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- JohnMédiateur
L'equipe pedagogique peut-elle changer d'orientation en cours d'année un enfant handicapé sans l'accord des parents ? C'est ce que prevoyait un amendement PS qui sera finalement retiré, à la demande des parents.
Http://m.lexpress.fr/actualite/societe/education/peillon-retire-de-son-projet-de-loi-un-amendement-polemique-sur-lhs-enfants-handicapes_1239803.html
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- GrypheMédiateur
En revanche, aucune polémique sur le fait que des enfants, manifestement incapables de suivre le programme en raison de difficultés de compréhension énormissimes, soient condamnés à être ballotés de classe en classe de la maternelle à leurs 16 ans parce que leurs parents refusent toute scolarisation plus adaptée.
Ça, on n'a pas le droit de le dire, c'est tabou.
Ça concerne quand même quelques % d'élèves qui ressortiront de l'école broyés et sans qualification.
Mais bien sûr, on n'a pas le droit de le dire car ce sont les parents qui choisissent l'orientation.
Il y a des jours où ça m'énerve.
Pas parce que l'EN n'a pas assez de pouvoir sur ces familles, mais parce que ça détruit à petit feu des élèves qu'on pourrait "sauver" avec une scolarité plus adaptée.
Je crois que je ne me ferai jamais au politiquement correct.
Ça, on n'a pas le droit de le dire, c'est tabou.
Ça concerne quand même quelques % d'élèves qui ressortiront de l'école broyés et sans qualification.
Mais bien sûr, on n'a pas le droit de le dire car ce sont les parents qui choisissent l'orientation.
Il y a des jours où ça m'énerve.
Pas parce que l'EN n'a pas assez de pouvoir sur ces familles, mais parce que ça détruit à petit feu des élèves qu'on pourrait "sauver" avec une scolarité plus adaptée.
Je crois que je ne me ferai jamais au politiquement correct.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- ErgoDevin
Merci, Gryphe.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- sophieisa2002Niveau 2
Bonjour Gryphe,
Où est l'enseignement plus adapté dont tu parles ?
Je suis maman d'un petit garçon autiste, qui a des compétences cognitives et scolaires tout à fait dans la norme.C'est quoi pour lui l'enseignement adapté ????
Je comprends que certains enseignants soient déroutés (c'est vrai, on n'improvise pas face au handicap). Réticents, je comprends déjà moins.. Oui, ç'est dérangeant de s'adapter à nos élèves, mais c'est quand même notre boulot dans l'école de la République. Pourtant, on choisit d'être enseignant alors qu'on ne choisit pas d'être parents d'enfant handicapé...
Que ce soient les enfants qui fassent les frais du manque de professionnalisme de certains, je ne suis pas d'accord.
Pour autant, en cas de handicap sévère avec retard mental, les enfants sont de toutes façons orientés vers des IME, la question ne se pose donc même pas.
Pour les moins atteints , et bien oui, il faut un peu s'adapter, mais ce n'est pas si compliqué si on accepte de se remettre en question et de laisser toutes ses certitudes au placard. Beaucoup de professionnels sont là pour nous épauler, mais nous sommes rarement là pour les accueillir...
En tant que parent, alors oui, je refuserais qu'on veuille pousser mon enfant vers l'extérieur, d'ailleurs vers quel extérieur, et pour quelle raison objective? L'incompétence ou la flemme de certains ?? Le manque de moyens ? Là, je suis d'accord ! On manque cruellement de moyens, alors faisons en sorte de nous unir pour les obtenir ces moyens et non pas de pousser les gamins dehors...
Merci Vincent ! Maintenant on attend les moyens
Où est l'enseignement plus adapté dont tu parles ?
Je suis maman d'un petit garçon autiste, qui a des compétences cognitives et scolaires tout à fait dans la norme.C'est quoi pour lui l'enseignement adapté ????
Je comprends que certains enseignants soient déroutés (c'est vrai, on n'improvise pas face au handicap). Réticents, je comprends déjà moins.. Oui, ç'est dérangeant de s'adapter à nos élèves, mais c'est quand même notre boulot dans l'école de la République. Pourtant, on choisit d'être enseignant alors qu'on ne choisit pas d'être parents d'enfant handicapé...
Que ce soient les enfants qui fassent les frais du manque de professionnalisme de certains, je ne suis pas d'accord.
Pour autant, en cas de handicap sévère avec retard mental, les enfants sont de toutes façons orientés vers des IME, la question ne se pose donc même pas.
Pour les moins atteints , et bien oui, il faut un peu s'adapter, mais ce n'est pas si compliqué si on accepte de se remettre en question et de laisser toutes ses certitudes au placard. Beaucoup de professionnels sont là pour nous épauler, mais nous sommes rarement là pour les accueillir...
En tant que parent, alors oui, je refuserais qu'on veuille pousser mon enfant vers l'extérieur, d'ailleurs vers quel extérieur, et pour quelle raison objective? L'incompétence ou la flemme de certains ?? Le manque de moyens ? Là, je suis d'accord ! On manque cruellement de moyens, alors faisons en sorte de nous unir pour les obtenir ces moyens et non pas de pousser les gamins dehors...
Merci Vincent ! Maintenant on attend les moyens
- ErgoDevin
Si, c'est compliqué. En segpa, j'ai 12 élèves, et je trouve déjà les adaptations insurmontables parce que j'ai beau me remettre en question, poser des questions et essayer d'apprendre, j'ai vraiment l'impression que je ne leur sers à rien et que je ne trouve aucun remède pour surmonter leurs difficultés cognitives.sophieisa2002 a écrit:
Pour les moins atteints , et bien oui, il faut un peu s'adapter, mais ce n'est pas si compliqué si on accepte de se remettre en question et de laisser toutes ses certitudes au placard.
Dans une classe type, il suffit d'avoir un dyslexique lourd et un dyspraxique lourd pour être déjà perdu: ça fait deux élèves qui ont besoin d'adaptations différentes parce que pour l'anglais, ce ne sont pas les mêmes consignes pour l'un et pour l'autre. Ajoutons à cela les élèves en difficulté sans handicap, les élèves qui comprennent très vite et le ventre mou comme on dit, ça veut dire au minimum 5 adaptations différentes pour 1 cours - à multiplier par le nombre de classes.
Je parle bien de ceux qui sont censés avoir un dossier MDPH - qui met des années à se constituer pour des raisons obscures, entre les différents bilans à avoir...Bien sûr que c'est une question de moyen mais dire ce que ce n'est pas si compliqué, là, faut pas pousser.
Et l'on pourrait davantage encore évoquer les parents qui refusent les orientations en ITEP, ULIS etc., laissant des élèves qui ne peuvent pas suivre parce que le collège n'est pas un établissement spécialisé.
Au final, on se retrouve à faire des adaptations bancales qui ne sont bénéfiques à personne. Et pour certains élèves, le système classique, même avec AVS ou ordinateur est impossible.
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- RikkiMonarque
sophieisa2002 a écrit:Bonjour Gryphe,
Pour autant, en cas de handicap sévère avec retard mental, les enfants sont de toutes façons orientés vers des IME, la question ne se pose donc même pas.
Non. Les parents ont le droit le plus strict de s'y opposer.
Les droits des parents sont imprescriptibles, manifestement. Par exemple, j'ai actuellement un gamin placé en foyer par la justice, mais les parents ont le droit de s'opposer à un redoublement décidé par l'équipe éducative, malgré le fait qu'ils aient abandonné leur enfant, n'aient jamais mis un pied à l'école et n'aient pas vu leur fils depuis plusieurs mois. Droit du sang.
J'ai connu plusieurs cas de parents s'opposant, pour des raisons x ou y, à l'entrée en CLIS ou en IME de leurs enfants. Ils peuvent même s'opposer à ce que leur enfant voie un maître G au sein de l'école et sur temps scolaire !
Le problème, comme tu le dis si bien, est qu'il est facile de donner "tous les droits" aux parents, mais beaucoup moins facile de leur donner le moyen d'exercer leur véritable droit de choisir, puisque bien souvent aucune structure adaptée au handicap de leur enfant ne leur est proposée. C'est ça, le problème majeur.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- sophieisa2002Niveau 2
Je comprends et je compatis ergo, mais là ce sont bien les moyens qui manquent : il faudrait plus d'avs, des avs vraiment formé(e)s, un effectif encore réduit.
Et puis, ce sont les ULIS qui doivent accueillir les élèves handicapés, pas les segpa non ?
Ce qui me dérange, c'est qu'on mette en avant le fait que les familles soient "comme ci ou comme ça" ; Elever un enfant handicapé est un vrai challenge. Il me semble préférable que la loi soit en faveur des familles ; il est plus facile pour l'institution de convaincre la famille du bénéfice d'une orientation, que pour la famille de convaincre une institution réticente...
@Rikky : effectivement, on n'a pas de vrai choix ; il faut ouvrir des classes, former des enseignants et embaucher des AVS, mais pas écarter ces enfants
J'édite pour remercier sincèrement tous les enseignants qui font un boulot formidable (et j'en connais) auprès de ces enfants
Et puis, ce sont les ULIS qui doivent accueillir les élèves handicapés, pas les segpa non ?
Ce qui me dérange, c'est qu'on mette en avant le fait que les familles soient "comme ci ou comme ça" ; Elever un enfant handicapé est un vrai challenge. Il me semble préférable que la loi soit en faveur des familles ; il est plus facile pour l'institution de convaincre la famille du bénéfice d'une orientation, que pour la famille de convaincre une institution réticente...
@Rikky : effectivement, on n'a pas de vrai choix ; il faut ouvrir des classes, former des enseignants et embaucher des AVS, mais pas écarter ces enfants
J'édite pour remercier sincèrement tous les enseignants qui font un boulot formidable (et j'en connais) auprès de ces enfants
- ErgoDevin
Nous sommes d'accord mais il y a très peu de place dans les structures spécialisées et en collège, nous manquons d'AVS formés et de formations pour adapter, d'ailleurs...
Et puis les structures spécialisées ne sont pas toujours acceptées par les familles...
Mais je suis bien d'accord sur le droit absolu de ces enfants à l'éducation. Seulement, ils ont droit à l'éducation adaptée qui convient...et finalement, beaucoup ne l'ont pas.
Et puis les structures spécialisées ne sont pas toujours acceptées par les familles...
Mais je suis bien d'accord sur le droit absolu de ces enfants à l'éducation. Seulement, ils ont droit à l'éducation adaptée qui convient...et finalement, beaucoup ne l'ont pas.
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- palomitaNeoprof expérimenté
Le problème, en France, c'est qu'on fait voter des lois mais qu'elles sont appliquées sans qu'on y mette les moyens .
Il faudrait que les enseignants bénéficient d'une véritable formation au handicap des enfants qu'ils vont accueillir en milieu ordinaire de manière à ce qu'ils soient mieux armés ; ils devraient pouvoir compter sur des équipes de professionnels compétents qui pourraient les aider en cas de difficulté ( je pense au manque de place en SESSAD , pour lesquels il faut parfois des années d'attente ).
L'effectif d'une classe accueillant un enfant avec handicap devrait être allégé d'office afin de faciliter la tâche de l'enseignant et de lui permettre de s'occuper de tous les élèves , avec ou sans besoin particulier .
Enfin, il faudrait une vraie formation des AVS , avec un véritable statut et un professeur de l'éducation spécialisée qui interviendrait à certains moments de la semaine, en renfort de l'enseignant de la classe , pour faire travailler le ou les élèves avec handicap avec des supports adaptés et en coordination avec le travail effectué en classe .
Tout cela existe dans d'autres pays qui pratiquent l'inclusion avec succès .
Mais la France accuse des dizaines d'années de retard et là, j'ai peur que, vu le contexte, les moyens, on ne les aie pas .
Il faudrait que les enseignants bénéficient d'une véritable formation au handicap des enfants qu'ils vont accueillir en milieu ordinaire de manière à ce qu'ils soient mieux armés ; ils devraient pouvoir compter sur des équipes de professionnels compétents qui pourraient les aider en cas de difficulté ( je pense au manque de place en SESSAD , pour lesquels il faut parfois des années d'attente ).
L'effectif d'une classe accueillant un enfant avec handicap devrait être allégé d'office afin de faciliter la tâche de l'enseignant et de lui permettre de s'occuper de tous les élèves , avec ou sans besoin particulier .
Enfin, il faudrait une vraie formation des AVS , avec un véritable statut et un professeur de l'éducation spécialisée qui interviendrait à certains moments de la semaine, en renfort de l'enseignant de la classe , pour faire travailler le ou les élèves avec handicap avec des supports adaptés et en coordination avec le travail effectué en classe .
Tout cela existe dans d'autres pays qui pratiquent l'inclusion avec succès .
Mais la France accuse des dizaines d'années de retard et là, j'ai peur que, vu le contexte, les moyens, on ne les aie pas .
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"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"
Oscar wilde.
- RikkiMonarque
Bien.
Il ne faut pas écarter les enfants.
J'ai juste une amie très chère qui est actuellement en arrêt maladie illimité et doit songer à une reconversion parce que sa santé ne lui permet plus de tenir le coup. Son médecin lui a dit en gros "Oui, vous auriez fini par tomber malade un jour ou l'autre, mais bien entendu la présence d'un enfant schizophrène dans votre classe à plein temps et sans aide les deux dernières années a certainement accéléré le processus".
On finira par y laisser notre peau, à force de ne "pas écarter les enfants".
Je ne parle même pas de la qualité de l'enseignement que peuvent recevoir les 26 autres enfants quand la maîtresse est occupée à tenter de maîtriser le 27ème occupé à jeter le mobilier, à mordre ou à essayer de se jeter par la fenêtre.
Les parents ? Ils disaient "On ne veut pas qu'il aille avec des fous", "On n'aime pas les psys, chez nous".
Des histoires comme ça, il y en a tout le temps. Plus d'AVS ? Je sais que c'est une grande revendication des parents d'enfants handicapés. Franchement, je ne suis pas convaincue que les AVS servent à grand-chose, sauf cas très particulier. Les enfants ont besoin de soins adaptés. Les AVS sont pour au moins les 3/4 d'entre elles des pauvres filles totalement démunies face à ces gamins, 100 % incompétentes.
Il ne faut pas écarter les enfants.
J'ai juste une amie très chère qui est actuellement en arrêt maladie illimité et doit songer à une reconversion parce que sa santé ne lui permet plus de tenir le coup. Son médecin lui a dit en gros "Oui, vous auriez fini par tomber malade un jour ou l'autre, mais bien entendu la présence d'un enfant schizophrène dans votre classe à plein temps et sans aide les deux dernières années a certainement accéléré le processus".
On finira par y laisser notre peau, à force de ne "pas écarter les enfants".
Je ne parle même pas de la qualité de l'enseignement que peuvent recevoir les 26 autres enfants quand la maîtresse est occupée à tenter de maîtriser le 27ème occupé à jeter le mobilier, à mordre ou à essayer de se jeter par la fenêtre.
Les parents ? Ils disaient "On ne veut pas qu'il aille avec des fous", "On n'aime pas les psys, chez nous".
Des histoires comme ça, il y en a tout le temps. Plus d'AVS ? Je sais que c'est une grande revendication des parents d'enfants handicapés. Franchement, je ne suis pas convaincue que les AVS servent à grand-chose, sauf cas très particulier. Les enfants ont besoin de soins adaptés. Les AVS sont pour au moins les 3/4 d'entre elles des pauvres filles totalement démunies face à ces gamins, 100 % incompétentes.
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- RikkiMonarque
Bon, je réalise que mes propos peuvent peut-être blesser des parents d'enfants handicapés. Si c'est le cas, je leur présente mes excuses les plus sincères.
Je pense que la "grande inclusion" est un mensonge dont les enfants handicapés sont les premières victimes, les enseignants les deuxième victimes et les autres enfants les victimes collatérales.
Je pense que la "grande inclusion" est un mensonge dont les enfants handicapés sont les premières victimes, les enseignants les deuxième victimes et les autres enfants les victimes collatérales.
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- palomitaNeoprof expérimenté
C'est un sujet très délicat, c'est certain .
Voici un article qui illustre bien la situation :
http://blogs.lexpress.fr/l-instit-humeurs/2012/10/06/une-eleve-difficile-a-integrer/
Voici un article qui illustre bien la situation :
http://blogs.lexpress.fr/l-instit-humeurs/2012/10/06/une-eleve-difficile-a-integrer/
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- User5899Demi-dieu
Merci Vincent? Vous êtes totalement inconsciente, pour votre enfant surtout, et pour les autres.Manque de professionnalisme ! Vous avez un sacré culot, quand même. Ce que vous appelez professionnalisme, qu'est-ce que c'est ? La capacité à les oublier dans un coin, voilà tout, parce qu'il n'y a rien de commun entre enseigner une discipline et s'occuper d'un enfant handicapé. Le mieux qu'on puisse faire, c'est les oublier, ne l'oubliez pas, vous. Et accessoirement, vous niez la profession des spécialistes, et vous niez la nôtre. Je suis indigné par votre message et par vos propos.sophieisa2002 a écrit:Bonjour Gryphe,
Où est l'enseignement plus adapté dont tu parles ?
Je suis maman d'un petit garçon autiste, qui a des compétences cognitives et scolaires tout à fait dans la norme.C'est quoi pour lui l'enseignement adapté ????
Je comprends que certains enseignants soient déroutés (c'est vrai, on n'improvise pas face au handicap). Réticents, je comprends déjà moins.. Oui, ç'est dérangeant de s'adapter à nos élèves, mais c'est quand même notre boulot dans l'école de la République. Pourtant, on choisit d'être enseignant alors qu'on ne choisit pas d'être parents d'enfant handicapé...
Que ce soient les enfants qui fassent les frais du manque de professionnalisme de certains, je ne suis pas d'accord.
Pour autant, en cas de handicap sévère avec retard mental, les enfants sont de toutes façons orientés vers des IME, la question ne se pose donc même pas.
Pour les moins atteints , et bien oui, il faut un peu s'adapter, mais ce n'est pas si compliqué si on accepte de se remettre en question et de laisser toutes ses certitudes au placard. Beaucoup de professionnels sont là pour nous épauler, mais nous sommes rarement là pour les accueillir...
En tant que parent, alors oui, je refuserais qu'on veuille pousser mon enfant vers l'extérieur, d'ailleurs vers quel extérieur, et pour quelle raison objective? L'incompétence ou la flemme de certains ?? Le manque de moyens ? Là, je suis d'accord ! On manque cruellement de moyens, alors faisons en sorte de nous unir pour les obtenir ces moyens et non pas de pousser les gamins dehors...
Merci Vincent ! Maintenant on attend les moyens
- yogiSage
J'ai déjà bossé avec une enfant trisomique dans la classe (dans le privé) avec AUCUNE formation ni d'aide de qui que ce soit ; j'ai fait de mon mieux ;je n'ai pas la flemme,par contre je n'ai pas un CAPES féerie option baguette magique.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- yogiSage
Qu'on nous donne les moyens mais je n'y crois pas une seconde!! Une fois de plus, on va se retrouver avec des tâches insurmontables sans personnel et sans argent; on va mettre une autre casquette(encore et encore),ne pas enseigner notre matière (oui j'ai fait de l'anglais avec ma petite trisomique, enfin du coloriage à dire vrai mais chut), et on continue à brasser du vent, juste parce que les politiques disent ce que les gens veulent entendre...sophieisa2002 a écrit:Je comprends et je compatis ergo, mais là ce sont bien les moyens qui manquent : il faudrait plus d'avs, des avs vraiment formé(e)s, un effectif encore réduit.
Et puis, ce sont les ULIS qui doivent accueillir les élèves handicapés, pas les segpa non ?
Ce qui me dérange, c'est qu'on mette en avant le fait que les familles soient "comme ci ou comme ça" ; Elever un enfant handicapé est un vrai challenge. Il me semble préférable que la loi soit en faveur des familles ; il est plus facile pour l'institution de convaincre la famille du bénéfice d'une orientation, que pour la famille de convaincre une institution réticente...
@Rikky : effectivement, on n'a pas de vrai choix ; il faut ouvrir des classes, former des enseignants et embaucher des AVS, mais pas écarter ces enfants
J'édite pour remercier sincèrement tous les enseignants qui font un boulot formidable (et j'en connais) auprès de ces enfants
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- yogiSage
Exact!palomita a écrit:Le problème, en France, c'est qu'on fait voter des lois mais qu'elles sont appliquées sans qu'on y mette les moyens .
Il faudrait que les enseignants bénéficient d'une véritable formation au handicap des enfants qu'ils vont accueillir en milieu ordinaire de manière à ce qu'ils soient mieux armés ; ils devraient pouvoir compter sur des équipes de professionnels compétents qui pourraient les aider en cas de difficulté ( je pense au manque de place en SESSAD , pour lesquels il faut parfois des années d'attente ).
L'effectif d'une classe accueillant un enfant avec handicap devrait être allégé d'office afin de faciliter la tâche de l'enseignant et de lui permettre de s'occuper de tous les élèves , avec ou sans besoin particulier .
Enfin, il faudrait une vraie formation des AVS , avec un véritable statut et un professeur de l'éducation spécialisée qui interviendrait à certains moments de la semaine, en renfort de l'enseignant de la classe , pour faire travailler le ou les élèves avec handicap avec des supports adaptés et en coordination avec le travail effectué en classe .
Tout cela existe dans d'autres pays qui pratiquent l'inclusion avec succès .
Mais la France accuse des dizaines d'années de retard et là, j'ai peur que, vu le contexte, les moyens, on ne les aie pas .
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- sandGuide spirituel
Et tu as raison. Mais imposer une scolarisation en établissement adapté suppose qu'il y ait des places et ce n'est pas le cas : les IME et IMPRO sont déjà pleins à craquer.Rikki a écrit: Je pense que la "grande inclusion" est un mensonge dont les enfants handicapés sont les premières victimes, les enseignants les deuxième victimes et les autres enfants les victimes collatérales.
- NasopiBon génie
Oui, et puis les IME et IMpro ne sont pas toujours adaptés.
Pour un enfant comme celui de sophieisa, par exemple, autiste sans déficience, il n'existe RIEN, aucune structure spécialisée adaptée à son handicap, à part éventuellement un SESSAD. Mais, pour avoir une place en SESSAD, il faut être inscrit à l'école ordinaire (ce qui signifie aussi que ce n'est pas parce qu'un enfant handicapé est inscrit à l'école ordinaire que son handicap n'est pas pris en charge et qu'on nie les compétences des professionnels spécialisés ; les deux ne sont pas incompatibles ; la prise en charge en SESSAD se fait en plus de l'école).
J'ai une copine dont l'enfant est, comme celui de sophieisa, autiste sans déficience. A la fin de la maternelle, les maîtresses voulaient le pousser vers le spécialisé, ma copine a refusé. Aujourd'hui, il est en 4e, et depuis le début de la 6e il a les félicitations à chaque trimestre. N'est-il pas mieux au collège qu'en IME ?
Sinon, on a déjà pas mal parlé de tout ça ici (et l'article posté par John y était déjà cité) :
https://www.neoprofs.org/t59155-l-enseignement-specialise-questions-et-debats
Pour un enfant comme celui de sophieisa, par exemple, autiste sans déficience, il n'existe RIEN, aucune structure spécialisée adaptée à son handicap, à part éventuellement un SESSAD. Mais, pour avoir une place en SESSAD, il faut être inscrit à l'école ordinaire (ce qui signifie aussi que ce n'est pas parce qu'un enfant handicapé est inscrit à l'école ordinaire que son handicap n'est pas pris en charge et qu'on nie les compétences des professionnels spécialisés ; les deux ne sont pas incompatibles ; la prise en charge en SESSAD se fait en plus de l'école).
J'ai une copine dont l'enfant est, comme celui de sophieisa, autiste sans déficience. A la fin de la maternelle, les maîtresses voulaient le pousser vers le spécialisé, ma copine a refusé. Aujourd'hui, il est en 4e, et depuis le début de la 6e il a les félicitations à chaque trimestre. N'est-il pas mieux au collège qu'en IME ?
Sinon, on a déjà pas mal parlé de tout ça ici (et l'article posté par John y était déjà cité) :
https://www.neoprofs.org/t59155-l-enseignement-specialise-questions-et-debats
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- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:Bon, je réalise que mes propos peuvent peut-être blesser des parents d'enfants handicapés. Si c'est le cas, je leur présente mes excuses les plus sincères.
Je pense que la "grande inclusion" est un mensonge dont les enfants handicapés sont les premières victimes, les enseignants les deuxième victimes et les autres enfants les victimes collatérales.
Je vais peut-être aussi blesser énormément, et je présente aussi des excuses sincères, mais il me semble qu'il existe d'autres victimes innocentes, les parents qui souffrent énormément de la situation de leur enfant et se laissent convaincre que leur petit sera mieux dans la classe, même à vingt, de l'école voisine avec une "dame de service" (que sont d'autre les AVS, recrutés sur critères "sociaux" au Pôle Emploi ?) qui l'aide à déboucher ses stylos.
J'ai eu il y a quelques années un jeune stagiaire en CAP Petite Enfance, issue d'un excellent milieu, ayant fait toute sa scolarité élémentaire "à l'heure" ou presque, sans aménagements, ses classes de collège jusqu'à la 3e de même, avant de partir en Maison Familiale pour tenter de décrocher ce fameux CAP.
Cette stagiaire m'avait été présentée au téléphone par sa mère qui m'avait expliqué pourquoi ce n'était pas sa fille qui faisait les démarches. Elle avait une forte dysphasie qui l'empêchait presque totalement de parler, handicapait énormément sa compréhension, rendait la communication très difficile.
Nous l'avons prise pour son stage. Elle s'occupait gentiment des tout-petits, pour des tâches matérielles, mais sans leur parler, s'asseyait avec l'un d'eux sur les genoux au coin bibliothèque et tournait pour lui les pages d'un livre, etc.
L'année d'après, la mère me retéléphone. La "petite" avait échoué à son CAP, pouvions-nous la reprendre. Je commence par refuser.
La mère, en larmes, m'explique alors que si nous ne la prenions pas, nous faisions échouer dix-huit ans d'efforts. Pour que sa fille suive en classe, après l'avoir sur-stimulée pendant ses années de bébé, elle avait toujours repris avec elle tous les soirs tout ce qu'elle faisait dans sa journée de classe.
Actuellement, la petite se couchait tous les soirs vers minuit après ses "classes du soir" et elle la levait vers cinq heures du matin pour tout reprendre avec elle à nouveau pendant une à deux heures car sinon, elle oubliait trop.
En plus, pour qu'elle participe elle aussi à l'effort d'intégration des enfants handicapés, le mercredi, le samedi et le dimanche, cette jeune fille participait à un programme de sur-stimulation d'un enfant autiste !
La mère était très convaincue, persuadée comme son époux, médecin, d'avoir toujours fait tout ce qu'il fallait pour donner le meilleur à son unique enfant pour laquelle elle "avait tout arrêté afin de se consacrer à elle complètement ".
Nous l'avons reprise pour son second stage et j'ai regardé avec commisération cette pauvre fille condamnée à gagner son pain à la sueur de son front par une société qui se dit travailler pour l'égalité de tous.
- NasopiBon génie
doublecasquette a écrit:
Nous l'avons reprise pour son second stage et j'ai regardé avec commisération cette pauvre fille condamnée à gagner son pain à la sueur de son front par une société qui se dit travailler pour l'égalité de tous.
Franchement, si mes enfants pouvaient un jour gagner leur pain à la sueur de leur front, je serais vraiment super contente pour eux. Y a-t-il rien de plus humiliant pour un être humain que de vivre d'allocations ?
"Cette pauvre fille", comme tu dis, n'avait pas besoin de ta commisération. Et bravo à elle pour le chemin qu'elle a parcouru.
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- philannDoyen
Merci John et Palomita pour ces deux articles.
J'ai trouvé le deuxième particulièrement intéressant parce qu'il montre parfaitement le fond du problème de l'EN en général: FAIRE SEMBLANT.
On fait semblant qu'un gamin ayant des besoins très spécifiques puisse s'intégrer sans aide ou avec des aides peu adaptées à un système normal et donc normé. Je ne parle pas là uniquement du handicap, mais aussi des élèves en grande difficulté scolaire, des enfants avec de graves problèmes de comportement etc...
On ne pense réellement ni à eux pour qui on ne s'adapte pas aux besoins, ni autres: les enseignants qui faute de formation et de conditions adaptées ne peuvent pas gérer; les autres élèves qui ont droit à moins de calme, moins d'attention etc...
Au nom d'une idéologie: il faut que tous puissent faire la même chose, qui a pour corolaire: un parcours adapté est forcément moins bien que ce que fait la majorité des enfants, on sacrifie lesdits enfants à l'idéologie de l'institution et aux désirs des parents.
Je vais le dire clairement: Je suis contre le fait que l'orientation des enfants soit en dernier ressort du ressort des parents, y compris pour les enfants ne souffrant d'aucun handicap. Parents qui vont parfois contre l'évidence, qui perdent leurs enfants au profit de leur rêve éveillé (qui se transforme en cauchemar pour tous les autres), parents qui vont contre parfois le choix même de leurs enfants...parents enfin qui n'ont parfois aucune autre compétence que le fait d'avoir baiser 10 ans plus tôt et accouché d'un gamin comme on va s'acheter un nouveau canap' chez BUT.
Evidemment la grande majorité des parents ne ressemble pas à cela, mais ça ne dit toujours pas quelle compétence les parents ont en matière d'orientation, quelle connaissance ils ont des différentes possibilités etc...
Je pense sincèrement qu'il en va aussi de la revalorisation des enseignants. De même que l'on explique pas à l'ingénieur la construction d'un moteur, au médecin le processus d'une maladie et que à de rares exceptions près, même si on la conduit tous les jours...on s'en remet au technicien pour savoir ce qui ne fonctionne pas dans sa voiture... De même il faut que l'on (y compris les parents d'élèves eux-mêmes profs!!) s'en remette à des enseignants pour évaluer, connaître et orienter les élèves scolairement. Cela permettrait de sauver quelques élèves et de reconnaître que l'enseignement est un métier, avec des compétences spécifiques et les connaissances qui vont avec.
J'ai trouvé le deuxième particulièrement intéressant parce qu'il montre parfaitement le fond du problème de l'EN en général: FAIRE SEMBLANT.
On fait semblant qu'un gamin ayant des besoins très spécifiques puisse s'intégrer sans aide ou avec des aides peu adaptées à un système normal et donc normé. Je ne parle pas là uniquement du handicap, mais aussi des élèves en grande difficulté scolaire, des enfants avec de graves problèmes de comportement etc...
On ne pense réellement ni à eux pour qui on ne s'adapte pas aux besoins, ni autres: les enseignants qui faute de formation et de conditions adaptées ne peuvent pas gérer; les autres élèves qui ont droit à moins de calme, moins d'attention etc...
Au nom d'une idéologie: il faut que tous puissent faire la même chose, qui a pour corolaire: un parcours adapté est forcément moins bien que ce que fait la majorité des enfants, on sacrifie lesdits enfants à l'idéologie de l'institution et aux désirs des parents.
Je vais le dire clairement: Je suis contre le fait que l'orientation des enfants soit en dernier ressort du ressort des parents, y compris pour les enfants ne souffrant d'aucun handicap. Parents qui vont parfois contre l'évidence, qui perdent leurs enfants au profit de leur rêve éveillé (qui se transforme en cauchemar pour tous les autres), parents qui vont contre parfois le choix même de leurs enfants...parents enfin qui n'ont parfois aucune autre compétence que le fait d'avoir baiser 10 ans plus tôt et accouché d'un gamin comme on va s'acheter un nouveau canap' chez BUT.
Evidemment la grande majorité des parents ne ressemble pas à cela, mais ça ne dit toujours pas quelle compétence les parents ont en matière d'orientation, quelle connaissance ils ont des différentes possibilités etc...
Je pense sincèrement qu'il en va aussi de la revalorisation des enseignants. De même que l'on explique pas à l'ingénieur la construction d'un moteur, au médecin le processus d'une maladie et que à de rares exceptions près, même si on la conduit tous les jours...on s'en remet au technicien pour savoir ce qui ne fonctionne pas dans sa voiture... De même il faut que l'on (y compris les parents d'élèves eux-mêmes profs!!) s'en remette à des enseignants pour évaluer, connaître et orienter les élèves scolairement. Cela permettrait de sauver quelques élèves et de reconnaître que l'enseignement est un métier, avec des compétences spécifiques et les connaissances qui vont avec.
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- roxanneOracle
Hum.J'ai en tête un cas exactement semblable à celui décrit par DC chez des amis de mes parents.Ils l'ont poussée au bout du bout, lui faisant avoir son brevet, elle a fait des stages en maternelle chez ma mère .Ma mère l'a prise parce que c'était ses amis, son ancienne élève mais elle n'y arrivait pas .Elle a fini par faire une grosse dépression, je crois que maintenant, elle en chaîne les séjours en hp .Mais je ne blâme pas ses parents, je les comprends et sûrement je ferais pareil.C'est compliqué de trouver la bonne place .J'ai des amis avec un enfant Asperger léger, sa place est plus dans un collège que dans un ime mais c'est compliqué pour tout le monde.Nasopi a écrit:doublecasquette a écrit:
Nous l'avons reprise pour son second stage et j'ai regardé avec commisération cette pauvre fille condamnée à gagner son pain à la sueur de son front par une société qui se dit travailler pour l'égalité de tous.
Franchement, si mes enfants pouvaient un jour gagner leur pain à la sueur de leur front, je serais vraiment super contente pour eux. Y a-t-il rien de plus humiliant pour un être humain que de vivre d'allocations ?
"Cette pauvre fille", comme tu dis, n'avait pas besoin de ta commisération. Et bravo à elle pour le chemin qu'elle a parcouru.
- CathEnchanteur
Le problème est que cette pauvre gamine ne travaillera jamais, surtout dans le domaine de la petite enfance: qui confierait des enfants à une jeune fille aussi handicapée?
On oublie trop souvent que dans la vraie vie, celle des adultes, il n'y a plus d'avs.
On oublie trop souvent que dans la vraie vie, celle des adultes, il n'y a plus d'avs.
- yogiSage
Nasopi a écrit:doublecasquette a écrit:
Nous l'avons reprise pour son second stage et j'ai regardé avec commisération cette pauvre fille condamnée à gagner son pain à la sueur de son front par une société qui se dit travailler pour l'égalité de tous.
Franchement, si mes enfants pouvaient un jour gagner leur pain à la sueur de leur front, je serais vraiment super contente pour eux. Y a-t-il rien de plus humiliant pour un être humain que de vivre d'allocations ?
"Cette pauvre fille", comme tu dis, n'avait pas besoin de ta commisération. Et bravo à elle pour le chemin qu'elle a parcouru.
Ah bon ,à ce point!? Je trouve l'EN plus humiliante envers nous tous au quotidien.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- doublecasquetteEnchanteur
Je suis désolée, Nasopi. Vraiment et sincèrement désolée.
Je t'estime énormément mais là, en entendant le parcours du combattant qu'on imposait à cette enfant qui me faisait penser à ce que certains parents imposent à leurs rejetons pour qu'ils deviennent musiciens de renom, danseurs étoiles ou sportifs de haut niveau, je ne pouvais éprouver que de la pitié devant cette gentille enfant, assise, muette, au milieu de nous, à la récréation.
Il ne me viendrait pas à l'idée de féliciter les parents de ces enfants à qui on impose, en ignorant complètement leurs envies, leurs besoins, leurs difficultés, des heures et des heures de répétition ou d'entraînement.
Je continuerai à plaindre ces gamins qu'on réveille tôt le matin pour qu'ils puissent faire deux heures de gammes et d'arpèges ou deux heures de jogging-musculation-étirements avant l'école, qui sont soumis à un régime alimentaire draconien pour pouvoir devenir des "animaux de concours", dont les soirées ressemblent à des marathons et qui passent leurs dimanches et leurs mercredis à satisfaire les envies de leurs parents (et subir la pression de leur dépit en cas d'échec) au lieu d'aller jouer avec les copains comme des enfants de leur âge.
Nous considérons tous ici que des parents qui poussent leurs gamins scolairement au-delà du raisonnable et les coupent de leur vie d'enfants en espérant les transformer ainsi en bêtes à concours futurs majors de Polytechnique ou de la Rue d'Ulm ne sont en rien admirables.
Et dans ce cas précis, parce qu'il s'agit d'une enfant handicapée, ce serait admirable ?
Oui, certains êtres humains ne peuvent entrer dans les critères de la machine économique. Oui, nous, les valides, nous avons l'impression que vivre d'allocations, dans la dépendance des autres, nous humilierait. Oui, nous aimerions que tout le monde nous ressemble et soit, comme nous, un adulte "parfait" qui se suffit à lui-même.
Non, je ne crois pas qu'on ait rendu cette enfant heureuse et épanouie dans sa différence en lui imposant ce que nous ne nous imposerions pas à nous-mêmes. Non, je ne crois pas que cette jeune fille souffrirait de vivre d'allocations, dans la dépendance des autres, parce qu'elle n'est pas nous, qu'elle ne voit pas le monde comme nous et qu'elle sent bien au fond d'elle-même que la "charité" qu'on lui fait en l'obligeant à être performante et autonome est une charité au même titre que l'allocation qu'on lui verserait sans lui imposer de bosser tous les jours au risque de l'épuiser physiquement et nerveusement.
Et non, définitivement non, je ne pense pas que tes enfants, eux, seraient heureux de pouvoir gagner leur pain à la sueur de leur front.
Et je paierais volontiers plus d'impôts pour qu'ils puissent vivre leur vie d'adultes handicapés dans un cadre sécurisant pour eux, entourés de personnel formé en nombre suffisant, attentif à leur bien-être et leur permettant de vivre au cœur de la société sans avoir à subir le matraquage que subit cette jeune fille.
C'est ma façon de comprendre le droit à la différence. Encore une fois, je suis sincèrement désolée.
Je t'estime énormément mais là, en entendant le parcours du combattant qu'on imposait à cette enfant qui me faisait penser à ce que certains parents imposent à leurs rejetons pour qu'ils deviennent musiciens de renom, danseurs étoiles ou sportifs de haut niveau, je ne pouvais éprouver que de la pitié devant cette gentille enfant, assise, muette, au milieu de nous, à la récréation.
Il ne me viendrait pas à l'idée de féliciter les parents de ces enfants à qui on impose, en ignorant complètement leurs envies, leurs besoins, leurs difficultés, des heures et des heures de répétition ou d'entraînement.
Je continuerai à plaindre ces gamins qu'on réveille tôt le matin pour qu'ils puissent faire deux heures de gammes et d'arpèges ou deux heures de jogging-musculation-étirements avant l'école, qui sont soumis à un régime alimentaire draconien pour pouvoir devenir des "animaux de concours", dont les soirées ressemblent à des marathons et qui passent leurs dimanches et leurs mercredis à satisfaire les envies de leurs parents (et subir la pression de leur dépit en cas d'échec) au lieu d'aller jouer avec les copains comme des enfants de leur âge.
Nous considérons tous ici que des parents qui poussent leurs gamins scolairement au-delà du raisonnable et les coupent de leur vie d'enfants en espérant les transformer ainsi en bêtes à concours futurs majors de Polytechnique ou de la Rue d'Ulm ne sont en rien admirables.
Et dans ce cas précis, parce qu'il s'agit d'une enfant handicapée, ce serait admirable ?
Oui, certains êtres humains ne peuvent entrer dans les critères de la machine économique. Oui, nous, les valides, nous avons l'impression que vivre d'allocations, dans la dépendance des autres, nous humilierait. Oui, nous aimerions que tout le monde nous ressemble et soit, comme nous, un adulte "parfait" qui se suffit à lui-même.
Non, je ne crois pas qu'on ait rendu cette enfant heureuse et épanouie dans sa différence en lui imposant ce que nous ne nous imposerions pas à nous-mêmes. Non, je ne crois pas que cette jeune fille souffrirait de vivre d'allocations, dans la dépendance des autres, parce qu'elle n'est pas nous, qu'elle ne voit pas le monde comme nous et qu'elle sent bien au fond d'elle-même que la "charité" qu'on lui fait en l'obligeant à être performante et autonome est une charité au même titre que l'allocation qu'on lui verserait sans lui imposer de bosser tous les jours au risque de l'épuiser physiquement et nerveusement.
Et non, définitivement non, je ne pense pas que tes enfants, eux, seraient heureux de pouvoir gagner leur pain à la sueur de leur front.
Et je paierais volontiers plus d'impôts pour qu'ils puissent vivre leur vie d'adultes handicapés dans un cadre sécurisant pour eux, entourés de personnel formé en nombre suffisant, attentif à leur bien-être et leur permettant de vivre au cœur de la société sans avoir à subir le matraquage que subit cette jeune fille.
C'est ma façon de comprendre le droit à la différence. Encore une fois, je suis sincèrement désolée.
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