Soigner ses relations avec la hiérarchie ?

Bonjour,

Jeune enseignant, je change d'établissement cette année et je voudrais trouver l'attitude juste qui me permette de trouver ma place et d'être tranquille (pas vis à vis des collègues, mais de la hiérarchie).

Après un premier établissement où tout s'était bien passé, où la hiérarchie était inexistante (CDE en dernière année avant la retraite puis CDE peu directif), j'ai essuyé quelques plâtres dans mon second établissement.

Probablement m'y suis-je mal pris par excès de confiance, je n'ai pas de soucis avec mes classes en général.

Ce que je ne referai pas cette fois :
- avoir une attitude trop décontractée pouvant laisser penser que je ne force pas (comme sourire dans les couloirs en allant en cours)
- proposer des idées dans ma discipline issues de mon expérience dans un précédant établissement
- m'habiller décontracté (jean, basket)
- discuter des réunions me semblant inutiles / voire ne pas venir à certaines réunions
- donner mon opinion (gentiment)

Cela m'a valu ensuite quelques galères, emploi du temps pourri collector, les pires classes, inspection (réussie) et j'en passe.J'ai eu vraiment l'impression de m'en prendre pas mal dans la figure pour pas un rond. J'ai donc compris que consciemment ou inconsciemment mon attitude énervait, on ne me l'a jamais reproché de près ou de loin cependant.

Donc, au risque de passer pour un petit fayot, ce que je déteste, je vais bien faire attention cette fois à mon image.

J'ai aussi bien compris qu'il n'y avait aucun lien automatique entre l'éventuelle reconnaissance par la hiérarchie du travail accompli et la qualité de ce même travail.

Et vous quelles sont vos recettes pour éviter ce genre de désagréments ?

Oh, mais je fais tout ça, moi...Sauf les baskets.
Et je n'ai aucun désagrément.

Mais d'une façon générale, je crois qu'il vaut mieux se la jouer "discret" la 1ère année (sauf gros cas, bien sûr), histoire de prendre la température,de comprendre le fonctionnement des choses et surtout de savoir sur qui tu peux compter.

Sourire en allant en cours c'est une attitude déconseillée ?

pailleauquebec a écrit:Bonjour,

Jeune enseignant, je change d'établissement cette année et je voudrais trouver l'attitude juste qui me permette de trouver ma place et d'être tranquille (pas vis à vis des collègues, mais de la hiérarchie).

Après un premier établissement où tout s'était bien passé, où la hiérarchie était inexistante (CDE en dernière année avant la retraite puis CDE peu directif), j'ai essuyé quelques plâtres dans mon second établissement.

Probablement m'y suis-je mal pris par excès de confiance, je n'ai pas de soucis avec mes classes en général.

Ce que je ne referai pas cette fois :
- avoir une attitude trop décontractée pouvant laisser penser que je ne force pas (comme sourire dans les couloirs en allant en cours)
- proposer des idées dans ma discipline issues de mon expérience dans un précédant établissement
- m'habiller décontracté (jean, basket)
- discuter des réunions me semblant inutiles / voire ne pas venir à certaines réunions
- donner mon opinion (gentiment)

Cela m'a valu ensuite quelques galères, emploi du temps pourri collector, les pires classes, inspection (réussie) et j'en passe

Ta direction a vraiment du temps à perdre si elle s'amuse à faire des emplois du temps pourris pour ces raisons.

Si aller travailler revient à aller au bagne (uniforme, ne pas sourire, ne pas s'investir et garder son opinion), franchement le métier perd le peu d'intérêt qu'il peut encore avoir ... Par ailleurs, la sanction = l'absence d'inspection

Ta hiérarchie t'organise une inspection en réprimande... pas cool et pas des plus correct...enfin bon

Moi aussi la première année je suis très discrète (même trop) et cela m'a joué des tours.
Dans mon premier établissement ca a été compris. Dans le 2ème ca m'a été reproché comme un manque d'investissement.

Changer pour une hiérarchie moi non je ne le ferais pas. Je changerais si j'en ai décidé pour des choses que je veux améliorer.
On est comme on est

c'est triste d'en arriver là, car ce que tu projettes de faire n'est-ce pas de changer profondément, non pas pour devenir ce que tu voudrais être, mais ce que l'on veut que tu sois ?

Cath a écrit:Oh, mais je fais tout ça, moi...Sauf les baskets.
Et je n'ai aucun désagrément.

Mais d'une façon générale, je crois qu'il vaut mieux se la jouer "discret" la 1ère année (sauf gros cas, bien sûr), histoire de prendre la température,de comprendre le fonctionnement des choses et surtout de savoir sur qui tu peux compter.

Tout comme toi, et je ne suis pas non plus habillée de manière décontractée.
Je souris en allant en cours; et je suis toujours très courtoise, y compris et surtout quand je donne un avis contraire à celui qui est exprimé et/ou attendu.

Je vais suivre ce fil avec attention (mais un espoir mesuré). J'ai eu régulièrement des problèmes avec ma hiérarchie. Mais je n'étais pas la seule !
Je m'interroge sur la posture a adopter à la rentrée. Je pense qu'une indifférence polie assortie d'un évitement diplomatique sera de mise.

je m'inscris aussi!

je vais commencer par offrir un ptit dej en salle des profs et sociailiser un peu en dejeuner au moins une fois par semaine avec les collègues, mais je crois avoir vu qq jeunes et moins jeunes tres sympa!

Attention aussi, le naturel revient toujours au galop ! ce qui m'a valu quelques désagréments.

Clarianz a écrit:je m'inscris aussi!

je vais commencer par offrir un ptit dej en salle des profs et sociailiser un peu en dejeuner au moins une fois par semaine avec les collègues, mais je crois avoir vu qq jeunes et moins jeunes tres sympa!

Pourquoi un seul ? Pourquoi pas tous les matins ?

je fais des gâteaux tous les samedis

Pseudo a écrit:

Clarianz a écrit:je m'inscris aussi!

je vais commencer par offrir un ptit dej en salle des profs et sociailiser un peu en dejeuner au moins une fois par semaine avec les collègues, mais je crois avoir vu qq jeunes et moins jeunes tres sympa!

Pourquoi un seul ? Pourquoi pas tous les matins ?

je ne suis une sainte qu'une fois par an!!

mais en tout cas si je suis pp, on fera des conseils dînatoires! marre qu'en plus de finir tard ça ne soit pas festif après!

Karine B. a écrit:Ta direction a vraiment du temps à perdre si elle s'amuse à faire des emplois du temps pourris pour ces raisons.

Si aller travailler revient à aller au bagne (uniforme, ne pas sourire, ne pas s'investir et garder son opinion), franchement le métier perd le peu d'intérêt qu'il peut encore avoir ... Par ailleurs, la sanction = l'absence d'inspection

Je venais d'une région plus décontractée de France, et il y a certaines habitudes locales que j'ai compris un peu tard en observant. A l'usage cela peut paraître un peu vieillot, mais je ne crois pas que sur le fond ça change quelque chose, il y a même quelques avantages à ce mode de fonctionnement "à l'ancienne".

D'autre part, si je rentre dans des spéculations, je crois que ce qui a mis la hiérarchie dans de mauvaises dispositions c'est qu'ils ressentaient que je ne les craignais pas et avaient probablement l'impression de n'avoir pas de prises sur moi.

En tout cas j'ai revu ma garde robe pour la rentrée, sans tomber j'espère dans le too much.

Il faut rester naturel.
C'est déjà assez compliqué de jouer un rôle devant les élèves si en plus il faut composer pour la direction ou les collègues...

Clarianz a écrit:

Pseudo a écrit:

Clarianz a écrit:je m'inscris aussi!

je vais commencer par offrir un ptit dej en salle des profs et sociailiser un peu en dejeuner au moins une fois par semaine avec les collègues, mais je crois avoir vu qq jeunes et moins jeunes tres sympa!

Pourquoi un seul ? Pourquoi pas tous les matins ?

je ne suis une sainte qu'une fois par an!!

mais en tout cas si je suis pp, on fera des conseils dînatoires! marre qu'en plus de finir tard ça ne soit pas festif après!

 Je ne suis jamais une sainte. Je fais les choses si j'en ai envie, et je ne m'imagine pas avoir envie d'offrir un petit dej à des inconnus en arrivant dans un nouvel établissement.

Les seules fois où j'ai payé des goûters ou petits dej c'était pour les élèves, poussée par l'incurie de l'intendance, et parce que c'était important pour moi.

Karine B. a écrit:

pailleauquebec a écrit:Bonjour,

Jeune enseignant, je change d'établissement cette année et je voudrais trouver l'attitude juste qui me permette de trouver ma place et d'être tranquille (pas vis à vis des collègues, mais de la hiérarchie).

Après un premier établissement où tout s'était bien passé, où la hiérarchie était inexistante (CDE en dernière année avant la retraite puis CDE peu directif), j'ai essuyé quelques plâtres dans mon second établissement.

Probablement m'y suis-je mal pris par excès de confiance, je n'ai pas de soucis avec mes classes en général.

Ce que je ne referai pas cette fois :
- avoir une attitude trop décontractée pouvant laisser penser que je ne force pas (comme sourire dans les couloirs en allant en cours)
- proposer des idées dans ma discipline issues de mon expérience dans un précédant établissement
- m'habiller décontracté (jean, basket)
- discuter des réunions me semblant inutiles / voire ne pas venir à certaines réunions
- donner mon opinion (gentiment)

Cela m'a valu ensuite quelques galères, emploi du temps pourri collector, les pires classes, inspection (réussie) et j'en passe

Ta direction a vraiment du temps à perdre si elle s'amuse à faire des emplois du temps pourris pour ces raisons.

Si aller travailler revient à aller au bagne (uniforme, ne pas sourire, ne pas s'investir et garder son opinion), franchement le métier perd le peu d'intérêt qu'il peut encore avoir ... Par ailleurs, la sanction = l'absence d'inspection

+1 : c'est ce qui t'évite le passage à l'ancienneté.

Karine B. a écrit: Par ailleurs, la sanction = l'absence d'inspection

As-tu déjà vécu une inspection sanction ? Où l'inspecteur arrive avec la ferme intention de te dézinguer ? Pendant laquelle il balaie d'un revers de main tout ce que tu peux dire pour ta défense ? Pendant laquelle il n'hésite pas devant les propos humiliants, voire diffamatoire ?
Apparemment pas.

Pseudo a écrit:

Karine B. a écrit: Par ailleurs, la sanction = l'absence d'inspection

As-tu déjà vécu une inspection sanction ? Où l'inspecteur arrive avec la ferme intention de te dézinguer ? Pendant laquelle il balaie d'un revers de main tout ce que tu peux dire pour ta défense ? Pendant laquelle il n'hésite pas devant les propos humiliants, voire diffamatoire ?
Apparemment pas.

Ça existe, c'est sûr. Mais en gros, s'il n'y a pas d'inspection, c'est le passage à l'ancienneté.

Pseudo a écrit:

Karine B. a écrit: Par ailleurs, la sanction = l'absence d'inspection

As-tu déjà vécu une inspection sanction ? Où l'inspecteur arrive avec la ferme intention de te dézinguer ? Pendant laquelle il balaie d'un revers de main tout ce que tu peux dire pour ta défense ? Pendant laquelle il n'hésite pas devant les propos humiliants, voire diffamatoire ?
Apparemment pas.

Non (mais on est en train de s'occuper d'un IPR comme ça), mais j'ai un ami et collègue syndicaliste qui a fait toute sa carrière à l'ancienneté (pas d'inspection pendant 20 ans) et à qui les IPR ont dit : c'est dégueulasse ce qu'on vous fait, hein ?
Depuis qu'il n'est plus syndicaliste, il a été inspecté 3 fois au 11ème échelon, cela lui a permis d'avoir la hors-classe, mais il a perdu beaucoup. Et au moment des promotions, on voit qui a les promotions et qui n'en a pas, et l'absence d'inspection est bien une sanction

Il faut faire ce qu'on a à faire, les directions nulles il y en a partout. Il faut prendre le parti de n'en avoir rien à faire : ce que tu appelles cette impression de "ne pas donner prise sur soi". Moi je trouve cela très bien face aux idiots. Quand il s'agit de gens bien et de gens normaux, il suffit d'être simplement soi-même.

Pseudo a écrit:

Karine B. a écrit: Par ailleurs, la sanction = l'absence d'inspection

As-tu déjà vécu une inspection sanction ? Où l'inspecteur arrive avec la ferme intention de te dézinguer ? Pendant laquelle il balaie d'un revers de main tout ce que tu peux dire pour ta défense ? Pendant laquelle il n'hésite pas devant les propos humiliants, voire diffamatoire ?
Apparemment pas.

oui j'ai vécu une situation un peu similaire.

J'ai été inspecté en septembre l'année de mon arrivée dans l'établissement. La cause était que je voulais utiliser du matériel pédagogique qui n'était pas préconisé par l'inspection locale.
Le chef d'établissement a appelé l'inspecteur qui m'a inspecté dans la foulée, la semaine d'après.

J'ai résisté à toutes ses techniques d'intimidation (arrivé en retard, lève les épaules au bout de 30 secondes et regarde au plafond, se lève pour interroger des élèves,...), il vaut mieux être solide dans ce cas.
L'entretien a été coton, mais je ne me suis pas démonté.
J'ai pensé qu'il me ferait un mauvais rapport, mais il n'en a rien été, et la note a été bonne aussi.

A Tuin a écrit:Il faut faire ce qu'on a à faire, les directions nulles il y en a partout. Il faut prendre le parti de n'en avoir rien à faire : ce que tu appelles cette impression de "ne pas donner prise sur soi". Moi je trouve cela très bien face aux idiots. Quand il s'agit de gens bien et de gens normaux, il suffit d'être simplement soi-même.

Le problème c'est d'éviter les petites et basses vengeances qui peuvent nous pourrir la vie.
Cette année par exemple j'avais un emploi du temps des plus pourris, comment éviter cela ? J'ai pensé pouvoir ignorer la hiérarchie, mais je dois reconnaître qu'ils ont au moins un certain pouvoir de nuisance.

pailleauquebec a écrit:

Pseudo a écrit:

Karine B. a écrit: Par ailleurs, la sanction = l'absence d'inspection

As-tu déjà vécu une inspection sanction ? Où l'inspecteur arrive avec la ferme intention de te dézinguer ? Pendant laquelle il balaie d'un revers de main tout ce que tu peux dire pour ta défense ? Pendant laquelle il n'hésite pas devant les propos humiliants, voire diffamatoire ?
Apparemment pas.

oui j'ai vécu une situation un peu similaire.

J'ai été inspecté en septembre l'année de mon arrivée dans l'établissement. La cause était que je voulais utiliser du matériel pédagogique qui n'était pas préconisé par l'inspection locale.
Le chef d'établissement a appelé l'inspecteur qui m'a inspecté dans la foulée, la semaine d'après.

J'ai résisté à toutes ses techniques d'intimidation (arrivé en retard, lève les épaules au bout de 30 secondes et regarde au plafond, se lève pour interroger des élèves,...), il vaut mieux être solide dans ce cas.
L'entretien a été coton, mais je ne me suis pas démonté.
J'ai pensé qu'il me ferait un mauvais rapport, mais il n'en a rien été, et la note a été bonne aussi.

 J'ai résisté aussi. L'entretien a été un moment terrible, d'autant qu'ils étaient deux (l'inspecteur et un inspecteur stagiaire). Lorsque j'ai raconté les choses autour de moi (collègues, amis, psy), en citant les propos exacts (pour me donner une contenance, et un dérivatif, je notais presque tout mot à mot), tout le monde a été unanime : on aurait voulu me pousser à la dépression ou à la démission qu'on aurait pas fait autrement.

Je n'ai jamais eu de rapport. Ma note a été augmentée, ce qui au final m'a servi. Mais je me souviendrais longtemps de cette déplaisante expérience. Et lorsque ma chef, cette année, dans un nouvel établissement, a montré un mouvement d'humeur à mon égard, j'ai été immédiatement terrifié : pourvu que la même chose ne se reproduise pas, ai-je pensé. Alors que, finalement, la note, les rapports, je m'en fous un peu. Mais repasser par ce démontage en règle, je ne m'en sentais pas le courage.

Une collègue documentaliste s'est fait démonter lors de son inspection : elle en pleurait.
Le rapport qui a suivi était satisfaisant et elle a eu 3 points en plus...