- manchotte50Niveau 10
lene 75 : + 1000
tout à fait d'accord avec toi !!!!
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- lalilalaEmpereur
C'est clair...
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Nuestra vida es un círculo dantesco.
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- roxanneOracle
Je ne parlais pas de l'impossibilmité d'être séparés mais une année de séparation rapporte quand même pas mal de points et un rc permet d'espérer un retour dans sa région .Après évidemment, ça dépend de l'académie, de la matière..
- lalilalaEmpereur
Une année de séparation, c'est 50 points...soit pas grand chose dans certaines matières. Je connais un documentaliste (qui était stagiaire avec moi en 2009/2010 et qui est donc titulaire depuis 3ans) et qui vient encore de louper l'académie où se trouve sa copine, avec trois années de séparation...Bon ça passera sûrement l'année prochaine (enfin j'espère pour lui), mais 3 ans (enfin 4ans donc) pour un couple, ce n'est pas rien.
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- LefterisEsprit sacré
Il est vrai qu'on est parfois mal renseigné, mais ça, tu ne peux pas l'opposer à l'administration. Laquelle devrait quand même fluidifier les choses au maximum. Mais il est certain que la documentation, avec son faible effectif, aura toujours moins de mobilité que d'autres spécialités. (Nous sommes un peu à la même enseigne en LC)manchotte50 a écrit:quand vous dites qu'on connaît le risque de s'engager dans l'Education Nationale, je ne suis pas tout à fait d'accord...Je sais parfaitement que c'est de ma faute mais personnellement je n'en avais pas idée ! Dans ma famille il n'y a que des agriculteurs et des ouvriers et dans la région pas vraiment de boulot et le droit à aucune aide pour en trouver quand on a des diplômes alors j'ai certes trouvé un emploi qui me plaît vraiment énormément mais je ne me sens pas prête à faire le sacrifice de mon couple...Ca va faire 7 ans que nous sommes ensemble, lui ne peut pas être mobile et financièrement nous sommes très serrés. Si j'avais connu les conditions dans la documentation je serais sûrement restée contractuelle mais vu le nombre de postes vacants dans le coin je pensais vraiment pouvoir y obtenir un poste !
Oui, mais tu es de la région parisienne apparemment. Il faut voir que 85% des nouveaux fonctionnaires sont provinciaux, et là c'est bien plus long, sans compter que beaucoup de concours sont "déconcentrés" pour bloquer le plus longtemps possible les personnels dans les régions déficitaires. Et il ya des départements avec pratiquement pas de police, parce que ce sont de trop petites villes, et que la zone est par conséquent couverte par la gendarmerie. Et encore , il s'agit des gardiens de la paix apparemment, tout le monde est intercheangable, et ils sont nombreux, ce qui facilite le mouvement. A niveau égal aux enseignants, officier, c'est déjà une autre paire de manches...lene75 a écrit:Moon, dans la police, on choisit son affectation en fonction de son classement de sortie d'école, donc déjà, à la base, on n'est pas envoyé n'importe où comme à l'EN : on choisit son poste (et pas seulement sa région). Simplement les mieux classés choisissent les 1ers et les autres prennent ce qui reste. Ça se passe comme ça pour pas mal d'autres fonctionnaires. Un peu comme dans le privé, en somme : les meilleurs CV ont l'embarras du choix tandis que d'autres sont obligés de prendre ce qui reste. C'est un des reproches qui est fait à l'EN dans le message initial : la fille précise qu'elle était très bien classée et que ça ne lui a rien apporté en termes d'affectation (du point de vue de l'EN, ça peut se comprendre, mais c'est une donnée qui pèse dans la balance pour décider de faire ou non ce job et qui doit faire fuir pas mal de bons éléments).
lene75 a écrit:
Raison pour laquelle les étudiants font maintenant dans leur immense majorité le choix... de ne pas devenir prof. On peut toujours dire qu'on sait quand on s'engage, qu'il y a certes des inconvénients mais qu'ils sont compensés par des avantages, il n'en reste pas moins que les gens votent avec les pieds : ce métier a tellement d'avantages qu'on ne parvient plus à recruter.
Alors, ce n'est pas seulement à cause des mutations, bien sûr, ce n'est pas non plus seulement à cause du salaire, ni seulement à cause de l'allongement des études, ni seulement à cause des conditions d'entrée dans le métier, ce n'est pas non plus seulement à cause des conditions de travail, ni seulement à cause des attaques permanentes, ni seulement à cause de l'alourdissement de la charge de travail, ni seulement à cause des réformes qui s'empilent, ni seulement à cause de, etc., mais tout ça mis bout à bout, ça fait que ce métier n'est plus attractif et que les gens fuient.
Voilà le vrai problème : le rapport avantages/inconvénients n'est pas équilibré. Si les traitements ne sont pas relevés, on trouvera du monde à condition de baisser le niveau. Sinon, eux qui peuvent se payer 5,6 ans d'études au moins choisiront autre chose Ou alors, on peut garder des gens de niveau élevé en n'aggravant pas chaque jour les conditions de travail, ni au contraire en facilitant le métier, la qualité de vie l'emportant sur le niveau de vie.
En ce moment , toutes les conditions sont réunies pour faire fuir : études longues + concours, aucun espoir d'amélioration financière, conditions de travail et parfois de "management" , menaces sur les statuts, contenus disciplinaires , vacances, éloignement fréquent...
Il faut améliorer, et considérablement, au moins un de ces points pour rétablir l'équilibre qui fera choisir l'enseignement.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- WonderWomanBon génie
Ben pas beaucoup pour un an ... et au bout de 3 ans le compteur reste bloqué ...roxanne a écrit:Je ne parlais pas de l'impossibilmité d'être séparés mais une année de séparation rapporte quand même pas mal de points et un rc permet d'espérer un retour dans sa région .Après évidemment, ça dépend de l'académie, de la matière..
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- caroletteNeoprof expérimenté
Pseudo a écrit:daphne5 a écrit:Pseudo a écrit:Mais le burn out est une forme de dépression non ?
Burn-out= directement lié au travail
Oui, mais n'est-ce pas une forme de dépression malgré son origine particulière ?
Je dirais que oui : dans les cas que je connais, ce burn-out au travail est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Travail, vie de famille, vie sociale, estime de soi, tout est imbriqué ; on ne peut pas séparer chaque domaine de manière imperméable.
- yogiSage
carolette a écrit:Pseudo a écrit:daphne5 a écrit:Pseudo a écrit:Mais le burn out est une forme de dépression non ?
Burn-out= directement lié au travail
Oui, mais n'est-ce pas une forme de dépression malgré son origine particulière ?
Je dirais que oui : dans les cas que je connais, ce burn-out au travail est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Travail, vie de famille, vie sociale, estime de soi, tout est imbriqué ; on ne peut pas séparer chaque domaine de manière imperméable.
Regardez bien les définitions sur le net, c'est par et à cause du travail que ce terme est utilisé, c'est précis, il peut y avoir un impact ensuite sur le reste de la vie perso mais c'est d'abord un malaise lié à des professions dites aidantes telles que prof ou infirmier (sentiment d'incapacité d'action, de ne faire jamais assez, de pas être valorisé, de se sentir coupable de ne pas pouvoir faire des tâches infaisables etc.)
- NitaEmpereur
Je me demande aussi pourquoi le mec n'a pas été foutu de mettre ses fesses dans un train (et l'argument financier, c'est du pipeau : elle pouvait payer son billet, si lui n'avait pas assez d'argent, cela aurait réparti la fatigue, au moins).
J'ai un peu de mal (Manchotte, n'y vois pas une attaque contre toi) avec le "j'le savais pas..." Quand on choisit une profession, on devrait se renseigner.
Mon frère est devenu fonctionnaire après une loooooongue carrière dans le privé, il bosse dans une case de monopoly, il a bougé tous les 4 ans, environ. Quand sa femme a pu bouger, elle l'a suivi (elle travaille dans le secteur privé), le reste du temps, ils ont été séparés x années pendant la semaine.
Je suis prof, j'ai vécu avec un prof, on a toujours été (parfois par choix) séparés d'au moins 110 km. Je le savais, on a choisi, j'ai assumé.
Quand il est passé dans le supérieur, j'ai eu énormément de mal à le rejoindre. Ça m'a pris 4 ans, cette fois 950 km, pas question de se voir si souvent (surtout avec le "facteur colloque"). Après 15 ans d'ancienneté, je me suis retrouvé TZR, comme au début de ma carrière. Ça, je ne l'avais pas envisagé : le mouvement, autrefois était plus simple : tu demandais le collège des bisounours à Plage-sous-soleil, tu l'avais, tu partais, tu ne l'avais pas, tu restais tranquilou chez toi. Pour être sûre d'avoir le département que je voulais (qui n'était pas le plus demandé), j'ai mis TZR... en dernier voeu. "T'es une angoissée, toi, c'est pas dieu possible !", izont dit, mon mec, mes potes, ma famille.
Oui.
Et j'ai bien fait, je suis TZR depuis 7 ans. J'aurais fait plus de la moitié de ma carrière sur des postes précaires.
Entre temps, nous nous sommes séparés, les 4 dernières années ont eu raison de "nous " (mais pas l'E.N., hein, la vie, toussa, toussa).
Alors, il faut savoir à quoi on s'engage : un prof, un flic, un postier, ça bouge. Parfois, il faut aller où est le boulot. C'est ainsi. Dans ma famille, on l'a toujours fait (on a dû déménager 5 fois entre le moment où je suis née et mon douzième anniversaire - avec une installation en Amérique Latine. Quand j'étais gamine, le père de ma meilleure amie, ingénieur chez Rhône-Poulenc (Rhodia) changeait d'usine tous les quatre ans. Bon, il avait in logement de fonction, et l'usine payait le déménagement, o tempora, o mores...)
A côté de cela, jusqu'à présent, parce que ça aussi, ça change, on avait un boulot dont on était sûr.
J'ai un peu de mal (Manchotte, n'y vois pas une attaque contre toi) avec le "j'le savais pas..." Quand on choisit une profession, on devrait se renseigner.
Mon frère est devenu fonctionnaire après une loooooongue carrière dans le privé, il bosse dans une case de monopoly, il a bougé tous les 4 ans, environ. Quand sa femme a pu bouger, elle l'a suivi (elle travaille dans le secteur privé), le reste du temps, ils ont été séparés x années pendant la semaine.
Je suis prof, j'ai vécu avec un prof, on a toujours été (parfois par choix) séparés d'au moins 110 km. Je le savais, on a choisi, j'ai assumé.
Quand il est passé dans le supérieur, j'ai eu énormément de mal à le rejoindre. Ça m'a pris 4 ans, cette fois 950 km, pas question de se voir si souvent (surtout avec le "facteur colloque"). Après 15 ans d'ancienneté, je me suis retrouvé TZR, comme au début de ma carrière. Ça, je ne l'avais pas envisagé : le mouvement, autrefois était plus simple : tu demandais le collège des bisounours à Plage-sous-soleil, tu l'avais, tu partais, tu ne l'avais pas, tu restais tranquilou chez toi. Pour être sûre d'avoir le département que je voulais (qui n'était pas le plus demandé), j'ai mis TZR... en dernier voeu. "T'es une angoissée, toi, c'est pas dieu possible !", izont dit, mon mec, mes potes, ma famille.
Oui.
Et j'ai bien fait, je suis TZR depuis 7 ans. J'aurais fait plus de la moitié de ma carrière sur des postes précaires.
Entre temps, nous nous sommes séparés, les 4 dernières années ont eu raison de "nous " (mais pas l'E.N., hein, la vie, toussa, toussa).
Alors, il faut savoir à quoi on s'engage : un prof, un flic, un postier, ça bouge. Parfois, il faut aller où est le boulot. C'est ainsi. Dans ma famille, on l'a toujours fait (on a dû déménager 5 fois entre le moment où je suis née et mon douzième anniversaire - avec une installation en Amérique Latine. Quand j'étais gamine, le père de ma meilleure amie, ingénieur chez Rhône-Poulenc (Rhodia) changeait d'usine tous les quatre ans. Bon, il avait in logement de fonction, et l'usine payait le déménagement, o tempora, o mores...)
A côté de cela, jusqu'à présent, parce que ça aussi, ça change, on avait un boulot dont on était sûr.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- NestyaEsprit sacré
C'est vrai que le mouvement en 2 temps, inter puis intra, cause plus de problèmes qu'il n'en résoud. Est-ce vraiment impossible de revenir à un mouvement national? Je n'ai pas l'impression que les syndicats se soucient de cette revendication, si?Nita a écrit: le mouvement, autrefois était plus simple : tu demandais le collège des bisounours à Plage-sous-soleil, tu l'avais, tu partais, tu ne l'avais pas, tu restais tranquilou chez toi.
- caroletteNeoprof expérimenté
daphne5 a écrit:carolette a écrit:Pseudo a écrit:daphne5 a écrit:Pseudo a écrit:Mais le burn out est une forme de dépression non ?
Burn-out= directement lié au travail
Oui, mais n'est-ce pas une forme de dépression malgré son origine particulière ?
Je dirais que oui : dans les cas que je connais, ce burn-out au travail est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Travail, vie de famille, vie sociale, estime de soi, tout est imbriqué ; on ne peut pas séparer chaque domaine de manière imperméable.
Regardez bien les définitions sur le net, c'est par et à cause du travail que ce terme est utilisé, c'est précis, il peut y avoir un impact ensuite sur le reste de la vie perso mais c'est d'abord un malaise lié à des professions dites aidantes telles que prof ou infirmier (sentiment d'incapacité d'action, de ne faire jamais assez, de pas être valorisé, de se sentir coupable de ne pas pouvoir faire des tâches infaisables etc.)
Je ne remets pas en cause le burn-out et ses causes liées aux conditions de travail.
Dans l'article ici (http://www.jobat.be/fr/articles/tout-droit-vers-le-burn-out/) le processus est bien expliqué. Et notre métier est très exposé, c'est certain, et tout le monde peut être concerné un jour où l'autre. Je pense néanmoins que selon son état psychique, son vécu, son besoin de reconnaissance ou d'accomplissement, certains sont peut-être plus disposés que d'autres à subir cet état "hors service", puisque l'on parle aussi de perfectionnisme, d'incapacité à savoir dire "non" ou à déléguer, d'idéalisation, etc... Ces caractéristiques se retrouvent sans doute aussi dans la vie personnelle, et pas que dans le côté professionnel (http://www.burnout-epuisement.com/guide-facile/raisons-et-actions).
- lene75Prophète
Nestya a écrit:C'est vrai que le mouvement en 2 temps, inter puis intra, cause plus de problèmes qu'il n'en résoud. Est-ce vraiment impossible de revenir à un mouvement national? Je n'ai pas l'impression que les syndicats se soucient de cette revendication, si?
Si, il me semble qu'ils le demandent régulièrement. Le mien, en tout cas.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Marie LaetitiaBon génie
lene75 a écrit:lalilala a écrit:Quand tu es dans le privé, tu peux au moins cibler un secteur si tu es avec quelqu'un qui a déjà une situation et qui ne peut pas bouger. Ma soeur (qui bossait dans la communication) n'a jamais quitté notre région. Son conjoint (comptable) non plus. Et des cas comme ça, j'en connais plein.
+1
Et quand l'un veut bouger, l'autre peut changer de boîte pour le suivre. C'est ce que font tous nos amis : ils bougent toujours en couple avec au pire quelques mois de décalage.
À l'EN, notre unique employeur, on est à la fois enchaîné à un poste qu'on n'a pas choisi et toujours menacé de le perdre et d'être envoyé n'importe où.
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:shock:
:lol: :lol: :lol: ah la bonne blague... L'expériences des uns...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- yogiSage
carolette a écrit:daphne5 a écrit:carolette a écrit:Pseudo a écrit:daphne5 a écrit:
Burn-out= directement lié au travail
Oui, mais n'est-ce pas une forme de dépression malgré son origine particulière ?
Je dirais que oui : dans les cas que je connais, ce burn-out au travail est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Travail, vie de famille, vie sociale, estime de soi, tout est imbriqué ; on ne peut pas séparer chaque domaine de manière imperméable.
Regardez bien les définitions sur le net, c'est par et à cause du travail que ce terme est utilisé, c'est précis, il peut y avoir un impact ensuite sur le reste de la vie perso mais c'est d'abord un malaise lié à des professions dites aidantes telles que prof ou infirmier (sentiment d'incapacité d'action, de ne faire jamais assez, de pas être valorisé, de se sentir coupable de ne pas pouvoir faire des tâches infaisables etc.)
Je ne remets pas en cause le burn-out et ses causes liées aux conditions de travail.
Dans l'article ici (http://www.jobat.be/fr/articles/tout-droit-vers-le-burn-out/) le processus est bien expliqué. Et notre métier est très exposé, c'est certain, et tout le monde peut être concerné un jour où l'autre. Je pense néanmoins que selon son état psychique, son vécu, son besoin de reconnaissance ou d'accomplissement, certains sont peut-être plus disposés que d'autres à subir cet état "hors service", puisque l'on parle aussi de perfectionnisme, d'incapacité à savoir dire "non" ou à déléguer, d'idéalisation, etc... Ces caractéristiques se retrouvent sans doute aussi dans la vie personnelle, et pas que dans le côté professionnel (http://www.burnout-epuisement.com/guide-facile/raisons-et-actions).
J'ai l'impression que ceux qui ont choisi ce métier par pure passion et convictions sont davantage exposés alors que ceux qui sont arrivés là "par hasard" n'ont en effet pas d'attente ou d'idéal, ce qui est peut-être moins pesant dans leur boulot au quotidien.
- caroletteNeoprof expérimenté
daphne5 a écrit:
J'ai l'impression que ceux qui ont choisi ce métier par pure passion et convictions sont davantage exposés alors que ceux qui sont arrivés là "par hasard" n'ont en effet pas d'attente ou d'idéal, ce qui est peut-être moins pesant dans leur boulot au quotidien.
J'ai tendance à le croire aussi, parce que je le constate régulièrement.
Et pour ma part, que ce métier soit une seconde carrière est salvateur ; je me serais noyée sous les préparations/corrections/travaux de groupes/constructivisme.etc... prônés à l'IUFM. Déjà mariée et maman, sans formation, et avec beaucoup de route à faire, j'ai dû apprendre à aller vers l'essentiel et viser l'efficacité, pour moi comme pour mes élèves.
- lalilalaEmpereur
daphne5 a écrit:carolette a écrit:daphne5 a écrit:carolette a écrit:Pseudo a écrit:
Oui, mais n'est-ce pas une forme de dépression malgré son origine particulière ?
Je dirais que oui : dans les cas que je connais, ce burn-out au travail est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Travail, vie de famille, vie sociale, estime de soi, tout est imbriqué ; on ne peut pas séparer chaque domaine de manière imperméable.
Regardez bien les définitions sur le net, c'est par et à cause du travail que ce terme est utilisé, c'est précis, il peut y avoir un impact ensuite sur le reste de la vie perso mais c'est d'abord un malaise lié à des professions dites aidantes telles que prof ou infirmier (sentiment d'incapacité d'action, de ne faire jamais assez, de pas être valorisé, de se sentir coupable de ne pas pouvoir faire des tâches infaisables etc.)
Je ne remets pas en cause le burn-out et ses causes liées aux conditions de travail.
Dans l'article ici (http://www.jobat.be/fr/articles/tout-droit-vers-le-burn-out/) le processus est bien expliqué. Et notre métier est très exposé, c'est certain, et tout le monde peut être concerné un jour où l'autre. Je pense néanmoins que selon son état psychique, son vécu, son besoin de reconnaissance ou d'accomplissement, certains sont peut-être plus disposés que d'autres à subir cet état "hors service", puisque l'on parle aussi de perfectionnisme, d'incapacité à savoir dire "non" ou à déléguer, d'idéalisation, etc... Ces caractéristiques se retrouvent sans doute aussi dans la vie personnelle, et pas que dans le côté professionnel (http://www.burnout-epuisement.com/guide-facile/raisons-et-actions).
J'ai l'impression que ceux qui ont choisi ce métier par pure passion et convictions sont davantage exposés alors que ceux qui sont arrivés là "par hasard" n'ont en effet pas d'attente ou d'idéal, ce qui est peut-être moins pesant dans leur boulot au quotidien.
Moi j'ai choisi d'être prof parce que les autres voies étaient bouchées, je n'ai jamais eu envie d'enseigner, et pourtant, je ne supporte pas de faire de la m****, des cours bâclés, de l'improvisation. Je suis du genre à refaire plusieurs fois la préparation d'un même document, à ne jamais être satisfaite. Je n'idéalise rien pourtant (j'ai juste été traumatisée par l'IUFM et les exigences des formateurs je pense).
J'ai été arrêtée en décembre parce que je ne m'en sortais plus côté boulot, je me réveillais la nuit en pensant à mes séquences et il m'est même arrivé de me lever en pleine nuit pour refaire un truc. J'ai fini par péter un câble, dès que je voyais un manuel je me mettais à chialer comme une idiote, je prenais plein de xanax pour me calmer et je repoussais au maximum les préparations sans pouvoir profiter du temps libre pour autant, ce qui n'arrangeait rien. Le fait de n'avoir aucune vie en dehors du boulot (pas d'amis ici, mon copain super loin) m'a achevée. Bref, ça n'allait vraiment pas et le docteur que j'ai vu à ce moment là m'a dit que j'avais tout à fait un profil à burn out (éternelle insatisfaite, incapable de se mettre des limites). Après cette semaine d'arrêt il y a eu les vacances puis quelques pauses (semaine de stage des 3°, etc.) qui m'ont permis de me reprendre. Mais bon, je sais qu'il y aura encore des épisodes catastrophiques comme ça.
Donc voilà, je n'ai pas choisi ce métier par passion/vocation et pourtant je me rends régulièrement malade.
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Mon blog
- caroletteNeoprof expérimenté
Lalilala, ton témoignage recoupe celui de beaucoup de collègues... Notre travail est perfectible à l'infini, alors quand on est perfectionniste, et qu'en plus l'IUFM n'a pas joué son rôle correctement (former, c'est aussi enseigner la prise de recul, et faire prendre conscience qu'on a une vie en-dehors du boulot, d'autant qu'il faut être en forme pour assurer sa classe... Les IUFM ont parfois fait tout l'inverse j'ai l'impression, en faisant faire et refaire, en disant "pas assez de travail" à des gens qui ne faisaient plus que ça, bosser...), on ne tient pas le coup...
- CarabasVénérable
C'est tout à fait ça. Si je n'y arrivais pas, c'est que je ne travaillais pas assez. Ben voyons.carolette a écrit:Lalilala, ton témoignage recoupe celui de beaucoup de collègues... Notre travail est perfectible à l'infini, alors quand on est perfectionniste, et qu'en plus l'IUFM n'a pas joué son rôle correctement (former, c'est aussi enseigner la prise de recul, et faire prendre conscience qu'on a une vie en-dehors du boulot, d'autant qu'il faut être en forme pour assurer sa classe... Les IUFM ont parfois fait tout l'inverse j'ai l'impression, en faisant faire et refaire, en disant "pas assez de travail" à des gens qui ne faisaient plus que ça, bosser...), on ne tient pas le coup...
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- LefterisEsprit sacré
Ecoute Carolette, qui semble avoir bien perçu le piège IUFM, et qui a le même ressenti que moi, qui suis aussi reconverti.lalilala a écrit:daphne5 a écrit:carolette a écrit:daphne5 a écrit:carolette a écrit:
Je dirais que oui : dans les cas que je connais, ce burn-out au travail est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Travail, vie de famille, vie sociale, estime de soi, tout est imbriqué ; on ne peut pas séparer chaque domaine de manière imperméable.
Regardez bien les définitions sur le net, c'est par et à cause du travail que ce terme est utilisé, c'est précis, il peut y avoir un impact ensuite sur le reste de la vie perso mais c'est d'abord un malaise lié à des professions dites aidantes telles que prof ou infirmier (sentiment d'incapacité d'action, de ne faire jamais assez, de pas être valorisé, de se sentir coupable de ne pas pouvoir faire des tâches infaisables etc.)
Je ne remets pas en cause le burn-out et ses causes liées aux conditions de travail.
Dans l'article ici (http://www.jobat.be/fr/articles/tout-droit-vers-le-burn-out/) le processus est bien expliqué. Et notre métier est très exposé, c'est certain, et tout le monde peut être concerné un jour où l'autre. Je pense néanmoins que selon son état psychique, son vécu, son besoin de reconnaissance ou d'accomplissement, certains sont peut-être plus disposés que d'autres à subir cet état "hors service", puisque l'on parle aussi de perfectionnisme, d'incapacité à savoir dire "non" ou à déléguer, d'idéalisation, etc... Ces caractéristiques se retrouvent sans doute aussi dans la vie personnelle, et pas que dans le côté professionnel (http://www.burnout-epuisement.com/guide-facile/raisons-et-actions).
J'ai l'impression que ceux qui ont choisi ce métier par pure passion et convictions sont davantage exposés alors que ceux qui sont arrivés là "par hasard" n'ont en effet pas d'attente ou d'idéal, ce qui est peut-être moins pesant dans leur boulot au quotidien.
Moi j'ai choisi d'être prof parce que les autres voies étaient bouchées, je n'ai jamais eu envie d'enseigner, et pourtant, je ne supporte pas de faire de la m****, des cours bâclés, de l'improvisation. Je suis du genre à refaire plusieurs fois la préparation d'un même document, à ne jamais être satisfaite. Je n'idéalise rien pourtant (j'ai juste été traumatisée par l'IUFM et les exigences des formateurs je pense).
J'ai été arrêtée en décembre parce que je ne m'en sortais plus côté boulot, je me réveillais la nuit en pensant à mes séquences et il m'est même arrivé de me lever en pleine nuit pour refaire un truc. J'ai fini par péter un câble, dès que je voyais un manuel je me mettais à chialer comme une idiote, je prenais plein de xanax pour me calmer et je repoussais au maximum les préparations sans pouvoir profiter du temps libre pour autant, ce qui n'arrangeait rien. Le fait de n'avoir aucune vie en dehors du boulot (pas d'amis ici, mon copain super loin) m'a achevée. Bref, ça n'allait vraiment pas et le docteur que j'ai vu à ce moment là m'a dit que j'avais tout à fait un profil à burn out (éternelle insatisfaite, incapable de se mettre des limites). Après cette semaine d'arrêt il y a eu les vacances puis quelques pauses (semaine de stage des 3°, etc.) qui m'ont permis de me reprendre. Mais bon, je sais qu'il y aura encore des épisodes catastrophiques comme ça.
Donc voilà, je n'ai pas choisi ce métier par passion/vocation et pourtant je me rends régulièrement malade.
Tu n'as pas choisi par "vocation" , mais tu as intégré et intériorisé tous les éléments de culpabilisation diffusés à l'IUFM, royaume du mea culpa et de l'injonction contradictoire qui t'entraîne à ne plus savoir que faire , et donc à ne jamais arrêter de bosser.
Exemple : on te demande de tout préparer du début à la fin de l'année, mais aussi de t'adapter aux élèves, ce qui impose de revoir en permanence des cours. On te parle pédagogie à pleine bouche, mais en fait c'est bureaucratie , avec un attachement excessif à la paperasse, à la dactylographie .
On te parle de simplicité, de clarté, mais on te montre des séquences aux titres fumeux avec des montages complexes, ds transversalités improbables , du jargon. On te sert tous les mots de la vulgate ("concertation", "travail d'équipe"...) , mais chaque formateur empile ses lubies sur celles des autres.
On te parle de "prendre du recul sur ta pratique", mais tu es à flux tendu permanent, on ne te lâche pas, on reprend tout ce qu tu fais à la virgule, on te demande de communiquer le mémoire, mais aussi des plans de séquence, des plans de cours, etc. Infantilisation totale , déni des réalités, et même conseils pernicieux, à ne surtout pas appliquer sous peine de vivre l'enfer, je ne développe pas ici. Et on te culpabilise pour tout,, parce que les élèves n'ont pas leur livre, parce que tu dis qu'une classe faible devrait avoir plus d'heures de français, etc.
Normal que sans recul , débutant dans un métier, ne serait-ce que sur l'analyse des comportements humains dans le travail (se faire mousser, commander...) qui amène à ces âneries, tu ne saches plus où tu habites. Qui plus est pendant un an , plein de personnes ont un droit de vie et de mort administratif sur toi.
Bien que je sois tombé aussi dans quelques panneaux , j'avais quand même l'habitude du monde du travail, j'étais cadre de la FP, je connaissais des enseignants, et j'ai tout de suite compris qu'il fallait dire "oui" mais surtout se débarrasser de cette chappe dès la titularisation.
Ce n'est pas parce que ton cours n'est pas dactylographié de A à Z qu'il est mauvais , ce n'est pas parce que tu as photocopié une page d'un manuel qui te plaît (choisir, avoir l'esprit critique , c'est sans doute plus notre boulot que passer sa vie sur Word) que c'est moins bien que d'avoir tapé tous tes exos . Et surtout la connaissance disciplinaire, contrairement à ce que l'on entend , est ce qui permet de gérer au mieux les changements de séquence, de recadrer un cours, de bâtir rapidement une leçon.
Apprends à alléger, fais un effort sur toi-même, et tu t'en porteras mieux. Et fais autre chose en dehors, même si ta ville ne te plaît pas. J'ai connu ça au début de ma première carrière. Puis je m'y suis fait, et j'ai adopté la sagesse populaire : "là où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute"
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- lalilalaEmpereur
Je suis tout à fait d'accord avec ton analyse
Je vais mieux depuis quelque temps parce que justement j'ai d'autres activités. Ca m'aide beaucoup de penser à autre chose qu'à mes cours. L'année prochaine je change d'académie en plus. Du coup je retrouverai peut-être (j'espère) une vraie vie avec mon copain en dehors du boulot.
Je vais mieux depuis quelque temps parce que justement j'ai d'autres activités. Ca m'aide beaucoup de penser à autre chose qu'à mes cours. L'année prochaine je change d'académie en plus. Du coup je retrouverai peut-être (j'espère) une vraie vie avec mon copain en dehors du boulot.
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Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- yogiSage
lalilala a écrit:daphne5 a écrit:carolette a écrit:daphne5 a écrit:carolette a écrit:
Je dirais que oui : dans les cas que je connais, ce burn-out au travail est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Travail, vie de famille, vie sociale, estime de soi, tout est imbriqué ; on ne peut pas séparer chaque domaine de manière imperméable.
Regardez bien les définitions sur le net, c'est par et à cause du travail que ce terme est utilisé, c'est précis, il peut y avoir un impact ensuite sur le reste de la vie perso mais c'est d'abord un malaise lié à des professions dites aidantes telles que prof ou infirmier (sentiment d'incapacité d'action, de ne faire jamais assez, de pas être valorisé, de se sentir coupable de ne pas pouvoir faire des tâches infaisables etc.)
Je ne remets pas en cause le burn-out et ses causes liées aux conditions de travail.
Dans l'article ici (http://www.jobat.be/fr/articles/tout-droit-vers-le-burn-out/) le processus est bien expliqué. Et notre métier est très exposé, c'est certain, et tout le monde peut être concerné un jour où l'autre. Je pense néanmoins que selon son état psychique, son vécu, son besoin de reconnaissance ou d'accomplissement, certains sont peut-être plus disposés que d'autres à subir cet état "hors service", puisque l'on parle aussi de perfectionnisme, d'incapacité à savoir dire "non" ou à déléguer, d'idéalisation, etc... Ces caractéristiques se retrouvent sans doute aussi dans la vie personnelle, et pas que dans le côté professionnel (http://www.burnout-epuisement.com/guide-facile/raisons-et-actions).
J'ai l'impression que ceux qui ont choisi ce métier par pure passion et convictions sont davantage exposés alors que ceux qui sont arrivés là "par hasard" n'ont en effet pas d'attente ou d'idéal, ce qui est peut-être moins pesant dans leur boulot au quotidien.
Moi j'ai choisi d'être prof parce que les autres voies étaient bouchées, je n'ai jamais eu envie d'enseigner, et pourtant, je ne supporte pas de faire de la m****, des cours bâclés, de l'improvisation. Je suis du genre à refaire plusieurs fois la préparation d'un même document, à ne jamais être satisfaite. Je n'idéalise rien pourtant (j'ai juste été traumatisée par l'IUFM et les exigences des formateurs je pense).
J'ai été arrêtée en décembre parce que je ne m'en sortais plus côté boulot, je me réveillais la nuit en pensant à mes séquences et il m'est même arrivé de me lever en pleine nuit pour refaire un truc. J'ai fini par péter un câble, dès que je voyais un manuel je me mettais à chialer comme une idiote, je prenais plein de xanax pour me calmer et je repoussais au maximum les préparations sans pouvoir profiter du temps libre pour autant, ce qui n'arrangeait rien. Le fait de n'avoir aucune vie en dehors du boulot (pas d'amis ici, mon copain super loin) m'a achevée. Bref, ça n'allait vraiment pas et le docteur que j'ai vu à ce moment là m'a dit que j'avais tout à fait un profil à burn out (éternelle insatisfaite, incapable de se mettre des limites). Après cette semaine d'arrêt il y a eu les vacances puis quelques pauses (semaine de stage des 3°, etc.) qui m'ont permis de me reprendre. Mais bon, je sais qu'il y aura encore des épisodes catastrophiques comme ça.
Donc voilà, je n'ai pas choisi ce métier par passion/vocation et pourtant je me rends régulièrement malade.
Merci pour ta sincérité Lalila; hier j'ai dit plusieurs fois non dans la journée et la phrase "tu n'es pas là pour sauver le monde" m'a traversée , du coup je me suis sentie APAISEE et j'ai passé une bonne journée. Je suis aussi allée voir une thérapeute qui m'a aidée à comprendre comment on peut être satisfait dans la régularité et non dans les trop HAUT ou trop BAS, comme les toxicomanes...J'ai aussi chialé comme une madeleine pendant 2 jours en écoutant Brel et ça libère, aussi une bouteille rouge car avoir la gueule de bois ça remet tout à l'endroit pour moi, juste accompagner sa colère, sa douleur quand c'est là.Bref, j'ai repris confiance.
- yogiSage
lalilala a écrit:Je suis tout à fait d'accord avec ton analyse
Je vais mieux depuis quelque temps parce que justement j'ai d'autres activités. Ca m'aide beaucoup de penser à autre chose qu'à mes cours. L'année prochaine je change d'académie en plus. Du coup je retrouverai peut-être (j'espère) une vraie vie avec mon copain en dehors du boulot.
Tu es dans quelle académie là et tu es mutée où?
- CondorcetOracle
daphne5 a écrit:lalilala a écrit:daphne5 a écrit:carolette a écrit:daphne5 a écrit:
Regardez bien les définitions sur le net, c'est par et à cause du travail que ce terme est utilisé, c'est précis, il peut y avoir un impact ensuite sur le reste de la vie perso mais c'est d'abord un malaise lié à des professions dites aidantes telles que prof ou infirmier (sentiment d'incapacité d'action, de ne faire jamais assez, de pas être valorisé, de se sentir coupable de ne pas pouvoir faire des tâches infaisables etc.)
Je ne remets pas en cause le burn-out et ses causes liées aux conditions de travail.
Dans l'article ici (http://www.jobat.be/fr/articles/tout-droit-vers-le-burn-out/) le processus est bien expliqué. Et notre métier est très exposé, c'est certain, et tout le monde peut être concerné un jour où l'autre. Je pense néanmoins que selon son état psychique, son vécu, son besoin de reconnaissance ou d'accomplissement, certains sont peut-être plus disposés que d'autres à subir cet état "hors service", puisque l'on parle aussi de perfectionnisme, d'incapacité à savoir dire "non" ou à déléguer, d'idéalisation, etc... Ces caractéristiques se retrouvent sans doute aussi dans la vie personnelle, et pas que dans le côté professionnel (http://www.burnout-epuisement.com/guide-facile/raisons-et-actions).
J'ai l'impression que ceux qui ont choisi ce métier par pure passion et convictions sont davantage exposés alors que ceux qui sont arrivés là "par hasard" n'ont en effet pas d'attente ou d'idéal, ce qui est peut-être moins pesant dans leur boulot au quotidien.
Moi j'ai choisi d'être prof parce que les autres voies étaient bouchées, je n'ai jamais eu envie d'enseigner, et pourtant, je ne supporte pas de faire de la m****, des cours bâclés, de l'improvisation. Je suis du genre à refaire plusieurs fois la préparation d'un même document, à ne jamais être satisfaite. Je n'idéalise rien pourtant (j'ai juste été traumatisée par l'IUFM et les exigences des formateurs je pense).
J'ai été arrêtée en décembre parce que je ne m'en sortais plus côté boulot, je me réveillais la nuit en pensant à mes séquences et il m'est même arrivé de me lever en pleine nuit pour refaire un truc. J'ai fini par péter un câble, dès que je voyais un manuel je me mettais à chialer comme une idiote, je prenais plein de xanax pour me calmer et je repoussais au maximum les préparations sans pouvoir profiter du temps libre pour autant, ce qui n'arrangeait rien. Le fait de n'avoir aucune vie en dehors du boulot (pas d'amis ici, mon copain super loin) m'a achevée. Bref, ça n'allait vraiment pas et le docteur que j'ai vu à ce moment là m'a dit que j'avais tout à fait un profil à burn out (éternelle insatisfaite, incapable de se mettre des limites). Après cette semaine d'arrêt il y a eu les vacances puis quelques pauses (semaine de stage des 3°, etc.) qui m'ont permis de me reprendre. Mais bon, je sais qu'il y aura encore des épisodes catastrophiques comme ça.
Donc voilà, je n'ai pas choisi ce métier par passion/vocation et pourtant je me rends régulièrement malade.
Merci pour ta sincérité Lalila; hier j'ai dit plusieurs fois non dans la journée et la phrase "tu n'es pas là pour sauver le monde" m'a traversée , du coup je me suis sentie APAISEE et j'ai passé une bonne journée. Je suis aussi allée voir une thérapeute qui m'a aidée à comprendre comment on peut être satisfait dans la régularité et non dans les trop HAUT ou trop BAS, comme les toxicomanes...J'ai aussi chialé comme une madeleine pendant 2 jours en écoutant Brel et ça libère, aussi une bouteille rouge car avoir la gueule de bois ça remet tout à l'endroit pour moi, juste accompagner sa colère, sa douleur quand c'est là.Bref, j'ai repris confiance.
Itou (mais pas trop, l'âge venant )
- lalilalaEmpereur
Moi aussi je bois de temps en temps, pour oublier un peu, mais je fais gaffe quand même avec l'alcool...
Je suis dans l'académie d'Orléans en ce moment et je viens d'obtenir l'académie de Toulouse
Je suis dans l'académie d'Orléans en ce moment et je viens d'obtenir l'académie de Toulouse
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Mon blog
- CondorcetOracle
Tu as bien raison, Lalilala, ce qui est un plaisir ne doit pas devenir une dépendance.
- lene75Prophète
lalilala a écrit:Du coup je retrouverai peut-être (j'espère) une vraie vie avec mon copain en dehors du boulot.
Ça c'est super important. Comme Carolette, le fait d'être maman m'a fait revoir mes priorités - même si à certains moments j'ai la tête sous l'eau à mener les deux de front - et je pense que le fait d'avoir ton copain t'y aidera aussi : si tu le retrouves enfin, tu vas vouloir passer du temps à profiter de lui sans penser au boulot, forcément. Je bosse encore beaucoup (trop), mais moins, en étant moins exigeante et je passe beaucoup plus facilement à autre chose. Mes élèves n'ont pas l'air de s'en porter moins bien, pour tout dire, je crois qu'ils s'en portent même mieux parce que je me crispe moins quand ça ne suit pas et qu'on perd du temps.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
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