Exemples de dysfonctionnements du collège actuel

Fantômette a écrit:Dans mon collège:
- pas d'HVC de la 6e à la 4e (pas inscrites dans l'EDT des élèves)

Pareil dans le mien, de la 6ème à la 3ème. Le PP se débrouille sur ses heures, qu'il soit prof d'HG, de maths, de français... ou de musique.
Pas d'heures consacrées à l'orientation en 3ème, encore au prof de prendre sur ses heures de cours et / ou son temps libre.
Entretien obligatoire pour l'orientation toujours, même quand l'élève ne pose pas de problème, a un très bon niveau, sait ce qu'il veut faire, autant d'heures encore perdues pour le PP, on fait comme s'il était absolument nécessaire de faire de la médiation parents-élève.
Élèves mauvais lecteurs depuis le CP... et on semble découvrir en 6ème qu'il a besoin de lunettes.

Paratge a écrit:Une élève de 6e (fille d'une collègue !) est tabassée à coups de pied par un 3e qui lui vole son goûter.
Réaction de la principale : « Elle n'avait pas à apporter son goûter au collège ».
L'agresseur a dû dire à la petite « qu'il regrettait. »

Grand jeu de certains 3e : essayer de faire tomber les petits pour qu'ils se cassent un bras, ce qui n'a pas manqué d'arriver !... Pas de sanctions. Très drôle.

Le guignol qui avait mis le feu au collège a eu 20/20 en note de vie scolaire.
Faut pas les stigmatiser...

Pour un élève de 6ème à qui on fait un PAI pour des difficultés d'écriture et de lecture, solutions proposées par le médecin scolaire "éviter qu'il écrive et qu'il lise"!!!! :

Quand on écrit à une grosse majorité d'élèves : "le troisième trimestre sera déterminant" mais qu'il s'agit en fait d'un petit "mestre" truffé de sorties, de conférences, de voyages, de cours qui sautent et d'un mois de juin virtuel ..."

Paratge a écrit:Une élève de 6e (fille d'une collègue !) est tabassée à coups de pied par un 3e qui lui vole son goûter.
Réaction de la principale : « Elle n'avait pas à apporter son goûter au collège ».
L'agresseur a dû dire à la petite « qu'il regrettait. »

Grand jeu de certains 3e : essayer de faire tomber les petits pour qu'ils se cassent un bras, ce qui n'a pas manqué d'arriver !... Pas de sanctions. Très drôle.

Le guignol qui avait mis le feu au collège a eu 20/20 en note de vie scolaire.
Faut pas les stigmatiser...

et pendant ce temps 60 terminales ont été exclus 3 jours pour avoir participé au Père cent dans le bahut privé à côté de chez moi.... Devinez qui va faire le plein d'inscriptions?

L'ouverture d'une classe autorisée par le rectorat, mais seulement 7h de plus accordée en DHG...

En septembre dernier, mon collège a eu l'autorisation d'ouvrir une classe, mais seulement 17h données pour cela. Résultats : toutes les classes de 5e et de 4e sont passées de 4.5 heures de français par semaine à l'horaire plancher : 4h. On perd donc sur ces niveaux 4.5 semaines de cours de français, mais avec le même programme. Les cours de maths sont aussi descendus aux horaires plancher.

En septembre prochain, mon collège a, de nouveau, l'autorisation d'ouvrir une classe. Pour le moment, on ne sait pas du tout combien d'heures nous obtiendrons pour cela. Mais toutes les classes sont maintenant en horaire plancher pour toutes les matières, comment va-t-on faire ?


Et moi, je me bats dans mes cours pour atteindre un objectif (délirant, certes) : que mes élèves sachent écrire correctement. Comment fais-je pour lutter avec mes 4 pauvres heures de français par semaine, contre les 22 heures d'internet/facebook/twitter par semaine durant lesquelles mes élèves écrivent comme des gorets ?

daphne5 a écrit:Au lieu de tirer vers le haut,on noie tout le monde vers le bas (Socle Commun).
Dans une classe hétérogène de 3ième, on ne peut plus rien faire pour ceux qui sont en grandes difficultés depuis des années, on ne fait pas grand chose pour motiver ceux qui ont les moyens d'avancer et on laisse "le ventre mou" flotter dans la masse.
Bref, on a l'impression de ne faire réussir personne même en se convaincant de la magie " pédagogie différenciée"- infaisable pour chaque cours et chaque classe. Inspecteurs , réveillez-vous.

Exactement !

Moi, je pense aux élèves sacrifiés, ces trois quatre élèves par classe, qui eux, travaillent. Les profs essaient majoritairement de sauver leur peau, en sachant qu'il y aura peu d'exclusions définitives. Donc on répartit les perturbateurs dans toutes les classes. Mes élèves sérieux ont leur scolarité sacrifiée parce que l'on cherche toujours à sauver les mêmes.

J'en suis à dire aux parents "ou vous obtenez qu'il/elle soit changé de classe l'année prochaine, ou vous l'inscrivez dans le privé". J'en deviendrais malade.

On ne fait rien non plus contre ceux qui ne travaillent pas et ralentissent tout le monde. Ah, si. On les materne, on les chapitre. Les autres? Tant pis pour eux. N'avaient qu'à ne pas être là.

Dans notre projet d'établissement, deux des trois axes sont " maîtrise de la langue " et " ouverture culturelle ". Et bien l'année prochaine nous perdons des heures en français pour les 5e (ils n'auront plus de cours en 1/2 groupe car ils n'auront que 4h de français) et le grec disparaît.

pallas a écrit:Élève très violent avec de grosses difficultés de compréhension même pas en cours, mais pour la vie quotidienne. 3 mois pour obtenir un accord pour passer les tests. Profil itep. Refus de la famille de le réorienter. Il est en 6e.

J'ai eu au collège des élèves qui relevaient de la psychiatrie...Le collège n'est pas conçu pour cela.
Problèmes de communication en ce qui concerne des élèves problématiques...L'infirmière a des infos, l'assistante sociale a des infos ; nous devons donner des infos...mais le PP est toujours le dernier averti, alors que c'est lui qui fait le lien avec les autres collègues. Le problème de la rétention d'infos est le même au lycée...savoir parfois qq chose sur la vie de telle ou telle famille permet de mieux comprendre pourquoi un élève change de comportement, coule...(et permet accessoirement, d'éviter les gaffes...)

elève profil itep, refusée par les parents, est au collège en classe de 5e, la seule chose qu'il fait est dessiner ou déchirer des papier en mille morceaux au fond de la classe. Parfois lorsque il croit qu'un camarade le "cherche", il pète un cable en pleine classe et menace de casser la figure à tout le monde, peut sortir de la classe en hurlant. Il a récemment failli agresser physiquement une enseignante. Aucune sanction disciplinaire n'a été prise à son encontre. Je dis bien: aucune.

Une inversion des valeurs incompréhensible pour le profane : le redoublement "au mérite", avec des cas de plus en plus fréquents de familles qui doivent négocier pied à pied avec le principal pour l'obtenir.

Paratge a écrit:Une élève de 6e (fille d'une collègue !) est tabassée à coups de pied par un 3e qui lui vole son goûter.
Réaction de la principale : « Elle n'avait pas à apporter son goûter au collège ».
L'agresseur a dû dire à la petite « qu'il regrettait. »

(...)

et ce collègue il n'est pas allé faire un foin dans le bureau de la principale?? je suis tellement dubitative lorsque je lis des choses comme cela!
ah et puis, pour ce qui est de la note de vie scolaire, vous n'avez vraiment pas de chance dans votre établissement, dans ceux dans lesquels je suis passée (et ils sont variés tant en public qu'en équipes) je n'ai jamais connu un seul élève qui bouge une oreille et qui a 20.

dans les dysfonctionnements je citerai une adjointe au DASEN qui martèle que si un enfant a le niveau CE2 il n'y a aucune raison qu'il ne suive pas en 6è (eh oui, puisqu'on ferme les segpa à tour de bras, faut bien en faire quelque chose de ces mômes...) alors franchement, je me demande, à quoi ça sert de faire faire un CM aux gamins? autant les envoyer au collège directement!

Quentin est un de mes élèves de 5ème (jusque là, c'est pas grave, sauf pour lui).

L'an dernièr, Quentin était en 6ème. Il a été absent chronique, plusieurs demi-journées par semaine m'a-t-on dit (je débarque dans le collège).
La situation s'est empirée en fin d'année. Son niveau est terriblement bas.

Il a donc été décidé qu'il passe en 5ème (logique ...).

En complément on a pris des mesures d'accompagnement :
cette année, durant tout le premier trimestre, il était reçu chaque matin dans une structure d'accueil associative (chais pas trop quoi de remotivation, flon, flon) pour faire chais pas trop quoi de type réduction de tête avec des psychochoses (Jivaros ?).

Ce qui est ballot (pour lui, paske pour moi c'est plutôt confortable) c'est que toutes les heures de maths sont placées le matin dans l'edt.

Fin janvier, il a cessé son temps partiel (une forme de promotion ?), et je l'ai donc reçu dans mon cours.

Durant les évaluations, il écrit sagement son nom puis recopie une partie du sujet, souvent de manière lisible.
J'avais choisi de ne pas le noter mais la sous-cheffe m'a dit que ce n'était pas possible.

D'après la CPE, il semblerait qu'il transporte régulièrement des couteaux de cuisine dans son cartable : on lui en a d'ailleurs fait reproche.
Je n'ai jamais rien remarqué, ce qui me laisse penser que, s'il les sort du cartable durant mon cours, c'est en toute discrétion.
Il est par ailleurs assez sage en classe de maths.
Donc, je lui ai attribué 4/20 de moyenne ce trimestre.

Mais je doute un peu : la note de 4,53/20 n'aurait-elle pas été plus juste ? En tout cas plus précise.
J'écoute volontiers vos conseils.

Des journées de 8h de cours avec une demi-heure de pause.
Peu d'exclusion définitive, valorisation des élèves ....


Suppression des enseignements d'exploration : latin, grec, italien et japonais.

-CDE qui invalide la décision prise par le conseil de classe (qu'il préside) sans en parler au PP, et hop, un élève au niveau insuffisant qui passe en 2nde (le PP a découvert ce passage l'année scolaire qui a suivi, lors d'une discussion avec un ancien élève croisé par hasard).
-gamins au niveau catastrophique qu'on fait passer à tours de bras (parce qu'ils ne peuvent pas redoubler, le redoublement étant une "chance" qu'ils ne sont pas en mesure de saisir) et qui vont pourrir l'année des "sérieux"
-élèves qu'on change de classe plusieurs fois dans l'année plutôt que de les passer en conseil de discipline
-surveillants qui assurent les heures d'IDD

latifah a écrit:Des journées de 8h de cours avec une demi-heure de pause.
Peu d'exclusion définitive, valorisation des élèves ....


Suppression des enseignements d'exploration : latin, grec, italien et japonais.

??? c'est un dysfonctionnement ça???

doubledecker a écrit:

latifah a écrit:Des journées de 8h de cours avec une demi-heure de pause.
Peu d'exclusion définitive, valorisation des élèves ....


Suppression des enseignements d'exploration : latin, grec, italien et japonais.

??? c'est un dysfonctionnement ça???

Accolé à "peu d'exclusion définitive"...

Ah et sinon dans les trucs rigolos, je réclame une heure d'aide aux devoirs voire de méthodologie pour les 6e / 5e (n'apprennent pas ou pas assez leurs leçons). Pas possible, pas d'sous. Pendant ce temps le collègue de sport a une heure par semaine pour faire des jeux de société avec les élèves. Je suis tout à fait favorable à ce qu'il y ait des ateliers intéressants pour le public bosseur, mais enfin...

un collège ou insulter un prof est devenu banal et se solde par une journée d'exclusion à tout casser voire aucune sanction car "dans la mesure ou l'élève a dit qu'elle ne l'avait pas dit, madame X...., on ne peut rien faire car personne d'autre que vous-même n'a entendu" une autre collègue insultée, attend depuis deux mois que le gosse soit sanctionné. Parait que ça suit son cours faut être patient dans ce collège. Quand à l'agression physique, une collègue s'est pris un objet dessus carrément, et pas un petit, une chaise, et bien, il n'y a rien eu non plus. Or je crois bien que la, dans ce cas, le conseil de discipline aurait du être tenu. Mais bref, voila ou on en est dans certains établissements.

Pas d'anecdotes choc mais je pense qu'il suffit de venir observer un cours de maths en troisième pour se rendre compte des limites du "collège unique".

Comment peut-on parler de racines carrées/fonctions affines/équations ... à des élèves qui ont décroché à partir de la proportionnalité en sixième, et qui pour certains n'ont pas les moyens d'aller plus loin. Et surtout quel est l'intérêt ?
Et on ne peut pas ne pas en parler et faire des maths "pratiques" car il faut bien préparer certains à la seconde générale.

Enfin il n'y a aucun problème puisqu'il suffit de faire de la pédagogie différenciée et qu'on nous a offert le socle pour résoudre ces problèmes d'un coup de baguette...

c0c0 a écrit:Pas d'anecdotes choc mais je pense qu'il suffit de venir observer un cours de maths en troisième pour se rendre compte des limites du "collège unique".

Comment peut-on parler de racines carrées/fonctions affines/équations ... à des élèves qui ont décroché à partir de la proportionnalité en sixième, et qui pour certains n'ont pas les moyens d'aller plus loin. Et surtout quel est l'intérêt ?
Et on ne peut pas ne pas en parler et faire des maths "pratiques" car il faut bien préparer certains à la seconde générale.

Enfin il n'y a aucun problème puisqu'il suffit de faire de la pédagogie différenciée et qu'on nous a offert le socle pour résoudre ces problèmes d'un coup de baguette...

ça m'interresse de savoir comment tu fais dans ce cas pour gérer.

corisandiane a écrit:

c0c0 a écrit:Pas d'anecdotes choc mais je pense qu'il suffit de venir observer un cours de maths en troisième pour se rendre compte des limites du "collège unique".

Comment peut-on parler de racines carrées/fonctions affines/équations ... à des élèves qui ont décroché à partir de la proportionnalité en sixième, et qui pour certains n'ont pas les moyens d'aller plus loin. Et surtout quel est l'intérêt ?
Et on ne peut pas ne pas en parler et faire des maths "pratiques" car il faut bien préparer certains à la seconde générale.

Enfin il n'y a aucun problème puisqu'il suffit de faire de la pédagogie différenciée et qu'on nous a offert le socle pour résoudre ces problèmes d'un coup de baguette...

ça m'interresse de savoir comment tu fais dans ce cas pour gérer.

Justement je ne gère pas terrible...Honte sur moi ! Je peux t'envoyer en MP ce que j'ai ou que je compte tester mais rien de génial, je cherche encore la formule qui va avec la baguette magique ! Ras le bol d'enseigner les maths c'est trop ingrat

De plus en plus je trouve que le collège ressemble à une poubelle sans tri sélectif!
On y fait rentrer tout ce qu'on peut et on ne se préoccupe pas trop de ce qui en ressort ni dans quel état!

La lecture de la totalité de ce fil est hallucinante!! (et en même temps, tellement banale)

Un élève de 3e voulait (veut toujours) devenir boulanger. La famille est OK. Elève moyen plus (atteint les 11 de moyenne générale par son travail au 3e trimestre), il n'a jamais doublé. A 14 ans et quelques mois (il est de la fin de l'année), pas possible de partir en apprentissage. Dossier refusé dans les lycées pros, en grande partie car trop jeune (problème des stages etc...). Aurait apparemment mieux fait de "glander" au collège et de doubler une classe : des élèves plus âgés ont été pris avec des dossiers scolaires moins glorieux.
Allez motiver au travail les collégiens qui l'ont su après ça....

PS : il double donc sa 3e....