- BélinacFidèle du forum
LE MONDE | 22.04.2013 à 11h29 • Mis à jour le 22.04.2013 à 11h35
Propos recueillis par Maryline Baumard et Mattea Battaglia
La morale laïque, dont Vincent Peillon précise aujourd'hui les modalités d'enseignement, est née dans la polémique. Le ministre de l'éducation avait annoncé, à la veille de la rentrée scolaire de septembre 2012 qu'il entendait développer cet enseignement du primaire au lycée. Luc Chatel, son prédécesseur rue de Grenelle, avait trouvé une résonance pétainiste dans cette volonté de "redressement intellectuel et moral" du pays.
Pourtant, un sondage IFOP pour Dimanche Ouest-France révélait la semaine suivante que 91 % des Français étaient favorables à l'initiative, dont 48 % "très favorables". Une mission composée de l'historien Alain Bergounioux, du conseiller d'Etat Rémy Schwartz, et de l'universitaire Laurence Loeffel, a été chargée de définir le contenu de cet enseignement et de réfléchir à son évaluation. Leur rapport, que le ministre devait présenter lundi 22 avril, s'intitule "Pour un enseignement laïque de la morale".
Eclairé par les six mois de lectures et d'auditions du rapport, comment définissez-vous le plus simplement la "morale laïque" ?
La morale laïque est un ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs, les principes et les règles qui permettent, dans la République, de vivre ensemble selon notre idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité. Cela doit aussi être une mise en pratique de ces valeurs et de ces règles.
Le rapport préconise un "enseignement laïque de la morale" et non plus une "morale laïque". Est-ce une marche arrière après les critiques ?
C'est la même chose ! Mais je comprends qu'il faut rassurer sur deux points. D'abord, certains voudraient laisser penser que la morale laïque serait antireligieuse. C'est exactement l'inverse : elle est une morale commune à tous, et c'est justement son respect qui autorise la liberté et la coexistence des croyances individuelles et privées de chacun. Ensuite, la morale laïque n'est pas non plus une morale d'Etat, une "orthodoxie à rebours". Elle est le contraire du dogmatisme et fait le pari de la liberté de conscience et de jugement de chacun : elle vise l'autonomie.
Des sondages ont aussi montré que le pays avait une envie forte que l'école se saisisse du sujet. Une mission difficile de plus pour les enseignants ?
Les parents d'élèves autant que les professeurs veulent cette morale laïque. Dans tous les établissements scolaires que je visite, les enseignants expriment clairement leurs besoins : qu'on leur permette de transmettre des valeurs, c'est-à-dire qu'on leur en donne d'une part les moyens, et d'autre part qu'on réaffirme fortement leur pleine légitimité à le faire. Ils sont au front de la crise économique et sociale, mais aussi civique et morale que nous vivons, parfois dans ce que certains ont pu appeler les territoires perdus de la République. Que la société tout entière, et les pouvoirs publics, prennent leurs responsabilités et leur dise clairement : "Nous sommes derrière vous quand vous accomplissez, en notre nom, la tâche difficile mais essentielle de transmettre les valeurs de la République !"
Comment imaginez-vous cet enseignement nouveau ?
Le Conseil supérieur des programmes, qui est institué par la loi de refondation de l'école adoptée en première lecture et que je vais installer au début de l'automne, aura à construire une progression du CP aux classes de terminale. Il faudra des manuels et un horaire dévolu, qui ne soit plus confondu avec celui d'histoire-géographie. En partant des préconisations du rapport on peut faire une estimation : de l'ordre de trente-six heures annuelles à l'école primaire et au collège – ce qui correspond à une heure par semaine –, dix-huit heures au lycée dans la voie générale, mais aussi technologique et professionnelle, où l'on peut privilégier la logique par projets. C'est pour moi le minimum : un enseignement avec un programme, une progression du CP à la terminale, un horaire clairement identifié, une évaluation, des professeurs formés.
On aura des cours d'éducation morale ?
Articulés à l'éducation civique, oui. Le terme retenu dans la loi et approuvé par l'Assemblée nationale est "enseignement moral et civique". Et il faut aussi, dans le secondaire, imaginer des modules interdisciplinaires autour d'une question morale, sur le modèle des travaux personnels encadrés (TPE) du lycée général. L'enseignement de la morale doit être un projet collectif. C'est pourquoi, comme les rapporteurs, je considère que tous les professeurs doivent pouvoir transmettre cet enseignement, seuls ou en interdisciplinarité. Chacune des disciplines a son rôle à jouer, et la vie scolaire aussi. C'est aussi pour cela que je fais rédiger une charte de la laïcité, qui sera affichée dans tous les établissements à partir de la rentrée, et que la loi de refondation préconise d'inscrire la devise républicaine sur le fronton de chaque établissement scolaire.
Le rapport préconise une prise en compte les initiatives citoyennes des élèves. Y êtes-vous favorable ?
Etre un sujet moral ce n'est pas seulement réfléchir ou délibérer, c'est agir. La morale laïque inclut une dimension vie de classe et vie scolaire qui doit favoriser chez chacun la culture de la responsabilité, de la coopération, de la solidarité, du dévouement, de l'intérêt général. Comme le dit fort bien le rapport, il y a la morale à l'école et la morale de l'école. Ne négligeons pas cette dernière et essayons d'harmoniser les deux, ce sera plus convainquant pour chacun. Si l'école, dans son fonctionnement institutionnel et ses pédagogies tourne le dos aux valeurs qu'elle professe, ce sera un échec. La morale laïque doit donc pouvoir aussi aider l'école à se transformer: plus d'autonomie, plus d'initiative, plus de justice, plus de bienveillance. C'est aussi cela la Refondation de l'école de la République !
Ce ne sera pas simple pour les enseignants...
Je retiens l'idée exigeante émise dans le rapport de deux modules de formation proposés à tous les futurs enseignants ainsi qu'aux personnels d'éducation dans les deux années que durera leur formation dans les futures écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). L'un portera sur l'enseignement moral proprement dit, l'autre sur la laïcité et les valeurs de la République. L'approche doit être à la fois théorique, pédagogique et didactique. Le premier module doit débuter dès septembre, lorsque les ESPE ouvriront leurs portes. Le second dépend largement des programmes et devra donc commencer en 2014.
Vous tenez à ce que les élèves soient évalués dans cette discipline ?
Le rapport préconise une épreuve pour le DNB, le diplôme national du brevet, et une évaluation en cours d'année en fin de lycée. Mais l'évaluation n'est pas nécessairement la notation sur 20. Nous aurons à préciser cela dans le travail qui va maintenant commencer. Mais ce qui est certain c'est que sans évaluation, comme sans horaire dédié, il n'y aura pas de réalité de cet enseignement !
Cet enseignement débutera-t-il à la rentrée 2014 ?
Les contenus, la progression, l'évaluation et l'articulation au socle commun de connaissances, de compétences et de culture devront être discutés au sein du Conseil supérieur des programmes. Il faut deux ans pour mettre en oeuvre un nouvel enseignement, surtout si l'on veut se donner le temps d'une consultation sérieuse et large des enseignants. Je pense essentiel de faire en sorte que les professeurs et les personnels puissent s'approprier le projet. Je veux aussi que la formation des enseignants ait commencé avant le début de la mise en oeuvre ! Le cap est donc plutôt pour la rentrée 2015.
Des mesures de moralisation de la vie publique vont être présentées mercredi en conseil des ministres. Sur le long terme, la morale à l'école en fait partie ?
Nous vivons une crise économique et une crise sociale mais aussi une crise intellectuelle et morale. Nous sommes dans une société de la liberté qui doit réfléchir à ses modèles, où l'équilibre entre les droits et les devoirs est rompu, le lien entre l'individu et le commun défait. Tout le monde partage cette analyse. Mais alors comment le réinstaure-t-on ? Comment remet-on l'économie, le politique, au service d'un bien commun, lui-même à redéfinir ? Rappelons-nous qu'il a fallu que la République échoue plusieurs fois pour qu'on comprenne qu'elle ne s'établirait pas par une simple révolution dans les intérêts, mais qu'elle supposait une éducation des consciences. La démocratie républicaine a besoin de l'instruction et de l'éducation. Et celles-ci doivent transmettre les valeurs communes qui seules permettent le respect et la coexistence des libertés individuelles et de la dignité de chaque personne, mais aussi des vertus personnelles nécessaires au bien commun.
Ne faudrait-il pas renvoyer quelques hommes politiques en cours de morale laïque ?
C'est d'un sursaut collectif dont nous avons besoin. C'est une illusion de croire que le redressement économique du pays pourra se faire dans la durée s'il n'est pas aussi un relèvement moral et intellectuel. Une nation et des citoyens se mobilisent toujours autour d'une espérance, c'est-à-dire d'un idéal et de valeurs.
Maryline Baumard et Mattea Battaglia
Propos recueillis par Maryline Baumard et Mattea Battaglia
La morale laïque, dont Vincent Peillon précise aujourd'hui les modalités d'enseignement, est née dans la polémique. Le ministre de l'éducation avait annoncé, à la veille de la rentrée scolaire de septembre 2012 qu'il entendait développer cet enseignement du primaire au lycée. Luc Chatel, son prédécesseur rue de Grenelle, avait trouvé une résonance pétainiste dans cette volonté de "redressement intellectuel et moral" du pays.
Pourtant, un sondage IFOP pour Dimanche Ouest-France révélait la semaine suivante que 91 % des Français étaient favorables à l'initiative, dont 48 % "très favorables". Une mission composée de l'historien Alain Bergounioux, du conseiller d'Etat Rémy Schwartz, et de l'universitaire Laurence Loeffel, a été chargée de définir le contenu de cet enseignement et de réfléchir à son évaluation. Leur rapport, que le ministre devait présenter lundi 22 avril, s'intitule "Pour un enseignement laïque de la morale".
Eclairé par les six mois de lectures et d'auditions du rapport, comment définissez-vous le plus simplement la "morale laïque" ?
La morale laïque est un ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs, les principes et les règles qui permettent, dans la République, de vivre ensemble selon notre idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité. Cela doit aussi être une mise en pratique de ces valeurs et de ces règles.
Le rapport préconise un "enseignement laïque de la morale" et non plus une "morale laïque". Est-ce une marche arrière après les critiques ?
C'est la même chose ! Mais je comprends qu'il faut rassurer sur deux points. D'abord, certains voudraient laisser penser que la morale laïque serait antireligieuse. C'est exactement l'inverse : elle est une morale commune à tous, et c'est justement son respect qui autorise la liberté et la coexistence des croyances individuelles et privées de chacun. Ensuite, la morale laïque n'est pas non plus une morale d'Etat, une "orthodoxie à rebours". Elle est le contraire du dogmatisme et fait le pari de la liberté de conscience et de jugement de chacun : elle vise l'autonomie.
Des sondages ont aussi montré que le pays avait une envie forte que l'école se saisisse du sujet. Une mission difficile de plus pour les enseignants ?
Les parents d'élèves autant que les professeurs veulent cette morale laïque. Dans tous les établissements scolaires que je visite, les enseignants expriment clairement leurs besoins : qu'on leur permette de transmettre des valeurs, c'est-à-dire qu'on leur en donne d'une part les moyens, et d'autre part qu'on réaffirme fortement leur pleine légitimité à le faire. Ils sont au front de la crise économique et sociale, mais aussi civique et morale que nous vivons, parfois dans ce que certains ont pu appeler les territoires perdus de la République. Que la société tout entière, et les pouvoirs publics, prennent leurs responsabilités et leur dise clairement : "Nous sommes derrière vous quand vous accomplissez, en notre nom, la tâche difficile mais essentielle de transmettre les valeurs de la République !"
Comment imaginez-vous cet enseignement nouveau ?
Le Conseil supérieur des programmes, qui est institué par la loi de refondation de l'école adoptée en première lecture et que je vais installer au début de l'automne, aura à construire une progression du CP aux classes de terminale. Il faudra des manuels et un horaire dévolu, qui ne soit plus confondu avec celui d'histoire-géographie. En partant des préconisations du rapport on peut faire une estimation : de l'ordre de trente-six heures annuelles à l'école primaire et au collège – ce qui correspond à une heure par semaine –, dix-huit heures au lycée dans la voie générale, mais aussi technologique et professionnelle, où l'on peut privilégier la logique par projets. C'est pour moi le minimum : un enseignement avec un programme, une progression du CP à la terminale, un horaire clairement identifié, une évaluation, des professeurs formés.
On aura des cours d'éducation morale ?
Articulés à l'éducation civique, oui. Le terme retenu dans la loi et approuvé par l'Assemblée nationale est "enseignement moral et civique". Et il faut aussi, dans le secondaire, imaginer des modules interdisciplinaires autour d'une question morale, sur le modèle des travaux personnels encadrés (TPE) du lycée général. L'enseignement de la morale doit être un projet collectif. C'est pourquoi, comme les rapporteurs, je considère que tous les professeurs doivent pouvoir transmettre cet enseignement, seuls ou en interdisciplinarité. Chacune des disciplines a son rôle à jouer, et la vie scolaire aussi. C'est aussi pour cela que je fais rédiger une charte de la laïcité, qui sera affichée dans tous les établissements à partir de la rentrée, et que la loi de refondation préconise d'inscrire la devise républicaine sur le fronton de chaque établissement scolaire.
Le rapport préconise une prise en compte les initiatives citoyennes des élèves. Y êtes-vous favorable ?
Etre un sujet moral ce n'est pas seulement réfléchir ou délibérer, c'est agir. La morale laïque inclut une dimension vie de classe et vie scolaire qui doit favoriser chez chacun la culture de la responsabilité, de la coopération, de la solidarité, du dévouement, de l'intérêt général. Comme le dit fort bien le rapport, il y a la morale à l'école et la morale de l'école. Ne négligeons pas cette dernière et essayons d'harmoniser les deux, ce sera plus convainquant pour chacun. Si l'école, dans son fonctionnement institutionnel et ses pédagogies tourne le dos aux valeurs qu'elle professe, ce sera un échec. La morale laïque doit donc pouvoir aussi aider l'école à se transformer: plus d'autonomie, plus d'initiative, plus de justice, plus de bienveillance. C'est aussi cela la Refondation de l'école de la République !
Ce ne sera pas simple pour les enseignants...
Je retiens l'idée exigeante émise dans le rapport de deux modules de formation proposés à tous les futurs enseignants ainsi qu'aux personnels d'éducation dans les deux années que durera leur formation dans les futures écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). L'un portera sur l'enseignement moral proprement dit, l'autre sur la laïcité et les valeurs de la République. L'approche doit être à la fois théorique, pédagogique et didactique. Le premier module doit débuter dès septembre, lorsque les ESPE ouvriront leurs portes. Le second dépend largement des programmes et devra donc commencer en 2014.
Vous tenez à ce que les élèves soient évalués dans cette discipline ?
Le rapport préconise une épreuve pour le DNB, le diplôme national du brevet, et une évaluation en cours d'année en fin de lycée. Mais l'évaluation n'est pas nécessairement la notation sur 20. Nous aurons à préciser cela dans le travail qui va maintenant commencer. Mais ce qui est certain c'est que sans évaluation, comme sans horaire dédié, il n'y aura pas de réalité de cet enseignement !
Cet enseignement débutera-t-il à la rentrée 2014 ?
Les contenus, la progression, l'évaluation et l'articulation au socle commun de connaissances, de compétences et de culture devront être discutés au sein du Conseil supérieur des programmes. Il faut deux ans pour mettre en oeuvre un nouvel enseignement, surtout si l'on veut se donner le temps d'une consultation sérieuse et large des enseignants. Je pense essentiel de faire en sorte que les professeurs et les personnels puissent s'approprier le projet. Je veux aussi que la formation des enseignants ait commencé avant le début de la mise en oeuvre ! Le cap est donc plutôt pour la rentrée 2015.
Des mesures de moralisation de la vie publique vont être présentées mercredi en conseil des ministres. Sur le long terme, la morale à l'école en fait partie ?
Nous vivons une crise économique et une crise sociale mais aussi une crise intellectuelle et morale. Nous sommes dans une société de la liberté qui doit réfléchir à ses modèles, où l'équilibre entre les droits et les devoirs est rompu, le lien entre l'individu et le commun défait. Tout le monde partage cette analyse. Mais alors comment le réinstaure-t-on ? Comment remet-on l'économie, le politique, au service d'un bien commun, lui-même à redéfinir ? Rappelons-nous qu'il a fallu que la République échoue plusieurs fois pour qu'on comprenne qu'elle ne s'établirait pas par une simple révolution dans les intérêts, mais qu'elle supposait une éducation des consciences. La démocratie républicaine a besoin de l'instruction et de l'éducation. Et celles-ci doivent transmettre les valeurs communes qui seules permettent le respect et la coexistence des libertés individuelles et de la dignité de chaque personne, mais aussi des vertus personnelles nécessaires au bien commun.
Ne faudrait-il pas renvoyer quelques hommes politiques en cours de morale laïque ?
C'est d'un sursaut collectif dont nous avons besoin. C'est une illusion de croire que le redressement économique du pays pourra se faire dans la durée s'il n'est pas aussi un relèvement moral et intellectuel. Une nation et des citoyens se mobilisent toujours autour d'une espérance, c'est-à-dire d'un idéal et de valeurs.
Maryline Baumard et Mattea Battaglia
- OlympiasProphète
Ca promet....A lire dans le JDD, le point de vue de Marcel Gauchet sur la question
- thrasybuleDevin
Tu as un lien? Sinon, tu pourrais résumer ses propos?( je sais, je suis ch... )Olympias a écrit:Ca promet....A lire dans le JDD, le point de vue de Marcel Gauchet sur la question
- TristanaVénérable
Cette initiative moralisante me file des boutons.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- BélinacFidèle du forum
Tout simplement sur le site du JDD :
http://www.lejdd.fr/Chroniques/Invite-du-JDD/Comment-enseigner-la-morale-a-l-ecole-603243
http://www.lejdd.fr/Chroniques/Invite-du-JDD/Comment-enseigner-la-morale-a-l-ecole-603243
- thrasybuleDevin
Merci, je vais lire!
- OlympiasProphète
thrasybule a écrit:Tu as un lien? Sinon, tu pourrais résumer ses propos?( je sais, je suis ch... )Olympias a écrit:Ca promet....A lire dans le JDD, le point de vue de Marcel Gauchet sur la question
Mais non, mais non, tu n'es pas ch.... ! Je bats ma coulpe, je poste de photos de Venise, donc...je manque de rigueur sur ce fil.............
- CathEnchanteur
Ah oui, le sport, le fair-play, tout ça..
- orelydeNiveau 9
Je ferais des cours de morale le jour où le gouvernement agira de façon morale avec nous !
- CondorcetOracle
L'Ordre moral au sein d'une époque amorale. Suprême paradoxe !
Tristana
Tristana
- OlympiasProphète
Reportage sur France 2 (JT) en ce moment
- Hermione0908Modérateur
Tiens, j'apprends au passage dans cet entretien que le socle comique a récupéré un 4e "C". On a eu Commun, Compétences, puis Connaissances, et maintenant Culture. Prochaine étape : C***rie ?
Question au passage : on va la prendre où cette heure hebdomadaire ? On va la prendre à quelle discipline ? Et qui va se la coltiner ?
Question au passage : on va la prendre où cette heure hebdomadaire ? On va la prendre à quelle discipline ? Et qui va se la coltiner ?
_________________
Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- User5899Demi-dieu
Bélinac a écrit:C'est d'un sursaut collectif dont nous avons besoin.
Et la remise à niveau en français pour les anciens agrégés, c'est quand ?
- palomitaNeoprof expérimenté
J'ai cru comprendre que ce serait sur le créneau d'ECJS ; les futurs profs auront une "formation" là-dessus.
Pour ce qui est de l'enseigner , ce sera à partir de la rentrée 2015 et tous les profs sont censés pouvoir le faire . Donc, a priori, on peut tous se la coltiner .
( tout cela , d'après le journal de 13 h de France 2).
Pour ce qui est de l'enseigner , ce sera à partir de la rentrée 2015 et tous les profs sont censés pouvoir le faire . Donc, a priori, on peut tous se la coltiner .
( tout cela , d'après le journal de 13 h de France 2).
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"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"
Oscar wilde.
- User5899Demi-dieu
Les manifestations pacifiques et respectueusescath5660 a écrit:Ah oui, le sport, le fair-play, tout ça..
- InfinimentHabitué du forum
Hermione0908 a écrit:Tiens, j'apprends au passage dans cet entretien que le socle comique a récupéré un 4e "C". On a eu Commun, Compétences, puis Connaissances, et maintenant Culture. Prochaine étape : C***rie ?
Coloriage.
Canevas.
Choucroute.
Canapé.
Chienlit.
_________________
Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- OlympiasProphète
Oui, bonne question quand on ne cesse de nous seriner qu'il n'y a plus d'argent...J'ai bien aimé dans le reportage le moment où on doit évoquer les notions comme la liberté...C'est dingue, je pensais naïvement qu'on le faisait déjà. La mère de famille interviewée...grandiose moment quand elle explique que oui, il faut faire ça, parce qu'il n'y a plus de valeurs...Et elle, en tant que mère de famille, n'en a-t-elle pas à transmettre à ses enfants ??? Moi si !
Mais c'est la mode de se décharger de tout sur l'école et ensuite d'aller râler parce qu'on n'est pas content du service après-vente !!!!!!!!!!
Mais c'est la mode de se décharger de tout sur l'école et ensuite d'aller râler parce qu'on n'est pas content du service après-vente !!!!!!!!!!
- User5899Demi-dieu
S5CHermione0908 a écrit:Tiens, j'apprends au passage dans cet entretien que le socle comique a récupéré un 4e "C". On a eu Commun, Compétences, puis Connaissances, et maintenant Culture. Prochaine étape : C***rie ?
Socle Commun mais Comique de Compétences, Connaissances et Culture...
- Hermione0908Modérateur
palomita a écrit:J'ai cru comprendre que ce serait sur le créneau d'ECJS ; les futurs profs auront une "formation" là-dessus.
Pour ce qui est de l'enseigner , ce sera à partir de la rentrée 2015 et tous les profs sont censés pouvoir le faire . Donc, a priori, on peut tous se la coltiner .
( tout cela , d'après le journal de 13 h de France 2).
J'ai regardé, effectivement, c'est ce que j'ai compris. Ils ont cependant insisté sur les profs d'HG et de français. Et je me demande vraiment où ils vont trouver cette heure. Dans la plupart des bahuts, les DHG sont déjà plus qu'à ras du plancher, il n'y a plus de dédoublements, ou alors complètement à la marge, et là, on trouverait d'un coup de baguette magique une heure par classe et par semaine ? Y a baleine sous gravier là...
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- palomitaNeoprof expérimenté
Tu penses à une augmentation du temps de service des enseignants ?
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"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"
Oscar wilde.
- Hermione0908Modérateur
Non, je pense à un rognage je ne sais où.
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Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- OlympiasProphète
Et avec quel argent nous payer (puisque tout travail mérite salaire, n'est-ce pas...) ?
- InvitéInvité
Ce sera gratuit, parce que le bénévolat, c'est bien.
Ca va encore être un bazar ce truc...
Ca va encore être un bazar ce truc...
- doublecasquetteEnchanteur
Vincent Peillon a écrit:
Comment imaginez-vous cet enseignement nouveau ?
Le Conseil supérieur des programmes, qui est institué par la loi de refondation de l'école adoptée en première lecture et que je vais installer au début de l'automne, aura à construire une progression du CP aux classes de terminale. Il faudra des manuels et un horaire dévolu, qui ne soit plus confondu avec celui d'histoire-géographie. En partant des préconisations du rapport on peut faire une estimation : de l'ordre de trente-six heures annuelles à l'école primaire et au collège – ce qui correspond à une heure par semaine –, dix-huit heures au lycée dans la voie générale, mais aussi technologique et professionnelle, où l'on peut privilégier la logique par projets. C'est pour moi le minimum : un enseignement avec un programme, une progression du CP à la terminale, un horaire clairement identifié, une évaluation, des professeurs formés.
C'est bon, Monsieur Peillon, c'est déjà fait :
Programmes officiels de l'École Primaire a écrit:
hors-série n° 3 du 19 juin 2008
CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX - PROGRAMME DU CP ET DU CE1
INSTRUCTION CIVIQUE ET MORALE
Les élèves apprennent les règles de politesse et du comportement en société. Ils acquièrent progressivement un comportement responsable et deviennent plus autonomes.
1. Ils découvrent les principes de la morale, qui peuvent être présentés sous forme de maximes illustrées et expliquées par le maître au cours de la journée : telles que “La liberté de l’un s’arrête où commence celle d’autrui”, “Ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas qu’il me fasse”, etc. Ils prennent conscience des notions de droits et de devoirs.
2. Ils approfondissent l’usage des règles de vie collective découvertes à l’école maternelle : telles l’emploi des formules de politesse ou du vouvoiement. Ils appliquent les usages sociaux de la politesse (ex : se taire quand les autres parlent, se lever quand un adulte rentre dans la classe) et coopèrent à la vie de la classe (distribution et rangement du matériel).
3. Ils reçoivent une éducation à la santé et à la sécurité. Ils sont sensibilisés aux risques liés à l’usage de l’internet. Ils bénéficient d’une information adaptée sur les différentes formes de maltraitance.
4. Ils apprennent à reconnaître et à respecter les emblèmes et les symboles de la République (la Marseillaise, le drapeau tricolore, le buste de Marianne, la devise “Liberté, Égalité, Fraternité”).
et :
Programmes officiels de l'École Primaire a écrit:
hors-série n° 3 du 19 juin 2008
CYCLE DES APPROFONDISSEMENTS - PROGRAMME DU CE2, DU CM1 ET DU CM2
INSTRUCTION CIVIQUE ET MORALE
L’instruction civique et l’enseignement de la morale permettent à chaque élève de mieux s’intégrer à la collectivité de la classe et de l’école au moment où son caractère et son indépendance s’affirment.
Elle le conduit à réfléchir sur les problèmes concrets posés par sa vie d’écolier et, par là-même, de prendre conscience de manière plus explicite des fondements même de la morale : les liens qui existent entre la liberté personnelle et les contraintes de la vie sociale, la responsabilité de ses actes ou de son comportement, le respect de valeurs partagées, l’importance de la politesse et du respect d’autrui.
En relation avec l’étude de l’histoire et de la géographie, l’instruction civique permet aux élèves d’identifier et de comprendre l’importance des valeurs, des textes fondateurs, des symboles de la République française et de l’Union européenne, notamment la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.
Au cours du cycle des approfondissements, les élèves étudient plus particulièrement les sujets suivants :
1. L’estime de soi, le respect de l’intégrité des personnes, y compris de la leur : les principales règles de politesse et de civilité, les contraintes de la vie collective, les règles de sécurité et l’interdiction des jeux dangereux, les gestes de premier secours, les règles élémentaires de sécurité routière, la connaissance des risques liés à l’usage de l’internet, l’interdiction absolue des atteintes à la personne d’autrui.
2. L’importance de la règle de droit dans l’organisation des relations sociales qui peut être expliquée, à partir d’adages juridiques (“nul n’est censé ignorer la loi”, “on ne peut être juge et partie”, etc.).
3. Les règles élémentaires d’organisation de la vie publique et de la démocratie : le refus des discriminations de toute nature, la démocratie représentative (l’élection), l’élaboration de la loi (le Parlement) et son exécution (le Gouvernement), les enjeux de la solidarité nationale (protection sociale, responsabilité entre les générations).
4. Les traits constitutifs de la nation française : les caractéristiques de son territoire (en relation avec le programme de géographie) et les étapes de son unification (en relation avec le programme d’histoire), les règles d’acquisition de la nationalité, la langue nationale (l’Académie française).
5. L’Union européenne et la francophonie : le drapeau, l’hymne européen, la diversité des cultures et le sens du projet politique de la construction européenne, la communauté de langues et de cultures composée par l’ensemble des pays francophones (en relation avec le programme de géographie).
La seule nouveauté, c'est l'heure hebdomadaire spécialement dédiée à cela (pour le moment, c'est 78 h annuelles chez les grands, à partager avec l'histoire et la géographie)... Il restera donc 23 heures (moins les 2 heures de récré) pour : le français, les mathématiques, l'histoire, la géographie, les sciences, l'éducation physique et sportive, les pratiques artistiques, musique et arts visuels, l'histoire des arts et la langue vivante... Sans oublier l'APER, le B2I, l'APS, bien sûr !
Voyons, voyons, que pourrait-on bien rajouter un peu pour charger un peu plus la mule ? Un p'tit peu de cuisine ? Une louchette de couture ? Quelques bribes d'initiation à l'aéromodélisme ?
- OlympiasProphète
Mais c'est parce qu'on est tellement bons pour tout faire (sans nous payer plus...) qu'on charge encore la mule...
Encore une Peillonnerie de plus !
Encore une Peillonnerie de plus !
- Dans la série "Vincent Peillon envisage" : voici l'enseignement de la morale "laïque"
- Enseigner la morale laïque : A. Bergounioux, L. Loeffel et R. Schwartz rendront leurs conclusions en mars 2013.
- La morale laïque sera enseignée "du plus jeune âge au lycée" et "évaluée".
- Avec Parcoursup, des familles contestent le jugement scolaire comme cela n'avait jamais été fait
- Rue des écoles : Jean Baubérot et Ruwen Ogien parlent de la morale laïque
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