- CatalunyaExpert spécialisé
Bah je sais pas, ne paie plus Internet, tu feras quelques dizaines d'euros d'économie par mois, un bon début
- CatalunyaExpert spécialisé
hors de propos, on parlait de célibataires sans enfant. Mdrlene75 a écrit:Catalunya a écrit:je paie 450 euros de loyer, je pourrais payer 700 que je mettrais toujours des sous de côté
C'est à peu près ce que je paie juste pour la crèche pour un seul enfant :lol:
Mais encore une fois, les conditions de vie de chacun, on s'en contrefiche : ça n'a rien à faire dans des négociations salariales.
- PatissotDoyen
Catalunya a écrit:Bah je sais pas, ne paie plus Internet, tu feras quelques dizaines d'euros d'économie par mois, un bon début
C'est une réflexion vraiment stupide.
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« Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d'un palais trop vaste, qu'un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. »
- Li-LiNeoprof expérimenté
Pour une fois je me permets d'intervenir dans une conversation qui n'est pas la mienne, comme Patissot pour le coup cette réflexion est stupide et très mal venue.
- lene75Prophète
Catalunya a écrit:hors de propos, on parlait de célibataires sans enfant. Mdrlene75 a écrit:Catalunya a écrit:je paie 450 euros de loyer, je pourrais payer 700 que je mettrais toujours des sous de côté
C'est à peu près ce que je paie juste pour la crèche pour un seul enfant :lol:
Mais encore une fois, les conditions de vie de chacun, on s'en contrefiche : ça n'a rien à faire dans des négociations salariales.
Ah pardon : je n'avais pas compris que seuls des célibataires sans enfants et vivant en province pouvaient se permettre d'être profs Waou, super métier qui ne permet même pas d'avoir une famille, sauf à faire un bon mariage comme je ne sais plus quel ministre l'avait conseillé
Nan mais franchement, cette discussion n'est pas sérieuse.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Catalunya a écrit:Bah je sais pas, ne paie plus Internet, tu feras quelques dizaines d'euros d'économie par mois, un bon début
Tu as raison, c'est la voix de la sagesse.
- DalvaVénérable
Le problème, Thrasybule, c'est qu'il n'y a pas bêtement "pire ailleurs" : les profs sont au-dessus du salaire médian, c'est-à-dire qu'ils gagnent plus que 50% de la population. Les autres, ceux qui gagnent plus qu'un prof, qu'est-ce qu'ils en ont à faire, à votre avis, qu'un prof ne gagne pas autant qu'eux ? Alors réclamer une augmentation à qui de droit (ie le ministre), soit, mais aller se plaindre dans les journaux de gagner plus que la moitié de la population, je ne comprends sincèrement pas comment on peut croire que ça va aider.
Et n'en déplaise à certains, je ne vois pas rapport avec le niveau d'études. Si on n'a pas le bac, on peut crever la gueule ouverte, c'est ça ? Je sais pertinemment que ce n'est pas ce que vous pensez, mais dans ce cas, il faut faire attention à la manière d'avancer les choses.
Sinon, j'ai bien plus de 27 ans, j'ai trois enfants et une maison, et à 2 salaires de prof, on s'en sort. Je vous jure que je ne deale pas à côté. La vérité, c'est juste que je vis dans un coin paumé.
Le voilà, le vrai problème : le salaire d'un fonctionnaire devrait être indexé au moins en partie sur le coût de la vie réelle du lieu où l'on travaille. Il me semble que c'est un tout petit peu le cas sur je ne sais quelle partie ou quelle prime. Avec un smic ici, des familles s'en sortent (difficilement, peut-être, mais quand même). Avec un smic à Paris, tu vis dans ta voiture si tu parviens à la garder.
Après, tout le monde n'a pas les mêmes "besoins". Certains changent de canapé tous les trois ans et se rhabillent intégralement à chaque nouvelle collection. D'autres se traînent les mêmes chaussures depuis 5 ans.
Et n'en déplaise à certains, je ne vois pas rapport avec le niveau d'études. Si on n'a pas le bac, on peut crever la gueule ouverte, c'est ça ? Je sais pertinemment que ce n'est pas ce que vous pensez, mais dans ce cas, il faut faire attention à la manière d'avancer les choses.
Sinon, j'ai bien plus de 27 ans, j'ai trois enfants et une maison, et à 2 salaires de prof, on s'en sort. Je vous jure que je ne deale pas à côté. La vérité, c'est juste que je vis dans un coin paumé.
Le voilà, le vrai problème : le salaire d'un fonctionnaire devrait être indexé au moins en partie sur le coût de la vie réelle du lieu où l'on travaille. Il me semble que c'est un tout petit peu le cas sur je ne sais quelle partie ou quelle prime. Avec un smic ici, des familles s'en sortent (difficilement, peut-être, mais quand même). Avec un smic à Paris, tu vis dans ta voiture si tu parviens à la garder.
Après, tout le monde n'a pas les mêmes "besoins". Certains changent de canapé tous les trois ans et se rhabillent intégralement à chaque nouvelle collection. D'autres se traînent les mêmes chaussures depuis 5 ans.
- CatalunyaExpert spécialisé
non mais rien à voir, on parlait de célibataires sans enfants. Qui a dit qu'on n'avait pas le droit d'avoir des enfants? C'est juste que ta remarque n'était pas pertinente.lene75 a écrit:Catalunya a écrit:hors de propos, on parlait de célibataires sans enfant. Mdrlene75 a écrit:Catalunya a écrit:je paie 450 euros de loyer, je pourrais payer 700 que je mettrais toujours des sous de côté
C'est à peu près ce que je paie juste pour la crèche pour un seul enfant :lol:
Mais encore une fois, les conditions de vie de chacun, on s'en contrefiche : ça n'a rien à faire dans des négociations salariales.
Ah pardon : je n'avais pas compris que seuls des célibataires sans enfants pouvaient se permettre d'être profs Waou, super métier qui ne permet même pas d'avoir une famille, sauf à faire un bon mariage comme je ne sais plus quel ministre l'avait conseillé
Nan mais franchement, cette discussion n'est pas sérieuse.
Célibataire avec des enfants, ça change tout, là je peux comprendre qu'on ait du mal...
Et je me suis relu, j'ai été agressif inutilement avec Marcel, mais c'est vrai qu'avoir du mal à vivre avec deux salares d'enseignants sans enfant, ça me surprend...
- Marie LaetitiaBon génie
Une fois de plus, entièrement d'accord avec Dava.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Catalunya a écrit:Et je me suis relu, j'ai été agressif inutilement avec Marcel, mais c'est vrai qu'avoir du mal à vivre avec deux salares d'enseignants sans enfant, ça me surprend...
Ne t'excuse pas, c'est la règle, quand on aborde ces sujets on est toujours un peu sous tension
Et j'ai dû mal m'exprimer, car j'ai deux enfants.
- LefterisEsprit sacré
Tu as tout à fait raison, le discours "il faut bosser" tourne à l'absurde pour eux.lene75 a écrit:cath5660 a écrit:De même, je ne pense pas qu'on doive penser que ce sont les augmentations OU les conditions de travail : c'est un deal sur lequel on sera toujours perdant.
+1
D'ailleurs les profs sont en grande partie responsables de leur situation financière actuelle (qui a des répercussions sur leur image dans la société et donc sur leurs conditions de travail) : à force de ne réclamer que des conditions de travail au détriment des salaires, nous n'avons ni l'un ni l'autre.
Et puis pour un prof, c'est un discours paradoxal de dire que les études sont sans importance : comment convaincre les élèves qu'il faut travailler à l'école dans ces conditions ? C'est sûr que si c'est pour "finir prof" comme ils disent, c'était pas la peine de se casser le c* toute sa jeunesse.
C'est marrant, ce matin des élèves m'ont dit , pour résumer, qu'il était impossible de vouloir être enseignant, que c'était un métier de ratés. En raison du salaire. Beaucoup nous voient vraiment comme ça, et une partie de leur irrespect vient de là.
Une collègue était hôtesse de l'air, ça offusque ceux qui le savent, pour eux, elle a dégringolé socialement, ils ne comprennent pas .
Ce n'est pas la première fois, une insulte en vogue dans mon établissement récemment à l’encontre des professeurs était "clochard" .
Enfin dans les histoires de salaires, je constate le retour du "moi je m'en sors" "il y a pire". Certes, je ne comparerais pas ma fiche de paie avec celle d'un manutentionnaire. Et j'ai assez pour vivre, d'autres y arrivent avec moins. Mais le seul raisonnement comparatif qui vaille, c'est celui qui se fait de catégorie similaire à catégorie similaire (désolé de rabâcher) . Et c'est celui que se font nombre de jeunes , pas si idiots, à moins d'avoir une "vocation" chevillée au corps, ce qui sera de plus en plus rare.
Tant qu'il y aura une omerta sur le problème salarial, entretenue par certains enseignants eux-mêmes, on parlera dans le vide concernant la crise des vocations .
Pour info , 2/3 des emplois avenir ne seraient pas pourvus. Pour moi -même, tuteur, déjà une défection par rapport à ce qui était annoncé...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Marie LaetitiaBon génie
thrasybule a écrit:Y'a pire ailleurs....c'est reparti pour l'antienne. :chanson: :chanson: :chanson:
hé oui... que veux-tu! J'ai un boulot merdique ou pas loin, mais je me console (conclusion d'une conversation dernièrement avec un artisan) en pensant à la possibilité que j'aurai (peut-être si l'État ne fait pas faillite) d'avoir une retraite décente (plus de 1500 euros j'espère bien) alors que mon mari (comme l'artisan en question) aura glorieusement 800 euros bruts par mois après 40 ans de travail...
Mais ça ne veut pas dire que je suis satisfaite de ma situation...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- thrasybuleDevin
Merci Lefteris, d'avoir formulé en termes précis et clairs ce que je voulais exprimer.
Continuez avec votre généreux désinteressement, et bientôt- tendance déjà bien amorcée-, il n'y aura vraiment plus personne pour faire ce boulot.
Continuez avec votre généreux désinteressement, et bientôt- tendance déjà bien amorcée-, il n'y aura vraiment plus personne pour faire ce boulot.
- CathEnchanteur
Lefteris a écrit:
Pour info , 2/3 des emplois avenir ne seraient pas pourvus. Pour moi -même, tuteur, déjà une défection par rapport à ce qui était annoncé...
Vraiment ?
- CatalunyaExpert spécialisé
C'est marrant, ce matin des élèves m'ont dit , pour résumer, qu'il était impossible de vouloir être enseignant, que c'était un métier de ratés. En raison du salaire. Beaucoup nous voient vraiment comme ça, et une partie de leur irrespect vient de là.
Un petit "de toute façon, n'y pensez pas, vous n'avez pas les capacités intellectuelles pour parvenir à cet emploi" n'aurait pas été de trop. C'est ce que j'aurais répondu, avant de faire un rapport.
- Marie LaetitiaBon génie
Lefteris a écrit:
C'est marrant, ce matin des élèves m'ont dit , pour résumer, qu'il était impossible de vouloir être enseignant, que c'était un métier de ratés. En raison du salaire. Beaucoup nous voient vraiment comme ça, et une partie de leur irrespect vient de là.
Une collègue était hôtesse de l'air, ça offusque ceux qui le savent, pour eux, elle a dégringolé socialement, ils ne comprennent pas .
Ce n'est pas la première fois, une insulte en vogue dans mon établissement récemment à l’encontre des professeurs était "clochard" .
Sans vouloir te froisser, le souci que j'ai de l'avis des élèves doit te donner une vague idée de l'infiniment petit... Qu'ils continuent, ces p'tits jeunes à exiger d'abord du fric. En général, ceux-là on les repère aux entretiens d'embauche, de la suffisance, des exigences, mais point de compétences pro...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- thrasybuleDevin
Ca, je comprends bien ML, je lis régulièrement les messages de ton mari. Ca fait peur!Marie Laetitia a écrit:thrasybule a écrit:Y'a pire ailleurs....c'est reparti pour l'antienne. :chanson: :chanson: :chanson:
hé oui... que veux-tu! J'ai un boulot merdique ou pas loin, mais je me console (conclusion d'une conversation dernièrement avec un artisan) en pensant à la possibilité que j'aurai (peut-être si l'État ne fait pas faillite) d'avoir une retraite décente (plus de 1500 euros j'espère bien) alors que mon mari (comme l'artisan en question) aura glorieusement 800 euros bruts par mois après 40 ans de travail...
Mais ça ne veut pas dire que je suis satisfaite de ma situation...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Marie Laetitia a écrit:hé oui... que veux-tu! J'ai un boulot merdique ou pas loin, mais je me console (conclusion d'une conversation dernièrement avec un artisan) en pensant à la possibilité que j'aurai (peut-être si l'État ne fait pas faillite) d'avoir une retraite décente (plus de 1500 euros j'espère bien) alors que mon mari (comme l'artisan en question) aura glorieusement 800 euros bruts par mois après 40 ans de travail...
Mais ça ne veut pas dire que je suis satisfaite de ma situation...
Je crois que le coeur du problème (et de bien des incompréhensions), c'est bien la grande diversité des situations (géographiques, professionnelles, générationnelles, etc.) qui fait que "les profs", c'est finalement aussi plastique comme notion que "les artisans"
- Spoiler:
- Parce que je peux t'assurer que si je plains le gars qui est en train de repeindre l'appartement au-dessus de chez moi et qui vient me mendier de l'électricité parce que la proprio super radine l'a coupée, je maudis le serrurier qui m'a pris 250€ pour 2 minutes de travail une nuit il y a 4 ans, je m'en souviendrai toute ma vie )
- thrasybuleDevin
C'est également ce que pensent beaucoup de personnes à notre sujet. Tu me diras, leur opinion donne aussi un sensation de vertige face à l'abîme du néant.Marie Laetitia a écrit:Lefteris a écrit:
C'est marrant, ce matin des élèves m'ont dit , pour résumer, qu'il était impossible de vouloir être enseignant, que c'était un métier de ratés. En raison du salaire. Beaucoup nous voient vraiment comme ça, et une partie de leur irrespect vient de là.
Une collègue était hôtesse de l'air, ça offusque ceux qui le savent, pour eux, elle a dégringolé socialement, ils ne comprennent pas .
Ce n'est pas la première fois, une insulte en vogue dans mon établissement récemment à l’encontre des professeurs était "clochard" .
Sans vouloir te froisser, le souci que j'ai de l'avis des élèves doit te donner une vague idée de l'infiniment petit... Qu'ils continuent, ces p'tits jeunes à exiger d'abord du fric. En général, ceux-là on les repère aux entretiens d'embauche, de la suffisance, des exigences, mais point de compétences pro...
- Marie LaetitiaBon génie
thrasybule a écrit:C'est également ce que pensent beaucoup de personnes à notre sujet. Tu me diras, leur opinion donne aussi un sensation de vertige face à l'abîme du néant.Marie Laetitia a écrit:Lefteris a écrit:
C'est marrant, ce matin des élèves m'ont dit , pour résumer, qu'il était impossible de vouloir être enseignant, que c'était un métier de ratés. En raison du salaire. Beaucoup nous voient vraiment comme ça, et une partie de leur irrespect vient de là.
Une collègue était hôtesse de l'air, ça offusque ceux qui le savent, pour eux, elle a dégringolé socialement, ils ne comprennent pas .
Ce n'est pas la première fois, une insulte en vogue dans mon établissement récemment à l’encontre des professeurs était "clochard" .
Sans vouloir te froisser, le souci que j'ai de l'avis des élèves doit te donner une vague idée de l'infiniment petit... Qu'ils continuent, ces p'tits jeunes à exiger d'abord du fric. En général, ceux-là on les repère aux entretiens d'embauche, de la suffisance, des exigences, mais point de compétences pro...
La différence, c'est que ces jeunes-là ont du mal à trouver du travail. Et c'est bien mérité. L'ennui c'est qu'à terme on a du mal à trouver des gens compétents, qui s'intéressent à ce qu'ils font et le font donc du mieux qu'ils peuvent. Or cela a des conséquences économiques dont nous faisons déjà les frais, avec l'effet de boucle dont je parlais plus haut. Dit autrement, on ne peut pas seulement donner l'argent comme référence aux jeunes, même si ça n'est pas négligeable.
Ceux qui bavent sur les profs sont... hum... ont de sacrées oeillères. Mais je comprends que le mécontentement salarial des enseignants ne soit pas compris par le reste de la population non fonctionnarisée.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- lene75Prophète
Lefteris a écrit:Tant qu'il y aura une omerta sur le problème salarial, entretenue par certains enseignants eux-mêmes, on parlera dans le vide concernant la crise des vocations .
Je ne suis pas totalement sûre que ce soit un problème réel, politiquement parlant, je veux dire. À mon avis c'est transitoire : le manque de candidats oblige à baisser le niveau de recrutement (il n'y a qu'à voir ce que disent déjà les jurys à ce propos), or un recrutement plus bas permet de justifier des salaires plus faibles et d'avoir des salariés moins revendicatifs. Si on accepte de prendre n'importe qui, on trouvera toujours. La difficulté, c'est de trouver des gens d'un certain niveau, qui contrairement à ce que je peux lire sur ce fil, sont rares à accepter de bosser pour des cacahuètes alors qu'ils ont d'autres opportunités plus intéressantes.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- dandelionVénérable
Quand je vois combien gagne mon mari qui a somme toute réussi un concours bien moins exigeant que le mien, ou quand je constatais que le salaire de sortie de mes élèves ingénieurs était supérieur au mien après plusieurs années de carrière (et très franchement, là, mon niveau de recrutement était largement supérieur au leur), ça fait quand même réfléchir. Et évidemment pas d'insultes, des locaux souvent assez agréables (ou au moins avec un abattant sur les toilettes, du papier toilette, parce que dans certains endroits où j'ai travaillé c'était aussi une des raisons pour lesquelles je n'aurais jamais admis de devoir rester dans mon établissement toute la journée). Le salaire de début de carrière permet difficilement de fonder une famille dans de bonnes conditions (difficile de corriger des copies avec un bébé dans les bras, obligation de déposer ses enfants avant l'ouverture et après la fermeture de l'école, etc) et le salaire de fin de carrière est juste ridicule comparé aux professions d'un niveau de recrutement équivalent. Alors oui on n'a pas faim avec un salaire d'enseignant, après, à moins de vivre à la campagne, on risque fort peu de pouvoir se payer des activités culturelles (babysitter, cinéma, théâtre, livres autrement qu'en format poche tout cela ne peut être qu'exceptionnel, d'autant qu'à la campagne...). Avec une formation d'ingénieur ou en école de commerce (où on peut quand même beaucoup plus s'éclater qu'en préparant l'agrég ou le capes) on aura quand même une vie plus agréable.
Les pays qui ont baissé le niveau de recrutement n'arrivent pas plus à recruter (Michaël Moore évoquait le recrutement d'enseignants ayant un casier à New York - pour faire face aux publics difficiles?).
Les pays qui ont baissé le niveau de recrutement n'arrivent pas plus à recruter (Michaël Moore évoquait le recrutement d'enseignants ayant un casier à New York - pour faire face aux publics difficiles?).
- LefterisEsprit sacré
Oui, dans mon académie c'est le chiffre pratiquement tout rond.Et apparemment national, puisqu'une seconde "campagne" a été évoquée. Les Emplois Avenir tout court semblent mieux fonctionner. Si ça se confirme, on pourrait analyser ça ainsi : beaucoup de gens ont besoin de quelque chose pour vivre , mai ceux qui se lancent dans des études au long cours privilégient d'autres pistes. Je ne serais pas étonné d'ailleurs : sur de nombreux AED et AVS que nous avons en permanence(une dizaine), donc des jeunes, je n'en connais qu'une qui prépare les concours de l'EN , ils tentent tous autre chose. Récemment nous en avions une qui a bifurqué brusquement, elle préparait les concours, elle avait d'ailleurs passé l'agreg une fois, et a trouvé une opportunité, elle n'a pas réfléchi deux fois. Ca ne permet certes pas une statistique nationale, mais ça donne la température.cath5660 a écrit:Lefteris a écrit:
Pour info , 2/3 des emplois avenir ne seraient pas pourvus. Pour moi -même, tuteur, déjà une défection par rapport à ce qui était annoncé...
Vraiment ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LefterisEsprit sacré
Ca ne me froisse pas, j'ai le même regard sur l'opinion d'ados égocentrés comme ceux que j'ai en face de moi. Mais ce qui me gêne le plus, ce sont les conséquences de cette opinion. S'ils sont en permanence insolents, bavards, c'est à cause de ça, j'en suis persuadé...Marie Laetitia a écrit:Lefteris a écrit:
C'est marrant, ce matin des élèves m'ont dit , pour résumer, qu'il était impossible de vouloir être enseignant, que c'était un métier de ratés. En raison du salaire. Beaucoup nous voient vraiment comme ça, et une partie de leur irrespect vient de là.
Une collègue était hôtesse de l'air, ça offusque ceux qui le savent, pour eux, elle a dégringolé socialement, ils ne comprennent pas .
Ce n'est pas la première fois, une insulte en vogue dans mon établissement récemment à l’encontre des professeurs était "clochard" .
Sans vouloir te froisser, le souci que j'ai de l'avis des élèves doit te donner une vague idée de l'infiniment petit... Qu'ils continuent, ces p'tits jeunes à exiger d'abord du fric. En général, ceux-là on les repère aux entretiens d'embauche, de la suffisance, des exigences, mais point de compétences pro...
Il n'y a aucun problème pour l'instant, mais c'est à court terme . Considère ce que pensait le Marchand de Shampoing au début de son sacerdoce messianique : il concédait qu'il y aurait peut-être quelques difficultés à trouver des matheux, mais pas des littéraires , qui seraient "obligés" en quelque sorte de devenir enseignants. Or, c'est la période où les facs de lettres se sont vidées (surtout après la licence, vers les masters professionnalisant => sujet moult fois abordé) , justement pour ne pas devenir enseignants, et c'est désormais l'une des plus grosses pénuries avec les langues ( d'où le dispositif EAP) .
Lene75
Je ne suis pas totalement sûre que ce soit un problème réel, politiquement parlant, je veux dire. À mon avis c'est transitoire : le manque de candidats oblige à baisser le niveau de recrutement (il n'y a qu'à voir ce que disent déjà les jurys à ce propos), or un recrutement plus bas permet de justifier des salaires plus faibles et d'avoir des salariés moins revendicatifs. Si on accepte de prendre n'importe qui, on trouvera toujours. La difficulté, c'est de trouver des gens d'un certain niveau, qui contrairement à ce que je peux lire sur ce fil, sont rares à accepter de bosser pour des cacahuètes alors qu'ils ont d'autres opportunités plus intéressantes.
Or, si l'on trouve quelques enseignants de maths physique parmi les gens qui se retrouvent sur le marché du travail , d'anciens ingénieurs par exemple, comment va-t-on trouver des professeurs de lettres ? (langues anciennes, je n'ose même pas y penser) et bientôt de philo ? D'histoire?
La solution de régionaliser les concours serait un fiasco : candidatures nulles pour certains coins peu courus , il faudrait brader les concours, ou recruter des contractuels largement sous les niveaux .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- TristanaVénérable
Je ne pense pas qu'on puisse attribuer toute l'insolence des élèves au seul fait que les enseignants sont mal rémunérés. Le métier a été déconsidéré dans l'opinion publique, et pas seulement pour des raisons financières : l'autorité, c'est de toute manière très mal vu (des chaînes de télé ont quand même pensé à des émissions pour aider les parents à exercer leur autorité...), et dès qu'il faut se plier à des exigences qui n'apportent rien dans l'immédiat (la culture est une chose qui se construit dans la durée et qui ne rend pas plus intelligent d'un seul coup...), les jeunes se rebellent. Mais ils ont la même attitude quand on les envoie en stage dans des entreprises où leur chef est parfois quelqu'un qui a un pouvoir d'achat deux fois supérieur à celui des enseignants ! Ils aimeraient peut-être gagner autant que lui, mais le problème, c'est qu'il a gagné son argent en travaillant... et ça, pour beaucoup, les jeunes le refusent. L'argent doit tomber du ciel, en passant à la télé, en chantant un titre de rap mal produit, bref en répétant ce qu'ils voient tous les jours et entendent constamment dans leurs oreilles.Lefteris a écrit:
Ca ne me froisse pas, j'ai le même regard sur l'opinion d'ados égocentrés comme ceux que j'ai en face de moi. Mais ce qui me gêne le plus, ce sont les conséquences de cette opinion. S'ils sont en permanence insolents, bavards, c'est à cause de ça, j'en suis persuadé...
La dégringolade sociale des enseignants n'aide pas ce phénomène, mais elle n'en est pas l'unique cause, loin de là.
- CathEnchanteur
Lefteris a écrit:Oui, dans mon académie c'est le chiffre pratiquement tout rond.Et apparemment national, puisqu'une seconde "campagne" a été évoquée. Les Emplois Avenir tout court semblent mieux fonctionner. Si ça se confirme, on pourrait analyser ça ainsi : beaucoup de gens ont besoin de quelque chose pour vivre , mai ceux qui se lancent dans des études au long cours privilégient d'autres pistes. Je ne serais pas étonné d'ailleurs : sur de nombreux AED et AVS que nous avons en permanence(une dizaine), donc des jeunes, je n'en connais qu'une qui prépare les concours de l'EN , ils tentent tous autre chose. Récemment nous en avions une qui a bifurqué brusquement, elle préparait les concours, elle avait d'ailleurs passé l'agreg une fois, et a trouvé une opportunité, elle n'a pas réfléchi deux fois. Ca ne permet certes pas une statistique nationale, mais ça donne la température.cath5660 a écrit:Lefteris a écrit:
Pour info , 2/3 des emplois avenir ne seraient pas pourvus. Pour moi -même, tuteur, déjà une défection par rapport à ce qui était annoncé...
Vraiment ?
Effectivement:
http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2013/02/14/le-dispositif-emplois-davenir-professeur-cherche-encore-des-etudiants/
14 février 2013
Le dispositif « emplois d’avenir professeur » cherche encore des étudiants
Embaucher 1 500 étudiants… en quatre semaines. C’est le prochain défi de l’éducation nationale. Celle-ci va devoir mettre les bouchées doubles pour atteindre l’objectif qu’elle s’est fixée : recruter 4 000 « emplois d’avenir professeur » avant la fin des vacances d’hiver, c'est-à-dire mi-mars. A ce jour, seuls 2 500 contrats ont été signés.
Certaines de ces nouvelles recrues ont déjà pris leurs fonctions dans une école, un collège ou un lycée. D’autres attendent de signer leur contrat. Étudiants boursiers, ils se sont engagés à travailler douze heures par semaine en moyenne pour l’éducation nationale (observation, aide aux devoirs, participation à des activités, voire prise en charge d’une classe avec un tuteur en master 1), pour un revenu mensuel net de 900 euros. En contrepartie, ils devront passer un concours de l’enseignement. Les « emplois d’avenir professeur » (EAP), c’est LE dispositif phare du gouvernement pour attirer les candidats aux concours enseignants et démocratiser l’accès à la profession.
Reste que les étudiants ne se sont pas bousculés au portillon... Pour accélérer la cadence, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, ont voulu médiatiser le dispositif. Ils étaient à Reims, jeudi 14 février, pour faire un « point d’étape » sur les emplois d’avenir professeur et lancer de nouvelles affiches publicitaires.
Petits boulots
En matière de communication, les rectorats non plus n’ont pas ménagé leurs efforts. « Nous avons lancé une campagne de sensibilisation à l’université, rencontré les associations étudiantes, le CROUS, envoyé un mail à chaque étudiant boursier », rapporte la rectrice de Créteil, Florence Robine. L’académie n’a recruté pour l’instant que 339 étudiants, pour 561 places disponibles.
Les difficultés, selon Florence Robine, viennent du fait que le recrutement d’EAP survient en cours d’année et que, par conséquent, « les emplois du temps des étudiants sont déjà bien remplis ». Même constat au rectorat de Versailles, qui a recruté un peu moins de 300 étudiants pour 725 places. « Les étudiants ont du mal à libérer douze heures pour aller travailler dans l’éducation nationale. Ils ont des examens à passer, des concours à préparer, des stages et parfois des petits boulots, souligne Anne Karm, chargée du dossier au rectorat. Mais je suis sûre que l’on remplira le contingent ! »
Le recrutement est particulièrement difficile dans certaines disciplines, notamment en mathématiques. « Nous n’avons eu aucun candidat venant d’une filière mathématiques. Rien d’étonnant, puisqu’il n’y a que neuf étudiants en master 1 mathématiques à l’université d’Amiens », rapporte Stéphane Devin, directeur de cabinet du recteur d’Amiens. L’académie a retenu 67 des 85 dossiers examinés, pour une dotation de 113 postes. « L’université d’Amiens n’est pas grande. Par comparaison, c’est sûr qu’on recrutera moins que Lyon. »
Disciplines "prioritaires"
Avec ses quatre universités (trois à Lyon et une à Saint-Étienne), l’académie de Lyon n’a guère eu de mal à recruter : 185 places disponibles, 185 étudiants embauchés. Le rectorat de Rennes, lui aussi, a fait le plein – les 86 places ont trouvé preneurs -, tout comme celui de Reims (40 EAP).
D’autres académies ont encore des étudiants à recruter. C'est le cas de Paris (76 étudiants prérecrutés et 30 sélectionnés vendredi 15 février, pour 233 postes), Bordeaux (58 pour 78 places), Lille (82 pour 202 postes), Besançon (28 pour 40), Limoges (35 pour 40)…
Selon le bilan d’étape présenté ce jeudi, 47 % des 2 500 premiers EAP ont été recrutés dans le 1er degré, 53 % dans le secondaire. Les deux tiers sont issus de disciplines « prioritaires », qui connaissent des difficultés de recrutement (24 % en lettres, 18 % en mathématiques, 20 % en anglais ou en allemand). La moitié des étudiants retenus sont en deuxième année de licence, 33 % en troisième année de licence et 17 % en master 1.
Aurélie Collas
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