Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- PatissotDoyen
Les effectifs dans les matières qui n'accusent pas un déficit aussi criant qu'ailleurs aux concours sont ils si conséquents ? Je trouve cela tout de même assez singulier.
- mblondeNiveau 9
Je veux bien émettre quelques hypothèses pour la SVT mais je ne dis pas qu'elles sont justes:
- Il y a beaucoup de femmes dans les filières SVT, or le métier de professeur quoiqu'on n'en dise exerce un certain attrait auprès des femmes.
- Les candidats qui passent le concours en SVT sont souvent issus de la fac. Or je ne suis pas sure qu'il y ait tant de débouchés que cela pour des étudiants sortis de la fac en SVT essentiellement parce qu'ils sont en concurrence directe avec des étudiants sortis d'écoles d'ingénieurs type agro par ex et dont les CV sont beaucoup plus valorisés par les recruteurs. Je connais des étudiants comme cela qui après un M2 en bio n'ont rien trouvé et après des périodes de chômage ont fini par se rabattre sur des emplois dans l'enseignement avec le concours ou en contractuel. Peut être qu'il se passe la même chose en physique chimie. Les étudiants en maths ont je crois beaucoup moins de soucis pour se reconvertir dans l'informatique et trouver du travail facilement (il me semble)
- Enfin je pense que le choix en SVT d'enseigner doit se faire assez vite dans la scolarité car on a vite fait de se spécialiser et de laisser de côté soit la bio (c'est rare) soit la géol (plus fréquent) alors que pour beaucoup d'étudiants le choix entre bio et géol se fait dès la première année de licence (du coup c'est peut être pareil en histoire géo et en physique- chimie). Alors qu'en français par ex si je comprend le post de Lefteris, le choix se fait plutôt à la fin de la licence pour l'entrée en master. Du coup beaucoup d'étudiants sont rentrés dès la première année de licence dans des formations "mixtes" qui restent généralistes en vue de préparer les concours. je vois mal un étudiant dans ces formations dire, en fait je passe pas le concours j'ai pas envie, d'autant plus que sa formation généraliste est du coup peu valorisable en dehors de l'enseignement. Il faudrait voir en fait si le recrutement dans les licences qui préparent à l'enseignement a bougé ou non. C'est possible du coup que la crise des vocations dans ces matières se fasse sentir à retardement (3-5 ans par rapport aux autres).
Ce ne sont que des hypothèses bien sur.
- Il y a beaucoup de femmes dans les filières SVT, or le métier de professeur quoiqu'on n'en dise exerce un certain attrait auprès des femmes.
- Les candidats qui passent le concours en SVT sont souvent issus de la fac. Or je ne suis pas sure qu'il y ait tant de débouchés que cela pour des étudiants sortis de la fac en SVT essentiellement parce qu'ils sont en concurrence directe avec des étudiants sortis d'écoles d'ingénieurs type agro par ex et dont les CV sont beaucoup plus valorisés par les recruteurs. Je connais des étudiants comme cela qui après un M2 en bio n'ont rien trouvé et après des périodes de chômage ont fini par se rabattre sur des emplois dans l'enseignement avec le concours ou en contractuel. Peut être qu'il se passe la même chose en physique chimie. Les étudiants en maths ont je crois beaucoup moins de soucis pour se reconvertir dans l'informatique et trouver du travail facilement (il me semble)
- Enfin je pense que le choix en SVT d'enseigner doit se faire assez vite dans la scolarité car on a vite fait de se spécialiser et de laisser de côté soit la bio (c'est rare) soit la géol (plus fréquent) alors que pour beaucoup d'étudiants le choix entre bio et géol se fait dès la première année de licence (du coup c'est peut être pareil en histoire géo et en physique- chimie). Alors qu'en français par ex si je comprend le post de Lefteris, le choix se fait plutôt à la fin de la licence pour l'entrée en master. Du coup beaucoup d'étudiants sont rentrés dès la première année de licence dans des formations "mixtes" qui restent généralistes en vue de préparer les concours. je vois mal un étudiant dans ces formations dire, en fait je passe pas le concours j'ai pas envie, d'autant plus que sa formation généraliste est du coup peu valorisable en dehors de l'enseignement. Il faudrait voir en fait si le recrutement dans les licences qui préparent à l'enseignement a bougé ou non. C'est possible du coup que la crise des vocations dans ces matières se fasse sentir à retardement (3-5 ans par rapport aux autres).
Ce ne sont que des hypothèses bien sur.
- mblondeNiveau 9
Cela dit il y a un déficit de professeur en SVT qui se fait très bien sentir au moment des remplacements. Déficit qui n'existe pas en physqiue chimie vu qu'on demande de plus en plus souvent au professeur de PC d'assurer des enseignement en maths (surtout au TZR)
- labarolineNiveau 10
Lefteris a écrit:
Paradoxalement, c'est en lettres que ça va devenir impossible : les étudiants boudent ces filières, surtout après la licence (ils bifurquent vers des masters pros) notamment parce qu'elles mènent essentiellement à l'enseignement.
Etant à Paris , j'ai des échos catastrophiques de ma propre filière , qui va ainsi disparaître. Même la Sorbonne se désertifie : c'est allé très vite, en une dizaine d'années...
Oui, j'avais été étonnée il y a 2 ans lorsque ma belle-fille a bifurqué vers des master pro de communication, elle et plus de la moitié de sa promo de L3 lettres modernes. Elle disait bien que ses camarades et elles fuyaient le master lettres pour avoir un autre choix que les concours de l'enseignement à l'issu des 5 années universitaires
- Madame_ProfEsprit sacré
Effectivement, en SVT, dès la 2ème année de licence on choisit une spécialisation plutôt bio ou plutôt géol ou une filière bio-géol qui amène à l'enseignement et qui est défavorable pour la recherche ou autres débouchés. Donc, tous les étudiants partis en bio-géol finissent en général par passer le Capes.
_________________
2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- floflolhispanoNiveau 5
Je peux comprendre qu'on ait plus envie d'être prof'...
L'an passé j'étais stagiaire 18h avec des formations presque tous les mercredi, aller voir ma tutrice qui n'était pas dans le même établissement que le mien, bosser le samedi matin...je n'en pouvais plus. Je n'avais plus aucun recul sur mon travail. En formation on nous montrait des séquences parfaites toutes jolies, je culpabilisais de faire des cours bien moins élaborés et carrés. Dès que quelque chose ne fonctionnait pas, je le prenais pour moi, en me disant que c'était mon cours qui n'avait pas été intéressant, ou bien fait. Mais j'avais la chance d'avoir un chef d'établissement et une tutrice bienveillants.
Cette année je suis tzr, et dans l'un de mes établissement (zep), il y a un stagiaire en arts plastiques, qui prépare le master 2 enseignement et fait 4 heures le vendredi après-midi dans mon collège. Il est admissible au capes, mais là il a envoyé une lettre de démission au rectorat, car il n'en peut plus du stage. Il a d'affreux 4°, et pas moyen de trouver du soutien de la direction qui trouve toujours des excuses pour les élèves....D'ailleurs on parle beaucoup de la formation des enseignants, mais faudrait revoir celle de certains chefs d'établissement
L'an passé j'étais stagiaire 18h avec des formations presque tous les mercredi, aller voir ma tutrice qui n'était pas dans le même établissement que le mien, bosser le samedi matin...je n'en pouvais plus. Je n'avais plus aucun recul sur mon travail. En formation on nous montrait des séquences parfaites toutes jolies, je culpabilisais de faire des cours bien moins élaborés et carrés. Dès que quelque chose ne fonctionnait pas, je le prenais pour moi, en me disant que c'était mon cours qui n'avait pas été intéressant, ou bien fait. Mais j'avais la chance d'avoir un chef d'établissement et une tutrice bienveillants.
Cette année je suis tzr, et dans l'un de mes établissement (zep), il y a un stagiaire en arts plastiques, qui prépare le master 2 enseignement et fait 4 heures le vendredi après-midi dans mon collège. Il est admissible au capes, mais là il a envoyé une lettre de démission au rectorat, car il n'en peut plus du stage. Il a d'affreux 4°, et pas moyen de trouver du soutien de la direction qui trouve toujours des excuses pour les élèves....D'ailleurs on parle beaucoup de la formation des enseignants, mais faudrait revoir celle de certains chefs d'établissement
- NadejdaGrand sage
Oui, les filières info-comm sont assez prisées ainsi que des écoles comme le Celsa, les écoles de commerce (ouvertes aux khâgneux)... Des opérations comme l'Opération Phénix attirent aussi les étudiants en lettres. Et les dites lettres modernes deviennent lettres appliquées (qui permettent de bifurquer vers les masters pro, l'édition etc.). D'autres se dirigent vers les IPAG...
La recherche universitaire reste un plaisir pour moi, j'ai l'occasion d'écrire de temps en temps des articles et de participer à des colloques, j'aime bien transmettre ponctuellement mes connaissances, mais j'assure mes arrières en préparant les concours des bibliothèques (conservateur et bibliothécaire). L'enseignement secondaire ne me fait pas très envie...
La recherche universitaire reste un plaisir pour moi, j'ai l'occasion d'écrire de temps en temps des articles et de participer à des colloques, j'aime bien transmettre ponctuellement mes connaissances, mais j'assure mes arrières en préparant les concours des bibliothèques (conservateur et bibliothécaire). L'enseignement secondaire ne me fait pas très envie...
- DulcineaNiveau 9
Non, ce n'est pas gagné gagné. En ce qui concerne l'espagnol, j'ai eu des échos de certaines facs parisiennes et de province dont je ne citerai pas le nom où c'est l'hécatombe. Soit le nombre d'inscrits en LLCE est en chute libre, soit les effectifs se maintiennent à peu près mais ce sont de plus en plus d'anciens élèves de bac pro ou de STG que l'on retrouve dans ces filières car ils n'ont pas pu aller ailleurs.
Mes collègues de la fac déplorent un niveau catastrophique, des problèmes de discipline ingérables et ne savent plus où donner de la tête.
Le problème, c'est que face à la pénurie, ces étudiants intenables finiront par devenir nos collègues...
Mes collègues de la fac déplorent un niveau catastrophique, des problèmes de discipline ingérables et ne savent plus où donner de la tête.
Le problème, c'est que face à la pénurie, ces étudiants intenables finiront par devenir nos collègues...
- LefterisEsprit sacré
Il y a ce que je vois à Paris, et j'ai des échos de province , où la fille d'une amie a quitté brutalement les LC l'en dernier où elle marchait bien pour se lancer dans je ne sais plus trop quoi concernant le patrimoine, en master pro. Le pire c'est qu'elle n'est pas la seule, alors qu'en LC ils n'étaient guère nombreux.labaroline a écrit:
Oui, j'avais été étonnée il y a 2 ans lorsque ma belle-fille a bifurqué vers des master pro de communication, elle et plus de la moitié de sa promo de L3 lettres modernes. Elle disait bien que ses camarades et elles fuyaient le master lettres pour avoir un autre choix que les concours de l'enseignement à l'issu des 5 années universitaires
Bel exemple, détaillé, de ce que j'évoque plus haut .Nadejda a écrit:Oui, les filières info-comm sont assez prisées ainsi que des écoles comme le Celsa, les écoles de commerce (ouvertes aux khâgneux)... Des opérations comme l'Opération Phénix attirent aussi les étudiants en lettres. Et les dites lettres modernes deviennent lettres appliquées (qui permettent de bifurquer vers les masters pro, l'édition etc.). D'autres se dirigent vers les IPAG...
La recherche universitaire reste un plaisir pour moi, j'ai l'occasion d'écrire de temps en temps des articles et de participer à des colloques, j'aime bien transmettre ponctuellement mes connaissances, mais j'assure mes arrières en préparant les concours des bibliothèques (conservateur et bibliothécaire). L'enseignement secondaire ne me fait pas très envie...
Même le ministre, qui a tendance à minimiser et à glorifier son action , reconnaît que ça va être très dur de recruter en lettres, je l'ai entendu sur France Inter : maths, lettres, LV notamment.
Entre ceux qui veulent partir et ceux qui ne veulent pas entrer, il va falloir trouver quelqu'un pour éteindre la lumière... C'est vraiment allé très très vite, la désaffection, puisque même le marchand de shampoing, au début de son sacerdoce, se targuait du fait qu'en lettres, il n'y aurait pas la pénurie déjà constatée en maths à l'époque.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- floflolhispanoNiveau 5
Dulcinea a écrit:Non, ce n'est pas gagné gagné. En ce qui concerne l'espagnol, j'ai eu des échos de certaines facs parisiennes et de province dont je ne citerai pas le nom où c'est l'hécatombe. Soit le nombre d'inscrits en LLCE est en chute libre, soit les effectifs se maintiennent à peu près mais ce sont de plus en plus d'anciens élèves de bac pro ou de STG que l'on retrouve dans ces filières car ils n'ont pas pu aller ailleurs.
Mes collègues de la fac déplorent un niveau catastrophique, des problèmes de discipline ingérables et ne savent plus où donner de la tête.
Le problème, c'est que face à la pénurie, ces étudiants intenables finiront par devenir nos collègues...
Oui...avant de quitter la fac, je me souviens d'une formatrice qui s'arrachait les cheveux en corrigeant des mémoires de stage des Master 1 métier de l'enseignement. Bourrés de fautes. Tandis que les profs de l'UFR d'espagnol étaient affolés par le niveau des licence 1
- RagnetrudeExpert spécialisé
À force de dénigrer certaines filières et la fac en général, jugées "sans débouchés", à créer des "master pro", "licences pro" et autres "écoles" à la pelle, laissant entendre que les autres filières, plus fondamentales, ne sont pas "professionnalisantes", on a organisé la mort des études qui pouvaient conduire à l'enseignement. Je me souviens avoir eu à argumenter là-dessus lorsque j'étais élue étudiante à la fac...
Il faut aussi insister sur le fait que les débuts de carrières sont devenus affreux, avec l'absence de formation, les mutations et les affectations merdiques qui se multiplient (tzr sur des zones immenses, compléments de services invivables, affectations hors-matières...). Avec l'âge de l'obtention du concours qui a été repoussé, qui a envie de se voir baladé n'importe où à 27-28 ans, le moment où en général on a envie de fonder une famille ?
Tout ça pour un salaire plus que ridicule.
+1
Il faut aussi insister sur le fait que les débuts de carrières sont devenus affreux, avec l'absence de formation, les mutations et les affectations merdiques qui se multiplient (tzr sur des zones immenses, compléments de services invivables, affectations hors-matières...). Avec l'âge de l'obtention du concours qui a été repoussé, qui a envie de se voir baladé n'importe où à 27-28 ans, le moment où en général on a envie de fonder une famille ?
Tout ça pour un salaire plus que ridicule.
Roumégueur Ier a écrit:Une analyse plus fine de notre supposé corporatisme nous apprend que nous avons été les plus mauvais corporatistes du monde (ou du moins de l'OCDE). Seuls deux pays ont vu la situation salariale des enseignants se dégrader cette dernière décennie : la Corée et la France...
+1
- RagnetrudeExpert spécialisé
floflolhispano a écrit:Oui...avant de quitter la fac, je me souviens d'une formatrice qui s'arrachait les cheveux en corrigeant des mémoires de stage des Master 1 métier de l'enseignement. Bourrés de fautes.
Effectivement, et j'ose à peine évoquer les horreurs que je peux lire dans les mails ou les statuts facebook de mes jeunes collègues, certains étant profs de lettres...
- Presse-puréeGrand sage
Lefteris a écrit:
Paradoxalement, c'est en lettres que ça va devenir impossible : les étudiants boudent ces filières, surtout après la licence (ils bifurquent vers des masters pros) notamment parce qu'elles mènent essentiellement à l'enseignement.
Etant à Paris , j'ai des échos catastrophiques de ma propre filière , qui va ainsi disparaître. Même la Sorbonne se désertifie : c'est allé très vite, en une dizaine d'années...
Mêmes échos. Dans dix ans, le prof de lettres sera une denrée rare. Il faudra du temps pour revenir à une situation correcte en terme d'effectifs.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- dandelionVénérable
En plus les jeunes ont vu comment était devenu le métier enseignant en étant eux même élèves dans des conditions dégradées. Mes conditions de travail sont à des années lumière de celles de mes anciens profs (d'accord les tables étaient pourries, niveau matériel c'était spartiate, mais il y avait un censeur qui terrorisait les foules, des effectifs moindres, plus d'heures de cours). Les jeunes savent comment c'est vraiment maintenant. Ils ne peuvent sans doute même pas imaginer que ce soit mieux, alors à quoi bon y aller?
- JulHabitué du forum
+ 100Marie Laetitia a écrit:Et si tout ce pognon on le mettait à
- ouvrir des centres éducatifs pour jeunes exclus de plus de deux bahuts et dont la scolarité et la socialisation en milieu scolaire aura été jusque-là un échec monstrueux? Histoire d'éviter de pourrir les bahuts en déplaçant les problèmes...
- développer la formation continue en mettant fin au collège unique et en encourageant réellement les allers-retours entre formation professionnelle et scolarisation pour faire obtenir à tous un brevet et un bac qui ne seraient plus bradés?
Oui je sais je rêve, et on se fout bien des raisons pour lesquelles le métier de professeur ne fait plus rêver...
- RuthvenGuide spirituel
Presse-purée a écrit:Lefteris a écrit:
Paradoxalement, c'est en lettres que ça va devenir impossible : les étudiants boudent ces filières, surtout après la licence (ils bifurquent vers des masters pros) notamment parce qu'elles mènent essentiellement à l'enseignement.
Etant à Paris , j'ai des échos catastrophiques de ma propre filière , qui va ainsi disparaître. Même la Sorbonne se désertifie : c'est allé très vite, en une dizaine d'années...
Mêmes échos. Dans dix ans, le prof de lettres sera une denrée rare. Il faudra du temps pour revenir à une situation correcte en terme d'effectifs.
Hormis une baisse drastique des exigences du concours (ou une augmentation faramineuse du salaire), je vois mal comment faire remonter le nombre de candidats. La Terminale Littéraire, qui préparait le vivier, a été détruite, les prépas littéraires ouvrent désormais avec la BEL sur d'autres débouchés que l'enseignement et très rares sont les khâgneux se destinant à être enseignant. Je ne parle même pas des Lettres classiques vouées à disparaître faute de candidats dans très peu de temps.
En attendant, le redéploiement (du lycée vers le collège) risque d'être la solution.
- floflolhispanoNiveau 5
le collège unique...quelle connerie
- LefterisEsprit sacré
Tu es déjà dans le vrai , et c'est particulièrement vrai en LC . Tu remarqueras le nombre d'entre nous en collège, et pas forcément volontairement : avec l'abandon des langues anciennes en lycée, plus de postes ( 4 fois moins de lycéens que de collégiens en latin, en grec je n'en parle même pas). Moins de LA en lycée, moins d'étudiants. Moins d’étudiants, moins de postes . Moins de postes, moins d'élèves . La spirale est infernale. . Ce sont même des postes de MCF qui devraient disparaître, ou être "mutualisés" .Ruthven a écrit:Presse-purée a écrit:Lefteris a écrit:
Paradoxalement, c'est en lettres que ça va devenir impossible : les étudiants boudent ces filières, surtout après la licence (ils bifurquent vers des masters pros) notamment parce qu'elles mènent essentiellement à l'enseignement.
Etant à Paris , j'ai des échos catastrophiques de ma propre filière , qui va ainsi disparaître. Même la Sorbonne se désertifie : c'est allé très vite, en une dizaine d'années...
Mêmes échos. Dans dix ans, le prof de lettres sera une denrée rare. Il faudra du temps pour revenir à une situation correcte en terme d'effectifs.
Hormis une baisse drastique des exigences du concours (ou une augmentation faramineuse du salaire), je vois mal comment faire remonter le nombre de candidats. La Terminale Littéraire, qui préparait le vivier, a été détruite, les prépas littéraires ouvrent désormais avec la BEL sur d'autres débouchés que l'enseignement et très rares sont les khâgneux se destinant à être enseignant. Je ne parle même pas des Lettres classiques vouées à disparaître faute de candidats dans très peu de temps.
En attendant, le redéploiement (du lycée vers le collège) risque d'être la solution.
Un peu le même problème dans certaines LV et dans les options artistiques .
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Docteur OXGrand sage
floflolhispano a écrit:le collège unique...quelle connerie
Bah, bientôt le lycée unique...
- leyadeEsprit sacré
floflolhispano a écrit:le collège unique...quelle connerie
+ 1 000 000 ....
_________________
Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- philannDoyen
Non seulement les conditions de travail et les salaires ne risquent pas d'attirer grand monde, en tout cas pas les meilleurs...
Mais l'autre question c'est: comment les retenir???
Moi même qui n'ai pas de problèmes graves avec mes élèves ou mes collègues (coup de bol de ces deux dernières années) je me dis que je n'arriverai jamais à supporter le système-EN 40 ans durant, avec les délires pédago, les exigences contradictoires, les multiples interlocuteurs etc...
Mais l'autre question c'est: comment les retenir???
Moi même qui n'ai pas de problèmes graves avec mes élèves ou mes collègues (coup de bol de ces deux dernières années) je me dis que je n'arriverai jamais à supporter le système-EN 40 ans durant, avec les délires pédago, les exigences contradictoires, les multiples interlocuteurs etc...
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- RoninMonarque
Moi aussi je commence tout doucement à réfléchir à ce que je pourrai faire ailleurs...
_________________
- egometDoyen
Ailleurs, ça peut vouloir dire faire le même métier en dehors de l'éducation nationale, ou faire un autre métier.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- RoninMonarque
Je penche plutôt pour un autre métier, pour toutes les raisons déjà longuement évoquées.
_________________
- MoonchildSage
Il est quand même surprenant que quelqu'un comme Vincent Peillon, qui est censé être l'éminence grise du PS en matière d'éducation, n'ait pas été capable de mesurer la profondeur de cette crise du recrutement et d'anticiper l'échec ô combien prévisible au devant duquel il courait.
- supersosoSage
Moonchild a écrit:Il est quand même surprenant que quelqu'un comme Vincent Peillon, qui est censé être l'éminence grise du PS en matière d'éducation, n'ait pas été capable de mesurer la profondeur de cette crise du recrutement et d'anticiper l'échec ô combien prévisible au devant duquel il courait.
Sauf si le calcul est de ne plus faire de nous des fonctionnaires. La crise du recrutement peut permettre de justifier qu'on prenne massivement des contractuels, voire qu'on instaure un nouveau statut (et après l'étape des PE, c'est la redéfinition du métier d'enseignant qui sera "discutée", donc pourquoi pas la question du fonctionnaire, surtout avec les médias dans les poches et la population plutôt en notre défaveur à cause de "nos privilèges"). Comme dans les entreprises comme la poste ou edf, on se retrouvera pendant un certain moment avec un double statut, tout en incitant fortement à passer au nouveau pour les fonctionnaires existants : ceux proches de la retraite tiendront. Les autres continueront avec le gel du point d'indice et tôt ou tard finiront par signer pour être revalorisé. Et d'autres jetteront l'éponge (j'en suis proche et j'y réfléchis : je ne me vois pas continuer très longtemps mon job de PE avec les dégradations qu'on a déjà connu et celles à venir...).
En tout cas, je ne pense pas que Peillon soit en train de se planter : il est justement en train de réussir là où la droite n'aurait pas réussi (et n'oublions pas qu'en plus, en ne recrutant pas suffisamment mais en ayant un certain nombres de postes ouverts au concours, on justifie de continuer à diminuer les postes des fonctionnaires des autres ministères : c'est vraiment tout bénef pour eux !).
J'espère juste être en phase paranoïaque...
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- La FCPE gagne son recours contre la 1/2 journée de consultation des enseignants pour le socle
- Crise des vocations : bientôt un recrutement des enseignants à bac + 3 ?
- Parcours Préparatoire au Professorat des Ecoles (PPPE)
- Rapport du Sénat sur le recrutement et la formation des enseignants.
- Recrutement par BOE, et après ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum