttes et les rêves), le deuxième trois aussi (Pauca meae - En marche - Au bord de l’infini).
Entre ces deux parties, une date : 4 septembre 1843, date de la mort de Léopoldine.

Le poème qui suit est antidaté. En réalité, Hugo l’a écrit en 1855.


VIEILLE CHANSON DU JEUNE TEMPS


Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.

J’étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres ;
Son œil semblait dire : « Après ? »

La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J’allais ; j’écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.

Moi, seize ans, et l’air morose.
Elle vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.

Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches ;
Je ne vis pas son bras blanc.

Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.

Rose défit sa chaussure,
Et mit, d’un air ingénu,
Son petit pied dans l’eau pure ;
Je ne vis pas son pied nu.

Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.

Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sourds.
« Soit ; n’y pensons plus ! » dit-elle.
Depuis, j’y pense toujours.

Paris, juin 1831.

Victor HUGO, Les Contemplations 1856
Autrefois, Aurore, XIX


Un des thèmes privilégiés de la poésie lyrique est la célébration de la femme aimée. Ce thème est particulièrement présent dans l’œuvre de Louis Aragon.
En 1928, ce dernier, douloureusement affecté par sa rupture avec sa maîtresse anglaise Nancy Cunard – Nane – rencontre une émigrée russe, Elsa Triolet, qui deviendra sa compagne.
En 1956, Aragon publie Le Roman inachevé, recueil de poèmes autobiographique retraçant un itinéraire amoureux, spirituel, littéraire et politique.
Le texte que nous étudions appartient à l’avant-dernier poème du recueil, qui porte le titre éloquent de Prose du bonheur et d’Elsa. Il correspond aux strophes7 à 12 de ce long poème. Dans ces strophes, Aragon, qui s’adresse à la femme aimée, dit à quel point son destin a été bouleversé par leur rencontre. Soulignant le rôle capital joué par Elsa, le poète reconnaissant et soumis lui écrit un véritable cantique d’action de grâce.

PROSE DU BONHEUR ET D’ELSA


Comme un battoir laissé dans le bleu des lessives
Un chant dans la poitrine à jamais enfoui
L’ombre oblique d’un arbre abattu sur la rive
Que serais-je sans toi qu’un homme à la dérive
Au fil de l’étang mort une étoupe rouie
Ou l’épave à vau-l’eau d’un temps évanoui

J’étais celui qui sait seulement être contre
Celui qui sur le noir parie à tout moment
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

Un bonhomme hagard qui ferme sa fenêtre
Le vieux cabot parlant des anciennes tournées
L’escamoteur qu’on fait à son tour disparaître
Je vois parfois celui que je n’eus manqué d’être
Si tu n’étais venue changer ma destinée
Et n’avais relevé le cheval couronné

Je te dois tout je ne suis rien que ta poussière
Chaque mot de mon chant c’est de toi qu’il venait
Quand ton pied s’y posa je n’étais qu’une pierre
Ma gloire et ma grandeur seront d’être ton lierre
Le fidèle miroir où tu te reconnais
Je ne suis que ton ombre et ta menue monnaie

J’ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j’ai vu désormais le monde à ta façon
J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J’ai tout appris de toi jusqu’au sens du frisson

J’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu’il fait jour à midi qu’un ciel peut être bleu
Que le bonheur n’est pas un quinquet de taverne
Tu m’as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l’homme ne sait plus ce que c’est d’être deux
Tu m’as pris par la main comme un amant heureux
Poups
Poups
Sage

Poésie lyrique 3ème des idées et autres Empty Re: Poésie lyrique 3ème des idées et autres

par Poups Jeu 11 Déc 2008 - 15:57
Merci pour tous ces poèmes retraitée et toutes ces idées ! bisous
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retraitée
Doyen

Poésie lyrique 3ème des idées et autres Empty Re: Poésie lyrique 3ème des idées et autres

par retraitée Sam 13 Déc 2008 - 14:05
Voyez aussi Marceline Desbordes-Valmore.
venus13
venus13
Niveau 9

Poésie lyrique 3ème des idées et autres Empty Re: Poésie lyrique 3ème des idées et autres

par venus13 Mer 18 Mar 2009 - 17:52
justement je cherchais des idées et grâce à vous , j'ai trouvé Smile merci aussi Smile
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