- InvitéInvité
Tout est dans le titre. Je m'aperçois à mes réactions sur certains sujets que j'ai peur de faire étudier en classe des auteurs que j'aime profondément, qui signifient vraiment quelque chose pour moi (la poésie de Rimbaud pour n'en citer qu'un). Peur d'être "à nu", mais surtout d'être déçue de ne pas "faire passer" un texte à mes yeux essentiels sur le sens de la vie, de la littérature... J'ai pourtant rencontré des réactions de la part des élèves, en 3e sur Rousseau ou Michel Leiris (l'autoportrait) qui vont dans ce sens : ils ont aimé en rechercher la profondeur. Alors je m'interroge : faut-il de l'exhibitionnisme dans l'enseignement ?
Autre question : un texte qu'on aime supporte-t-il l'étude, le découpage en procédés ? Il me semble aussi que je garde jalousement mes beaux textes de peur de les abîmer par l'étude scolaire. Cela remonte à la fac.
Enfin, je me souviens d'une élève de 3e à qui j'avais prêté mon édition du Voyage au bout de la nuit (ô combien sacrée, elle datait de la khâgne et était toute surlignée) : elle n'en revenait pas et avait envie de le lire, du simple fait de voir tous ces passages surlignés - "Quand on sera au bord du trou, faudra pas faire les malins nous autres...".
Je crois que je suis une littéraire qui s'interdit de se montrer telle... Dire que Dostoïevski m'a donné la fièvre, que j'ai tremblé en lisant des pages immortelles ! Où est-ce que j'ai pu "perdre" ça ? Ce ne sont pas les études que je regrette, mais le feu sacré qui les animait.
Autre question : un texte qu'on aime supporte-t-il l'étude, le découpage en procédés ? Il me semble aussi que je garde jalousement mes beaux textes de peur de les abîmer par l'étude scolaire. Cela remonte à la fac.
Enfin, je me souviens d'une élève de 3e à qui j'avais prêté mon édition du Voyage au bout de la nuit (ô combien sacrée, elle datait de la khâgne et était toute surlignée) : elle n'en revenait pas et avait envie de le lire, du simple fait de voir tous ces passages surlignés - "Quand on sera au bord du trou, faudra pas faire les malins nous autres...".
Je crois que je suis une littéraire qui s'interdit de se montrer telle... Dire que Dostoïevski m'a donné la fièvre, que j'ai tremblé en lisant des pages immortelles ! Où est-ce que j'ai pu "perdre" ça ? Ce ne sont pas les études que je regrette, mais le feu sacré qui les animait.
- InvitéInvité
lulamae a écrit: un texte qu'on aime supporte-t-il l'étude, le découpage en procédés ? Il me semble aussi que je garde jalousement mes beaux textes de peur de les abîmer par l'étude scolaire. Cela remonte à la fac..
Bonsoir, Lulamae!
Tu sais, quand j'étais au lycée, j'ai eu une prof de français qui avait un tic verbal. Pas seulement verbal, du reste. Elle pasait les heures de cours à asséner péremptoirement "ici, Hugo a voulu dire... Ici, Rimbaud veut clairement dire...Ce que veut dire Mallarmé, en réalité... mais non, tu te trompes, ce n'est pas ça que veut dire Rousseau..."
On l'appelait Madame D'outretombe, celle qui est en communion de pensée avec les morts et qui connaît les intentions non avouées des grands écrivains. Ca m'énervait et je trouvais bien triste cet acharnement à vouloir tout décortiquer, tout décoder, tout disséquer, et noyer le charme du texte dans cette dissection.
Je ne sais pas si c'est lié à cet agacement, mais quand je suis entrée en cours l'année de ma maîtrise, j'ai choisi de travailler sur le statut du sens, sur la recherche du sens perdu qui jamais ne se trouve dans la poésie nervalienne, et sur le charme, sur le charme surtout.
Non mais!!!!!
- CarabasVénérable
Alors pour moi, un auteur ne veut pas dire... il dit! Quelqu'un qui "veut dire" est clairement quelqu'un qui ne sait pas le dire. En tout cas, je remballe mes élèves dés qu'ils utilisent cette expression.Comines a écrit:Tu sais, quand j'étais au lycée, j'ai eu une prof de français qui avait un tic verbal. Pas seulement verbal, du reste. Elle pasait les heures de cours à asséner péremptoirement "ici, Hugo a voulu dire... Ici, Rimbaud veut clairement dire...Ce que veut dire Mallarmé, en réalité... mais non, tu te trompes, ce n'est pas ça que veut dire Rousseau..."
Lors de ma courte expérience, je n'ai pas étudié de texte que j'aime profondément. D'une part parce que le programme ne collait pas forcément. D'autre part, par forme de pudeur et aussi par peur de gâcher le texte. Vu ma réussite dans l'enseignement, bien m'en a pris... ou pas.
En cours particuliers, en revanche, je fais les textes que j'aime et n'ai aucune honte à m'exalter! Une fois, je suis restée une demie heure en plus chez mon élève, ne voyant pas le temps passer. Et mon élève a eu l'air aussi surprise que moi par l'heure! Apparemment, le temps était passé particulièrement vite pour nous 2.
Mais je ne le fais qu'avec des élèves que je connais. Les premiers exercices et textes que j'étudie avec un nouvel élève sont plus neutres. Et je fais ainsi sans y penser, complètement inconsciemment.
Encore une question pour Abraxas!Lulamae a écrit:Alors je m'interroge : faut-il de l'exhibitionnisme dans l'enseignement ?
- Reine MargotDemi-dieu
moi j'ai fait simple: il y a d'un côté la littérature, que j'aime, qui me fait vibrer, etc...et de l'autre les cours purement scolaires, où on ne pourra jamais voir tout ce qu'il y a à voir dans un texte parce qu'on n'a pas le temps, parce que les élèves, quand on lit un texte qui nous a émus, ricanent bêtement et qu'on voit qu'ils n'ont rien compris...
je fais dans les textes scolaires ce qu'il y a à faire. si je sens les élèves réceptifs, ça arrive, je vais plus loin, j'ajoute des anecdotes, je partage des émotions avec eux.
je pense qu'il faut sentir les groupes avec lesquels sinon la littarature, au moins certains textes, passent, et là on peut communiquer qqch. autrement, c'est trop douloureux de voir qu'on est la seule de la classe qu'un texte ait touché, encore plus quand c'est un grand moment personnel. il faut de la distance avec ce texte, et garder pour soi cette émotion que certains élèves ne connaityront jamais, non parce qu'ils en sont incapables, mais parce qu'ils n'en veulent pas.
j'ai fait prof par amour de la littérature, alors quand on est comme moi il faut se protéger.
je fais dans les textes scolaires ce qu'il y a à faire. si je sens les élèves réceptifs, ça arrive, je vais plus loin, j'ajoute des anecdotes, je partage des émotions avec eux.
je pense qu'il faut sentir les groupes avec lesquels sinon la littarature, au moins certains textes, passent, et là on peut communiquer qqch. autrement, c'est trop douloureux de voir qu'on est la seule de la classe qu'un texte ait touché, encore plus quand c'est un grand moment personnel. il faut de la distance avec ce texte, et garder pour soi cette émotion que certains élèves ne connaityront jamais, non parce qu'ils en sont incapables, mais parce qu'ils n'en veulent pas.
j'ai fait prof par amour de la littérature, alors quand on est comme moi il faut se protéger.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéInvité
Merci pour vos réponses. Je pense globalement comme toi aussi, marquise, quoique... Ne devrions-nous pas essayer de leur montrer qu'on peut aimer un texte, être ému(e) ? Si nous ne leur montrons pas, qui le fera ? C'est comme les parents : tu peux dire à tes enfants que la lecture, c'est bien, ce qu'ils vont voir, c'est si toi, tu passes ton temps un livre entre les mains, si tu consacres de ton temps à lui lire des histoires. Là oui, lire a de la valeur, on peut y trouver du plaisir. C'est peut-être ça le truc au fond : que lire pour moi soit un tel plaisir, et ça ne se montre pas, le plaisir... Carabas, tu parles aussi de pudeur.
- ysabelDevin
Franchement, j'adore faire étudier aux élèves ce que j'aime moi-même car je pense que dans la transmission la passion joue un rôle non négligeable.
mais ne pas oublier que les élèves ne sont que des élèves.
Je suis d'accord avec carabas, l'auteur ne veut pas dire, il dit . Comme comines, au lycér j'ai eu un prof qui disait toujours "l'auteur a voulu dire" et cela m'énervait au plus haut point.
mais ne pas oublier que les élèves ne sont que des élèves.
Je suis d'accord avec carabas, l'auteur ne veut pas dire, il dit . Comme comines, au lycér j'ai eu un prof qui disait toujours "l'auteur a voulu dire" et cela m'énervait au plus haut point.
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- InvitéInvité
Il m'arrive rarement de faire étudier des trucs que je trouve ineptes.. je l'ai fait une fois vraiment, un extrait des Mots de Sartre et je l'ai regretté aussitôt.. Je ne supporte pas!
Parfois c'est trés différent de leur milieu d'origine mais l'enjeu justement est d'avoir une autre perception.....Je l'ai ressenti quand j'ai travaillé en stg sur un texte en lien avec le Jazz et que j'ai fait écouter du Jazz .. Tout comme il m'est arrivé de travailler en S sur un extrait du Roi s'amuse et que j'ai diffusé un extrait vidéo de Rigoletto; trés différent finalement dans la caractérisation..de la petite femme passive, on passe à l'héroine romantique pleine de passion.
Le regard que l'on a sur la littérature s'affirme dans notre choix de textes.. on a les exigences du programme mais en même temps une grande liberté.
Parfois c'est trés différent de leur milieu d'origine mais l'enjeu justement est d'avoir une autre perception.....Je l'ai ressenti quand j'ai travaillé en stg sur un texte en lien avec le Jazz et que j'ai fait écouter du Jazz .. Tout comme il m'est arrivé de travailler en S sur un extrait du Roi s'amuse et que j'ai diffusé un extrait vidéo de Rigoletto; trés différent finalement dans la caractérisation..de la petite femme passive, on passe à l'héroine romantique pleine de passion.
Le regard que l'on a sur la littérature s'affirme dans notre choix de textes.. on a les exigences du programme mais en même temps une grande liberté.
- CarabasVénérable
Oui. Peut-être à tort, car si on ne montre pas un minimum de passion, comment convaincre les élèves que les textes sont passionnants?lulamae a écrit:Carabas, tu parles aussi de pudeur.
C'est vrai que si l'on s'en tient au purement scolaire, on risque de perdre le plaisir, aussi.
Mais, comme Marquise, j'appréhendais le bide total, les moqueries. Le ratage aussi.
Je crois que là, en effet, c'est difficile. Peut-on faire un cours à partir d'un texte sur lequel on n'a rien à dire? On peut de pas être passionné par le texte et y trouver de l'intérêt malgré tout. C'est le cas de Rousseau pour moi.Farnace a écrit:Il m'arrive rarement de faire étudier des trucs que je trouve ineptes
- JohnMédiateur
j'ai peur de faire étudier en classe des auteurs que j'aime profondément
Je l'ai fait une fois. Je ne le ferai plus jamais !
Maintenant, je ne fais que des choses que j'aime bien. Jamais des choses que j'aime beaucoup. Et j'ai découvert par ce biais des choses que je n'aimais pas forcément, ou pas beaucoup, et qui maintenant me plaisent beaucoup plus (Labiche par exemple).
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- sandGuide spirituel
Je privilégie, commez vous, les textes qui me plaisent. J'ai plaisir à voir certains élèves s'émouvoir lors de la lecture d'un poème, mais j'évite de m'attarder sur mes auteurs fétiches. Du coup Baudelaire et Char ne font qu'un passage furtif en classe. Je suis très prudente. Les larmes me montent vite lorsque je lis un texte qui me touche.
PS Dis-donc Farnace, je te trouve un peu rude avec les Mots.
PS Dis-donc Farnace, je te trouve un peu rude avec les Mots.
- InvitéInvité
Je crois que là, en effet, c'est difficile. Peut-on faire un cours à partir d'un texte sur lequel on n'a rien à dire? On peut de pas être passionné par le texte et y trouver de l'intérêt malgré tout. C'est le cas de Rousseau pour moi.[/quote]Farnace a écrit:Il m'arrive rarement de faire étudier des trucs que je trouve ineptes
Ce n'est pas que je n'ai rien à dire ( autrement j'aurais zappé complétement ) ....mais je ne supporte pas le livre.. et son auteur aprés 1945.
Le paradoxe est qu'il m'est arrivé de faire lire en stg des essais publiés jusqu'en 1945 ...mais aprés non.. et encore moins les Mots.. ma bête noire.
Ce qui m'arrête le plus souvent n'est pas tant le fait que le texte fasse partie de mon "jardin secret" mais la difficulté que je prévois .. je pense alors aux pièces de Corneille non publiés ou mal publiés en petits classiques, à Remi Belleau ou certains poèmes de Ronsard comme les Hymnes..une année, je suis allé jusqu'à traduire en Français moderne un des essais de Montaigne qui me tenait à coeur parce que je voulais le faire lire ABSOLUMENT et que je savais que mes élèves seraient en difficulté avec sa langue si tortueuse
ou que je n'ai pas vraiment l'occasion de mettre mon merveilleux auteur dans une des cases du programme. C'est le cas aujourd'hui pour Saint Simon ou encore Sévigné...
- InvitéInvité
Je ne peux pas vous citer tous, mais c'est exactement ça ! (dire que je croyais être seule au monde à ressentir cette difficulté ! )
En fuyant en quelque sorte cette difficulté, j'ai découvert que je me sentais bien dans l'entre-deux, que j'étais aussi capable de développer une sorte de "passion intellectuelle" (non pas celle du coeur et des sens qui fait qu'on s'enflamme et qu'on peut avoir la gorge serrée face à un texte), d'être convaincante sur des textes pour moi intéressants, voire touchants (mais non pas troublants, ce que, comme vous, je garde pour moi). La Voie du Milieu, en quelque sorte !
Peut-être devons-nous simplement lire avec eux de beaux textes, leur montrer qu'ils leur sont accessibles, que la littérature leur est ouverte, ils y rencontreront eux-mêmes leurs passions. En même temps, je m'interroge vraiment : comment sauront-ils à quel point une oeuvre littéraire peut toucher, si on ne le leur dit jamais ? A qui revient-il de jouer ce rôle si les parents ne le font pas ?
En fuyant en quelque sorte cette difficulté, j'ai découvert que je me sentais bien dans l'entre-deux, que j'étais aussi capable de développer une sorte de "passion intellectuelle" (non pas celle du coeur et des sens qui fait qu'on s'enflamme et qu'on peut avoir la gorge serrée face à un texte), d'être convaincante sur des textes pour moi intéressants, voire touchants (mais non pas troublants, ce que, comme vous, je garde pour moi). La Voie du Milieu, en quelque sorte !
Peut-être devons-nous simplement lire avec eux de beaux textes, leur montrer qu'ils leur sont accessibles, que la littérature leur est ouverte, ils y rencontreront eux-mêmes leurs passions. En même temps, je m'interroge vraiment : comment sauront-ils à quel point une oeuvre littéraire peut toucher, si on ne le leur dit jamais ? A qui revient-il de jouer ce rôle si les parents ne le font pas ?
- Reine MargotDemi-dieu
je précise: j'essaie de montrer quand même que j'aime le texte, mais comme john et sand, je ne m'attarde pas sur les textes qui m'ont marquée personnellement. par pudeur mais aussi parce qu'on n'est pas sûr que ça va toucher les élèves. effectivement si on reste froid aucun intérêt ne passera.
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La famille Bélier
- RosyNiveau 9
Je suis étonnée de vs voir si frileux!
Jamais je ne me suis posée cette question!
Si je fais ce boulot c'est pcq je suis PASSIONNEE de littérature et moi les profs qui m'ont marquée st ceux qui étaient enthousiasmes et ns transmettaient leur passion....
Je vous trouve aussi très sévères ac les élèves: pq ne pourraient-ils pas comprendre votre enthousiasme ? alors que justement ils st en pleine adolescence et que c'est à ce moment-là que tt est plus fort, plus intense, plus vivant, que ttes les émotions st décuplées!!!!!!
Je n'ai pas trop le tps de développer ce matin:
mais 2 ex. qd même: j'ai fait lire à mes élèves des extraits de Hugo: Cosette et la mort de Gavroche, (un txt et un auteur que j'adore) et bien qq chose s'est passé en classe.... les élèves ont été touchés par ces textes...
on a étudié un GT de plusieurs poèmes (Rimbaud, Hugo et Baudelaire) évidemment ADORANT Rimbaud, je n'ai pu m'empêcher de raconter sa vie en long en large en travers et O surprise: 90% de mes élèves (2 4è) ont choisi de faire une anthologie sur Rimbaud et ils ont pris de magnifiques poèmes et leur justification (pq avez-vs choisi ces poèmes ?) st vraiment touchantes, émouvantes .... les poèmes de Rimbaud les ont touchés, bouleversés, ils se st bcp identifiés à ce gamin surdoué et révolté....
Je ne peux m'attarder, ms juste vs dire d'avoir un peu plus confiance en vs et en vos élèves!
Jamais je ne me suis posée cette question!
Si je fais ce boulot c'est pcq je suis PASSIONNEE de littérature et moi les profs qui m'ont marquée st ceux qui étaient enthousiasmes et ns transmettaient leur passion....
Je vous trouve aussi très sévères ac les élèves: pq ne pourraient-ils pas comprendre votre enthousiasme ? alors que justement ils st en pleine adolescence et que c'est à ce moment-là que tt est plus fort, plus intense, plus vivant, que ttes les émotions st décuplées!!!!!!
Je n'ai pas trop le tps de développer ce matin:
mais 2 ex. qd même: j'ai fait lire à mes élèves des extraits de Hugo: Cosette et la mort de Gavroche, (un txt et un auteur que j'adore) et bien qq chose s'est passé en classe.... les élèves ont été touchés par ces textes...
on a étudié un GT de plusieurs poèmes (Rimbaud, Hugo et Baudelaire) évidemment ADORANT Rimbaud, je n'ai pu m'empêcher de raconter sa vie en long en large en travers et O surprise: 90% de mes élèves (2 4è) ont choisi de faire une anthologie sur Rimbaud et ils ont pris de magnifiques poèmes et leur justification (pq avez-vs choisi ces poèmes ?) st vraiment touchantes, émouvantes .... les poèmes de Rimbaud les ont touchés, bouleversés, ils se st bcp identifiés à ce gamin surdoué et révolté....
Je ne peux m'attarder, ms juste vs dire d'avoir un peu plus confiance en vs et en vos élèves!
- Invité24Vénérable
sentiments assez proches de rosy.........
faire des choses que j'adore, ca m'arrive. quand c'est le cas, c'est réfléchi. Par exemple à le rentrée, je me lance dans rené char avec mes 3°. c'est une classe avec laquelle je me sens en accord, pareil pour les4° à qui je vais faire germinal. c'ets une question de confiance. je sais que ça passera, ne serait-ce que par respect pour ce que j'aime.
Par contre, avec une autre 4°, germinal non....je ne veux pas prendre le risque de faire un bide (pourtant ces élèves ont globalement un meilleur niveau)....
Vraiment, question de confiance....
faire des choses que j'adore, ca m'arrive. quand c'est le cas, c'est réfléchi. Par exemple à le rentrée, je me lance dans rené char avec mes 3°. c'est une classe avec laquelle je me sens en accord, pareil pour les4° à qui je vais faire germinal. c'ets une question de confiance. je sais que ça passera, ne serait-ce que par respect pour ce que j'aime.
Par contre, avec une autre 4°, germinal non....je ne veux pas prendre le risque de faire un bide (pourtant ces élèves ont globalement un meilleur niveau)....
Vraiment, question de confiance....
- RosyNiveau 9
et puis si les élèves (ou certains) n'aiment pas ... qu'est-ce que cela fait ?
ns n'avons pas ts les mêmes goûts (je n'aime pas du tout Rousseau et Sartre), pourtant grâce à un prof de lycée qui aimait bcp Rousseau, je me suis forcée et cela m'a servi pr le concours (je lui en suis reconnaissante, car sans lui je n'aurais pt-ê pas lu ts ses classiques)...
c'est aussi ac les auteurs qu'on aime ou qu'on n'aime pas qu'on se définit, que notre personnalité se construit non ?
Ca ne m'inquiète pas plus que ça de me dire que les élèves n'accrochent pas... je ne vais pas les forcer à aimer ce que j'aime!!
ils ont le droit de ne pas aimer...
Ce que j'aime avant tout c'est les voir surpris de me voir si enthousiasme ("tiens le prof n'est pas un robot qui récite son cours!"), les transporter ailleurs, les faire rêver, prolonger cet instant de grâce, de silence si émouvant après la lecture ou l'explication d'un texte (exemple: "Le dormeur du val")... après certains réagissent positivement, d'autres négativement... mais c'est le jeu! et je suis aussi contente de ceux qui st contre que ceux qui st pour....
Je me souviens d'un débat animé entre les partisans de Sartre et ceux de Camus en cours de philo!!!
ns n'avons pas ts les mêmes goûts (je n'aime pas du tout Rousseau et Sartre), pourtant grâce à un prof de lycée qui aimait bcp Rousseau, je me suis forcée et cela m'a servi pr le concours (je lui en suis reconnaissante, car sans lui je n'aurais pt-ê pas lu ts ses classiques)...
c'est aussi ac les auteurs qu'on aime ou qu'on n'aime pas qu'on se définit, que notre personnalité se construit non ?
Ca ne m'inquiète pas plus que ça de me dire que les élèves n'accrochent pas... je ne vais pas les forcer à aimer ce que j'aime!!
ils ont le droit de ne pas aimer...
Ce que j'aime avant tout c'est les voir surpris de me voir si enthousiasme ("tiens le prof n'est pas un robot qui récite son cours!"), les transporter ailleurs, les faire rêver, prolonger cet instant de grâce, de silence si émouvant après la lecture ou l'explication d'un texte (exemple: "Le dormeur du val")... après certains réagissent positivement, d'autres négativement... mais c'est le jeu! et je suis aussi contente de ceux qui st contre que ceux qui st pour....
Je me souviens d'un débat animé entre les partisans de Sartre et ceux de Camus en cours de philo!!!
- Reine MargotDemi-dieu
si vous n'êtes jamais tombées, rosy et rose, sur une classe qui réagit mollement ou qui vous dit "madame, c'est nul" ou "madame, mais à quoi ça va nous servir?" quand vous lisez un texte avec enthousiasme, vous avez vraiment de la chance...j'ai commencé avec cet enthousiame-là, je voulais faire vibrer mes élèves avec de beaux textes...je suis tombée de haut.
heureusement, il m'arrive d'avoir des élèves intéressés, par ex vendredi des 3e sont venues après le cours me demander plein de trucs sur la mort de César, le cours leur avait plu. une élève précoce de 6e, qui refusait de prendre quoi que ce soit en note avec la collègue que je remplace, aime mon cours, elle est enthousiaste, disent ses parents. Pour la première fois depuis des mois, avec moi elle écrit.
Je pense que la difficulté c'est de prendre la bonne distance, avoir confiance dans la capacité des élèves mais ne pas non plus trop espèrer les toucher sinon on est déçu. il faut trouver un juste milieu.
heureusement, il m'arrive d'avoir des élèves intéressés, par ex vendredi des 3e sont venues après le cours me demander plein de trucs sur la mort de César, le cours leur avait plu. une élève précoce de 6e, qui refusait de prendre quoi que ce soit en note avec la collègue que je remplace, aime mon cours, elle est enthousiaste, disent ses parents. Pour la première fois depuis des mois, avec moi elle écrit.
Je pense que la difficulté c'est de prendre la bonne distance, avoir confiance dans la capacité des élèves mais ne pas non plus trop espèrer les toucher sinon on est déçu. il faut trouver un juste milieu.
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- InvitéInvité
C'est peut-être plus l'indifférence blasée que nous craignons avec des auteurs ou textes qui nous touchent de trop près que des élèves qui n'aiment pas. Bien sûr que je ne veux pas que les élèves lisent et aiment les mêmes choses que moi : c'est pourquoi je choisis un éventail plus vaste que mes propres goûts, même si je ne pourrais pas faire lire des textes qui ne m'intéressent pas. Ensuite, cela dépend effectivement des classes : je peux tout faire avec mes 6e (y compris Le Pied de momie de Gautier parce que j'en ai assez le La Vengeance de la momie, et ils ont aimé), mais mes 3e, avec qui j'ai essayé Apollinaire, n'ont pas été réceptifs (ils "n'aiment pas la poésie" - j'essaierai encore, de toute façon, mais peut-être qu'avec eux ça ne "collera" pas ?). Et me planter avec Apollinaire, je l'ai mauvaise, et je m'en veux plus que de me planter avec Rousseau !
- InvitéInvité
lulamae a écrit:C'est peut-être plus l'indifférence blasée que nous craignons avec des auteurs ou textes qui nous touchent de trop près que des élèves qui n'aiment pas. !
Certains auteurs les laissent de marbre ou suscitent des réactions du type "c'est nul" pour la bonne raison qu'ils n'ont pas les codes linguistiques ou esthétiques ou parce que idéologiquement il y a refus.. quand on pense avec le langage sms et les mots dérisoires du 6 minutes, Apolinaire est incompréhensible. Cela ne nous remet pas en cause, c'est leur sottise qui est décelée.
- ClarianzEmpereur
Justement, comment faire pour leur permettre d'accéder à tout cela?
puisque c'est ça notre job: leur faire découvrir la littérature et leur permettre de la goûter
puisque c'est ça notre job: leur faire découvrir la littérature et leur permettre de la goûter
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Mama's Rock
- aposiopèseNeoprof expérimenté
je me rappelle avoir voulu leur faire la scène de l'aveu de Phèdre à Oenone ("je le vis, je rougis..."), que j'aime énormément. On travaillait sur la tragédie et les textes précédents ne les avaient que peu intéressés et, là, je comptais sur cette scène pour à nouveau capter leur attention.
J'ai voulu leur déclamer la tirade pour leur faire prendre conscience de la force de ce passage, de son côté terrible.
Sauf qu'une première Kevina m'a coupée dans mon élan en s'écriant "oh, non, ras-le-bol des textes qui parlent d'amour, c'est cucul ! " je suis restée calme, j'ai continué et... 3 Kevina se sont levées pour se coller la tête à la fenêtre en criant "oh, madame, vous avez vu, il y a la tempête qui approche !" bref, je n'ai pas pu lire 4 vers de suite sans être interrompue...
Pauvre Racine...
Du coup, ça m'a un peu refroidie.
Mais quand je sens qu'un texte passe bien, je n'hésite pas à montrer mon propre enthousiasme. Ainsi, j'avais prévu un petit exo sur "le Dormeur du Val" et je me suis aperçue que les élèves adoraient ce texte, qu'ils avaient appris par coeur au collège. Du coup, j'ai fini l'heure par une ébauche d'explication de texte improvisée et ils ont bien participé...
J'ai voulu leur déclamer la tirade pour leur faire prendre conscience de la force de ce passage, de son côté terrible.
Sauf qu'une première Kevina m'a coupée dans mon élan en s'écriant "oh, non, ras-le-bol des textes qui parlent d'amour, c'est cucul ! " je suis restée calme, j'ai continué et... 3 Kevina se sont levées pour se coller la tête à la fenêtre en criant "oh, madame, vous avez vu, il y a la tempête qui approche !" bref, je n'ai pas pu lire 4 vers de suite sans être interrompue...
Pauvre Racine...
Du coup, ça m'a un peu refroidie.
Mais quand je sens qu'un texte passe bien, je n'hésite pas à montrer mon propre enthousiasme. Ainsi, j'avais prévu un petit exo sur "le Dormeur du Val" et je me suis aperçue que les élèves adoraient ce texte, qu'ils avaient appris par coeur au collège. Du coup, j'ai fini l'heure par une ébauche d'explication de texte improvisée et ils ont bien participé...
- InvitéInvité
En fait, la question est un peu vaine, sinon en ce qui concerne les romans et la poésie... Etant donné que nous avons un programme, nous n'avons pas toujours à nous poser la question d'aimer ou non. Je suis assez facile, je m'intéresse sans trop d'efforts. Je pense qu'on peut communiquer quelque chose en étant simplement intéressé(e) par son sujet, on n'a pas besoin d'être passionné(e). Nous gagnerions parfois à nous considérer comme de bons artisans, ce qui n'est pas du tout honteux.
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