- Isis39Enchanteur
Extrait
Le reste ici : http://aggiornamento.hypotheses.org/1200
Les anciens programmes du collège dataient de 1998 : il était temps de les renouveler, et les collègues les pratiquant depuis plusieurs années ont pu voir dans ces nouvelles approches un appel d’air bienvenu. Cependant, l’usage montre que rapidement, la frustration domine.
Le premier — et majeur — motif d’insatisfaction réside dans le rythme adopté par ce programme de troisième, plus encore sans doute que par celui des années précédentes : l’alternance des sujets et l’enchaînement des chapitres se fait à une cadence effrénée. L’exemple le plus frappant se situe sans doute dans la première partie du programme d’histoire, où il faut en une quinzaine d’heures de cours (une heure de cours en collège se résumant, dans le meilleur des cas, à une quarantaine de minutes de travail effectif), évaluations comprises, évidemment, avoir traité les deux guerres mondiales, le totalitarisme stalinien et l’Allemagne nazie, avec des élèves n’ayant aucune connaissance préalable sur ces questions et ayant, pour certains d’entre eux, une maîtrise de la langue toute relative, rendant l’appréhension de concepts complexes plus difficile.
Le credo des IPR (« évitez l’encyclopédisme, entrez dans les questions par les concepts ») est bien insuffisant pour répondre aux problèmes que pose cet enseignement au hachoir. Ainsi, le maître-mot désormais, dans les classes, face aux questions des élèves qui restent curieux malgré tout, est devenu « désolé(e), nous n’avons pas le temps, il faut qu’on avance ». Outre la frustration du professeur, ce rythme frénétique pénalise la compréhension des élèves, creusant les inégalités au lieu de les combler (et alors même que la démarche du socle commun et de l’articulation des programmes par capacités avait été présentée comme un moyen d’y parvenir).
Le reste ici : http://aggiornamento.hypotheses.org/1200
- boris vassilievGrand sage
L'expression qui revient souvent dans les messages des internautes commentant les articles sur l'éducation, à savoir que l'EN est un "bateau ivre", me paraît totalement justifiée...
_________________
On a beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a autre chose : ça serait pas des fois de la betterave, hein ? Si, y'en a aussi... (Jean Lefebvre / Lino Ventura, Les Tontons flingueurs, 1963, Michel Audiard évidemment, à propos du... "bizarre").
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum