Des élèves saqués au bac de français ?

Cela pose en effet question :

http://www.sudouest.fr/2013/08/08/la-pilule-de-l-oral-de-francais-ne-passe-pas-1136013-3603.php

ce qui est très rigolo,c'est le français dans les commentaires: on va avoir du mal à faire comprendre ce que veut dire écrire en français, si ça continue....Sur le fond de l'affaire, je n'ai pas d'avis, mais tous ceux qui commentent et se sentent capables d'évaluer les copies mieux que les profs  

C'est le marronnier de l'été. L'an dernier, c'est sur l'écrit que portait la contestation d'un lycée privé.
Je ne vois pas pourquoi le prof aurait eu besoin de demander de quel lycée les élèves venaient puisque c'est indiqué sur le procès verbal et sur le descriptif.

Les témoignages ne sont pas des plus convaincants...

Ce sentiment se renforce avec le temps et les autres témoignages qui arrivent. « Ma fille a sympathisé avec une élève de Palissy qui lui a dit n’avoir pas réussi son épreuve. Elle a obtenu la note de 15 ! », détaille encore Virgil Javorschi.

«Je connais la valeur de ma fille, on a travaillé ensemble son oral de français, il était impossible qu’elle obtienne cette note-là ». L’indignation perce encore, dans la voix de Fabienne Cartignies, un mois après les résultats à l’oral du bac français de sa fille, Laura.

« Je suis tombée sur le texte que je maîtrisais le mieux, “L’illusion comique’’, de Corneille », se souvient Jade Javorschi. C’est une grosse désillusion qui guettait la jeune fille, sortie plutôt satisfaite de son épreuve de français. En voyant les résultats arriver, les parents restent incrédules. « Certains en arrivaient même à penser que leurs enfants n’avaient pas travaillé », souligne Fabienne Cartignies.

La plupart ont obtenu la note de 6/20. Même la meilleure élève de la classe. Même l’élève qui est tombé sur le même texte que lors de son oral blanc, dûment corrigé par son professeur.

ben oui, voila, mon gamin je le connais, il est merveilleux, comment a-t-il pu rater son bac? je porte plainte!  

d'abord c'est moi qui l'a fait réviser, na :shock:  

Perso, quand j'ai passé un oral de bac (pour une option), l'examinateur a été détestable, m'a exlu plusieurs fois de la salle en disant que mes documents n'étaient pas règlementaires, or les autres (du public) avaient les mêmes... J'étais dans un état lamentable, le lycée devait ressembler à une piscine de larmes après mon passage. Je ne comprends pas comment cela est possible, mais je l'ai vécu.

J'ai aussi eu l'expérience désagréable d'une collègue du public, qui apprenant que j'étais du côté obscur de la force, m'a asséné : "Vive l'égalité républicaine", a tourné les talons, et ne m'a plus adressé la parole. :shock: 

Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y a nécessairement eu réunion d'harmonisation et procès verbaux…non?

Pas réunion d'harmonisation à l'oral (en tout cas dans mon acad). Par contre oui, on rédige un compte rendu détaillé pour chaque partie de l'oral, exposé et entretien, plus la note est mauvaise, plus il est conseillé de justifier. En cas de contestation ces bordereaux seront consultés pour voir la cohérence entre les commentaires de l'examinateur et les notes sur 10 attribuées.
Mais je suis d'accord, des éléments ne tiennent pas dans ces témoignages : on sait tous de quel lycée les élèves sur nos listes viennent, c'est marqué (pourquoi le demander... ?). La mère qui révise avec son gosse : :lol!: 

Ca me rappelle un de mes 2des de cette année, "mais Madame c'est impossible, j'ai fait le DM avec ma grand mère, elle m'a dit que ça avait l'air super bien !!!"

:lol: :lol: :lol:

Quand je pense qu'en Vendée on nous contraint à deux réunions d'harmonisation avec une forte pression à la clé pour remonter nos notes par rapport au jury avec lequel on fait passer les mêmes classes. Comme à l'écrit d'ailleurs….

faut v'nir chez nous

ils ont "fusionné" l'information (établir les corrigés) et l'harmonisation (corriger vite fait qques copies ensemble) la même matinée...  

Eh bien figurez-vous que la situation décrite dans cet article est parfaitement similaire à celle vécue cette année dans mon établissement, ainsi que dans un lycée parisien que je connais. 2 lycées privés, sélectifs, dans lesquels un groupe d'élèves, ayant fait une année de bonne à excellente en français, passé avec un même prof, ne récupère que des notes nettement en dessous de la moyenne. Des Lycées où la mention passable est passée aux oubliettes depuis quelques années.
Concernant mon lycée, le prof demandait effectivement aux élèves de quel lycée ils venaient (il le savait bien sûr, mais cela lui permettait d'introduire ses commentaires douteux sur l'établissement et son caractère privé). Une enquête a été lancée, et mon directeur m'a dit que le prof en question avait été relevé de sa mission au bout de 3 jours d'oraux, mais pour mes élèves le mal était fait !

Bonjour à tous.

Moi, ce que je me pose comme question c'est comment autant d'élèves d'une même classe ont eu le même examinateur... Moi, je me souviens de mon oral de français et nous ne passions pas tous devant le même. Ce n'est pas par ordre alphabétique, en plus, que l'on passe ?

Chez nous, c'est une dizaine d'élèves d'une même classe, liés par l'alphabet et par les options...

C'est déjà arrivé que j'ai une vingtaine d'élèves sur une classe. Ce n'est pas si rare.

moi, j'ai déjà signalé un collègue !  On examinait tous dans une salle immense, et il était infect avec les candidats, mais vraiment infect, leur hurlant dessus qu'ils étaient nuls, leur hurlant encore plus dessus si il arrivait à les faire chialer. Avec les collègues qui étaient autour, à midi le premier jour, on est allé réclamer qu'il ne revienne pas l'après-midi (sûrement que c'était ce qu'il cherchait, mais nous on voyait surtout la détresse des candidats et sa feuille de notes : aucune au-dessus de 08/20, faut pas pousser...).

C'est difficile de savoir car chaque acteur a sa perception de la problématique.

J'ai eu à m'occuper d'un gamin de ma famille qui passait son bac français cette année et il était dans un établissement privé. Alors il est clair que le jeune homme est littéralement arrivé "tout nu" intellectuellement et matériellement pour ce qui ne devait être qu'une mise en jambe pour l'oral, et que les parents sont tombés des nues. Les parents en question ont eu des échos d'autres élèves qui se sont trouvés en difficulté le jour J et ont fait tomber l'enseignant de son piédestal de "prof charismatique".

On cherche un coupable mais ça peut être chacun des protagonistes : combien de nos élèves prétendent (parfois même en redoublant avec vous) que non, JA-MAIS, ils n'ont vu telle notion, fait tel exercice. Une année une gamine m'a soutenue qu'elle n'avait jamais fait de dissertation : on en avait fait 6 l'année précédente (j'étais en début de carrière  )...

Côté jury, on m'a déjà mis la pression parce que j'avais des demies journées catastrophiques en termes de moyenne.

Tout existe, tout est possible, mais traité par les médias, j'ai peur qu'on n'ait pas les moyens d'être objectifs.

En harmonisation de BTS nous avons trouvé une année un collègue qui a corrigé la moitié du paquet de copie en mettant systématiquement 20/40 à la synthèse avec l'annotation "Synthèse correcte", puis la 2nde moitié obtenait 10/20 à l'essai avec le même type de remarque. Le paquet a été intégralement recorrigé et le monsieur convoqué (il était déjà connu des services de l'inspection, qui pourtant au départ ne voulait pas qu'on touche aux notes [sur le principe de la souveraineté du jury]).

Tout est possible mais les écarts sont une minorité, fort heureusement.

Quelques remarques sur le thème..
1) Il est très difficile d'avoir une impression "juste" de sa prestation orale: nombre d'élèves qui sortent satisfaits sont déçus et inversement: une très bonne élève de cette année qui est sortie "défaite" de son oral a eu 19!
2) C'est leur premier examen oral; c'est pourquoi il y a souvent contestation et crispation. D'ailleurs certains contestent à peine sortis de la salle d'examen!
3) Je trouve dommage que l'on ne puisse avoir aucun recours en cas de copies visiblement corrigées "à l'emporte pièce" (j'ai eu des cas d'élèves avec des hors sujets qui n'en étaient pas, aucune justification sur la copie...) ou d'examinateurs d'oral manifestement peu bienveillants (ma fille a pleuré à son oral de bac, 2 autres candidates aussi dans la même demi-journée. Les notes étaient bonnes, le traumatisme est resté quand même)...mais j'avoue que au cas par cas ce serait difficile de juger.
4) Par contre...en des temps pas si anciens que cela, on regardait les livrets à l'issue de l'EAF et on remontait les notes des candidats qui avaient réalisé une contre performance par rapport à leurs notes de l'année. Ce qui avait pour avantage de limiter les "dégâts"...depuis qu'on ne regarde plus les livrets qu'en terminale, les notes de français ne sont guère prises en compte (jamais, m'a dit un collègue de philo qui est souvent de jury de bac). Les lettres, matière de seconde zone? En tous cas cela ne contribue pas à mon avis à limiter les problèmes.

Ayant lu ici pas mal d'écrits anti lycées privés sous contrat, je ne serais pas étonnée.

Je suis contre le principe des lycées prives sous contrat! C'est pour moi une plaie et un véritable scandale!!!

Mais il ne me viendrais pas une seconde de faire état de mes convictions personnelles lors d'un examen!! Et les comportements décrits sont pour moi du pur sadisme !!!

Mon propre oral de français: une sorte de sorcière désagréable au possible!!! Elle m'a mis 16/20 au final mais je n'ai jamais compris son comportement et je me suis employée à agir tout à fait autrement quand je me suis retrouvée examinatrice.

Bah, dans le public il y a les ghettos et les bons établissements selon les secteurs... la logique de tri des élèves est la même, les familles des "bons" élèves s'arrangent pour les dérogations ou les options pour ne pas atterrir dans les établissements "pourris"...

Il y a quelques malades chez les examinateurs.
Il y a des candidats mal préparés.
Passer sur le même texte que celui du bac blanc ne permet pas de rien inférer : la question posée est-elle la même?
Bref, ce n'est guère un sujet de débat.
En revanche, la tactique qui consiste à jouer sur le nombre pour demander une révision me trouble.

saramea a écrit:Ayant lu ici pas mal d'écrits anti lycées privés sous contrat, je ne serais pas étonnée.

Je suis d'avis de fermer les établissements privés dès demain matin en intégrant leurs profs aux bahuts publics selon la règle du mouvement, mais ça ne vous autorise pas à douter de ma conscience professionnelle.

Pour le sujet dans sa globalité : je n'arrive pas à comprendre comment des enseignants à qui on confie la responsabilité d'un examen peuvent se permettre d'être injuste avec des gamins ! Pour l'article, je me méfie toujours des journalistes et nous n'avons pas toutes les informations...

Pour les établissements privés, c'est dommage de voir qu'une haine existe encore à leur encontre dans le public même si, heureusement, les choses ont bien évoluées (depuis quelques années les IPR vont dans ce sens en ne faisant plus de différence aux réunions communes ou formation comme ça l'a été dans le passé). Ca mériterait un débat dans un autre topique

Je n ai pas de haine contre le privé. J ai de la haine pour un État qui se défosse de ça propre incurie sur des officines privées et majoritairement religieuses !!!

Je pense sincèrement que l'EN serait dans un autre état si ce système bis n'existait pas!!

En revanche je n'ai rien contre les élèves ou personnels ...