- philannDoyen
Dalva a écrit:
- par une logique qui m'échappe, il est impossible de cumuler l'option bilangue et le latin, ce qui me paraît d'une grande incohérence.
Je crois comprendre que cette petite rêveuse place de grands espoirs dans le latin...
Soit dit en passant, cette désaffection pour l'allemand m'inquiète. Nous sommes un gros collège (6 divisions de 6e), si peu de demandes pour une autre langue que l'anglais me paraît anormal. C'est dû en grande partie au fait que maintenant, tous les enfants commencent une langue au primaire et que, depuis quelques années, cette langue est systématiquement l'anglais.
Cela ne me paraît pas judicieux pour plusieurs raisons. Mais bon.
j'aurais pu écrire la même chose!
Il faut être idiot pour interdire allemand/ latin...vu que généralement ça concerne le même type d"élèves (sauf sans mon collège à moi, mais cas particulier)
- dandelionVénérable
Heu Patissot, il semblerait que cette idée que jeune âge et découvertes mathématiques majeures sont liés serait en partie une légende urbaine. Et puis beaucoup d'universitaires brillants ne sont pas médaillés Fields non ? Parfois à force de vouloir être excellent, on s'interdit juste d'être très bon . Un excellent pianiste deviendra rarement soliste, mais il pourra vivre honnêtement de sa passion.Patissot a écrit:thrasybule a écrit:Je répète, au cas où la question aurait échappé à Patissot: pourquoi, oui, pourquoi, dit-il, faire le deuil d'une vocation? Tu t'en sors bien?
D'un point de vue académique j'ai raté mes études. C'est un échec difficile à assumer, d'autant plus que dans ma discipline la jeunesse et la précocité ont presque autant de valeur que dans les milieux sportifs. A mon âge Galois était déjà mort, et les mathématiciens ayant suivi un parcours normal ont fini d'écrire leur thèse. Pourtant il me semble que malgré mes nombreux détours ce soit la discipline qui m'intéresse le plus.
De ce que j'en sais, on a tout de même vraiment besoin de bons mathématiciens ces temps ci, notamment à cause des besoins en cryptographie non? C'est vraiment une voie que tu exclus?
- DalvaVénérable
Ah ben, latin allemand n'est pas expressément défendu : elle peut faire anglais LV1, option latin et allemand LV2.
Mais ce qui m'intéresserait, moi, c'est qu'elle fasse allemand LV1 parce que je sais pertinemment qu'il est plus facile de commencer par cette langue.
Je ne suis pas sûre qu'elle ait les épaules pour assumer bilangue dès la 6e. Et par ailleurs, elle n'est pas très douée pour l'anglais (en tout cas, elle est persuadée de ne pas l'être) donc la faire commencer une langue nouvelle à l'entrée en 6e, une langue plus "carrée" sur le plan de la prononciation comme sur celui de la grammaire, ne me paraît pas dénué de logique.
L'autre choix de LV2 est espagnol.
Y a-t-il beaucoup de collèges dans lesquels, finalement, on n'ait pas le choix de la LV1 à moins de prendre l'option bilangue ?
Patissot, je suis d'accord avec Dandelion (même si nous n'avons pas à préjuger de tes choix et de ta vie). Tu es quand même jeune pour abandonner tes rêves, non ? Si tu veux un détail privé, mon père a approché l'un des siens à 40 ans (brevet de pilote), l'autre à 48 ans (en reprenant quelques études pour faire de l'épidémiologie) et le dernier à 60 ans passés (cours de peinture et de dessin).
Son tout premier rêve était de devenir pilote de chasse mais ses yeux ne le lui ont pas permis, il a abandonné la prépa. Son autre passion étaient les mathématiques. La dernière le dessin, il a toujours caricaturé (ses profs, les hommes politiques, les copains) mais sans aller au bout faute d'oser, alors qu'il aurait pu en faire son métier.
Ne fais pas comme lui : va au bout de tes passions maintenant, ce seront autant d'années de plaisir de gagnées.
Mais ce qui m'intéresserait, moi, c'est qu'elle fasse allemand LV1 parce que je sais pertinemment qu'il est plus facile de commencer par cette langue.
Je ne suis pas sûre qu'elle ait les épaules pour assumer bilangue dès la 6e. Et par ailleurs, elle n'est pas très douée pour l'anglais (en tout cas, elle est persuadée de ne pas l'être) donc la faire commencer une langue nouvelle à l'entrée en 6e, une langue plus "carrée" sur le plan de la prononciation comme sur celui de la grammaire, ne me paraît pas dénué de logique.
L'autre choix de LV2 est espagnol.
Y a-t-il beaucoup de collèges dans lesquels, finalement, on n'ait pas le choix de la LV1 à moins de prendre l'option bilangue ?
Patissot, je suis d'accord avec Dandelion (même si nous n'avons pas à préjuger de tes choix et de ta vie). Tu es quand même jeune pour abandonner tes rêves, non ? Si tu veux un détail privé, mon père a approché l'un des siens à 40 ans (brevet de pilote), l'autre à 48 ans (en reprenant quelques études pour faire de l'épidémiologie) et le dernier à 60 ans passés (cours de peinture et de dessin).
Son tout premier rêve était de devenir pilote de chasse mais ses yeux ne le lui ont pas permis, il a abandonné la prépa. Son autre passion étaient les mathématiques. La dernière le dessin, il a toujours caricaturé (ses profs, les hommes politiques, les copains) mais sans aller au bout faute d'oser, alors qu'il aurait pu en faire son métier.
Ne fais pas comme lui : va au bout de tes passions maintenant, ce seront autant d'années de plaisir de gagnées.
- Presse-puréeGrand sage
Dalva a écrit:
- par une logique qui m'échappe, il est impossible de cumuler l'option bilangue et le latin, ce qui me paraît d'une grande incohérence.
C'est illégal. Plusieurs circulaires et le discours d'un ancien ministre de l'EN le rappellent.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- DalvaVénérable
Des circulaires ? Des circulaires ! Où sont-elles ?
(On est bien d'accord, bilangue, c'est quand on commence deux langues en même temps dès la 6e.)
(On est bien d'accord, bilangue, c'est quand on commence deux langues en même temps dès la 6e.)
- LefterisEsprit sacré
Les langues anciennes au secours des maths (ça aura au moins servi à quelque chose) : il me semble que Pythagore , Thalès et quelques autres étaient performants à un âge avancé...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MarieLNeoprof expérimenté
Presse-purée a écrit:Dalva a écrit:
- par une logique qui m'échappe, il est impossible de cumuler l'option bilangue et le latin, ce qui me paraît d'une grande incohérence.
C'est illégal. Plusieurs circulaires et le discours d'un ancien ministre de l'EN le rappellent.
Ah ? Voilà qui intéressera grandement ma collègue LC, ici aussi c'est impossible "pour ne pas trop charger les EDT" officiellement.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- sebisebNiveau 9
Un autre Hors-Série sur l'Éucation !
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sebiseb ...pour une école "vraiment" libre !
- IgniatiusGuide spirituel
J'ai commencé à feuilleter le hors-série dont il est ici question, et l'article sur le "Renouvellement des identités culturelles", page 18, est en effet édifiant.
J'en retiens deux choses :
1. les enseignants aujourd'hui sont nettement moins sensibles à la culture (livres, cinéma) et regardent les savoirs théoriques comme un "encombrant" pour leur métier, contre le rôle éducatif.
2. Très massivement, l'origine socio-culturelle des profs s'est élevée : les 3/4 étaient issus de milieux plus ou moins populaires dans les années 30, il ne sont plus que la moitié aujourd'hui.
Le point 2. explique peut-être le point 1. : on se retrouve avec des gens pour qui l'école n'est plus le lieu de l'ascension sociale, mais celui de l'éducation au sens commun. Ils considèrent la culture comme secondaire car ils ont été plus ou moins baignés dedans (un vernis culturel, mais une familiarité quand même, notamment avec les théories pédo-psychiatriques) et n'hésitent pas à considérer que les jeux video ou les écrans sont un bon moyen d'éduquer.
Et eux, ils ont peut-être manqué de compréhension à l'école, et souhaitent donc mettre l'accent dessus dans leur pratique de prof.
Enfin, comme le métier n'est plus socialement attractif, on se retrouve avec des enseignants de niveau intellectuel moyen qui n'ont pas toujours conscience de participer à la reproduction sociale.
Voilà mon avis, très raccourci.
En fait, tout est cohérent dans ce système.
J'en retiens deux choses :
1. les enseignants aujourd'hui sont nettement moins sensibles à la culture (livres, cinéma) et regardent les savoirs théoriques comme un "encombrant" pour leur métier, contre le rôle éducatif.
2. Très massivement, l'origine socio-culturelle des profs s'est élevée : les 3/4 étaient issus de milieux plus ou moins populaires dans les années 30, il ne sont plus que la moitié aujourd'hui.
Le point 2. explique peut-être le point 1. : on se retrouve avec des gens pour qui l'école n'est plus le lieu de l'ascension sociale, mais celui de l'éducation au sens commun. Ils considèrent la culture comme secondaire car ils ont été plus ou moins baignés dedans (un vernis culturel, mais une familiarité quand même, notamment avec les théories pédo-psychiatriques) et n'hésitent pas à considérer que les jeux video ou les écrans sont un bon moyen d'éduquer.
Et eux, ils ont peut-être manqué de compréhension à l'école, et souhaitent donc mettre l'accent dessus dans leur pratique de prof.
Enfin, comme le métier n'est plus socialement attractif, on se retrouve avec des enseignants de niveau intellectuel moyen qui n'ont pas toujours conscience de participer à la reproduction sociale.
Voilà mon avis, très raccourci.
En fait, tout est cohérent dans ce système.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- RoninMonarque
Oui, en gros on est dans la *****
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- CeladonDemi-dieu
Depuis le temps que je le dis, que c'est cohérent !
- IgniatiusGuide spirituel
Par contre, c'est impressionnant : dès que le contenu d'un article m'horripile, qu'une réflexion me paraît déplacée et fait montre d'un positionnement idéologique très clair, je fonce à la fin voir l'auteur et c'est toujours Caroline Brizard !
Elle est vraiment insupportable celle-là, ça fait des années qu'elle volète dans la galaxie SGEN/UNSA et remplit le Nouvel Obs de poncifs pédagos.
JE pense que lorsque Julliard a quitté l'Obs avec fracas, son désaccord avec l'équipe "éducation" était très profond.
Elle est vraiment insupportable celle-là, ça fait des années qu'elle volète dans la galaxie SGEN/UNSA et remplit le Nouvel Obs de poncifs pédagos.
JE pense que lorsque Julliard a quitté l'Obs avec fracas, son désaccord avec l'équipe "éducation" était très profond.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- DalvaVénérable
Je rejoins les observations d'Igniatius.
Par ailleurs, je trouve que finalement, ce très gros hors-série est à prendre avec des pincettes pour ses première et troisième parties, car tous les articles ou presque y sont du même auteur (Tisserand). Certes, il travaille essentiellement sur des données statistiques (première partie) ou historiques (troisième partie), mais on ne peut considérer l'orientation de ce hors-série comme neutre quand il est ainsi soumis à la vision unique d'un auteur prépondérant. Issu d'un IUFM qui plus est. Cela en soi ne veut rien dire, mais tout de même.
J'ai trouvé que bien des articles n'étaient pas si intéressants que cela, peu approfondis. Ceux issus du Nouvel Obs sont finalement des transcriptions de témoignages individuels le plus souvent, peu nombreux, qui permettent peu de réflexion. Et qui n'apportent, à nous autres enseignants, pas grand chose. Les constats, nous pouvons les faire nous-mêmes.
Les deux articles vraiment intéressants - et inquiétants - sont celui cité par Igniatius, sur la culture en berne, et celui sur la réussite des enfants d'enseignants, qui malheureusement est souvent incompréhensible et ne se donne pas la peine d'apporter des exemples précis lorsqu'il utilise des termes spécifiques. On comprend à demi-mots, mais pas tout. Par ailleurs, il s'appuie justement sur la dernière génération des enfants d'enseignants "ancienne mouture", celle dont on peut considérer qu'elle attache encore beaucoup d'importance à l'ascension sociale par la culture. Il serait intéressant de voir ce que cela donne pour les enfants d'enseignants recrutés après 2000.
Bon, sinon, les autres articles ont au moins le mérite de faire un point complet sur l'école depuis la maternelle jusqu'à l'université, c'est pas mal de tout avoir sous la main... En admettant qu'on puisse se fier aux affirmations, vu que l'article sur les préjugés contient en lui-même une assertion jamais vérifiée. (Salaires de 10 mois lissés sur 12 mois.) Je regrette souvent une absence de sources. Je ne trouve pas que ce soit un travail de grande qualité. Je suis peut-être trop exigeante. Ou médisante ?
Edit : comme le dit Igniatius, il n'y a pas que Tisserand qui monopolise le hors-série... J'aurais cru qu'une telle publication regrouperait des articles très divers. Lorsque j'ai vu le sommaire, j'ai réellement cru que je lirais des dizaines d'auteurs. Ben non.
Par ailleurs, je trouve que finalement, ce très gros hors-série est à prendre avec des pincettes pour ses première et troisième parties, car tous les articles ou presque y sont du même auteur (Tisserand). Certes, il travaille essentiellement sur des données statistiques (première partie) ou historiques (troisième partie), mais on ne peut considérer l'orientation de ce hors-série comme neutre quand il est ainsi soumis à la vision unique d'un auteur prépondérant. Issu d'un IUFM qui plus est. Cela en soi ne veut rien dire, mais tout de même.
J'ai trouvé que bien des articles n'étaient pas si intéressants que cela, peu approfondis. Ceux issus du Nouvel Obs sont finalement des transcriptions de témoignages individuels le plus souvent, peu nombreux, qui permettent peu de réflexion. Et qui n'apportent, à nous autres enseignants, pas grand chose. Les constats, nous pouvons les faire nous-mêmes.
Les deux articles vraiment intéressants - et inquiétants - sont celui cité par Igniatius, sur la culture en berne, et celui sur la réussite des enfants d'enseignants, qui malheureusement est souvent incompréhensible et ne se donne pas la peine d'apporter des exemples précis lorsqu'il utilise des termes spécifiques. On comprend à demi-mots, mais pas tout. Par ailleurs, il s'appuie justement sur la dernière génération des enfants d'enseignants "ancienne mouture", celle dont on peut considérer qu'elle attache encore beaucoup d'importance à l'ascension sociale par la culture. Il serait intéressant de voir ce que cela donne pour les enfants d'enseignants recrutés après 2000.
Bon, sinon, les autres articles ont au moins le mérite de faire un point complet sur l'école depuis la maternelle jusqu'à l'université, c'est pas mal de tout avoir sous la main... En admettant qu'on puisse se fier aux affirmations, vu que l'article sur les préjugés contient en lui-même une assertion jamais vérifiée. (Salaires de 10 mois lissés sur 12 mois.) Je regrette souvent une absence de sources. Je ne trouve pas que ce soit un travail de grande qualité. Je suis peut-être trop exigeante. Ou médisante ?
Edit : comme le dit Igniatius, il n'y a pas que Tisserand qui monopolise le hors-série... J'aurais cru qu'une telle publication regrouperait des articles très divers. Lorsque j'ai vu le sommaire, j'ai réellement cru que je lirais des dizaines d'auteurs. Ben non.
- MamaVénérable
Dalva a écrit:
Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.
Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".
Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option. C'est tout. Je ne dis pas que nous sommes des nababs, je n'ai ni tabou ni mépris pour l'argent, je galère malgré mon jeune âge et je dois sacrifier un paquet de rêves, mais je n'en peux plus de n'entendre que cet argument à longueur de temps chez la plupart des syndicalistes. Pour moi, dire "le travail est pourri donc on doit gagner plus pour compenser", c'est baisser les bras, accepter la faillite. Ca me fait penser à un employé d'entreprise qui préfèrerait gagner plus pour risquer de se faire tuer par des machines inadaptées, plutôt que de se battre pour qu'on mette l'entreprise aux normes. Utopique, certes. Mais ça l'est encore plus de croire qu'on a actuellement assez d'argent pour augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail, et ça ne l'est pas assez de penser qu'il vaut mieux emporter sa part pendant que le navire coule. C'est mon point de vue et je comprends qu'il puisse paraître faux, mais pour l'instant rien de ce que j'ai lu des posts précédents ne m'a convaincue du contraire.
Sinon, il est clair que ce numéro n'est pas destiné aux enseignants et qu'il brasse trop de pédagogiquement correct, d'idées convenues et d'imprécisions. Il a simplement le mérite de ne pas offrir une trop mauvaise image du prof au chaland, et de reprendre des revendications et des problèmes assez variés, mais très superficiellement.
- lene75Prophète
mamamanette a écrit:Dalva a écrit:
Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.
Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".
Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option.
Encore une fois, c'est l'option qui a été systématiquement proposée et choisie depuis une trentaine d'années. On voit où ça a mené : les conditions de travail sont ce qu'elles sont et les salaires aussi. Tu crois que si le gouvernement actuel réduit par exemple les classes à 30, ce sera maintenu plus de 2 ou 3 ans ? Dans 2 ans ou quand on changera de gouvernement, on nous dira que ce n'est plus possible, ou on fera comme d'habitude : on ne nous dira rien et en augmentera progressivement. Et en attendant, on aura tout perdu, comme d'hab'.
Et puis bon, 30 élèves ingérables, hein... Pour beaucoup de choses qui clochent dans nos établissements, il n'y a pas besoin de sous : c'est essentiellement une question d'idéologie. Faut-il des sous pour que l'administration soutienne les profs, par exemple ? Faut-il des sous pour supprimer les projets bidons (et coûteux), l'idéologie des TICE à tout va, etc. ? Non, au contraire, on ferait des économies à supprimer tout ça. Il n'y a qu'à voir la réforme du primaire : il n'y a pas de sous pour les PE mais il y en a pour dégrader les conditions de travail de tout le monde
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- InvitéMAFidèle du forum
Presse-purée a écrit:Dalva a écrit:
- par une logique qui m'échappe, il est impossible de cumuler l'option bilangue et le latin, ce qui me paraît d'une grande incohérence.
C'est illégal. Plusieurs circulaires et le discours d'un ancien ministre de l'EN le rappellent.
AH BON? pourtant, ça existe!
- InvitéMAFidèle du forum
Dalva a écrit:
Y a-t-il beaucoup de collèges dans lesquels, finalement, on n'ait pas le choix de la LV1 à moins de prendre l'option bilangue ?
Oui! En fait, l'anglais n'existe qu'en LV1 quasiment partout (anglais LV2, c'est rarissime!), car l'anglais est enseigné à l'école primaire (les autres langues sont interdites depuis peu, du moins dans certaines académies) et cela permet une continuité primaire-collège.
Du coup, si on te propose quelque chose d'autre en 6e, ce sera bien souvent sous l'étiquette "bi-langue", afin de garder l'anglais dès la 6e. Donc espagnol bilangue; allemand bilangue. Pour l'allemand, rares sont les collèges où l'allemand lv1 a subsisté; rares sont les petits collèges (moins de 500 élèves) où l'allemand lv2 se maintient, et l'allemand existe encore, en partie grâce à la bilangue. Du moins c'est mon analyse. C'est vu comme "un plus", et non comme un choix entre allemand ou anglais lv1 d'une part ou allemand et espagnol lv2 d'autre part. Autour de moi, toutes les sections lv2 ferment. Il n'y a pas assez d'élèves, on les regroupe, et les regroupements sont plus ou moins heureux; ou alors on leur dit carrément "non c'est pas possible" et ils n"ont plus de choix en lv2... Il ne reste que la bilangue qui tiennent encore la route, et encore, c'est au bon vouloir du CDE.
- MamaVénérable
Oui Lene, je suis bien d'accord avec toi pour dire que certains moyens pourraient aussi être déplacés. Pour le lycée, les élèves seraient également moins ingérables avec certains moyens. J'ai ainsi vu des ZEP très dures où les élèves se tenaient mieux qu'ailleurs, grâce à un gros travail d'équipe sur la discipline permis par des moyens supplémentaires en heures, que ce soit de concertation ou de retenue payées, et en surveillants, etc.
Les effectifs sont quand même importants pour la discipline, même s'il y a évidemment de petites classes pénibles. De plus les effectifs ne sont pas importants que pour la discipline, ils le sont aussi pour la transmission.
Enfin je ne comprends pas ton argument : si on refusait toute avancée au motif que le régime politique suivant peut nous l'enlever, on ne change plus rien !! A nous de ne pas les laisser nous l'enlever. Et si ce sont des choses qui fonctionnent bien, il y a aussi des parents qui en défendront le maintien.
Les effectifs sont quand même importants pour la discipline, même s'il y a évidemment de petites classes pénibles. De plus les effectifs ne sont pas importants que pour la discipline, ils le sont aussi pour la transmission.
Enfin je ne comprends pas ton argument : si on refusait toute avancée au motif que le régime politique suivant peut nous l'enlever, on ne change plus rien !! A nous de ne pas les laisser nous l'enlever. Et si ce sont des choses qui fonctionnent bien, il y a aussi des parents qui en défendront le maintien.
- AemiliaExpert
MarieAnne a écrit:Dalva a écrit:
Y a-t-il beaucoup de collèges dans lesquels, finalement, on n'ait pas le choix de la LV1 à moins de prendre l'option bilangue ?
Oui! En fait, l'anglais n'existe qu'en LV1 quasiment partout (anglais LV2, c'est rarissime!), car l'anglais est enseigné à l'école primaire (les autres langues sont interdites depuis peu, du moins dans certaines académies) et cela permet une continuité primaire-collège.
Du coup, si on te propose quelque chose d'autre en 6e, ce sera bien souvent sous l'étiquette "bi-langue", afin de garder l'anglais dès la 6e. Donc espagnol bilangue; allemand bilangue. Pour l'allemand, rares sont les collèges où l'allemand lv1 a subsisté; rare sont ceux où l'allemand lv2 se maintient (disons que dans un collège de moins de 50 élèves, c'est souvent difficile), et l'allemand existe encore, en partie grâce à la bilangue. Du moins c'est mon analyse. C'est vu comme "un plus", et non comme un choix entre allemand ou anglais lv1 d'une part ou allemand et espagnol lv2 d'autre part. Autour de moi, toutes les sections lv2 ferment. Il n'y a pas assez d'élève, on les regroupe, et les regroupements sont plus ou moins heureux. Il ne reste que la bilangue qui tiennent encore la route, et encore, c'est au bon vouloir du CDE.
Chez nous on est dans cette situation. Même si ma collègue d'allemand va donner des cours dans les écoles du secteur, il n'y aurait pas eu assez d'inscrits en LV1 en 6e : si on le leur demande, les parents préfèrent choisir l'anglais, plus "universel", mais ils n'ont rien contre l'allemand. Donc effectivement on leur présente la bilangue comme un "plus" et on a de nombreux inscrits (je précise que je suis dans un petit collège rural de 240 élèves).
Par contre, ils peuvent EVIDEMMENT faire bilangue + latin !! (de la même façon qu'en 4e, les non-bilangues peuvent avoir anglais + espagnol + latin)
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Professeur de lettres classiques déclassée
Mon blog "culture et humeurs, humour et coups de coeur" : https://fortyfiveweeks.wordpress.com/
- linotteFidèle du forum
Il ne reste que la bilangue qui tiennent encore la route, et encore, c'est au bon vouloir du CDE.
Effectivement tous les dispositifs optionnels ( bilangue, latin, dp3, euro) ne sont pas dotés en tant que tels mais sont inclus dans un enveloppe d'heures (HS ?) : les CDE répartissent 'à leur guise' ( et selon la possibilité).
Edit : dans mon département ( car il me semble que toutes les doations ne se font pas sur le même modèle)
- AemiliaExpert
linotte a écrit:Il ne reste que la bilangue qui tiennent encore la route, et encore, c'est au bon vouloir du CDE.
Effectivement tous les dispositifs optionnels ( bilangue, latin, dp3, euro) ne sont pas dotés en tant que tels mais sont inclus dans un enveloppe d'heures (HS ?) : les CDE répartissent 'à leur guise' ( et selon la possibilité).
Edit : dans mon département ( car il me semble que toutes les doations ne se font pas sur le même modèle)
Oui, ça m'a d'ailleurs surprise (agréablement) quand j'ai parlé d'ouvrir l'option grec. Tout le monde me disait que ça serait impossible, que l'heure était à la fermeture de ces options etc. Il m'a suffit d'en parler à ma cde, qui est extrêmement favorable (elle en a fait elle-même, et c'est une ancienne prof d'allemand...) pour que cela ce réalise ! Jusqu'au dernier moment (juste avant la signature de la VS) nous ne savions pas sous quelle forme j'allais être rémunérée (HSE ??) mais elle a demandé une rallonge d'HSA qui lui a été accordée.
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- linotteFidèle du forum
Mon gros problème est d'être à TP donc pas de marge de manoeuvre // aux HSA pour éventuellement 'gagner' une heure de latin sur le niveau 4e et/ou 3e (c-a-d atteindre l'horaire légal )
Mais ce n'est pas une raison suffisante pour que j'abondonne mon TP
Mais ce n'est pas une raison suffisante pour que j'abondonne mon TP
- CathEnchanteur
lene75 a écrit:mamamanette a écrit:Dalva a écrit:
Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.
Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".
Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option.
Encore une fois, c'est l'option qui a été systématiquement proposée et choisie depuis une trentaine d'années. On voit où ça a mené : les conditions de travail sont ce qu'elles sont et les salaires aussi. Tu crois que si le gouvernement actuel réduit par exemple les classes à 30, ce sera maintenu plus de 2 ou 3 ans ? Dans 2 ans ou quand on changera de gouvernement, on nous dira que ce n'est plus possible, ou on fera comme d'habitude : on ne nous dira rien et en augmentera progressivement. Et en attendant, on aura tout perdu, comme d'hab'.
Et puis bon, 30 élèves ingérables, hein... Pour beaucoup de choses qui clochent dans nos établissements, il n'y a pas besoin de sous : c'est essentiellement une question d'idéologie. Faut-il des sous pour que l'administration soutienne les profs, par exemple ? Faut-il des sous pour supprimer les projets bidons (et coûteux), l'idéologie des TICE à tout va, etc. ? Non, au contraire, on ferait des économies à supprimer tout ça. Il n'y a qu'à voir la réforme du primaire : il n'y a pas de sous pour les PE mais il y en a pour dégrader les conditions de travail de tout le monde
Absolument.
20 ans que j'enseigne et que j'entends les syndicats dire, au moindre mouvement de grève: "Non, non, pas d'augmentation de salaire, hein! Seulement des moyens pour les élèves
Résultat, on a ni l'un ni l'autre.
Encore une chose: croyez-moi, je vivais bien mieux à mes débuts avec le salaire de l'époque. Les classes de 35 n'existaient pas, il était même rare d'avoir 30 élèves. En tant qu'élève, je n'ai jamais connu plus de classe de 25/26 élèves. Les TZR (TA) étaient très rares et les compléments de service encore plus.
Aujourd'hui, dans les lycées voisins, les classes de 2nde sont à 37. Toutes. Le niveau scolaire s'effondre. Les TZR pullulent, les CDS sur 2, 3, 4 établissements se multiplient, l'opinion publique nous traite ouvertement de feignants, les gouvernements aussi, à peine implicitement. Notre pouvoir d'achat a fondu comme neige au soleil.
Je crois que je n'ai rien oublié.
Et il faudrait refuser des augmentations de salaire, la main sur le cœur ?
- Presse-puréeGrand sage
sebiseb a écrit:Un autre Hors-Série sur l'Éucation !
Je suis en train de le lire. Plein de trucs intéressants, mais ça fait mal de retrouver le mot "compétences" même chez ces anars.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- LefterisEsprit sacré
cath5660 a écrit:lene75 a écrit:mamamanette a écrit:Dalva a écrit:
Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.
Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".
Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option.
Encore une fois, c'est l'option qui a été systématiquement proposée et choisie depuis une trentaine d'années. On voit où ça a mené : les conditions de travail sont ce qu'elles sont et les salaires aussi. Tu crois que si le gouvernement actuel réduit par exemple les classes à 30, ce sera maintenu plus de 2 ou 3 ans ? Dans 2 ans ou quand on changera de gouvernement, on nous dira que ce n'est plus possible, ou on fera comme d'habitude : on ne nous dira rien et en augmentera progressivement. Et en attendant, on aura tout perdu, comme d'hab'.
Et puis bon, 30 élèves ingérables, hein... Pour beaucoup de choses qui clochent dans nos établissements, il n'y a pas besoin de sous : c'est essentiellement une question d'idéologie. Faut-il des sous pour que l'administration soutienne les profs, par exemple ? Faut-il des sous pour supprimer les projets bidons (et coûteux), l'idéologie des TICE à tout va, etc. ? Non, au contraire, on ferait des économies à supprimer tout ça. Il n'y a qu'à voir la réforme du primaire : il n'y a pas de sous pour les PE mais il y en a pour dégrader les conditions de travail de tout le monde
Absolument.
20 ans que j'enseigne et que j'entends les syndicats dire, au moindre mouvement de grève: "Non, non, pas d'augmentation de salaire, hein! Seulement des moyens pour les élèvesdans l'intérêt de l'enfant" en rosissant comme des jeunes filles à l'idée qu'on puisse soupçonner les enseignants pour travailler pour autre chose que la gloire.
Résultat, on a ni l'un ni l'autre.
Encore une chose: croyez-moi, je vivais bien mieux à mes débuts avec le salaire de l'époque. Les classes de 35 n'existaient pas, il était même rare d'avoir 30 élèves. En tant qu'élève, je n'ai jamais connu plus de classe de 25/26 élèves. Les TZR (TA) étaient très rares et les compléments de service encore plus.
Aujourd'hui, dans les lycées voisins, les classes de 2nde sont à 37. Toutes. Le niveau scolaire s'effondre. Les TZR pullulent, les CDS sur 2, 3, 4 établissements se multiplient, l'opinion publique nous traite ouvertement de feignants, les gouvernements aussi, à peine implicitement. Notre pouvoir d'achat a fondu comme neige au soleil.
Je crois que je n'ai rien oublié.
Et il faudrait refuser des augmentations de salaire, la main sur le cœur ?
De toute manière, la question du salaire est en train de s'imposer d'elle-même et de régler son compte à l'enseignement. Admettons que ceux qui sont en place s'en moquent. De toute manière ils sont piégés dans le métier, passé un certain âge la reconversion est impossible, leurs conditions de travail vont se dégrader et leur salaire aussi. Le mépris, c'est un tout, conditions de travail et salaire : et nos élèves sont les premiers à nous mépriser, parce qu'ils savent ce qu'ils sont et ce qu'ils font vivre aux enseignants, et aussi pour le salaire, puisque faire ça pour être un "charclo" comme le dit un intervenant ici , ça les dépasse. Nous ne pouvons être que des déclassés.
Il faut donc se placer maintenant du point de vue des candidats potentiels, et nous arrivons, tout le monde le voit, dans des "classes creuses" dans certaines matières : ça a commencé par les maths, puis certaines langues, parce que les débouchés étaient meilleurs ailleurs. Maintenant, ce sont les lettres, qui agonisent, et pire encore, les facs commencent à se vider , surtout après la licence, précisément pour éviter d'être enseignant. En huit ans , les lettres modernes ont perdu au Capes 65 % de candidats, les lettres classiques 85% , et en ce moment même, le vivier est très faible, l'effet sur les 5 prochaines années va être terrible.
Et là, on ne trouvera pas de contractuels venant du privé . Je crois que c'est terminé, la machine est tellement détruite que c'est une page qui se tourne. Même si une volonté politique miraculeuse voulait y remédier, il faudrait des décennies. La première chose à faire serait le salaire : on ne se lance pas dans 6 ans d'études pour vivre dans les difficultés, et ne même pas enseigner vraiment sa matière. Les étudiants ne sont pas si ignorants des réalités, ils savent parfaitement ce que sont la majorité des collèges et ce qu'on y fait. L'agreg fait encore un peu recette, parce que beaucoup considèrent que c'est le minima acceptable, le message est fort clair.
http://skhole.fr/qui-veut-encore-devenir-professeur-ou-la-crise-de-la-vocation-enseignante-par-marian-balastre
En tout cas, je sais que je n'ai plus qu'à regarder le naufrage, je n'ai aucune illusion pour la matière que j'enseigne. Il va rester quelques passionnés dans les facs, des adultes qui s'y remettent, des enseignants qui vont tenter de s'esquiver (mais comment ? vers le supérieur) mais des gens qui s'y lancent en masse, il ne faut plus rêver. La traversée du désert a commencé.
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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- sebisebNiveau 9
Il y a parfois des aspirations contradictoires chez les anar's comme ailleurs...Presse-purée a écrit:Je suis en train de le lire. Plein de trucs intéressants, mais ça fait mal de retrouver le mot "compétences" même chez ces anars.sebiseb a écrit:Un autre Hors-Série sur l'Éucation !
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