Vos projets en 6ème pour l'an prochain.

Bonsoir, c'est la première fois que notre nouveau principal adjoint nous demande de faire figurer en détails nos projets pour l'année scolaire à venir.
J'ai bien envie de mener une liaison CM2 -6è autour d'un thème à étudier, poèmes, écriture de textes, visites... sans tomber dans l'éternel défi-lecture.
Et vous, quelles actions mettez-vous en place?
PFFF, on pense déjà à la rentrée! :study:

Faire cours.

??? Ben oui, moi aussi! ???

Derborence a écrit:Faire cours.

Idem. C'est un beau projet.

Pareil.

Ce n'est pas parce qu'on envisage un projet qu'on fait moins bien cours? Surtout quand il faut pour cela demander des financements, non? ANTICIPER!!!

Non, mais les projets ce n'est pas mon truc et j'ai passé une très mauvaise journée.

Pas grave... Juste que je suis convaincue que, bien menés et pas juste pour en faire, ça peut être intéressant, les projets...
Je suis HS moi aussi et là, je me suis posé des questions...

Avec scolinfo, l'HDA, les compétences, etc.
c'est déjà encore bien que je puisse continuer à trouver le temps et l'énergie de faire cours.

Avant, je montais des ateliers théâtre, journalistique... mais ça c'était avant.

Bon, ben je laisse tomber: pas l'idée d'UN projet mais celui de discuter.

Moi aussi je pense que l'on peut tout à fait faire cours correctement, et mettre en place un projet, qui soit interessant intellectuellement pour les élèves.
Après ce n'est pas le point de vue dominant sur le forum c'est sûr. Les gens faisant des projets étant vu comme des fumistes, brassant de l'air pour ne pas faire grand chose, et surtout montant des projets pour cacher leurs pseudo-faiblesses disciplinaires. C'est peut être vrai dans certains cas, mais de là à en faire une généralité...

Après il faut voir qu'un projet vraiment interessant prend vraiment beaucoup de temps et d'energie. Déjà si j'avais un seul conseil à te donner c'est de ne pas te lancer seule.
Après tu me diras que dans le cadre de liaison CM2-6ème tu pourras compter sur l'aide du maitre ou de la maitresse.

J'ai fait un projet de liaison CM2-6è sur deux ans:
- année 1: au bout d'un mois, demander aux élèves de faire la liste de ce qui a changé en 6è. Choisir une thématique et rédiger une situation autour de cette idée. Regrouper les textes, choisir les situations les plus représentatives, rédiger des scénarios, faire des story-boards. Ensuite, tourner les scénettes et faire le montage vidéo.
En fin d'année montrer les scénettes au CM2. J'avais en parallèle créé un jeu de taboo avec le vocabulaire propre au collège et que l'on trouvait dans les vidéos.
Faire faire visiter le collège aux CM2 par les 6è
- année 2: réexploitation des vidéos réalisées. Réalisation d'un fiche mission (sur le modèle d'une carte au trésor) et d'énigmes pour passer d'un lieu à l'autre du collège. Réalisation d'un nouveau jeu de taboo qui permet une discussion autour des questions des CM2

Le projet ne m'a en aucun cas empêché de terminer le programme. Il m'a permis de faire travailler l'expression, écrite et orale, d'intéresser tous les élèves autour d'un projet qui leur plaît, de les valoriser dans l'accueil des "petits", de travailler autour de la notion de mot (pour le jeu de taboo).
C'est ensuite une question d'organisation et d'investissement, à mon avis.
D'ailleurs cette année, j'ai terminé le programme, et il reste trois bonnes seemaines...

Je trouve aussi pénible qu'à chaque fois qu'un collègue évoque un projet quelconque, il reçoive x messages lui indiquant que les autres font cours et point. Je fais cours aussi et je mène en général un petit projet en 6° chaque année. Ruggera ne demande pas si on a le temps / l'envie de faire des projets mais les projets qu'on a en tête.

Pour te répondre, j'aurai une très bonne 6° et je vais monter un projet avec une maîtresse de CM1 / CM2 autour d'un thème rapidement appelé "Mondes magiques". Lecture prévue de L'île du crâne et de Harry Potter volume 1 et écriture à quatre mains à partir des images des Mystères de Harrys Burdick de Chris Van Allsburg. Du coup je pense commencer l'année par un GT sur les sorcières (Circé, Médée, Baba Yaga (?), La Petite Sirène). Et je suis ravie de travailler enfin sur Harry Potter!
Si vous avez des suggestions ou un avis, d'ailleurs je suis preneuse!

Bref persévère Ruggera, tu auras bien quelques réponses!

Je suis tout à fait d'accord avec toi Amaliah, c'est pourquoi j'ai indiqué ce que j'ai fait ces deux dernières années. Il m'est plus difficile de dire ce que je ferai l'année prochaine car je change d'établissement, et de continent au passage. Mais j'ai bien l'intention de continuer, j'espère même être PP de 6è pour que ces projets aient du sens.
J'ai aussi en tête un projet pour les 5è autour du Moyen âge sur tous les continents, et un de 4è de correspondance où l'on fera correspondre mes élèves d'Indonésie avec ceux d'ici que je connais d'Equateur.

Oui, par contre le problème principal pour moi, c'est que le CDE demande à ses équipes d'annoncer leurs projets envisagés. :abb:
Si vous ne rendez rien, que se passe-t-il ?! N'importe quoi.

On nous demande chaque année nos projets pour l'année suivante sans les détails cependant, et surtout sans que ça change quoi que ce soit. Projets menés ou pas en fin de compte.
Mais en tout cas s'il faut un financement, il faut s'inscrire sur Oudige avant le 30 juin de toute façon.

Sev2p1, j'ai lu avec intérêt tes projets!

Non mais à la lecture du 1er message, ce n'est pas très clair. Il demande à tous d'annoncer leurs projets ou ils demandent à ceux qui ont un projet de détailler?

Sur notre fiche de voeux, on nous demande aussi à tous nos projets pour l'année à venir! Quoi qu'il en soit, ce n'est pas la question de Ruggera.

Je pense qu'il y a des manières très diverses d'envisager des projets.

Il y a une forme de réponse docile à une injonction : "Travaillez par projets" (interdisciplinaires of course), où le projet est une fin et non un moyen, et où, d'ailleurs, l'on ne sait pas très bien quelle fin l'on poursuit. La forme pré-existe à tout contenu. Qu'est-ce que j'peux faire ? Chais pas quoi faire ? demande alors le projecteur. Là, on a toutes les chances, effectivement, de brasser de l'air pour peu de profit.

Mais il y a aussi les projets qui nous tiennent à coeur, qui sont nés de rencontres, du contact avec les élèves, de la prise de conscience de leurs besoins, de possibilités diverses, d'opportunités (ils donnent telle pièce à la rentrée), etc. Là, on peut faire des choses vraiment enrichissantes.

Le problème, c'est que notre institution, paperassière autant que tracassière, encourage la première forme de projets ("Faites des projets, c'est comme ça qu'on a des crédits, remplissez des papiers, précisez les axes du projet d'établissement, les modalités d'évaluation..." ) et nous pompe une telle énergie pour nous permettre d'accomplir des choses simples qu'on en finit par abandonner la seconde forme de projets, complètement vidés que nous sommes.

C'est ainsi que, comme Lilith, j'ai fini par laisser tomber mon club théâtre. Avant, c'était simple. Avant la pédagogie par projets, les crédits sous condition de dossier dans les clous avec mention du projet d'établissement, etc. Avant obligation de trouver des partenaires institutionnels qui en jettent sur le papier. Avant, j'avais mon petit groupe et un intervenant, un acteur content de gagner un peu sa croûte à l'occasion, et faisant généralement un très chouette boulot avec les mômes. Et puis ces dernières années, on m'a mis de tels bâtons dans les roues, à pas trouver dans quelles cases mettre l'intervenant et à le rémunérer de façon honteuse comme un AE sans compétences spécifiques, puis à me refuser un dossier sous prétexte que mon intervenant n'était pas un partenaire institutionnel homologué (?!!!), bref, c'est devenu tellement compliqué de faire des choses simples que j'ai mis la clé sous la porte. Bravo les veaux !

Ah ! mais j'étais venue là pour parler de mon projet de 6e. Je vais essayer de répondre à la question.

V.Marchais a écrit:J
Avant, c'était simple. Avant la pédagogie par projets, les crédits sous condition de dossier dans les clous avec mention du projet d'établissement, etc. Avant obligation de trouver des partenaires institutionnels qui en jettent sur le papier. Avant, j'avais mon petit groupe et un intervenant, un acteur content de gagner un peu sa croûte à l'occasion, et faisant généralement un très chouette boulot avec les mômes. Et puis ces dernières années, on m'a mis de tels bâtons dans les roues, à pas trouver dans quelles cases mettre l'intervenant et à le rémunérer de façon honteuse comme un AE sans compétences spécifiques, puis à me refuser un dossier sous prétexte que mon intervenant n'était pas un partenaire institutionnel homologué (?!!!), bref, c'est devenu tellement compliqué de faire des choses simples que j'ai mis la clé sous la porte. .

voilà, tout est dit et bien dit ! C'est pourquoi l'année prochaine je ne fais pas de projet, parce que j'ai besoin de faire un break, de me recentrer sur mes cours et d'en être satisfaite sans avoir l'impression que c'est au détriment de mon quota de sommeil ou de ma vie personnelle. Pourtant, je crois sincèrement que certains projets peuvent être motivants pour le prof comme les élèves et raccrochent même certains élèves moins scolaires qui ont besoin d'être touchés et valorisés autrement. Mais il faut bien doser pour ne pas qu'ils deviennent démesurément chronophages et finissent par pénaliser les élèves dans l'apprentissage des fondamentaux disciplinaires. Ce n'est pas toujours aisé avec les artilleries lourdes que nous obligent à dégainer les formulaires de demande de financement, chaque intervenant extérieur finissant par imposer ses contraintes.

Un petit truc simple, très simple : vers Mai, les CM2 écrivent chacun une lettre avec leurs questions sur la rentrée en 6e, leurs doutes, leurs espoirs, leur fierté aussi (ça fait du bien de grandir !)

De leur côté, quelques semaines après, les 6e répondent, expliquent ce qui les a surpris, rassurés, apeurés, ce qui leur a plu ou non dans leur passage en 6e et dans l'année qui vient de s'écouler, avec évidemment des conseils aux "petits", histoire de les valoriser un peu...

Disons que ce sont deux choses différentes, projets financés ou projets pas financés.
Dans le premier cas, c'est vrai qu'il faut anticiper. Mais - je ne dis pas ça pour critiquer, je donne juste mon avis - pour moi, le genre de projet qui demande du budget (du style classe à PAC, ou inscription aux Incorruptibles, etc...), ça ne "tombe pas du ciel", ce n'est pas au mois de juin qu'on se dit "alors, que vais-je faire comme projet ?" Soit on en a (parce que c'est quelque chose qui nous tient à coeur, qu'on en a déjà parlé avec les collègues), et, dans ce cas, on demande des financements, soit on n'en a pas et tant pis !
Donc, anticiper pour ne pas rater certains budgets, OK, mais se sentir obligé de monter quelque chose chaque année, non.
Par exemple, on a reçu récemment un courrier du rectorat nous demandant si on était intéressés par divers spectacles théâtraux, un sur Molière, un sur 14-18. Et il fallait, pour candidater à ces spectacles, tartiner sur le projet pédagogique dans lequel le spectacle s'insérerait, les activités préparatoires, la restitution ultérieure... D'accord, c'est pour eux un moyen comme un autre de départager les collèges qui candidatent (car les places sont limitées). Mais qu'est-ce que ça m'a gonflée de devoir brasser du vent pour imaginer des projets à partir de pièces qu'on n'a même pas vues ! Et, en même temps, je l'ai fait, car les spectacles avaient l'air intéressants.

Sinon, pour recoller un peu à ta question du début, je cherche en effet une idée de liaison CM2-6e : mais là, c'est parce qu'on nous le demande chaque année, et qu'il faut bien trouver quelque chose.
On nous a présenté lors d'une formation le travail autour des albums, pour améliorer la lecture en 6e, et notamment autour de l'album Une histoire à quatre voix (une même histoire racontée par quatre personnages successivement). En gros, la formatrice nous a montré qu'on pouvait faire une séance d'une heure sur l'album, puis lancer des lectures cursives du type L'enfant océan de Mourlevat (et j'ai pensé aussi à Verte de Desplechin, puisque c'est aussi le principe de l'histoire racontée avec plusieurs points de vue différents).
Ce genre de choses m'embête d'habitude car ce sont des livres souvent étudiés en primaire, justement, et je n'aime pas faire des cours "au rabais". Mais bon, pour une liaison CM2-6e, ça pourrait faire l'affaire : il faudrait cependant que je trouve une idée de "projet" (plutôt d'activité, je dirais), pas trop chronophage, qui tire les élèves de 6e vers le haut, tout en utilisant ces lectures (qui sont quand même sympas, c'est vrai). Mais pour l'instant, pas trop d'idées, justement. (Et je ne sais même pas si/quand on rencontre les instits pour discuter de ce genre de projets)

Ah, bah, Véronique, on se rejoint totalement alors ! Tu dis très bien ce que j'ai voulu dire.

De mon côté, poursuite du travail sur l'écriture entamé cette année. Mais je suis dégoûtée : cette année, j'ai beaucoup travaillé avec une collègue TZR extra, qui a une manière de travailler très proche de la mienne. On a eu envie de développer notre travail ensemble, de l'étendre à toute l'équipe, qui a suivi. On a repensé notre projet d'écriture en commun dès décembre, et obtenu des heures exprès dans la DHG, en janvier-février. On nous assurait qu'une TZR pouvait facilement obtenir son maintien sur le poste (sachant que chez nous, c'est pas Henri IV mais une ZEP dont personne ne veut), d'autant que l'IPR soutient le projet et qu'il me semble que, dans ces cas-là, ils peuvent distribuer un volant de points au moment des affectations. Et résultat, il semble que ma collègue ne puisse pas rester.
Alors je sais bien que chacun a ses priorités, qu'une autre personne attend peut-être ce poste et a légitimité à l'obtenir. Mais je ne peux m'empêcher d'être amère. On bosse en équipe pendant un an, on se démène, on ficèle un chouette truc, tellement chouette qu'on obtient un volant d'heures précieux dans le contexte actuel, tout ça pour éclater finalement l'équipe ? Ça me paraît tellement absurde !

Nous gardons un espoir dans l'attente des affectations définitives, mais bien mince.

Perso, cette année j'ai conduit un projet 6°- CE1:
ma collègue de CE1 travaillait elle aussi les contes avec sa classe. Donc lors de cette séquence, mes élèves ont rédigé un conte long
Plusieurs rencontres ont été organisées.
CE1 devaient donner leurs idées aux 6° à partir desquelles ils rédigeaient le conte. Quant aux CE1, une fois le conte rédigé, ils devaient l'illustrer. En ce moment, nous finalisons le projet en faisant appel à un éditeur qui va éditer un livre style "mr mme" (format b5) avec couv 4e de couv etc pour chacun. Et d'ici la fin de l'année (cad bientôt!) nos élèves vont lire ensemble leur production ( récit + explication des illustrations) à des maternelles!
mes élèves ont vraiment passé du temps à réfléchir sur la structure du conte, travail sur description. Et les CE1 ont pu retrouver les caractéristiques du genre étudiées en classe.