- Isis39Enchanteur
Un point très complet sur le socle : la genèse historique, ses impasses, ses perspectives.
Introduction :
Le développement :
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article164
Introduction :
La loi Fillon de 2005 porte l’objectif du « socle commun », la formation de « compétences », l’usage d’un « livret de compétences » au fronton de la nouvelle politique scolaire. C’est une étape marquante dans la transformation de la vision qu’ont les pouvoirs publics de ce que doivent être les missions et les fonctionnements de notre système éducatif.
Cette évolution est profonde, et elle fait l’objet d’un large consensus, de la droite à une partie de la gauche : deux raisons de la prendre au sérieux, et d’interroger sa pertinence au regard de l’ambition démocratique pour l’école qu’avec d’autres forces le GRDS s’efforce de promouvoir.
Il y a, dans l’objectif de transmission d’un « socle commun de connaissances et de compétences », deux idées bien distinctes : celle selon laquelle l’école doit assurer à tous un bagage minimum désigné comme « socle » ; et celle selon laquelle la formation de « compétences » doit désormais devenir un objectif majeur de l’action scolaire [1].
Ces deux idées sont en règle générale évoquées simultanément. La question de la formation de compétences, ou si l’on préfère de « savoir agir », perd en effet de son acuité au fur et à mesure que s’approfondit l’appropriation des secteurs de connaissances correspondants, pour les élèves qui poursuivent leurs études : soit parce que les connaissances disciplinaires développées incluent nécessairement des formes variées de savoir agir ; soit parce que leur détenteur peut les convertir par lui-même en savoir agir sans trop de difficultés ; soit enfin parce que la formation spécifique de savoir agir s’inscrit de façon naturelle dans la continuité de la formation disciplinaire antérieure (s’agissant par exemple aujourd’hui d’un master professionnel).
La formation des compétences paraît ainsi problématique dans le cas surtout des élèves qui interrompent précocement leurs études et risquent de se retrouver « dans la vie » dotés d’un bagage savant insuffisant pour être aisément négocié en compétences existentielles. Comme Philippe Perrenoud, éminent promoteur de la formation des compétences à l’école, le souligne avec force, ce sont les « élèves en réelle difficulté » qui ont tout « à gagner dans une redéfinition des programmes en termes de compétences » [2]. C’est le bagage minimum avec lequel ils sortiront de l’école, le « socle commun », qui doit être pensé en termes de compétences.
La politique scolaire actuellement à l’œuvre, et le relatif consensus qui l’entoure, associent donc étroitement les deux questions de la formation scolaire des compétences et de la définition d’un bagage minimum au sortir de l’école. C’est à cette association qu’on s’intéressera ici ; sans oublier cependant, s’agissant de réfléchir aux perspectives d’une école démocratique, que l’indépendance logique de ces deux thèmes permet de les dissocier, et notamment de poser la question de la formation des « compétences » s’agissant de la transmission d’une culture commune qui n’aurait plus rien à voir avec l’actuelle visée d’un « socle commun ».
Le développement :
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article164
- gauvain31Empereur
Puisque les compétence relèvent du milieu professionnel , pourquoi ne pas garder l’enseignement par compétence aux lycées professionnels et aux facultés , c'est à dire à ceux qui propose des formation à différents métiers.
Pourquoi utiliser les compétences en primaire, en collège, et en lycée général??? Car la formation aux compétences (savoir faire surtout) se font au détriments du savoir lui-même et donc pénalisent les formations généralistes
Pourquoi utiliser les compétences en primaire, en collège, et en lycée général??? Car la formation aux compétences (savoir faire surtout) se font au détriments du savoir lui-même et donc pénalisent les formations généralistes
- kensingtonEsprit éclairé
Merci Isis39, article très complet et très riche. Les "termes du débat" sont en effet très bien posés et analysés, chacun remis à sa place, notamment les apprentissages fondamentaux.
- CathEnchanteur
gauvain31 a écrit:Puisque les compétence relèvent du milieu professionnel , pourquoi ne pas garder l’enseignement par compétence aux lycées professionnels et aux facultés , c'est à dire à ceux qui propose des formation à différents métiers.
Heu, non merci.
Le LP ne fabrique pas des travailleurs. Il forme des élèves à différents métiers, mais sortis de leur 35h, ces (futurs) travailleurs seront des citoyens comme les autres.
Et accessoirement, la moitié de l'enseignement est de l'enseignement général.
- User5899Demi-dieu
:lol!:Isis39 a écrit:Un point très complet sur le socle : la genèse historique, ses impasses, ses perspectives.
L'horizon ?
- kensingtonEsprit éclairé
Cripure a écrit::lol!:Isis39 a écrit:Un point très complet sur le socle : la genèse historique, ses impasses, ses perspectives.
L'horizon ?
L'article y fait allusion,
L'horizon,
C'est la loi Peillon
Et c'est pas bon.
- doctor whoDoyen
cath5660 a écrit:
Le LP ne fabrique pas des travailleurs. Il forme des élèves à différents métiers, mais sortis de leur 35h, ces (futurs) travailleurs seront des citoyens comme les autres.
Et accessoirement, la moitié de l'enseignement est de l'enseignement général.
Certes, mais pourquoi dire qu'ils sont "professionnels"? Mieux vaudrait dire "techniques", et concevoir des programmes ad hoc.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Mestelle51Habitué du forum
J’ai tiqué sur ce passage
La deuxième solution décrite, et dénoncée avec vigueur par l’auteur du texte, est directement caractérisée selon lui par l’existence de filières courtes, qu’il assimile à un échec et à un renoncement au succès de l’élève de la part de l’éducation nationale, ainsi que par l’attribution de mauvaises notes par le corps enseignant, mauvaise notes coupables selon lui de permettre le tri des élèves et d’officialiser leurs difficultés. On peut donc comprendre que pour remédier au problème de l’échec scolaire, il faudrait supprimer les filières courtes et professionnelles, dans le but de forcer l’équipe enseignante à réellement s’atteler à la réussite des élèves en difficulté. Et pour cela, on devine qu’il faudra bien éviter de donner des mauvaises notes, voir éviter tout court de donner des notes pour ne pas participer à cette grande entreprise malsaine et antidémocratique de tri et de classement des élèves.
Cette analyse se base sur le principe suivant : s’il y a des élèves en difficulté et en échec scolaire, c’est la conséquence directe de l’existence de voies alternatives conçues pour eux. Mais qui peut croire qu’on oriente un élève en filière courte et professionnelle principalement dans le but de s’en débarrasser le plus vite possible ? Comment peut on estimer qu’un élève en échec au collège, mais qui trouvera sa voie en lycée professionnel, sera un échec du système éducatif ? L’utopie présente dans ce texte, est caractérisée par la pensée que tout élève peut et donc doit accéder à l’université. C’est le souhait de la majorité des parents pour leur progéniture, donc cela doit être le dessein derrière tout parcours scolaire, sans individualisation au regard du niveau de l’élève, puisqu’il suffit de « s’atteler à surmonter » une difficulté pour y parvenir.
Le socle en lui-même ne me choque pas. Le terme compétence non plus. Le contenu des sept compétences est tellement général, et constitue un tel pré requis pour la poursuite d’étude dans n’importe quelle filière, qu’il ne peut pas être considéré comme ayant une vision professionnelle. Si le socle était plus présenté comme une obligation minimale et légale de résultat pour l’EN vis-à-vis des parents qui scolarisent leurs enfants, je n’y verrais aucune objection de principe. Après une dizaine d’année passée dans le système éducatif, c’est le strict minimum qu’un élève doit avoir.
L’organisation du socle, avec des items flous, mal définis, des appréciations subjectives et les modifications qu’il demande dans la façon d’enseigner, ne doivent pas faire oublier que les compétences qu’il entend valider doivent l’être absolument, et pour tous les élèves. Faire apprendre des méthodes et permettre leur mise en œuvre, c’est du développement de compétences, pas uniquement de l’acquisition de connaissances, et je doute que quiconque ici y voit un problème. L’idée d’un socle de compétences est bonne, son organisation actuelle, son contenu, sa présentation comme étant désormais l’aboutissement de la scolarité au collège sont beaucoup plus critiquables.
Les difficultés intellectuelles rencontrées par les élèves dans leurs apprentissages confrontent les maîtres et l’institution scolaire à une alternative. Ou bien les élèves sont estimés capables de les surmonter, et l’on n’a de cesse de trouver les moyens de les y aider. Ou bien l’on admet, au moins implicitement, qu’ils n’ont pas tous les ressources mentales suffisantes, et il reste à valider les mauvais résultats de ceux qui échouent. L’école actuelle choisit d’évidence la deuxième solution, quoi qu’elle en dise par ailleurs, en mettant à disposition des enseignants toute une batterie de moyens de validation de l’échec (de la mauvaise note à l’orientation vers les voies courtes, en passant par la délégation dans les instances de remédiation, la relégation dans les classes faibles, l’orientation vers des sections débarrassées des matières où l’échec est le plus criant, etc.). Le choix de la première solution, qui irait de soi dans toute école visant réellement à la réussite de tous les élèves, supposerait à l’inverse la suppression de toute possibilité de traiter la difficulté intellectuelle autrement qu’en s’attelant à la surmonter.
La deuxième solution décrite, et dénoncée avec vigueur par l’auteur du texte, est directement caractérisée selon lui par l’existence de filières courtes, qu’il assimile à un échec et à un renoncement au succès de l’élève de la part de l’éducation nationale, ainsi que par l’attribution de mauvaises notes par le corps enseignant, mauvaise notes coupables selon lui de permettre le tri des élèves et d’officialiser leurs difficultés. On peut donc comprendre que pour remédier au problème de l’échec scolaire, il faudrait supprimer les filières courtes et professionnelles, dans le but de forcer l’équipe enseignante à réellement s’atteler à la réussite des élèves en difficulté. Et pour cela, on devine qu’il faudra bien éviter de donner des mauvaises notes, voir éviter tout court de donner des notes pour ne pas participer à cette grande entreprise malsaine et antidémocratique de tri et de classement des élèves.
Cette analyse se base sur le principe suivant : s’il y a des élèves en difficulté et en échec scolaire, c’est la conséquence directe de l’existence de voies alternatives conçues pour eux. Mais qui peut croire qu’on oriente un élève en filière courte et professionnelle principalement dans le but de s’en débarrasser le plus vite possible ? Comment peut on estimer qu’un élève en échec au collège, mais qui trouvera sa voie en lycée professionnel, sera un échec du système éducatif ? L’utopie présente dans ce texte, est caractérisée par la pensée que tout élève peut et donc doit accéder à l’université. C’est le souhait de la majorité des parents pour leur progéniture, donc cela doit être le dessein derrière tout parcours scolaire, sans individualisation au regard du niveau de l’élève, puisqu’il suffit de « s’atteler à surmonter » une difficulté pour y parvenir.
Le socle en lui-même ne me choque pas. Le terme compétence non plus. Le contenu des sept compétences est tellement général, et constitue un tel pré requis pour la poursuite d’étude dans n’importe quelle filière, qu’il ne peut pas être considéré comme ayant une vision professionnelle. Si le socle était plus présenté comme une obligation minimale et légale de résultat pour l’EN vis-à-vis des parents qui scolarisent leurs enfants, je n’y verrais aucune objection de principe. Après une dizaine d’année passée dans le système éducatif, c’est le strict minimum qu’un élève doit avoir.
L’organisation du socle, avec des items flous, mal définis, des appréciations subjectives et les modifications qu’il demande dans la façon d’enseigner, ne doivent pas faire oublier que les compétences qu’il entend valider doivent l’être absolument, et pour tous les élèves. Faire apprendre des méthodes et permettre leur mise en œuvre, c’est du développement de compétences, pas uniquement de l’acquisition de connaissances, et je doute que quiconque ici y voit un problème. L’idée d’un socle de compétences est bonne, son organisation actuelle, son contenu, sa présentation comme étant désormais l’aboutissement de la scolarité au collège sont beaucoup plus critiquables.
- MoonchildSage
J'ai survolé ce texte et j'ai un peu les mêmes réserves. Je trouve qu'il est assez pertinent lorsqu'il replace la mise en application des "compétences" dans un cadre politico-historique et qu'il est très intéressant dans sa critique des limites pédagogiques intrinsèques de l'enseignement par compétences (limites qui font que je suis opposé à l'emploi du terme "compétences", car il implique mécaniquement une pédagogie de type constructiviste qui en dehors peut-être de certaines disciplines techniques - je pense en particulier à certains enseignements de type "projet" en BTS industriel - est généralement inefficace) ; malheureusement, l'ensemble de ce texte est effectivement empreint d'une utopie égalitariste qui, bien qu'elle tende ici à défendre l'élitisme pour tous, mènerait concrètement aux mêmes écueils que les politiques actuelles.Mestelle51 a écrit:J’ai tiqué sur ce passage
Les difficultés intellectuelles rencontrées par les élèves dans leurs apprentissages confrontent les maîtres et l’institution scolaire à une alternative. Ou bien les élèves sont estimés capables de les surmonter, et l’on n’a de cesse de trouver les moyens de les y aider. Ou bien l’on admet, au moins implicitement, qu’ils n’ont pas tous les ressources mentales suffisantes, et il reste à valider les mauvais résultats de ceux qui échouent. L’école actuelle choisit d’évidence la deuxième solution, quoi qu’elle en dise par ailleurs, en mettant à disposition des enseignants toute une batterie de moyens de validation de l’échec (de la mauvaise note à l’orientation vers les voies courtes, en passant par la délégation dans les instances de remédiation, la relégation dans les classes faibles, l’orientation vers des sections débarrassées des matières où l’échec est le plus criant, etc.). Le choix de la première solution, qui irait de soi dans toute école visant réellement à la réussite de tous les élèves, supposerait à l’inverse la suppression de toute possibilité de traiter la difficulté intellectuelle autrement qu’en s’attelant à la surmonter.
La deuxième solution décrite, et dénoncée avec vigueur par l’auteur du texte, est directement caractérisée selon lui par l’existence de filières courtes, qu’il assimile à un échec et à un renoncement au succès de l’élève de la part de l’éducation nationale, ainsi que par l’attribution de mauvaises notes par le corps enseignant, mauvaise notes coupables selon lui de permettre le tri des élèves et d’officialiser leurs difficultés. On peut donc comprendre que pour remédier au problème de l’échec scolaire, il faudrait supprimer les filières courtes et professionnelles, dans le but de forcer l’équipe enseignante à réellement s’atteler à la réussite des élèves en difficulté. Et pour cela, on devine qu’il faudra bien éviter de donner des mauvaises notes, voir éviter tout court de donner des notes pour ne pas participer à cette grande entreprise malsaine et antidémocratique de tri et de classement des élèves.
Cette analyse se base sur le principe suivant : s’il y a des élèves en difficulté et en échec scolaire, c’est la conséquence directe de l’existence de voies alternatives conçues pour eux. Mais qui peut croire qu’on oriente un élève en filière courte et professionnelle principalement dans le but de s’en débarrasser le plus vite possible ? Comment peut on estimer qu’un élève en échec au collège, mais qui trouvera sa voie en lycée professionnel, sera un échec du système éducatif ? L’utopie présente dans ce texte, est caractérisée par la pensée que tout élève peut et donc doit accéder à l’université. C’est le souhait de la majorité des parents pour leur progéniture, donc cela doit être le dessein derrière tout parcours scolaire, sans individualisation au regard du niveau de l’élève, puisqu’il suffit de « s’atteler à surmonter » une difficulté pour y parvenir.
- Roumégueur IerÉrudit
Que faire avec le socle et les compétences?
Tu vois la poubelle? Tu balances le tout dedans...
Bon, dommage, c'est l'inverse qui va se passer, ce minima scolaire va devenir l'alpha et l'oméga de notre politique éducative.
Je vais bien, tout va bien, je suis gai tout me plaît...
Tu vois la poubelle? Tu balances le tout dedans...
Bon, dommage, c'est l'inverse qui va se passer, ce minima scolaire va devenir l'alpha et l'oméga de notre politique éducative.
Je vais bien, tout va bien, je suis gai tout me plaît...
- User5899Demi-dieu
Le socle, c'est la poubelle. Et tels des "héros" beckettiens, nous allons tranquillement rejoindre le socle.Roumégueur Ier a écrit:Que faire avec le socle et les compétences?
Tu vois la poubelle? Tu balances le tout dedans...
Bon, dommage, c'est l'inverse qui va se passer, ce minima scolaire va devenir l'alpha et l'oméga de notre politique éducative.
Je vais bien, tout va bien, je suis gai tout me plaît...
Et un jour, il n'y aura plus de socle. Non plus.
- Roumégueur IerÉrudit
Lu sur le site du Café Pédagogique, le Snes dénonce l'école du socle :
"
Dans une lettre adressée à Vincent Peillon le 30 mars, le Snes justifie sa participation à la manifestation du 6 avril notamment par la loi d'orientation. " La tentation d’instaurer un rapprochement entre l’école primaire et le collège, par le biais des structures, des statuts, des services, du socle commun, renvoie à un projet scolaire, celui de l’École du Socle, qui ne correspond ni aux besoins des publics accueillis au collège ni aux conceptions qui fondent l’identité professionnelle des acteurs du second degré", écrit le Snes. "La formalisation d’un bloc bac – 3 / bac +3 ou le projet actuellement débattu de transférer aux Régions l’orientation scolaire et la formation professionnelle initiale, portent en germe un éclatement du second degré qui priverait notre Nation d’un système éducatif cohérent et complet".
Le Snes dénonce aussi les conditions de travail dans el secondaire. " Notre activité est saturée par des classes trop chargées, par la faiblesse des temps de dédoublement et de travail en groupe, par l’absence de temps de concertation, par les prescriptions et les injonctions reposant sur des logiques managériales importées du privé, incompatibles avec les valeurs du service public et préjudiciables au bon fonctionnement de nos établissements. Chacun vous le dira : nos professions souffrent du déclassement, de l’absence de reconnaissance de leur rôle social, de la dégradation continue et effarante du pouvoir d’achat"."
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/04042013Article635006583745045149.aspx
"
Dans une lettre adressée à Vincent Peillon le 30 mars, le Snes justifie sa participation à la manifestation du 6 avril notamment par la loi d'orientation. " La tentation d’instaurer un rapprochement entre l’école primaire et le collège, par le biais des structures, des statuts, des services, du socle commun, renvoie à un projet scolaire, celui de l’École du Socle, qui ne correspond ni aux besoins des publics accueillis au collège ni aux conceptions qui fondent l’identité professionnelle des acteurs du second degré", écrit le Snes. "La formalisation d’un bloc bac – 3 / bac +3 ou le projet actuellement débattu de transférer aux Régions l’orientation scolaire et la formation professionnelle initiale, portent en germe un éclatement du second degré qui priverait notre Nation d’un système éducatif cohérent et complet".
Le Snes dénonce aussi les conditions de travail dans el secondaire. " Notre activité est saturée par des classes trop chargées, par la faiblesse des temps de dédoublement et de travail en groupe, par l’absence de temps de concertation, par les prescriptions et les injonctions reposant sur des logiques managériales importées du privé, incompatibles avec les valeurs du service public et préjudiciables au bon fonctionnement de nos établissements. Chacun vous le dira : nos professions souffrent du déclassement, de l’absence de reconnaissance de leur rôle social, de la dégradation continue et effarante du pouvoir d’achat"."
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/04042013Article635006583745045149.aspx
- Numéro 6Niveau 6
La notion de compétence, et le socle tels qu'ils sont proposés à l'heure actuelle par le ministère et les pédago-bien-pensant, ignorent toutes les précautions méthodologiques connues en sciences humaines (étalonnage, standardisation... etc).
A priori pourquoi pas, les règles sont faites pour être transgressées, pour peu que la réalité légitime cette révolution.
Cependant, je souhaite vous faire part d'un constat qui sera généralisé sous peu à l'ensemble des disciplines si ces principes pseudo-théoriques, mais en fait politiques sont généralisés.
J'ai récemment eu à m'intéresser à l'enseignement de la langue des signes. J'ai souhaité savoir, suivant les associations combien d'heures il fallait pour acquérir le niveau de compétences A1, A2, B1, B2 etc...
Au plan méthodologique on est dans le cadre des "compétences" prescrites comme le socle par les politiques européennes d'éducation (ce pseudo étalonnage fait d'ailleurs, pour les langues vivantes, partie du socle). Pour le moment j'ai eu affaire à très peu d'associations, j'ai cependant eu des réponses très différentes. Pour le niveau A1 par exemple la différence en temps d'apprentissage va du simple au quadruple (une association propose le niveau A1 en 30heures, l'autre en 120heures).
Peut on dire qu'une de ces associations soit en faute ? Je ne le pense pas. La mesure des compétences est imprécise et s'affranchit de tous principes méthodologiques.
En conséquence, ce qui est évalué par un un enseignant "A", peut ne rien à voir avec ce qu'évalue l'enseignement "B" sur une même compétence. Les objets évalués étant différents, leur temps d'acquisition peut varier du simple au quadruple.
Ce qui semble indiscutable, c'est que ce socle, loin d'exprimer "un minimum commun" aux enfants de la nation, est en fait susceptible de masquer l’hétérogénéité des enseignements suivant les territoires plus que l'actuel système de notes.
L'inégalité scolaire ne serait plus combattue, mais masquée..... on ne combat pas la fièvre, on casse le thermomètre... PISA est content....
https://twitter.com/SortirDuVillage
A priori pourquoi pas, les règles sont faites pour être transgressées, pour peu que la réalité légitime cette révolution.
Cependant, je souhaite vous faire part d'un constat qui sera généralisé sous peu à l'ensemble des disciplines si ces principes pseudo-théoriques, mais en fait politiques sont généralisés.
J'ai récemment eu à m'intéresser à l'enseignement de la langue des signes. J'ai souhaité savoir, suivant les associations combien d'heures il fallait pour acquérir le niveau de compétences A1, A2, B1, B2 etc...
Au plan méthodologique on est dans le cadre des "compétences" prescrites comme le socle par les politiques européennes d'éducation (ce pseudo étalonnage fait d'ailleurs, pour les langues vivantes, partie du socle). Pour le moment j'ai eu affaire à très peu d'associations, j'ai cependant eu des réponses très différentes. Pour le niveau A1 par exemple la différence en temps d'apprentissage va du simple au quadruple (une association propose le niveau A1 en 30heures, l'autre en 120heures).
Peut on dire qu'une de ces associations soit en faute ? Je ne le pense pas. La mesure des compétences est imprécise et s'affranchit de tous principes méthodologiques.
En conséquence, ce qui est évalué par un un enseignant "A", peut ne rien à voir avec ce qu'évalue l'enseignement "B" sur une même compétence. Les objets évalués étant différents, leur temps d'acquisition peut varier du simple au quadruple.
Ce qui semble indiscutable, c'est que ce socle, loin d'exprimer "un minimum commun" aux enfants de la nation, est en fait susceptible de masquer l’hétérogénéité des enseignements suivant les territoires plus que l'actuel système de notes.
L'inégalité scolaire ne serait plus combattue, mais masquée..... on ne combat pas la fièvre, on casse le thermomètre... PISA est content....
https://twitter.com/SortirDuVillage
- JEMSGrand Maître
cath5660 a écrit:gauvain31 a écrit:Puisque les compétence relèvent du milieu professionnel , pourquoi ne pas garder l’enseignement par compétence aux lycées professionnels et aux facultés , c'est à dire à ceux qui propose des formation à différents métiers.
Heu, non merci.
Le LP ne fabrique pas des travailleurs. Il forme des élèves à différents métiers, mais sortis de leur 35h, ces (futurs) travailleurs seront des citoyens comme les autres.
Et accessoirement, la moitié de l'enseignement est de l'enseignement général.
- Docteur OXGrand sage
Roumégueur Ier a écrit:Que faire avec le socle et les compétences?
Tu vois la poubelle? Tu balances le tout dedans...
Docteur OX est d'accord.
Compétence n° 127 : balancer le socle dans la poub. avec le sourire : en cours d’acquisition.
- neoSage
De la bouillie !Que faire avec le "socle" et les "compétences" ?
_________________
Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- Numéro 6Niveau 6
Enfin une voix intellectuelle qui écorne la pédagogie par les compétences (furtivement... mais quand même)....
http://www.educationetdevenir.fr/spip.php?article1005
http://www.educationetdevenir.fr/spip.php?article1005
- Roumégueur IerÉrudit
Une prise de position unitaire (Snuipp, Snes, Sud, SnFolc, Snudi FO) du 81 (Tarn) assez éclairante :
"Ecole du socle, socle commun, LPC
danger pour l'Ecole Publique
Dans la loi de refondation, Vincent Peillon fait le choix de poursuivre les « réformes » engagées ces dernières années en imposant l’école du socle à travers notamment la création d’un cycle CM2-6 et un conseil école-collège, qui devrait, à terme, définir une partie du contenu de l’enseignement et de l’organisation des services des enseignantEs dans un cadre qui pourrait déroger aux statuts et horaires nationaux.
Le « socle commun » met en avant le concept de compétence, qui remplace celui de connaissance et désigne in fine l'individu comme seul responsable de son destin et de sa « formation tout au long de la vie ». Ce modèle éducatif est celui du MEDEF. On passe de la formation du/de la citoyenne à celle du/de la salariéE, exigence programmée au niveau européen, en totale cohérence avec les exigences de l’OCDE et de l’OMC.
Alors que l'origine sociale des élèves détermine en grande partie leur parcours scolaire, avec l’école du socle se met en place une école à 3 vitesses dont on peut d’ores et déjà dessiner l’architecture :
1. un enseignement de base regroupant 1er degré et collège dans une même entité. Au programme : le rabâchage du socle pour les élèves en difficulté, l’apprentissage dans des CFA privés se chargeant de parfaire leur employabilité dans le cadre d’une carte des formations pilotée localement.
2. Un deuxième bloc « Bac -3 à Bac +3 » pour former l’encadrement et les techniciens.
3. L’enseignement supérieur (master, doctorat, grandes écoles) pour les classes dirigeantes.
Pourquoi nous n'en voulons pas ?
Parce que l'école du socle renvoie à une conception linéaire et simpliste des processus d'acquisition des savoirs et des compétences. La compétence devient le but à atteindre, le socle délaisse la structuration de la pensée.
Parce que le socle commun privilégie les compétences au détriment des connaissances, l’employabilité au détriment de la qualification et de la formation des citoyenNEs. Pour l'élite des diplômes reconnus sur le marché du travail, pour les autres « un kit » de compétences minimales pour être adaptés aux besoins du marché. Le paroxysme du socle c’est le programme ECLAIR : le message est « laissez tomber les programmes, travaillez les compétences ».
Parce que le socle et le livret de compétences constituent un dispositif d’enfermement qui remet en cause la liberté pédagogique des enseignants et inaugure un fichage de l’élève puis du salarié tout au long de sa vie.
Parce que le LPC s'ajoute aux évaluations que les professeurs mènent déjà dans leurs classes. Il entraîne pour tous nos collègues du 1er et du 2nd degré une charge de travail supplémentaire et inutile.
Parce que le socle remet en cause l'organisation des enseignements entre 1er, 2nd degré et Supérieur et qu'il porte en germe la remise en cause du statut des enseignants.
C’est pourquoi le SNUIPP-FSU 81, le SNES-FSU 81, SUD Education 81, le SNUDI-FO 81 et le SNFOLC 81 demandent l'abandon du socle commun et du LPC, appellent les enseignantEs à ne pas participer aux conseils école-collège tant que la loi n’est pas votée et que les décrets d’application ne sont pas parus. Elles soutiennent les collègues qui refusent des échanges de services entre le 1er et le 2nd degré dans le cadre de l’expérimentation de l’école du socle.
Elles décident de porter ces revendications au DASEN et d’imposer le respect des droits statutaires des enseignantEs."
"Ecole du socle, socle commun, LPC
danger pour l'Ecole Publique
Dans la loi de refondation, Vincent Peillon fait le choix de poursuivre les « réformes » engagées ces dernières années en imposant l’école du socle à travers notamment la création d’un cycle CM2-6 et un conseil école-collège, qui devrait, à terme, définir une partie du contenu de l’enseignement et de l’organisation des services des enseignantEs dans un cadre qui pourrait déroger aux statuts et horaires nationaux.
Le « socle commun » met en avant le concept de compétence, qui remplace celui de connaissance et désigne in fine l'individu comme seul responsable de son destin et de sa « formation tout au long de la vie ». Ce modèle éducatif est celui du MEDEF. On passe de la formation du/de la citoyenne à celle du/de la salariéE, exigence programmée au niveau européen, en totale cohérence avec les exigences de l’OCDE et de l’OMC.
Alors que l'origine sociale des élèves détermine en grande partie leur parcours scolaire, avec l’école du socle se met en place une école à 3 vitesses dont on peut d’ores et déjà dessiner l’architecture :
1. un enseignement de base regroupant 1er degré et collège dans une même entité. Au programme : le rabâchage du socle pour les élèves en difficulté, l’apprentissage dans des CFA privés se chargeant de parfaire leur employabilité dans le cadre d’une carte des formations pilotée localement.
2. Un deuxième bloc « Bac -3 à Bac +3 » pour former l’encadrement et les techniciens.
3. L’enseignement supérieur (master, doctorat, grandes écoles) pour les classes dirigeantes.
Pourquoi nous n'en voulons pas ?
Parce que l'école du socle renvoie à une conception linéaire et simpliste des processus d'acquisition des savoirs et des compétences. La compétence devient le but à atteindre, le socle délaisse la structuration de la pensée.
Parce que le socle commun privilégie les compétences au détriment des connaissances, l’employabilité au détriment de la qualification et de la formation des citoyenNEs. Pour l'élite des diplômes reconnus sur le marché du travail, pour les autres « un kit » de compétences minimales pour être adaptés aux besoins du marché. Le paroxysme du socle c’est le programme ECLAIR : le message est « laissez tomber les programmes, travaillez les compétences ».
Parce que le socle et le livret de compétences constituent un dispositif d’enfermement qui remet en cause la liberté pédagogique des enseignants et inaugure un fichage de l’élève puis du salarié tout au long de sa vie.
Parce que le LPC s'ajoute aux évaluations que les professeurs mènent déjà dans leurs classes. Il entraîne pour tous nos collègues du 1er et du 2nd degré une charge de travail supplémentaire et inutile.
Parce que le socle remet en cause l'organisation des enseignements entre 1er, 2nd degré et Supérieur et qu'il porte en germe la remise en cause du statut des enseignants.
C’est pourquoi le SNUIPP-FSU 81, le SNES-FSU 81, SUD Education 81, le SNUDI-FO 81 et le SNFOLC 81 demandent l'abandon du socle commun et du LPC, appellent les enseignantEs à ne pas participer aux conseils école-collège tant que la loi n’est pas votée et que les décrets d’application ne sont pas parus. Elles soutiennent les collègues qui refusent des échanges de services entre le 1er et le 2nd degré dans le cadre de l’expérimentation de l’école du socle.
Elles décident de porter ces revendications au DASEN et d’imposer le respect des droits statutaires des enseignantEs."
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