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- OlympiasProphète
Normal que les pedagogos n'aiment pas Boudon...Boudon pense qu'il faut travailler pour réussir...
- JPhMMDemi-dieu
Réussir ne veut rien dire en soi. Sinon ne pas réussir signifierait aussi quelque chose. Or si je dis "Je n'ai pas réussi", aussitôt on perçoit l'absence de sens et on pose la question : "à quoi ?"Celadon a écrit:Le problème n'est pas là. Ils vont tous réussir. Il suffit de le décider et mettre en place les outils et pratiques adéquats : casser tous les thermomètres, prévoir des pastilles vertes en nombre suffisant, procéder à des réunions quasi permanentes pour harmoniser les pratiques innovantes, afficher 99% de réussite au bac pour laisser une marge de progression, bref, nous avons à notre disposition tout un éventail d'innovations. Bien malin qui pourra y échapper. Quant aux élèves, ils ont intérêt à appartenir à des familles aux reins et au brain solides !
On réussit à... ou on ne réussit pas à...
Et toutes les escroqueries pédagogiques sont devenues possibles dès lors qu'on s'est permis de penser qu'on pouvait oublier ce "à ..."
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- IgniatiusGuide spirituel
Un article plein de bon sens : c'est quand on lit cela qu'on se dit vraiment que les pyromanes qui sont aux manettes depuis 20 ans ont parfaitement réussi leur travail de sape.
La réalité de la baisse du taux d'élèves défavorisés ayant effectué de bonnes études devrait être l'unique indicateur pour des gens de gauche.
La réalité de la baisse du taux d'élèves défavorisés ayant effectué de bonnes études devrait être l'unique indicateur pour des gens de gauche.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- GrypheMédiateur
Les bonnes études à ce sujet sont un peu difficiles à trouver.Igniatius a écrit:La réalité de la baisse du taux d'élèves défavorisés ayant effectué de bonnes études devrait être l'unique indicateur pour des gens de gauche.
La dernière fois que je m'y suis risquée et que j'ai tenté de retrouver une étude sérieuse, j'en ai retrouvé une, super scientifique, qui parvenait quand même à dire que s'il y avait moins d'étudiants défavorisés en prépa qu'avant, c'est parce qu'ils allaient plus en fac, et que donc, c'était signe que l'université était plus démocratique qu'avant et que le système allait mieux.
(Je caricature, mais c'était en gros l'interprétation d'une vraie étude sérieuse qui n'a pas réussi à tirer les conclusions qui s'imposaient de ses propres travaux.)
- Spoiler:
- Je m'étais donc risquée à des démonstrations, après une nuit blanche... :
Une recherche documentée sur l'accès aux plus grandes écoles en fonction de l'origine sociale :
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es361b.pdf (c'est l'étude n°21 ci-dessous.)
En gros, cette étude comme d'autres montrent que, alors que l'école était en train de réussir sa démocratisation, il y a eu un tournant à partir des années 1980, aggravé à partir de 1995, et l'école d'aujourd'hui est davantage injuste socialement que dans les années 1970. La massification a caché une diminution de la démocratisation.
(>Si une étude publiée en 2003 21(*) met en avant une certaine démocratisation, dans la période allant des années 1940 aux années 1970, la probabilité d'intégrer une grande école, pour les générations nées dans les années 1960, reste encore de 20 % pour un fils de professeur ou de profession libérale, alors qu'elle n'est que de 5 % environ pour un élève issu de milieu intermédiaire et de 1 % seulement pour un enfant d'ouvrier qualifié.
Cette même étude souligne, par ailleurs, une interruption de la démocratisation de l'accès aux grandes écoles à partir des années 1980, alors que l'université continuait, en parallèle, à se démocratiser.
Ainsi, dans un récent rapport intitulé « Ouvrir les grandes écoles à la diversité », l'Institut Montaigne relève que, « depuis le début des années 1980, les inégalités d'accès aux écoles en charge de la formation des élites de la Nation se creusent de nouveau ».)
Par ailleurs, les études les plus sérieuses et le ministère convergent et s'accordent à reconnaître une baisse des acquis des élèves, notamment les plus fragiles socialement, tant au niveau de la maîtrise de la langue qu'au niveau des bases les plus élémentaires en mathématiques. Il y a en revanche divergence radicale sur l'analyse des causes, et, partant, sur les remèdes préconisés.
- Pour les républicains, il est nécessaire de remettre davantage de rigueur dans les programmes et les progressions afin de ne pas couper aux élèves des classes sociales les plus défavorisées l'accès à un savoir émancipateur qu'ils ne pourront acquérir que par l'école. Le travail et l'effort sont valorisés.
- Pour les mouvements pédagogiques, il faut au contraire diminuer le nombre d'heures de cours par an car elles fatiguent inutilement les enfants, supprimer les notes et les redoublements, stigmatisants et humiliants, et permettre à tous les élèves sans sélection et sans orientation l'accès au bac de leur choix afin de garantir à tous l'égalité des chances dans l'accès au diplôme.
Questions :
- Qu'est-ce qui va permettre le mieux aux élèves issus de milieux populaires de réellement s'en sortir ?
- Lequel de ces modèles va promouvoir la reproduction des élites et des inégalités sociales ?
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- RoninMonarque
Ah mais je rigole, Raymond Boudon est un libéral...
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- ParatgeNeoprof expérimenté
JPhMM a écrit:Réussir ne veut rien dire en soi. Sinon ne pas réussir signifierait aussi quelque chose. Or si je dis "Je n'ai pas réussi", aussitôt on perçoit l'absence de sens et on pose la question : "à quoi ?"
On réussit à... ou on ne réussit pas à...
Et toutes les escroqueries pédagogiques sont devenues possibles dès lors qu'on s'est permis de penser qu'on pouvait oublier ce "à ..."
Les verbes n'ont pas être suivis de beaucoup de précisions pour nos amis pédagogistes :
On doit "enseigner autrement" par exemple.
Autrement que quoi ?
Il faut "réformer", quoi ?
"Travailler en équipe", pourquoi ?
Quand ils font plus long, ils perdent les pédales et ça ne va pas mieux :
Faut avoir des "projets d'avenir" :lol: ;
faut "professionnaliser le métier d'enseignant" ! :lol:
- IphigénieProphète
:lol:
- IgniatiusGuide spirituel
Gryphe, je m'en tiendrai à un constat simple : les décideurs de demain sont formés dans les classes prépas, pas dans les Universités (très minoritairement).
En exclure de fait les élèves défavorisés est un recul certain en matière de renouvellement des élites.
On ne m'enlèvera pas de l'idée qu'une fraction significative de décideurs issue de milieux modestes a une influence certaine sur l'idéologie dominante, et sur les décisions prises au niveau national : on n'oublie pas complètement d'où l'on vient et cela évite plus facilement les discours type anti-assistés.
En exclure de fait les élèves défavorisés est un recul certain en matière de renouvellement des élites.
On ne m'enlèvera pas de l'idée qu'une fraction significative de décideurs issue de milieux modestes a une influence certaine sur l'idéologie dominante, et sur les décisions prises au niveau national : on n'oublie pas complètement d'où l'on vient et cela évite plus facilement les discours type anti-assistés.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- CeladonDemi-dieu
Oui, on passe de l'oxymore "sciences de l'éducation" au pléonasme "projets d'avenir". C'est comme ça dans l'EN. On exploite les figures de style jusqu'à la corde. Pour se pendre.
- AuroreEsprit éclairé
Des projets nommés désirs (d'avenir) ? :lol:Paratge a écrit:JPhMM a écrit:Réussir ne veut rien dire en soi. Sinon ne pas réussir signifierait aussi quelque chose. Or si je dis "Je n'ai pas réussi", aussitôt on perçoit l'absence de sens et on pose la question : "à quoi ?"
On réussit à... ou on ne réussit pas à...
Et toutes les escroqueries pédagogiques sont devenues possibles dès lors qu'on s'est permis de penser qu'on pouvait oublier ce "à ..."
Les verbes n'ont pas être suivis de beaucoup de précisions pour nos amis pédagogistes :
On doit "enseigner autrement" par exemple.
Autrement que quoi ?
Il faut "réformer", quoi ?
"Travailler en équipe", pourquoi ?
Quand ils font plus long, ils perdent les pédales et ça ne va pas mieux :
Faut avoir des "projets d'avenir" :lol: ;
faut "professionnaliser le métier d'enseignant" ! :lol:
- User5899Demi-dieu
Rikki a écrit:Attendez, je ne comprends pas, là... Vous dite qu'il y a d'un seul coup un rapport entre le nombre d'heures qu'on passe à bosser sérieusement et la réussite scolaire ? C'est dingue, ça !
Mais c'est fou, complètement dingue. Déjà une quinzaine de suicides en maths et en histoire-géo vers Lille et Rouen, c'est terrifiant.micaschiste a écrit:ouah, une idée révolutionnaire, il faut travailler pour réussir!
Je viens de l'envoyer à l'IPR qui m'a inspecté en janvier et dont je n'ai toujours pas le rapportfanette a écrit:J'ai préparé un exemplaire pour afficher en salle des profs. Je crois que je vais aussi en donner un en main propre à mon CDE ...
C'est en travaillant qu'on réussit
- MoonchildSage
Je dirai même plus : il faut professionnaliser la profession de professeur.Paratge a écrit:faut "professionnaliser le métier d'enseignant" ! :lol:
- coindeparadisGuide spirituel
L'un des deux reproches faits lors de ma dernière inspection : mettre des notes.
"Mais madame, on ne met plus de notes ! C'est interdit par l'Education Nationale".
"Mais madame, on ne met plus de notes ! C'est interdit par l'Education Nationale".
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- Roumégueur IerÉrudit
Il va falloir d'urgence rééduquer ces dangereux 'salafistes de l'éducation'. PLus sérieusement, si eux ont la possibilté de fonctionner ainsi et si on en empêche les autres, ce sera de la concurrence déloyale!
Sinon, il y a quand même un ou deux passages qui me chiffonent :
"aux grèves surprenantes des enseignants s’opposant à la mini-réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon"
Il me semble qu'un des griefs est de ne pas avoir remis les 72 heures de cours volées aux classes.
"Les lycées privés sont doublement maîtres de leur recrutement : les élèves qui n’ont pas envie ne perdent pas leur temps et ne font pas perdre celui des autres "
Donc, on vire les apprenants rétifs, et c'est qui qui se les cogne après les rétifs (pas de la Bretonne) ?
Là par contre, rien à dire, conclusion implacable :
"Un peu gêné par la découverte de ces lycées et de leurs méthodes atypiques, Le Monde parle à leur propos de « pédagogie repensée ». Il s’agit plus simplement du maintien des principes qui existaient avant les grandes réformes de ces vingt dernières années mettant « l’élève au centre du système » et masquant leurs résultats par tous les subterfuges possibles, de la suppression des notes et des redoublements en passant par l’allégement des programmes. Plutôt que le lieu d’une « pédagogie repensée », ces établissements « qui cassent le déterminisme social » sont les conservatoires de l’enseignement public d’avant le désastre. "
Sinon, il y a quand même un ou deux passages qui me chiffonent :
"aux grèves surprenantes des enseignants s’opposant à la mini-réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon"
Il me semble qu'un des griefs est de ne pas avoir remis les 72 heures de cours volées aux classes.
"Les lycées privés sont doublement maîtres de leur recrutement : les élèves qui n’ont pas envie ne perdent pas leur temps et ne font pas perdre celui des autres "
Donc, on vire les apprenants rétifs, et c'est qui qui se les cogne après les rétifs (pas de la Bretonne) ?
Là par contre, rien à dire, conclusion implacable :
"Un peu gêné par la découverte de ces lycées et de leurs méthodes atypiques, Le Monde parle à leur propos de « pédagogie repensée ». Il s’agit plus simplement du maintien des principes qui existaient avant les grandes réformes de ces vingt dernières années mettant « l’élève au centre du système » et masquant leurs résultats par tous les subterfuges possibles, de la suppression des notes et des redoublements en passant par l’allégement des programmes. Plutôt que le lieu d’une « pédagogie repensée », ces établissements « qui cassent le déterminisme social » sont les conservatoires de l’enseignement public d’avant le désastre. "
- User5899Demi-dieu
Ah c'est vrai, c'est le mois des cloches21déjà a écrit:L'un des deux reproches faits lors de ma dernière inspection : mettre des notes.
"Mais madame, on ne met plus de notes ! C'est interdit par l'Education Nationale".
- User5899Demi-dieu
Et on travaille la paronymie approximative : de projet d'établissement au rejet d'établissementCeladon a écrit:Oui, on passe de l'oxymore "sciences de l'éducation" au pléonasme "projets d'avenir". C'est comme ça dans l'EN. On exploite les figures de style jusqu'à la corde. Pour se pendre.
- coindeparadisGuide spirituel
Et comme on a bien intégré qu'on ne contredit pas un supérieur hiérarchique, on rumine dans son coin (et on continue à noter avec la bénédiction des parents d'élèves) !Cripure a écrit:Ah c'est vrai, c'est le mois des cloches21déjà a écrit:L'un des deux reproches faits lors de ma dernière inspection : mettre des notes.
"Mais madame, on ne met plus de notes ! C'est interdit par l'Education Nationale".
Ding dong
- OlympiasProphète
Tant que nous y sommes, supprimons les inspections qui ont lieu pendant les cours...les IPR viendront pendant la récré, moment d'intense créativité, où les notes sont absentes !21déjà a écrit:L'un des deux reproches faits lors de ma dernière inspection : mettre des notes.
"Mais madame, on ne met plus de notes ! C'est interdit par l'Education Nationale".
- CatLeaBon génie
21déjà a écrit:L'un des deux reproches faits lors de ma dernière inspection : mettre des notes.
"Mais madame, on ne met plus de notes ! C'est interdit par l'Education Nationale".
Tiens, encore quelque chose de pas légal.
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