- doublecasquetteEnchanteur
Je me dis que c'est ici que je trouverais les meilleurs avis, s'il y en a. Voilà l'affaire: mon fils est en M1 et rédige cette année, avec stage ad hoc, un mémoire sur Handicap et spectacle vivant. Je n'ai pas le titre exact mais il a pour but d'étudier l'intégration de divers types de handicapés (mentaux et physiques+secteur psychiatrique) par le biais d'une pratique artistique de spectacle vivant.
Dans l'un des organismes qu'il a rencontrés, le directeur lui a expliqué que, sur le sujet qu'il traitait, il n'y avait à l'heure actuel que des articles dispersés mais pas de mémoire ou thèse et il lui a demandé de bien vouloir, après soutenance, céder ses droits sur son travail à leur organisme. Le jeune homme était très fier que son travail soit pris en considération, qu'on lui accorde de l'importance pour la première fois de sa vie (jusqu'à maintenant, il n'a jamais travaillé que pour se voir attribuer une note par un professeur ou un jury) et a spontanément accepté.
Ça signifie quoi, au juste, et est-ce que c'est raisonnable d'accepter ?
DC véto
Dans l'un des organismes qu'il a rencontrés, le directeur lui a expliqué que, sur le sujet qu'il traitait, il n'y avait à l'heure actuel que des articles dispersés mais pas de mémoire ou thèse et il lui a demandé de bien vouloir, après soutenance, céder ses droits sur son travail à leur organisme. Le jeune homme était très fier que son travail soit pris en considération, qu'on lui accorde de l'importance pour la première fois de sa vie (jusqu'à maintenant, il n'a jamais travaillé que pour se voir attribuer une note par un professeur ou un jury) et a spontanément accepté.
Ça signifie quoi, au juste, et est-ce que c'est raisonnable d'accepter ?
DC véto
- NadejdaGrand sage
Je n'accepterais pas : ce travail pourrait lui servir plus tard et c'est le sien quand même. Il ne manque pas de mémoires ou thèses écrits sur des sujets plus ou moins inédits, pas encore systématisés. Pourquoi ne pas tout simplement en déposer un exemplaire à l'organisme quand il sera fini ? C'est courant. Rien n'empêche non plus cet organisme de préciser à leurs usagers que ce mémoire existe. Généralement, on ne prête pas les mémoires entreposés dans les bibliothèques de diverses institutions, on peut seulement les consulter sur place, justement pour des questions de droit. Je n'aimerais pas que mon travail soit cédé aussi facilement...
Si son travail final est jugé bon, votre garçon pourra ultérieurement réfléchir à une publication sous une forme moins universitaire et la diffuser ensuite aux organismes intéressés. Mais qu'il garde la mainmise sur son travail quand même. A mon avis.
Et je dirais que symboliquement un premier travail de cette ampleur mérite qu'on ne le cède pas aussi facilement.
Si son travail final est jugé bon, votre garçon pourra ultérieurement réfléchir à une publication sous une forme moins universitaire et la diffuser ensuite aux organismes intéressés. Mais qu'il garde la mainmise sur son travail quand même. A mon avis.
Et je dirais que symboliquement un premier travail de cette ampleur mérite qu'on ne le cède pas aussi facilement.
- CondorcetOracle
Je pense qu'il s'agit de ses droits d'auteur, lesquelles se subdivisent en deux points :
- le droit moral, inaliénable et incessible (mention obligatoire de l'auteur de l'oeuvre, droit de repentir, de choisir le moment de la diffusion de l'oeuvre, de respecter l'intégralité de l'oeuvre),
- les droits patrimoniaux qui concernent l'exploitation commerciale de l'oeuvre (reproduction, diffusion...).
- le droit moral, inaliénable et incessible (mention obligatoire de l'auteur de l'oeuvre, droit de repentir, de choisir le moment de la diffusion de l'oeuvre, de respecter l'intégralité de l'oeuvre),
- les droits patrimoniaux qui concernent l'exploitation commerciale de l'oeuvre (reproduction, diffusion...).
- CondorcetOracle
Nadejda a écrit:Je n'accepterais pas : ce travail pourrait lui servir plus tard et c'est le sien quand même. Il ne manque pas de mémoires ou thèses écrits sur des sujets plus ou moins inédits, pas encore systématisés. Pourquoi ne pas tout simplement en déposer un exemplaire à l'organisme quand il sera fini ? C'est courant. Rien n'empêche non plus cet organisme de préciser à leurs usagers que ce mémoire existe. Généralement, on ne prête pas les mémoires entreposés dans les bibliothèques de diverses institutions, on peut seulement les consulter sur place, justement pour des questions de droit. Je n'aimerais pas que mon travail soit cédé aussi facilement...
Si son travail final est jugé bon, votre garçon pourra ultérieurement réfléchir à une publication sous une forme moins universitaire et la diffuser ensuite aux organismes intéressés. Mais qu'il garde la mainmise sur son travail quand même. A mon avis.
Je souscris tout à fait à l'analyse de Nadejda. Faire publier son mémoire ou plus tard sa thèse permet de se faire connaître et constitue un sérieux argument dans un CV si on envisage une carrière universitaire.
- doublecasquetteEnchanteur
condorcet a écrit:Je pense qu'il s'agit de ses droits d'auteur, lesquelles se subdivisent en deux points :
- le droit moral, inaliénable et incessible (mention obligatoire de l'auteur de l'oeuvre, droit de repentir, de choisir le moment de la diffusion de l'oeuvre, de respecter l'intégralité de l'oeuvre),
- les droits patrimoniaux qui concernent l'exploitation commerciale de l'oeuvre (reproduction, diffusion...).
Justement ! C'est ainsi que je le vois.
Reste à savoir s'il cède ses droits commerciaux contre espèces sonnantes et trébuchantes ou si c'est gratuit.
D'un autre côté, ce n'est qu'un mémoire de M1 donc pas quelque chose de transcendant, juste son premier vrai travail. Et même, je me demande si ce directeur n'est pas un peu limité ? Quel intérêt peut-il y avoir à une telle demande, alors que ce travail lui sera de toute façon accessible ?
J'avoue être perplexe sur d'éventuels conseils à lui donner. Et dois-je seulement lui en donner, des conseils, ou le laisser devenir un grand garçon ?
Il est guère moins âgé que je ne l'étais lors de ma soutenance de thèse et j'aurais alors peut-être mal pris des conseils de mes géniteurs, alors que justement mon travail était très novateur. Je n'ai même pas compris ceux qui, n'arrivant pas à le recopier, avaient cru que j'avais mis des clés dans le programme informatique que cette thèse contenait en clair. Ça ne me serait même pas venu à l'idée et je trouvais normal d'offrir gratuitement mon travail à la communauté vétérinaire, sans en retirer autre chose, hormis la fierté de la mention qui me fut décernée, que le droit légal de m'installer à mon compte.
Je n'ai pas compris non plus pourquoi le confrère chez qui je travaillais avait tenu à tout prix à me faire présenter ma thèse lors d'une conférence.
Je ne sais que dire à mon gosse, parce que je pense comme vous mais qu'en même temps je me dis qu'il faut bien qu'il découvre par lui-même la dureté du monde et que c'est l'occasion où jamais sans se faire trop de mal.
- micaschisteMonarque
Ton fiston pourra bien leur en donner un exemplaire mais pourquoi céder ses droits ?
Je ne comprends pas, ça sent l'entourloupe.
edit : Sans avoir lu avant, je rejoins donc Condorcet et Nadejda
Je ne comprends pas, ça sent l'entourloupe.
edit : Sans avoir lu avant, je rejoins donc Condorcet et Nadejda
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- doublecasquetteEnchanteur
Je ne comprends pas non plus ... Mais on est peut-être parano à penser qu'il s'agit d'une entourloupe. Le type qui lui a proposé ça est peut-être seulement stupide ?
- micaschisteMonarque
il serait vraiment stupide, il ne penserait pas aux droits d'auteur, non ?
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- doublecasquetteEnchanteur
micaschiste a écrit:il serait vraiment stupide, il ne penserait pas aux droits d'auteur, non ?
Ouais. En plus, d'après mes recherches, cet organisme est aux abois, avec un trou financier considérable.
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2012/05/22/irts-un-deficit-de-plus-de-2-m
- doublecasquetteEnchanteur
Misère !!!!
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2012/10/23/l-irts-lorraine-passera-t-il-l-hiver
Je vous dis que ce directeur est dans les choux !
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2012/10/23/l-irts-lorraine-passera-t-il-l-hiver
Je vous dis que ce directeur est dans les choux !
- micaschisteMonarque
Je doute qu'un livre, aussi excellent soit-il, permette de combler le précipice.
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
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- doublecasquetteEnchanteur
micaschiste a écrit:Je doute qu'un livre, aussi excellent soit-il, permette de combler le précipice.
J'ai lu les autres articles en lien. Apparemment, ils ont limogé les deux têtes et le Conseil Régional a finalement accepté de les sortir du gouffre.
- CondorcetOracle
DC, il y a de très bons mémoires de M1 qui méritent d'être édités aussi.
- doublecasquetteEnchanteur
condorcet a écrit:DC, il y a de très bons mémoires de M1 qui méritent d'être édités aussi.
C'est possible et même probable.
Je pense que je vais mettre le gamin en garde. Après, il fera comme il le sent.
- PhilomèleNiveau 9
Bonjour,
Pour l'édition de travaux universitaires, c'est très courant (le plus courant ?) que l'auteur cède à l'éditeur tous les droits d'exploitation du texte (impression, publication, reproduction, traduction, adaptation, sur tous types de support).
Ce qui me paraît gênant dans la situation du fils de Doublecasquette, c'est qu'il n'est pas question de contrat : il faudrait s'assurer que l'organisme prévoit la fabrication de la brochure ou livret et sa diffusion. C'est le contrat qui prévoit les contreparties : droits d'auteur (cela peut être une série d'exemplaires du livre ou un pourcentage sur les ventes), nombres d'exemplaires imprimés, modalités de diffusion, etc.
Disons qu'il est de coutume dans l'édition universitaire que l'auteur renonce à ses droits sur le texte, puisqu'en contrepartie ses travaux sont diffusés. Mais il faudrait que la personne soit plus claire sur ce qu'elle propose de faire de ce mémoire.
Il faudrait aussi prendre en considération le C.V. du fils de DC. Si le mémoire est bon, dans une perspective universitaire, il vaut sans doute mieux en faire un article pour le publier dans une revue qui fait autorité dans le domaine : dans ce cas, c'est le directeur du mémoire qui peut être de bon conseil sur l'endroit où publier.
Au plan universitaire, ce serait dommage que le mémoire soit publié de manière trop marginale, en amateur, sans suivi éditorial, ce qui risquerait de dévaluer le propos. Cependant, si les projets professionnels du fils de DC sont plus ouverts et que la reconnaissance scientifique n'importe pas, pourquoi pas.
Quelle audience cherche-t-il, quels lecteurs, quelle reconnaissance, quelle ligne sur le C.V., etc.
Pour l'édition de travaux universitaires, c'est très courant (le plus courant ?) que l'auteur cède à l'éditeur tous les droits d'exploitation du texte (impression, publication, reproduction, traduction, adaptation, sur tous types de support).
Ce qui me paraît gênant dans la situation du fils de Doublecasquette, c'est qu'il n'est pas question de contrat : il faudrait s'assurer que l'organisme prévoit la fabrication de la brochure ou livret et sa diffusion. C'est le contrat qui prévoit les contreparties : droits d'auteur (cela peut être une série d'exemplaires du livre ou un pourcentage sur les ventes), nombres d'exemplaires imprimés, modalités de diffusion, etc.
Disons qu'il est de coutume dans l'édition universitaire que l'auteur renonce à ses droits sur le texte, puisqu'en contrepartie ses travaux sont diffusés. Mais il faudrait que la personne soit plus claire sur ce qu'elle propose de faire de ce mémoire.
Il faudrait aussi prendre en considération le C.V. du fils de DC. Si le mémoire est bon, dans une perspective universitaire, il vaut sans doute mieux en faire un article pour le publier dans une revue qui fait autorité dans le domaine : dans ce cas, c'est le directeur du mémoire qui peut être de bon conseil sur l'endroit où publier.
Au plan universitaire, ce serait dommage que le mémoire soit publié de manière trop marginale, en amateur, sans suivi éditorial, ce qui risquerait de dévaluer le propos. Cependant, si les projets professionnels du fils de DC sont plus ouverts et que la reconnaissance scientifique n'importe pas, pourquoi pas.
Quelle audience cherche-t-il, quels lecteurs, quelle reconnaissance, quelle ligne sur le C.V., etc.
- doublecasquetteEnchanteur
Le garçon n'a aucune ambition universitaire. Il veut devenir intermittent du spectacle mais avoir suffisamment de cordes à son arc pour être bon en montages de dossier et vente de ses projets, savoir tenir le bon discours devant la bonne personne. Ses objectifs sont donc d'un autre ordre: se faire un bon carnet d'adresses dans les milieux du spectacle vivant, et dans tout ce qui gravite autour, écoles de théâtre amateur, intervenants en milieu scolaire etc
L'an prochain, il poursuivra en master 2 si et seulement si il a échoué à toutes les auditions qu'il prépare pour entrer dans une école de théâtre nationale ou régionale.
merci pour vos intéressants commentaires. Ça m'aide à mieux cerner.
L'an prochain, il poursuivra en master 2 si et seulement si il a échoué à toutes les auditions qu'il prépare pour entrer dans une école de théâtre nationale ou régionale.
merci pour vos intéressants commentaires. Ça m'aide à mieux cerner.
- doublecasquetteEnchanteur
Je pense qu'un travail type atelier théâtre avec public handicapé le séduit énormément.
- PhilomèleNiveau 9
Bonsoir Doublecasquette,
Dans ce cas, si ce mémoire n'est pas un instrument de carrière (!), il vaut mieux s'assurer qu'il pourra en contrôler au moins en partie la diffusion : que son nom apparaisse, que le travail soit reproduit correctement, par exemple. Donc signer un contrat.
Dans ce cas, si ce mémoire n'est pas un instrument de carrière (!), il vaut mieux s'assurer qu'il pourra en contrôler au moins en partie la diffusion : que son nom apparaisse, que le travail soit reproduit correctement, par exemple. Donc signer un contrat.
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