- acsyleNiveau 10
Pandorafa a écrit:
Ce qui me fait enrager, c'est qu'il claironne que la dyslexie n'existe pas ou que l'on a beaucoup de "faux" dyslexiques, alors qu'il n'y connaît strictement rien.
C'est pourtant l'avis que partage Colette Ouzilou, orthophoniste de métier, dans ce livre qu'un néo d'ici avait conseillé (et que je remercie, car la lecture de ce livre n'a fait que confirmer ce que je soupçonnais).
https://books.google.fr/books/about/Dyslexie_une_vraie_fausse_%C3%A9pid%C3%A9mie.html?id=3tmnPQAACAAJ&redir_esc=y&hl=fr
- chmarmottineGuide spirituel
Je précise que je n'ai pas attendu l'invention des PAP et autres sigles du même acabit, pour prendre en compte les élèves en difficulté dans mes classes. A trop focaliser sur les soit-disant dys, on néglige les élèves en difficulté "non répertoriés".
Mon médecin, qui s'intéresse à ce sujet, me racontait dernièrement qu'il recevait de plus en plus de parents dont les enfants ne travaillent pas et qui espéraient trouver la clé chez le médecin, attendant de lui qu'on trouve à leurs enfants une "dys" ... Il les envoie maintenant balader !
Régulièrement, on voit venir de soudaines demandes de tiers temps .... 3 mois avant le brevet ou le bac ! C'est révélateur.
Mon médecin, qui s'intéresse à ce sujet, me racontait dernièrement qu'il recevait de plus en plus de parents dont les enfants ne travaillent pas et qui espéraient trouver la clé chez le médecin, attendant de lui qu'on trouve à leurs enfants une "dys" ... Il les envoie maintenant balader !
Régulièrement, on voit venir de soudaines demandes de tiers temps .... 3 mois avant le brevet ou le bac ! C'est révélateur.
- User17706Bon génie
Il est presque certain qu'il y a beaucoup de « faux dyslexiques ».acsyle a écrit:Pandorafa a écrit:
Ce qui me fait enrager, c'est qu'il claironne que la dyslexie n'existe pas ou que l'on a beaucoup de "faux" dyslexiques, alors qu'il n'y connaît strictement rien.
C'est pourtant l'avis que partage Colette Ouzilou, orthophoniste de métier, dans ce livre qu'un néo d'ici avait conseillé (et que je remercie, car la lecture de ce livre n'a fait que confirmer ce que je soupçonnais).
https://books.google.fr/books/about/Dyslexie_une_vraie_fausse_%C3%A9pid%C3%A9mie.html?id=3tmnPQAACAAJ&redir_esc=y&hl=fr
Pour autant, ça ne rend pas le premier prof venu (et je me compte évidemment sous cette description) compétent pour juger si, dans un cas particulier, il a affaire à un « vrai » dyslexique (or ça existe aussi, pas de doute à ce sujet) ou à un « faux ».
- AjupouetFidèle du forum
PauvreYorick a écrit:
Pour autant, ça ne rend pas le premier prof venu (et je me compte évidemment sous cette description) compétent pour juger si, dans un cas particulier, il a affaire à un « vrai » dyslexique (or ça existe aussi, pas de doute à ce sujet) ou à un « faux ».
Pire que ça : au bout d'un moment, le handicap est le même... On a beau être un "faux dyslexique" les conséquences sont graves pour les études, et la rééducation passé un certain âge est mission impossible.
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Enfants, adolescents, adultes : il n'est jamais trop tard pour restaurer son geste d'écriture.
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- fifi51Fidèle du forum
Pandorafa a écrit:Bonsoir, je ne sais pas si je poste dans le bon topic ou si je devrais en créer un spécifiquement...
Que peut-on faire si un collègue de français refuse de prendre en compte les demandes d'aménagements des PAP d'élèves dyslexiques ou avec troubles du langage oral alors qu'ils lui ont été transmis dès septembre ?
On vient de constater avec des collègues que des élèves de 5eme, dont les évaluations étaient aménagées en 6ème (ils tournaient entre 8 et 14 de moyenne) se retrouvent avec systématiquement 0 à chaque dictée. Ils avaient l'an dernier l'aide d'une AVS co, qu'ils n'ont plus puisque pas de notif MDPH, mais on est nombreux dans l'équipe à faire les aménagements que l'on peut. Le collègue leur a même rajouté, à eux et quelques autres élèves de la classe seulement un 0 en tenue de cahier !
Je n'ai pas réellement d'avis sur la question, mais à partir de quel moment on rend un avis objectif sur le niveau de l'élève: en 5ème, en 3ème, en terminale, dans le supérieur ?
De plus en tant qu'élève, je ne suis pas certain que j'eusse bien vécu le fait d'avoir régulièrement des notes inférieures à un élève que j'estime moins bon.
- RabelaisVénérable
C'est bien la question posée ici ? Comment cela va-t-il se passer dans le supérieur ?fifi51 a écrit:Pandorafa a écrit:Bonsoir, je ne sais pas si je poste dans le bon topic ou si je devrais en créer un spécifiquement...
Que peut-on faire si un collègue de français refuse de prendre en compte les demandes d'aménagements des PAP d'élèves dyslexiques ou avec troubles du langage oral alors qu'ils lui ont été transmis dès septembre ?
On vient de constater avec des collègues que des élèves de 5eme, dont les évaluations étaient aménagées en 6ème (ils tournaient entre 8 et 14 de moyenne) se retrouvent avec systématiquement 0 à chaque dictée. Ils avaient l'an dernier l'aide d'une AVS co, qu'ils n'ont plus puisque pas de notif MDPH, mais on est nombreux dans l'équipe à faire les aménagements que l'on peut. Le collègue leur a même rajouté, à eux et quelques autres élèves de la classe seulement un 0 en tenue de cahier !
Je n'ai pas réellement d'avis sur la question, mais à partir de quel moment on rend un avis objectif sur le niveau de l'élève: en 5ème, en 3ème, en terminale, dans le supérieur ?
De plus en tant qu'élève, je ne suis pas certain que j'eusse bien vécu le fait d'avoir régulièrement des notes inférieures à un élève que j'estime moins bon.
Pour les concours, dans le monde du travail ?
Le poste sera-t-il adapté ? Y aura-t-il une reconnaissance TH ?
Au delà de ça, si on lui laisse la chance d'exprimer son potentiel et de faire des études pour des métiers pointus ( sans savoir si son handicap sera pris en compte ), n'est-on pas, par excès d'inclusion, en train de lui fermer l'accès à des professions où son handicap n'en serait pas un ?
Pour le second point, oui, j'ai beaucoup d'élèves à qui il faut expliquer sans cesse l'analogie du fauteuil roulant mais les plus faibles, ceux qui luttent, ceux qui ne dépassent pas la moyenne en dictée l'aimeraient bien aussi, la dictée aménagée .
_________________
Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- ycombeMonarque
Quelle loi?Pandorafa a écrit:
Pour moi, c'est juste un non respect de la loi, et d'une grande violence pour ces élèves. Mais on peut se dire que ça ne nous regarde pas, et laisser des enfants être démolis par ce type d'expérience scolaire sans réagir... L'indifférence me semble tout aussi écœurante.
La violence, c'est de se permettre d'aller regarder les notes de ses collègues. Pas de renvoyer bouler quelqu'un qui se l'autorise.Kan-gourou a écrit:ycombe a écrit:
Tu es chargé d'inspecter le collègue? Tu es son supérieur hiérarchique?
Si tu réponds non aux deux questions, alors la réponse est: de quoi tu te mèles ?
Wouha, Ycombe ! C'est un peu violent comme réponse, non ? Je n'ai pas l'impression que Pandorafa juge son collègue. Elle veut seulement trouver une solution pour les élèves.
Et bien figure toi que ce gamin handicapé, sans avis médical officiel pour l'examen, sera noté en EPS pour le bac. Et il aura 0. Même s'il est en fauteuil. L'enseignant n'a simplement pas le droit de décider tout seul de tenir compte de son handicap. C'est une décision qui dépend du médecin scolaire.Kan-gourou a écrit:Fires of Pompeii a écrit:Voilà. Je ne voulais rien dire car ce sujet me rend un peu colérique mais combien de fois faudra t-il répéter que ce que fait un collègue ne regarde pas les autres professeurs ?!
Mais on parle bien de gamins handicapés, là. Donc si vous voyez un professeur d'EPS ordonner à un élève en fauteuil de se mettre à courir, vous ne faites rien ?
Le PPS nécessite une reconnaissance de handicap. Le PAP non. Et cela a ceci comme conséquence: un élève qui ne dispose que d'un PAP, sans reconnaissance de handicap, est tenu de recevoir et d'être évalué sur le même programme que les autres. Enseigner le programme est obligatoire pour les enseignants. Si le programme impose les conjugaisons, et que le gamin n'a qu'un PAP, il est évalué (et prend un 0/20 si besoin) sur les conjugaisons. Le PAP ne peut pas enlever une partie du programme (alors que le PPS, si). Si le PAP demande de ne pas tenir compte de l'orthographe, cela ne peut pas concerner les évaluations sur l'orthographe, cela concerne les mathématiques par exemple.Aranel53 a écrit:Les PPS ouvrent un droit opposable avec la loi de 2005 sur le handicap, donc si un enseignant ne respecte pas les préconisations d'un PPS les parents peuvent porter plainte pour non respect de la loi. Pour le PAP, je ne sais pas. Mais il me semble que le statut du PAP n'est pas le même...Dimka a écrit:Salut,
🙈 🙉 🙊
Les paps ont-ils une valeur contraignante ? Je pense que c'est malheureusement aux parents d'agir, s'il y a un problème, auprès du chef et de l'inspection.
La seule question dans le cas présent est donc: PPS ou PAP? S'il n'y a pas de PPS, il n'y a pas de dictée aménagée à faire, seulement les dictées normales. Les allègements de la scolarité nécessitent un PPS.
Ou ça dans la loi? je viens de la lire, et on n'y parle que d'aménagement aux examens…Pandorafa a écrit:Dimka a écrit:Salut,
🙈 🙉 🙊
Les paps ont-ils une valeur contraignante ? Je pense que c'est malheureusement aux parents d'agir, s'il y a un problème, auprès du chef et de l'inspection.
Les PAP, comme les PAI avant eux, doivent être respectés, en conformité avec la loi de 2005 (et probablement d'autres textes depuis dont je n'ai pas les références).
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
celinesud a écrit:Je précise que je n'ai pas attendu l'invention des PAP et autres sigles du même acabit, pour prendre en compte les élèves en difficulté dans mes classes. A trop focaliser sur les soit-disant dys, on néglige les élèves en difficulté "non répertoriés".
Mon médecin, qui s'intéresse à ce sujet, me racontait dernièrement qu'il recevait de plus en plus de parents dont les enfants ne travaillent pas et qui espéraient trouver la clé chez le médecin, attendant de lui qu'on trouve à leurs enfants une "dys" ... Il les envoie maintenant balader !
Régulièrement, on voit venir de soudaines demandes de tiers temps .... 3 mois avant le brevet ou le bac ! C'est révélateur.
Oui, il y a de plus en plus de parents qui appellent pour avoir un diagnostic de dys et des aménagements pour des enfants entre 10 et 13 ans, parfois même juste avant le brevet (sans qu'il n'y ait jamais eu de prise en charge préalable).
Certes comme le dit Ajupouet les conséquences d'un mauvais apprentissage à long terme sont si semblables qu'il est très difficile (si on les prend tard) de démêler vrais et faux. J'avais lu justement une discussion sur un forum d'orthos et la question était "Est-ce que tous ces cas (tardifs), on les prend ou pas? Est-ce qu'on fait des aménagements ou pas? parce qu'en fait on ne sait pas si ce sont des vrais etc"
Pour ma part, je ne prends plus du tout. Je pense qu'on est dans une impasse et que médicaliser à tout va des enfants qui n'auraient pas dû l'être est une erreur, d'autant qu'on a suffisamment à faire avec les enfants qui relèvent réellement du champ du handicap. A mon avis la seule solution serait de faire des classes passerelles, de soutien, reprendre les bases, réintroduire le redoublement aussi évidemment. Mais je ne vois pas l'intérêt de médicaliser ainsi. On donne des illusions aux élèves (parce que je le vois, dès le collège lycée s'ils passent sur un bon privé ils se font éjecter, et ceux qui restent dans le public prennent une claque dans le supérieur car ils ont mal géré leur orientation, ont été aveuglés, découvrent parfois en centre réf qu'ils n'ont même pas l'étiquette vrai dys). Et à côté de cela je galère auprès de la psy sco pour avoir un WISC pour les cas lourds car me dit-elle "je suis en plein dans les tiers-temps brevet, je n'ai pas le temps"...
Le système marche sur la tête, la collègue semble résister violemment contre, à sa façon, et je pense que l'en empêcher sous couvert de bons sentiments et de prise en compte du handicap (mais quel handicap, un handicap forgé de toutes pièces par un système scolaire en train de se déliter et des parents de plus en plus consuméristes et démissionnaires?) c'est vraiment jouer les idiots utiles.
- chmarmottineGuide spirituel
Merci pour ce témoignage.
Un autre type de cas un peu à part : les hyperactifs ... là aussi, recrudescence de demandes de traitement de la part des parents, pour des enfants de 7 ou 8 ans qui "bougent" ...
Un autre type de cas un peu à part : les hyperactifs ... là aussi, recrudescence de demandes de traitement de la part des parents, pour des enfants de 7 ou 8 ans qui "bougent" ...
- LizdarcyFidèle du forum
Fires of Pompeii a écrit:Je ne dis pas qu'il ne faut pas aménager. En ce qui me concerne j'ai toujours respecté ce qui était indiqué sur le pai, pap etc.
Mais ce n'est pas à un autre professeur de s'en assurer. Je dis juste que c'est dangereux. C'est tout.
L'état de la.profession serait inquiétant ? Oui, bienvenue dans le monde réel. Il est possible que, maltraités et deconsidérés, les gens soient à cran. Que le contrôle par les pairs et égaux ait fait des dégâts.
Alors maintenant, les parents peuvent en parler à l'enseignant. Mais si dans une équipe c'est un autre enseignant qui crée la suspicion ça n'ira pas. Que les parents n'hésitent pas à en parler, ça me paraît déjà un peu plus judicieux.
Alors justement, je rebondis sur ce propos...cette année, et pour la première fois, j'ai reçu plusieurs courriers de parents d'élèves ("maladroits" selon Chef) ayant un PAP, exigeant que je baisse mes "exigeances scolaires" vis-à-vis de leur enfant, d'une, et de deux, que je ne les évalue qu'à l'oral. . Et tous ces courriers sont revendicatifs et proches de la diffamation quant à mon travail (car en effet j'évalue la CO et l'EO très régulièrement.Et ça, ce n'est pas de l'écrit! .
J'avoue que cette année, avec mes classes à 30, (en langue,je précise) et une hétérogénéité certaine, je suis à cran, en effet. Je ronge mon frein pour la réunion parents-profs, mais je l'attends... Le souci étant que selon moi ces parents ont la tête retournée par des illusions entretenues.
- SalsepareilleÉrudit
J'aime beaucoup ce que tu as écrit, Aliceinwonderland; c'est le reflet de ce que je pense aussi. Mais la fatigue m'empêchait alors de le formuler bien. Fatigue vraiment ressentie ces temps-ci à cause de tous les aménagements qu'on me demande de faire, et des parents qui décrochent le téléphone au moindre pet de travers, à la moindre note qui ne leur convient pas.
Untel n'a pas eu les félicitations au dernier conseil de classe? Il a rendez-vous illico chez l'orthophoniste pour évaluer une dyscalculie (il fait ça aussi, l'orthophoniste???). Rappel à l'ordre aussi pour les profs: l'enfant est précoce, il raisonne différemment, ça peut expliquer certains résultats...
Alors soit on abdique, on met les félicitations comme ça on a la paix, et l'enfant se plantera plus tard, mais pas chez nous, et les parents prendront (ou pas!) leur responsabilité. Soit on n'abdique pas, et on est très fatigué... Car cela concerne environ 5 enfants par classe.
Je me dis aussi que ça doit être terrible pour les enfants (collège), d'avoir constamment ses parents sur le dos, qui prennent constamment rendez-vous avec le collège pour clamer que l'enfant est différent, qu'il faut le traiter différemment mais pas si différemment que ça, parce que ouh là, non, il n'est pas handicapé voyez-vous, il faut juste qu'il ne soit évalué qu'à l'oral et sur des leçons qu'il maîtrise sinon il perd confiance, mais à part ça ce n'est pas un handicap.
Bref... Grande grande lassitude...
Sur mes 20 élèves concernés par ce type de parents, je n'ai qu'une seule élève pour laquelle la dysorthographie ne fait aucun doute, et pour laquelle j'aménage volontiers.
Toute cette médicalisation à outrance ne va vraiment pas dans le bon sens. Et elle est décourageante pour nous les enseignants.
Untel n'a pas eu les félicitations au dernier conseil de classe? Il a rendez-vous illico chez l'orthophoniste pour évaluer une dyscalculie (il fait ça aussi, l'orthophoniste???). Rappel à l'ordre aussi pour les profs: l'enfant est précoce, il raisonne différemment, ça peut expliquer certains résultats...
Alors soit on abdique, on met les félicitations comme ça on a la paix, et l'enfant se plantera plus tard, mais pas chez nous, et les parents prendront (ou pas!) leur responsabilité. Soit on n'abdique pas, et on est très fatigué... Car cela concerne environ 5 enfants par classe.
Je me dis aussi que ça doit être terrible pour les enfants (collège), d'avoir constamment ses parents sur le dos, qui prennent constamment rendez-vous avec le collège pour clamer que l'enfant est différent, qu'il faut le traiter différemment mais pas si différemment que ça, parce que ouh là, non, il n'est pas handicapé voyez-vous, il faut juste qu'il ne soit évalué qu'à l'oral et sur des leçons qu'il maîtrise sinon il perd confiance, mais à part ça ce n'est pas un handicap.
Bref... Grande grande lassitude...
Sur mes 20 élèves concernés par ce type de parents, je n'ai qu'une seule élève pour laquelle la dysorthographie ne fait aucun doute, et pour laquelle j'aménage volontiers.
Toute cette médicalisation à outrance ne va vraiment pas dans le bon sens. Et elle est décourageante pour nous les enseignants.
- HermionyGuide spirituel
Lizdarcy a écrit:
Alors justement, je rebondis sur ce propos...cette année, et pour la première fois, j'ai reçu plusieurs courriers de parents d'élèves ("maladroits" selon Chef) ayant un PAP, exigeant que je baisse mes "exigeances scolaires" vis-à-vis de leur enfant, d'une, et de deux, que je ne les évalue qu'à l'oral. .
J'ai ça aussi cette année, si ça peut te rassurer.
Une mère a mis un mot dans le carnet de sa fille et va nous rencontrer avec la PP, parce qu'elle pense que le PAP n'est pas correctement mis en place. J'adapte ce que je peux, mais je ne peux pas adapter la mémorisation des leçons, qui n'est pas faite. Et sa fille reconnaît elle-même que parfois, elle n'apprend pas les (3 lignes...) de leçon.
Une autre m'a mis un mot pour me demander de revoir la notation de la copie de sa fille, parce que j'avais noté l'orthographe, ce qui est contraire au PAP...C'était un contrôle de lecture, et j'ai sanctionné les erreurs de copie (bouh)...De plus, si on ne sait pas que sa fille a un PAP, on ne s'en doute pas, parce qu'elle écrit bien et fait peu d'erreurs...
Bref, ça devient vraiment usant, parce qu'on ne fait jamais assez, jamais assez bien. Je suis une grande méchante parce que je ne donne pas uniquement de livres qui existent en version audio, et que je dis aux élèves qu'ils doivent chercher eux-même la version, quand elle existe, que je ne vais pas leur apporter moi-même.
Je me pose des questions d'ailleurs sur cette invasion galopante des versions audio, qui aboutit à ne plus faire du tout les élèves...Tout comme je m'interroge sur la liste des aménagements très standardisée, qui finit par ressembler à une liste de courses, et qui prône les QCM et les dictées à trous comme étant le Saint Graal. En revanche, question efficacité...
_________________
"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Tout comme vous je suis usée, mais pas tant par les demandes d'aménagement dans le cadre d'un PAI/PAP que par les demandes tout court.
- Spoiler:
- Une mère d'élève en entretien, dont le fils est "précoce", ne comprend pas la moyenne de son fils qui n'est pas excellente en français : "vous comprenez il a 18 partout et 11 avec vous", j'explique que oui, je demande des choses précises, et que lui veut aller vite, et donc les réponses ne sont pas au rendez-vous. Elle : "oui, mais il a l'habitude d'être excellent, sans avoir à vraiment travailler, c'est dur pour lui, vous ne le mettez pas en confiance." J'ai donc dû expliquer qu'à un moment, en effet il faut se mettre au travail et que l'instinct ne suffit plus. Elle m'a ensuite dit que son fils était fort à l'oral (ce que j'avais remarqué) mais que l'écrit posait problème et que donc ma manière de faire "ne le mettait pas en situation de réussite" ; ce à quoi j'ai dû expliquer que l'objectif est de progresser, et donc de travailler sur ce qui n'est pas acquis, sinon la moyenne sera meilleure en effet, mais il n'y a aucun intérêt à tout ça.
Les parents veulent du chiffre, consommer des bonnes moyennes. J'en ai marre, ce n'est pas pour ça que je fais ce métier, mais pour mes élèves, dont certains, d'ailleurs, ont d'excellentes moyennes, mais, guess what, ils travaillent...
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- wilfried12Habitué du forum
C'est insupportable ces parents qui veulent des bonnes notes pour leurs enfants, ils ne se rendent pas compte que cela est nocif pour ces derniers.
- RabelaisVénérable
Je comprends mais on va éviter de claironner cela, hein, ça donne du grain à moudre aux tenants du sans -note.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- chmarmottineGuide spirituel
sans note, sans travail, sans effort. Voilà l'école de demain.
Et avec des béquilles.
Et avec des béquilles.
- micaschisteMonarque
celinesud a écrit:Merci pour ce témoignage.
Un autre type de cas un peu à part : les hyperactifs ... là aussi, recrudescence de demandes de traitement de la part des parents, pour des enfants de 7 ou 8 ans qui "bougent" ...
Merci aussi AliceinWonderland
La semaine passée, une élève de seconde a présenté à tous les profs de la classe, un mot de sa mère expliquant qu'elle est en train de faire des démarches auprès d'une orthophoniste pour avoir un rendez-vous. Sa fille a, selon la mère, depuis septembre de grandes difficultés qu'elle n'avait pas avant...Comme les délais sont longs, elle nous demande d'être indulgents.
Que s'est-il passé en septembre ?
- Spoiler:
- Sa fille est entrée en seconde et elle ne capte rien à rien.
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Vouloir des bonnes notes méritées, oui, et j'en mets avec plaisir. Mais je ne vais pas surnoter exprès, pour parvenir à un "score" défendable et qui donne bonne conscience à tout le monde ? Je ne pourrais plus me regarder en face.
Miscaschiste, le cas dont tu parles est révélateur...
Miscaschiste, le cas dont tu parles est révélateur...
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- RabelaisVénérable
+10000Fires of Pompeii a écrit:Vouloir des bonnes notes méritées, oui, et j'en mets avec plaisir. Mais je ne vais pas surnoter exprès, pour parvenir à un "score" défendable et qui donne bonne conscience à tout le monde ? Je ne pourrais plus me regarder en face.
Miscaschiste, le cas dont tu parles est révélateur...
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- V.MarchaisEmpereur
celinesud a écrit:Merci pour ce témoignage.
Un autre type de cas un peu à part : les hyperactifs ... là aussi, recrudescence de demandes de traitement de la part des parents, pour des enfants de 7 ou 8 ans qui "bougent" ...
Oui. Une de mes amies psy est de plus en plus sollicitée par des parents qui viennent la voir pour obtenir confirmation de leur propre diagnostic d'hyperactivité. Alors certes, cette pathologie existe, mais 9 fois sur 10, elle doit leur dire : "Non, votre enfant n'est pas hyper-actif, il est juste mal élevé." (Bon, j'imagine qu'en vrai, elle y met quelques formes, mais ce serait moins drôle raconté différemment à l'apéro.)
- HermionyGuide spirituel
V.Marchais a écrit:celinesud a écrit:Merci pour ce témoignage.
Un autre type de cas un peu à part : les hyperactifs ... là aussi, recrudescence de demandes de traitement de la part des parents, pour des enfants de 7 ou 8 ans qui "bougent" ...
Oui. Une de mes amies psy est de plus en plus sollicitée par des parents qui viennent la voir pour obtenir confirmation de leur propre diagnostic d'hyperactivité. Alors certes, cette pathologie existe, mais 9 fois sur 10, elle doit leur dire : "Non, votre enfant n'est pas hyper-actif, il est juste mal élevé." (Bon, j'imagine qu'en vrai, elle y met quelques formes, mais ce serait moins drôle raconté différemment à l'apéro.)
J'ai le cas dans mon collège. Un gamin a qui les parents ont absolument voulu trouver une pathologie alors qu'il a juste un énorme problème de suivi des règles et aucun filtre. Ce garçon a donc, en 4e, été enfin étiqueté hyperactif, ce qui fait qu'un certain nombre de collègues sont très coulants vis-à-vis de son comportement. Je l'ai eu pendant deux ans, et j'avais fini par dire aux parents qu'un hyperactif qui s'arrête dès qu'on se retourne du tableau, c'était tout de même étrange...
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- OlympiasProphète
Des associations de parents de dys ont voulu à corps et à cris le PAP. Résultat : les enfants dys (les vrais) sont sortis du champ du handicap. Bingo.
- chmarmottineGuide spirituel
Un élève de 1s a fini par obtenir un pap, puis par la suite le droit à utiliser un ordinateur et un tiers temps. La raison ? Il écrit les chiffres "à l'envers". En gros, au lieu de partir du haut pour faite le 3, il part du bas (mouais ...). Le déclenchement : bavard et fainéant tout le premier trimestre de 1s, bon élève qui n'a jamais bossé (peut-être surnoté jusqu'ici), il atteignait à peine la moyenne. Le temps que la demande d'aménagement aboutisse, atteint dans sa fierté,il s'est mis au boulot et a eu des notes tout à fait correctes. Sans aménagement, donc. Mais la procédure a continué. N'importe quoi.
- OlympiasProphète
Le n'importe quoi c'est de chercher des pathologies là où il n'y a que de la fainéantise, du refus de la frustration, de fournir un effort et des parents qui ne jouent pas le rôle structurant qui devrait être le leur.
- lisa81Habitué du forum
Bonjour,
J'ai un élève en seconde qui avait des aménagements dans toutes les matières au collège grâce auxquels il obtenait des résultats moyens. Cette année, il est complètement largué et déprime. C'est vraiment triste car c'est un gamin gentil mais on ne peut pas continuer à lui mentir.
J'ai un élève en seconde qui avait des aménagements dans toutes les matières au collège grâce auxquels il obtenait des résultats moyens. Cette année, il est complètement largué et déprime. C'est vraiment triste car c'est un gamin gentil mais on ne peut pas continuer à lui mentir.
- RabelaisVénérable
Mince , mon fiston en Cm2 fait pareil depuis le CP ( malgré la rééducation ), tu crois que je peux demander un aménagement ? Nan? Ou alors je continue à être sur son dos ?celinesud a écrit:Un élève de 1s a fini par obtenir un pap, puis par la suite le droit à utiliser un ordinateur et un tiers temps. La raison ? Il écrit les chiffres "à l'envers". En gros, au lieu de partir du haut pour faite le 3, il part du bas (mouais ...). Le déclenchement : bavard et fainéant tout le premier trimestre de 1s, bon élève qui n'a jamais bossé (peut-être surnoté jusqu'ici), il atteignait à peine la moyenne. Le temps que la demande d'aménagement aboutisse, atteint dans sa fierté,il s'est mis au boulot et a eu des notes tout à fait correctes. Sans aménagement, donc. Mais la procédure a continué. N'importe quoi.
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