- BientôtlesudFidèle du forum
Vincent Peillon est un type malin : depuis plusieurs semaines, il occupe les médias en injectant sans arrêt des éléments nouveaux sur une question clivante, celle des rythmes scolaires. Et pendant ce temps, la loi d'orientation sur l'école avance et a commencé à être analysée et modifiée par les parlementaires. Et le moins que l'on puisse dire est que, contrairement à ce qui est dit un peu partout, cette loi va assez loin.
La suite ici :
http://lespriviliegiesparlent.blogspot.fr/2013/03/loi-dorientation-lecole-du-socle-au.html?spref=fb
La suite ici :
http://lespriviliegiesparlent.blogspot.fr/2013/03/loi-dorientation-lecole-du-socle-au.html?spref=fb
- roxanneOracle
Pff, non pas le primaire..Je serais incapable d'y enseigner.
- Roumégueur IerÉrudit
C'est bien la terrible annexe au projet de loi qui prend le pas sur ce que l'on a cru être une réforme au final modeste. Ce n'est pas le cas, les ambitions sont très claires et vont à l'encontre du 'bon sens'...
Le vote à l'Assemblée sera décisif mais c'est bien mal engagé.
Quelques mots de FO sur ce sujet :
http://www.fo-snfolc.fr/Les-raisons-de-notre-revendication
"L’objectif central du projet de loi Peillon s’inscrit dans la décentralisation et la territorialisation de l’école. Pour l’Education nationale, il contrevient au principe inscrit dans le point 13 du préambule de la Constitution française : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat. »
De façon concrète et immédiate, pour les collègues, que faut-il attendre du ministre dès la prochaine rentrée 2013 ?
• Nos revendications ignorées : les effectifs seront aussi chargés, les groupes non rétablis, on nous demandera encore de remplir les Livrets de compétences. Les épreuves de langues en contrôle continu pris sur le temps de cours et l’accompagnement pédagogique continueront d’amputer le temps d’enseignement. Quant au dispositif ECLAIR, il est maintenu.
• En revanche, du fait de la réforme Peillon : démolition progressive des droits collectifs aussi bien pour les élèves (droit aux congés, droit d’égal accès à l’instruction et à la formation, au diplôme) que pour les personnels enseignants (respect du statut et de la liberté pédagogique).
Reprenons en détail l’analyse des textes et déclarations ministériels à partir de nos revendications.
Le conseil écoles-collège conduirait à un rapprochement structurel des deux niveaux entraînant services partagés, enseignements communs, surcharge de travail
Le projet de loi Peillon généralise l’école du socle, le rapprochement structurel écoles et collèges.
Le ministre lui-même l’écrit : « l’école du socle conçue comme une association, dans un même ensemble, du primaire et du collège » (Refondons l’école p.114)
L’article 18 du projet de loi modifie les programmes. Ils ne sont plus annuels mais par cycle. Il s’articule avec l’article 40 de la loi qui impose un cycle CM2-6ème (Refondons l’école p.116 « nous créerons un cycle qui regroupera le CM2 et la 6ème »). Enfin l’article 36 de la loi Peillon institue un conseil école-collège chargé de mettre en route les échanges d’enseignements entre les écoles et le collège du même secteur : « Pour renforcer le lien entre l’école et le collège et mieux assurer la continuité dans l’acquisition du socle commun, il est prévu de mettre en place un cycle CM2-6ème. La création de ce cycle va conduire à ce que tous les collèges et leurs écoles de rattachement déterminent des modalités de coopération et d’échanges. Pour cela, un conseil écolecollège est institué dont la mission sera de proposer des actions de coopération et d’échange, notamment par des enseignements ou projets pédagogiques communs. » (étude d’impact de la loi p.43)
Echanger des enseignements, ce serait échanger des enseignants ! Pour coordonner la mise en oeuvre des programmes dans le cadre d’un cycle à cheval sur le collège et les écoles du secteur, il faudrait multiplier les réunions. Après les cours du mercredi matin dans leur école ou leur collège, l’après-midi serait dévolu aux réunions inter-degrés.
Les emplois du temps et les services des professeurs de collège deviendraient modulables au gré des Projets Educatifs Territoriaux Pour échanger les enseignements, les horaires des écoles et du collège de secteur doivent s’aligner ainsi que leur pause méridienne. Cela signifie notamment un allongement de la journée de cours en collège, donc plus de temps de présence pour les enseignants des collèges.
Les professeurs de 6ème et les professeurs principaux sont les premiers concernés. Ils auront certainement cours le mercredi matin pour être présents pour le conseil école-collège de l’après-midi.
Les emplois du temps évolueraient nécessairement au gré des projets avec les écoles du secteur. Les échanges de services ne se limitant pas à une école, et comme toutes les écoles ne sont pas à proximité de chaque collège, les enseignants du collège qui participent à l’échange d’enseignement seront de facto à cheval sur le collège et une ou plusieurs écoles avec chacune son emploi du temps et son projet éducatif territorial. Cela ajoute de nombreuses contraintes pour leurs emplois du temps et par conséquent celui de tous les autres collègues.
L’école du socle institue le complément de service et désintègre l’emploi du temps hebdomadaire.
La loi Peillon, ce serait la désintégration des statuts nationaux, le retour de l’évaluation
Une telle organisation (emplois du temps modulables et partagés, intervention par projet, ...) n’est pas compatible avec les statuts des enseignants et prépare le retour de l’évaluation des enseignants : « Je considère enfin que ce qui leur est demandé ayant changé, il faut être capable aujourd’hui d’ouvrir une grande négociation pour permettre la redéfinition du métier, c’est-à-dire des obligations de service, des déroulements de carrière, de l’évaluation des personnels et, bien entendu, de façon liée, des rémunérations » (V. Peillon, Refondons l’école, p.91)
Ce qui existait sous forme d’expérimentations (école du socle) ou de dispositif ciblé (ECLAIR) serait en fait généralisé à toutes les écoles et tous les collèges de France. Ces échanges ne reposeraient pas sur le volontariat mais seraient imposés par la loi elle-même.
Si les obligations de service nationales et les droits qui leur sont attachés (HSA, heures de labo, de cabinet, de chorale, ...) devaient être supplantées par le projet éducatif territorial et ses échanges d’enseignements et d’enseignants, ce serait le retour de l’évaluation du mérite individuel que préparerait V. Peillon.
La liberté pédagogique n’y survivrait pas
Avec des programmes qui ne sont plus annuels, les progressions et la liberté pédagogique comme les droits associés seraient subordonnés au Projet Educatif Territorial et au projet d’établissement."
Le vote à l'Assemblée sera décisif mais c'est bien mal engagé.
Quelques mots de FO sur ce sujet :
http://www.fo-snfolc.fr/Les-raisons-de-notre-revendication
"L’objectif central du projet de loi Peillon s’inscrit dans la décentralisation et la territorialisation de l’école. Pour l’Education nationale, il contrevient au principe inscrit dans le point 13 du préambule de la Constitution française : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat. »
De façon concrète et immédiate, pour les collègues, que faut-il attendre du ministre dès la prochaine rentrée 2013 ?
• Nos revendications ignorées : les effectifs seront aussi chargés, les groupes non rétablis, on nous demandera encore de remplir les Livrets de compétences. Les épreuves de langues en contrôle continu pris sur le temps de cours et l’accompagnement pédagogique continueront d’amputer le temps d’enseignement. Quant au dispositif ECLAIR, il est maintenu.
• En revanche, du fait de la réforme Peillon : démolition progressive des droits collectifs aussi bien pour les élèves (droit aux congés, droit d’égal accès à l’instruction et à la formation, au diplôme) que pour les personnels enseignants (respect du statut et de la liberté pédagogique).
Reprenons en détail l’analyse des textes et déclarations ministériels à partir de nos revendications.
Le conseil écoles-collège conduirait à un rapprochement structurel des deux niveaux entraînant services partagés, enseignements communs, surcharge de travail
Le projet de loi Peillon généralise l’école du socle, le rapprochement structurel écoles et collèges.
Le ministre lui-même l’écrit : « l’école du socle conçue comme une association, dans un même ensemble, du primaire et du collège » (Refondons l’école p.114)
L’article 18 du projet de loi modifie les programmes. Ils ne sont plus annuels mais par cycle. Il s’articule avec l’article 40 de la loi qui impose un cycle CM2-6ème (Refondons l’école p.116 « nous créerons un cycle qui regroupera le CM2 et la 6ème »). Enfin l’article 36 de la loi Peillon institue un conseil école-collège chargé de mettre en route les échanges d’enseignements entre les écoles et le collège du même secteur : « Pour renforcer le lien entre l’école et le collège et mieux assurer la continuité dans l’acquisition du socle commun, il est prévu de mettre en place un cycle CM2-6ème. La création de ce cycle va conduire à ce que tous les collèges et leurs écoles de rattachement déterminent des modalités de coopération et d’échanges. Pour cela, un conseil écolecollège est institué dont la mission sera de proposer des actions de coopération et d’échange, notamment par des enseignements ou projets pédagogiques communs. » (étude d’impact de la loi p.43)
Echanger des enseignements, ce serait échanger des enseignants ! Pour coordonner la mise en oeuvre des programmes dans le cadre d’un cycle à cheval sur le collège et les écoles du secteur, il faudrait multiplier les réunions. Après les cours du mercredi matin dans leur école ou leur collège, l’après-midi serait dévolu aux réunions inter-degrés.
Les emplois du temps et les services des professeurs de collège deviendraient modulables au gré des Projets Educatifs Territoriaux Pour échanger les enseignements, les horaires des écoles et du collège de secteur doivent s’aligner ainsi que leur pause méridienne. Cela signifie notamment un allongement de la journée de cours en collège, donc plus de temps de présence pour les enseignants des collèges.
Les professeurs de 6ème et les professeurs principaux sont les premiers concernés. Ils auront certainement cours le mercredi matin pour être présents pour le conseil école-collège de l’après-midi.
Les emplois du temps évolueraient nécessairement au gré des projets avec les écoles du secteur. Les échanges de services ne se limitant pas à une école, et comme toutes les écoles ne sont pas à proximité de chaque collège, les enseignants du collège qui participent à l’échange d’enseignement seront de facto à cheval sur le collège et une ou plusieurs écoles avec chacune son emploi du temps et son projet éducatif territorial. Cela ajoute de nombreuses contraintes pour leurs emplois du temps et par conséquent celui de tous les autres collègues.
L’école du socle institue le complément de service et désintègre l’emploi du temps hebdomadaire.
La loi Peillon, ce serait la désintégration des statuts nationaux, le retour de l’évaluation
Une telle organisation (emplois du temps modulables et partagés, intervention par projet, ...) n’est pas compatible avec les statuts des enseignants et prépare le retour de l’évaluation des enseignants : « Je considère enfin que ce qui leur est demandé ayant changé, il faut être capable aujourd’hui d’ouvrir une grande négociation pour permettre la redéfinition du métier, c’est-à-dire des obligations de service, des déroulements de carrière, de l’évaluation des personnels et, bien entendu, de façon liée, des rémunérations » (V. Peillon, Refondons l’école, p.91)
Ce qui existait sous forme d’expérimentations (école du socle) ou de dispositif ciblé (ECLAIR) serait en fait généralisé à toutes les écoles et tous les collèges de France. Ces échanges ne reposeraient pas sur le volontariat mais seraient imposés par la loi elle-même.
Si les obligations de service nationales et les droits qui leur sont attachés (HSA, heures de labo, de cabinet, de chorale, ...) devaient être supplantées par le projet éducatif territorial et ses échanges d’enseignements et d’enseignants, ce serait le retour de l’évaluation du mérite individuel que préparerait V. Peillon.
La liberté pédagogique n’y survivrait pas
Avec des programmes qui ne sont plus annuels, les progressions et la liberté pédagogique comme les droits associés seraient subordonnés au Projet Educatif Territorial et au projet d’établissement."
- Roumégueur IerÉrudit
Un paragraphe sur les compétences, tiré du même document
" Qui peut croire que les élèves vont plus et mieux travailler grâce à une telle loi ?
Le ministre annonce dans son livre publié le 13 février dernier :
- l’allègement des programmes, donc des contenus, p.115
- la prééminence des compétences sur les connaissances et sur l’évaluation chiffrée, p.121
- la fin des redoublements (p.118 de Refondons l’école)
- la fin des devoirs à la maison dans le 1er degré
- le LPC et le socle commun comme « principe organisateur de la scolarité obligatoire ».
- l’orientation sans COPsy (p.122 de Refondons l’école)
Le ministre inscrit l’école dans une démarche où les « compétences » prendront progressivement le pas sur les connaissances. Le référentiel de compétences s’appliquerait à tous les professeurs et n’envisage les connaissances disciplinaires qu’à travers le prisme de l’interdisciplinarité, de la transversalité et/ou de relations inter-degrés. C’est dans ce cadre que seront formés les nouveaux stagiaires dans les ESPE (Ecole Supérieures du Professorat et de l’Education)."
" Qui peut croire que les élèves vont plus et mieux travailler grâce à une telle loi ?
Le ministre annonce dans son livre publié le 13 février dernier :
- l’allègement des programmes, donc des contenus, p.115
- la prééminence des compétences sur les connaissances et sur l’évaluation chiffrée, p.121
- la fin des redoublements (p.118 de Refondons l’école)
- la fin des devoirs à la maison dans le 1er degré
- le LPC et le socle commun comme « principe organisateur de la scolarité obligatoire ».
- l’orientation sans COPsy (p.122 de Refondons l’école)
Le ministre inscrit l’école dans une démarche où les « compétences » prendront progressivement le pas sur les connaissances. Le référentiel de compétences s’appliquerait à tous les professeurs et n’envisage les connaissances disciplinaires qu’à travers le prisme de l’interdisciplinarité, de la transversalité et/ou de relations inter-degrés. C’est dans ce cadre que seront formés les nouveaux stagiaires dans les ESPE (Ecole Supérieures du Professorat et de l’Education)."
- jilucorgNeoprof expérimenté
Oui enfin là c'est à propos du bouquin de Peillon. Si le sujet est le projet de loi d’orientation, il n'est pas sérieux d'argumenter sur autre chose que sur le texte du projet et celui de ses amendements retenus.
- Madame_ProfEsprit sacré
_________________
2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- AuroreEsprit éclairé
Il n'empêche que ce sont bien les propos du ministre, pas d'un quelconque sous-fifre des "mouvements pédagogiques". Et venant d'un supposé philosophe, ça fait tout de même froid dans le dos...jilucorg a écrit:Oui enfin là c'est à propos du bouquin de Peillon. Si le sujet est le projet de loi d’orientation, il n'est pas sérieux d'argumenter sur autre chose que sur le texte du projet et celui de ses amendements retenus.
- Roumégueur IerÉrudit
Ben, quand je lis les amendements et l'analyse du SGEN, ça me rend pas jouasse :
"Un certain nombre d'amendements ont été intégrés au projet de loi par la commission (132 dans le texte de loi et 69 dans le rapport annexé), et ces amendements dans l'ensemble renforcent plutôt la loi dans le sens que souhaite le Sgen-CFDT : citons par exemple le renforcement de la logique du socle commun, l'insistance sur les pratiques pédagogiques diversifiées et innovantes, le développement du numérique et de ses usages, ou la meilleure maîtrise du parcours d'orientation par le jeune et sa famille"
http://www.cfdt.fr/jcms/prod_136264/refondation-l-etape-du-travail-parlementaire
"Un certain nombre d'amendements ont été intégrés au projet de loi par la commission (132 dans le texte de loi et 69 dans le rapport annexé), et ces amendements dans l'ensemble renforcent plutôt la loi dans le sens que souhaite le Sgen-CFDT : citons par exemple le renforcement de la logique du socle commun, l'insistance sur les pratiques pédagogiques diversifiées et innovantes, le développement du numérique et de ses usages, ou la meilleure maîtrise du parcours d'orientation par le jeune et sa famille"
http://www.cfdt.fr/jcms/prod_136264/refondation-l-etape-du-travail-parlementaire
- neoSage
http://www.se-unsa.org/spip.php?article5700
Et maintenant, concrétisons la Refondation !
14 mai 2013
Extraits :
Et maintenant, concrétisons la Refondation !
14 mai 2013
Extraits :
Le groupe « socle commun, promesse démocratique » (CRAP-Cahiers Pédagogiques, Education et Devenir, SE-Unsa et Sgen-CFDT) poursuit son combat pour transformer notre école du tri social en une école de la promotion de tous. La loi d’orientation et de programmation trace des perspectives, ouvre des possibles, mais rien n’est joué : les décrets à venir seront décisifs pour la « refondation ».
(...)
Le Diplôme National du Brevet et le Certificat de Formation Générale doivent être supprimés sous leur forme actuelle. Il ne peut pas y avoir discordance entre validation du socle et examens terminaux. Nous proposons que ces deux diplômes soient remplacés par un Brevet du socle commun qui atteste des niveaux atteints dans les différentes compétences du socle. Ces niveaux pourront être évalués dans des travaux divers : travaux individuels et collectifs, travaux disciplinaires et interdisciplinaires, projets collaboratifs, portefeuille de réussites…
Notre école est à la croisée des chemins. L’indispensable refondation ne peut advenir sans changements profonds. La loi les permet. Les décrets d’application doivent leur donner corps.
CRAP-Cahiers pédagogiques
Education et Devenir
SE-Unsa
Sgen-CFDT
_________________
Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
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