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- RobinFidèle du forum
La notion d'inconscient freudien remet en cause la conception classique d'un homme maître de lui grâce à sa conscience. L’homme serait au contraire déterminé par des forces obscures, auxquelles il ne pourrait pas avoir accès.
Pour Descartes, l'esprit s'identifiait avec la conscience, avec la pensée claire et distincte. On pouvait avoir accès, par la conscience, à tout ce qui se passe en nous, sans possibilité d'erreur.
Dès le XVIIème siècle, bien avant Freud, un contemporain de Descartes, Leibniz, a répondu à Descartes que cette conception du psychisme humain est insuffisante. Pour Leibniz, contrairement à Descartes, on ne peut pas rendre compte du psychisme, et même du comportement en général, sans reconnaître l'existence de pensées inconscientes.
On n'a pas accès à tout ce qui se passe en nous. La pensée n'est pas toujours pensée consciente : nous pensons toujours mais nous n'avons pas conscience de toutes nos pensées.
Freud élabore le concept d’un inconscient, instance à la fois psychique et distincte de la conscience, qui a ses propres structures et ses propres lois de fonctionnement et d’action.
Dans ce qu'il appelle la "topique" (représentation spatiale du psychisme humain), Freud compare l'appareil psychique à une maison à trois étages. Ces trois parties (conscient, préconscient, inconscient dans la première topique/ moi, surmoi, ça dans la seconde) se distinguent l'une de l'autre et possèdent leurs propres contenus et lois de fonctionnement, le plus souvent en conflit.
Pour Freud, l'inconscient est l'ensemble des désirs les plus primitifs, souvent sexuels, qu'ils soient refoulés ou originaires, constitutifs de tout homme. En général, on dit que ce sont des désirs refoulés (dans l'enfance) qui le constituent.
Ce qui est nouveau, c'est que l'inconscient freudien est "agissant" (il est doté d'une énergie qui le pousse vers le haut, et de résistance formée par des conflits continus), et a un contenu propre (des désirs refoulés). C'est donc une entité réelle. Le concept d'inconscient s'enrichit donc : il n'est plus seulement un réservoir de "contenus" échappant à la conscience.
Ces contenus sont dotés d'une signification, ils sont acceptables ou non par la conscience, et donc, "refoulés" par la conscience dans l'inconscient. L’inconscient a donc acquis, par rapport à la tradition classique, un sens positif : lieu psychique qui a ses contenus représentatifs spécifiques, une énergie et un fonctionnement propre. Ce n'est pas latent, mais "interdit de cité" : c'est ce que la conscience ne veut pas savoir, et cela, parce que "ça" va contre nos valeurs morales. On ne peut donc pas y accéder.
Freud dit que les propriétés essentielles de l’inconscient sont le refoulement : opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l’inconscient des représentations (pensées, images, souvenirs, liées à une "pulsion") et la pulsion : processus dynamique consistant dans une poussée - charge énergétique, facteur de motricité qui fait tendre l’organisme vers un but.
Il y a des conflits entre conscience et inconscient, les contenus inconscients cherchant à sortir pour reparaître à la conscience, et la conscience y oppose la force de son refus.
L'hystérie, les lapsus, les actes manqués, les rêves, tous ces comportements qui auparavant étaient considérés soit comme banals, soit comme absurdes (donc : sans signification) sont les moyens qu'a trouvés l'inconscient pour se faire entendre, pour s'exprimer. Par là, on satisfait en quelque sorte symboliquement nos désirs réprimés.
Mais là où l'inconscient se manifeste le plus, c'est la nuit pendant le sommeil. Alors, la censure laisse se manifester les contenus inconscients, qui font surface dans les rêves.
Comme le dit Freud dans Introduction à la psychanalyse, "le rêve est la satisfaction inconsciente et déguisée d’un désir refoulé" : satisfaction déguisée pour que justement la conscience en laisse émerger des fragments plus ou moins nombreux et cohérents, dans lesquels elle ne reconnaît pas ce qu’elle avait d’abord refoulé.
D’où cette satisfaction au réveil : satisfaction liée au sentiment, à l'impression, d'avoir réalisé un désir, et d’avoir pu tromper la conscience.
La notion d’inconscient psychique fait donc apparaître une nouvelle conception de l’homme. En effet, l’essentiel de l’homme, les tendances expliquant sa conduite, résident dans l’inconscient.
La découverte de Freud est donc apparue comme remettant en question les certitudes les mieux assurés concernant la nature humaine.
D’abord, en effet, la conscience perd les privilèges qu’elle avait acquis depuis Descartes.
Contrairement à toute la tradition philosophique antérieure, le psychisme, l’esprit, est plutôt du côté de l’instinct, de l’obscur, que de la pensée claire.
Il y a des pensées inconscientes : la plupart des états mentaux se passent sans qu’on en soit conscient, alors que pour Descartes, l’esprit est tout entier conscience ("nous ne pouvons avoir aucune pensée de laquelle nous ne sommes pas conscients, au moment où elle est en nous"). Ce qui est vraiment nouveau, c’est l’hypothèse d’une vie mentale non consciente qui détermine tous nos actes, toute notre vie.
La conscience n’est plus reine : n’étant plus qu’une qualité (non essentielle) du psychisme, on ne peut plus du tout parler d’accès (privilégié) à soi-même par la conscience.
On peut insister sur le côté libérateur de cette théorie, moyen de libérer l’individu des interdits et tabous que la civilisation fait peser sur lui; elle engage l’homme à devenir vraiment lui-même, en se délivrant des angoisses, peurs, et inhibitions inconscientes qui font obstacle à sa maturité
Mais elle a aussi un côté humiliant : la folie, rejetée traditionnellement dans le monde de la déraison, réintégre le monde "normal".
Au XIXème siècle, les maladies mentales étaient considérées comme étant de nature biologique, héréditaire, et irréversible. C’est le modèle du dégénéré. Conséquence : le fou n’est pas écouté, car par définition, il a perdu la raison.
Or, ce que nous apprend la psychanalyse freudienne, c’est plutôt que sous l’apparente inintelligibilité, il y a du sens, puisque son grand principe est bien que toutes les manifestations psychiques ont un sens. Le rêve, le lapsus, ne manifestent pas autre chose que le fait que la vie psychique de l’homme sain n’obéit pas à d’autres lois que celles de l’hystérique ou de l’obsessionnel.
La théorie de Freud met en lumière le rôle de l'enfance et de la sexualité dans l’édification de la personnalité.
L’enfance est le "noyau" qui continue de s’investir. L’enfance constitue pour nous une trace ineffaçable, et a donc sur notre caractère une influence déterminante. ("L’enfant est le père de l’homme"). Ce que nous sommes, notre caractère, remonte à ce qu’il y a de plus ancien. L’inconscient de Freud n’est rien d’autre que le refoulé de l’enfance.
Dans Introduction à la psychanalyse, Freud dit que la sexualité commence dès l’enfance ; mais il faut préciser que celle-ci a un sens très large : c’est ce que Freud appelle la libido, la "recherche du plaisir". Ce principe de plaisir s’oppose inévitablement au principe de réalité.
Conséquence : le "déterminisme psychique" : parmi les facteurs qui pèsent sur chacun, il y a l’enfance, la sexualité, la famille. Tout cela interviendra toujours sur notre comportement.
Sa théorie apprend donc aux êtres humains qu’ils ne disposent pas d’eux-mêmes, qu’une grande partie de leur vie psychique leur échappe totalement. Sa théorie nous renvoie à un état de dépendance à quoi nous condamnent les forces obscures qui nous gouvernent à notre insu.
La conduite, et non seulement la pensée, se révèle être le produit de multiples relations de causalité. Les choix qui pouvaient paraître décidés en fonction d’idéaux moraux se découvraient soumis à d’obscurs déterminismes passionnels et nous sommes dans l’ignorance des tendances profondes qui motivent nos conduites, nos choix intellectuels et affectifs, nos jugements.
C’est là la thèse du manque natif de liberté : en dépit de notre sentiment d’être libre, nous sommes dominés par quelque chose qui outrepasse la conscience de toutes parts. C’est surtout l’aspect qui a retenu l’attention : on a dit que la théorie de Freud obligeait à reconsidérer l’idée de liberté.
La notion d'inconscient est présente dans toutes les sciences humaines. Les hommes ont conscience, certes, de ce qu’ils font, mais ils ne savent au fond pas tellement pourquoi ils font ce qu’ils font. Par contre, ils croient le savoir. Nous ne connaissons donc pas les véritables motifs de nos actes. Le présupposé général des sciences humaines, selon lequel l’individu qui fait quelque chose est le dernier qui puisse en fournir une explication convenable, est donc un héritage de Freud.
Pour Descartes, l'esprit s'identifiait avec la conscience, avec la pensée claire et distincte. On pouvait avoir accès, par la conscience, à tout ce qui se passe en nous, sans possibilité d'erreur.
Dès le XVIIème siècle, bien avant Freud, un contemporain de Descartes, Leibniz, a répondu à Descartes que cette conception du psychisme humain est insuffisante. Pour Leibniz, contrairement à Descartes, on ne peut pas rendre compte du psychisme, et même du comportement en général, sans reconnaître l'existence de pensées inconscientes.
On n'a pas accès à tout ce qui se passe en nous. La pensée n'est pas toujours pensée consciente : nous pensons toujours mais nous n'avons pas conscience de toutes nos pensées.
Freud élabore le concept d’un inconscient, instance à la fois psychique et distincte de la conscience, qui a ses propres structures et ses propres lois de fonctionnement et d’action.
Dans ce qu'il appelle la "topique" (représentation spatiale du psychisme humain), Freud compare l'appareil psychique à une maison à trois étages. Ces trois parties (conscient, préconscient, inconscient dans la première topique/ moi, surmoi, ça dans la seconde) se distinguent l'une de l'autre et possèdent leurs propres contenus et lois de fonctionnement, le plus souvent en conflit.
Pour Freud, l'inconscient est l'ensemble des désirs les plus primitifs, souvent sexuels, qu'ils soient refoulés ou originaires, constitutifs de tout homme. En général, on dit que ce sont des désirs refoulés (dans l'enfance) qui le constituent.
Ce qui est nouveau, c'est que l'inconscient freudien est "agissant" (il est doté d'une énergie qui le pousse vers le haut, et de résistance formée par des conflits continus), et a un contenu propre (des désirs refoulés). C'est donc une entité réelle. Le concept d'inconscient s'enrichit donc : il n'est plus seulement un réservoir de "contenus" échappant à la conscience.
Ces contenus sont dotés d'une signification, ils sont acceptables ou non par la conscience, et donc, "refoulés" par la conscience dans l'inconscient. L’inconscient a donc acquis, par rapport à la tradition classique, un sens positif : lieu psychique qui a ses contenus représentatifs spécifiques, une énergie et un fonctionnement propre. Ce n'est pas latent, mais "interdit de cité" : c'est ce que la conscience ne veut pas savoir, et cela, parce que "ça" va contre nos valeurs morales. On ne peut donc pas y accéder.
Freud dit que les propriétés essentielles de l’inconscient sont le refoulement : opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l’inconscient des représentations (pensées, images, souvenirs, liées à une "pulsion") et la pulsion : processus dynamique consistant dans une poussée - charge énergétique, facteur de motricité qui fait tendre l’organisme vers un but.
Il y a des conflits entre conscience et inconscient, les contenus inconscients cherchant à sortir pour reparaître à la conscience, et la conscience y oppose la force de son refus.
L'hystérie, les lapsus, les actes manqués, les rêves, tous ces comportements qui auparavant étaient considérés soit comme banals, soit comme absurdes (donc : sans signification) sont les moyens qu'a trouvés l'inconscient pour se faire entendre, pour s'exprimer. Par là, on satisfait en quelque sorte symboliquement nos désirs réprimés.
Mais là où l'inconscient se manifeste le plus, c'est la nuit pendant le sommeil. Alors, la censure laisse se manifester les contenus inconscients, qui font surface dans les rêves.
Comme le dit Freud dans Introduction à la psychanalyse, "le rêve est la satisfaction inconsciente et déguisée d’un désir refoulé" : satisfaction déguisée pour que justement la conscience en laisse émerger des fragments plus ou moins nombreux et cohérents, dans lesquels elle ne reconnaît pas ce qu’elle avait d’abord refoulé.
D’où cette satisfaction au réveil : satisfaction liée au sentiment, à l'impression, d'avoir réalisé un désir, et d’avoir pu tromper la conscience.
La notion d’inconscient psychique fait donc apparaître une nouvelle conception de l’homme. En effet, l’essentiel de l’homme, les tendances expliquant sa conduite, résident dans l’inconscient.
La découverte de Freud est donc apparue comme remettant en question les certitudes les mieux assurés concernant la nature humaine.
D’abord, en effet, la conscience perd les privilèges qu’elle avait acquis depuis Descartes.
Contrairement à toute la tradition philosophique antérieure, le psychisme, l’esprit, est plutôt du côté de l’instinct, de l’obscur, que de la pensée claire.
Il y a des pensées inconscientes : la plupart des états mentaux se passent sans qu’on en soit conscient, alors que pour Descartes, l’esprit est tout entier conscience ("nous ne pouvons avoir aucune pensée de laquelle nous ne sommes pas conscients, au moment où elle est en nous"). Ce qui est vraiment nouveau, c’est l’hypothèse d’une vie mentale non consciente qui détermine tous nos actes, toute notre vie.
La conscience n’est plus reine : n’étant plus qu’une qualité (non essentielle) du psychisme, on ne peut plus du tout parler d’accès (privilégié) à soi-même par la conscience.
On peut insister sur le côté libérateur de cette théorie, moyen de libérer l’individu des interdits et tabous que la civilisation fait peser sur lui; elle engage l’homme à devenir vraiment lui-même, en se délivrant des angoisses, peurs, et inhibitions inconscientes qui font obstacle à sa maturité
Mais elle a aussi un côté humiliant : la folie, rejetée traditionnellement dans le monde de la déraison, réintégre le monde "normal".
Au XIXème siècle, les maladies mentales étaient considérées comme étant de nature biologique, héréditaire, et irréversible. C’est le modèle du dégénéré. Conséquence : le fou n’est pas écouté, car par définition, il a perdu la raison.
Or, ce que nous apprend la psychanalyse freudienne, c’est plutôt que sous l’apparente inintelligibilité, il y a du sens, puisque son grand principe est bien que toutes les manifestations psychiques ont un sens. Le rêve, le lapsus, ne manifestent pas autre chose que le fait que la vie psychique de l’homme sain n’obéit pas à d’autres lois que celles de l’hystérique ou de l’obsessionnel.
La théorie de Freud met en lumière le rôle de l'enfance et de la sexualité dans l’édification de la personnalité.
L’enfance est le "noyau" qui continue de s’investir. L’enfance constitue pour nous une trace ineffaçable, et a donc sur notre caractère une influence déterminante. ("L’enfant est le père de l’homme"). Ce que nous sommes, notre caractère, remonte à ce qu’il y a de plus ancien. L’inconscient de Freud n’est rien d’autre que le refoulé de l’enfance.
Dans Introduction à la psychanalyse, Freud dit que la sexualité commence dès l’enfance ; mais il faut préciser que celle-ci a un sens très large : c’est ce que Freud appelle la libido, la "recherche du plaisir". Ce principe de plaisir s’oppose inévitablement au principe de réalité.
Conséquence : le "déterminisme psychique" : parmi les facteurs qui pèsent sur chacun, il y a l’enfance, la sexualité, la famille. Tout cela interviendra toujours sur notre comportement.
Sa théorie apprend donc aux êtres humains qu’ils ne disposent pas d’eux-mêmes, qu’une grande partie de leur vie psychique leur échappe totalement. Sa théorie nous renvoie à un état de dépendance à quoi nous condamnent les forces obscures qui nous gouvernent à notre insu.
La conduite, et non seulement la pensée, se révèle être le produit de multiples relations de causalité. Les choix qui pouvaient paraître décidés en fonction d’idéaux moraux se découvraient soumis à d’obscurs déterminismes passionnels et nous sommes dans l’ignorance des tendances profondes qui motivent nos conduites, nos choix intellectuels et affectifs, nos jugements.
C’est là la thèse du manque natif de liberté : en dépit de notre sentiment d’être libre, nous sommes dominés par quelque chose qui outrepasse la conscience de toutes parts. C’est surtout l’aspect qui a retenu l’attention : on a dit que la théorie de Freud obligeait à reconsidérer l’idée de liberté.
La notion d'inconscient est présente dans toutes les sciences humaines. Les hommes ont conscience, certes, de ce qu’ils font, mais ils ne savent au fond pas tellement pourquoi ils font ce qu’ils font. Par contre, ils croient le savoir. Nous ne connaissons donc pas les véritables motifs de nos actes. Le présupposé général des sciences humaines, selon lequel l’individu qui fait quelque chose est le dernier qui puisse en fournir une explication convenable, est donc un héritage de Freud.
- BourriquetNiveau 10
merci pour ce cours. Je suis instit, je fais de l'aide au devoir et j'aide un jeune à faire ses dissertations de philo. J'ai du mal cette fois-ci avec le sujet proposé : l’inconscient n’est-il qu’un autre terme pour désigner l’animalité de l’homme ?
Je lui ai fait définir les termes, mais on est encore en train de chercher la problématique. Pouvez-vous m'aider chers collègues ? Je ne comprends pas les enjeux de ce sujet.
Je lui ai fait définir les termes, mais on est encore en train de chercher la problématique. Pouvez-vous m'aider chers collègues ? Je ne comprends pas les enjeux de ce sujet.
- RuthvenGuide spirituel
Très rapidement, il s'agit de savoir si l'inconscient relève d'une spécificité proprement humaine (s'il y a un inconscient, c'est qu'il y a un conscient, plus encore, on peut penser la genèse de cet inconscient, tout au moins, dans les termes de la première topique freudienne, comme refoulement puis censure) ou si l'inconscient n'est que l'expression d'une réalité biologique (comparable en cela avec la position d'Alain qui réduit l'inconscient au corps). Pour le dire autrement, si l'inconscient est un ensemble de pulsions contraires aux exigences de la civilisation, il semblerait qu'il condense les caractéristiques de l'animalité comme sauvagerie, mais n'oublie-t-on pas alors que pour se construire comme inconscient il présuppose un travail essentiel à l'humanité puisque le refoulement suppose un écart par rapport aux pulsions.
- BourriquetNiveau 10
Merci Ruthven. Mais est-ce normal que je me sente encore plus mal après la lecture de ta réponse ? je bosse au ce1 moi !!
Dis-moi si j'ai bien compris ce que tu as dit, je reformule : on se demande si l'inconscient est propre à l'être humain. Donc d'abord on essaie de savoir ce qu'est le conscient. On se demande aussi d'où vient cet inconscient qui agit en nous, où il se trouve en nous, quelle est son origine. Est-ce que c'est une entité qui habite en nous (comme Freud) ou est-ce qu'il est biologique (comme Alain). Mais là c'est quoi le rapport avec l'animalité ? Il faut comprendre animalité comme corps physique ? Animalité je le considère comme un terme négatif, mais pas le corps.
Ensuite tu dis l'inconscient, ce sont des pulsions, donc qu'on peut bien le définir comme notre animalité ; et ensuite tu dis que l'inconscient, pour se construire lui-même (ça je comprends pas), cela suppose un travail obligatoire pour devenir humain, c'est ça ?
Dis-moi si j'ai bien compris ce que tu as dit, je reformule : on se demande si l'inconscient est propre à l'être humain. Donc d'abord on essaie de savoir ce qu'est le conscient. On se demande aussi d'où vient cet inconscient qui agit en nous, où il se trouve en nous, quelle est son origine. Est-ce que c'est une entité qui habite en nous (comme Freud) ou est-ce qu'il est biologique (comme Alain). Mais là c'est quoi le rapport avec l'animalité ? Il faut comprendre animalité comme corps physique ? Animalité je le considère comme un terme négatif, mais pas le corps.
Ensuite tu dis l'inconscient, ce sont des pulsions, donc qu'on peut bien le définir comme notre animalité ; et ensuite tu dis que l'inconscient, pour se construire lui-même (ça je comprends pas), cela suppose un travail obligatoire pour devenir humain, c'est ça ?
- marxNiveau 6
@Robin
Ton cours sur l'inconscient (qui est en fait un exposé d'histoire des idées que je ne trouve pas du tout problématique et donc pas philosophique pour un sou) est identique à celui disponible sur philocours.com... Es-tu donc l'auteur du site en question ?
Ton cours sur l'inconscient (qui est en fait un exposé d'histoire des idées que je ne trouve pas du tout problématique et donc pas philosophique pour un sou) est identique à celui disponible sur philocours.com... Es-tu donc l'auteur du site en question ?
- RobinFidèle du forum
marx a écrit:@Robin
Ton cours sur l'inconscient (qui est en fait un exposé d'histoire des idées que je ne trouve pas du tout problématique et donc pas philosophique pour un sou) est identique à celui disponible sur philocours.com... Es-tu donc l'auteur du site en question ?
Je viens de poster un texte (entièrement de moi) qui "problématise" l'inconscient... Je n'osais pas le poster jusqu'à présent et je ne vois pas comment le réutiliser en classe. Je détestais faire cours sur ce sujet et si j'avais pu zapper le cours, je l'aurais fait. J'avais effectivement tendance à me réfugier derrière une certaine bienpensance, mais comment dire aux élèves que la psychanalyse relève de la religion ou du mythe et qu'on n'y croit pas ?
- RuthvenGuide spirituel
Bourriquet a écrit:Merci Ruthven. Mais est-ce normal que je me sente encore plus mal après la lecture de ta réponse ? je bosse au ce1 moi !!
Dis-moi si j'ai bien compris ce que tu as dit, je reformule : on se demande si l'inconscient est propre à l'être humain. Donc d'abord on essaie de savoir ce qu'est le conscient. On se demande aussi d'où vient cet inconscient qui agit en nous, où il se trouve en nous, quelle est son origine. Est-ce que c'est une entité qui habite en nous (comme Freud) ou est-ce qu'il est biologique (comme Alain). Mais là c'est quoi le rapport avec l'animalité ? Il faut comprendre animalité comme corps physique ? Animalité je le considère comme un terme négatif, mais pas le corps.
Ensuite tu dis l'inconscient, ce sont des pulsions, donc qu'on peut bien le définir comme notre animalité ; et ensuite tu dis que l'inconscient, pour se construire lui-même (ça je comprends pas), cela suppose un travail obligatoire pour devenir humain, c'est ça ?
Arghh ... Je ne suis pas clair. Tout le problème tourne autour de la notion de refoulement ; j'y vais encore plus à la tronçonneuse : si l'inconscient est un ensemble de pulsions, on pourrait le penser comme comparable à l'animalité (par ex. des pulsions fondamentales comme le plaisir-désir de meurtre, l'inceste et le cannibalisme), mais si cet ensemble de pulsions est constitué comme inconscient par le refoulement, il présuppose tout un appareil psychique complexe dont il est solidaire et qui est proprement humain (ces pulsions sont bien inconscientes et ne s'expriment pas directement, c'est bien qu'elles présupposent un système plus complexe que la simple somme des pulsions).
Bien sûr, il est ensuite possible de discuter l'identification de l'animalité à la pulsion.
- RuthvenGuide spirituel
Robin a écrit:marx a écrit:@Robin
Ton cours sur l'inconscient (qui est en fait un exposé d'histoire des idées que je ne trouve pas du tout problématique et donc pas philosophique pour un sou) est identique à celui disponible sur philocours.com... Es-tu donc l'auteur du site en question ?
Je viens de poster un texte (entièrement de moi) qui "problématise" l'inconscient... Je n'osais pas le poster jusqu'à présent et je ne vois pas comment le réutiliser en classe. Je détestais faire cours sur ce sujet et si j'avais pu zapper le cours, je l'aurais fait. J'avais effectivement tendance à me réfugier derrière une certaine bienpensance, mais comment dire aux élèves que la psychanalyse relève de la religion ou du mythe et qu'on n'y croit pas ?
On peut tout à fait le dire aux élèves, et les jeunes collègues n'ont aucun scrupule à dézinguer la psychanalyse en montrant la faiblesse de son soubassement théorique ; mais il est vrai que chez les collègues plus âgés, un tel discours est souvent perçu comme un crime de lèse-majesté, il y a une évidence du freudisme. Une voie intéressante est développée par L. Naccache dans Le nouvel inconscient qui travaille essentiellement sur l'inconscient cognitif. La psychanalyse peut fonctionner comme exercice spirituel indépendamment de sa véracité (tout comme la religion).
- BourriquetNiveau 10
Ruthven, je commence à saisir ce que tu veux dire, mais c'est pas très clair pour moi, ça me parait compliqué. Trouves-tu le sujet difficile ? et je ne peux pas expliquer à quelqu'un quelque chose que je comprends mal... peux-tu m'aider pour un plan de dissert ? ou quelqu'un d'autre bien sûr...
- BourriquetNiveau 10
Ruthven, je trouve que je t'ai bien réussi, sans vouloir me vanter.
- yphrogEsprit éclairé
Les animaux n'ont pas les moyens pour encoder leur mémoire, alors ils oublient. Est-il absolument obligatoire de parler de Freud en parlant de l'inconscient (sans majuscule)?
Edit: I forgot the :lol: Bourriquet, oui, je trouve Ruthven bien plus abordable, là...
Edit: I forgot the :lol: Bourriquet, oui, je trouve Ruthven bien plus abordable, là...
- RuthvenGuide spirituel
Bourriquet a écrit:Ruthven, je commence à saisir ce que tu veux dire, mais c'est pas très clair pour moi, ça me parait compliqué. Trouves-tu le sujet difficile ? et je ne peux pas expliquer à quelqu'un quelque chose que je comprends mal... peux-tu m'aider pour un plan de dissert ? ou quelqu'un d'autre bien sûr...
Le sujet ne me semble pas si difficile que cela car le problème apparaît en creux.
Si tu fais le plan pour l'élève, cela ne va pas réellement l'aider à progresse ; il vaut mieux que tu lui donnes des indications en progressant du simple au complexe, en commençant par recherche d'arguments.
En quoi l'inconscient humain est-il comparable à un caractère animal ?
=> absence de limites
=> nature pulsionnelle
=> Autre perspective : l'inconscient, c'est le corps
...
Mais pourquoi n'est-ce pas qu'une part animale de l'homme ?
=> Pour qu'il y ait inconscient, il faut qu'une psychè ait refoulé ces pulsions, donc l'inconscient révèle de manière indirecte un système psychique beaucoup plus riche.
=> Les pulsions en jeu ne sont pas au sens strict inhérente au règne animal.
Si l'inconscient n'est pas la part animale de l'homme, qu'est-il ?
=> Possibilité d'envisager l'inconscient comme une construction mythique ou un objet de croyance qui permet à l'homme d'échapper à sa responsabilité ou de donner une image à une face obscure constitutive de ce qu'il est ...
Je n'ai pas trop le temps d'en faire plus d'ici la semaine prochaine.
PS. C'est mon portrait tout craché ! :lol:
- BourriquetNiveau 10
Merci Ruthven. Bien sûr que je ne lui fais pas le plan... je le conduis dans sa recherche d'arguments et ensuite je l'aide pour les trier. Mais pour ce sujet, c'est moi qui ai besoin d'aide, parce que quand je lis des cours sur l'inconscient, je ne tombe que sur des cours sur Freud, et je trouve ça un peu limité, surtout que j'ai du mal à entrer dans sa théorie...
Xphrog, je pense qu'il faut que je te dessine aussi. Et sois dit en passant, Robin n'est pas mal représenté non plus...
Xphrog, je pense qu'il faut que je te dessine aussi. Et sois dit en passant, Robin n'est pas mal représenté non plus...
_________________
mon blog de bd :http://clairedebulle.blogspot.fr
ou là : https://www.facebook.com/pages/Claire-de-Bulle/460647100703982
ou là : https://twitter.com/ClairedeBulle0
- yphrogEsprit éclairé
Je persiste à me demander quel rôle le langage joue dans la formation d'un inconscient donné. Comme TP, j'ai essayé de comparer les deux pages suivantes en faisant de la comparaison de cultures à deux balles:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Inconscient
Bien évidemment, il y a très peu de Searle, des rêves de moutons éléctriques, on ne parle pas de Védas, de la métempsychose, de Schelling ou de Coleridge.
On parle plutôt papa Freud :lol:
- http://en.wikipedia.org/wiki/Unconscious_mind
- comme disait plus haut Ruthven, beaucoup plus d'emphase sur l'aspect cognitif // un scientisme terre à terre qui exige des résultats, des hypothèses confirmés ou infirmés.
- See also:
Portal icon Mind and Brain portal
Adaptive unconscious
Consciousness
Introspection illusion
Mind's eye
Neuroscience of free will
Preconscious
Transpersonal psychology
Unconscious cognition
Unconscious communication
Minimally conscious state
Transdisciplinary topics
Cell signaling
Molecular Cellular Cognition
Philosophy of mind
Portal:thinking
List of thought processes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Inconscient
Bien évidemment, il y a très peu de Searle, des rêves de moutons éléctriques, on ne parle pas de Védas, de la métempsychose, de Schelling ou de Coleridge.
On parle plutôt papa Freud :lol:
- Articles_Connèxes:
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Subliminal
- RobinFidèle du forum
Bourriquet a écrit:Ruthven, je trouve que je t'ai bien réussi, sans vouloir me vanter.
- BourriquetNiveau 10
Robin, merci pour tout cet amour !!! Peux-tu me l'exprimer en me donnant des pistes pour traiter le sujet ? :lol:
_________________
mon blog de bd :http://clairedebulle.blogspot.fr
ou là : https://www.facebook.com/pages/Claire-de-Bulle/460647100703982
ou là : https://twitter.com/ClairedeBulle0
- RobinFidèle du forum
Si on définit l'inconscient, comme le fait Freud, par l'ensemble des désirs refoulés, je ne pense pas que l'on puisse dire que l’inconscient représente l'animalité de l'homme... Et si l'on est d'accord avec Lacan pour dire que l’inconscient est structuré comme (et non pas par) un langage, nous sommes loin, là encore de l'animalité (voir le cours sur nature et culture)... Rien n'est purement animal chez l'homme, tout est culturel (les besoins sont traduits en désirs). par ailleurs, la grande différence entre l'animal et l'homme réside dans le fait qu'il n'y a pas de régulation instinctive de la sexualité et de la violence chez l'homme (ça n'est pas Freud qui le dit, mais Lorenz et Girard). Le problème du contrôle des pulsions devient donc le problème fondamental de la culture.
- yphrogEsprit éclairé
Bourriquet, je m'insurge. Robin a donné.
edit: et continue à le faire je vois :lol:
edit: et continue à le faire je vois :lol:
- RobinFidèle du forum
xphrog a écrit:Bourriquet, je m'insurge. Robin a donné.
Merci xphrong, sans compter que j'ai cessé de ressembler physiquement au petit prince et que je ne m'en remets pas
- RobinFidèle du forum
Bourriquet a écrit:Robin, merci pour tout cet amour !!! Peux-tu me l'exprimer en me donnant des pistes pour traiter le sujet ? :lol:
Si je comprends bien, je suis comme les bonnes sœurs, je fais le café avec amour : beaucoup d'amour et pas beaucoup de café !
- RobinFidèle du forum
L’inconscient n'est-il qu'un autre terme pour désigner l'animalité de l'homme ?
Il faut faire l'idiot dans la première partie et montrer la dimension "sauvage" (inhumaine) de l'inconscient et montrer dans la deuxième partie que ça n'est pas tenable (les animaux n'ont pas d'inconscient). Il faut qu'elle se resserve du cours sur "nature et culture".
Il faut faire l'idiot dans la première partie et montrer la dimension "sauvage" (inhumaine) de l'inconscient et montrer dans la deuxième partie que ça n'est pas tenable (les animaux n'ont pas d'inconscient). Il faut qu'elle se resserve du cours sur "nature et culture".
- BourriquetNiveau 10
Oh non par mes aïeux ! Que vous interprétâtes mal mes propos ! Bien sûr que Robin a donné, mais je vous explique. Il y a le plaisir de faire de la philo, de chercher, de trouver parfois, d'essayer de comprendre, de lire des trucs, et puis il y a la vie bassement matérielle qui veut que le jeune lycéenqui a besoin somme toute de faire son devoir de philo pour avoir une bonne note, parce qu'il a aussi des maths, de la physique, de l'histoire, de l'anglais, de l'espagnol, et des tas d'autres trucs à faire. Et pour ça, il faut pas qu'il se perde dans plein de trucs, parce qu'il a peu de temps, mais qu'il réponde au sujet. Et puis il y a la personne qui l'aide et qui galère, et qui a peu de temps, qui doit aller faire les courses, et que ce sujet sur l'inconscient stresse un peu et qui vient chercher une aide précise. Si j'ai le temps ce soir, pour me faire pardonner, je vous ferai un autre dessin.
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