- SapotilleEmpereur
retraitée a écrit:Il n'y a pas de quoi, c'était une faute parmi tant d'autres!bluebizine a écrit:merci pour cette remarque,Cripure a écrit:En tout cas, le futur en -ais n'a aucun rapport avec les dys- ou les pas dys...
Cripure a écrit:In cauda uenenumretraitée a écrit:Il n'y a pas de quoi, c'était une faute parmi tant d'autres!bluebizine a écrit:merci pour cette remarque,Cripure a écrit:En tout cas, le futur en -ais n'a aucun rapport avec les dys- ou les pas dys...
:lol!: :lol!: :lol!:
- Teodora29Niveau 9
bluebizine a écrit:
vous pouvez demander via le carnet, les justificatifs concernant l'enfant, en précisant que vous ne pouvez ni adapter ni aménager sans. Que ce n'est pas de non plus de votre devoir de téléphoner à l'orthophoniste. Si les parents le désirent, ils peuvent se mettre en relation avec. En ce qui concerne le non suivi de l'enfant par l'orthophoniste, ça arrive à cet âge que l'enfant, enfin l'ado, veuille souffler un peu, si sa rééducation date depuis de nombreuses années. Souvent ils se rendent compte plus tard qu'ils ont besoin de cette "béquille", et y retourne, où s'ils ont un projet professionnel.
Les parents ne peuvent poser le diagnostic. On se bat assez parent dys, pour que leur reconnaissance soit validée et par le corps médical et paramédical, et par le corps enseignant.
J'ai déjà vu les parents, aucun document fourni. L'élève est suivie par un orthophoniste depuis longtemps, me disent-ils... mais il n'y a aucune trace de suivi par le médecin scolaire.
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Je découvre ce post et je me permets de réagir en tant qu'ex prof et orthophoniste.
Je précise que j'ai passé le concours avant la fameuse loi de 2005 et que si j'avais su que je serais peut être amenée à imposer à d'ex collègues des aménagements j'aurais choisi une autre reconversion. J'ai moi-même grincé des dents quand une ortho est venue m'expliquer mon travail alors que j'avais une classe extrêmement difficile à gérer et que le loulou en question qu'elle défendait était un sacré agité (et a posteriori à mon avis sans trouble).
Pour le diagnostic, je suis étonnée de la prise de position de Ronin ; on l'apprend à l'école d'ortho ne serait-ce que quand on fait l'architecture rédactionnelle du bilan : l'ortho doit poser un diagnostic ça fait partie des compétences et ce n'est pas le médecin qui le fait(en tous cas pour les enfants, en neuro adulte je pense que l'avis du médecin est plus important). La plupart des médecins comprennent très mal les bilans orthos et je ne crois pas qu'ils soient habilités à diagnostiquer une dyslexie. Eventuellement il m'arrive d'écrire en face de "diagnostic"qu'il y a suspicion de tel ou tel trouble, de marquer une hésitation (par exemple je me sens inapte à diagnostiquer un TED mais je dis que j'en suspecte un et oriente vers un centre référent) mais théoriquement on doit le faire.
Pour la difficulté à dépister la "vraie dyslexie" ; je me rappelle qu'un certain nombre d'étudiantes (dont pas mal d'ex profs...) nous étions amuser à mettre mal à l'aise une de nos prof ; "en clair avions-nous dit vous êtes en train de nous dire que la seule preuve ce sont 8 cerveaux disséqués par Galaburda il y a des lustres où on aurait observé des anomalies sous forme de migrations neuronales?"
Sinon il y a les critères donnés par Loukoum, mais en définitive on observe surtout la lenteur et l'écart-type au niveau nombre d'erreurs et temps pour poser le diagnostic ; lors de mon stage dans un centre référent très réputé de troubles du langage je m'étais étonnée auprès de ma maître de stage du diagnostic de dyslexie pour un enfant de CM1 arrivé non lecteur dans le service avec un QI de 130 et une excellente mémoire de travail. Mais il était dans les chaussettes aux tests de lecture et avait plus de deux ans de retard avec sa classe d'âge donc il a eu le diag. Je précise qu'il a appris à lire très facilement et là oui je pense qu'il y avait un problème parce qu'à mon avis cette étiquette "handicap" était complètement inappropriée.
En revanche dans ma pratique je vois des enfants qui en dépit de méthodes appropriées offrent une résistance particulière, avec des erreurs très spécifiques (visuelles, et/ou auditives, et de séquentialité) décrites par Loukoum. J'ai une petite avec laquelle le b/d résiste depuis un an et pourtant dieu sait que d'ordinaire je rassure les parents en leur disant que ce type de confusions, prises très tôt, peuvent vite céder. Mais là je me demande s'il n'y a pas quelque chose ; cependant même si elle est très lente, elle apprend à lire malgré tout et pour le moment je n'ai pas les fameux 18 mois d'écart pour poser un diagnostic.
Mais oui, j'ai une certaine proportion d'enfants qui sont de faux dys à mon avis. Ce qui me frappe le plus c'est qu'il n'y a pas seulement le problème des méthodes de lecture mais je me trouve confrontée au phénomène du passage automatique dans la classe supérieure qui a aussi des effets pervers ; ainsi un CE2 n'ayant jamais redoublé et ayant l'écart fatidique est-il malgré tout passé sans problème en CM1. Je vois arriver de plus en plus d'enfants que l'école m'envoie, qui sont dans le bas de la courbe de Gauss dans mes tests... et pourtant ils ont des notes correctes (voire très bonnes ) et passent sans problème dans la classe supérieure. Le CE2 en question n'avait pas les graphies contextuelles, confondait les b/d, n'avait pas automatisé les sons en -ille, eil, ail etc et pourtant...il passe. Un CE1 vient consulter en début d'année car la maman s'inquiète (mais pas la maîtresse qui dit qu'il n'est pas plus mauvais que les autres); effectivement à la BELO (épreuve basique CP CE1 utilisée en centre réf) il est au percentile 1 à la majeure partie des épreuves (ne reconnaît à peu près aucun trigraphe, pas tous les digraphes et confond aussi les b/d). Je pense que non seulement on subit les méthodes, mais aussi une nouvelle génération d'enseignants qui achète la paix sociale en distribuant des bonnes notes et qui obéissent aveuglément aux recommandations contre le redoublement. Le gamin en question, au bout de quelques séances, lit à peu près correctement (c'est ma rééduc la plus fulgurante!) ; apparemment il suffisait juste de lui expliquer que g devant e, i fait j ou comment se lit le son ille pour qu'il le sache...
Pour le compte-rendu j'ajoute que normalement c'est secret médical donc on demande aux parents de ne pas le montrer (on écrit dessus "remis en mains propres à la famille" pour éviter d'avoir des problèmes si ça traîne dans le dossier) ; en revanche si les parents insistent pour le montrer je les laisse faire (il faut bien communiquer avec l'école quand même!), et j'accepte d'écrire un courrier pour expliquer le profil de l'enfant ou je laisse ma carte ; il m'est arrivé d'avoir de très bons rapports avec certains enseignants (notamment avec ceux de l'ancienne école de mes enfants qui est une excellente école où au moins ils me repèrent ceux à problèmes dès le CP).
Je suis certaine qu'il existe de vrais dys (et j'ai deux enfants atteints d'une malformation neuro provoquant des troubles visuo-attentionnels qui en ont une vraie de vraie), mais il faut faire très attention avec les aménagements à ce que ça ne devienne pas n'importe quoi ; heureusement pour ces deux enfants les parents sont super et n'exigent pas n'importe quoi de l'école, ils veulent vraiment que leur enfant progresse et là on arrive à quelque chose.
Mais par exemple j'ai repris il y a un an une fillette qui avait été suivie depuis le CP, avait un niveau de début CE1 et était en CM1 avec un PAI ; elle a petite eu des épisodes de surdité et confond sourdes et sonores ; elle est donc arrivée chez moi avec l'étiquette dys, -2ET avec sa classe d'âge, le PAI etc. Et la mère remontée à fond contre l'école. Maintenant elle sait lire. Sa mère me dit qu'avec l'ancienne ortho (qui comme par hasard n'avait plus de place pour elle dans son emploi du temps)elle n'avait jamais fait d'exercices de discrimination sourde/sonore. Elle les confond encore un peu, elle lit à peu près couramment, ça se passe beaucoup mieux en classe parce qu'elle comprend et peut faire ce qu'on lui, demande... la mère, qui au début m'avait trouvée dure ( "c'est dur pour elle qu'on lui dise qu'elle a un niveau de CE1") est enchantée d'avoir été obligée de changer d'orthophoniste. L'ancienne ortho avait poussé la mère à refuser le redoublement du CP. C'est une fillette intelligente, elle a une excellente mémoire, un bon langage oral, les confusions sourdes sonores sont liées à l'ancienne perte auditive et moi je me demande si elle va récupérer complètement ou pas (elle fait encore beaucoup de paralexies). Je suis certaine que mieux suivie plus tôt elle n'aurait pas eu tous ses problèmes.
Autre paramètre : comme le dit si bien le Grincheux, les professions libérales sont archi taxées ; j'ai la chance d'avoir un mari qui gagne pas mal sa vie, un appartement payé ; mais si je voulais vraiment gagner un salaire décent, il me faudrait accumuler les rendez-vous ; or pour y parvenir beaucoup d'orthophonistes font des séances très courtes ; théoriquement, une séance doit durer entre 30 et 45 mn (ce qui me paraît normal pour faire du bon travail, après ça dépend s'il s'agit de langage oral ou écrit, pour l'écrit je fais plutôt 35-40 mn, pour l'oral mes 30 mn réglementaires). Quand j'ai fait mon remplacement, les orthos du cab incluaient le passage de la carte vitale et éventuellement l'entretien avec les parents dans les 30mn, n'hésitant pas à réduire la séance en cas de retard dans le planning ou de coup de fil de la sécu. Plusieurs parents dont les enfants avaient déjà eu une PEC se sont étonnés que mes séances soient si longues, disant avoir l'habitude de séances de 20mn environ. En même temps je me rends compte qu'avec toutes les charges et le quota d'absentéisme, si on a un loyer à payer on est obligé de cumuler les RV et forcément le travail ne peut être le même (effet pervers du système).
Pour finir j'ai une certaine proportion de faux dys, je commence à être débordée (d'où effet pervers à nouveau : liste d'attente et nécessité de faire attendre les enfants) -mais pas tant que cela :
En langage écrit j'ai deux anomalies neuros sûres et quelques cas où je suspecte vraiment un trouble (gros problème visuo-attentionnel chez deux petits, extrême lenteur chez une petite prise pourtant très tôt) ; je fais beaucoup de retards de parole et de langage ; un retard mental, un grand préma avec suspicion de trouble d'origine génétique, un syndrome d'Angelman, et des pathos adultes (AVC, Alzheimer, maladie de Steinert...)
Bon au final j'ai une certaine proportion de "faux" (à mon avis) qui certes est inquiétante mais dans le lot il y en a que j'arrive à sortir de la zone "patho" ...
Voilà, c'était mon point de vue mi-prof/mi-ortho...
Je précise que j'ai passé le concours avant la fameuse loi de 2005 et que si j'avais su que je serais peut être amenée à imposer à d'ex collègues des aménagements j'aurais choisi une autre reconversion. J'ai moi-même grincé des dents quand une ortho est venue m'expliquer mon travail alors que j'avais une classe extrêmement difficile à gérer et que le loulou en question qu'elle défendait était un sacré agité (et a posteriori à mon avis sans trouble).
Pour le diagnostic, je suis étonnée de la prise de position de Ronin ; on l'apprend à l'école d'ortho ne serait-ce que quand on fait l'architecture rédactionnelle du bilan : l'ortho doit poser un diagnostic ça fait partie des compétences et ce n'est pas le médecin qui le fait(en tous cas pour les enfants, en neuro adulte je pense que l'avis du médecin est plus important). La plupart des médecins comprennent très mal les bilans orthos et je ne crois pas qu'ils soient habilités à diagnostiquer une dyslexie. Eventuellement il m'arrive d'écrire en face de "diagnostic"qu'il y a suspicion de tel ou tel trouble, de marquer une hésitation (par exemple je me sens inapte à diagnostiquer un TED mais je dis que j'en suspecte un et oriente vers un centre référent) mais théoriquement on doit le faire.
Pour la difficulté à dépister la "vraie dyslexie" ; je me rappelle qu'un certain nombre d'étudiantes (dont pas mal d'ex profs...) nous étions amuser à mettre mal à l'aise une de nos prof ; "en clair avions-nous dit vous êtes en train de nous dire que la seule preuve ce sont 8 cerveaux disséqués par Galaburda il y a des lustres où on aurait observé des anomalies sous forme de migrations neuronales?"
Sinon il y a les critères donnés par Loukoum, mais en définitive on observe surtout la lenteur et l'écart-type au niveau nombre d'erreurs et temps pour poser le diagnostic ; lors de mon stage dans un centre référent très réputé de troubles du langage je m'étais étonnée auprès de ma maître de stage du diagnostic de dyslexie pour un enfant de CM1 arrivé non lecteur dans le service avec un QI de 130 et une excellente mémoire de travail. Mais il était dans les chaussettes aux tests de lecture et avait plus de deux ans de retard avec sa classe d'âge donc il a eu le diag. Je précise qu'il a appris à lire très facilement et là oui je pense qu'il y avait un problème parce qu'à mon avis cette étiquette "handicap" était complètement inappropriée.
En revanche dans ma pratique je vois des enfants qui en dépit de méthodes appropriées offrent une résistance particulière, avec des erreurs très spécifiques (visuelles, et/ou auditives, et de séquentialité) décrites par Loukoum. J'ai une petite avec laquelle le b/d résiste depuis un an et pourtant dieu sait que d'ordinaire je rassure les parents en leur disant que ce type de confusions, prises très tôt, peuvent vite céder. Mais là je me demande s'il n'y a pas quelque chose ; cependant même si elle est très lente, elle apprend à lire malgré tout et pour le moment je n'ai pas les fameux 18 mois d'écart pour poser un diagnostic.
Mais oui, j'ai une certaine proportion d'enfants qui sont de faux dys à mon avis. Ce qui me frappe le plus c'est qu'il n'y a pas seulement le problème des méthodes de lecture mais je me trouve confrontée au phénomène du passage automatique dans la classe supérieure qui a aussi des effets pervers ; ainsi un CE2 n'ayant jamais redoublé et ayant l'écart fatidique est-il malgré tout passé sans problème en CM1. Je vois arriver de plus en plus d'enfants que l'école m'envoie, qui sont dans le bas de la courbe de Gauss dans mes tests... et pourtant ils ont des notes correctes (voire très bonnes ) et passent sans problème dans la classe supérieure. Le CE2 en question n'avait pas les graphies contextuelles, confondait les b/d, n'avait pas automatisé les sons en -ille, eil, ail etc et pourtant...il passe. Un CE1 vient consulter en début d'année car la maman s'inquiète (mais pas la maîtresse qui dit qu'il n'est pas plus mauvais que les autres); effectivement à la BELO (épreuve basique CP CE1 utilisée en centre réf) il est au percentile 1 à la majeure partie des épreuves (ne reconnaît à peu près aucun trigraphe, pas tous les digraphes et confond aussi les b/d). Je pense que non seulement on subit les méthodes, mais aussi une nouvelle génération d'enseignants qui achète la paix sociale en distribuant des bonnes notes et qui obéissent aveuglément aux recommandations contre le redoublement. Le gamin en question, au bout de quelques séances, lit à peu près correctement (c'est ma rééduc la plus fulgurante!) ; apparemment il suffisait juste de lui expliquer que g devant e, i fait j ou comment se lit le son ille pour qu'il le sache...
Pour le compte-rendu j'ajoute que normalement c'est secret médical donc on demande aux parents de ne pas le montrer (on écrit dessus "remis en mains propres à la famille" pour éviter d'avoir des problèmes si ça traîne dans le dossier) ; en revanche si les parents insistent pour le montrer je les laisse faire (il faut bien communiquer avec l'école quand même!), et j'accepte d'écrire un courrier pour expliquer le profil de l'enfant ou je laisse ma carte ; il m'est arrivé d'avoir de très bons rapports avec certains enseignants (notamment avec ceux de l'ancienne école de mes enfants qui est une excellente école où au moins ils me repèrent ceux à problèmes dès le CP).
Je suis certaine qu'il existe de vrais dys (et j'ai deux enfants atteints d'une malformation neuro provoquant des troubles visuo-attentionnels qui en ont une vraie de vraie), mais il faut faire très attention avec les aménagements à ce que ça ne devienne pas n'importe quoi ; heureusement pour ces deux enfants les parents sont super et n'exigent pas n'importe quoi de l'école, ils veulent vraiment que leur enfant progresse et là on arrive à quelque chose.
Mais par exemple j'ai repris il y a un an une fillette qui avait été suivie depuis le CP, avait un niveau de début CE1 et était en CM1 avec un PAI ; elle a petite eu des épisodes de surdité et confond sourdes et sonores ; elle est donc arrivée chez moi avec l'étiquette dys, -2ET avec sa classe d'âge, le PAI etc. Et la mère remontée à fond contre l'école. Maintenant elle sait lire. Sa mère me dit qu'avec l'ancienne ortho (qui comme par hasard n'avait plus de place pour elle dans son emploi du temps)elle n'avait jamais fait d'exercices de discrimination sourde/sonore. Elle les confond encore un peu, elle lit à peu près couramment, ça se passe beaucoup mieux en classe parce qu'elle comprend et peut faire ce qu'on lui, demande... la mère, qui au début m'avait trouvée dure ( "c'est dur pour elle qu'on lui dise qu'elle a un niveau de CE1") est enchantée d'avoir été obligée de changer d'orthophoniste. L'ancienne ortho avait poussé la mère à refuser le redoublement du CP. C'est une fillette intelligente, elle a une excellente mémoire, un bon langage oral, les confusions sourdes sonores sont liées à l'ancienne perte auditive et moi je me demande si elle va récupérer complètement ou pas (elle fait encore beaucoup de paralexies). Je suis certaine que mieux suivie plus tôt elle n'aurait pas eu tous ses problèmes.
Autre paramètre : comme le dit si bien le Grincheux, les professions libérales sont archi taxées ; j'ai la chance d'avoir un mari qui gagne pas mal sa vie, un appartement payé ; mais si je voulais vraiment gagner un salaire décent, il me faudrait accumuler les rendez-vous ; or pour y parvenir beaucoup d'orthophonistes font des séances très courtes ; théoriquement, une séance doit durer entre 30 et 45 mn (ce qui me paraît normal pour faire du bon travail, après ça dépend s'il s'agit de langage oral ou écrit, pour l'écrit je fais plutôt 35-40 mn, pour l'oral mes 30 mn réglementaires). Quand j'ai fait mon remplacement, les orthos du cab incluaient le passage de la carte vitale et éventuellement l'entretien avec les parents dans les 30mn, n'hésitant pas à réduire la séance en cas de retard dans le planning ou de coup de fil de la sécu. Plusieurs parents dont les enfants avaient déjà eu une PEC se sont étonnés que mes séances soient si longues, disant avoir l'habitude de séances de 20mn environ. En même temps je me rends compte qu'avec toutes les charges et le quota d'absentéisme, si on a un loyer à payer on est obligé de cumuler les RV et forcément le travail ne peut être le même (effet pervers du système).
Pour finir j'ai une certaine proportion de faux dys, je commence à être débordée (d'où effet pervers à nouveau : liste d'attente et nécessité de faire attendre les enfants) -mais pas tant que cela :
En langage écrit j'ai deux anomalies neuros sûres et quelques cas où je suspecte vraiment un trouble (gros problème visuo-attentionnel chez deux petits, extrême lenteur chez une petite prise pourtant très tôt) ; je fais beaucoup de retards de parole et de langage ; un retard mental, un grand préma avec suspicion de trouble d'origine génétique, un syndrome d'Angelman, et des pathos adultes (AVC, Alzheimer, maladie de Steinert...)
Bon au final j'ai une certaine proportion de "faux" (à mon avis) qui certes est inquiétante mais dans le lot il y en a que j'arrive à sortir de la zone "patho" ...
Voilà, c'était mon point de vue mi-prof/mi-ortho...
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- ThalieGrand sage
Merci pour ce message Alice, il est très instructif. Ta double appartenance te permet d'enrichir le sujet.
- adelaideaugustaFidèle du forum
Alice, votre post est passionnant.
Vous dites : "la plupart des médecins comprennent très mal les bilans orthophoniques, et je ne crois pas qu'ils soient habilités à diagnostiquer une dyslexie."
Ma question est : que pensez-vous des neuro-pédo-psychiatres, qui tiennent les centres CORIDYS dans tous les CHU ou hôpitaux des grandes villes, qui, non seulement diagnostiquent des dyslexies (vraies ou fausses, ils ne font pas la distinction, malgré tous les examens des dernières technologies qu'ils utilisent larga manu sur leurs petits patients) mais prétendent les rééduquer ...avec les méthodes qui la plupart du temps (pour les faux, tout au moins) sont à l'origine de leur "dyslexie" ?
Je pense en particulier à Catherine Billard, Michel Habib, Jean Métellus, Jean-Louis Revol.
Tous, en tout cas, si ce que vous dites sur Galaburda est vrai, ont adopté l'idée des "neurones en excédent", nommés par eux "ectopies". ("Le cerveau extraordinaire", de Michel Habib".)
Jean Métellus, interrogé par un journaliste, qui lui disait : "En somme, il suffirait qu'un neuro-chirurgien supprime ces ectopies pour guérir les dyslexies ?", a répondu : "Oh, non, si c'était un petit Léonard de Vinci ?"
Vous dites : "la plupart des médecins comprennent très mal les bilans orthophoniques, et je ne crois pas qu'ils soient habilités à diagnostiquer une dyslexie."
Ma question est : que pensez-vous des neuro-pédo-psychiatres, qui tiennent les centres CORIDYS dans tous les CHU ou hôpitaux des grandes villes, qui, non seulement diagnostiquent des dyslexies (vraies ou fausses, ils ne font pas la distinction, malgré tous les examens des dernières technologies qu'ils utilisent larga manu sur leurs petits patients) mais prétendent les rééduquer ...avec les méthodes qui la plupart du temps (pour les faux, tout au moins) sont à l'origine de leur "dyslexie" ?
Je pense en particulier à Catherine Billard, Michel Habib, Jean Métellus, Jean-Louis Revol.
Tous, en tout cas, si ce que vous dites sur Galaburda est vrai, ont adopté l'idée des "neurones en excédent", nommés par eux "ectopies". ("Le cerveau extraordinaire", de Michel Habib".)
Jean Métellus, interrogé par un journaliste, qui lui disait : "En somme, il suffirait qu'un neuro-chirurgien supprime ces ectopies pour guérir les dyslexies ?", a répondu : "Oh, non, si c'était un petit Léonard de Vinci ?"
- bluebizineNiveau 1
les parents ne sont pas dans l'obligation de fournir les bilans vu que c'est confidentiel. Les enfants dys ne sont pas suivis par le médecin scolaire. Nous le rencontrons que pour élaborer le dossier MDPH, et ensuite il vient de temps en temps aux ESS (rarement, celui de mon fils qui est en 4ème, nous venons de le voir à la dernière ESS, alors qu'il est reconnu par la MDPH depuis son CM2), et nous devons nous remettre en contact avec lui pour les aménagements pour son brevet l'année prochaine. Par contre, dans mon école, une de mes enseignantes a une petite en CE1 dyslexique. Les parents ne veuillent pas monter le dossier (ce qui est entièrement leur droit), et veuillent des aménagements pour leur enfant. Je les ai rencontrés avec leur enseignante, et j'ai juste demander une lettre de leur orthophoniste précisant que leur fille était bien en rééducation. Depuis, nous l'avons bien reçue et son enseignante adapte.Teodora29 a écrit:bluebizine a écrit:
vous pouvez demander via le carnet, les justificatifs concernant l'enfant, en précisant que vous ne pouvez ni adapter ni aménager sans. Que ce n'est pas de non plus de votre devoir de téléphoner à l'orthophoniste. Si les parents le désirent, ils peuvent se mettre en relation avec. En ce qui concerne le non suivi de l'enfant par l'orthophoniste, ça arrive à cet âge que l'enfant, enfin l'ado, veuille souffler un peu, si sa rééducation date depuis de nombreuses années. Souvent ils se rendent compte plus tard qu'ils ont besoin de cette "béquille", et y retourne, où s'ils ont un projet professionnel.
Les parents ne peuvent poser le diagnostic. On se bat assez parent dys, pour que leur reconnaissance soit validée et par le corps médical et paramédical, et par le corps enseignant.
J'ai déjà vu les parents, aucun document fourni. L'élève est suivie par un orthophoniste depuis longtemps, me disent-ils... mais il n'y a aucune trace de suivi par le médecin scolaire.
- LoreleiiNeoprof expérimenté
Alice, ton message est très intéressant et permet de remettre les différents problèmes à leur place. Merci.
- SapotilleEmpereur
Merci Alice pour ces explications qui manquaient et qui nous éclairent vraiment...
Je m'étonne toujours, en faisant le bilan de 30 années de CP-CE1-CE2, qu' il n'ait été découvert que 3 dyslexiques dans ma classe...
Eux, c'était des vrais !!!
Et je n'ai jamais vu passer d'autres dys (calcul, parole, orthographe)
Je lis tous ces témoignages d'enfants en souffrance et je me pose des questions...
- MareuilNeoprof expérimenté
Sapotille a écrit:
Merci Alice pour ces explications qui manquaient et qui nous éclairent vraiment...
Je m'étonne toujours, en faisant le bilan de 30 années de CP-CE1-CE2, qu' il n'ait été découvert que 3 dyslexiques dans ma classe...
Eux, c'était des vrais !!!
Et je n'ai jamais vu passer d'autres dys (calcul, parole, orthographe)
Je lis tous ces témoignages d'enfants en souffrance et je me pose des questions...
C'est parce que vous ne saviez pas les détecter !
- SapotilleEmpereur
Mareuil a écrit:Sapotille a écrit:
Merci Alice pour ces explications qui manquaient et qui nous éclairent vraiment...
Je m'étonne toujours, en faisant le bilan de 30 années de CP-CE1-CE2, qu' il n'ait été découvert que 3 dyslexiques dans ma classe...
Eux, c'était des vrais !!!
Et je n'ai jamais vu passer d'autres dys (calcul, parole, orthographe)
Je lis tous ces témoignages d'enfants en souffrance et je me pose des questions...
C'est parce que vous ne saviez pas les détecter !
Chez nous, c'était comme chez M;Fombeure, nous avions le moyen, le bon, le passable...
C'était une autre époque !
LES ÉCOLIERS
Sur la route couleur de sable,
En capuchon noir et pointu,
Le 'moyen', le 'bon', le 'passable'
Vont à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.
Ils ont dans leurs plumiers des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.
Ils ont la ruse et la paresse
Mais l'innocence et la fraîcheur
Près d'eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur,
Et des vraies fleurs pour leur maîtresse.
Puis les voilà tous à s'asseoir.
Dans l'école crépie de lune
On les enferme jusqu'au soir,
Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume
Pour s'envoler. Après, bonsoir !
Maurice Fombeure
- LédisséEsprit sacré
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- micaschisteMonarque
En ce moment émission sur la dyslexie dans Allo Docteur sur France 5.
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- RoninMonarque
Alice, relis les posts où j'ai écris mes réticences. Il ne s'agit nullement de dénigrer les orthophonistes et/ou leurs bilans. J'ai parlé de la nécessité de bilans complémentaires.
Tu parlais de critères majeurs : lenteur et nombre d'erreurs. Tes collègues avec qui je travaille ont régulièrement dans leurs bilans des gamins avec une vitesse de lecture de - 2 ou - 3 écarts-types en plus d'un nombre d'erreurs très élevé ( à l'Alouette-R par exemple ). Mais ce sont des gamins souffrant de pathologies psy sévères. De fait, ni les orthophonistes ni les médecins ( ni moi ) ne parlons de dyslexie.
Je m'insurge pour ma part que des parents réclament des aménagements aux enseignants car leur enfant souffrirait de dyslexie. Or, pour un certain nombre de cas ils n'ont jamais consulté personne, c'est une excuse pour le comportement ou l'absence de travail de leur gamin.
Pour ceux qui ont fait faire un bilan de langage par un(e) orthophoniste, mais qui ne passent pas par le médecin scolaire, je suis désolé mais là encore on est dans une exigence qui n'a pas lieu d'être.
Dernier point, je m'insurge car, et tant pis si j'en vexe certain(e)s un bilan de langage peut conclure à une très forte suspicion de dyslexie ( et bien sûr l'orthophoniste est la personne compétente pour l'écrire), mais sans un WISC4, un examen sensoriel et un examen psychologique ou psychiatrique on ne peut conclure à une dyslexie. On peut bien sûr constater une lecture pathologique, un trouble majeur du langage écrit. Mais je ne vois pas comment on peut dire qu'un gamin est dyslexique sur la seule foi du bilan orthophonique. A moins que les orthophonistes ne fassent aussi le boulot du psychologue, du psychiatre et du pédiatre ( voire de l'orthoptiste).
Vos collègues avec qui je travaille à l'hôpital pourraient parler de dyslexie pour la moitié ou un bon tiers des gosses de l'hôpital si l'on ne retient que le critère de la lenteur et du nombre d'erreurs. Or, nous avons ( et c'est logique ) des gamins qui on tous des pathologies psychiatriques plus souvent un déficit cognitif.
Si l'on ne tient pas compte de l'ensemble de ces éléments, tous les gamins handicapés mentaux sont dyslexiques. Ainsi que les sourds, les malades mentaux. En IME mes 13 élèves auraient pu être considérés comme dyslexiques sauf que....ils étaient tous handicapés mentaux avant d'avoir des problèmes de lecture...
Sur ce je n'ai rien ( bien que mes posts puissent peut-être le laisser penser j'en suis conscient ) contre les orthophonistes et leur travail, au contraire, je suis ravi de travailler avec des orthophonistes ( qui m'ont appris énormément de choses ). Je serai ravi de poursuivre cette conversation technique par MP si vous le souhaitez.
Mais je maintiens qu'une part important des gamins que les parents disent dyslexiques ne le sont pas et que les dindons de la farce sont souvent les profs de collège.
Tu parlais de critères majeurs : lenteur et nombre d'erreurs. Tes collègues avec qui je travaille ont régulièrement dans leurs bilans des gamins avec une vitesse de lecture de - 2 ou - 3 écarts-types en plus d'un nombre d'erreurs très élevé ( à l'Alouette-R par exemple ). Mais ce sont des gamins souffrant de pathologies psy sévères. De fait, ni les orthophonistes ni les médecins ( ni moi ) ne parlons de dyslexie.
Je m'insurge pour ma part que des parents réclament des aménagements aux enseignants car leur enfant souffrirait de dyslexie. Or, pour un certain nombre de cas ils n'ont jamais consulté personne, c'est une excuse pour le comportement ou l'absence de travail de leur gamin.
Pour ceux qui ont fait faire un bilan de langage par un(e) orthophoniste, mais qui ne passent pas par le médecin scolaire, je suis désolé mais là encore on est dans une exigence qui n'a pas lieu d'être.
Dernier point, je m'insurge car, et tant pis si j'en vexe certain(e)s un bilan de langage peut conclure à une très forte suspicion de dyslexie ( et bien sûr l'orthophoniste est la personne compétente pour l'écrire), mais sans un WISC4, un examen sensoriel et un examen psychologique ou psychiatrique on ne peut conclure à une dyslexie. On peut bien sûr constater une lecture pathologique, un trouble majeur du langage écrit. Mais je ne vois pas comment on peut dire qu'un gamin est dyslexique sur la seule foi du bilan orthophonique. A moins que les orthophonistes ne fassent aussi le boulot du psychologue, du psychiatre et du pédiatre ( voire de l'orthoptiste).
Vos collègues avec qui je travaille à l'hôpital pourraient parler de dyslexie pour la moitié ou un bon tiers des gosses de l'hôpital si l'on ne retient que le critère de la lenteur et du nombre d'erreurs. Or, nous avons ( et c'est logique ) des gamins qui on tous des pathologies psychiatriques plus souvent un déficit cognitif.
Si l'on ne tient pas compte de l'ensemble de ces éléments, tous les gamins handicapés mentaux sont dyslexiques. Ainsi que les sourds, les malades mentaux. En IME mes 13 élèves auraient pu être considérés comme dyslexiques sauf que....ils étaient tous handicapés mentaux avant d'avoir des problèmes de lecture...
Sur ce je n'ai rien ( bien que mes posts puissent peut-être le laisser penser j'en suis conscient ) contre les orthophonistes et leur travail, au contraire, je suis ravi de travailler avec des orthophonistes ( qui m'ont appris énormément de choses ). Je serai ravi de poursuivre cette conversation technique par MP si vous le souhaitez.
Mais je maintiens qu'une part important des gamins que les parents disent dyslexiques ne le sont pas et que les dindons de la farce sont souvent les profs de collège.
_________________
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
En fait Ronin on est d'accord.
Ce que je voulais dire c'est que théoriquement ça fait partie de nos compétences ; dans le bilan on doit écrire diagnostic et le donner ou faire des hypothèses ; même si bien sûr pour en poser un définitif en cas de dyslexie il faut l'avis d'un psy etc (entre parenthèses c'est très dur d'obtenir un bilan psy, avec une instit de CP on a demandé de concert un bilan pour un enfant qui je pense -avec de fortes présomptions -a probablement un QI anormal ; la psy dit qu'elle n'a pas le temps et bilante en priorité ceux déjà signalés à la MDPH ; et la maîtresse s'arrache les cheveux parce qu'elle ne comprend pas que l'instit de GS n'ait pas fait un signalement).
En même temps pour la petite dont je parlais qui est en CM2 maintenant elle a désormais l'étiquette ; et l'ancienne orthophoniste a posé le diagnostic (en arguant des -2ET et des poussières, des confusions auditives, QI normal etc). En même temps elle l'avait bilantée dès janvier CP une première fois et dit qu'elle n'avait pas besoin de rééducation pour finalement la prendre en CE1 et l'étiqueter dys. Là pour moi il y a un vrai problème ; pour les CP j'utilise la BELO qui est un excellent test et dès janvier CE1 un enfant susceptible de basculer (confusions visuelles, auditives, ou qui n'a pas la syllabe inverse) se retrouve en zone à risque ou patho. Pour moi c'est à ce stade qu'il faut les prendre, pas après. je ne sais pas ce qu'elle a utilisé comme test mais je me dis que c'est impossible qu'il n'y ait pas eu de signes alors. Et quand on nous les envoie en CE2 ou CM1, noyés dans des textes qu'ils ne comprennent pas (elle avait un niveau début CE1 à l'Alouette et ne pouvait vraiment pas lire grand chose, elle n'avait aucune graphie complexe et confondait même a et o) ils ont pris de très mauvaises habitudes et doivent désapprendre pour réapprendre correctement.
J'ai aussi un ado dyslexique très sympa dont le frère est aussi suivi et dont j'ai pris la petite soeur en GS (très mauvaise mémoire, lexique très pauvre) et je suis contente de l'avoir dès le CP car elle confond t et f, b et d, a beaucoup de mal à entrer dans la combinatoire. Donc là je pense qu'il y a vraiment quelque chose au niveau génétique (le petit frère a été suivi plus tôt que le grand et a moins de séquelles) mais que pareil, plus on les prend tôt plus on a de bons résultats ; le grand a été bien suivi, il lit et comprend correctement il est juste très lent ; et avec lui les aménagements ont un sens.
J'ajoute que toujours dans le même grand service centre réf, j'ai assisté au bilan d'un enfant de 9-10 ans dont la mère voulait absolument obtenir l'étiquette dys. Cette mère me mettait mal à l'aise. L'ortho en libéral avait mis en diag qu'elle hésitait entre problème psy et dyslexie. Pour ma part j'ai revu cette mère par hasard (son fils faisait du judo avec le mien), je la trouvais extrêmement malsaine et revendicative, toujours à dénigrer le père, ne parlant que de la dyslexie du fils. N'empêche que ma maître de stage a diagnostiqué une dyslexie et a décrété devant la mère l'ortho libérale incompétente(or il se trouve que je la connais et la trouve très bien). Pourtant elle n'avait pas de "preuve", mais elle m'a redit : "niveau CP à l'Alouette, son ortho a fait une faute professionnelle". Pour ma part je stresse toujours du coup quand j'envoie un enfant en bilan dans ce service. Je trouve qu'ils sont péremptoires ; or les bilans sont intéressants (ils dressent un état des lieux précis des différentes compétences de l'enfant dans différents domaines -mémoire, lexique, syntaxe, mécanismes de lecture ou de compréhension -) mais je pense comme toi qu'il faut rester très prudent.
Et comme toi je pense qu'il y a trop de faux diagnostics, suite à un WISC normal, et à un bilan mettant en évidence que l'enfant est dans la zone patho en vitesse et en exactitude. Ne serait-ce que parce que parfois tout simplement on se dit que si l'enfant avait redoublé il ne serait peut-être pas à -1,8ET/ sa classe mais à -1,3... (donc à nouveau quelque part dans le ventre mou de la courbe de Gauss).
Pour ma part j'ai été le prof de collège dindon de la farce donc j'essaie de faire attention. J'ai renvoyé vers le soutien scolaire une gamine de CE2 qui après rééduc se retrouvait désormais à 8 mois d'écart avec sa classe d'âge (au lieu de 18) mais passait en CM1 avec de très bonnes notes (bien qu'elle ne maîtrise toujours pas la transcription purement phonétique) ; je préfère des cas d'enfants ayant du mal à démarrer dans la lecture car séquelles de surdité ou même des enfants ayant un trouble plus global. Quand les parents parlent de dys, j'essaie de leur faire comprendre d'abord que le diagnostic ne peut être posé immédiatement, et qu'ensuite on va tout faire pour éviter de le poser justement ; mon but c'est que l'enfant rattrape son retard et puisse suivre, si possible sans aménagement. Pour le moment je n'en ai demandé que pour mon ado dys (mais son collège est un collège privé accueillant des élèves moyens faibles et d'accord pour les aménagements) ; j'en ai demandé pour un autre qui a donc une malformation neuro rare et là le collège refuse et veut le mettre en SEGPA. Alors c'est un très bon collège, j'ai failli y mettre mes enfants et je comprends qu'ils refusent ; mais je vais essayer de trouver une solution intermédiaire (peut-être le collège privé précédemment cité). Parce que malgré tout c'est un enfant intelligent, qui peut comprendre les textes des tests (même si bon les tests ne sont pas hyper durs j'avoue mais bon). Il se trouve qu'il a été dans la classe de mon fils et je sais que sa mère a toujours plébiscité et soutenu les profs qui donnaient du travail, que c'est probablement parce qu'elle n'a jamais rien lâché qu'il a réussi à apprendre à lire. Alors certes le centre de rééducation qui disait qu'il pouvait suivre une 6ème normale est un peu à l'ouest (il faut dire aussi que Dieu sait pourquoi ils l'ont mis dans la meilleur 6ème avec les CHAM, là j'hallucine aussi) mais sachant que la maman n'est pas du tout "consommatrice", qu'il a un vrai trouble je vais voir si le collège privé ne pourrait pas le prendre (je n'ai rien contre la SEGPA mais se retrouver avec des enfants n'ayant pas un QI normal je crains que le choc ne soit rude).
Bref OK pour le problème du critère de la lenteur et du nombre d'erreurs mais on voit de plus en plus de diagnostics faits comme ça, et ce même par les centres référents.
Ce que je voulais dire c'est que théoriquement ça fait partie de nos compétences ; dans le bilan on doit écrire diagnostic et le donner ou faire des hypothèses ; même si bien sûr pour en poser un définitif en cas de dyslexie il faut l'avis d'un psy etc (entre parenthèses c'est très dur d'obtenir un bilan psy, avec une instit de CP on a demandé de concert un bilan pour un enfant qui je pense -avec de fortes présomptions -a probablement un QI anormal ; la psy dit qu'elle n'a pas le temps et bilante en priorité ceux déjà signalés à la MDPH ; et la maîtresse s'arrache les cheveux parce qu'elle ne comprend pas que l'instit de GS n'ait pas fait un signalement).
En même temps pour la petite dont je parlais qui est en CM2 maintenant elle a désormais l'étiquette ; et l'ancienne orthophoniste a posé le diagnostic (en arguant des -2ET et des poussières, des confusions auditives, QI normal etc). En même temps elle l'avait bilantée dès janvier CP une première fois et dit qu'elle n'avait pas besoin de rééducation pour finalement la prendre en CE1 et l'étiqueter dys. Là pour moi il y a un vrai problème ; pour les CP j'utilise la BELO qui est un excellent test et dès janvier CE1 un enfant susceptible de basculer (confusions visuelles, auditives, ou qui n'a pas la syllabe inverse) se retrouve en zone à risque ou patho. Pour moi c'est à ce stade qu'il faut les prendre, pas après. je ne sais pas ce qu'elle a utilisé comme test mais je me dis que c'est impossible qu'il n'y ait pas eu de signes alors. Et quand on nous les envoie en CE2 ou CM1, noyés dans des textes qu'ils ne comprennent pas (elle avait un niveau début CE1 à l'Alouette et ne pouvait vraiment pas lire grand chose, elle n'avait aucune graphie complexe et confondait même a et o) ils ont pris de très mauvaises habitudes et doivent désapprendre pour réapprendre correctement.
J'ai aussi un ado dyslexique très sympa dont le frère est aussi suivi et dont j'ai pris la petite soeur en GS (très mauvaise mémoire, lexique très pauvre) et je suis contente de l'avoir dès le CP car elle confond t et f, b et d, a beaucoup de mal à entrer dans la combinatoire. Donc là je pense qu'il y a vraiment quelque chose au niveau génétique (le petit frère a été suivi plus tôt que le grand et a moins de séquelles) mais que pareil, plus on les prend tôt plus on a de bons résultats ; le grand a été bien suivi, il lit et comprend correctement il est juste très lent ; et avec lui les aménagements ont un sens.
J'ajoute que toujours dans le même grand service centre réf, j'ai assisté au bilan d'un enfant de 9-10 ans dont la mère voulait absolument obtenir l'étiquette dys. Cette mère me mettait mal à l'aise. L'ortho en libéral avait mis en diag qu'elle hésitait entre problème psy et dyslexie. Pour ma part j'ai revu cette mère par hasard (son fils faisait du judo avec le mien), je la trouvais extrêmement malsaine et revendicative, toujours à dénigrer le père, ne parlant que de la dyslexie du fils. N'empêche que ma maître de stage a diagnostiqué une dyslexie et a décrété devant la mère l'ortho libérale incompétente(or il se trouve que je la connais et la trouve très bien). Pourtant elle n'avait pas de "preuve", mais elle m'a redit : "niveau CP à l'Alouette, son ortho a fait une faute professionnelle". Pour ma part je stresse toujours du coup quand j'envoie un enfant en bilan dans ce service. Je trouve qu'ils sont péremptoires ; or les bilans sont intéressants (ils dressent un état des lieux précis des différentes compétences de l'enfant dans différents domaines -mémoire, lexique, syntaxe, mécanismes de lecture ou de compréhension -) mais je pense comme toi qu'il faut rester très prudent.
Et comme toi je pense qu'il y a trop de faux diagnostics, suite à un WISC normal, et à un bilan mettant en évidence que l'enfant est dans la zone patho en vitesse et en exactitude. Ne serait-ce que parce que parfois tout simplement on se dit que si l'enfant avait redoublé il ne serait peut-être pas à -1,8ET/ sa classe mais à -1,3... (donc à nouveau quelque part dans le ventre mou de la courbe de Gauss).
Pour ma part j'ai été le prof de collège dindon de la farce donc j'essaie de faire attention. J'ai renvoyé vers le soutien scolaire une gamine de CE2 qui après rééduc se retrouvait désormais à 8 mois d'écart avec sa classe d'âge (au lieu de 18) mais passait en CM1 avec de très bonnes notes (bien qu'elle ne maîtrise toujours pas la transcription purement phonétique) ; je préfère des cas d'enfants ayant du mal à démarrer dans la lecture car séquelles de surdité ou même des enfants ayant un trouble plus global. Quand les parents parlent de dys, j'essaie de leur faire comprendre d'abord que le diagnostic ne peut être posé immédiatement, et qu'ensuite on va tout faire pour éviter de le poser justement ; mon but c'est que l'enfant rattrape son retard et puisse suivre, si possible sans aménagement. Pour le moment je n'en ai demandé que pour mon ado dys (mais son collège est un collège privé accueillant des élèves moyens faibles et d'accord pour les aménagements) ; j'en ai demandé pour un autre qui a donc une malformation neuro rare et là le collège refuse et veut le mettre en SEGPA. Alors c'est un très bon collège, j'ai failli y mettre mes enfants et je comprends qu'ils refusent ; mais je vais essayer de trouver une solution intermédiaire (peut-être le collège privé précédemment cité). Parce que malgré tout c'est un enfant intelligent, qui peut comprendre les textes des tests (même si bon les tests ne sont pas hyper durs j'avoue mais bon). Il se trouve qu'il a été dans la classe de mon fils et je sais que sa mère a toujours plébiscité et soutenu les profs qui donnaient du travail, que c'est probablement parce qu'elle n'a jamais rien lâché qu'il a réussi à apprendre à lire. Alors certes le centre de rééducation qui disait qu'il pouvait suivre une 6ème normale est un peu à l'ouest (il faut dire aussi que Dieu sait pourquoi ils l'ont mis dans la meilleur 6ème avec les CHAM, là j'hallucine aussi) mais sachant que la maman n'est pas du tout "consommatrice", qu'il a un vrai trouble je vais voir si le collège privé ne pourrait pas le prendre (je n'ai rien contre la SEGPA mais se retrouver avec des enfants n'ayant pas un QI normal je crains que le choc ne soit rude).
Bref OK pour le problème du critère de la lenteur et du nombre d'erreurs mais on voit de plus en plus de diagnostics faits comme ça, et ce même par les centres référents.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- RoninMonarque
Je suis content de voir que nous observons un certain nombre de choses de la même manière ( je ne suis donc pas complètement fou, pas encore ). Je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu écris. Je suis néanmoins étonné par l'exemple de la maître de stage qui décrète l'orthophoniste libérale incompétente et ne se fie justement qu'aux critères de lecture.
Je crois que la vérité c'est qu'il reste encore des zones d'ombre en ce qui concerne les -dys et qu'il faut donc être prudent et modeste.
Par ailleurs, mon expérience de terrain m'amène à rencontrer beaucoup de jeunes ayant des problèmes de lecture mais qui se situe non pas sur l'aspect "technique" mais sur la difficulté à rentrer dans la lecture en tant que système symbolique, nous sommes là dans des problèmes clairement psychiques même si les conséquences sont funestes sur le plan scolaire.
Je suis entièrement d'accord, dyslexie ou pas, plus un bilan est fait tôt et plus une prise en charge est faite vite plus on a de chances d'aider et de faire progresser un gamin.
C'est d'ailleurs aussi pour cela que je râle. Entre le nombre trop peu élevé d'orthophonistes ( pour les raisons que tu as décrites ), la disparition des rased, les centres référents débordés, on se retrouve avec des diagnostiques et des prises en charges qui arrivent souvent trop tard. Que cela révolte les parents je le comprends parfaitement. Mais je trouve injuste que les profs de collège soient tenus pour co-responsables d'une situation qui est finalement plutôt du ressort du ministère de la santé.
Sur ce sujet comme pour d'autres, tout ce qui n'est pas fait à l'extérieur doit être réglé au sein de l'école sous forme d'injonctions moralisantes pour les enseignants.
Bien sûr que certains aménagements sont souhaitables pour les gamins qui sont vraiment -dys. Faut il encore que les professionnels de la santé informent précisément les enseignants ( ce qui est loin d'être toujours le cas alors que de nombreux collègues demandent des infos) et proposent des aménagements qui soient réalistes pour les enseignants. Or précisément, la plupart de connaissent pas la réalité de faire classe à un groupe de 25 ou 30 ou, même dans une classe "calme" il y a toujours deux/trois excités et quelques élèves faibles qui ont eux aussi besoin d'aide ( et d'être surveillé du coin de l'oeil). Du coup on voit parfois des recommandations qui sont complètement inapplicables et logiquement nos collègues se braquent. Or les parents et les professionnels de la santé ont quand même souvent tendance à juger que dans ce cas ce sont les enseignants qui ne sont pas sympas/pas coopératifs. Cela je ne le supporte pas. Quand je vais dans des collèges j'essaye de donner des solutions clés en main qui demandent peu de boulot. S'il faut plus c'est la preuve que le gamin a besoin d'un suivi avec un professionnel, en individuel en dehors de la classe, ce que l'on ne peut demander à l'enseignant.
Je crois que la vérité c'est qu'il reste encore des zones d'ombre en ce qui concerne les -dys et qu'il faut donc être prudent et modeste.
Par ailleurs, mon expérience de terrain m'amène à rencontrer beaucoup de jeunes ayant des problèmes de lecture mais qui se situe non pas sur l'aspect "technique" mais sur la difficulté à rentrer dans la lecture en tant que système symbolique, nous sommes là dans des problèmes clairement psychiques même si les conséquences sont funestes sur le plan scolaire.
Je suis entièrement d'accord, dyslexie ou pas, plus un bilan est fait tôt et plus une prise en charge est faite vite plus on a de chances d'aider et de faire progresser un gamin.
C'est d'ailleurs aussi pour cela que je râle. Entre le nombre trop peu élevé d'orthophonistes ( pour les raisons que tu as décrites ), la disparition des rased, les centres référents débordés, on se retrouve avec des diagnostiques et des prises en charges qui arrivent souvent trop tard. Que cela révolte les parents je le comprends parfaitement. Mais je trouve injuste que les profs de collège soient tenus pour co-responsables d'une situation qui est finalement plutôt du ressort du ministère de la santé.
Sur ce sujet comme pour d'autres, tout ce qui n'est pas fait à l'extérieur doit être réglé au sein de l'école sous forme d'injonctions moralisantes pour les enseignants.
Bien sûr que certains aménagements sont souhaitables pour les gamins qui sont vraiment -dys. Faut il encore que les professionnels de la santé informent précisément les enseignants ( ce qui est loin d'être toujours le cas alors que de nombreux collègues demandent des infos) et proposent des aménagements qui soient réalistes pour les enseignants. Or précisément, la plupart de connaissent pas la réalité de faire classe à un groupe de 25 ou 30 ou, même dans une classe "calme" il y a toujours deux/trois excités et quelques élèves faibles qui ont eux aussi besoin d'aide ( et d'être surveillé du coin de l'oeil). Du coup on voit parfois des recommandations qui sont complètement inapplicables et logiquement nos collègues se braquent. Or les parents et les professionnels de la santé ont quand même souvent tendance à juger que dans ce cas ce sont les enseignants qui ne sont pas sympas/pas coopératifs. Cela je ne le supporte pas. Quand je vais dans des collèges j'essaye de donner des solutions clés en main qui demandent peu de boulot. S'il faut plus c'est la preuve que le gamin a besoin d'un suivi avec un professionnel, en individuel en dehors de la classe, ce que l'on ne peut demander à l'enseignant.
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- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Pour le témoignage concernant ma maître de stage tapant sur l'ortho libérale, je te promets que c'est vrai, centre référent super connu en région parisienne -en même temps c'est chez eux que j'ai appris à utiliser le BELO, la N-EEL, la L2MA, le vol du PC et j'en oublie. mais ils étaient spéciaux et haïssaient le corps enseignant (j'ai toujours tu mes origines et à mon avis j'ai bien fait...)
Pour les aménagements, pour l'ado dont je parle c'est la PP qui m'a contactée par mail et je lui ai répondu de façon détaillée mais en plaçant une phrase sur le fait que je sais que ce n'est pas facile, que moi je suis seule et qu'elle en a trente etc et que je comprenais si elle ne pouvait pas tout faire, que je pouvais faire des agrandissements de textes moi-même etc.
Edit Pour la petite dont je parlais, le PAI mis en place par l'ancienne ortho en revanche ma paraissait absurde dans la mesure où il faut quand même un minimum ! (et ne pas pouvoir lire même un court texte en CM1 ben les aménagements...je ne vois pas l'intérêt)
Bonne soirée à toi.
Pour les aménagements, pour l'ado dont je parle c'est la PP qui m'a contactée par mail et je lui ai répondu de façon détaillée mais en plaçant une phrase sur le fait que je sais que ce n'est pas facile, que moi je suis seule et qu'elle en a trente etc et que je comprenais si elle ne pouvait pas tout faire, que je pouvais faire des agrandissements de textes moi-même etc.
Edit Pour la petite dont je parlais, le PAI mis en place par l'ancienne ortho en revanche ma paraissait absurde dans la mesure où il faut quand même un minimum ! (et ne pas pouvoir lire même un court texte en CM1 ben les aménagements...je ne vois pas l'intérêt)
Bonne soirée à toi.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- SergeMédiateur
Je suis bien content qu'il y ait un orthophoniste sur le forum.
Autant je comprends le ras le bol des épidémies de faux "dys", autant cela ne doit pas nous empêcher de nous pencher sur le cas des vrais, de voir ce qui peut être mis en place, de pouvoir recevoir conseils et informations, et tout simplement de partager des échanges. Ce topic m'a l'air complètement noyé sous ce débat (certes intéressant) des "dys pas dys", c'est dommage.¨Peut-être faudra-t-il ouvrir un topic pour parler des vrais dys que nous pouvons avoir dans nos classes, cette fois en ayant évacué la question des "faux dys" (encore que nous ne sommes pas médecins nous-mêmes pour déterminer les vrais des faux)
Autant je comprends le ras le bol des épidémies de faux "dys", autant cela ne doit pas nous empêcher de nous pencher sur le cas des vrais, de voir ce qui peut être mis en place, de pouvoir recevoir conseils et informations, et tout simplement de partager des échanges. Ce topic m'a l'air complètement noyé sous ce débat (certes intéressant) des "dys pas dys", c'est dommage.¨Peut-être faudra-t-il ouvrir un topic pour parler des vrais dys que nous pouvons avoir dans nos classes, cette fois en ayant évacué la question des "faux dys" (encore que nous ne sommes pas médecins nous-mêmes pour déterminer les vrais des faux)
- RoninMonarque
Ah mais je te crois pour ton témoignage, comme quoi on peut-être compétent et bizarre !
Après pour les aménagements et bien j'imagine que chez les orthophonistes comme chez les enseignants il existe plusieurs façons de voir les choses et de faire. Ceci étant le fait d'avoir été enseignante te donne quand même une expérience que les autres n'ont pas pour comprendre la réalité de la vie de classe.
Et je ne critique pas le fait que les orthophonistes donnent des pistes, au contraire, juste que ce soit réaliste au milieu de tous les autres, les corrections, les prep, les réunions...
Après pour les aménagements et bien j'imagine que chez les orthophonistes comme chez les enseignants il existe plusieurs façons de voir les choses et de faire. Ceci étant le fait d'avoir été enseignante te donne quand même une expérience que les autres n'ont pas pour comprendre la réalité de la vie de classe.
Et je ne critique pas le fait que les orthophonistes donnent des pistes, au contraire, juste que ce soit réaliste au milieu de tous les autres, les corrections, les prep, les réunions...
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- bluebizineNiveau 1
Je veux bien m'y coller pendant les vacances, mais tout de même un peu peur de prendre quelques reflexions.......... à voirSerge a écrit:Je suis bien content qu'il y ait un orthophoniste sur le forum.
Autant je comprends le ras le bol des épidémies de faux "dys", autant cela ne doit pas nous empêcher de nous pencher sur le cas des vrais, de voir ce qui peut être mis en place, de pouvoir recevoir conseils et informations, et tout simplement de partager des échanges. Ce topic m'a l'air complètement noyé sous ce débat (certes intéressant) des "dys pas dys", c'est dommage.¨Peut-être faudra-t-il ouvrir un topic pour parler des vrais dys que nous pouvons avoir dans nos classes, cette fois en ayant évacué la question des "faux dys" (encore que nous ne sommes pas médecins nous-mêmes pour déterminer les vrais des faux)
- CelebornEsprit sacré
Découverte du jour en heure syndicale : la plupart des PAI pour dyslexie dans notre établissement… ne sont pas signés par le médecin scolaire (!!). Un bilan de l'orthophoniste, une signature de l'infirmière, et roule ma poule, va adapter tes cours et tes évaluations.
Tout ça pour essayer de faire un peu mieux comprendre la méfiance des enseignants vis-à-vis de ces choses mises en place et qu'on nous vend pour ce qu'elles ne sont pas.
Tout ça pour essayer de faire un peu mieux comprendre la méfiance des enseignants vis-à-vis de ces choses mises en place et qu'on nous vend pour ce qu'elles ne sont pas.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- MareuilNeoprof expérimenté
Mais que sont les PMI devenus ?Celeborn a écrit:Découverte du jour en heure syndicale : la plupart des PAI pour dyslexie dans notre établissement… ne sont pas signés par le médecin scolaire (!!). Un bilan de l'orthophoniste, une signature de l'infirmière, et roule ma poule, va adapter tes cours et tes évaluations.
Tout ça pour essayer de faire un peu mieux comprendre la méfiance des enseignants vis-à-vis de ces choses mises en place et qu'on nous vend pour ce qu'elles ne sont pas.
- MélisandeNeoprof expérimenté
La conversation filant sur les dernières pages de ce topic est intéressante et enrichissante, je ne rajoute rien car je ne suis pas spécialiste, mais j'apprends beaucoup et je vous en remercie.
- adelaideaugustaFidèle du forum
Infirmière des Cancres a écrit:Nasopi a écrit:Je me suis toujours demandé si ces ectopies n'étaient pas la cause, mais la conséquence de ces dyslexies, dont on n'arrive pas vraiment à savoir si elles sont vraies ou fausses.
La dyslexie est un handicap invisible. La dyslexie se voit à l'IRM, contrairement à l'ignorance.
http://www.cbai.be/revuearticle/1054/#.UFOeYSjIWnM.facebook
Je reviens sur le sujet de la dyslexie, oh combien passionnant, et prégnant hélas, car on fabrique de plus en plus de "faux dyslexiques", toujours non séparés des vrais, puisque le diagnostic est tout-à-fait incertain, et éminemment fluctuant selon l'humeur de l'association (Coridys, Apedys, Neurodys, Odedys, les Belges, les Canadiens, l'OMS, j'en oublie sûrement ) qui donne son pourcentage. (Je suis toujours prise d'un fou rire (j'ai honte) quand je vois la liste farfelue des célèbres "dys".)
J'ai de nouveau relu le texte de cette revue belge, et me suis attardée sur les livres conseillés.
Avec cette question : as-tu lu "L'école des illusionnistes", d'Elisabeth Nuyts ?
Je trouve d'ailleurs curieux qu'il soit cité, car il "dézingue " de A à Z tout ce qui précède.
Quant à la fameuse (fumeuse ?) présence d'"ectopies" migrantes (trop de neurones !!!) à la surface du cerveau, vues à l'IRMf chez les "dyslexiques", par nos grands chercheurs en neurosciences, on n'a pas encore déterminé si elles étaient la cause ou la conséquence de la dyslexie.
(Voir l'article de wikipedia, à prendre avec des pincettes, sur la dyslexie).
- DelphesNiveau 3
Ronin a écrit:Alice, relis les posts où j'ai écris mes réticences. Il ne s'agit nullement de dénigrer les orthophonistes et/ou leurs bilans. J'ai parlé de la nécessité de bilans complémentaires.
Tu parlais de critères majeurs : lenteur et nombre d'erreurs. Tes collègues avec qui je travaille ont régulièrement dans leurs bilans des gamins avec une vitesse de lecture de - 2 ou - 3 écarts-types en plus d'un nombre d'erreurs très élevé ( à l'Alouette-R par exemple ). Mais ce sont des gamins souffrant de pathologies psy sévères. De fait, ni les orthophonistes ni les médecins ( ni moi ) ne parlons de dyslexie.
Je m'insurge pour ma part que des parents réclament des aménagements aux enseignants car leur enfant souffrirait de dyslexie. Or, pour un certain nombre de cas ils n'ont jamais consulté personne, c'est une excuse pour le comportement ou l'absence de travail de leur gamin.
Pour ceux qui ont fait faire un bilan de langage par un(e) orthophoniste, mais qui ne passent pas par le médecin scolaire, je suis désolé mais là encore on est dans une exigence qui n'a pas lieu d'être.
Dernier point, je m'insurge car, et tant pis si j'en vexe certain(e)s un bilan de langage peut conclure à une très forte suspicion de dyslexie ( et bien sûr l'orthophoniste est la personne compétente pour l'écrire), mais sans un WISC4, un examen sensoriel et un examen psychologique ou psychiatrique on ne peut conclure à une dyslexie. On peut bien sûr constater une lecture pathologique, un trouble majeur du langage écrit. Mais je ne vois pas comment on peut dire qu'un gamin est dyslexique sur la seule foi du bilan orthophonique. A moins que les orthophonistes ne fassent aussi le boulot du psychologue, du psychiatre et du pédiatre ( voire de l'orthoptiste).
Vos collègues avec qui je travaille à l'hôpital pourraient parler de dyslexie pour la moitié ou un bon tiers des gosses de l'hôpital si l'on ne retient que le critère de la lenteur et du nombre d'erreurs. Or, nous avons ( et c'est logique ) des gamins qui on tous des pathologies psychiatriques plus souvent un déficit cognitif.
Si l'on ne tient pas compte de l'ensemble de ces éléments, tous les gamins handicapés mentaux sont dyslexiques. Ainsi que les sourds, les malades mentaux. En IME mes 13 élèves auraient pu être considérés comme dyslexiques sauf que....ils étaient tous handicapés mentaux avant d'avoir des problèmes de lecture...
Sur ce je n'ai rien ( bien que mes posts puissent peut-être le laisser penser j'en suis conscient ) contre les orthophonistes et leur travail, au contraire, je suis ravi de travailler avec des orthophonistes ( qui m'ont appris énormément de choses ). Je serai ravi de poursuivre cette conversation technique par MP si vous le souhaitez.
Mais je maintiens qu'une part important des gamins que les parents disent dyslexiques ne le sont pas et que les dindons de la farce sont souvent les profs de collège.
J'ai récemment lu que le diagnostic d'une personne dyslexique s'effectue non seulement par l'orthophoniste mais également par d'autres professionnels de la santé ayant chacun un domaine de compétences précis et pouvant donc amener une complémentarité au bilan orthophonique.
Et comme il s'agit d'un diagnostic, il est toujours plus prudent d'avoir plusieurs avis de professionnels compétents.
Par ailleurs, Madame Ozilou précise que des "vrais" dyslexiques, il y'en a peu.
- adelaideaugustaFidèle du forum
Celeborn a écrit:Découverte du jour en heure syndicale : la plupart des PAI pour dyslexie dans notre établissement… ne sont pas signés par le médecin scolaire (!!). Un bilan de l'orthophoniste, une signature de l'infirmière, et roule ma poule, va adapter tes cours et tes évaluations.
Tout ça pour essayer de faire un peu mieux comprendre la méfiance des enseignants vis-à-vis de ces choses mises en place et qu'on nous vend pour ce qu'elles ne sont pas.
Je reviens sur ce sujet de la dyslexie, qui m'a toujours énormément intéressée, car je le trouve primordial pour le devenir des générations futures, étant donné que si on reste attentif (il suffit de faire un tour dans le rayon primaire de la Fnac ou autre librairie scolaire ) on se rend compte que les méthodes calamiteuses sont de plus en plus utilisées.
Que pensez-vous de ces tests de la Noria, dont le créateur est Yves Wendels, conseiller psychologue ?
Personnellement, je me dis "Malheur aux enfants diagnostiqués par ce (censuré )!"
"Ces épreuves ont pour but de mettre en évidence ces erreurs d’un type particulier qui sont la marque de la dyslexie. Mais les enfants luttent spontanément contre ces fautes « bêtes », ils finissent par inventer des procédés, parfois très complexes, pour les éviter à défaut de les éliminer. La plupart surmontent assez bien les difficultés élémentaires, au niveau des lettres notamment, et les plus âgés ou les plus aguerris parviennent parfois à une orthographe qui se rapproche de la normale. Ces tests de dépistage, par le choix des mots et des sonorités, le rythme un peu déstabilisant sur lequel ils sont dictés, ont pour conséquence de faire réapparaître les fautes caractéristiques provisoirement dissimulées, mais toujours présentes.
Recommandations.
* Utiliser une feuille blanche non lignée.
* Ecrire au stylo bille ou encre, noir ou bleu.
* Pas de crayon et pas de gomme.
Consignes générales.
On dictera les lettres, les sons et les mots d’une voix neutre, en évitant tous les procédés par lesquels on attire parfois l’attention des élèves sur une difficulté à venir. Les changements de ton ou de rythme sont à bannir. On ne laissera pas à l’enfant le temps de se relire ou de corriger ses erreurs.
Tous les exercices doivent être dictés à une cadence rapide, adaptée au rythme d’écriture du sujet, mais en l’accélérant un peu.
On aura toujours un son ou un mot d’avance. Lorsque l’enfant est en train d’écrire un mot, on commence à lui dicter le mot suivant.
On accélérera toujours légèrement son rythme, tout en s’assurant qu’il est en mesure de suivre.
Consignes particulières à chaque exercice.
Dictées de lettres et de sons.
Plus l’enfant est jeune, plus cette partie du test est importante. C’est elle qui permettra de mettre en évidence certaines confusions de base, encore faciles à corriger, mais qui vont rapidement provoquer des difficultés en cascade dans la mise en relation des lettres et des sons, dans l’ordre des lettres à l’intérieur des mots ou des mots dans la phrase et freinera la constitution du stock de mots mémorisés.
Dictée de mots.
La dictée sera interrompue en son milieu par un :
Essai main malhabile.
En demandant à l’enfant de changer rapidement de main (main gauche pour les droitiers et inversement) et d’écrire un ou deux mots avec son autre main, on cherche à le déstabiliser un instant pour prendre ses mécanismes de défense en défaut.
On reprend alors sans transition, la deuxième partie de la dictée de mots, avec la main dominante, en invitant l’enfant à essayer d’écrire encore plus vite, en prétextant qu’on veut voir comment son écriture se modifie, quand on le force à accélérer. Ce petit mensonge utile peut être un moyen supplémentaire de vérifier si on a réussi à contourner ses mécanismes de défense.
Copie chronométrée.
On donnera successivement les deux textes à recopier.
Le premier, en lettres d’imprimerie minuscules, devra être copié en lettres minuscules, avec l’écriture utilisée par l’enfant à l’école, à l’exception de l’écriture script.
Le second, en lettres MAJUSCULES d’imprimerie, devra être recopié en lettres minuscules, les mêmes que celles utilisées précédemment.
Cet effort de transcription peut être révélateur, surtout en comparaison avec la copie précédente.
Cette épreuve doit être présentée comme une épreuve de rapidité d’écriture. On peut aller jusqu’à dire :
Attention, prêt ? Partez !
Et regarder ostensiblement l’aiguille des secondes de sa montre. "
Qui est Yves Wendels ? Conseiller psychologue, surtout connu en tant que créateur des « TESTS de la NORIA ». Ce sont des tests d’intelligence et d’aptitudes exclusivement destinés aux psychologues. Ils ne sont pas en vente directe auprès des particuliers. Ils sont très largement utilisés en France dans les Centres d’Information et d’Orientation, les services de psychologie et les Centres de Bilan.
Ce qu’on sait moins, c’est à quel point la dyslexie occupe une place à part dans le parcours professionnel de l’auteur. Cela fait plus de vingt ans qu’inlassablement, il rencontre des enseignants, des parents, des psychologues, des thérapeutes et des travailleurs sociaux pour leur parler de la dyslexie. Autour d’une méthode de dépistage dans les années 1980, « Un écolier en péril, le dyslexique », (épuisé) il a depuis initié au dépistage des centaines de confrères et dépisté personnellement plus de 2000 enfants dyslexiques.
- VolubilysGrand sage
Ça fait un peu chasse aux sorcières ce test.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
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