- sinanNiveau 9
Bonjour à tous
Sur l'objet d'étude "Questions sur l'homme", j'envisage d'évoquer les relations entre l'homme et l'animal. Je ferais en LA La Rochefoucauld, article de l'Encyclopédie ou du Dictionnaire philosophique. En cursive, je travaillerais l'argumentation indirecte : un groupement des fables de La Fontaine et La planète de singes de Pierre Boulle.
J'ai deux questions :
1) quant à La planète des singes, est-ce une bonne idée ? n'est-ce pas trop simple, ou démago ? est-ce vraiment pertinent ?
2) je cherche un texte XXe d'argumentation directe sur le thème. Pouvez-vous m'en conseiller ?
Merci pour votre aide
Sur l'objet d'étude "Questions sur l'homme", j'envisage d'évoquer les relations entre l'homme et l'animal. Je ferais en LA La Rochefoucauld, article de l'Encyclopédie ou du Dictionnaire philosophique. En cursive, je travaillerais l'argumentation indirecte : un groupement des fables de La Fontaine et La planète de singes de Pierre Boulle.
J'ai deux questions :
1) quant à La planète des singes, est-ce une bonne idée ? n'est-ce pas trop simple, ou démago ? est-ce vraiment pertinent ?
2) je cherche un texte XXe d'argumentation directe sur le thème. Pouvez-vous m'en conseiller ?
Merci pour votre aide
- retraitéeDoyen
Des passages de Les Animaux dénaturés" de Vercors.
Zoo en constitue une version théâtrale, en gros.
Zoo en constitue une version théâtrale, en gros.
- cecile23Niveau 10
je te propose la dernière scène de la pièce Zoo de Vercors, acte II, scène 10 de mémoire, où l'on arrive, dans une scène de tribunal, à la conclusion que "l'homme est un animal dénaturé". Je l'ai fait l'an passé dans le même cadre que toi...
- Invité21Fidèle du forum
cecile23 a écrit:je te propose la dernière scène de la pièce Zoo de Vercors, acte II, scène 10 de mémoire, où l'on arrive, dans une scène de tribunal, à la conclusion que "l'homme est un animal dénaturé". Je l'ai fait l'an passé dans le même cadre que toi...
Oui, c'est bien.
- MamaVénérable
+ 1, je pensais déjà Vercors en lisant le titre du topic.
- sinanNiveau 9
merci pour vos réponses.
Je connais de nom la référence dont vous parlez, mais il s'agit, si je ne m'abuse, d'une argumentation indirecte.
Or, je recherche un texte XX d'argumentation directe
Je garderais votre référence pour l'évaluation
De plus, que pensez-vous de La planète des singes ? Quelqu'un l'aurait dit déjà étudié ?
Est-ce pertinent ?
Merci de votre aide
Je connais de nom la référence dont vous parlez, mais il s'agit, si je ne m'abuse, d'une argumentation indirecte.
Or, je recherche un texte XX d'argumentation directe
Je garderais votre référence pour l'évaluation
De plus, que pensez-vous de La planète des singes ? Quelqu'un l'aurait dit déjà étudié ?
Est-ce pertinent ?
Merci de votre aide
- MamaVénérable
Je n'aurais pas dit cela Sinan, car même si le procès qui a lieu dans Zoo est fictif, il me semble qu'une plaidoirie reste une argumentation directe.
- RuthvenGuide spirituel
Tu peux voir du côté des travaux d'E. de Fontenay, peut-être Sans offenser le genre humain - Réflexions sur la cause animale, ou de D. Lestel, par exemple Apologie du carnivore. Ce sont des textes de philo accessibles.
- sinanNiveau 9
merci pour vos remarques
effectivement, mamamanette, tu as raison, une plaidoirie est une argumentation directe, autant pour moi
je viens de terminer Les animaux dénaturés et j'avoue que je suis assez déçue. Le début est très bien, mais ensuite, le roman se perd dans les circonvolutions du procès, et le tout se révèle assez démonstratif.
Mais j'ai commandé Zoo à la médiathèque et le texte dont vous parliez serait sans doute intéressant en évaluation.
Je pense finalement faire La planète des singes : je trouve que l'aspect contre-utopie est plus fort, avec un suspense assez bien construit. J'étudierais, si j'ai le temps, l'adaptation avec Charleton Eston, car la comparaison est assez riche, me semble-t-il.
Cela ne vous semble pas inopportun en classe de 1re de travailler l'adaptation cinématographique?
J'ai emprunté les oeuvres dont tu parles, Ruthven. Merci pour ces références. Serait-il possible que tu les précises (quel chapitre, par ex.) ?
Par ailleurs, j'ai vu sur internet, dans une bibliographie sur le sujet, La pensée sauvage de Lévi-Strauss. Certains savent-ils à quel chapitre se reporter à ce sujet ?
Merci de votre aide.
Bonne soirée
effectivement, mamamanette, tu as raison, une plaidoirie est une argumentation directe, autant pour moi
je viens de terminer Les animaux dénaturés et j'avoue que je suis assez déçue. Le début est très bien, mais ensuite, le roman se perd dans les circonvolutions du procès, et le tout se révèle assez démonstratif.
Mais j'ai commandé Zoo à la médiathèque et le texte dont vous parliez serait sans doute intéressant en évaluation.
Je pense finalement faire La planète des singes : je trouve que l'aspect contre-utopie est plus fort, avec un suspense assez bien construit. J'étudierais, si j'ai le temps, l'adaptation avec Charleton Eston, car la comparaison est assez riche, me semble-t-il.
Cela ne vous semble pas inopportun en classe de 1re de travailler l'adaptation cinématographique?
J'ai emprunté les oeuvres dont tu parles, Ruthven. Merci pour ces références. Serait-il possible que tu les précises (quel chapitre, par ex.) ?
Par ailleurs, j'ai vu sur internet, dans une bibliographie sur le sujet, La pensée sauvage de Lévi-Strauss. Certains savent-ils à quel chapitre se reporter à ce sujet ?
Merci de votre aide.
Bonne soirée
- retraitéeDoyen
Le faux alibi des zoos
Le Pr Jean Claude Nouët est président de la Ligue française des droits de l'animal
Les services de presse des zoos annoncent régulièrement la naissance de divers animaux et insistent particulièrement sur la rareté de certains d'entre eux, illustrant ainsi un prétendu rôle dans la préservation des espèces.
La naissance ici ou là d'un okapi, d'une panthère nébuleuse, d'un tapir : ou d'un gorille ne fait pas une reproduction. La “ reproduction ” d'une espèce exige à la fois que la natalité l'emporte sur la mortalité et que les jeunes parviennent en nombre suffisant à l'âge de se reproduire eux mêmes. C'est loin d'être le cas.
A la définition d'une espèce par ses caractères anatomiques et physiologiques, il faut aujourd'hui ajouter ses caractères comportementaux. Les animaux nés en captivité, nourris artificiellement, n'ayant à vaincre aucune difficulté, à affronter aucune compétition, n'ayant pas connu aux côtés des parents l'apprentissage indispensable à leur survie, ne sont pas conformes à l'espèce initiale : certains sont incapables de chasser et de tuer leur proie, d'autres d'identifier leur nourriture et d'éviter les prédateurs. De plus, les caractères d'une espèce sont l'expression de son patrimoine génétique, constamment soumis à la pression du milieu dans lequel elle se développe : soustraire une espèce à son milieu, ou modifier celui ci, c'est ouvrir la voie à des expressions génétiques nouvelles. C'est l'une des lois fondamentales de l'évolution.
La génétique des populations vient ajouter ses effets. Dans une population de grand effectif, le patrimoine génétique subit à chaque génération un vaste brassage des gènes, ou panmixie, régi par le seul hasard : l'espèce conserve sa fixité. Mais, dans une population à effectif réduit, le choix des partenaires est restreint, le facteur hasard tend vers zéro : le brassage des gènes se fait en circuit fermé, et porte le nom d'endomixie. L'endomixie rend le patrimoine génétique plus sensible à tout changement du milieu, et entraînera rapidement une “ dérive génétique ”, en éliminant certains gènes au bénéfice de certains autres. Des modifications héréditaires apparaissent, pouvant aboutir à terme à définir une sous espèce.
Dans les zoos, les accouplements se font au sein d'un effectif réduit, le plus souvent entre les mêmes géniteurs, parfois remplacés par des inséminations artificielles. Ce sont les conditions parfaites de l'endomixie et, donc, de l'apparition rapide de dérives génétiques. Lors d'un symposium international (1) sur la sauvegarde des espèces menacées, l'exemple du cheval de Prjevalski a été démonstratif. A partir de 13 animaux capturés dans la nature au début du siècle, donc d'un effectif très réduit, porteur d'un patrimoine génétique peu diversifié, l’espèce a été élevée dans divers zoos. Elle présente actuellement d'importantes altérations : mortalité infantile élevée, modification des couleurs caractéristiques du pelage et des crins, modification de la forme de la tête, diminution de la fécondité et anomalies congénitales diverses.
Enfin, la “ préservation des espèces ” ne peut en aucun cas être la “ conservation de spécimens ” en captivité. Les espèces ne peuvent jouer leur rôle dans la nature que si elles y vivent. Les zoos entretiennent ici une autre illusion, celle d'une réintroduction de leurs animaux dans le milieu naturel, en répétant les exemples du bison d'Europe, de l'oie des îles Hawaii, de l'oryx d'Arabie et du cerf du père David, et, plus récemment, celui, en France, du vautour fauve. En réalité, ces espèces ont été sauvées dans des stations scientifiques, à partir de quelques individus sortis de zoos où ils s'éteignaient. Les conclusions du symposium de Wiesbaden sont claires : 1. Les espèces sauvages ne peuvent être préservées que dans leur milieu naturel. 2. La captivité est à l'origine de profondes transformations génétiques et éthologiques. 3. Les modifications génétiques peuvent survenir très rapidement, dès la deuxième ou la troisième génération. Quant au cheval de Prjevalski, il a été jugé que les résultats de sa reproduction en captivité pourraient faire renoncer à sa réintroduction dans les steppes.
Le sauvetage par les zoos des espèces menacées est un leurre : les animaux de zoos et leur descendance éventuelle sont perdus pour la nature, et ne pourront que constituer des collections dénaturées, offertes à la distraction des humains. De plus, l'argument est devenu une menace, qui va accélérer la situation périlleuse de bien des espèces dont la détention, voire la capture dans la nature sont déjà réclamées, au nom de leur sauvegarde. Pis encore, compter sur les zoos pour préserver les espèces sert d'alibi aux Etats pour ne pas entreprendre une action mondiale concertée de protection totale des milieux naturels, seule capable d'assurer la préservation des espèces qui y vivent. Il faut pourtant agir vite, pour éviter que dans les prochaines décennies des centaines d'espèces animales ne disparaissent définitivement de la Terre.
(1) Les Dangers de l'élevage en captivité pour le maintien des espèces sauvages menacées ; l'illusion de l'arche de Noé. Symposium international, Echo. Verlag, 1988, Wiesbaden.
L'EXPRESS 23/10/97
Donné en résumé autrefois.
Le Pr Jean Claude Nouët est président de la Ligue française des droits de l'animal
Les services de presse des zoos annoncent régulièrement la naissance de divers animaux et insistent particulièrement sur la rareté de certains d'entre eux, illustrant ainsi un prétendu rôle dans la préservation des espèces.
La naissance ici ou là d'un okapi, d'une panthère nébuleuse, d'un tapir : ou d'un gorille ne fait pas une reproduction. La “ reproduction ” d'une espèce exige à la fois que la natalité l'emporte sur la mortalité et que les jeunes parviennent en nombre suffisant à l'âge de se reproduire eux mêmes. C'est loin d'être le cas.
A la définition d'une espèce par ses caractères anatomiques et physiologiques, il faut aujourd'hui ajouter ses caractères comportementaux. Les animaux nés en captivité, nourris artificiellement, n'ayant à vaincre aucune difficulté, à affronter aucune compétition, n'ayant pas connu aux côtés des parents l'apprentissage indispensable à leur survie, ne sont pas conformes à l'espèce initiale : certains sont incapables de chasser et de tuer leur proie, d'autres d'identifier leur nourriture et d'éviter les prédateurs. De plus, les caractères d'une espèce sont l'expression de son patrimoine génétique, constamment soumis à la pression du milieu dans lequel elle se développe : soustraire une espèce à son milieu, ou modifier celui ci, c'est ouvrir la voie à des expressions génétiques nouvelles. C'est l'une des lois fondamentales de l'évolution.
La génétique des populations vient ajouter ses effets. Dans une population de grand effectif, le patrimoine génétique subit à chaque génération un vaste brassage des gènes, ou panmixie, régi par le seul hasard : l'espèce conserve sa fixité. Mais, dans une population à effectif réduit, le choix des partenaires est restreint, le facteur hasard tend vers zéro : le brassage des gènes se fait en circuit fermé, et porte le nom d'endomixie. L'endomixie rend le patrimoine génétique plus sensible à tout changement du milieu, et entraînera rapidement une “ dérive génétique ”, en éliminant certains gènes au bénéfice de certains autres. Des modifications héréditaires apparaissent, pouvant aboutir à terme à définir une sous espèce.
Dans les zoos, les accouplements se font au sein d'un effectif réduit, le plus souvent entre les mêmes géniteurs, parfois remplacés par des inséminations artificielles. Ce sont les conditions parfaites de l'endomixie et, donc, de l'apparition rapide de dérives génétiques. Lors d'un symposium international (1) sur la sauvegarde des espèces menacées, l'exemple du cheval de Prjevalski a été démonstratif. A partir de 13 animaux capturés dans la nature au début du siècle, donc d'un effectif très réduit, porteur d'un patrimoine génétique peu diversifié, l’espèce a été élevée dans divers zoos. Elle présente actuellement d'importantes altérations : mortalité infantile élevée, modification des couleurs caractéristiques du pelage et des crins, modification de la forme de la tête, diminution de la fécondité et anomalies congénitales diverses.
Enfin, la “ préservation des espèces ” ne peut en aucun cas être la “ conservation de spécimens ” en captivité. Les espèces ne peuvent jouer leur rôle dans la nature que si elles y vivent. Les zoos entretiennent ici une autre illusion, celle d'une réintroduction de leurs animaux dans le milieu naturel, en répétant les exemples du bison d'Europe, de l'oie des îles Hawaii, de l'oryx d'Arabie et du cerf du père David, et, plus récemment, celui, en France, du vautour fauve. En réalité, ces espèces ont été sauvées dans des stations scientifiques, à partir de quelques individus sortis de zoos où ils s'éteignaient. Les conclusions du symposium de Wiesbaden sont claires : 1. Les espèces sauvages ne peuvent être préservées que dans leur milieu naturel. 2. La captivité est à l'origine de profondes transformations génétiques et éthologiques. 3. Les modifications génétiques peuvent survenir très rapidement, dès la deuxième ou la troisième génération. Quant au cheval de Prjevalski, il a été jugé que les résultats de sa reproduction en captivité pourraient faire renoncer à sa réintroduction dans les steppes.
Le sauvetage par les zoos des espèces menacées est un leurre : les animaux de zoos et leur descendance éventuelle sont perdus pour la nature, et ne pourront que constituer des collections dénaturées, offertes à la distraction des humains. De plus, l'argument est devenu une menace, qui va accélérer la situation périlleuse de bien des espèces dont la détention, voire la capture dans la nature sont déjà réclamées, au nom de leur sauvegarde. Pis encore, compter sur les zoos pour préserver les espèces sert d'alibi aux Etats pour ne pas entreprendre une action mondiale concertée de protection totale des milieux naturels, seule capable d'assurer la préservation des espèces qui y vivent. Il faut pourtant agir vite, pour éviter que dans les prochaines décennies des centaines d'espèces animales ne disparaissent définitivement de la Terre.
(1) Les Dangers de l'élevage en captivité pour le maintien des espèces sauvages menacées ; l'illusion de l'arche de Noé. Symposium international, Echo. Verlag, 1988, Wiesbaden.
L'EXPRESS 23/10/97
Donné en résumé autrefois.
- JeanBNiveau 1
La Planète des singes a des aspects vraiment intéressants, en particulier un discours d'Ulysse face à l'assemblée des singes qui contient plein de procédés argumentatifs.
- cléoNiveau 9
Pour l'argumentation directe, bcp d'essais ont été publiés ces derniers temps sur la condition animale, sur le fait de manger de la viande...C'est un sujet philosophique à la mode. Il y a qq semaines, il y avait encore l'interview d'une philosophe dans Telérama.
- GolouNeoprof expérimenté
la ferme des animaux de Orwell?
_________________
mon recueil de poèmes
ma petite autobio
- Thierry75Niveau 10
Un animal doué de raison, Robert Merle
- Presse-puréeGrand sage
Tu trouveras peut-être des choses dans ce très bon bouquin:
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- sinanNiveau 9
Merci pour vos références et vos idées
J'ai commandé le livre de Safran Foer à la médiathèque.
à JeanB, vous pensez que ce discours d'Ulysse pourrait constituer une LA faisable ?
J'ai commandé le livre de Safran Foer à la médiathèque.
à JeanB, vous pensez que ce discours d'Ulysse pourrait constituer une LA faisable ?
- sinanNiveau 9
Merci pour vos références et vos idées
J'ai commandé le livre de Safran Foer à la médiathèque.
à JeanB, vous pensez que ce discours d'Ulysse pourrait constituer une LA faisable ?
Et que pensez-vous du travail sur l'adaptation cinéma ? Hors sujet?
J'ai commandé le livre de Safran Foer à la médiathèque.
à JeanB, vous pensez que ce discours d'Ulysse pourrait constituer une LA faisable ?
Et que pensez-vous du travail sur l'adaptation cinéma ? Hors sujet?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum