L'école du socle: mythe ou réalité?

JPhMM a écrit:Bref, cocher un continuum ça peut être long.
Très long.

Très long... c'est pour quoi les principaux de collège te font globalement une validation "à la louche" en fin de troisième... après tout... c'est aussi de la gestion de personnel que de lui éviter de se perdre dans la stratosphère des croix....

Numéro 6 a écrit:C'est ça... le vide sidéral....

Sans parler des substances nécessaires à de telles élaborations.

Le nouveau cycle CM2-6e est bien officiellement créé par la loi Peillon, non?

(la validation du palier 2 du socle pourrait bien être ainsi reportée au collège...)

Oui, un nouveau cycle qui va nous valoir de belles réunions et de beaux crapahutages dans la campagne (mais les paysages auvergnats sont très beaux)

Un nouveau cycle qui est la preuve que cette école du socle se met en place petit à petit et devient donc une réalité et non pas un mythe...

Pour avoir vu passer les années précédentes des documents où les lignes école/collège étaient remplacées par une seule ligne nommée 'école du socle' (on trouvait ensuite la ligne lycée), oui, je peux confirmer qu'il ne s'agit pas d'un mythe mais bien d'une réalité droitière datant de 2005 et poursuivie par ces idiots du PS en 2012! (comme un c.. je pensais que sur ce sujet et bien d'autres en matière éducative, ces politocards socialistes auraient la bienveillance d'écouter les inquiétudes de la base... Ah ben non, ils préfèrent écouter seulement des syndicats à obédience socialiste, mais c'est pas du sectarisme, hein.)
J'essaie de remettre la main sur ces documents de la mort qui tue.

Remarque, "école du socle" ça sonne bien pour parader dans les médias.

Et voilà les zolis petits tableaux où 'école et collège' sont remplacés par 'école du socle'

http://www.ac-toulouse.fr/automne_modules_files/pDocs/public/r21172_61_contrat_d_objectifs_2012_2016.pdf

Bon ben ça fait peur Rien que le nom, "école du socle"... Mais on n'a donc aucun sens de l'esthétique de la langue dans ce Ministère?

L'"école du socle", c'est une école sans statuts

Il m'a fallu quelques secondes, mais ça y est j'ai compris

Ce jeu de mots est terrible !

Au sens du Petit Nicolas (je ris) et au sens propre (dois-je pleurer ?)...

Caspar Goodwood a écrit: Il m'a fallu quelques secondes, mais ça y est j'ai compris

Caspar Goodwood a écrit: La littérature syndicale parle assez souvent de '"l'école du socle". Il s'agirait plus ou moins de rapprocher l'école primaire et le collège. Les professeurs pourraient par exemple devenir bi/tri/polyvalents et enseigner indifféremment dans le primaire et dans le secondaire.

Je m'interroge. S'agit-il d'une légende urbaine ou d'un vrai projet émanant du Ministère?

Peut-être que des collègues plus informés que moi sauraient répondre (ceux qui participent aux divers groupes de travail dans les rectorats ou qui ont des responsabilités syndicales.)

Il faudrait réécouter Meirieu sur "Esprit public" de dimanche matin.
Il s'étend assez longuement sur le sujet, trouvant que les enfants qui rentrent en sixième sont complètement perdus avec leurs 12 professeurs, à changer de classe toutes les 55 minutes, etc. Il lui semblait évident que les profs de collège pouvaient, devraient être bi ou tri-valents.
Comme il me paraît assez écouté, comme depuis trente ans, par les ministres de droite comme de gauche, ce n'est pas impossible qu'il inspire notre bon ministre.
D'autre part, je vous signale que ce dernier a déclaré être sûr de rester en poste même en cas de remaniement. "C'est le ministère le plus difficile, qui en voudrait ?", a-t-il dit en substance.

Ségolène Royal le pensait déjà quand elle était au Ministère de l'EN, il y bientôt quinze ans, ça ne nous rajeunit pas: le pauvre petit 6e, "spaghetti au fond de la passoire" (authentique!), perdu dans ce grand collège (ils sont perdus pendant environ trois jours).

Les profs de langues, d'anglais en particulier, seront les premiers au front: les PE font ce qu'ils peuvent mais ils ne sont pas tous linguistes et il est difficile de se former tout seul en langue vivante, il faut quand même la pratiquer et si possible aller dans le pays où elle est parlée.

Une réalité dans la mise en place de l'école du socle, les collègues (ici d'un collège du Tarn) doivent prendre des positions assez incroyables, ahurissantes même. Voici un peu de ce qui nous attend :

"Le Lundi 06 mai 2012,
Madame le Principal,
Les enseignants du collège _____________se sont réunis en heure d'information syndicale, organisée par la section SNFOLC du collège, afin de se positionner sur les propositions faites le 15 avril 2013 lors du conseil pédagogique .
Nous ne souhaitons pas accueillir d'élève de CM2 lors de l'accompagnement éducatif. De plus, nous ne voulons pas que les élèves de sixième suivent des heures de remédiation avec un professeur des écoles.
Toutefois, nous acceptons de laisser libre la salle informatique une heure le jeudi après-midi pour que les élèves de CM2 de l'école de Réalmont valident le socle commun de compétences, dans la mesure où ils sont encadrés par un intervenant extérieur formé au réseau du collège.
Enfin, nous pensons que les cours en primaire en langues vivantes ne pourront être assurés que par des professeurs volontaires et en dehors du service d'enseignement.
Veuillez agréer, Madame le principale, l'expression de nos sentiments respectueux. "

En plus du cycle CM-6e, c'est l'ensemble des nouveaux cycles qui est pensé de l'école primaire au collège.
D'où la numérotation de 1 à 4 qui s'étale jusqu'à la fin du collège, l'école du socle est officialisée.

Je ne vais pas reprendre ce que je dis dans d'autres posts mais je pense qu'à terme, dans quelques années, les écoles seront complétement gérées par les mairies et les parents d'élèves. Ces derniers décideront par la voix des élections municipales et par la place qu'ils prendront dans les conseils d'école, des horaires de l'école, et horreur, des manuels ou des orientations pédagogiques. Ce qui se trame aussi, c'est l'emploi des enseignants par contrats et l'adaptation des priorités des programmes, localement.
C'est vraiment la fin à terme du national dans l'éducation.
On observe aussi une tendance à assimiler les enseignants du primaire et du secondaire dans un même corps, logique puisqu'en général, collège et école primaire appartiennent au même secteur. Il risque de ne plus y avoir que du pluridisciplinaire de la maternernelle à la 3ème.

Je ne dis pas que je suis d'accord avec ça. C'est dans l'air depuis longtemps, ce n'est plus de la science fiction.


J'ai copié collé ce que je viens d'écrire sur le post des rythmes scolaires. Je rajouterai qu'effectivement, on peut penser que les entreprises locales, qui emploient aussi les parents des élèves concernés, veuillent participer, se méler, de pédagogie. N'entendons-nous pas dire deci-delà que l'école ne forme pas assez les élèves au travail ?

Cripure a écrit:L'"école du socle", c'est une école sans statuts

C'est très exactement cela.

Presse-purée a écrit:

Cripure a écrit:L'"école du socle", c'est une école sans statuts

C'est très exactement cela.

Avec des référentiels de compétences très différents d'une école à l'autre puisque chacun fera sa sauce (en passant un temps infini en concertation), comme pour l'épreuve d'HDA, comme pour la note de vie scolaire.
Avec des élèves qui cumuleront les retards de cycle en cycle (parce que, vous l'avez remarqué, l'essentiel n'est pas de repérer les difficultés et de les traiter, mais de faire avancer les élèves vers le diplôme, qui devient pratiquement obligatoire à obtenir : ben oui, le brevet du socle, ça veut bien dire que tout le monde doit l'avoir!).