- Employé oxymoriqueNiveau 7
Un livre qui semble très intéressant sur la ponctuation : Isabelle Serça, Esthétique de la ponctuation, Paris : Gallimard, 2012, 307 p.
http://www.fabula.org/revue/document7727.php
Fabula.org a écrit:Publié dans la collection blanche de Gallimard, l’ouvrage d’Isabelle Serça n’est ni un manuel, ni un traité de ponctuation — loin s’en faut1. Il ne s’agit pas pour l’auteur de proposer une nouvelle version des usages codés de la ponctuation, au sens strict : c’est au contraire à une approche souple et métaphorique qu’elle nous invite et il s’agit, de ce point de vue, plutôt d’un essai. D’où le titre : Esthétique de la ponctuation. Un essai, c’est‑à‑dire un genre qui implique, dans sa définition même, un plaisir de lecture. L’auteur, pourtant, ne cède en rien aux exigences d’érudition qui sont les siennes : comme nous allons l’examiner, elle nous convie tout à la fois à revisiter la ponctuation en un sens large — la ponctuation dans les arts, la musique, la peinture —, et en un sens plus étroit : ponctuation noire, et signes de ponctuation, qui ont leur histoire et pour laquelle les théories linguistiques actuelles proposent des approches divergentes. Dans chacune des perspectives qu’il aborde, même les plus ardues, cet essai nous invite, à chaque fois, à une nouvelle aventure.
Dans une forme de préambule essentiel, intitulé — Écrire le temps (p. 13‑16) —, l’auteur donne en quelque sorte sa note d’intention :
Écrire le temps, saisir le temps dans la forme que lui donne l’écriture ou comment toucher du doigt l’intangible en s’accrochant à ces prises minuscules que sont les signes de ponctuation. Tel est le propos de ce livre qui n’est ni un traité des signes de ponctuation en usage, ni un ouvrage sur la ponctuation à telle époque, ou chez tel auteur. C’est un essai que pose la ponctuation comme le biais idoine pour interroger les liens qu’entretient la littérature, tout particulièrement la prose romanesque, avec le temps : plaçant son objet au carrefour de plusieurs domaines, il les fait jouer ensemble dans une perspective esthétique en s’intéressant non seulement à Proust, Simon ou Gracq, mais aussi à des œuvres d’artistes contemporains comme Parmiggiani ou Serra. (p. 13)
http://www.fabula.org/revue/document7727.php
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Cymbale en chef au concert des immobiles.
« Il faudra résister à la dissolution programmée de l’enseignement, de la recherche scientifique, des classiques et des biens culturels. Car saboter la culture et l’instruction, c’est saboter le futur de l’humanité. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de lire une phrase simple, mais pleine de sens, qui était inscrite sur un panneau signalétique dans une bibliothèque de manuscrits au milieu d’une oasis perdue du Sahara ; « La connaissance est une richesse qu’on peut donner sans s’appauvrir. » Seul le savoir peut perturber la logique dominante du profit en étant partagé sans appauvrir, et même, bien au contraire, en enrichissant à la fois celui qui le transmet et celui qui le reçoit.»
L’Utilité de l’Inutile. Manifeste, Nuccio Ordine, éditions des Belles-Lettres.
- CowabungaHabitué du forum
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- JPhMMDemi-dieu
Le titre est magnifique.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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