Peut-on revenir sur une mutation?

Leclochard a écrit:

Caspar Goodwood a écrit:Quand mes élèves croient que le Cantal, c'est seulement un fromage alors que c'est aussi le département limitrophe du leur, je me dis qu'ils manquent singulièrement de curiosité.

C'est surprenant.

J'ai découvert cette année que des élèves de 18 ans habitants à 30 minutes de Paris en transport (juste train de banlieue) n'y avaient jamais mis les pieds...:shock: 

Caspar Goodwood a écrit:
EDIT: Je ne connais pas grand chose aux arbres et aux plantes alors que j'ai été élevé à la campagne,  l'intérieur des voitures m'indiffère ainsi que l'électricité et la plomberie. Voilà c'est dit!

Tu n'es pas le seul. Beaucoup de gens de la campagne ignorent les arbres et les plantes qui poussent naturellement autour d'eux. Ils ne connaissent ni leurs besoins, ni leurs noms. Pour le coup, je ne suis pas sûr qu’on l'enseigne en détails. Ce sont des connaissances dont on avait besoin autrefois, mais qui sont devenues inutiles dans une société où les liens entre l'homme et la nature sont distants et où l'agriculture a adopté les modes de production industriels.
Les voitures ne me passionnent pas non plus , ni l'électricité ou la plomberie.

Caspar Goodwood a écrit:Je ne sais pas si ce serait si facile de revenir en arrière.

PS: Je précise que les Vichyssois passés et présents n'ont RIEN à voir avec le régime pétainiste et son choix d'y installer la capitale (je ne vous fais pas la liste des raisons de ce choix mais elles sont multiples). Et on en a marre d'entendre tout le temps parler du "régime de Vichy" qui souille le nom de notre belle ville.

C'est comme nous pour Jacques Brel, qui n'a rien souillé mais nous les brise

titeco a écrit:

Leclochard a écrit:

Caspar Goodwood a écrit:Quand mes élèves croient que le Cantal, c'est seulement un fromage alors que c'est aussi le département limitrophe du leur, je me dis qu'ils manquent singulièrement de curiosité.

C'est surprenant.

J'ai découvert cette année que des élèves de 18 ans habitants à 30 minutes de Paris en transport (juste train de banlieue) n'y avaient jamais mis les pieds...:shock: 

Les collégiens de Mantes ne vont guère à Paris. Le trajet direct ne dure que trente minutes pourtant. Il faut dire que le tarif est élevé : 8 euros le billet, soit 16 euros par personne uniquement pour se rendre dans la capitale. Difficile pour une famille modeste de se dire qu'elle peut passer une journée à Paris et faire une séance de cinéma (qui se sera peut-être à 8 ou 9 euros par personne).
A l'époque, ma principale sortie consistait à faire une promenade culturelle le dernier jour de l'année (église de la Madeleine, les Tuileries, Notre-Dame) Ils en étaient très reconnaissants. Je ne crois pas que quelqu'un a repris le flambeau après mon départ.

Beaucoup de petits Marseillais n'ont jamais vu la mer

Et beaucoup de petits Parisiens pensent que ces fleurs violettes qui sentent fort sont des "fleurs de Soupline".

Pour le Cantal, ce n'est pas surprenant : au moins eux savent-ils que c'est aussi le nom d'un fromage...

Leclochard a écrit:

cunégonde a écrit:

Voli vola a écrit:Si tu lances la pétition, je la signe immédiatement.
(histoire de cesser d'accepter et agir, tout ça !)

Si Karine passe dans le coin, elle pourra nous expliquer pourquoi cette revendication n'est pas à l'ordre du jour.
Les pétitions, je ne signe que celles affichées en salle des profs pour les revendications du bahut, mais sinon je n'y crois pas du tout et puis ça vous a un petit côté, "môssieu not' bon maît'", qui me hérisse.
Chapeau bas, en revanche,  aux enseignants portugais se sont mis en grève à 90% le premier jour des examens la semaine dernière!

Dommage qu'il ne soit pas revendiqué !

Il l'est systématiquement par le SNES

Dalva a écrit:La volonté a dû être, sans doute, de dire aux plus anciens que, soit, ils se rapprochaient du coin de la France qui les attirait, mais qu'en contre-partie il fallait accepter des endroits peut-être pas très recherchés pour qu'il y ait des gens d'expérience partout. Je ne dis pas que c'est une bonne solution, je suppose que c'est l'une des raisons.

L'explication est qu'Allègre voulait faire la peau des syndicats et du SNES en particulier (il n'a jamais supporté que Jospin nous donne la revalo de 1989). En déconcentrant le mouvement, il a multiplié par 30 (et maintenant 31) le nombre d'élus à trouver et à faire travailler sur le mouvement à partir de mai, au lieu de faire d'autres choses plus syndicales que de déchiffrer des listings (moi j'adore ça, mais il faut avouer qu'on y passe des journées entières et que pendant ce temps là, on n'a pas le temps de faire grand chose d'autre). Par ailleurs, la déconcentration en général a conduit à multiplier les disparités académiques (barèmes mut, hors-classe ...) et donc à essayer de casser le corporatisme solidaire qui existe(ait ?)

Karine B. a écrit:

Leclochard a écrit:

cunégonde a écrit:
Si Karine passe dans le coin, elle pourra nous expliquer pourquoi cette revendication n'est pas à l'ordre du jour.
Les pétitions, je ne signe que celles affichées en salle des profs pour les revendications du bahut, mais sinon je n'y crois pas du tout et puis ça vous a un petit côté, "môssieu not' bon maît'", qui me hérisse.
Chapeau bas, en revanche,  aux enseignants portugais se sont mis en grève à 90% le premier jour des examens la semaine dernière!

Dommage qu'il ne soit pas revendiqué !

Il l'est systématiquement par le SNES

Et quelle raison est avancée pour le refus ?

Cripure a écrit:

Karine B. a écrit:

Leclochard a écrit:

Dommage qu'il ne soit pas revendiqué !

Il l'est systématiquement par le SNES

Et quelle raison est avancée pour le refus ?

au niveau académique, que c'est une décision ministérielle

au niveau national, que ce n'est pas une demande unanime + ils n'ont sans doute pas l'impression que ça ne marche pas (eux ont une gestion comptable). D'ailleurs, il n'y a plus de révision d'affectation au niveau national depuis quelques années (on casse le thermomètre pour éviter de voir la température)

Les collégiens de Mantes ne vont guère à Paris. Le trajet direct ne dure que trente minutes pourtant. Il faut dire que le tarif est élevé : 8 euros le billet, soit 16 euros par personne uniquement pour se rendre dans la capitale. Difficile pour une famille modeste de se dire qu'elle peut passer une journée à Paris et faire une séance de cinéma (qui se sera peut-être à 8 ou 9 euros par personne).

C'est vrai qu'un Navigo au mois Mantes-Paris ça fait tout de même 114€ :/

cunégonde a écrit:

jonjon71 a écrit:C'est quoi l'ancien système ?

L'ancien système: tu peux demander non pas l'académie de Toulouse, par exemple, mais tel ou tel établissement à Toulouse, par exemple ou telle ville ou tel département , et si tu ne l'as pas, tu ne bouges pas, tu n'es pas obligé(e), comme maintenant, de prendre le risque de te retrouver dans n'importe quel établissement de n'importe quelle ville de n'importe quel département de l'académie.
Pourquoi continue-t-on à accepter cela?

On ne l'accepte pas !
Je rappelle que quand cette mesure est passée, personne n'a bougé, ou pas beaucoup !
J'étais seule dans mon collège à faire grève avec une autre collègue, les autres (aux SGEN et à l'UNSA..............) m'ont démontré par A+B que ça allait être bien mieux comme ça !
Evidemment, ils étaient sur place et n'avaient pas besoin de muter eux !
Le SGEN et l'UNSA sont 100% pour ce nouveau système, le minitère a dégraissé le mammouth en conséquence, et a refilé le bébé aux académies, il n'y a plus de personnel à la DGRH pour gérer un mouvement totalement national !
Et on a beau demander un retour à l'ancien système, en se faisant taxer au passage de ringard réactionnaires   la nouveauté serait plutôt de passer au recrutement et donc à un mouvement uniquement régional, et là on freine des quaaaaaaaaaaatre feeeeeeeeeeeeeeers en essayant de sauver encore ce qui nous reste de mouvement dit national à gestion déconcentrée !

lalilala a écrit:+1000000000  (en plus l'exemple de l'académie de Toulouse est bien choisi.... )

Je suis passée d'étudiante à Toulouse.................aux Ardennes :lol: 

Dalva a écrit:Je suppose que ce système a été abandonné pour forcer les non débutants à se rendre aussi dans les académies les moins demandées, mais ce n'est qu'une hypothèse.

Non, les débutants étaient aussi soumis à la procédure d'extension, et se retrouvaient donc dans les académies de la RP ou du nord, comme maintenant.
C'est ensuite que ça allait mieux, parce qu'on pouvait demander soit uniquement des établissements, ou des communes précises, ou rester sur son poste : donc les collègues n'hésitaient pas à demander une mutation, surtout les couples qui souhaitaient un poste double (mutation simultanée aujourd'hui), ils l'obtenaient ou pas mais ça bougeait beaucoup et les postes se libéraient.
Demander une simultanée aujourd'hui pour s eretrouver à deux extérmités d'un département, non merci ils ne bougent plus;
Même chose pour ceux qui ont un poste aux marches d'une académie : il y a un petit collège tout près de chez eux mais dans l'académie voisine, avant ils l'auraient demandé sans problème, maintenant ils ne prennet plus le risque de rentrer sur quatre, cinq ou six départements, voire davantage, et se retrouver en extension à perpète !
Donc le mouvement ne se fait plus, si on rajoute les postes bloqués et les nombreuses suppressions qu'il y a eu...........

Daphné, j'aurais dû mettre le "non" en gras souligné taille 16 : "pour forcer les non débutants à se rendre aussi dans les académies peu demandées".
Je m'auto-cite (page 7) :

C'est bien ce que je voulais dire : avant, seuls les néo-tit étaient forcés d'aller sur des académies peu demandées si bien qu'on se retrouvait je suppose avec beaucoup de débutants sur des établissements difficiles. La volonté a dû être, sans doute, de dire aux plus anciens que, soit, ils se rapprochaient du coin de la France qui les attirait, mais qu'en contre-partie il fallait accepter des endroits peut-être pas très recherchés pour qu'il y ait des gens d'expérience partout. Je ne dis pas que c'est une bonne solution, je suppose que c'est l'une des raisons. [Au-delà de la guerre contre les syndicats...]

Il me semble que c'est un peu le principe du fonctionnariat, bien qu'il n'ait plus aujourd'hui le monopole de la mobilité (et donc du mélange des populations, et donc de la lutte contre la consanguinité ou, pour aller moins loin, contre les particularismes et dialectes locaux) puisqu'elle est extrême dans le privé également.

Je trouve aussi ce système de mutation à deux tours (qu'on nous a vendu en prétendant qu'on saurait plus vite où on serait affecté :lol: ) complètement sclérosant.
En ce qui me concerne, si un jour j'en ai assez de Paris, je ne me vois pas dans un coin paumé, je veux rester dans une grande ville. Et bien je ne peux pas demander Lille, Bordeaux, Lyon. Je dois demander une académie puis ensuite viser LA grande ville, et si je ne l'obtient pas, je me retrouve dans un coin paumé. Trop de la balle.

Pseudo a écrit:Je trouve aussi ce système de mutation à deux tours (qu'on nous a vendu en prétendant qu'on saurait plus vite où on serait affecté :lol: ) complètement sclérosant.
En ce qui me concerne, si un jour j'en ai assez de Paris, je ne me vois pas dans un coin paumé, je veux rester dans une grande ville. Et bien je ne peux pas demander Lille, Bordeaux, Lyon. Je dois demander une académie puis ensuite viser LA grande ville, et si je ne l'obtient pas, je me retrouve dans un coin paumé. Trop de la balle.

Ou TZR .........

Dalva a écrit:Daphné, j'aurais dû mettre le "non" en gras souligné taille 16 : "pour forcer les non débutants à se rendre aussi dans les académies peu demandées".
Je m'auto-cite (page 7) :

C'est bien ce que je voulais dire : avant, seuls les néo-tit étaient forcés d'aller sur des académies peu demandées si bien qu'on se retrouvait je suppose avec beaucoup de débutants sur des établissements difficiles. La volonté a dû être, sans doute, de dire aux plus anciens que, soit, ils se rapprochaient du coin de la France qui les attirait, mais qu'en contre-partie il fallait accepter des endroits peut-être pas très recherchés pour qu'il y ait des gens d'expérience partout. Je ne dis pas que c'est une bonne solution, je suppose que c'est l'une des raisons. [Au-delà de la guerre contre les syndicats...]

Il me semble que c'est un peu le principe du fonctionnariat, bien qu'il n'ait plus aujourd'hui le monopole de la mobilité (et donc du mélange des populations, et donc de la lutte contre la consanguinité ou, pour aller moins loin, contre les particularismes et dialectes locaux) puisqu'elle est extrême dans le privé également.

Non, ce n'est même pas ça qui a motivé la décision d'Allègre : c'était tout simplement pour dédraisser le mamouth comme il l'avait dit fort élégamment, et il a en effet considérablement réduit le personnel du MEN qui travaillait sur le mouvement national toute l'année, car le mouvement lui même durait deux mois, mai et juin, parfois aussi début juillet pour les ATP et autres.
On faisait sa demande en janvier.

Daphné a écrit:

cunégonde a écrit:

jonjon71 a écrit:C'est quoi l'ancien système ?

L'ancien système: tu peux demander non pas l'académie de Toulouse, par exemple, mais tel ou tel établissement à Toulouse, par exemple ou telle ville ou tel département , et si tu ne l'as pas, tu ne bouges pas, tu n'es pas obligé(e), comme maintenant, de prendre le risque de te retrouver dans n'importe quel établissement de n'importe quelle ville de n'importe quel département de l'académie.
Pourquoi continue-t-on à accepter cela?

On ne l'accepte pas !
Je rappelle que quand cette mesure est passée, personne n'a bougé, ou pas beaucoup !
J'étais seule dans mon collège à faire grève avec une autre collègue, les autres (aux SGEN et à l'UNSA..............) m'ont démontré par A+B que ça allait être bien mieux comme ça !
Evidemment, ils étaient sur place et n'avaient pas besoin de muter eux !

Voilà, ceux qui ne sont pas concernés par les mutations s'en fichent complètement de ce système. Ca ne risque donc pas de bouger beaucoup...

Si c'était que pour les mutations... Des collègues encrassés qui veulent jamais se bouger, y en a beaucoup trop.

John a écrit:

Les collégiens de Mantes ne vont guère à Paris. Le trajet direct ne dure que trente minutes pourtant. Il faut dire que le tarif est élevé : 8 euros le billet, soit 16 euros par personne uniquement pour se rendre dans la capitale. Difficile pour une famille modeste de se dire qu'elle peut passer une journée à Paris et faire une séance de cinéma (qui se sera peut-être à 8 ou 9 euros par personne).

C'est vrai qu'un Navigo au mois Mantes-Paris ça fait tout de même 114€ :/

Et encore la SNCF a réduit le nombre de zones. Il y a quelques années, c'était plus cher.
Le paradoxe, c'est que plus on habite loin, plus on paye cher et que ces gens qui vivent loin ont plus de risques d'être pauvres/modestes que celles qui habitent Paris ou sa banlieue proche.

Madame_Prof a écrit:Si c'était que pour les mutations... Des collègues encrassés qui veulent jamais se bouger, y en a beaucoup trop.

 

Leclochard a écrit:

John a écrit:

Les collégiens de Mantes ne vont guère à Paris. Le trajet direct ne dure que trente minutes pourtant. Il faut dire que le tarif est élevé : 8 euros le billet, soit 16 euros par personne uniquement pour se rendre dans la capitale. Difficile pour une famille modeste de se dire qu'elle peut passer une journée à Paris et faire une séance de cinéma (qui se sera peut-être à 8 ou 9 euros par personne).

C'est vrai qu'un Navigo au mois Mantes-Paris ça fait tout de même 114€ :/

Et encore la SNCF a réduit le nombre de zones. Il y a quelques années, c'était plus cher.
Le paradoxe, c'est que plus on habite loin, plus on paye cher et que ces gens qui vivent loin ont plus de risques d'être pauvres/modestes que celles qui habitent Paris ou sa banlieue proche.

En même temps, on paye selon l'usage qu'on a des choses. Je verrais d'un mauvais oeil de payer plus cher pour quelques stations de métro ou quelques gares que quelqu'un qui doit faire 50 bornes en transports.

John a écrit:

Les collégiens de Mantes ne vont guère à Paris. Le trajet direct ne dure que trente minutes pourtant. Il faut dire que le tarif est élevé : 8 euros le billet, soit 16 euros par personne uniquement pour se rendre dans la capitale. Difficile pour une famille modeste de se dire qu'elle peut passer une journée à Paris et faire une séance de cinéma (qui se sera peut-être à 8 ou 9 euros par personne).

C'est vrai qu'un Navigo au mois Mantes-Paris ça fait tout de même 114€ :/

Il n'y a pas un tarif unique quelle que soit la zone pour chaque week end mais aussi pour juillet-août ? Il me semble avoir vu passer ça.

Madame_Prof a écrit:Si c'était que pour les mutations... Des collègues encrassés qui veulent jamais se bouger, y en a beaucoup trop.

 

Cripure a écrit:
Il n'y a pas un tarif unique quelle que soit la zone pour chaque week end mais aussi pour juillet-août ? Il me semble avoir vu passer ça.

Le navigo est dézoné le week-end. J'ai un pass qui me permet d'aller des zones 2 à 3 la semaine et partout le samedi-dimanche. Le dézonage n'a aucun intérêt pour ceux qui parcourent toutes les zones comme ceux qui vivent à Mantes et travaillent à Paris. Par contre, pour les Parisiens qui veulent se rendre à Provins ou Mantes, c'est génial...
Il doit y avoir un tarif grandes vacances.