- AudeBNiveau 1
Bonjour, je travaille actuellement les verbes transitifs/intransitifs et voilà une question sur laquelle j'ai séché
il part danser
ou
il va danser
sachant que aller et partir sont des verbes intransitifs, qu'est ce que "danser" ?
ce n'est pas un COD ? Moi je pensais à CCde but, sous entendu : Il part POUR danser. Humm… help !
il part danser
ou
il va danser
sachant que aller et partir sont des verbes intransitifs, qu'est ce que "danser" ?
ce n'est pas un COD ? Moi je pensais à CCde but, sous entendu : Il part POUR danser. Humm… help !
- PhilomèleNiveau 9
Quelques éléments, fouiller dans une bonne grammaire :
- il s'agit de verbes semi-auxiliaires ("aller") qui entrent dans une périphrase verbale (semi-aux + inf)
- parmi les terminologies possibles, pour le verbe à l'infinitif (ici "danser"), on parle de "complément de progrédience"
Si l'on remplace le verbe à l'inf par un pronom, on obtient "il y part", "il y va". Ce pronom adverbial y est l'indice qu'il n'est pas un COD et ne remplace par un groupe COD.
- il s'agit de verbes semi-auxiliaires ("aller") qui entrent dans une périphrase verbale (semi-aux + inf)
- parmi les terminologies possibles, pour le verbe à l'infinitif (ici "danser"), on parle de "complément de progrédience"
Si l'on remplace le verbe à l'inf par un pronom, on obtient "il y part", "il y va". Ce pronom adverbial y est l'indice qu'il n'est pas un COD et ne remplace par un groupe COD.
- AudeBNiveau 1
Merci Philomène.
Un peu trop complexe comme élément de réponse à fournir aux 4e qui m'ont posé la question. Tu as une idée de ce que je peux leur dire ? J'ai fait une pirouette en leur disant que j'avais un doute et que nous y reviendrons demain
Un peu trop complexe comme élément de réponse à fournir aux 4e qui m'ont posé la question. Tu as une idée de ce que je peux leur dire ? J'ai fait une pirouette en leur disant que j'avais un doute et que nous y reviendrons demain
- PhilomèleNiveau 9
Peut-être présenter le raisonnement suivant :
- dans l'hypothèse selon laquelle "danser" serait un COD (si "aller" était un V trans. dir.)
est-ce que "danser" passe avec succès les tests d'identification du COD ? À savoir, 1° substitution par les pronoms personnels le, la ; 2° passivation.
On note que "Il le va" ne marche pas. Donc, "danser" n'est pas un COD.
- si c'était un COI, même raisonnement avec la substitution par "lui"
"Il lui va", ce qui ne marche pas. Donc "danser" n'est pas un COI.
- le remplacement par y indique qu'il s'agit d'une autre catégorie de complément.
L'analyse sort de la question des compléments des verbes transitifs et de celle des verbes intransitifs... C'était l'occasion de refaire le point sur l'identification des fonctions CO...
À toi de voir comment tu l'inclus dans ton cours...
- dans l'hypothèse selon laquelle "danser" serait un COD (si "aller" était un V trans. dir.)
est-ce que "danser" passe avec succès les tests d'identification du COD ? À savoir, 1° substitution par les pronoms personnels le, la ; 2° passivation.
On note que "Il le va" ne marche pas. Donc, "danser" n'est pas un COD.
- si c'était un COI, même raisonnement avec la substitution par "lui"
"Il lui va", ce qui ne marche pas. Donc "danser" n'est pas un COI.
- le remplacement par y indique qu'il s'agit d'une autre catégorie de complément.
L'analyse sort de la question des compléments des verbes transitifs et de celle des verbes intransitifs... C'était l'occasion de refaire le point sur l'identification des fonctions CO...
À toi de voir comment tu l'inclus dans ton cours...
- keroGrand sage
Je ne suis pas de la "maison", mais pourquoi ne pas expliquer ce que sont les auxiliaires (je ne sais pas s'ils sont censés être connus en 4ème) et expliquer que parfois, "aller" et "partir" fonctionnent comme des auxiliaires ?
- SacapusHabitué du forum
Bonjour.Philomèle a écrit:
- si c'était un COI, même raisonnement avec la substitution par "lui"
"Il lui va", ce qui ne marche pas. Donc "danser" n'est pas un COI.
Ce raisonnement de substitution par lui est incorrect :
Avec un véritable COI : «je pense aux vacances», le remplacement par «lui» (ou «leur», au pluriel ici) est impossible.
«
Les compléments d’objet indirects se remplacement habituellement par «y» ou par «en», suivant la préposition qui les introduit.
Je pense aux vacances -> j’y pense.
Je rêve des vacances -> j’en rêve.
Ce sont les compléments d’attribution qui se remplacent par «lui» ou «leur».
Je donne un livre à mon frère -> je lui donne un livre.
- User5899Demi-dieu
C'est ça. Pour les latinistes, c'est l'emploi classique du supin, d'ailleurs. Je crois que des gens qui aiment la simplicité appellent cela le complément de progrédienceAudeB a écrit:Bonjour, je travaille actuellement les verbes transitifs/intransitifs et voilà une question sur laquelle j'ai séché
il part danser
ou
il va danser
sachant que aller et partir sont des verbes intransitifs, qu'est ce que "danser" ?
ce n'est pas un COD ? Moi je pensais à CCde but, sous entendu : Il part POUR danser. Humm… help !
En tout cas, c'est un circonstanciel.
NB Dans cette phrase, je veux bien qu'on analyse "partir" comme un auxiliaire,mais "aller" est un vrai verbe,non une sorte d'auxiliaire de futur proche, en tout cas,selon le contexte.
- CelebornEsprit sacré
Infinitif de progrédience, comme l'a très bien vu Philomèle. Il s'agit d'un infinitif en construction directe après un verbe de mouvement exprimant l'idée de but.
Mieux vaut ne pas en parler au collège .
Mieux vaut ne pas en parler au collège .
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- PhilomèleNiveau 9
Dans tous les exemples (je pense aux vacances, je donne un livre à mon frère), les groupes prépositionnels introduit par à sont des compléments d'objet (le "complément d'attribution" étant une terminologie traditionnelle et désuète, me semble-t-il, pour désigner ce qui reste un CO). Dans l'exemple, je donne un livre à mon frère, "à mon frère" est même un COS (cpt d'objet second).Sacapus a écrit:Bonjour.Philomèle a écrit:
- si c'était un COI, même raisonnement avec la substitution par "lui"
"Il lui va", ce qui ne marche pas. Donc "danser" n'est pas un COI.
Ce raisonnement de substitution par lui est incorrect :
Avec un véritable COI : «je pense aux vacances», le remplacement par «lui» (ou «leur», au pluriel ici) est impossible.
«Je leur pense»
Les compléments d’objet indirects se remplacement habituellement par «y» ou par «en», suivant la préposition qui les introduit.
Je pense aux vacances -> j’y pense.
Je rêve des vacances -> j’en rêve.
Ce sont les compléments d’attribution qui se remplacent par «lui» ou «leur».
Je donne un livre à mon frère -> je lui donne un livre.
Le résultat de la pronominalisation dépend du sens du mot initial : on utilise y quand c'est un inanimé (aux vacances : j'y pense), et lui quand c'est un animé (à mon frère : je pense à lui)
Autre exemple : je réponds à sa question : j'y réponds
je réponds à ma soeur : je lui réponds.
Mais il est tout à fait juste que la pronominalisation du COI est plus complexe que mon message initial ne le laissait entendre. Variations en fonction de la constuction dudit COI (prép. introductive) et du sémantisme du nom.
Cela ne me paraît pas permettre de faire glisser le verbe à l"inf. dans "je pars danser" dans la catégorie des CO, ni "partir" dans la catégorie des verbes transitifs.
- SacapusHabitué du forum
Bonjour.Philomèle a écrit:
Cela ne me paraît pas permettre de faire glisser le verbe à l"inf. dans "je pars danser" dans la catégorie des CO, ni "partir" dans la catégorie des verbes transitifs.
Ce n’est pas ce que je voulais dire.
Je suis d’accord avec le fait que le mot «danser» n’est pas un COI, je voulais indiquer qu’on ne peut pas le prouver en montrant que le remplacement par «lui» est impossible.
D’autre part, je considérais le «complément d’attribution» comme un synonyme de complément d’objet second, et j’indiquais que le remplacement par «lui» n’est possible que si le complément d’objet (indirect) est bien un complément d’objet second.
Vous trichez un peu : remplacer par «à lui» et remplacer par «lui» sont deux choses différentes. La preuve, au féminin, votre phrase devient «je pense à elle», (et plus à lui), alors que «je donne un livre à ma sœur» devient «je lui donne un livre» (lui reste lui).Philomèle a écrit:
Le résultat de la pronominalisation dépend du sens du mot initial : on utilise y quand c'est un inanimé (aux vacances : j'y pense), et lui quand c'est un animé (à mon frère : je pense à lui)
D’autre part, je trouve que même en parlant d’une personne, dire «j’y pense» n’est pas impossible. Du moins, ce n’est pas la grammaire qui l’interdit, c’est la politesse, et c’est tout différent.
Et, que l’on parle d’une chose ou d’une personne, dire «je lui pense» est impossible, et là, c’est bien la grammaire qui l’interdit.
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
Peut-on analyser les deux verbes comme des semi-auxiliaires équivalents ? Aller perd son sens plein (du moins est susceptible de le perdre, selon le contexte), tandis que partir le garde :Philomèle a écrit:- il s'agit de verbes semi-auxiliaires ("aller") qui entrent dans une périphrase verbale (semi-aux + inf)
- parmi les terminologies possibles, pour le verbe à l'infinitif (ici "danser"), on parle de "complément de progrédience"
Il va danser = a) il se met en route pour aller danser :aaw: OU b) il est près de danser, c'est imminent, ça arrive, ça vient tout de suite
Il part danser = a) il se met en route pour aller danser :aaw:
Je parlerais de complément de progrédience pour :aaw:, et de périphrase verbale pour
Un circonstanciel n'est-il pas nécessairement déplaçable dans la phrase ?Cripure a écrit:C'est ça. Pour les latinistes, c'est l'emploi classique du supin, d'ailleurs. Je crois que des gens qui aiment la simplicité appellent cela le complément de progrédience
En tout cas, c'est un circonstanciel.
Vous n'auriez pas voulu dire l'inverse, par hasard ?Cripure a écrit:NB Dans cette phrase, je veux bien qu'on analyse "partir" comme un auxiliaire,mais "aller" est un vrai verbe,non une sorte d'auxiliaire de futur proche, en tout cas,selon le contexte.
_________________
"Est-ce que les professeurs vont dans un au-delà spécial quand ils meurent ? fit Cohen. - Je ne crois pas", répondit tristement monsieur Cervelas. Il se demanda un instant s'il existait réellement dans les cieux une grande Heure de Libre. Ça paraissait peu probable. Il y aurait sûrement des corrections à se taper. (T. Pratchett, Les Tribulations d'un mage en Aurient)
- CelebornEsprit sacré
Ah ah ah ah ! :lol: Si c'était si simple... Mais tu n'as pas dû avoir le plaisir de croiser les magnifiques compléments circonstanciels intra-prédicatifs .*Lady of Shalott* a écrit:Un circonstanciel n'est-il pas nécessairement déplaçable dans la phrase ?Cripure a écrit:C'est ça. Pour les latinistes, c'est l'emploi classique du supin, d'ailleurs. Je crois que des gens qui aiment la simplicité appellent cela le complément de progrédience
En tout cas, c'est un circonstanciel.
"Il a trop mangé, de sorte qu'il est malade."
-> Bon courage pour déplacer le CC Conséquence .
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
Ah non, je ne les connaissais pas, ceux-là ! :lol:
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"Est-ce que les professeurs vont dans un au-delà spécial quand ils meurent ? fit Cohen. - Je ne crois pas", répondit tristement monsieur Cervelas. Il se demanda un instant s'il existait réellement dans les cieux une grande Heure de Libre. Ça paraissait peu probable. Il y aurait sûrement des corrections à se taper. (T. Pratchett, Les Tribulations d'un mage en Aurient)
- retraitéeDoyen
Je vais à la piscine/à la piscine je vais. Vous trouvez que le critère de déplacement fonctionne?
Où vas-tu? À la piscine !
Il part danser, pour moi CC de but.
Où vas-tu? À la piscine !
Il part danser, pour moi CC de but.
- retraitéeDoyen
Itou dans "Comme il est malade, il reste couché". essayez de déplacer le cc de cause!Celeborn a écrit:Ah ah ah ah ! :lol: Si c'était si simple... Mais tu n'as pas dû avoir le plaisir de croiser les magnifiques compléments circonstanciels intra-prédicatifs .*Lady of Shalott* a écrit:Un circonstanciel n'est-il pas nécessairement déplaçable dans la phrase ?Cripure a écrit:C'est ça. Pour les latinistes, c'est l'emploi classique du supin, d'ailleurs. Je crois que des gens qui aiment la simplicité appellent cela le complément de progrédience
En tout cas, c'est un circonstanciel.
"Il a trop mangé, de sorte qu'il est malade."
-> Bon courage pour déplacer le CC Conséquence .
- User5899Demi-dieu
Non. Je reste à la maison.*Lady of Shalott* a écrit:Un circonstanciel n'est-il pas nécessairement déplaçable dans la phrase ?Cripure a écrit:C'est ça. Pour les latinistes, c'est l'emploi classique du supin, d'ailleurs. Je crois que des gens qui aiment la simplicité appellent cela le complément de progrédience
En tout cas, c'est un circonstanciel.
Vous n'auriez pas voulu dire l'inverse, par hasard ? [/quote]NanCripure a écrit:NB Dans cette phrase, je veux bien qu'on analyse "partir" comme un auxiliaire,mais "aller" est un vrai verbe,non une sorte d'auxiliaire de futur proche, en tout cas,selon le contexte.
Sauf que "partir" n'est pas non plus pour moi un auxiliaire, là...
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