Descriptifs EAF : textes, notions et...?

Bonjour,

je répète souvent à mes élèves "Ce que vous devez apprendre, ce n'est pas le cours de tonton NLM, c'est Hugo, Proust et La Fontaine." De même, dans mes descriptifs, j'indique uniquement les textes que j'étudie, selon les différentes modalités que la novlangue educnat distingue ces années-ci (OI, LA, LC, TC...).
Or il se trouve que j'ai pu constater que cela gênait certains des examinateurs qui interrogeaient mes élèves, qui se trouvent courts face à mes élèves bien souvent.
Cela m'étonne beaucoup : j'utilise très facilement mes dix minutes d'entretien pour faire parler les candidats que j'interroge essentiellement sur les textes qu'ils ont étudiés ou lus.

Que faire ? Ecrire un vade-mecum sur internet pour aider les collègues qui ne sauraient pas comment mener un entretien qui porterait uniquement sur la littérature ?

Voilà un exemple de ce qui est recommandé :
http://www-zope.ac-strasbourg.fr/sections/enseignements/secondaire/pedagogie/les_disciplines/lettres/examens_et__concours/epreuves_anticipees/descriptifs_vides_po/downloadFile/attachedFile/Descriptif_EAF_2012_V2_mars.doc?nocache=1332094780.82

John a écrit:Voilà un exemple de ce qui est recommandé :
http://www-zope.ac-strasbourg.fr/sections/enseignements/secondaire/pedagogie/les_disciplines/lettres/examens_et__concours/epreuves_anticipees/descriptifs_vides_po/downloadFile/attachedFile/Descriptif_EAF_2012_V2_mars.doc?nocache=1332094780.82

"Autres travaux et lectures personnelles"

nlm, le descriptif est, pour certains collègues, le grand oeuvre de l'année. Ils le peaufinent, et c'est bien normal. Ca va chez l'IPR et, sait-on jamais, la hors-classe est peut-être au bout.

et: il ne pourrait pas y avoir une harmonisation des IPR, histoire que chaque académie fonctionne de la même façon?
Parce là , les particularismes régionaux pour un examen national,... bon......

Moi aussi je m'étais pris des remarques. 
Quand j'en referai un, je rajouterai une ou deux lignes résumée des différents sujets abordés en  cours, sous forme de liste non rédigée. 
Je suis comme toi toujours interloqué par cette incapacité à faire parler dix minutes un grand ado sur des oeuvres classiques. 
Et je trouve ridicule cette minutie apportée à la constitution des descriptifs. Ces gens éprouve un plaisir pervers à se soumettre aux injonctions bureaucratique. L'impression de faire son devoir de fonctionnaire, sans doute...

Je suis comme toi toujours interloqué par cette incapacité à faire parler dix minutes un grand ado sur des oeuvres classiques.

sauf qu'ici il y a une tendance très nette à faire figurer des oeuvres de moins en moins "classiques", justement. J'ai des collègues qui ne se cachent pas de le faire par stratégie, partant du principe qu'il est bien plus difficile d'évaluer une prestation sur une oeuvre inconnue et que donc les notes sont plus généreuses ....


Où l'on voit la perversion du truc: certains profs pensent en fait que ce sont eux qui sont évalués et pas leurs élèves. Ce en quoi ils n'ont pas tout à fait tort , en fait  

Merci John. Je connais ce genre de documents.
Là n'est pas le problème. Le problème, c'est que certains sont gênés pour interroger à propos de textes au cours de l'entretien. Or je ne comprends pas cette gêne. Rien de plus facile que d'interroger à propos de textes.

iphigénie a écrit:

Je suis comme toi toujours interloqué par cette incapacité à faire parler dix minutes un grand ado sur des oeuvres classiques.

sauf qu'ici il y a une tendance très nette à faire figurer des oeuvres de moins en moins "classiques", justement. J'ai des collègues qui ne se cachent pas de le faire par stratégie, partant du principe qu'il est bien plus difficile d'évaluer une prestation sur une oeuvre inconnue et que donc les notes sont plus généreuses ....

Si c'est insuffisamment classique, je n'interroge pas. (Ca, c'est du prêt à citer sur Twitter...) Rien à foutre d'Eric-Emmanuel Schmitt.

Ben oui, mais justement, il y a des listes où tu n'as QUE ça....


Mais on est une aca pilote, j'vous dis: des précurseurs....

iphigénie a écrit:

Je suis comme toi toujours interloqué par cette incapacité à faire parler dix minutes un grand ado sur des oeuvres classiques.

sauf qu'ici il y a une tendance très nette à faire figurer des œuvres de moins en moins "classiques", justement. J'ai des collègues qui ne se cachent pas de le faire par stratégie, partant du principe qu'il est bien plus difficile d'évaluer une prestation sur une œuvre inconnue et que donc les notes sont plus généreuses ....

Vous avez raison.
Mais même avec les œuvres inconnues je m'en sors très bien. "Alors, qu'est-ce que ça raconte?". "Pourquoi ce livre vaut-il d'être lu?" "Qu'est-ce qui vous intéressé dans ce livre?". "Quel personnage vous a marqué?" "Comment est-ce que ça se termine?" "Quelles réflexions ce livre a suscitées chez vous?" (et tous développements derrière).
C'est à l'élève de connaître suffisamment bien l'œuvre pour pouvoir m'en parler avec précision.

iphigénie a écrit:Ben oui, mais justement, il y a des listes où tu n'as QUE ça...

Stratégie... Ou reflet de la seule culture disponible de l'enseignant. Parce qu'il y en a des, quand même, qui laissent pantois...

Mais bon avec Schmitt et compagnie, je ne suis presque jamais arrivé à monter très haut dans la note: je ne les ai jamais entendu dire quelque chose d'intelligent à propos de ces auteurs.

nlm76 a écrit:Mais bon avec Schmitt et compagnie, je ne suis presque jamais arrivé à monter très haut dans la note: je ne les ai jamais entendu dire quelque chose d'intelligent à propos de ces auteurs.

Faut dire que...

Cripure a écrit:

iphigénie a écrit:Ben oui, mais justement, il y a des listes où tu n'as QUE ça...

Stratégie... Ou reflet de la seule culture disponible de l'enseignant. Parce qu'il y en a des, quand même, qui laissent pantois...

Oui, et puis c'est lié à la pédagogie de projet:
 et ici les auteurs que l'on rencontre dans le "salon" local sont quand même des auteurs très très très...régionaux, avec des oeuvres romanesques et poétiques très immortelles....

iphigénie a écrit:

Cripure a écrit:

iphigénie a écrit:Ben oui, mais justement, il y a des listes où tu n'as QUE ça...

Stratégie... Ou reflet de la seule culture disponible de l'enseignant. Parce qu'il y en a des, quand même, qui laissent pantois...

Oui, et puis c'est lié à la pédagogie de projet:
 et ici les auteurs que l'on rencontre dans le "salon" local sont quand même des auteurs très très très...régionaux, avec des oeuvres romanesques et poétiques très immortelles....

Etonnant, d'ailleurs, chez les bardes sourciers, cette frénésie de faire des phrases

nlm76 a écrit:

iphigénie a écrit:

Je suis comme toi toujours interloqué par cette incapacité à faire parler dix minutes un grand ado sur des oeuvres classiques.

sauf qu'ici il y a une tendance très nette à faire figurer des œuvres de moins en moins "classiques", justement. J'ai des collègues qui ne se cachent pas de le faire par stratégie, partant du principe qu'il est bien plus difficile d'évaluer une prestation sur une œuvre inconnue et que donc les notes sont plus généreuses ....

Vous avez raison.
Mais même avec les œuvres inconnues je m'en sors très bien. "Alors, qu'est-ce que ça raconte?". "Pourquoi ce livre vaut-il d'être lu?" "Qu'est-ce qui vous intéressé dans ce livre?". "Quel personnage vous a marqué?" "Comment est-ce que ça se termine?" "Quelles réflexions ce livre a suscitées chez vous?" (et tous développements derrière).
C'est à l'élève de connaître suffisamment bien l'œuvre pour pouvoir m'en parler avec précision.

tout à fait d'accord... c'est plus d'une fois que j'interroge dans l'entretien sur une œuvre que je ne connais pas ou que j'ai lu il y a... pfff ! ça ne pose aucun pb.

HS : Mais qu'est-ce que vous avez tous contre E.-E. Schmitt ?

Axel a écrit:HS : Mais qu'est-ce que vous avez tous contre E.-E. Schmitt ?

Ma belle-mère adore.

doctor who a écrit:

Axel a écrit:HS : Mais qu'est-ce que vous avez tous contre E.-E. Schmitt ?

Ma belle-mère adore.

Mon chien aussi.

Mareuil a écrit:

doctor who a écrit:

Axel a écrit:HS : Mais qu'est-ce que vous avez tous contre E.-E. Schmitt ?

Ma belle-mère adore.

Mon chien aussi.

Donc, ma belle-mère est un chien.
(Arrête, Mareuil, tu vas me faire avoir des ennuis.)

Il me semble qu'en plus de la liste des textes indiqués, une problématique de séquence riche et stimulante amène facilement des questions intéressantes durant l'entretien. Pas besoin d'une liste de "thèmes" ou éléments de cours, par contre une bonne problématique me semble indispensable, les élèves doivent être capables de faire le lien entre une sélection de textes et les questions qu'ils amènent. Là j'ai par exemple "Dom Juan, naissance d'un mythe" qui tient plus de l'effet d'annonce que d'une réelle problématisation.

boh...
pourquoi le personnage a-t-il pris une dimension mythique? Quelles interprétations diverses ce mythe permet-il // a-t-il pris... Comment Schmitt renouvelle-t-il// détruit-il le mythe....: je trouve qu'on fait tout un pataquès avec ces "problématiques, non? ....

doctor who a écrit:

Axel a écrit:HS : Mais qu'est-ce que vous avez tous contre E.-E. Schmitt ?

Ma belle-mère adore.

Il est vivant

:lol:

Tout un pataquès, ça dépend de la relation de chacun avec ça. Personnellement j' les problématiques (de commentaires, de dissertations, de séquences... je dois avoir un "problème" avec ça ). Non mais je sais pas, je trouve que c'est noble, que ça appartient à la part la + intellectuelle de notre métier (en même temps je viens de la littérature comparée et les pbatiques de séquence c'est vraiment la même méthode donc...). Après je ne suis pas non plus pour des problématiques trop jargonneuses ou complexes (ça existe aussi).

Merci Aletheia d'avoir répondu. Il semble bien que nous n'ayons pas du tout la même vision du métier a priori. C'est bien ce qui m'intéresse. Est-ce qu'on peut essayer d'utiliser ce fil pour en discuter ? Il me semble que c'est un problème important, et que ces différences pourraient, éventuellement, nuire à nos élèves lors de la passation du baccalauréat.
Promis juré, j'essaierai d'éviter la polémique autant que possible. Mais je dirai franchement ce que je pense.
Ce que vous appelez "problématique" me paraît être une œillère qui empêche de lire le texte pour ce qu'il dit. Quand je découvre un texte, j'essaie de me débarrasser au maximum de mes œillères. Le problème que je pose est toujours le même ; quelque chose comme "Pourquoi ce texte vaut-il d'être lu?"