- OsmieSage
Bonsoir,
Avec la fille d'un ami, on a travaillé toute la matinée d'hier sur un texte d’Épicure pour faire un commentaire de texte.
La demoiselle est en S.
La classe n'a fait aucun commentaire de texte avec le professeur pour l'instant, elle n'a donc aucun modèle. En revanche, leur professeur leur a donné trois pages de méthode auxquelles J. ne comprenait pas grand-chose.
Il lui faut montrer les failles éventuelles de la thèse de l'auteur mais leur professeur leur a interdit de trouver des exemples appartenant à l’époque moderne ou contemporaine car Épicure, s'il revenait, ne pourrait pas les comprendre et par conséquent pas les contester. Il lui faut donc trouver des exemples qui auraient été intelligibles du vivant d’Épicure.
Est-ce vrai ? Les élèves n'ont-ils pas le droit d'étayer leurs arguments sur ce qui les entoure ?
Merci par avance.
Avec la fille d'un ami, on a travaillé toute la matinée d'hier sur un texte d’Épicure pour faire un commentaire de texte.
La demoiselle est en S.
La classe n'a fait aucun commentaire de texte avec le professeur pour l'instant, elle n'a donc aucun modèle. En revanche, leur professeur leur a donné trois pages de méthode auxquelles J. ne comprenait pas grand-chose.
Il lui faut montrer les failles éventuelles de la thèse de l'auteur mais leur professeur leur a interdit de trouver des exemples appartenant à l’époque moderne ou contemporaine car Épicure, s'il revenait, ne pourrait pas les comprendre et par conséquent pas les contester. Il lui faut donc trouver des exemples qui auraient été intelligibles du vivant d’Épicure.
Est-ce vrai ? Les élèves n'ont-ils pas le droit d'étayer leurs arguments sur ce qui les entoure ?
Merci par avance.
- User5899Demi-dieu
Respectez les consignes de l'enseignant ! Ce n'est pas une question de droit, c'est une question de formation ! Je suppose qu'il veut que les élèves cherchent une contradiction interne ou quelque chose du genre. C'est absurde de dégainer tout de suite un règlement, genre "gledroua !"
Laissez donc le maître former ceux qu'on lui a confiés.
Laissez donc le maître former ceux qu'on lui a confiés.
- OsmieSage
Je demande si le jour de l'examen, le jour de l'épreuve du baccalauréat, les élèves ont le droit, ou non, d'appuyer leurs arguments sur des exemples contemporains.
Le professeur fait bien ce qu'il veut avec ses élèves mais il y a des règles communes pour une épreuve nationale et j'aimerais savoir ce que disent les professeurs de philosophie sur ce point précis.
Le professeur fait bien ce qu'il veut avec ses élèves mais il y a des règles communes pour une épreuve nationale et j'aimerais savoir ce que disent les professeurs de philosophie sur ce point précis.
- User5899Demi-dieu
En règle générale, les exemples, c'est la plaie, parce qu'à cause des exemples, ils oublient de discuter les arguments, confondant les deux.
Maintenant, aucune époque n'est interdite aux candidats pour les exemples.
Maintenant, aucune époque n'est interdite aux candidats pour les exemples.
- marxNiveau 6
Janne a écrit:Je demande si le jour de l'examen, le jour de l'épreuve du baccalauréat, les élèves ont le droit, ou non, d'appuyer leurs arguments sur des exemples contemporains.
Le professeur fait bien ce qu'il veut avec ses élèves mais il y a des règles communes pour une épreuve nationale et j'aimerais savoir ce que disent les professeurs de philosophie sur ce point précis.
Il n'y a aucune mention à ce sujet dans le programme officiel de terminale. Et ce n'est pas un problème très important. Les exemples, en philosophie, n'ont aucune valeur. Ils peuvent éclaircir les idées, mais ils ne prouvent rien, contrairement à ce qu'imaginent les élèves. Je trouve donc cette volonté de savoir très chicanière. Cependant ! Allons-y.
Disons que la philosophie demande une réflexion sur ce qui est intemporel, d'où l'utilisation de textes inactuels qui peuvent sembler préhistoriques et périmés comme ce texte d'Epicure. D'où le danger de s'en remettre à l'actualité, à l'écume des temps, quand il faut aller dans les profondeurs. L'élève est tenté de croire qu'il connait son époque, qu'il sait comment vivent les gens, et il en abuse pour discuter de ceci et cela. C'est naturel ; il s'en remet à l'expérience, parce qu'il a besoin d'un point d'appui pour soulever des problèmes et des idées. Et, comme il manque pourtant d'expérience, qu'il ne connaît pas son temps, il critique mal des idées qu'il ne comprend pas tout à fait à l'aide d'exemples empruntés à un monde qu'il ne connait pas encore. Aveuglé par ses exemples, il finit même par avoir l'illusion d'être sacrément futé, et il se ramasse au bac.
On peut expliquer ça autrement, en tirant le fil par un autre bout.
Après tout, on pourrait très bien montrer qu'Epicure est un homme de son temps qui essaye par la philosophie de régler un problème de son époque, un problème obsolète aujourd'hui, celui de la satisfaction maximale des désirs dans une situation de pénurie, de crise et d'agitation sociale (je prends ici l'exemple de la lettre à Ménécée, pour faire comprendre le souci, mais cela marchera de la même manière avec un autre texte). Epicure conseille donc, dans son jargon, de se contenter du strict nécessaire. C'est une lecture superficielle ; c'est celle de l'élève de terminale (même s'il la formule autrement) que le texte épicurien fait bien rigoler parce qu'il est habitué à la paix, à l'opulence, au luxe, aux hypermarchés, à la baguette de pain à 1 euro, au forfait téléphonique illimité, et pense donc immédiatement à la chanson de l'ours Baloo dans la jungle quand il pense à Epicure. D'où le péril, pour l'élève, de pondre une critique infâme du texte épicurien ("il veut qu'on vive comme des clochards"... "aujourd'hui on peut vivre sans travailler, il y a les allocs, etc."... ) Comment peut-on se satisfaire d'un peu de chèvre chaud sur une biscotte alors que l'élève est déjà insatisfait et hors de lui à la moindre perturbation du réseau sfr ou bouygues qui l'empêche d'écrire des sms?
De ce point de vue, le choix du professeur est tout à fait justifié. Il ne demande pas à l'élève d'étudier l'histoire athénienne, de trouver dans l'histoire grecque des exemples en faveur de telle ou telle théorie concurrente. Il demande simplement que l'élève se mette au niveau d'épicure, au niveau d'un homme qui a raisonné, théorisé, argumenté. Il ne demande pas qu'on jette des faits divers à la tête d'Epicure (la bombe atomique est un fait divers, philosophiquement parlant). Pour que l'élève se retienne de barbouiller n'importe quoi sur sa feuille, il faut le forcer à sortir de son temps.
Enfin, il y a des exemples qui n'ont pas d'âge, qui sont abstraits et peuvent convenir à toute époque ("l'insatisfaction du désir rend un homme triste ou soucieux", "l'amitié conduit à de bonnes actions", etc.) Ce sont là les faits intemporels qui sont intéressants, qui évitent à la copie de philosophie de devenir un simple commentaire journalistique du monde contemporain.
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