- Roumégueur IerÉrudit
Lu ici : http://www.rue89.com/2013/03/19/lamour-ou-un-poste-de-prof-jai-du-choisir-240632?utm_source=outbrain&utm_medium=widget&utm_campaign=obclick&obref=obinsource
Extrait de ce témoignage où beaucoup se reconnaîtront :
"A 22 ans, j’ai eu le Capes. J’ai toujours voulu enseigner les arts plastiques, ma passion. Mon choix : le collège. Aucune envie de passer l’agrégation, de travailler en lycée ou en fac, moi, ce que je veux, ce sont les collégiens qui débarquent tout vierge de connaissances en classe de 6e.
Pour ce travail, j’ai tout accepté. Etre classée première de mon académie et être envoyée à une centaine de kilomètres de chez moi pendant mon année de stage, laissant des redoublants, des anciens vacataires ou des mamans me griller le poste tant convoité à côté de chez moi.
Etre envoyée à 600 km de mon académie d’origine pour ma première mutation. Accepter d’avoir entre 19 et 24 classes différentes selon les années. Mais une chose a été inacceptable et j’en veux profondément à l’Education nationale pour ça : j’ai du laisser mon amoureux sans savoir quand je pourrai revenir vivre avec lui.
On s’est rencontrés pendant mon année de stage. J’ai lutté pour que notre histoire ne démarre pas, sachant que dans les mois suivants je serai envoyée très loin… Je me revois lui dire : « Si ça ne marche pas à cause de la distance, soyons intelligents, ne nous faisons pas souffrir et arrêtons avant que cela ne devienne trop dur… ».
Dix heures de transport par week-end
Fataliste peut-être, mais j’étais encore bien loin d’imaginer la réalité… Je pars donc en septembre enseigner très loin. Je laisse tout derrière moi, mes parents, mes frères, tous mes amis et surtout mon amoureux.
Au début, j’avais la foi. Hop ! Pas cours le vendredi après-midi ? Allez, zou ! Un coup de TGV et près de cinq heures après, je suis avec lui pour le week-end. Dix heures de transport par week-end pour une quarantaine d’heures avec lui.
Puis je change d’établissement. Obtiens un poste fixe (énorme chance, car dans ma discipline être titulaire sur zone de remplacement [TZR], c’est la grosse galère… On est sur deux voire trois collèges différents). Je négocie mon emploi du temps pour avoir un week-end de 3 jours pour rentrer le voir.
Je suis prête à tout : « Donnez moi à faire tout ce que vous voulez, tant que j’ai mon lundi ou mon vendredi, j’accepte ! ». Je me retrouve prof principal (je ne l’avais jamais été mais je me dis qu’après tout, j’apprendrai !) et avec 22 classes.
Si on fait le calcul, je travaille en moyenne 6 à 7 heures par jour, et 3 ou 4h le mercredi matin. Et je ne vous parle pas des heures supplémentaires… Car faites un calcul : chaque voyage en TGV me coûte minimum 150 euros, et 15 euros de RER et métro.
Par mois, j’atteignais une moyenne de 650 euros de frais juste pour rentrer chez moi. Comparez au salaire d’un jeune prof, et il m’a vite fallu faire un choix : « Oui, j’accepte les heures supplémentaires ! ». En plus, au vu de ma discipline, je n’avais presque pas le choix, car trouver quelqu’un pour compléter mon service relève du parcours du combattant dans mon académie.
Dès le départ, la question du Pacs a été envisagée pour un rapprochement de conjoint, mais mon côté romantique m’a interdit de me pacser si ce n’était pas par amour sincère. Nous nous sommes pacsés pour ma troisième rentrée scolaire.
A faire ces allers-retours, je ne me suis pas véritablement intégrée dans la vie sociale du collège et j’ai mis une bonne année pour commencer à sympathiser plus intimement avec mes collègues. On ne m’invitait pas aux soirées ou aux repas car j’étais toujours entre deux trains.
Pour pouvoir passer des week-ends et les vacances avec mon amoureux déchargée de tout travail, j’ai mis en place une stratégie, un planning réglé comme du papier à musique : chaque soir, je travaillais trois ou quatre heures supplémentaires.
Nouveaux cours, tâches administratives, corrections, bulletins, mise en place de l’épreuve d’Histoire des arts… Et chaque mercredi, je partais pour des après-midi de six heures de travail en moyenne. Il était plus souvent l’heure de me coucher que de manger quand je levais le nez de mon écran d’ordinateur.
J’ai tenu trois ans à ce rythme-là. L’été qui a suivi, je me suis effondrée… J’ai dormi pendant deux mois. Le couperet est tombé : dépression. Je pensais que le temps avançant, la date de retour dans mon académie approcherait ; mais d’années en années, le barème évolue et s’éloigne un peu plus."
Extrait de ce témoignage où beaucoup se reconnaîtront :
"A 22 ans, j’ai eu le Capes. J’ai toujours voulu enseigner les arts plastiques, ma passion. Mon choix : le collège. Aucune envie de passer l’agrégation, de travailler en lycée ou en fac, moi, ce que je veux, ce sont les collégiens qui débarquent tout vierge de connaissances en classe de 6e.
Pour ce travail, j’ai tout accepté. Etre classée première de mon académie et être envoyée à une centaine de kilomètres de chez moi pendant mon année de stage, laissant des redoublants, des anciens vacataires ou des mamans me griller le poste tant convoité à côté de chez moi.
Etre envoyée à 600 km de mon académie d’origine pour ma première mutation. Accepter d’avoir entre 19 et 24 classes différentes selon les années. Mais une chose a été inacceptable et j’en veux profondément à l’Education nationale pour ça : j’ai du laisser mon amoureux sans savoir quand je pourrai revenir vivre avec lui.
On s’est rencontrés pendant mon année de stage. J’ai lutté pour que notre histoire ne démarre pas, sachant que dans les mois suivants je serai envoyée très loin… Je me revois lui dire : « Si ça ne marche pas à cause de la distance, soyons intelligents, ne nous faisons pas souffrir et arrêtons avant que cela ne devienne trop dur… ».
Dix heures de transport par week-end
Fataliste peut-être, mais j’étais encore bien loin d’imaginer la réalité… Je pars donc en septembre enseigner très loin. Je laisse tout derrière moi, mes parents, mes frères, tous mes amis et surtout mon amoureux.
Au début, j’avais la foi. Hop ! Pas cours le vendredi après-midi ? Allez, zou ! Un coup de TGV et près de cinq heures après, je suis avec lui pour le week-end. Dix heures de transport par week-end pour une quarantaine d’heures avec lui.
Puis je change d’établissement. Obtiens un poste fixe (énorme chance, car dans ma discipline être titulaire sur zone de remplacement [TZR], c’est la grosse galère… On est sur deux voire trois collèges différents). Je négocie mon emploi du temps pour avoir un week-end de 3 jours pour rentrer le voir.
Je suis prête à tout : « Donnez moi à faire tout ce que vous voulez, tant que j’ai mon lundi ou mon vendredi, j’accepte ! ». Je me retrouve prof principal (je ne l’avais jamais été mais je me dis qu’après tout, j’apprendrai !) et avec 22 classes.
Si on fait le calcul, je travaille en moyenne 6 à 7 heures par jour, et 3 ou 4h le mercredi matin. Et je ne vous parle pas des heures supplémentaires… Car faites un calcul : chaque voyage en TGV me coûte minimum 150 euros, et 15 euros de RER et métro.
Par mois, j’atteignais une moyenne de 650 euros de frais juste pour rentrer chez moi. Comparez au salaire d’un jeune prof, et il m’a vite fallu faire un choix : « Oui, j’accepte les heures supplémentaires ! ». En plus, au vu de ma discipline, je n’avais presque pas le choix, car trouver quelqu’un pour compléter mon service relève du parcours du combattant dans mon académie.
Dès le départ, la question du Pacs a été envisagée pour un rapprochement de conjoint, mais mon côté romantique m’a interdit de me pacser si ce n’était pas par amour sincère. Nous nous sommes pacsés pour ma troisième rentrée scolaire.
A faire ces allers-retours, je ne me suis pas véritablement intégrée dans la vie sociale du collège et j’ai mis une bonne année pour commencer à sympathiser plus intimement avec mes collègues. On ne m’invitait pas aux soirées ou aux repas car j’étais toujours entre deux trains.
Pour pouvoir passer des week-ends et les vacances avec mon amoureux déchargée de tout travail, j’ai mis en place une stratégie, un planning réglé comme du papier à musique : chaque soir, je travaillais trois ou quatre heures supplémentaires.
Nouveaux cours, tâches administratives, corrections, bulletins, mise en place de l’épreuve d’Histoire des arts… Et chaque mercredi, je partais pour des après-midi de six heures de travail en moyenne. Il était plus souvent l’heure de me coucher que de manger quand je levais le nez de mon écran d’ordinateur.
J’ai tenu trois ans à ce rythme-là. L’été qui a suivi, je me suis effondrée… J’ai dormi pendant deux mois. Le couperet est tombé : dépression. Je pensais que le temps avançant, la date de retour dans mon académie approcherait ; mais d’années en années, le barème évolue et s’éloigne un peu plus."
- roxanneOracle
Oui..et ? c'est toujours la même histoire, c'est très triste, mais c'est comme ça;, entrer dans l'éducation NATIONALE c'est risquer la séparation , on le sait.Souhaitons que cette jeune femme soit mutée rapidement.
- LefterisEsprit sacré
Toute la fonction publique est ainsi , et dans certains métiers, le temps "d'exil" est encore plus long...roxanne a écrit:Oui..et ? c'est toujours la même histoire, c'est très triste, mais c'est comme ça;, entrer dans l'éducation NATIONALE c'est risquer la séparation , on le sait.Souhaitons que cette jeune femme soit mutée rapidement.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- manchotte50Niveau 10
et vous n'allez pas me dire que vous trouver ça normal et juste ? bien sûr oui c'est comme ça, c'est toujours la même histoire certes mais ce n'est quand même pas normal !!! Comment peut-on venir nous parler d'un manque de vocation des jeunes à devenir prof quand on voit dans quelles conditions (à quel prix) il faut le faire ? si personne ne dit rien c'est que c'est normal ? et bien je suis désolée mais je suis dans la même situation et je trouve ça tout sauf juste et normal ! j'ignorais que l'Education Nationale était un tel sacerdoce, oui au mariage des prêtres et oui à la vie de famille des profs !!!
- CathEnchanteur
Enfin, elle a 22 ans, on ne peut pas vraiment parler de "vie de famille"...
C'est juste un petit ami qu'elle a rencontré pendant son stage.
A noter qu'on considère que c'est forcément elle qui doit se rapprocher, pas lui.
C'est juste un petit ami qu'elle a rencontré pendant son stage.
A noter qu'on considère que c'est forcément elle qui doit se rapprocher, pas lui.
- manchotte50Niveau 10
la vie de couple est un début de vie de famille...(ok je chipote) Je ne ferais pas un enfant temps que je ne pourrais pas avoir un poste près de mon conjoint qui ne peut pas me suivre puisqu'il élève des animaux...
- thrasybuleDevin
Et bien sûr les célibataires qui ne font pas le choix d'avoir des modèles réduits, on s'en tape et ils sont encore la cinquième roue du carosse.
- manchotte50Niveau 10
absolument pas et c'est bien la preuve que tout ce système est absurde, on joue avec les profs comme avec des pions au jeu de l'oie !
- LefterisEsprit sacré
Ce n'est pas un jugement moral sur le juste et l'injuste, ni une approbation, c'est le simple constat, qu'il ne s'agit pas d'une spécificité liée à l'EN. Les autres fonctionnaires d'Etat sont logés à la même enseigne (postiers, policiers, fonctionnaires du trésor qui n'exer cetn pas plus un sacerdoce), ils sont nommés là où se trouvent les besoins. Puis ils attendent leur tour pour être mutés, ce qui est parfois très long, voire n'arrive jamais, parce que le corps est réduit avec peu de mouvements, soit parce leur administration n'a quasiment aucune représentation hors de certaines grandes villes (justice, police, trésor ) , voire de la la région parisienne, soit parce que les services ferment pour des raisons de restructuration (les douanes par exemple) .manchotte50 a écrit:et vous n'allez pas me dire que vous trouver ça normal et juste ? bien sûr oui c'est comme ça, c'est toujours la même histoire certes mais ce n'est quand même pas normal !!! Comment peut-on venir nous parler d'un manque de vocation des jeunes à devenir prof quand on voit dans quelles conditions (à quel prix) il faut le faire ? si personne ne dit rien c'est que c'est normal ? et bien je suis désolée mais je suis dans la même situation et je trouve ça tout sauf juste et normal ! j'ignorais que l'Education Nationale était un tel sacerdoce, oui au mariage des prêtres et oui à la vie de famille des profs !!!
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- manchotte50Niveau 10
oui mais pourquoi expédier les fonctionnaires loin de chez eux quand des postes sont disponibles (et utiles) près de chez eux ?
- PatissotDoyen
Pour assurer une couverture égale de l'ensemble du territoire ?
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« Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d'un palais trop vaste, qu'un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. »
- LefterisEsprit sacré
C'est très simple : ceux qui sont près de chez eux ont généralement attendu longtemps pour être mutés, quand ils partent en retraite, le poste est vacant, et on prend les postulants dans l'ordre, et ainsi de suite. On n'est parfois jamais muté... Ca m'est arrivé, je me suis retrouvé à Paris, et quand je suis devenu enseignant j'ai été reclassé d'office ... sur Paris ! Et heureusement, car à force de na pas partir, on finit par s'installer et se faire une raison. Mais pendant des années j'ai vécu quasiment en camping, croyant naïvement partir à chaque prochain mouvement.manchotte50 a écrit:oui mais pourquoi expédier les fonctionnaires loin de chez eux quand des postes sont disponibles (et utiles) près de chez eux ?
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- AkyNiveau 9
Ce genre de témoignage me confirme que j'ai fait le bon choix: admise au CRPE et au CAPES j'ai choisi le premier. Les deux me branchaient pour des raisons différentes mais n'étant pas joueuse, j'ai préféré la solution qui me garantissait de rester près des miens.
C'est con comme critère pour trancher, je sais... :|
C'est con comme critère pour trancher, je sais... :|
- LefterisEsprit sacré
Pas plus khon qu'autre chose, et tu n'es pas la seule, rassure-toi ...Aky a écrit:Ce genre de témoignage me confirme que j'ai fait le bon choix: admise au CRPE et au CAPES j'ai choisi le premier. Les deux me branchaient pour des raisons différentes mais n'étant pas joueuse, j'ai préféré la solution qui me garantissait de rester près des miens.
C'est con comme critère pour trancher, je sais... :|
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- axolotlNiveau 6
Encore un argument qui peut justifier la baisse du nombre de candidats, cependant les règles "du jeu" sont établies et connues, et font partie des inconvénients (de plus en plus importants) du métier. Je préfère cela (avec connaissance du barème, règles) qu'un système plus opaque. Sinon il reste le privé ...
HS. Aky j'aime beaucoup ton avatar (vivement la S3 )
HS. Aky j'aime beaucoup ton avatar (vivement la S3 )
- PseudoDemi-dieu
Tiens, c'est vrai ça, pourquoi c'est elle qui se tape systématiquement le trajet ? Et toute les semaines, en plus.
L'histoire est bien triste mais en fait, le titre parle de "choisir" mais cette demoiselle, en fait, n'a pas choisi, elle a voulu mener tout de front (ce qu'on comprend, hein) et à sa seule charge. Et l'amoureux alors ? Il sacrifie quoi ? Apparemment il ne participe même pas aux frais.
Quand j'étais séparée de mes ex, je n'aurais pas envisagé de me crever la paillasse de la sorte tous les week-end.
Mais, il est bien clair que la gestion des humains, à l'EN, c'est une vraie catastrophe.
L'histoire est bien triste mais en fait, le titre parle de "choisir" mais cette demoiselle, en fait, n'a pas choisi, elle a voulu mener tout de front (ce qu'on comprend, hein) et à sa seule charge. Et l'amoureux alors ? Il sacrifie quoi ? Apparemment il ne participe même pas aux frais.
Quand j'étais séparée de mes ex, je n'aurais pas envisagé de me crever la paillasse de la sorte tous les week-end.
Mais, il est bien clair que la gestion des humains, à l'EN, c'est une vraie catastrophe.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- yogiSage
Ce qui me frappe plus que tout dans ce témoignage c'est le mot DEPRESSION. Toujours la crainte,pour ma part, que les périodes de burn-out finissent justement en dépression.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- ElaïnaDevin
Pseudo a écrit:Tiens, c'est vrai ça, pourquoi c'est elle qui se tape systématiquement le trajet ? Et toute les semaines, en plus.
L'histoire est bien triste mais en fait, le titre parle de "choisir" mais cette demoiselle, en fait, n'a pas choisi, elle a voulu mener tout de front (ce qu'on comprend, hein) et à sa seule charge. Et l'amoureux alors ? Il sacrifie quoi ? Apparemment il ne participe même pas aux frais.
Quand j'étais séparée de mes ex, je n'aurais pas envisagé de me crever la paillasse de la sorte tous les week-end.
C'est vrai ça, et son mec alors ? Bon, il n'a peut-être pas trop de sous, ok. Admettons. Mais effectivement c'est curieux. Du temps que j'étais élève-fonctionnaire-stagiaire, pendant plusieurs années, on a fait des A/R avec mon futur mari, on arrivait à partager assez bien. Ensuite c'est lui qui est venu s'installer près de moi.
Une autre amie, dont le mari habitait aussi très loin quand elle l'a rencontré, faisait elle aussi beaucoup d'A/R mais son chéri participait aussi à la moitié des trajets, ça me paraît normal.
Quand à l'argument "j'ai pas voulu me pacser tout de suite par romantisme"... ah, c'est vrai, le pacs c'est tellement romantique que...
Elle pouvait aussi faire comme tout le monde : se pacser rapidos. Elle aurait gagné de précieuses années...
- PseudoDemi-dieu
Mais le burn out est une forme de dépression non ?
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- yogiSage
Pseudo a écrit:Mais le burn out est une forme de dépression non ?
Burn-out= directement lié au travail
- lene75Prophète
manchotte50 a écrit:la vie de couple est un début de vie de famille...(ok je chipote) Je ne ferais pas un enfant temps que je ne pourrais pas avoir un poste près de mon conjoint qui ne peut pas me suivre puisqu'il élève des animaux...
Sans vouloir te décourager, suivant ta matière, il se peut fort que tu n'aies pas de poste près de chez toi avant d'avoir un enfant... L'EN aime nous faire jouer à la roulette russe.
Aky a écrit:Ce genre de témoignage me confirme que j'ai fait le bon choix: admise au CRPE et au CAPES j'ai choisi le premier. Les deux me branchaient pour des raisons différentes mais n'étant pas joueuse, j'ai préféré la solution qui me garantissait de rester près des miens.
C'est con comme critère pour trancher, je sais... :|
C'est pas con du tout comme critère, c'est même très sensé. J'ai longuement hésité à passer le Cafep plutôt que le Capes pour cette unique raison et les deux stagiaires du privé qui étaient avec moi à l'IUFM avaient fait le choix du privé pour cette unique raison aussi.
Ces histoires d'affectations et de mutations extrêmement difficiles me semblent être un réel problème, aggravé par le recrutement à bac+5, qui augmente la proportion des gens qui ont déjà commencé leur vie de couple ou de famille. Plus le niveau de recrutement est élevé, plus les salariés auront tendance à être exigeants. Le salaire y fait aussi : on ne peut pas faire vivre une famille sur ce seul salaire et quand le salaire du conjoint est plus élevé, en toute logique, le boulot du conjoint passera avant celui du prof, raison pour laquelle c'est bien souvent le prof qui veut suivre son conjoint et non l'inverse.
Après quelle solution ? Un recrutement académique comme pour les PE ? Ça peut poser problème si certaines régions sont boudées. Qu'en pensent les PE ?
Dans le cas précis qui est décrit, il y a une légère incohérence dans le fait que la fille avoue avoir refusé de se pacser parce qu'elle n'était pas sûre de sa relation : dans ce cas-là on ne peut effectivement pas vraiment parler de vie de couple, en revanche je ne suis pas du tout d'accord sur le fait qu'on ne peut avoir qu'un namoureux et pas déjà une vraie vie de couple à 22 ans. Son témoignage soulève un problème plus général. À cet âge-là, bien qu'encore étudiante, j'étais déjà mariée avec le père de mes enfants avec qui je vivais depuis plusieurs années et nous n'attendions plus qu'une seule et unique chose pour faire nos enfants : avoir une situation stable (et encore, quand je dis "nous", je devrais dire mon mari, qui m'a dissuadée d'abandonner mes études interminables pour lancer les enfants).
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- PseudoDemi-dieu
daphne5 a écrit:Pseudo a écrit:Mais le burn out est une forme de dépression non ?
Burn-out= directement lié au travail
Oui, mais n'est-ce pas une forme de dépression malgré son origine particulière ?
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- yogiSage
Pseudo a écrit:daphne5 a écrit:Pseudo a écrit:Mais le burn out est une forme de dépression non ?
Burn-out= directement lié au travail
Oui, mais n'est-ce pas une forme de dépression malgré son origine particulière ?
J'ai l'impression qu'une dépression dure plus longtemps, car burn-out pour moi c'est une à 2 fois /an et c'est l'histoire de quelques semaines- une dépression peut durer des mois voire des années.
- lalilalaEmpereur
manchotte50 a écrit:oui mais pourquoi expédier les fonctionnaires loin de chez eux quand des postes sont disponibles (et utiles) près de chez eux ?
Ca c'est un truc que je ne comprends pas non plus...
Je viens d'avoir ma mutation (bon après, rien ne dit qu'on pourra vivre ensemble l'année prochaine, mais au moins, au pire, on se verra les week ends) mais ces dernières années (première année de stage et ces deux années en tant que titulaire) ont été très difficiles pour moi. Je ne suis absolument pas dépendante de mon copain, je suis plutôt une solitaire, mais là, 0 vie de couple et 0 projet à 30 et 34 ans + des difficultés financières liées aux doubles loyers/taxes/factures, ça fait mal au cul. Quand en plus ça se passe mal au boulot, ben on finit par péter un câble. Ce que j'ai fait en décembre. Je n'avais plus qu'un boulot qui me bouffait complètement dans la vie. On a fait le choix de se voir aux vacances seulement en gros : mon copain a des horaires de malade la semaine et pas un centime pour monter me voir et moi, j'économise pour tout ce qui va nous tomber dessus à la fin de l'année et j'en ai marre de chialer sur le chemin du retour (et puis 12h de voiture dans le week end, bof). Je suis soulagée de me barrer d'ici l'année prochaine...qu'est-ce que ça a été long et déprimant!
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Nuestra vida es un círculo dantesco.
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- CathEnchanteur
lene75 a écrit: en revanche je ne suis pas du tout d'accord sur le fait qu'on ne peut avoir qu'un namoureux et pas déjà une vraie vie de couple à 22 ans. Son témoignage soulève un problème plus général. À cet âge-là, bien qu'encore étudiante, j'étais déjà mariée avec le père de mes enfants avec qui je vivais depuis plusieurs années et nous n'attendions plus qu'une seule et unique chose pour faire nos enfants : avoir une situation stable (et encore, quand je dis "nous", je devrais dire mon mari, qui m'a dissuadée d'abandonner mes études interminables pour lancer les enfants).
Lene75, ton cas est quand même rare: être en couple depuis plusieurs années à 22 ans et déjà mariée, ça doit relever de l'exceptionnel...D'ailleurs dans le témoignage, la collègue vient seulement de rencontrer son petit ami.
Rien à voir non plus avec le cas de lalilala...
Mais dans tous les cas, le petit ami peut aussi se bouger...
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