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Maryline Baumard, "L'école : le défi de la gauche - La première rentrée de Vincent Peillon", Plon. Empty Maryline Baumard, "L'école : le défi de la gauche - La première rentrée de Vincent Peillon", Plon.

par John 23/8/2013, 11:02
http://www.plon.fr/ouvrage/l-ecole-le-defi-de-la-gauche/9782259220354

L'école : le défi de la gauche

Maryline BAUMARD

Septembre 2013 : c'est la première rentrée vraiment préparée par la gauche. En une année scolaire, l'équipe au pouvoir a déjà secoué l'école, dont le chef de l'Etat a fait une priorité. Et pourtant, rien n'est gagné. Vincent Peillon souhaite-t-il changer l'école française ? Une enquête inédite au coeur de la réforme de l'école.

La gauche est-elle capable de réformer l'école ? En 2017, l'institution aura-t-elle changé ? Ce livre prend au mot la promesse du président François Hollande d'un « quinquennat pour la jeunesse » et analyse le travail de son ministre de l'Éducation, Vincent Peillon, à la veille de sa première vraie rentrée.

La réforme des rythmes, la loi d'orientation, la nouvelle formation des enseignants sont-elles des écrans de fumée ou des changements profonds ? La balance penche-t-elle vers un toilettage ou vers la refondation de l'école qu'on nous promet ?

Ce livre sans concessions vous entraîne dans les coulisses du ministère, là ou la petite histoire écrit la grande. Il raconte qui est vraiment Vincent Peillon, philosophe égaré en politique ; comment et avec qui il travaille.

Au fil des pages, on revit cette première année avec ses moments symboliques, ses errements, ses premiers renoncements et l'on s'arrête du côté de l'Élysée pour mieux comprendre ce qui a poussé le chef de l'État à investir ce sujet politiquement difficile.

***

Maryline Baumard est journaliste, responsable du service éducation du Monde, après des années au Monde de l'Éducation et au service société du Parisien. Auteur de plusieurs ouvrages sur l'école, elle se passionne pour cette institution qui dessine la France de demain.

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par Luigi_B 23/8/2013, 11:34
Concernant l'éducation, le défi de la gauche n'est pas forcément là où on le croit.

En témoigne le divorce entre les enseignants et le programme éducatif que proposent les socialistes.

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par Olympias 23/8/2013, 12:53
Pour le moment, ils n'ont toujours pas compris....furieux 
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par Lefteris 23/8/2013, 13:44
Olympias a écrit:Pour le moment, ils n'ont toujours pas compris....furieux 
Et ils ne comprendront pas… ils ont décidé que le monde était tel qu’ils le voudraient, et qu’on doit faire enseignant pour la « vocation et le dévouement -qui- ne-s’achète-pas » , quelles que soient les conditions de travail et le salaire.
Ils attendent donc si sereinement les gens à « vocation » , qu’ils multiplient les annonces anxiogènes : fin du primat des disciplines, augmentation de la présence, multiplication des tâches extra-pro, réduction des congés…
Avoir vu passer un certain nombre de stagiaires ces deniers temps, avec les M2 et les EAP notamment m’a ouvert les yeux et les oreilles : tous ne sont pas du tout dupes , parlent entre eux dans les facs, se mettent à hésiter après avoir vu la réalité, et même changent de voie quand il est encore temps.

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par User5899 23/8/2013, 15:22
D'ici deux ou trois ans ne resteront plus comme stagiaires dans l'EN que les plus nuls, ceux qui ne peuvent rien faire d'autre que brasser du vent.
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par Presse-purée 23/8/2013, 17:25
Lefteris a écrit:
Olympias a écrit:Pour le moment, ils n'ont toujours pas compris....furieux 
Et  ils ne comprendront pas… ils ont décidé que le monde était  tel qu’ils le voudraient, et qu’on doit faire enseignant pour la « vocation et le dévouement -qui- ne-s’achète-pas » , quelles que soient les conditions de travail et le salaire.
Ils attendent donc si sereinement les gens à « vocation » , qu’ils multiplient les annonces anxiogènes : fin du primat des  disciplines, augmentation de la présence, multiplication des tâches extra-pro, réduction des congés…
Avoir vu passer un certain nombre de stagiaires ces deniers temps, avec les M2 et les EAP notamment m’a ouvert les yeux  et les oreilles : tous  ne sont pas du tout dupes , parlent entre eux dans les facs,  se mettent à hésiter après avoir vu la réalité, et même  changent de voie quand il est encore  temps.
Il est toujours temps de changer de voie, non?

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"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
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par Lefteris 23/8/2013, 20:11
Presse-purée a écrit:
Lefteris a écrit:
Olympias a écrit:Pour le moment, ils n'ont toujours pas compris....furieux 
Et  ils ne comprendront pas… ils ont décidé que le monde était  tel qu’ils le voudraient, et qu’on doit faire enseignant pour la « vocation et le dévouement -qui- ne-s’achète-pas » , quelles que soient les conditions de travail et le salaire.
Ils attendent donc si sereinement les gens à « vocation » , qu’ils multiplient les annonces anxiogènes : fin du primat des  disciplines, augmentation de la présence, multiplication des tâches extra-pro, réduction des congés…
Avoir vu passer un certain nombre de stagiaires ces deniers temps, avec les M2 et les EAP notamment m’a ouvert les yeux  et les oreilles : tous  ne sont pas du tout dupes , parlent entre eux dans les facs,  se mettent à hésiter après avoir vu la réalité, et même  changent de voie quand il est encore  temps.
Il est toujours temps de changer de voie, non?
Certes, il n’est jamais trop tard, mais il faut un certain temps pour se retourner, reprendre une autre formation. Par exemple, j’ai rencontré entre autres une stagiaire M2 -dans une matière artistique, je ne rentre pas dans le détail, mais pour dire que c’est peu « porteur », comme les lettres…- qui regrettait ce choix , le temps d’études investi, et ne voyait pas comment s’en sortir rapidement vu sa formation, et sans moyens financiers exceptionnels. La meilleure solution lui semblait (et à moi aussi) de préparer sa reconversion en gagnant sa vie, donc en allant jusqu’au concours, et après, l’esprit plus tranquille, de commencer la préparation à des concours.
Mais une fois trop engagé dans la vie, avec des contraintes diverses (gosses par exemple) , c’est de plus en plus difficile. Il se trouve que j’ai fait le chemin inverse parce que le hasard faisait que j’avais une formation permettant d’être enseignant tout de suite, un hobby en plus, mais si j’avais eu l’idée de faire ça ex nihilo, cela aurait été difficile, voire impossible à l’âge que j’avais, et en y réfléchissant ça le serait encore plus maintenant.

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par Zenxya 23/8/2013, 22:55
Lefteris a écrit:
Olympias a écrit:Pour le moment, ils n'ont toujours pas compris....furieux 
Et  ils ne comprendront pas…
J'ai beau savoir qu'il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, je n'arrive toujours pas à comprendre comment ce parti peut à ce point ignorer la situation. La base parle forcément, des choses "remontent" obligatoirement. Il y a une chaîne qui à chaque étape dilue le message ?
Je ne peux concevoir que l'on puisse être obtus à ce point.
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par doublecasquette 24/8/2013, 09:47
Ce doit être une question de conseillers... Tout dépend où tu vas chercher l'info, non ?
Des ravis de la crèche qui s'extasient sur les nouveaux rythmes, la dilution des savoirs, les "normes" pour enseigner l'écriture, l'école-lieu de vie où le prof de lettres classiques balaie les couloirs pendant que le personnel technique discute avec un groupe d'élèves de ce qui les passionne vraiment, il y en a beaucoup, même si on ne les voit ici que pour venir nous traiter de ringards.
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par Adso 24/8/2013, 10:35
Tout cela est bien décevant en effet. Avec la sinistre impression que les véritables acteurs sur le terrain ne sont jamais entendus et que la presse ne semble absolument pas relayer la parole des enseignants confrontés aux difficultés quotidiennes de ce métier.
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par Lefteris 24/8/2013, 16:16
Zenxya a écrit:
Lefteris a écrit:
Olympias a écrit:Pour le moment, ils n'ont toujours pas compris....furieux 
Et  ils ne comprendront pas…
J'ai beau savoir qu'il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, je n'arrive toujours pas à comprendre comment ce parti peut à ce point ignorer la situation. La base parle forcément, des choses "remontent" obligatoirement. Il y a une chaîne qui à chaque étape dilue le message ?
Je ne peux concevoir que l'on puisse être obtus à ce point.
Pour les politiques, l’essentiel est de ne pas déplaire, les enjeux sont à l’échéance des élections. D’une part, peu s’intéressent réellement au bon fonctionnement de l’école (c’est nous qui transposons des préoccupations qu’ils n’ont pas, et j’ai vu la même chose dans le ministère où j’exerçais) , d’autre part, les injonctions venant d’en haut (règlement européen) imposent une réduction des coûts.
En conséquence, comme on ne peut ni ne veut agir, on « communique » , on fait croire. Il suffit de voir les campagnes acharnées de communication, avec batailles de chiffres de ce gouvernement comme du précédent (nombre d’élèves par classe, heures de cours , rythmes, recrutements d’enseignants, etc.) destinés à cacher la réalité.

Là-dessus, un lobby extrêmement « tendance », celui des pédagogistes, a réussi à prendre le dessus dans les ministères, quelle que soit la couleur politique. Pourquoi ce succès ? parce que ce discours ondoyant joue sur tous les tableaux . Il séduit les pseudo progressistes (en réalité les « bougistes », qui vantent un produit comme les publicitaires, par le seul fait qu’il est « nouveau » ), en prétendant faire table rase de tout, y compris des savoirs, au profit d’une école d’unne autre nature. Il séduit les libéraux et même ultra libéraux (il suffit de voir comment le marchand de shampoing s’en était emparé) , par le discours régionaliste, localiste même , ouvrant la porte à la casse des statuts, les horaires, les classes, les disciplines, et par l’affirmation que les horaires ne sont pas un problème, que tout est dans la méthode. Evidemment , un tel discours ne tombe pas dans l’ oreille de sourds quand il s’agit de supprimer des postes et de remplacer des horaires disciplinaires par une tambouille locale. C’est d’ailleurs ce discours qui a été mis en œuvre au lycée par [le très regretté] Descoings.

En outre, il ratisse large : il s’appuie sur les futures victimes eux-mêmes (élèves, et leurs parents) , qui seront les premières à applaudir du moment qu’on leur promet de la facilité, l’absence de sélection, la promotion de leur ego , de leurs « goûts » et « envies » , et un zapping superficiel permanent en lieu et place d’un effort constant et sur la durée . Et il s’appuie sur toutes les ambitions personnelles de divers acteurs ( autonomie des potentats régionaux, pouvoir des CDE…) .Un discours qui tout en ne parlant à personne présente au moins un aspect séduisant pour des tas de gens qui se pensent pourtant fort différents au départ .

Il y a donc peu d’espoir de voir la situation se redresser, entre absence de volonté, contraintes financières, discours faux qu’on approuve par intérêt ou lâcheté. Ajoutons à ça le déni , comme par exemple concernant la fuite du métier d’enseignant : soit c’est exagéré voire faux (version ministère) , soit c’est le résultat d’une plainte infondée (pédagogistes).

Comment faire pour soigner un malade quand un médecin qu’il est bien portant, que l’autre se trompe de maladie, qu’un troisième veut le saigner quand il est déjà exsangue , tout ça pendant que le malade refuse le médicament parce qu’il ne lui trouve pas bon goût ?

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par Luigi_B 24/8/2013, 17:06
veneration 

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par Olympias 24/8/2013, 17:52
Cripure a écrit:D'ici deux ou trois ans ne resteront plus comme stagiaires dans l'EN que les plus nuls, ceux qui ne peuvent rien faire d'autre que brasser du vent.
N'était-ce pas l'objectif de feu les IUFM ?????
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User5899
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par User5899 24/8/2013, 18:54
Ajoutons au propos de Lefteris que la géniale invention du quinquennat fait que les bilans doivent désormais être tirés tous les quatre ans...
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par Lefteris 24/8/2013, 20:00
Cripure a écrit:Ajoutons au propos de Lefteris que la géniale invention du quinquennat fait que les bilans doivent désormais être tirés tous les quatre ans...
Effectivement .
On pourrait dire encore … bien des choses , comme le fait que les politiques , ou plutôt les financiers qui donnent des ordres à Bruxelles, qui les transmet aux Etats( à ce qu’il en reste), et qui imposent de réduire la dépense publique pour augmenter les profits, ont aussi calculé qu’on avait besoin d’éducation valable pour 10 % de la population, celle qui sera aux manettes. Pour les autres, les « compétences » utilisables par les premiers …


Dernière édition par Lefteris le 25/8/2013, 21:32, édité 1 fois

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par Presse-purée 25/8/2013, 11:12
Lefteris a écrit:
Cripure a écrit:Ajoutons au propos de Lefteris que la géniale invention du quinquennat fait que les bilans doivent désormais être tirés tous les quatre ans...
Effectivement .
On pourrait dire encore … bien des choses , comme le fait que les politiques , ou plutôt les financiers qui donnent des ordres à Bruxelles, qui les transmet aux Etats( à ce qu’il en reste), et qui imposent de réduire la dépense publique pour augmenter les profits, on aussi calculé qu’on avait besoin d’éducation valable pour 10 % de la population, celle qui sera aux manettes. Pour les autres, les « compétences » utilisables par les premiers …
Ce que tu soulèves dans tes messages m'amène à une question. Est-ce dans le MEN qu'un fonctionnaire lambda a davantage les "coudées franches" quant à sa manière de travailler, ou bien se sent-on davantage libre dans ses méthodes ailleurs? en gros, où ressent-on plus une forme d'effet carcan? dans le MEN? Ailleurs? Je connais pas mal de monde dans d'autres pans de la FP (famille, potes...) et l'image qu'ont les profs est de plus en plus celle d'enc*leurs de mouches, d'organisateurs de drames psychologiques, sous payés (ça, les autres pans de la FP le savent très bien), mais à qui on laisse une certaine liberté de travail et d'esprit. Bref, un regard à la fois moqueur et envieux. Aussi, je me pose la question: au vu des circonstances actuelles, un fonctionnaire est-il plus heureux dans son travail au MEN qu'ailleurs? Ton expérience personnelle te rend peut-être plus clairvoyant à ce sujet.


Dernière édition par Presse-purée le 25/8/2013, 15:31, édité 1 fois (Raison : synt)

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par Lefteris 25/8/2013, 16:43
Là, tu poses une question de méthode , et je vais faire commes les jésuites, répondre par une autre question au problème complexe que tu évoques : les enseignants sont-ils des fonctionnaires lambda ? Dans la FPE, un cadre A (corps dit « de conception ») , à niveau égal à celui d’un certifié (et a fortiori d’un agrégé) , on est cadre/cadre sup. , chef de service ou adjoint, niveau attaché, ou alors avec un travail d’expertise, situations que j’ai connues directement, ou indirectement, dans le cadre interministériel ou par des proches (et aussi par le syndicat, activité qui a mis un coup d’arrêt net à ma carrière, et m’a fait fuir comme l’atteste ma présence dans ce métier …) .

Partant sur cette base, on est effectivement plus libre au quotidien (organisation du travail) , mais on doit rendre des comptes plus souvent. Le rapport hiérarchique est souvent (ça dépend des services) plus important , et la concurrence mise en place entre fonctionnaires , le « mérite » au détriment de la carrière , particulièrement dans les 10 -15 dernières années freinent cette autonomie. Le cadre A est , très souvent, bien plus entre le marteau et l’enclume que l’enseignant. Il doit commander, rendre compte plus haut (et ne pas déplaire) , et de plus en plus souvent être en compétition (feutrée ou non) avec ses homologues, le fait du prince ayant tendance à prendre le pas.

Le vrai problème du métier d’enseignant et de sa désaffection, réside dans le grand écart entre le statut théorique (corps de conception, cadre A), la réalité de son application, et les menaces encore plus lourdes qui pèsent sur le métier : on leur demande un ticket d’entrée dans le métier au moins égal aux autres corps de conception de la catégorie A, une parfaite connaissance de leur domaine, mais on cherche de plus en plus à les assigner à des procédures d’application, à les contrôler comme des agents de catégorie C, à considérer leur métier non comme une mission globale née d’une création individuelle née de la capacité à concevoir qu’amènent les connaissances, mais comme une série de tâches ( souvent extra-professionnelles et de simple exécution) couplées à des horaires de présence, et à empiler des, pour lesquelles ils ne sont pas motivés.
Le salaire déclassant (j’ai déjà montré par des exemples précis que le différentiel est d’environ 1/3 ) va dans le sens de la déconsidération du métier , qui finit par être intégrée mentalement par les enseignants.

Et c’est là que je veux en venir : les enseignants auraient, intrinsèquement, la possibilité de se dégager de nombreuses contraintes, voire de ruer dans les brancards.
Mais ils sont gagnés par une culture de la soumission ( ou de la résignation) qui me surprend, au regard des souvenirs que j’ai de leurs aînés, bien que la plupart ne soient pas dupes et portent même un regard critique sur ce qui est en train de leur tomber dessus (montée du pédagogisme, management administratif…) Mais il y a comme une sorte de fatalisme qui consiste , pour ceux qui sont à place, à subir, et pour ceux qui auraient pu être tentés (parce qu’ils aiment leur matière, pour la liberté de création,…) , à fuir le métier comme les stagiaires que je cite plus haut, ou les étudiants qui anticipent en esquivant les études qui aboutissent en majorité à l’enseignement, phénomène évoqué dans de nombreux posts de ce même forum.

En pesant tout, actuellement , il vaut mieux être cadre A ailleurs, ce qui n’aurait peut-être pas été le cas il y a une quinzaine d’années, puisque cette catégorie a globalement été revalorisée partout tandis que l’EN s’est enfoncée dans le même temps.

Et pour relier au sujet , le cocktail déclassement financier (et donc social), dénaturation du métier (dont l’intérêt pourrait compenser le premier inconvénient) , difficultés croissantes ( élèves insupportables, conflits de plus en plus présents , contraintes géographiques), menaces à venir (horaires, vacances, management aggravé comme le préconise la Cour des comptes) est donc détonnant, et le refus de leur prise en compte, ou le déni, va probablement
détruire définitivement le métier et le recrutement, les deux étant étroitement liés.

Je précise que je ne me sens pas directement concerné, vu mon ancienneté (administrative, par reclassement), mon échelon , ma manière de faire , mon caractère qui ne se refera pas, mais je ne me peux m’empêcher de m’offusquer de ce qui se passe - sans doute des restes du syndicaliste – d’autant que je vois la situation se dégrader à vue d’œil, en quelques années.
Et je comprends que des jeunes , avec d’autres choix que faire 5 ou 6 ans d’études pour ça, se détournent de ce qui ne sera ni une satisfaction intellectuelle (continuité des études qu’ils aiment) , ni une carrière satisfaisante , ni une qualité de vie qui compenserait (menaces diverses sur le statut) .
Et ce paramètre, cet effet repoussoir, le ministère, les conseillers, refusent de le prendre en compte, par volonté de tenir à court terme, de masquer la catastrophe. On préfère nier, manipuler les chiffres , ceux des inscrits en doublon aux concours, que reprendre les choses en main (et virer les nuisibles qui tirent les ficelles).


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par Presse-purée 25/8/2013, 18:12
Ok, ça recoupe ce que je peux voir et entendre par ailleurs. Merci pour ta réponse détaillée.

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par Luigi_B 25/8/2013, 20:26
Bon résumé, Lefteris.

Lefteris a écrit:Le salaire déclassant (j’ai déjà montré  par des exemples précis que le différentiel est d’environ 1/3  ) va dans le sens de la déconsidération du métier , qui finit par être intégrée mentalement  par les enseignants.
Pour confirmer, voici ce que dit le rapport de la Cour des comptes :

Selon des travaux de l’INSEE sur les traitements moyens perçus en 2009 par les fonctionnaires des trois fonctions publiques, la moyenne de la rémunération nette annuelle des enseignants est de 30 129 €, alors qu’un cadre non-enseignant de la fonction publique perçoit 46 345 €, soit un écart de 35 %. Le décalage ainsi constaté tient moins à la rémunération indiciaire de base, qui est comparable entre enseignants et
non-enseignants, qu’aux primes et indemnités servies en complément : les indemnités des enseignants ne représentent que 11,5 % de la rémunération de base alors que celles des cadres non-enseignants s’élèvent à 54,4 %, et à 25,4 % pour l’ensemble des agents de la fonction publique d’État.

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par Paratge 25/8/2013, 20:37
Faut rappeler la pseudo-revalorisation Allègre-PS.
Création de l'ISOE, la même pour tous, ne devant pas être prise au départ pour la pension de retraite.

Un bel entubage qu'Allègre et le PS ont présenté comme une avancée décisive. Allègre a vécu ça comme une atteinte à sa majesté, il avait voulu se venger en baissant la rémunération des heures sup' !
Vous avez dit déclassement ?
Le dévouement ne s'achète pas. Very Happy
Presse-purée
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par Presse-purée 25/8/2013, 20:47
Luigi_B a écrit:Bon résumé, Lefteris.

Lefteris a écrit:Le salaire déclassant (j’ai déjà montré  par des exemples précis que le différentiel est d’environ 1/3  ) va dans le sens de la déconsidération du métier , qui finit par être intégrée mentalement  par les enseignants.
Pour confirmer, voici ce que dit le rapport de la Cour des comptes :

Selon des travaux de l’INSEE sur les traitements moyens perçus en 2009 par les fonctionnaires des trois fonctions publiques, la moyenne de la rémunération nette annuelle des enseignants est de 30 129 €, alors qu’un cadre non-enseignant de la fonction publique perçoit 46 345 €, soit un écart de 35 %. Le décalage ainsi constaté tient moins à la rémunération indiciaire de base, qui est comparable entre enseignants et
non-enseignants, qu’aux primes et indemnités servies en complément : les indemnités des enseignants ne représentent que 11,5 % de la rémunération de base alors que celles des cadres non-enseignants s’élèvent à 54,4 %, et à 25,4 % pour l’ensemble des agents de la fonction publique d’État.
J'en discutais avec un membre de ma famille, cadre A à l'Equipement. De base, il avait mon salaire, et en primes celui de ma compagne...

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"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
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par Lau75 25/8/2013, 21:22
Je suis d'accord avec Lefteris sur toute la ligne.
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par Lefteris 25/8/2013, 22:20
[quote="Presse-purée"]
Luigi_B a écrit:Bon résumé, Lefteris.

Lefteris a écrit:Le salaire déclassant (j’ai déjà montré  par des exemples précis que le différentiel est d’environ 1/3  ) va dans le sens de la déconsidération du métier , qui finit par être intégrée mentalement  par les enseignants.
Pour confirmer, voici ce que dit le rapport de la Cour des comptes :

Selon des travaux de l’INSEE sur les traitements moyens perçus en 2009 par les fonctionnaires des trois fonctions publiques, la moyenne de la rémunération nette annuelle des enseignants est de 30 129 €, alors qu’un cadre non-enseignant de la fonction publique perçoit 46 345 €, soit un écart de 35 %. Le décalage ainsi constaté tient moins à la rémunération indiciaire de base, qui est comparable entre enseignants et
non-enseignants, qu’aux primes et indemnités servies en complément : les indemnités des enseignants ne représentent que 11,5 % de la rémunération de base alors que celles des cadres non-enseignants s’élèvent à 54,4 %, et à 25,4 % pour l’ensemble des agents de la fonction publique d’État.
Et encore, je ne rentre pas dans les détails précis, mais la différence vient aussi du déroulement indiciaire, beaucoup plus lent en moyenne pour les enseignants. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de limiter un peu la casse, en arrivant directement dans les indices terminaux de la classe normale ,et encore j’avais traîné dans l’avancement (on est reclassé à indice égal ou immédiatement supérieur). Et la hors-classe constitue un goulet d’étranglement, interdisant même une fin de carrière normale à beaucoup ( et que dire pour les PE). Le corps est en effet « pyramidé » de manière drastique (15% du corps) tandis que d’autres corps sont « cylindrés » comme les attachés, d’où une plus grande fluidité pour atteindre l’indice terminal.

Pour quitter les détails techniques, et résumer, les motivations pour devenir enseignant vont tomber une à une, mais toute la stratégie de com’ consiste à nier, pour faire l’économie d’une vraie normalisation, éviter de renier certaines lubies. et ne pas ouvrir le porte-monnaie.

- le goût pour la matière : les pédagogistes et leurs complices dans les ministères (à moins que ce ne soit l’inverse…) s’emploient à les dénigrer pour les dénaturer. De quoi refroidir les étudiants, si toutefois certaines matières ne disparaissent pas tout simplement.

- l’intérêt du métier et la liberté du travail : les menaces de 35 heures, l’assignation à procédures contrôlées, la pédagogie entravée (ce qui découle du mépris des disciplines), la réduction des vacances, et la perspective de rendre tout l’extra-pro obligatoire ne tombent pas dans des oreilles de sourds chez les étudiants. Tant qu’à faire un métier d’exécution, on peut s’épargner 5 ans d’études + concours. Ajoutons comme épouvantail supplémentaire brandi la suppression de l’agrégation, donc de la perspective d’évolution , ou alors une agrégation aléatoire donnée par bienveillance selon des critères managériaux, fort éloignés du mérite et des connaissances.

- resterait la carrière , l’attrait matériel : on voit ce qu’il en est , ça a été développé plus d’une fois. Si l’on veut vraiment être fonctionnaire, autant faire autre chose (rien n’empêche de faire des études pour soi, j’étais dans le vrai , finalement, en étudiant les LA sans la moindre idée d’être enseignant un jour…) . Reste, uniquement pour les PE, le critère géographique, comme on le voit pour certaines académies très courues. Mais les coins mal-aimés vont connaître encore un moment les classes vides.

- quelques idéalistes pourraient enfin être tentés par la considération du métier , ou par des idées républicaines : mais se faire insulter dans une riante cité par des élèves bavards et paresseux, soutenus par des parents consommateurs et tout aussi égocentrés porte un coup à ce rêve. Quant à l’idéal républicain de formation de l’ensemble d’une nation sur tout le territoire, il n’existe plus que dans quelques discours, mais ni dans la réalité, ni dans la volonté de beaucoup de régionaliser ce « service » , voire de le privatiser, sous une forme purement utilitariste « proche du marché » qui plus est.

Donc, une fois tout cela supprimé, quels arguments le ministère va-t-il pouvoir invoquer pour attirer des candidats ? De nouvelles affiches plus attrayantes ? Et encore , il faudra prendre en compte le fait que même avec un miracle, il va y avoir des classes creuses : le marchand de shampoing prévoyait (naïvement ou cyniquement) que les littéraires ne manqueraient pas , puisqu’ils n’avaient guère d’autre choix. Or, ce qu’il n’envisageait pas, c’est la désaffection en amont, et les bifurcations juste après la licence…


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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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Aurore
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par Aurore 25/8/2013, 23:02
Je constate que Lefteris est dans une forme olympique ce soir ! Razz
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par Lefteris 25/8/2013, 23:03
Aurore a écrit:Je constate que Lefteris est dans une forme olympique ce soir ! Razz
j'ai pas mal pédalé ces jours-ci,   en effet  . Mon esprit cogite quand les jambes le portent Very Happy
En fait, j'enfonce des portes ouvertes, mais il est des choses qu'il est bon de rappeler, entre deux délires de propagande des gens "autorisés".

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