- DuplayExpert
Rythmes scolaires : Est-ce vraiment là que se joue la refondation ?
C'est déjà la guerre froide. Syndicats, collectivités locales, ministre s'affrontent à propos des rythmes scolaires au primaire. Et on sait déjà que la question va monter plus haut que la rue de Grenelle pour être tranchée par JM Eyrault. Pourtant ce n'est pas sur la question des rythmes scolaires que se joue la "refondation"...
Si la réforme des rythmes scolaires au primaire divise fortement les acteurs de l'Ecole c'est qu'il y a de bonnes raisons. Faute d'un budget suffisant, elle oppose les intérêts des enseignants à ceux des municipalités plaçant le ministre dans une position difficile. Mais elle pose aussi la question des relations des enseignants avec les autorités locales. Si généralement ces relations sont bonnes, la réforme entend les faire évoluer fortement en mettant les enseignants du primaire sous contrôle municipal pour une partie de leur emploi du temps. Enfin elle entend faire évoluer le métier lui même en enjoignant aux enseignants de faire du para scolaire.
(...)
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- arcencielGrand Maître
Professeur/animateur, quelle jolie perspective de carrière...
- kensingtonEsprit éclairé
Métier d'avenir, tu veux dire...
- arcencielGrand Maître
Tout beau tout nouveau!kensington a écrit:Métier d'avenir, tu veux dire...
- doublecasquetteEnchanteur
Il y a un truc que je ne comprends pas.
Si on fait 25 heures en classe, payées par l’État, 2 heures de rab pour les glugluteries (conseils, anim', réunions, etc.), les heures en plus, elles seront payées par qui ? L’État ou les communes ?
Et si ce sont les communes, comment feront-elles, pour certaines, pour rajouter dans leur budget les heures supplémentaires de la vieille PE que je suis, 5° échelon de la hors-classe, puis tout, puis tout ?
Et les remplaçants, qui les paiera quand ils iront trois jours à l'école Marie-Paule Belle de Trifouilly, une semaine à l'école Roch Voisine de Pétaouchnok et une demi-journée à l'école Hélène et les Garçons de la Villeneuve-les-Vieilleries ?
Ça va être commode au moment du calcul de la retraite, toutes ces petites feuilles de paie qui viendront des quatre coins du département !
Et les collègues qui complètent quatre personnes à 75 % dans quatre communes différentes ?
Si on fait 25 heures en classe, payées par l’État, 2 heures de rab pour les glugluteries (conseils, anim', réunions, etc.), les heures en plus, elles seront payées par qui ? L’État ou les communes ?
Et si ce sont les communes, comment feront-elles, pour certaines, pour rajouter dans leur budget les heures supplémentaires de la vieille PE que je suis, 5° échelon de la hors-classe, puis tout, puis tout ?
Et les remplaçants, qui les paiera quand ils iront trois jours à l'école Marie-Paule Belle de Trifouilly, une semaine à l'école Roch Voisine de Pétaouchnok et une demi-journée à l'école Hélène et les Garçons de la Villeneuve-les-Vieilleries ?
Ça va être commode au moment du calcul de la retraite, toutes ces petites feuilles de paie qui viendront des quatre coins du département !
Et les collègues qui complètent quatre personnes à 75 % dans quatre communes différentes ?
- CeladonDemi-dieu
Ce n'est pas aux syndicats à s'opposer à tout ce marasme ????
- DuplayExpert
Celadon a écrit:Ce n'est pas aux syndicats à s'opposer à tout ce marasme ????
Pour ce qui le concerne, le SNUDI-FO -qui est déjà parvenu à plusieurs reprises par le passé à faire échec à la généralisation d'expérimentations de ce type dans plusieurs villes "innovantes" en informant les collègues et en organisant la mobilisation- a pris position de manière claire :
Rythmes scolaires : des propositions inacceptables !
Publié le 29 octobre 2012
Le ministre a présenté oralement les principales propositions de son projet sur les rythmes scolaires sans qu’aucun texte ne soit à ce jour soumis aux syndicats : Une semaine de 5 jours avec 5 heures les lundi mardi jeudi et vendredi ; 3 heures le mercredi et 4 heures hebdomadaires d’« aide aux devoirs ».
Un jour de plus, des frais supplémentaires, des revenus en moins !
Avec ce projet les PE devraient être présents un jour supplémentaire le mercredi avec classe le matin et animations pédagogiques l’après midi. Les frais de transport et de garde d’enfant liés à cette journée pourraient atteindre 200 à 300 euros mensuels.
Avec l’ « aide aux devoirs », les études surveillées seraient menacées privant les PE d’un revenu complémentaire. Est-ce la compensation que le ministre veut accorder aux collectivités locales pour leur faire accepter le projet ? Personne ne peut l’accepter.
L’annualisation aggravée
144 heures seraient annualisées dans le service des enseignants du 1er degré, aggravant encore le processus de dislocation des obligations de service en heures d’enseignement hebdomadaires que les décrets Darcos avaient entamé.
Deux heures d’obligations de service sous la tutelle directe de la collectivité territoriale
Les quatre heures hebdomadaires de la plage horaire 15h30 -16h30 seraient assurées conjointement par les enseignants pour deux heures et demi et par les collectivités locales pour une heure et demi. L’organisation générale de ce dispositif serait définie par le Projet Educatif Local rédigé par la collectivité territoriale qui deviendrait donc pour partie l’employeur des PE.
Une partie de leurs obligations de service et de leurs missions dépendrait directement des politiques éducatives locales et de l’organisation qui en découlerait à l’image des Emploi d’Avenir Professeurs, nouveaux emplois contractuels dont les missions mêlent enseignement et activités éducatives.
Une partie des obligations de services des PE gérés par une « convention locale » ? Le statut de fonctionnaire d’Etat n’y résisterait pas.
Comment garantir dans ces conditions le droit à mutation sans que la collectivité territoriale n’intervienne ? Qui évaluerait les enseignants pendant ces 4 heures ? Comment assurer la pérennité des projets éducatifs locaux sans instaurer un système contraignant de stabilité forcée sur les postes ?
L’organisation de ce temps de service sous la tutelle directe de la collectivité territoriale sera-t-elle gérée par un « système conventionnel annuel » à l’image de ce qui est proposé pour les Conseillers d’Orientation Psychologue (COPSY) des collèges ? Serait-ce la première expérimentation de l’acte III de la décentralisation qui prévoit que les collectivités deviennent créatrices de normes et de droit ?
Une territorialisation généralisée
Le pilotage régional de la carte des formations et « le service territorialisé de l’orientation » annoncé par le ministre ne peuvent qu’aggraver nos craintes. Le statut de fonctionnaire d’Etat, le caractère national de l’école doivent être garantis et respectés, les instituteurs et les PE de Seine St Denis en grève à près de 50 % le 11 octobre dernier n’ont pas dit autre chose.
Le ministre n’a aucun consensus
Le ministre ne peut se prévaloir d’aucun consensus pour remettre en cause nos conditions de travail et notre statut. L’inquiétude grandit, le ministre doit ouvrir des négociations sur les revendications. Pour le SNUDI-FO:
- Les enseignants doivent demeurer des fonctionnaires d’Etat à part entière et garder leur statut ;
- Non à l’allongement du temps de présence notamment par la généralisation du mercredi ;
- les obligations de service des PE doivent être définies en heures hebdomadaires d’enseignement ;
- l’Aide Personnalisée doit être abandonnée ;
- la séparation scolaire/péri scolaire doit être strictement préservée.
Signez, faites signez la pétition Force Ouvrière pour l’abandon du projet ministériel !
Montreuil, le 24 octobre 2012
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- CeladonDemi-dieu
Elle est où cette pétition ? Je ne me rappelle pas si je l'ai signée.
- doublecasquetteEnchanteur
- CathEnchanteur
Et donc, une collectivité territoriale pourrait renvoyer un instit pour la partie "périscolaire" de sa fonction ???
- RoninMonarque
Si c'est signé, oui sans doute. Puis la même chose bientôt pour les profs du secondaire. Attendez, mais on me dit que le pédagogue était un esclave il y a fort fort longtemps ? et les politiques et les poussent à ça ? non !!!
- CathEnchanteur
Ce serait un beau pataquès, de voir un instit renvoyé par un maire (pour simplifier) pour la partie "périscolaire" de sa fonction mais toujours fonctionnaire d'état pour sa partie "enseignant"...
Faudrait-il en induire que l'exclusion de l'un entrainerait l'exclusion de l'autre?
Alors là...
Faudrait-il en induire que l'exclusion de l'un entrainerait l'exclusion de l'autre?
Alors là...
- DuplayExpert
cath5660 a écrit:Et donc, une collectivité territoriale pourrait renvoyer un instit pour la partie "périscolaire" de sa fonction ???
Non, en tout cas pas tant que nous garderons le statut de fonctionnaire d'Etat.
Si la réforme passe, ce qui peut éventuellement se produire dans le cas où un instit ne donnerait pas "satisfaction" à la mairie sur le temps péri-scolaire, c'est une remontée de bretelles par l'IEN, sous la forme d'un courrier ou d'une convocation. Avec des incidences qui ne sont pas à exclure, ultérieurement, sur sa prochaine inspection.
Par ailleurs, je doute que les maires trouvent un quelconque intérêt à se débarrasser d'une main d'oeuvre mise à disposition gratuitement.
- SUSSHINiveau 4
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