Sciences Po Paris décide de supprimer l’épreuve orale de LV de sa procédure d’entrée 2013

APLV, 21 décembre
http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article4829

« Sciences Po Paris a décidé, mi-décembre 2012, de supprimer l’épreuve orale de langues vivantes de sa procédure d’entrée 2013.

L’explication donnée par Sciences Po Paris pour ce changement : « le ministère de l’Éducation nationale a mis en place, le 22 mars 2012, une épreuve orale de langues pour toutes les séries du bac. Ces nouvelles modalités d’évaluation des compétences linguistiques ont conduit Sciences Po à suspendre pour la session 2013 l’épreuve orale de langues envisagée. Sciences Po entamera une nouvelle réflexion pour les sessions suivantes à la lumière de ce nouvel élément", indique l’institut. »

Lire l’article sur le site de L’Étudiant : http://www.letudiant.fr/examen/sciences-po-toute-l-actu-des-iep-2012-2013/concours-sciences-po-2013-l-oral-de-langues-vivantes-supprime.html

Il n’y a aucune raison de douter l’information et de la véracité de la citation. Aussi reste-t-on confondu devant un tel raisonnement. En effet, si on l’adopte pour toutes les épreuves écrites (histoire, mathématiques, sciences économiques et sociales ou littérature et philosophie), on peut purement et simplement supprimer les épreuves d’admissibilité et ne garder que l’entretien de motivation.

Si l’on n’était pas convaincu de la mauvaise foi de ceux qui se sont appuyés sur un tel argument pour justifier leur décision, on leur conseillerait de suivre un stage lourd de logique avant d’entamer la réflexion qu’ils veulent conduire pour les sessions suivantes.

Pourquoi ne pas avouer qu’il ne s’agit que de faire l’économie de l’organisation de cet oral dans une période difficile, comme le suggère l’article de L’Étudiant ?

En tout cas cette décision va à l’encontre des efforts qui sont faits pour améliorer les compétences à l’oral de nos élèves du secondaire.

Si l’on n’était pas convaincu de la mauvaise foi de ceux qui se sont appuyés sur un tel argument pour justifier leur décision, on leur conseillerait de suivre un stage lourd de logique avant d’entamer la réflexion qu’ils veulent conduire pour les sessions suivantes.

Bien dit !

:shock: On n'apprend pas à fournir des meilleures excuses à Sciences Po?
Quel lien entre bac et épreuves d'admission?

Après la culture générale, l'épreuve orale de LV.....

C'est bête. Dans l'optique qui est la leur, et qui se cache derrière les motifs avoués, à savoir l'égalitarisme absolu et la non-discrimination par la culture, ils auraient dû maintenir une épreuve orale de LV des cités, langue vivante s'il en est, qui fait en tout cas vivre la langue française.
Ils pouvaient aussi instaurer une épreuve d'arabe dialectal. Cela aurait sans doute favorisé un certain nombre de postulants dont les parents n'ont pas coupé le cordon avec le pays d'origine.
Bref, il y avait mille façons de maintenir une épreuve de LV.

neo a écrit:APLV, 21 décembre
http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article4829

« Sciences Po Paris a décidé, mi-décembre 2012, de supprimer l’épreuve orale de langues vivantes de sa procédure d’entrée 2013.

L’explication donnée par Sciences Po Paris pour ce changement : « le ministère de l’Éducation nationale a mis en place, le 22 mars 2012, une épreuve orale de langues pour toutes les séries du bac. Ces nouvelles modalités d’évaluation des compétences linguistiques ont conduit Sciences Po à suspendre pour la session 2013 l’épreuve orale de langues envisagée. Sciences Po entamera une nouvelle réflexion pour les sessions suivantes à la lumière de ce nouvel élément", indique l’institut. »

:aaq: :aaq: :aaq:

Heu nan mais c'est pas comme si Sc. Po. voulait former une élite. Ils pourraient aussi supprimer le concours et accepter les mentions très bien au bac sans exception! :abg:

philann a écrit:Ils pourraient aussi supprimer le concours et accepter les mentions très bien au bac sans exception! :abg:

Quand est-ce que Science Po a supprimé ce droit d'accès automatique aux mentions très bien ? Est-ce qu'il existe une série temporelle des mentions très bien en France ?

Sinon, sur le fond, il est certain que c'est une affaire de gros sous, mais qui peut se défendre de manière rationnelle. Plusieurs école d'ingénieurs se sont désengager de l'épreuve de TIPE, pas seulement parce qu'elle était trop chère, mais aussi parce qu'elle n'avait pas de pouvoir discriminant : si on la supprime, on prend globalement les mêmes élèves que si on la maintient, à 1% près, et en conservant un bon taux de redondance entre les épreuves (i.e. si une épreuve est notée n'importe comment, le concours reste fiable).

Enfin, pour Sciences Po, il y a peut-être une arrière pensée égalitariste : les LV à l'oral favorisent ceux qui ont pu s'offrir les immersions favorables.

Ils ne craignent pas de dévaloriser peu à peu leur école en continuant dans cette logique? On sait bien que le plus difficile dans les Grandes Ecoles en France n'est pas le cursus mais bien d'y entrer. S'ils facilitent l'entrée, vont-ils quand même établir une sélection quelque part pour que le label IEP ne devienne pas un label de second choix comme cela s'est produit à l'université?

Euh...c'est pas le fond du problème mais... savent-ils de quelle manière sont "organisées" ces épreuves orales pour le bac? Parce que, en gros, il n'y a pas d'épreuve nationale avec des sujets nationaux, mais juste une obligation pour les collègues de lycée d'organiser eux-mêmes la compréhension orale (en choisissant eux-mêmes un enregistrement), ainsi que l'expression orale...Et dans les matières désertées comme l'allemand, beaucoup de collègues noteront leurs propres élèves (car seuls sur leurs établissements).

Edgar a écrit:Ils ne craignent pas de dévaloriser peu à peu leur école en continuant dans cette logique? On sait bien que le plus difficile dans les Grandes Ecoles en France n'est pas le cursus mais bien d'y entrer. S'ils facilitent l'entrée, vont-ils quand même établir une sélection quelque part pour que le label IEP ne devienne pas un label de second choix comme cela s'est produit à l'université?

La diminution du nombre d'épreuve ne va pas changer, du moins au premier ordre, la sélectivité du concours : n places pour p inscrits. Si, comme j'en faisais l'hypothèse, l'épreuve orale de LV n'est pas discriminante, alors le seul effet de la disparition de cette épreuve serait psychologique : moins d'épreuves seraient vécus par les candidats comme une baisse de la qualité de l'école. Pour Sciences Po, je pense qu'il y a de la marge.

MarieAnne a écrit:Euh...c'est pas le fond du problème mais... savent-ils de quelle manière sont "organisées" ces épreuves orales pour le bac? Parce que, en gros, il n'y a pas d'épreuve nationale avec des sujets nationaux, mais juste une obligation pour les collègues de lycée d'organiser eux-mêmes la compréhension orale (en choisissant eux-mêmes un enregistrement), ainsi que l'expression orale...Et dans les matières désertées comme l'allemand, beaucoup de collègues noteront leurs propres élèves (car seuls sur leurs établissements).

Pas seulement en allemand... Dans certaines académies (Créteil, Poitiers, par exemple), les circulaires rectorales adressées aux chefs d'établissement précisent noir sur blanc qu'il est préconisé d'évaluer ses propres élèves en expression orale, et de ne pas anonymer les copies de compréhension orale, puisque ces évaluations se font "dans le cadre habituel de la formation de l'élève" selon le BO...

vive le bac...