- philannDoyen
mais je te reproche pas ton antipathie pour l'allemand Kiwi, mais le fait de postuler un choix éclairé de la part d'élèves de début collège alors même que tu es prof.
On ne parle pas d'élèves de lycée (bien que les miens de lycéens étaient incapables de se projeter plus loin que les prochaines grandes vacances et très loins de faire des choix éclairés!!)
On ne parle pas d'élèves de lycée (bien que les miens de lycéens étaient incapables de se projeter plus loin que les prochaines grandes vacances et très loins de faire des choix éclairés!!)
- InvitéMAFidèle du forum
En fait dans ce topic, il y a maintenant plusieurs topics:
1/ "pourquoi l'allemand est-il encore critère de sélection"
2/ pourquoi y a -t-il de moins en moins de germanistes et de moins en moins d'enseignants d'allemand? (la poule et l’œuf...?)
3/ un enfant peut-il et doit-il choisir lui-même ses options?
1/ "pourquoi l'allemand est-il encore critère de sélection"
2/ pourquoi y a -t-il de moins en moins de germanistes et de moins en moins d'enseignants d'allemand? (la poule et l’œuf...?)
3/ un enfant peut-il et doit-il choisir lui-même ses options?
- kiwiGuide spirituel
dandelion a écrit:Kiwi, je comprends ton argument, mais on est bien obligé d'aider ses enfants à choisir (un sport, un instrument, etc, finalement, tant que tu ne l'as pas pratiqué) et nombre de gens qui y sont allés à reculons ont ensuite bien voire très bien réussi. Tu n'as sans doute pas eu de chance (j'ai décroché en maths à cause d'une prof de maths sadique, donc...). L'allemand a été sacrifié car cela coûtait trop cher et les langues ont été très touchées par les regroupements pour permettre des suppressions de poste. Maintenant, il y a un vrai manque de germanistes. Il y a des tas de professions qui ne doivent pas être des choix, qui sont utiles et sans doute exercées avec bonheur par beaucoup. Et en effet les élèves apprennent l'espagnol pour partir en vacances, est-ce vraiment l'objectif que doit avoir la nation? Après, je suis pour l'épanouissement des enfants, mais les miens je ne les laisse pas abandonner pour un oui ou pour un non (habitude éducative fortement destructrice). Sinon, j'ai eu des élèves fans d'Hitler (mais ne faisant pas d'allemand heureusement pour les collègues d'allemand, cela dit je les leur aurais volontiers refilés pour leur permettre de garder des heures, toujours prête à rendre service moi :lol: )
Les aider oui. Pas leur dire "ça sera ça point final, pas de discussion possible car je veux que tu sois dans une bonne classe, parce que moi j'ai fait ça et c'était très bien"... Entièrement d'accord sur le reste de tes propos.
- AmaliahEmpereur
philann a écrit:Le fait est aussi que la question de la sélection est une vraie question.
Les classes de niveau sont injustes. On ne peut pas avoir un gamin de la mauvaise banlieue dans le mauvais collège dans la mauvaise classe avec tous les cas ingérables ou en difficulté.
En revanche, que ce soit Allemand/latin ou classe bilangue ou autres options supposées exigeantes...on aura toujours des moyens pour les parents, à commencer par ceux qui sont profs, pour éviter que leurs enfants ne se retrouvent avec les élèves les plus mauvais ou en difficulté. que ce soi l'allemand ou la bilangue anglais/espagnol change pas grand chose à l'affaire.
Et lorsque ces possibilités disparaissent, le risque est grand que certains parents qui auraient mis leurs enfants dans le collège public d'à côté aillent le mettre dans le bahut privé un peu plus loin.
J'avoue que c'est une vraie interrogation moins, je n'ai pas de réponse, mais à force de non sélection on va arrivé me semble-t-il à une vraie ségrégation.
Dans mon collège, comme je l'ai dit plus haut, on a des classes de niveau, même avant les classes bilangues. Les meilleurs en bilangue espagnol, d'autres excellents mêlés avec des élèves beaucoup moins bons en bilangue allemand, une classe moyenne sans option mais sans gros cas (en termes de niveau) et deux classes faibles avec peu d'élèves. Et je suis entièrement pour. Les élèves peuvent très bien passer d'une 6° faible à une 5° moyenne, voire bonne. Aucune porte n'est fermée. Et on peut travailler. Quand je vais en 4°1, je sais où je vais, d'où on part et j'essaie de faire progresser les élèves. Ce serait impossible de les mélanger avec mes excellents élèves, l'écart est énorme. Alors après c'est peut-être parce que je suis en ZEP que ces écarts sont énormes, mais des élèves de 15 ans qui ignorent le sens du mot "catalogue" ou me demandent l'orthographe de "fenêtre", je ne vois pas comment les faire progresser dans une classe lambda. Ils seraient perdus. Bref je suis entièrement pour les classes de niveau jusqu'en 4°. En 3° on les remélange pour être juste par rapport à l'orientation et les plus faibles volontaires vont en prépapro.
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philann a écrit:Je ne comprends pas l'étonnement devant un prof qui milite à RESF et qui met son enfant dans une classe bilangue pour éviter qu'elle soit avec des élèves trop faibles?
non seulement c'est une attitude courante, voir les classes CAMIF, le nombre de profs de l'EN qui mettent leurs propres enfants dans le privé etc...
ëtre membre de RESF signifie que tu penses que tout enfant a le droit d'être instruit là où il se trouve et de ne pas être rapté par les autorités à la sortie de l'école pour être renvoyer à la frontière. Cela ne signifie pas forcément que tu signes pour que tes propres enfants palissent du système éducatif.
Je l'ai dit, intellectuellement je suis contre les classes de ségrégation, mais je n'en remarque pas moins que nos classes deviennent tellement hétérogènes que cela devient parfois à la limite du gérable. J'ai l'impression parfois d'abandonner les mauvais élèves à leur sort en attendant que l'EN les dégage à l'ancienneté et pendant ce temps là j'ai l'impression de laisser en friche des élèves qui soit sont doués soit ont acquis des méthodes de travail et de la rigueur (souvent plus grâce à leurs parents qu'à nous!!)
Bref, on ne peut pas traiter cette question de sélection ou non, d'hétérogénéité ou non aussi simplement qu'on l'a fait pour le collège unique (avec tous les dégâts que l'on connaît)
J'ai énormément de mal à accepter l'instrumentalisation de ces matières de la sélection, leur fonctionnalisme. C'est leur enlever toutes leurs vertus. C'est prendre les places des élèves vraiment motivés pour la matière en question pour les donner à ceux dont les parents sont motivés. Et c'est souvent un gâchis car, une fois de plus, en fin de parcours, combien de d'élèves de CHAM deviendront musiciens, combien de latinistes ou germanistes débutants deviendront confirmés?[/quote]
Mais enfin il faut ouvrir des portes aux enfants, ils auront toute la vie pour les refermer. Je me pose plutôt la question inverse : sur les élèves non latinistes, par exemple, combien de vocations ratées?
philann a écrit:je ne défends pas cette instrumentalisation mais soyons aussi honnêtes. Combien d'enfants choisissent spontanément l'allemand et le latin ou le grec. Combien d'enfants sont volontaires spontanément pour travailler plus que les copains ???!!
L'inscription dans ces filières sont la plupart du temps le fait des parents. Quand j'avais demandé à mes 2nde qui avaient voulu faire de l'allemand, la réponse était PERSONNE!! les réponses allaient de "c'est mes parents qui voulaient" à "mon grand frère ou ma grande soeur en fait déjà"
Par ailleurs, personne ne demande jamais à un élève si cela lui plaît de faire des maths ou du français!!
Euh... J'en connais un certain nombre! Personnellement j'ai toujours fait le plus d'options possibles, latin grec, russe en LV3 au lycée, bref pas le travail qui me faisait peur. J'ai même eu le cas d'élèves qui voulaient faire latin et dont les parents refusaient... On a réussi à convaincre la maman et l'élève actuellement en seconde a même continué au lycée! Petit message optimiste.
Lefteris a écrit:Si, obliger, je maintiens. Sur quelle base un entrant en 6ème peut-il se déterminer ? Aucune . J'ai un gosse de 10 ans en 6ème, je ne lui ai pas demandé son avis : allemand -anglais. Lui c'est l'anglais qu'il voulait passer par dessus-bord , dès le début, il a fallu sévir, et là ça va mieux. L'an prochain latin.kiwi a écrit:Lefteris a écrit:
Absolument, et je suis exactement dans ce cas. Il est de notre devoir de les orienter, de leur mettre le plus d'atouts possibles dans les mains , de leur éviter nos erreurs, ou de leur donner ce que l'on n'a pas eu. Plus ils auront de cartes, plus ils pourront en faire de combinaisons différentes, choisir.
Ils n'ont d'ailleurs aucun critère pour le fameux "j'aime /j'aime pas" égocentré dont nous nous plaignons tant en tant que parents ou enseignants. Cela relève du caprice, de la pulsion infantile qui pousse au confort immédiat. D'ailleurs, si l'on demandait son avis à un ado, il n'irait pas à l'école tout simplement;
Si l'on m'avait écouté, je n'aurais jamais fait de latin : on m'a mis le pied au derche pour mon bien. Déjà, je n'aurais jamais eu le bac sans le latin , ensuite, j'y ai pris goût en cours de route, la preuve, ensuite, c'est la matière qui m'appris le plus de choses en proportion , la plus grosse "valeur ajoutée" dans ma vie, bien avant que ne devienne prof (2ème carrière).
Orienter, mettre entre les mains des enfants toutes les cartes en mains pour faire leur choix oui. Mille fois oui. Expliquer les avantages et les inconvénients d'une option ou d'une langue oui. Obliger non.
On ne m'a pas demandé mon avis. Voyant le fiasco d'ailleurs, ma mère s'est ravisée concernant ma soeur. Elle a pris italien et s'est éclaté.
Pourquoi ne pas reconnaître, quand on oblige à choisir une option ou une langue par stratégie (pour être dans les bonnes classes soit-disant) cela peut échouer? Est-ce qu'on peut se contenter de cela? Dans mon cas très personnel, cela a échoué. Cela n'a pas fait "mon bien", au contraire.
Moi aussi, j'ai fait des choix, sur le tard : l'allemand, que je défends tant , je l'ai laissé tomber longtemps, j'ai appris le grec ancien, moderne, l'italien, à l'âge adulte, sans prononcer un mot d'allemand pendant des années. Mais je sais qu'il m'a beaucoup apporté dans ma scolarité, et l'on s'aperçoit en s'y remettant qu'on n'a pas tant oublié que ça , les structures mentales, grammaticales sont en place (bon, le lexique , aïe.. )
Je suis aussi de cet avis. Mon fils est en CE2, j'ai bien le temps, mais il sait déjà qu'il veut faire bilangue, je lui laisserai le choix de la langue, mais je pense qu'il fera espagnol. Il y a un mois il est rentré en me disant qu'il irait en 6ème sport, bref j'ai été assez convaincante pour qu'en fin de compte de lui-même il décide qu'en fait, non, il irait en bilangue et continuerait le tennis le mercredi et le samedi. En 5ème, je lui imposerai le latin. Il est d'accord depuis que je lui ai raconté quelques histoires de la mythologie. Et mon petit de presque 5 ans a décrété que lui aussi il irait en bilangue, avant que son frère ne soit complètement convaincu! L'argument du grand pour l'anecdote : au moins il comprendra les paroles des chansons de Shakira...
Sur l'allemand, dans sa classe je connais deux enfants qui spontanément veulent faire de l'allemand.
Personnellement c'est horrible à dire, mais quand je vois les collègues d'allemand sur ma ville, très peu nombreux en fait, je préfère vraiment qu'ils fassent espagnol.
kiwi a écrit:philann a écrit:mais est-ce que tu peux envisager une seconde Kiwi que ton vécu personnel, même hautement traumatisant, ne soit pas le moins du monde un argument???
Et que tu ne réponds pas à l'interrogation fondamentale qui est: un adolescent est-il en situation de faire un choix réfléchi et mesuré?
Oui il peut en 5ème faire un choix réfléchi et mesuré, si on lui donne les cartes en main pour faire ce choix réfléchi et mesuré.
Hautement traumatisant mon vécu? Fichtre non. Je ne parle pas un mot d'allemand et franchement, ça ne m'empêche pas de dormir. En revanche, je pense que ça a été un beau gâchis.
Je suis vraiment convaincue que contraindre son enfant à faire une langue ou une option finit toujours par être contre-productif. L'inciter, lui présenter les choses de manière à ce qu'il comprenne l'intérêt d'une matière est en revanche une très bonne chose.
- InvitéMAFidèle du forum
kiwi a écrit:
Je crois que tu as raison. C'est en partie ne primaire que cela se joue. Malheureusement pour nous, deux écoles du secteur qui proposaient allemand en primaire ne le proposent plus. On a donc dû fermer la LV1 allemand. Et par ricochet, l'euro avec dans la foulée cette année. Les 5 LV1 de 3ème qui restent ont été basculés en LV1 anglais et LV2 allemand... avec des cours de soutien en anglais pour rattraper le retard.
En fait, le soucis c'est que vous aviez allemand LV1 et anglais LV2 (si j'ai bien suivi). Or, les parents veulent que leurs enfants apprennent en priorité l'anglais, pour les raisons déjà exposées par plusieurs collègues dans ce fil. Pour sauvez l'allemand et permettre un "choix" ( ), il aurait fallu créer une section bilangue. Ainsi, tout le monde peut faire anglais dès la 6e et ceux qui le souhaitent peuvent faire de l'allemand EN PLUS (sans "concurrence" de l'espagnol en face; celle-ci n'intervenant qu'en LV2/ choix allemand/espagnol). Même sans initiation en primaire (c'est l'anglais partout maintenant), on arrive motiver les enfants de CM2 et leurs parents, car c'est un petit truc "en plus" dans le cadre de la section bilangue. Il n'est peut-être pas trop tard...Une section bilangue, ça se crée.
- kiwiGuide spirituel
philann a écrit:mais je te reproche pas ton antipathie pour l'allemand Kiwi, mais le fait de postuler un choix éclairé de la part d'élèves de début collège alors même que tu es prof.
On ne parle pas d'élèves de lycée (bien que les miens de lycéens étaient incapables de se projeter plus loin que les prochaines grandes vacances et très loins de faire des choix éclairés!!)
Surtout qu'il n'y a pas d'antipathie en plus! Je préfère d'autres langues vivantes, c'est tout.
- philannDoyen
mais je sais bien que tu n'as pas d'antipathie pour l'allemand. Ce n'est pas l'allemand c'est ton argumentation sur 1) ton expérience perso 2) ta vision d'un enfant et de ses capacités de choix.
Ce n'est pas un procès personnel sur les rapports des uns ou des autres à l'allemand
Ce n'est pas un procès personnel sur les rapports des uns ou des autres à l'allemand
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- InvitéMAFidèle du forum
D'ailleurs kiwi, tu vas nous prouver que tu soutiens l'allemand, en suggérant à son collègue de créer une section bilangue !!! :aav:
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Tout dépend des situations particulières des bahuts également. Dans la cité scolaire dans laquelle je travaillais, je n'aurais JAMAIS mis mes enfants dans une classe avec italien LV2, c'était le meilleur moyen pour qu'ils atterrissent dans les classes à problèmes.
Or ces stratégies changent beaucoup d'un établissement à l'autre. Mais soyons honnête: n'importe qui, à la place des parents, essaierait de mettre son enfant dans la meilleure classe possible!
Or ces stratégies changent beaucoup d'un établissement à l'autre. Mais soyons honnête: n'importe qui, à la place des parents, essaierait de mettre son enfant dans la meilleure classe possible!
- ProvenceEnchanteur
kiwi a écrit:
Je suis vraiment convaincue que contraindre son enfant à faire une langue ou une option finit toujours par être contre-productif.
J'ai l'expérience inverse.
- Mike92Niveau 10
Si faire de l'allemand met le fils dans la meilleure classe et évite les désastres, c'est un tout autre problème, il comprendra très bien que c'est son intérêt, je suppose ?
_________________
Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger. (Roger Ikor)
site : http://allemand-postbac.npage.de
manuels publiés : http://www.decitre.fr/auteur/141431/Michel+Luciani/
- AdriGrand Maître
Vanter les avantages de la langue sur le marché du travail et autres aspects utilitaristes, c'est pénible (devoir faire le VRP tout court, c'est pénible de toute façon), mais il semblerait que ce soit un passage obligé pour recruter les élèves (ou plutôt convaincre les parents !)
Pour les clichés : langue moche, pays de nazis, je mets personnellement les pieds dans le plat dès le début de la réunion d'information.
Certains élèves sont capables de choisir, plus exactement sont curieux et ont envie d'essayer, d'autres ont besoin d'être fortement invités par le parents, comme pour la musique par exemple. Et de nombreux enfants râlent quand il faut répéter un morceau -cas de mon fils en ce moment-même N'empêche, il faut tenir bon, ne pas abandonner à la première difficulté, cultiver le goût de l'effort., ce que permet admirablement bien l'allemand qui n'est pas aussi accessible que d'autres langues à ses débuts peut-être, pour des tas de raison (l'exposition à la langue en est une).
Reste aussi que l'apprentissage d'une langue, parler une langue, c'est quelque chose de très intime je trouve, pour parler une langue, il faut la faire sienne, et c'est difficile à contre-coeur, et là, on a un problème, car il n'est pas question de permettre aux élèves de zapper.
L'allemand est peut-être encore un critère de sélection car il reste pour beaucoup peu attirant, son apprentissage demande une certaine rigueur. En échange, il apporte un développement de l'esprit logique, une structure rassurante.
Pour l'absence de concurrence avec une LV2 pour les bilangues en 6e, c'est uniquement pour les parents qui ne regardent pas très loin : dans mon collège, lors de la réunion d'information pour les parents de futurs 6e, la question a été posée plusieurs fois de savoir si l'apprentissage de l'espagnol ou de l'italien serait possible en plus au collège.
Sur les effets de la bilangue : elle a peut-être permis de sauver les meubles dans un premier temps, mais surtout d'économiser des heures ! Dans les établissements où je suis passée, elle allait forcément de paire avec la disparition de la LV2. Par conséquent, le poste d'allemand perdait inévitablement des heures, passant le plus souvent de 18 à 12h. Et qui dit poste incomplet, dit CDS, et le plus souvent, affectation de TZR qui changent tous les ans... Et ça fait beaucoup de mal à l'allemand ça aussi.
Je le vois dans le collège où je suis enfin en poste fixe, pour la deuxième année : les effectifs augmentent, peut-être aussi parce que les parents savent que le prof d'allemand est là, stable.
Pour les clichés : langue moche, pays de nazis, je mets personnellement les pieds dans le plat dès le début de la réunion d'information.
Certains élèves sont capables de choisir, plus exactement sont curieux et ont envie d'essayer, d'autres ont besoin d'être fortement invités par le parents, comme pour la musique par exemple. Et de nombreux enfants râlent quand il faut répéter un morceau -cas de mon fils en ce moment-même N'empêche, il faut tenir bon, ne pas abandonner à la première difficulté, cultiver le goût de l'effort., ce que permet admirablement bien l'allemand qui n'est pas aussi accessible que d'autres langues à ses débuts peut-être, pour des tas de raison (l'exposition à la langue en est une).
Reste aussi que l'apprentissage d'une langue, parler une langue, c'est quelque chose de très intime je trouve, pour parler une langue, il faut la faire sienne, et c'est difficile à contre-coeur, et là, on a un problème, car il n'est pas question de permettre aux élèves de zapper.
L'allemand est peut-être encore un critère de sélection car il reste pour beaucoup peu attirant, son apprentissage demande une certaine rigueur. En échange, il apporte un développement de l'esprit logique, une structure rassurante.
Pour l'absence de concurrence avec une LV2 pour les bilangues en 6e, c'est uniquement pour les parents qui ne regardent pas très loin : dans mon collège, lors de la réunion d'information pour les parents de futurs 6e, la question a été posée plusieurs fois de savoir si l'apprentissage de l'espagnol ou de l'italien serait possible en plus au collège.
Sur les effets de la bilangue : elle a peut-être permis de sauver les meubles dans un premier temps, mais surtout d'économiser des heures ! Dans les établissements où je suis passée, elle allait forcément de paire avec la disparition de la LV2. Par conséquent, le poste d'allemand perdait inévitablement des heures, passant le plus souvent de 18 à 12h. Et qui dit poste incomplet, dit CDS, et le plus souvent, affectation de TZR qui changent tous les ans... Et ça fait beaucoup de mal à l'allemand ça aussi.
Je le vois dans le collège où je suis enfin en poste fixe, pour la deuxième année : les effectifs augmentent, peut-être aussi parce que les parents savent que le prof d'allemand est là, stable.
- kiwiGuide spirituel
MarieAnne a écrit:kiwi a écrit:
Je crois que tu as raison. C'est en partie ne primaire que cela se joue. Malheureusement pour nous, deux écoles du secteur qui proposaient allemand en primaire ne le proposent plus. On a donc dû fermer la LV1 allemand. Et par ricochet, l'euro avec dans la foulée cette année. Les 5 LV1 de 3ème qui restent ont été basculés en LV1 anglais et LV2 allemand... avec des cours de soutien en anglais pour rattraper le retard.
En fait, le soucis c'est que vous aviez allemand LV1 et anglais LV2 (si j'ai bien suivi). Or, les parents veulent que leurs enfants apprennent en priorité l'anglais, pour les raisons déjà exposées par plusieurs collègues dans ce fil. Pour sauvez l'allemand et permettre un "choix" ( ), il aurait fallu créer une section bilangue. Ainsi, tout le monde peut faire anglais dès la 6e et ceux qui le souhaitent peuvent faire de l'allemand EN PLUS (sans "concurrence" de l'espagnol en face; celle-ci n'intervenant qu'en LV2/ choix allemand/espagnol). Même sans initiation en primaire (c'est l'anglais partout maintenant), on arrive motiver les enfants de CM2 et leurs parents, car c'est un petit truc "en plus" dans le cadre de la section bilangue. Il n'est peut-être pas trop tard...Une section bilangue, ça se crée.
On en a une bilangue, mais qu'à partir de la 5ème. Vu que l'enseignement de l'allemand ne se fait plus dans les écoles du secteur, je ne crois pas que ça soit d'actualité de débuter l'allemand dès la 6ème.
- AdriGrand Maître
Dans mon secteur, aucun élève ne fait d'allemand en primaire, la bilangue commence en 6e (c'est une bilangue anglais-allemand, et non allemand-anglais) : ça n'est donc pas impossible.
- kiwiGuide spirituel
MarieAnne a écrit:D'ailleurs kiwi, tu vas nous prouver que tu soutiens l'allemand, en suggérant à son collègue de créer une section bilangue !!! :aav:
Bilangue anglais/allemand on a. Mais vu que l'an passé, on a supprimé l'euro allemand, ainsi que la LV1 allemand, je ne pense vraiment pas que ça puisse rouvrir.
Les heures ont été réaffectées ailleurs : latin (45 latinistes en 5ème cette année ), HG en 3ème, dédoublements dans des matières diverses et variées... L'allemand se meurt. Jusqu'à l'an dernier, on avait un poste complet ; cette année, c'est une TZR qui ne se battra peut-être pas pour convaincre les élèves de 6ème de faire allemand.
- philannDoyen
MK: c'est vrai que l'établissement change la donne.
J'étais élève ds un collège ZEP de Paris, les élèves qui étaient en allemand et latin ou grec, n'auraient simplement pas été laissés dans le même établissement sans cette classe "spéciale". D'ailleurs, quand les classes du genre ont été interdites la cité scolaire en question a vu les bons élèves fuir et les résultats du bac tombés à 61% (si si ça existe!!!Je vous jure!)
En revanche, j'étais dans un très bon lycée scéen...et là peu importait la langue, parce que de toute façon plein d'élèves quittaient le bahut en fin de seconde...et seuls restaient...ceux qui avaient survécu. (ma moyenne générale entre la 3eme et la seconde était passée de 15 à 7,5/20! )
Ensuite, la comparaison avec la musique est bonne! Perso, à la maison c'était un instrument de musique obligatoire à 8 ans. (guitare pour moi après plein de difficultés, saxo pour mon frère. Oui les dinos ça se prépare très tôt: allemand, LC, musique etc.) Evidemment, passer l'enthousiasme du début...le travail quotidien des gammes etc... l'envie s'est parfois émoussé. MOn frère a arrêté en cours de route, moi j'ai continué et je suis allée jusqu'à l'option musique au bac...
Mais ce n'ai qu'avec l'âge que nous avons pris des options différentes. IL a bien fallu au départ que l'on nous fasse faire un instrument de musique, que l'on ait les cours supplémentaires, le travail quotidien...et l'insistance des parents les jours où la motivation ne suffisait pas.
J'étais élève ds un collège ZEP de Paris, les élèves qui étaient en allemand et latin ou grec, n'auraient simplement pas été laissés dans le même établissement sans cette classe "spéciale". D'ailleurs, quand les classes du genre ont été interdites la cité scolaire en question a vu les bons élèves fuir et les résultats du bac tombés à 61% (si si ça existe!!!Je vous jure!)
En revanche, j'étais dans un très bon lycée scéen...et là peu importait la langue, parce que de toute façon plein d'élèves quittaient le bahut en fin de seconde...et seuls restaient...ceux qui avaient survécu. (ma moyenne générale entre la 3eme et la seconde était passée de 15 à 7,5/20! )
Ensuite, la comparaison avec la musique est bonne! Perso, à la maison c'était un instrument de musique obligatoire à 8 ans. (guitare pour moi après plein de difficultés, saxo pour mon frère. Oui les dinos ça se prépare très tôt: allemand, LC, musique etc.) Evidemment, passer l'enthousiasme du début...le travail quotidien des gammes etc... l'envie s'est parfois émoussé. MOn frère a arrêté en cours de route, moi j'ai continué et je suis allée jusqu'à l'option musique au bac...
Mais ce n'ai qu'avec l'âge que nous avons pris des options différentes. IL a bien fallu au départ que l'on nous fasse faire un instrument de musique, que l'on ait les cours supplémentaires, le travail quotidien...et l'insistance des parents les jours où la motivation ne suffisait pas.
- AdriGrand Maître
voilà, c'est bien ce que je disais, quand il n'y a plus d'enseignant en poste dans un établissement, c'en est fini de l'allemand, à plus ou moins long terme dans la plupart des cas. Et je ne jette pas la pierre aux TZR, je l'ai été 5 ans, j'ai fait de l'information, parfois, pour le recrutement des 6e, mais ça n'est pas pareil... Et quand l'EN vous pressure, que vous êtes sur des remplacements pourris (parce que TZR en allemand, c'est le plus souvent sur plusieurs établissements), on n'a pas forcément ni l'énergie, ni l'envie de faire le VRP (ou bien on risque de ne pas être très convaincant...)
- AdriGrand Maître
philann, tu es passée à Lakanal ?
- philannDoyen
Adri: non Marie Curie!
D'accord avec toi sur le peu d'envie de jouer les VRP quand on est sur plusieurs établissements... même si je vais y jouer en partie...seul moyen de rester où je suis...peut-être...
D'accord avec toi sur le peu d'envie de jouer les VRP quand on est sur plusieurs établissements... même si je vais y jouer en partie...seul moyen de rester où je suis...peut-être...
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- AdriGrand Maître
c'est bien déjà, si dans ton académie on te permet de rester TZR plusieurs années de suite au même endroit... Parce qu'ici, en allemand en tout cas, c'était la valse tous les ans, même si on se trouvait bien, que le CDE nous trouvait bien et que le nombre d'heures convenait :shock:
Bon courage !
Et puis la roue tourne aussi, on finit par décrocher un poste, et parfois, on tombe franchement bien
Bon courage !
Et puis la roue tourne aussi, on finit par décrocher un poste, et parfois, on tombe franchement bien
- philannDoyen
alors pour l'instant je suis contractuelle sur deux collèges voisins.
Dans l'un des deux, ma classe de 4ème a 5 élèves, donc si on ne "vend" pas plus l'allemand aux 5eme actuels l'allemand fermera dans ce collège... :|
Dans l'un des deux, ma classe de 4ème a 5 élèves, donc si on ne "vend" pas plus l'allemand aux 5eme actuels l'allemand fermera dans ce collège... :|
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- Lux_Fidèle du forum
Adri a écrit:Dans mon secteur, aucun élève ne fait d'allemand en primaire, la bilangue commence en 6e (c'est une bilangue anglais-allemand, et non allemand-anglais) : ça n'est donc pas impossible.
C'est pareil dans mon collège, la bilangue allemand-anglais commence en 6e. Pas d'allemand à l'école primaire.
Par contre, pour la bilangue italien-anglais, souvent les élèves qui s'inscrivent en ont fait à l'école primaire (mais ce n'est pas une obligation).
Je pense que Adri a totalement raison lorsqu'il/elle dit que le fait que le prof d'allemand soit fixé permet l'augmentation du nombre des élèves en allemand. C'est valable aussi pour l'italien et l'espagnol. Lorsque l'un des collègues de ces langues part (mutation, congé parental, départ en retraite), ses effectifs chutent toujours l'année suivante.
- InvitéMAFidèle du forum
Adri a écrit: Pour l'absence de concurrence avec une LV2 pour les bilangues en 6e, c'est uniquement pour les parents qui ne regardent pas très loin : dans mon collège, lors de la réunion d'information pour les parents de futurs 6e, la question a été posée plusieurs fois de savoir si l'apprentissage de l'espagnol ou de l'italien serait possible en plus au collège.
Oui, mais ils se disent que c'est mieux d'apprendre deux langues pendant 4 ans de collège qu'une langue 4ans et l'autre 2ans. Donc ça aide quand même, par rapport à la configuration allemand lv1 / anglais LV2 par exemple (du moins, c'est mon expérience personnelle)!
- AdriGrand Maître
peut-être que l'anglais LV2 fait peur en effet...
- Presse-puréeGrand sage
kiwi a écrit:
Attends : ce n'est pas un souci quand il ne reste RIEN d'une matière étudiée pendant 5ans? En tant que prof, cela te contente? Parce que mon cas n'est pas exceptionnel. Oui c'est du vécu et oui ça me gêne de voir que je me suis traînée une matière non choisie pour rien. J'ai encore moins de connaissances en allemand qu'en physique, c'est dire.
@ Kiwi: ça a peut-être à voir avec le fait que tu n'as plus utilisé l'allemand ensuite. Peut-être qu'en t'y remettant, cela réactivera certains "trésors oubliés" (voir le livre de Jacqueline de Romilly, Trésor des savoirs oubliés)
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
Marcel Khrouchtchev a écrit:MarieAnne a écrit:Oulala...je crois au contraire qu'Hitler a BEAUCOUP (et même TOUT) à voir avec l'aversion des élèves (et pas seulement) pour la langue allemande.
:shock: :shock:
Encore faudrait-il qu'un collégien sache qui est Hitler et qu'il était (autrichien puis) allemand.
Je me souviens qu'il y a encore quatre ans, un sportif très connu avait dit dans une émission culturelle de la radio, les Grosses Têtes si je me rappelle bien, que l'Allemand était une langue de collabos et qu'il ne fallait pas l'enseigner. Je cite cela de tête, peut-être que mon souvenir exagère le tout... Mais ce rapport à l'Allemagne, même si les connaissances ne suivent pas, est encore très présent.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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