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- Le grincheuxSage
As-tu vu que tout le monde licencie à tour de bras des cadres depuis un an ? Il est tout à fait normal qu'il n'y en ai pas encore sur le marché de l'emploi des enseignants. Maintenant, ne coupe pas la moitié de ma réponse précédente. Lorsque ton cadre de Toulouse aura le choix entre vendre sa maison sur laquelle il a encore des traites et accepter un boulot à 500 km, que crois-tu qu'il va faire ?Malaga a écrit:Le grincheux a écrit:Certes. Mais lesquels ?Pseudo a écrit:Le grincheux a écrit:C'est qu'il n'avait vraiment pas faim.Pseudo a écrit:J'avais un ami ingénieur dans la mouise qui m'avait demandé des infos sur comment être prof il y a un an environ.
Même dans la mouise il n'envisageait pas de passer le concours (le salaire de débutant, ca l'avait refroidi grave).
On peut imaginer que la situation des cadres se dégrade encore tellement qu'ils s’abaissent à toucher le salaire d'un prof. Mais ils préféreront peut-être postuler à des postes de non cadre mieux payer que profs.
Je crois surtout que tu n'as aucune idée de ce qui se passe actuellement.
Quitte à déroger, autant palper plus. De nombreux agents de maîtrise de l'industrie que je connais (automobile, énergie, etc...) sont mieux payés que moi avec deux fois moins d'ancienneté.
Heureusement, Le Grincheux est là pour expliquer le monde à ces pauvres profs totalement coupés de la réalité, de la "vraie vie".
Donc le cadre qui habite par exemple à Toulouse, qui est sans doute propriétaire ou en accession à la propriété de sa maison, qui a peut-être des enfants collégiens ou lycéens, une femme qui travaille, va quitter sa région, emmener femme (qui va donc démissionner) et enfants pour aller travailler dans l'académie de Créteil ou de Versailles ?
J'en doute vraiment. En tout cas, ce n'est absolument pas le profil des contractuels ou des vacataires que nous avons actuellement (quand nous en avons).
- Le grincheuxSage
Moi, pourtant, depuis quelques mois, j'entends de plus en plus ça autour de moi et plusieurs de mes connaissances ont franchi le pas cette rentrée. Principalement des anciens ingénieurs de recherche de PSA et de Renault (et de leurs sous-traitants). Mais aussi des anciens collègues du CNET^WFT R&D^WOrange labs. La topologie de l'emploi des cadres change actuellement très vite et cette population est pragmatique et volatile.lisette83 a écrit: En tout cas je n'ai jamais entendu dans mon entourage très matheux personne ne serait-ce qu'évoquer la possibilité de de devenir professeur d'abord parce que le métier d'ingénieur qu'ils exercent au jour le jour ne mobilise pas du tout les connaissances nécessaires pour enseigner, que "revenir aux fondamentaux" ne les intéresse pas et que les conditions de travail les rebutent sans parler du salaire. Le seul qui l'avait envisagé a effectué un stage d'observation pendant ses études et a renoncé illico.
Quant à devoir changer de région beaucoup l'ont fait mais en choisissant au moins un minimum leur entreprise et leur région. Ils sont arrivés en RP pour la plupart mais rien à voir avec des conditions de travail dans des collèges de ZEP ou autres.
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Le carnet du Grincheux, Chroniques de misanthropie ordinaire
http://grincheux.de-charybde-en-scylla.fr/
Ma vie, mon œuvre
http://www.systella.fr/
- Le grincheuxSage
Lefteris a écrit:Voilà l'esprit du choix d'un métier, ou d'une reconversion : on met tout dans une balance et on pèse le pour et le contre, il faut des compensations, d'une manière ou d'une autre, à ce qu'on donne. l'éloignement et faible salaire , mais sécurité de l'emploi. La précarité, oui mais alors pas à 1000 km, etc. Raisonner en terme de "j'aime/j'aime pas" n'a guère de sens. Les gens qui auront à nourrir leur famille après un licenciement devront sans aucun envisager des paramètres autres que la "vocation".philann a écrit:Je suis contractuelle et je ne partirais pas dans une autre académie avec ce statut!! J'aime beaucoup enseigner mais pas à tout prix (en l'occurrence fort bas!). En revanche, si j'avais le concours...bah ça fait parti du marché...on peut être muté loin de chez soi.
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- Roumégueur IerÉrudit
Les paris sont lancés, pour moi, M. Peillon ne trouvera jamais de la vie 40 000 enseignants en juin, même avec l'exode qui semble endémique des cadres fuyant le secteur privé. Même en organisant deux concours. Même en prenant tous les candidats se présentant aux concours (et en embauchant des gens qui ne sont pas faits pour ce métier). On verra bien en fin d'année, y a plus qu'à être patient. J'ai même tendance à penser que des enseignants vont démissionner (pas en masse, bien sûr, mais significativement) après l'annonce des mesures de refondation de l'école.
Qu'on ne se trompe pas, je ne me réjouis absolument pas de la situation, bien au contraire, je préfèrerais voir des cohortes de jeunes diplômés prêts à en découdre pour faire le métier dont ils rêvent depuis longtemps. Si Grincheux a raison, ce qui est aussi une voie plausible, beaucoup feraient ce métier par défaut, il n'y aurait rien de pire pour achever notre profession (je rappelle juste que nous sommes des professionnels de l'enseignement, ça ne s'improvise pas...)
Qu'on ne se trompe pas, je ne me réjouis absolument pas de la situation, bien au contraire, je préfèrerais voir des cohortes de jeunes diplômés prêts à en découdre pour faire le métier dont ils rêvent depuis longtemps. Si Grincheux a raison, ce qui est aussi une voie plausible, beaucoup feraient ce métier par défaut, il n'y aurait rien de pire pour achever notre profession (je rappelle juste que nous sommes des professionnels de l'enseignement, ça ne s'improvise pas...)
- DaphnéDemi-dieu
Malaga a écrit:
Donc le cadre qui habite par exemple à Toulouse, qui est sans doute propriétaire ou en accession à la propriété de sa maison, qui a peut-être des enfants collégiens ou lycéens, une femme qui travaille, va quitter sa région, emmener femme (qui va donc démissionner) et enfants pour aller travailler dans l'académie de Créteil ou de Versailles ?
Si sa femme travaille, il aura les points de bonifications familiales, et selon le nombre d'enfants, sa discipline, il pourra intégrer l'académie souhaitée.
Mais par contre avec 8 départements, un poste à Toulouse
Si le conjoint ne travaille pas alors là zéro points.
- lisette83Érudit
(En réponse à Roumégueur) Exactement, si ce choix il y avait, ce serait tout à fait par défaut pour la plupart et certainement pas du long terme. Où est l'intérêt des élèves?
Des ingénieurs de recherche qui deviennent professeurs dans le secondaire, c'est très très à la marge, j'en connais simplement quelques uns qui enseignent quelques heures en fac ou en écoles d'ingénieur en plus de leur travail.
Des ingénieurs de recherche qui deviennent professeurs dans le secondaire, c'est très très à la marge, j'en connais simplement quelques uns qui enseignent quelques heures en fac ou en écoles d'ingénieur en plus de leur travail.
- HannibalHabitué du forum
Je lis des considérations sur le chômage des cadres... c'est bien gentil mais la profession enseignante a décroché complètement par rapport aux cadres, en termes de salaire, et surtout de considération ou de prestige.
Sur trois personnes, l'une considère que le profs ne fichent rien, l'autre les plaint sincèrement d'être payés à se voir humilier par des gosses ; seule la troisième les considère encore - mais elle est prof elle-même une fois sur deux.
Je caricature, mais enfin il y a de ça.
Si on voulait recruter davantage, à supposer qu'on ne puisse augmenter les salaires, on s'arrangerait au moins pour rendre aux professeurs les moyens de se faire convenablement respecter, et pour revoir un système de mutations qui est proprement aberrant.
Et tant qu'on y est, on rappellerait de temps en temps que le savoir et la réflexion ont leur valeur propre, que ce n'est que par là que les professeurs méritent quelque considération, et qu'on n'enseigne pas quand on passe son temps à s'occuper d'autre chose, même si certains voient avec enthousiasme le coeur du métier se déplacer vers d'autres priorités.
Bref, enseigner, il y aurait sûrement pas mal de gens qui seraient désireux de le faire, et qui se réjouiraient de gagner leur vie ce faisant. Jusque chez les profs eux-mêmes.
Sur trois personnes, l'une considère que le profs ne fichent rien, l'autre les plaint sincèrement d'être payés à se voir humilier par des gosses ; seule la troisième les considère encore - mais elle est prof elle-même une fois sur deux.
Je caricature, mais enfin il y a de ça.
Si on voulait recruter davantage, à supposer qu'on ne puisse augmenter les salaires, on s'arrangerait au moins pour rendre aux professeurs les moyens de se faire convenablement respecter, et pour revoir un système de mutations qui est proprement aberrant.
Et tant qu'on y est, on rappellerait de temps en temps que le savoir et la réflexion ont leur valeur propre, que ce n'est que par là que les professeurs méritent quelque considération, et qu'on n'enseigne pas quand on passe son temps à s'occuper d'autre chose, même si certains voient avec enthousiasme le coeur du métier se déplacer vers d'autres priorités.
Bref, enseigner, il y aurait sûrement pas mal de gens qui seraient désireux de le faire, et qui se réjouiraient de gagner leur vie ce faisant. Jusque chez les profs eux-mêmes.
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- cariboucGuide spirituel
C'est cette possibilité d'être potentiellement envoyée à Pétaouchnok qui, en plus de ma grande peur des concours, m'a longtemps retenue de tenter le CAPES. Je préférais être contractuelle mais sûre de rester dans ma Haute-Savoie, proche de mon ex-mari pour mes filles, que de risquer de les arracher à leur environnement.
C'est un des aspects dont on parle trop peu, je trouve, quand on aborde la difficulté à recruter des profs. On présente toujours le côté : bac + 5, salaire bas, trop de boulot, trop de stress... ok, c'est vrai, tout cela existe, mais vraiment pour moi ce côté "mutable" dans n'importe quel coin de France qui est aussi un frein (et l'aspect concours, mais j'y travaille ).
Et d'ailleurs, sur le forum, je lis souvent que c'est un aspect important dans la déprime de certains : se retrouver hyper loin de chez eux, seul en plus du boulot. Je suis convaincue qu'on résiste mieux au stress quand on se sent bien dans son environnement, entouré de ses amis et / ou famille...
C'est un des aspects dont on parle trop peu, je trouve, quand on aborde la difficulté à recruter des profs. On présente toujours le côté : bac + 5, salaire bas, trop de boulot, trop de stress... ok, c'est vrai, tout cela existe, mais vraiment pour moi ce côté "mutable" dans n'importe quel coin de France qui est aussi un frein (et l'aspect concours, mais j'y travaille ).
Et d'ailleurs, sur le forum, je lis souvent que c'est un aspect important dans la déprime de certains : se retrouver hyper loin de chez eux, seul en plus du boulot. Je suis convaincue qu'on résiste mieux au stress quand on se sent bien dans son environnement, entouré de ses amis et / ou famille...
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- WonderWomanBon génie
+1caribouc a écrit:C'est cette possibilité d'être potentiellement envoyée à Pétaouchnok qui, en plus de ma grande peur des concours, m'a longtemps retenue de tenter le CAPES. Je préférais être contractuelle mais sûre de rester dans ma Haute-Savoie, proche de mon ex-mari pour mes filles, que de risquer de les arracher à leur environnement.
C'est un des aspects dont on parle trop peu, je trouve, quand on aborde la difficulté à recruter des profs. On présente toujours le côté : bac + 5, salaire bas, trop de boulot, trop de stress... ok, c'est vrai, tout cela existe, mais vraiment pour moi ce côté "mutable" dans n'importe quel coin de France qui est aussi un frein (et l'aspect concours, mais j'y travaille ).
Et d'ailleurs, sur le forum, je lis souvent que c'est un aspect important dans la déprime de certains : se retrouver hyper loin de chez eux, seul en plus du boulot. Je suis convaincue qu'on résiste mieux au stress quand on se sent bien dans son environnement, entouré de ses amis et / ou famille...
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- cariboucGuide spirituel
Tout à fait d'accord sur l'ensemble et pour la phrase en gras.Hannibal a écrit:
Si on voulait recruter davantage, à supposer qu'on ne puisse augmenter les salaires, on s'arrangerait au moins pour rendre aux professeurs les moyens de se faire convenablement respecter, et pour revoir un système de mutations qui est proprement aberrant.
Et tant qu'on y est, on rappellerait de temps en temps que le savoir et la réflexion ont leur valeur propre, que ce n'est que par là que les professeurs méritent quelque considération, et qu'on n'enseigne pas quand on passe son temps à s'occuper d'autre chose, même si certains voient avec enthousiasme le coeur du métier se déplacer vers d'autres priorités.
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- cariboucGuide spirituel
Kroko
Oui, pour toi, ça a été un aspect primordial l'an passé, il me semble... Si tu étais restée proche de Strasbourg, l'histoire aurait sans été différente.
Oui, pour toi, ça a été un aspect primordial l'an passé, il me semble... Si tu étais restée proche de Strasbourg, l'histoire aurait sans été différente.
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- WonderWomanBon génie
je vais peut être dire une bêtise, mais je connais des cadres, sortant des écoles de commerce souvent décrites ici comme la porte ouverte à toutes les fenêtrestoutes les opportunités et surtout aux salaires mirobolants et devinez quoi ?
Parmi tous ces gens, qui ont payé une école extrêmement chère, je suis celle qui gagne le plus avec le moins d'ancienneté.
Ceux qui s'en sortent vraiment vraiment bien, bossent aux Luxembourg.
Pour les autres sinon, c'est vraiment la misère ... alors il y en a qui lorgnent vers un concours ...
Parmi tous ces gens, qui ont payé une école extrêmement chère, je suis celle qui gagne le plus avec le moins d'ancienneté.
Ceux qui s'en sortent vraiment vraiment bien, bossent aux Luxembourg.
Pour les autres sinon, c'est vraiment la misère ... alors il y en a qui lorgnent vers un concours ...
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- WonderWomanBon génie
ça, et tant d'autres choses ! J'aime faire dans le compliqué moi :lol:caribouc a écrit:Kroko
Oui, pour toi, ça a été un aspect primordial l'an passé, il me semble... Si tu étais restée proche de Strasbourg, l'histoire aurait sans été différente.
(opération, maladies, dépression déjà sous-jacente, je ne peux pas (et ne veux pas) tout imputer à l'éduc nat)
En parlant de santé, j'ai médecin là dans 10 min, je file !
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- pmhNiveau 2
En tout cas moi je pense que seuls les candidats motivés réussiront...puis resteront. Tant mieux car ce beau métier, quoique décrié, n'est pas n'importe quel métier que l'on peut faire de 5 à 7 !
- Le grincheuxSage
Voui, mais ça, c'est vrai dans tous les métiers. Et si objectivement le métier de prof est difficile à tous points de vue, celui de cadre dans le privé n'est guère mieux. En plus, il ne faut pas perdre de vue que dans les grosses boîtes (les seules qui ne licencient pas encore à tour de bras), la mutation à l'autre bout du monde existe aussi et est loin d'être marginale. Le problème de la reconnaissance, des mutations et des petits défauts du métiers sont déjà bien intégrés par les cadres qui se retrouvent actuellement au chômage.pmh a écrit:En tout cas moi je pense que seuls les candidats motivés réussiront...puis resteront. Tant mieux car ce beau métier, quoique décrié, n'est pas n'importe quel métier que l'on peut faire de 5 à 7 !
Edit: d'ailleurs, aujourd'hui, lorsqu'une boîte privée envoie un salarié à l'autre bout du monde, il est licencié en France pour être embauché en statut local. Lorsque le type tombe aux USA, c'est bien. Lorsqu'il tombe en Indonésie comme un ancien collègue du CNAM envoyé par Sch....r, c'est nettement moins bien... Même plus le statut d'expatrié comme il y a quelques années et sans avoir le choix de la mutation sauf celui de prendre la porte.
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- Marie LaetitiaBon génie
l'ennui c'est que ça, je ne vois pas comment faire. J'ai la chance d'avoir une administration correcte. Mais face à un nombre croissant de gamins pas élevés du tout, qui n'ont tjrs pas intégrés les éléments basiques des relations humaines (obéir à un supérieur sans discuter, respecter les autres à commencer par les professeurs, prendre conscience que l'on n'est pas chacun seul au monde, donc on ne prend pas la parole comme ça sans réfléchir), notre pouvoir est assez limité. Bien sûr, on peut punir et sanctionner. On réagit. Ça fait de l'effet, un peu, pas mal. Mais ça ne règle pas tout, il faut continuer à lutter dans la plupart des classes.Hannibal a écrit:
Si on voulait recruter davantage, à supposer qu'on ne puisse augmenter les salaires, on s'arrangerait au moins pour rendre aux professeurs les moyens de se faire convenablement respecter, et pour revoir un système de mutations qui est proprement aberrant.
Je ne vois pas comment améliorer les choses sauf à instaurer un permis pour avoir un enfant et l'élever, ce qui n'a même pas été tenté jusqu'au bout dans les pires régimes totalitaires... Et je peux entendre bcp de choses, mais ce n'est certainement pas le chômage ni la pauvreté qui engendrent cela.
C'est le changement de catégories entières de la société qui pourrait réellement améliorer nos conditions de travail. Et ça... comment dire?
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- pmhNiveau 2
Marie Laetitia a écrit:
C'est le changement de catégories entières de la société qui pourrait réellement améliorer nos conditions de travail. Et ça... comment dire?
Tout à fait d'accord avec toi
- MoonchildSage
Je crois que la situation des maths va être assez particulière : cela fait déjà plusieurs années que l'on constate une désaffection pour les études scientifiques - qui va certainement être aggravée par l'indigence des nouveaux programmes de lycée rendant encore plus insurmontable le passage dans le supérieur - et je ne vois pas ce qui inciterait massivement les rares étudiants aptes à atteindre un niveau bac+5 à s'engager dans l'enseignement compte tenu des conditions actuelles d'exercice du métier ; en tout cas, je suis sûr d'une chose, ce n'est pas le discours de notre inspection qui va encourager les vocations.lisette83 a écrit: En tout cas je n'ai jamais entendu dans mon entourage très matheux personne ne serait-ce qu'évoquer la possibilité de de devenir professeur d'abord parce que le métier d'ingénieur qu'ils exercent au jour le jour ne mobilise pas du tout les connaissances nécessaires pour enseigner, que "revenir aux fondamentaux" ne les intéresse pas et que les conditions de travail les rebutent sans parler du salaire. Le seul qui l'avait envisagé a effectué un stage d'observation pendant ses études et a renoncé illico.
Quant à devoir changer de région beaucoup l'ont fait mais en choisissant au moins un minimum leur entreprise et leur région. Ils sont arrivés en RP pour la plupart mais rien à voir avec des conditions de travail dans des collèges de ZEP ou autres.
Quant aux éventuelles reconversions venant du privé, on peut là aussi compter sur la moulinette de cette même inspection pour faire fuir les candidats.
- IgniatiusGuide spirituel
Moonchild a écrit:Je crois que la situation des maths va être assez particulière : cela fait déjà plusieurs années que l'on constate une désaffection pour les études scientifiques - qui va certainement être aggravée par l'indigence des nouveaux programmes de lycée rendant encore plus insurmontable le passage dans le supérieur - et je ne vois pas ce qui inciterait massivement les rares étudiants aptes à atteindre un niveau bac+5 à s'engager dans l'enseignement compte tenu des conditions actuelles d'exercice du métier ; en tout cas, je suis sûr d'une chose, ce n'est pas le discours de notre inspection qui va encourager les vocations.lisette83 a écrit: En tout cas je n'ai jamais entendu dans mon entourage très matheux personne ne serait-ce qu'évoquer la possibilité de de devenir professeur d'abord parce que le métier d'ingénieur qu'ils exercent au jour le jour ne mobilise pas du tout les connaissances nécessaires pour enseigner, que "revenir aux fondamentaux" ne les intéresse pas et que les conditions de travail les rebutent sans parler du salaire. Le seul qui l'avait envisagé a effectué un stage d'observation pendant ses études et a renoncé illico.
Quant à devoir changer de région beaucoup l'ont fait mais en choisissant au moins un minimum leur entreprise et leur région. Ils sont arrivés en RP pour la plupart mais rien à voir avec des conditions de travail dans des collèges de ZEP ou autres.
Quant aux éventuelles reconversions venant du privé, on peut là aussi compter sur la moulinette de cette même inspection pour faire fuir les candidats.
Tu m'ôtes les mots de la bouche !
Et les IPR de psalmodier : "Il faut attirer les élèves vers les études scientifiques"...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- LefterisEsprit sacré
Hannibal a écrit:J
Et tant qu'on y est, on rappellerait de temps en temps que le savoir et la réflexion ont leur valeur propre, que ce n'est que par là que les professeurs méritent quelque considération, et qu'on n'enseigne pas quand on passe son temps à s'occuper d'autre chose, même si certains voient avec enthousiasme le coeur du métier se déplacer vers d'autres priorités.
Bref, enseigner, il y aurait sûrement pas mal de gens qui seraient désireux de le faire, et qui se réjouiraient de gagner leur vie ce faisant. Jusque chez les profs eux-mêmes.
Il est certain que la dénaturation du métier, que certains veulent aggraver, est un élément capital. Je ne suis enseignant que par et pour mes matières, et leur transmission. Me faire faire autre chose est une violence, au sens premier du terme.
C'est vrai , mais c'est le lot de l'ensemble de la fonction publique, hormis la FP territoriale ou les concours d'Etat déconcentré. C'est comme ça , par concours national, que je me suis retrouvé à Paris, et quand je suis devenu prof, j'ai automatiquement eu mon académie . Mais je ne me serais jamais reconverti s'il avait fallu encore valser.caribouc a écrit:C'est cette possibilité d'être potentiellement envoyée à Pétaouchnok qui, en plus de ma grande peur des concours, m'a longtemps retenue de tenter le CAPES. Je préférais être contractuelle mais sûre de rester dans ma Haute-Savoie, proche de mon ex-mari pour mes filles, que de risquer de les arracher à leur environnement.
C'est un des aspects dont on parle trop peu, je trouve, quand on aborde la difficulté à recruter des profs. On présente toujours le côté : bac + 5, salaire bas, trop de boulot, trop de stress... ok, c'est vrai, tout cela existe, mais vraiment pour moi ce côté "mutable" dans n'importe quel coin de France qui est aussi un frein (et l'aspect concours, mais j'y travaille ).
Et d'ailleurs, sur le forum, je lis souvent que c'est un aspect important dans la déprime de certains : se retrouver hyper loin de chez eux, seul en plus du boulot. Je suis convaincue qu'on résiste mieux au stress quand on se sent bien dans son environnement, entouré de ses amis et / ou famille...
Marie Laetitia a écrit:
Mais face à un nombre croissant de gamins pas élevés du tout, qui n'ont tjrs pas intégrés les éléments basiques des relations humaines (obéir à un supérieur sans discuter, respecter les autres à commencer par les professeurs, prendre conscience que l'on n'est pas chacun seul au monde, donc on ne prend pas la parole comme ça sans réfléchir), notre pouvoir est assez limité. Bien sûr, on peut punir et sanctionner. On réagit. Ça fait de l'effet, un peu, pas mal. Mais ça ne règle pas tout, il faut continuer à lutter dans la plupart des classes.
Je ne vois pas comment améliorer les choses sauf à instaurer un permis pour avoir un enfant et l'élever, ce qui n'a même pas été tenté jusqu'au bout dans les pires régimes totalitaires... Et je peux entendre bcp de choses, mais ce n'est certainement pas le chômage ni la pauvreté qui engendrent cela.
C'est le changement de catégories entières de la société qui pourrait réellement améliorer nos conditions de travail. Et ça... comment dire?
Il y aurait aussi la solution , née d'un vraie volonté politique, de restaurer la discipline , de punir quand il le faut , d'obliger des études surveillées. De faire en sorte que l'école ne subisse plus la société, mais en corrige autant que possible les errements.
"Discipline" dont je rappelle qu'elle est étymologiquement la condition première pour étudier, l'attitude que doit avoir un discipulus pour discere et laisser les autres le faire tranquillement.
les maîtres de latinage sont assez nombreux ici pour développer cette idée
- Marie LaetitiaBon génie
Tu m'attribues des propos en début de citation qui ne sont pas les miens ;-)
Obliger aux études surveillées, oui. Mais manque de sousous pour payer le personnel...
Restaurer la discipline, holà! Notre société n'en voudra pas (sans envisager évidemment la discipline physique, inutile), elle préfère fermer les yeux sur ses propres maux... Et dire à l'école de se débrouiller pour régler les problèmes. Et au pire, il y a la prison après.
Obliger aux études surveillées, oui. Mais manque de sousous pour payer le personnel...
Restaurer la discipline, holà! Notre société n'en voudra pas (sans envisager évidemment la discipline physique, inutile), elle préfère fermer les yeux sur ses propres maux... Et dire à l'école de se débrouiller pour régler les problèmes. Et au pire, il y a la prison après.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- cariboucGuide spirituel
Ok, c'est comme ça pour tous les concours (et une partie des entreprises privées) ce qui n'empêche pas de le déplorer. Pourquoi vouloir nous envoyer loin de là où on fera au mieux notre job parce qu'on s'y sent bien ? Ca m'étonne toujoursLefteris a écrit:
C'est vrai , mais c'est le lot de l'ensemble de la fonction publique, hormis la FP territoriale ou les concours d'Etat déconcentré. C'est comme ça , par concours national, que je me suis retrouvé à Paris, et quand je suis devenu prof, j'ai automatiquement eu mon académie . Mais je ne me serais jamais reconverti s'il avait fallu encore valser.
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- LefterisEsprit sacré
Marie Laetitia a écrit:Tu m'attribues des propos en début de citation qui ne sont pas les miens ;-)
Obliger aux études surveillées, oui. Mais manque de sousous pour payer le personnel...
Restaurer la discipline, holà! Notre société n'en voudra pas (sans envisager évidemment la discipline physique, inutile), elle préfère fermer les yeux sur ses propres maux... Et dire à l'école de se débrouiller pour régler les problèmes. Et au pire, il y a la prison après.
Désolé , je me suis mélangé dans le copié-collé
Quand je parle discipline, je parle d'un système juste, ferme, n'ayant que pour objet de permettre au maximum d'élèves de bosser , une mesure d'intérêt public, s'opposant à la juxtaposition des caprices des uns et des autres, car cette attitude consistant à emm** der tout le monde dans une classe est une forme de caprice tyrannique, qui conforte dans leur attitude de bons petits anti-républicains en herbe (même s'ils n'analysent pas la chose). Ce que la société ne devrait tolérer par lâcheté, les libertés publiques et collectives devant régner au-dessus des individualismes et du "moi je j'ai envie".
Quant au personnel, à défaut de multiplier les enseignants, pour quoi ne pas revenir au système de surveillants -répétiteurs , recrutés parmi des étudiants ayant passé un certain niveau, donc présumés motivés, qui gèreraient de vraies études -obligatoires pour certains-, où il y aurait pointage ces devoirs, vérification de ceux-ci, aide ? Et payées autre chose que 12 € de l'heure .
Pourquoi ce qui se faisait il n'y a pas si longtemps ne fonctionnerait-il plus? Y a-t-il eu mutation génétique ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MoonchildSage
Voilà, c'est ça : les méthodes pédagogiques d'autrefois ne peuvent plus fonctionner avec les enfants nés après la catastrophe de Tchernobyl.Lefteris a écrit:Purquoi ce quik se faisait il n'y a pas si longtemps ne fonctionnerait-il plus? Y a-t-il eu mutation génétique ?
- LefterisEsprit sacré
caribouc a écrit:Ok, c'est comme ça pour tous les concours (et une partie des entreprises privées) ce qui n'empêche pas de le déplorer. Pourquoi vouloir nous envoyer loin de là où on fera au mieux notre job parce qu'on s'y sent bien ? Ca m'étonne toujoursLefteris a écrit:
C'est vrai , mais c'est le lot de l'ensemble de la fonction publique, hormis la FP territoriale ou les concours d'Etat déconcentré. C'est comme ça , par concours national, que je me suis retrouvé à Paris, et quand je suis devenu prof, j'ai automatiquement eu mon académie . Mais je ne me serais jamais reconverti s'il avait fallu encore valser.
Sans me faire l'avocat du diable , il y a des régions où personne ne voudrait aller, et aussi d'autres où il y a moins de besoins : ça se voit d'ailleurs avec les concours déconcentrés de certaines administrations (et aussi pour les les PE) où l'on manque de candidats , que ce soit l'EN , la Poste, la police, les douanes...
Le concours national permet de répartir les fonctionnaires sur l'ensemble du territoire , et ensuite, les mutations se font dans l'ordre de la file d'attente.
Honnêtement, je ne vois guère la solution : s'i l'on ne fait que des concours déconcentrés, par région ou académie , on risque de se retrouver dans la situation que je décris (et qui d'ailleurs fait l'objet d'un fil concernant les PE sur ce forum) . Si les concours sont nationaux, on risque de les voir désertés, comme ça a été le cas pour le capes ces derniers temps, les candidats mettant aussi cet aspect dans la balance, côté inconvénients.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- lisette83Érudit
C'est tout de même un peu caricatural et ne correspond que peu à ce que je vois autour de moi.Le grincheux a écrit:Voui, mais ça, c'est vrai dans tous les métiers. Et si objectivement le métier de prof est difficile à tous points de vue, celui de cadre dans le privé n'est guère mieux. En plus, il ne faut pas perdre de vue que dans les grosses boîtes (les seules qui ne licencient pas encore à tour de bras), la mutation à l'autre bout du monde existe aussi et est loin d'être marginale. Le problème de la reconnaissance, des mutations et des petits défauts du métiers sont déjà bien intégrés par les cadres qui se retrouvent actuellement au chômage.pmh a écrit:En tout cas moi je pense que seuls les candidats motivés réussiront...puis resteront. Tant mieux car ce beau métier, quoique décrié, n'est pas n'importe quel métier que l'on peut faire de 5 à 7 !
Edit: d'ailleurs, aujourd'hui, lorsqu'une boîte privée envoie un salarié à l'autre bout du monde, il est licencié en France pour être embauché en statut local. Lorsque le type tombe aux USA, c'est bien. Lorsqu'il tombe en Indonésie comme un ancien collègue du CNAM envoyé par Sch....r, c'est nettement moins bien... Même plus le statut d'expatrié comme il y a quelques années et sans avoir le choix de la mutation sauf celui de prendre la porte.
Il y a toujours derrière cette sorte d'argument le fait de se "consoler" de ne pas avoir fait un autre métier en voyant les autres en difficulté. C'est bien là le problème, il devrait être possible d'être fier de faire ce métier sans toujours regarder pire ailleurs.
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