Vous avez dit "équipe"?

Je crois que cette difficulté à travailler en équipes même ponctuellement est liée à notre matière ...J'ai fait pas mal d'établissements (euphémisme ) et si j'arrive toujours à trouver quelques collègues avec qui je peux échanger de temps en temps , il est toujours impossible de travailler vraiment en équipes ...Certaines ( jamais eu de mal à travailler avec les quelques collègues mâles en français) gardent leur séquence ou leur devoir comme un trésor ...Je me rappelle une année dans un collège , un binôme de profs qui se partageaient les 3° (sans possibilité pour les autres d'en prendre) et qui montaient des "Projets" et interdiction de se renseigner sur les dits-Projets ...Je vois cette année dans mon collège , les profs de maths , qui systématiquement se donnent les DS avec leurs corrigés ...Moi j'ai juste emandé une fois à une collègue de me passer un questionnaire de lecture ( pour voir ) et elle a refusé .....

roxanne a écrit:...Moi j'ai juste emandé une fois à une collègue de me passer un questionnaire de lecture ( pour voir ) et elle a refusé .....

C'est dingue!! C'est secret défense un questionnaire de lecture??

non mais tu comprends , si je m'en étais servie , ses élèves auraient pu copier .....je lui ai donc demandé le bouquin pour faire moi-m^me le questionnaire ( édition bibilocollege des Misérables donnée en cursive, et que je n'avais pas envie d'acheter exprés ) et bien ça n'est pas possible non plus " non je ne prête pas mes livres" ...
l'année dernière , pour le brevet blanc , copies partagées en 3 ( les 3 collègues qui avaient les 3° ) et une collègue a été arrêtée ( n'est jamais revenue depuis ) donc un tiers des copies est restée sur les bras , ce fut toute une histoire pour que les autres profs acceptent de partager celles qui restaient ( c'est que ça en faisait bien 5 par prof !!!) et au final , elles l'ont fait , les ont rendues un mois aprés et ont demandé des heures supp !!!!! lors bon , le travail en équipes ......vous comprenez que ca me fait doucement rigoler ...

C'est icroyable de lire tant de .... de ..... de .... je ne trouve même pas les mots. Je suis tout le contraire, à fond pour l'entraide et le partage. Après tout, nous sommes tous dans le même bateau. Je reconnais que c'est le côté agréable de ce métier, de pouvoir s'organiser seul(e) et d'avoir une certaine liberté pédagogique (j'ai bien dit 'certaine') mais de là à faire de la retention de tout et de pinailler sur la moindre copie à corriger, c'est un comble !!

roxanne a écrit: non je ne prête pas mes livres

Et bien Roxanne, tu es tombée sur une perle

Sans aller jusqu'à ces extrémités incompréhensibles, si je suis une farouche adepte du don et de l'échange, je suis aussi tombée sur une collègue, disons parasite, qui demandait à tour de bras des DS (corrigés sinon elle ne voulait pas), des LA (tapées parce que manuscrites, non, quand même, faut recopier), photocopiait tout ce qu'on collait sur les cahiers de textes, récupérait auprès des élèves, etc... Pour le redonner tel quel à ses classes et sans jamais rien proposer en échange. Alors, certes, nos cours ne sont pas classés "secret défense" mais on y passe du temps, de l'énergie et de la passion, ce sont un peu nos bébés, on y tient !

j'aurais aimé rencontrer des collègues ouverts et coopératifs mais ce ne fut point le cas! ou rarement...
maintenant, il est vrai que j'aime travailler seule, ça ne me dérange pas.

ysabel a écrit:

Pseudo a écrit:Si j'osais, je dirais tout le mal de ce que je pense de la liberté pédagogique vue comme l'exercice d'une profession libérale salariée...

Pourrais-tu être plus explicite ?

Je vais essayer de faire bref mais clair.
Quand la liberté pédagogique permet au prof d'adapter sa pédagogie et ses supports aux besoins de ses élèves, je trouve ça parfait. Et effectivement, il est libre de ses choix.
Mais quand la liberté pédagogique revient à se drapper dans ce beau principe pour refuser toute collaboration, pour refuser toute question des élèves, des parents ou des collègues sur ce qui se passe dans leur classe (je parle des vraies questions bien sur, pas des "pièges"), pour garder le secret total sur ses choix pédagogiques pour des raisons plus ou moins avouables, alors là, je ne suis plus d'accord. Quand la liberté pédagogique est un prétexte à l'individualisme et un moyen de préserver l'égo du prof, c'est insupportable. Car au final, qui souffre du fait qu'il n'y ait pas un peu de cohérence entre les enseignements des différents profs ? Les élèves. Mais aussi les profs qui, à force de considérer qu'ils n'ont de comptes, si petits soient-ils, à rendre à personne (d'où mon terme de profession libérale), ils sont seuls, désespérément seuls face à la classe.

merci !

j'approuve totalement.

Circé a écrit:

roxanne a écrit:...Moi j'ai juste emandé une fois à une collègue de me passer un questionnaire de lecture ( pour voir ) et elle a refusé .....

C'est dingue!! C'est secret défense un questionnaire de lecture??

Bof, ma 1ere tutrice ne m'a généreusement octroyé qu'une fiche sur l'adjectif niveau 6e. Et encore, parce que j'assistais à ce cours-ci. Jamais rien vu d'autre. Tandis que la 2e m'avait donné pas mal de choses.

Personnellement à deux reprises j'ai accompagné une jeune collégue envoyée au lycée en faisant avec elle toute une séquence; on faisait ensemble toutes les lectures analytiques.. et je donnais aussi des avis sur le travail dans d'autres classes que celles que j'avais.

Il existe aussi des collégues avec qui je ne partage rien! je n'ai rien à leur dire! point!

Tout dépend du niveau d'entente. De la confiance que l'on peut avoir dans l'autre. Des goûts de chacun..

je suis en annee de stage et ma tutrice en responsabilite comme celle de prac ne me donnent rien et ne m'aident pas avec des cours, des conseils oui, pour le reste, je fais seule

cannelle59 a écrit:je suis en annee de stage et ma tutrice en responsabilite comme celle de prac ne me donnent rien et ne m'aident pas avec des cours, des conseils oui, pour le reste, je fais seule

Dur, dur mais c'est le lot de presque tous les stagiaires malheureusement. Moi j'ai la chance d'avoir 2 tutrices formidables qui ne sont pas avares. Je pioche, je pioche même si c'est difficile de resservir le cours de quelqu'un d'autre. Mais c'est vrai que cela dépanne bien!
Je ne comprends pas que l'on se garde ses cours pour soi toute seule (redondante à souhait comme tournure).

Circé a écrit:Dur, dur mais c'est le lot de presque tous les stagiaires malheureusement. Moi j'ai la chance d'avoir 2 tutrices formidables qui ne sont pas avares. Je pioche, je pioche même si c'est difficile de resservir le cours de quelqu'un d'autre.

Franchement, j'étais la seule parmi mes copines stagiaires à qui la tutrice ne donnait rien du tout.
Qu'on ne donne rien au stagiaire pour qu'il fasse ses armes tout seul, ok, mais à condition que le tuteur le guide au début. C'est d'ailleurs ce qu'a fait mon tuteur de pratique accompagnée.

Enfin, ma tutrice et moi, on le sait, c'était une grande histoire d'amour!

Ah moi non plus ma tutrice ne me donnait rien. Mais alors vraiment rien.

Enfin si : elle me donnait des aigreurs.

D'ailleurs, j'ai une anecdote amusante : un jour, longtemps après le stage, on a été invités chez la même personne, parmi d'autres invités (c'était une bourde de celle qui nous avait invités). Quand je l'ai vue arriver par la fenêtre de la cuisine, j'ai dit "ah, il est temps que je m'en aille". J'étais furax, et, pour ne pas faire de scandale, je suis sorti en catimini par la porte de la cuisine, qui était située à l'arrière de la maison, et je suis parti par le jardin pendant qu'elle entrait, et que l'hôtesse priait pour qu'elle ne se retournât pas... On aurait dit Balzac fuyant les huissiers, ou un vaudeville de Feydeau.

John a écrit:Ah moi non plus ma tutrice ne me donnait rien. Mais alors vraiment rien.

Enfin si : elle me donnait des aigreurs.

D'ailleurs, j'ai une anecdote amusante : un jour, longtemps après le stage, on a été invités chez la même personne, parmi d'autres invités (c'était une bourde de celle qui nous avait invités). Quand je l'ai vue arriver par la fenêtre de la cuisine, j'ai dit "ah, il est temps que je m'en aille". J'étais furax, et, pour ne pas faire de scandale, je suis sorti en catimini par la porte de la cuisine, qui était située à l'arrière de la maison, et je suis parti par le jardin pendant qu'elle entrait, et que l'hôtesse priait pour qu'elle ne se retournât pas... On aurait dit Balzac fuyant les huissiers, ou un vaudeville de Feydeau.

Se serait elle réincarnée en chat ?

John a écrit:Ah moi non plus ma tutrice ne me donnait rien. Mais alors vraiment rien.

Enfin si : elle me donnait des aigreurs.

D'ailleurs,
j'ai une anecdote amusante : un jour, longtemps après le stage, on a
été invités chez la même personne, parmi d'autres invités (c'était une
bourde de celle qui nous avait invités). Quand je l'ai vue arriver par
la fenêtre de la cuisine, j'ai dit "ah, il est temps que je m'en
aille". J'étais furax, et, pour ne pas faire de scandale, je suis sorti
en catimini par la porte de la cuisine, qui était située à l'arrière de
la maison, et je suis parti par le jardin pendant qu'elle entrait, et
que l'hôtesse priait pour qu'elle ne se retournât pas... On aurait dit
Balzac fuyant les huissiers, ou un vaudeville de Feydeau.

:lol!: :lol!: :lol!:

Pierre_au_carrus a écrit:

Se serait elle réincarnée en chat ?

:chat: :chat: :chat: :lol:

Ou en souris ?

Farnace a écrit:Il existe aussi des collégues avec qui je ne partage rien! je n'ai rien à leur dire! point!

Tout dépend du niveau d'entente. De la confiance que l'on peut avoir dans l'autre. Des goûts de chacun..

C'est ce qui m'a un peu étonné quand j'ai commencé à travailler à l'EN. Qu'on puisse choisir de travailler avec un tel et pas tel autre, trouver odieux de devoir travailler avec un tel et se débrouiller pour rendre la chose impossible. Et accessoirement engueuler les élèves "qui ne sont pas capable de travailler en groupe"...
Quand je dit "on", il n'y a que les profs qui peuvent le faire, et je dirais même seulement les profs de discipline : la doc, les secrétaires, les ouvriers, la gestionnaire... personne d'autre n'a cette possibilité. Quand un prof que je ne peut pas voir en peinture vient au CDI, et bien je travaille avec, je fais contre mauvaise fortune bon coeur. Et croyez le ou pas, même si c'est désagréable au début, j'en ai souvent (pas toujours, c'est entendu)tiré des satisfactions dans un second temps.

Personnellement, il me serait très difficile de travailler en équipe. Pas une question d'entente ou d'affinités mais plus un problème de théorie. Je suis une formaliste acharnée et convaincue du bien fondé de l'analyse rhétorique faisant fi de la vie de l'auteur. ça passe pas avec tout le monde.

Actuellement, je travaille vraiment en équipe — mais en prépas, c'est à peu près obligatoire, ne serait-ce que pour que les dates de devoirs ne se cumulent pas. Et on se parle sans cesse sur les résultats de tel ou tel, les meillurs moyens pour le / la remotiver, etc. Sans compter les voyages d'études. Rien en revanche en ce qui concerne la pédagogie : nous sommes censés être tus au top, de toute façon.

J'ai travaillé réellement en équipe en collège, il y a très longtemps. Avec ma collègue angliciste et le prof de musique, j'ai fait travailler les élèves (de Troisième) sur West Side Story, lecture, adaptation, traduction, et parodie (transfert aux mœurs normandes, constitutions de Jets et de Sharks à l'intérieur de la classe — ce qui par parenthèse a permis d'exprimer de de décharger des tensions entre groupes, ça avait un petit côté psychothérapie assez drôle), et finalement représentation — très décalée. Gros succès — presque deux mois de travail.
Jamais en revanche avec les autres profs de Lettres, avec lesquels j'ai toujours eu — et franchement, je ne sais pas pourquoi — des rapports un peu tendus… :shock: