- lalilalaEmpereur
florestan a écrit:Cripure a écrit:Bah oui, mais là, je suis bien payé. Désolé, hein, je suis cash.Chocolat a écrit:
Mais des boulots "avant tout pour manger", il y en a des tas d'autres.
D'accord avec ça. Agrégée, dès qu'il y a des heures supplémentaires ça devient vite très intéressant (et même sans d'ailleurs).
On est bien d'accord, et c'est bien ce qui me retient d'ailleurs. En plus, les heures sup sont payées dans ce boulot. Ce n'est pas le cas partout dans le privé (je vois bien ce que fait mon copain comme horaires...qu'il passe ses nuits à bosser ou pas, il touche la même paye chaque mois).
- ElyasEsprit sacré
dandelion a écrit:Ah non, mais je n'ai pas dit que je ne faisais pas ça aussi. Cela dit, je suis dans la même situation financière que toi et ça change quand même pas mal de choses, à plusieurs niveaux, ne serait-ce que savoir que l'on ne dépend pas entièrement de son travail. Je crois à l'enseignement, mais je ne crois pas à l'EN, quant à la Cité, de nos jours, il faut tout de même oser la référence. Toute cette histoire de Cité, de vocation, etc, c'est du catéchisme laïque, et ça existait déjà sous la troisième République, Pagnol y fait nettement référence quand il parle de son père, ou dans Topaze. J'ai une très bonne dentiste, qui est réellement passionnée par son métier et très gentille, mais sa facture est néanmoins salée, et je crains fort qu'elle ne refuse les patients qui l'insulteraient. D'ailleurs, dans d'autres pays des profs parviennent à enseigner et à aimer leur métier en ayant de bien meilleures conditions de travail et de salaire. Incroyable, non?Rabelais a écrit:Non, je ne suis pas rentière mais j'ai vécu sans ce salaire,je peux le faire à nouveau, j'ai un peu de chance, j'ai aidé "Jules" à faire carrière en sacrifiant la mienne ( ce qui n'est pas un sacrifice d'ailleurs car faire carrière n'a jamais été un objectif) et je ne suis pas baba cool ni demago ni rien de cela.
Je ne crois plus au système depuis un bon moment SAUF en ce dernier bastion de profs qui, malgré tout ce que tu cites et bien plus encore, y croient encore et essaient de ne pas plier, testent les nouveautés et ne gardent que celles qui conviennent, testent donc les nouveaux médocs mais ont un stock d'anciens au cas où.
Alors je suis là parce que j'ai toujours eu envie d'y être
et que lorsque je ferme la porte de mes classes, même le vendredi soir lorsqu'ils sont en transe, je sais ce que je veux faire et que je le fais, pour un, pour douze , jamais pour les mêmes mais toujours avec un profond respect pour ceux qui vont bientôt devenir la nouvelle génération d'adulte et nous remplacer.
Aucun conseil, aucune notion, aucun point de langue n'a de sens pour moi si je bosse pour l'instant seulement et non pour ce qu'il va en rester à l'avenir.
Idéaliste, sans doute, usée dans 2 ans, peut-être, broyée par l'EN, sûrement, s'ils ne me virent pas avant mais tant pis, j'aurai essayé.
Cela dit, pour les collègues qui sont volontaires pour enseigner bénévolement, je suggère de renoncer au bénéfice du concours et de postuler aux postes à 9 euros offerts par le ministère. Vous aiderez encore davantage la nation.
Déformer les propos pour ridiculiser et faire triompher sa vision, c'est triste et cela signifie que tu n'as rien compris à ce que Chocolat et moi exprimons. Ce n'est pas grave. Chacun sa vision.
- florestanGrand sage
lalilala a écrit:florestan a écrit:Cripure a écrit:
Bah oui, mais là, je suis bien payé. Désolé, hein, je suis cash.
D'accord avec ça. Agrégée, dès qu'il y a des heures supplémentaires ça devient vite très intéressant (et même sans d'ailleurs).
On est bien d'accord, et c'est bien ce qui me retient d'ailleurs. En plus, les heures sup sont payées dans ce boulot. Ce n'est pas le cas partout dans le privé (je vois bien ce que fait mon copain comme horaires...qu'il passe ses nuits à bosser ou pas, il touche la même paye chaque mois).
C'est bien pour ça que je parle de cage dorée pour tous ceux qui sont malheureux dans ce métier :|
- BalthamosDoyen
Elyas a écrit:Je vais paraître bizarre mais pour moi, quand on s'engage dans la fonction publique d'Etat en tant qu'enseignant de l'école publique, laïque et gratuite, c'est à la fois un engagement politique et une vocation. Je sais très bien que le discours dominant actuel est de considérer le métier d'enseignant comme un job valable à tous les autres. Il n'en est rien. L'école est le dernier creuset où se crée la nation française. L'école est le dernier lieu où les gens se rencontrent, le dernier lieu de transmission et de partage des valeurs républicaines et le sanctuaire de la connaissance. L'école publique est un projet politique, celui de conduire chaque génération de Français vers la connaissance et la liberté à travers l'émancipation. C'est en cela que le combat pour la laïcité est important.
Connaissance, culture et savoir-faire mais aussi valeurs républicaines sont les quatre points cardinaux de notre profession.
Je me rends bien compte d'être en décalage par rapport à ce qui se dit dans ce fil. J'en suis navré mais, ce sont mes convictions les plus profondes.
Alors, oui, je suis mal payé. Oui, ma hiérarchie administrative me laisse souvent pantois. Oui, les articles dans les journaux et les reportages télévisés détruisent l'idée de cette école républicaine et de ses centaines de milliers d'enseignants. Mais, ce n'est pas un job alimentaire. C'est une responsabilité et un honneur. Si, hélas, je n'y croyais plus, je partirais.
Rester pour raisons alimentaires, c'est le meilleur moyen de se tuer de l'intérieur tellement enseigner dans le public est prenant. Même en ayant la vocation, je protège ma vie privée pour que cela ne déborde pas, tellement cela prend déjà de la place.
Je suis entièrement d'accord avec ce que tu dis.
D'ailleurs plusieurs personnes parlent de crise des vocations pour l'EN.
Je vais même plus loin, c'est justement parce que ce métier apporte tout ce que tu as dit si bien que beaucoup d'entre nous, moi compris, sommes prêts à supporter des conditions de travail difficiles, le salaire, l'image négative des enseignants (mais étrangement pas de l'enseignant), etc.
- CHADESNiveau 5
Mes élèves à moi sont peu comestibles, je les torture par passion, pas par besoin.
_________________
expert procrastinateur.
- Kiki1991Niveau 3
Charlot a écrit:J'ai pas encore beaucoup d'expérience mais j'aime ce travail.
Ok il y a des côtés pas simple comme faire la police, corriger des copies, se faire traiter de feignant par tous les copains mais j'ai toujours voulu faire ça. Et c'est toujours le cas.
Je pense qu'il faut avoir et/ou conserver d'autres activités et passions à côté pour pouvoir être bien dans son boulot. La semaine, M. N***** porte sa chemise repassée et son paquet de copies mais le week end, Charlot met son sweat de métal à capuche et part boire des bières en écumant les salles de concert ou visitant les copains d'ici ou là.
+1 ! J'ai exactement la même vision des choses (moins le sweat de métal à capuche... Le t-shirt suffira :lol: )
- RabelaisVénérable
dandelion a écrit:Ah non, mais je n'ai pas dit que je ne faisais pas ça aussi. Cela dit, je suis dans la même situation financière que toi et ça change quand même pas mal de choses, à plusieurs niveaux, ne serait-ce que savoir que l'on ne dépend pas entièrement de son travail. Je crois à l'enseignement, mais je ne crois pas à l'EN, quant à la Cité, de nos jours, il faut tout de même oser la référence. Toute cette histoire de Cité, de vocation, etc, c'est du catéchisme laïque, et ça existait déjà sous la troisième République, Pagnol y fait nettement référence quand il parle de son père, ou dans Topaze. J'ai une très bonne dentiste, qui est réellement passionnée par son métier et très gentille, mais sa facture est néanmoins salée, et je crains fort qu'elle ne refuse les patients qui l'insulteraient. D'ailleurs, dans d'autres pays des profs parviennent à enseigner et à aimer leur métier en ayant de bien meilleures conditions de travail et de salaire. Incroyable, non?Rabelais a écrit:Non, je ne suis pas rentière mais j'ai vécu sans ce salaire,je peux le faire à nouveau, j'ai un peu de chance, j'ai aidé "Jules" à faire carrière en sacrifiant la mienne ( ce qui n'est pas un sacrifice d'ailleurs car faire carrière n'a jamais été un objectif) et je ne suis pas baba cool ni demago ni rien de cela.
Je ne crois plus au système depuis un bon moment SAUF en ce dernier bastion de profs qui, malgré tout ce que tu cites et bien plus encore, y croient encore et essaient de ne pas plier, testent les nouveautés et ne gardent que celles qui conviennent, testent donc les nouveaux médocs mais ont un stock d'anciens au cas où.
Alors je suis là parce que j'ai toujours eu envie d'y être
et que lorsque je ferme la porte de mes classes, même le vendredi soir lorsqu'ils sont en transe, je sais ce que je veux faire et que je le fais, pour un, pour douze , jamais pour les mêmes mais toujours avec un profond respect pour ceux qui vont bientôt devenir la nouvelle génération d'adulte et nous remplacer.
Aucun conseil, aucune notion, aucun point de langue n'a de sens pour moi si je bosse pour l'instant seulement et non pour ce qu'il va en rester à l'avenir.
Idéaliste, sans doute, usée dans 2 ans, peut-être, broyée par l'EN, sûrement, s'ils ne me virent pas avant mais tant pis, j'aurai essayé.
Cela dit, pour les collègues qui sont volontaires pour enseigner bénévolement, je suggère de renoncer au bénéfice du concours et de postuler aux postes à 9 euros offerts par le ministère. Vous aiderez encore davantage la nation.
Bah justement, je me tâte .
- ChocolatGuide spirituel
Pierre-Henri a écrit:Chocolat a écrit:
Tu appelles ça illusions, moi j'appelle ça objectifs, et je compte bien les conserver et les atteindre avec mes élèves, comme depuis un bon nombre d'années déjà.
Et vous parvenez à les remplir avec un dealer analphabète de 5ème qui refuse de fournir le moindre travail, la moindre seconde d'attention, et qui passe toute l'heure à lancer des objets et à se rouler par terre ? Avec l'un de ses clients, pris de bouffées délirantes en cours, que vous êtes obligé de maitriser avec l'aide du principal-adjoint et d'un surveillant ? Avec un cas psy de quatrième qui, d'un coup, se met à bondir frénétiquement sur sa chaise en poussant des cris de cochon et en mimant la masturbation ? Si c'est le cas, toutes mes félicitations. Moi, dans ces situations-là, l'idéal humaniste, je le trouve étrangement lointain.
Pardon, mais tous les élèves de France ne sont pas des dealers analphabètes qui lancent des objets et se roulent par terre, des drogués pris de bouffées délirantes ou des dingues qui bondissent en poussant des cris de cochon.
Alors bon...
_________________
- sombraNiveau 6
Difficile de répondre à cette question. Certains enseignent en considérant leur métier comme purement alimentaire et font correctement leur travail ; pour d'autres, c'est impossible.
Pour ce qui est de partir si le métier ne nous satisfait pas/plus, ce n'est quand même pas simple de retrouver rapidement un autre boulot avec un salaire correct, notamment avec un cursus littéraire, et personne n'a envie de se retrouver à la rue.
Pour ce qui est de partir si le métier ne nous satisfait pas/plus, ce n'est quand même pas simple de retrouver rapidement un autre boulot avec un salaire correct, notamment avec un cursus littéraire, et personne n'a envie de se retrouver à la rue.
- NormandyxNeoprof expérimenté
personnellement, ce n'est pas tant la question du salaire (mais s'il était versé tous les 15 jours, ça irait encore mieux):lol: , juste que près de 40 ans de boutique et assez longtemps dans le primaire, Sisyphe fatigue un peu, surtout que j'ai l'impression que l'administration monte le sommet régulièrement, qu'une partie croissante des parents savonnent la pente, quant aux enfant-rocher j'en trouve de plus en plus de boulets, dans une la société dans son entier qui devient irascible...
On travaille avec de l'humain, mais j'arrive à être lassé de cette "humanerie" comme disait mon petit Claude, j'ai des envies de refuge isolé ou d'animaux silencieux, ça doit être pour cela que j'écris l'ordinateur sur les genoux en écoutant Miles Davis et en contemplant un de mes aquariums...
On travaille avec de l'humain, mais j'arrive à être lassé de cette "humanerie" comme disait mon petit Claude, j'ai des envies de refuge isolé ou d'animaux silencieux, ça doit être pour cela que j'écris l'ordinateur sur les genoux en écoutant Miles Davis et en contemplant un de mes aquariums...
- ChocolatGuide spirituel
Cripure a écrit:Bah oui, mais là, je suis bien payé. Désolé, hein, je suis cash.Chocolat a écrit:Lefteris a écrit:
Je ne vois pas la contradiction , on peut tout à fait défendre certaines valeurs quand on fait son boulot (je ne ferais pas n'importe quoi, je me bats pour ma matière en sachant pertinemment que c'est foutu), mais justement, se rappeler que c'est avant tout un boulot qui nous permet de manger. Viendrait-on, si du jour au lendemain on avait des revenus ? La réponse est dans la question...
Mais des boulots "avant tout pour manger", il y en a des tas d'autres.
Mais c'est ton droit le plus strict, papy !
Moi, j'estime en revanche que je suis mal payée par rapport à mon niveau d'études, mais je trouve que ce n'est pas dramatique puisque ce n'est pas du tout cet aspect du métier qui m'intéressait (et qui m'intéresse).
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- User5899Demi-dieu
Oui, on voit, là, sur l'avatarKiki1991 a écrit:Charlot a écrit:J'ai pas encore beaucoup d'expérience mais j'aime ce travail.
Ok il y a des côtés pas simple comme faire la police, corriger des copies, se faire traiter de feignant par tous les copains mais j'ai toujours voulu faire ça. Et c'est toujours le cas.
Je pense qu'il faut avoir et/ou conserver d'autres activités et passions à côté pour pouvoir être bien dans son boulot. La semaine, M. N***** porte sa chemise repassée et son paquet de copies mais le week end, Charlot met son sweat de métal à capuche et part boire des bières en écumant les salles de concert ou visitant les copains d'ici ou là.
+1 ! J'ai exactement la même vision des choses (moins le sweat de métal à capuche... Le t-shirt suffira :lol: )
- LefterisEsprit sacré
Oui, je sais pour le traitement, j'étais fonctionnaire avant, et pas trois mois, mais je fais simple. J'ai même été dans une institution régalienne ou l'engagement professoral , à côté, c'est du bénévolat de dames patronnesses , et tellement impliqué que j'en suis sorti brisé et que j'ai dû changer dans des conditions douloureuses. Et avant ça encore , j'ai été militaire sous contrat (et donc jeté). Donc, le service de la République, hein, je connais plus que quiconque...Je trouve justement que c'est parce que l'école est marchandisée, individualisée, et de plus en plus opposée aux valeurs républicaines, que le métier est dévoyé, et donc plus assez attrayant. Déjà, quand je suis revenu dans l'EN, c'était la pétaudière, ça avait bien régressé en deux décennies. Nous partons finalement des mêmes constats, mais pas pour arriver au même point.Elyas a écrit:Lefteris a écrit:Oui, mais au départ, tu as bien fait un métier pour gagner ta vie, non, comme tout le monde ? Donc tu as fait un compromis, en mettant dans la balance un salaire moindre. Du reste, là où principalement nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes, c'est que nous ne voyons pas du tout dans le même sens la relation de cause à effet. C'est justement parce que le métier d'enseignant est de moins en moins un métier d'enseignant, que justement cette "mission politique au service de la cité" est reniée par la Cité même , que l'impasse sur les conditions d'exercice ne se fait plus. Il suffit de lire les très nombreuses interventions dans ce sens , et pas seulement sur ce fil.Elyas a écrit:
Lefteris, le problème est que tu mets l'économique avant le politique dans tes justifications. Ce n'est pas mon cas. Pour moi, le politique est supérieur à l'économique. En conséquence, choisir l'enseignement public est un engagement politique, porteur de civilisation, pas un compromis pris entre mes goûts et la nécessité économique. En conséquence, nous ne pouvons pas nous comprendre, nos parcours sont trop différents. Je ne dis pas que tu as tort. Je dis que depuis que la majorité des enseignants pensent comme toi et non plus comme une mission politique au sens de service de la cité, notre métier a commencé sa chute car il était plus facile de nous attaquer, nous n'étions plus les parangons républicains d'autrefois.
Plus le métier se dégradera, plus les responsables se chargeront de le détruire, moins un idéal de travail sera possible (autre que faire du socle, des projets, de la garderie, de l'ordinateur...) , plus l'aspect conditions de travail -rémunération sera important.
EH bien, je vais te surprendre mais, la question du montant du traitement, car oui nous touchons un traitement et non un salaire et faire l'erreur est bien la preuve que tu places l'économique avant le politique, n'est jamais entré en ligne. Je voulais devenir enseignant, c'était une vocation. Point.
Tu peux essayer de tordre mes mots, d'essayer de me faire comprendre que j'ai tort et que je ne comprends pas mes désirs profonds, ce sera toujours une erreur.
J'ai décidé de m'engager au service de la République et de ses valeurs et voilà. J'ai passé le concours à 21 ans. Je viens d'une famille très pauvre, alors le traitement d'un professeur, c'est pouvoir me nourrir moi et toute ma famille, c'est déjà mieux que ce que j'ai connu dans les années 80.
Je me suis engagé au service de la République. La contrepartie est que l'Etat me verse un traitement qui me permet de vivre dans la Cité à la mesure de ce que mon rôle est.
En dévalorisant le rôle politique et l'engagement (la vocation, dirons-nous, l'école française est pétrie de la philosophie des Jésuites), les collègues qui disent que c'est un job comme un autre sont des alliés inconscients de ceux qui veulent marchandiser l'école, la détruire et jeter aux rebuts les valeurs républicaines.
Mais, tu as raison. Nous ne nous comprendrons pas. Le cynisme a triomphé dans les années 80. Je suis une anomalie statistique. Cependant, nous sommes encore nombreux à être ces anomalies statistiques.
Mais je ne dis pas que c'est un boulot comme un autre, simplement que les conditions d'exercice, les perspectives collectives et individuelles, les bâtons mis dans les roues, l'interdiction même de faire son métier (qui enseigne encore le grec par exemple ?) ne font plus assez rêver pour l'exercer comme un sacerdoce.
De plus (je parle pour les plus jeunes) l'absence de reconversion vraiment aidée oblige des dizaines de milliers d'enseignants à rester, justement pour nourrir leur famille, car retrouver un métier équivalent à brûle-pourpoint relève de l'illusion. On ne peut pas à en vouloir aux nombreux enseignants qui n'en peuvent plus et restent pour ne pas se retrouver sous les ponts, on n'a même pas le droit de les culpabiliser.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LizdarcyFidèle du forum
sombra a écrit:Difficile de répondre à cette question. Certains enseignent en considérant leur métier comme purement alimentaire et font correctement leur travail ; pour d'autres, c'est impossible.
Pour ce qui est de partir si le métier ne nous satisfait pas/plus, ce n'est quand même pas simple de retrouver rapidement un autre boulot avec un salaire correct, notamment avec un cursus littéraire, et personne n'a envie de se retrouver à la rue.
Mais bien sûr, tout à fait d'accord avec toi.
Et puis franchement, des copains et copines qui bossent sans être "passionnés" par leur métier(quels qu'ils soient), eh bien c'est une vaste majorité autour de moi. Si on devait tous quitter notre travail pour ça, il ne resterait pas grand monde au boulot par les temps qui courent.
@lefteris
ta parole est d'or
- LefterisEsprit sacré
Et voilà, tout simplement. Et l'essentiel , c'est de faire son métier correctement, pas de prêter serment en protestant de sa "vocation".Lizdarcy a écrit:sombra a écrit:Difficile de répondre à cette question. Certains enseignent en considérant leur métier comme purement alimentaire et font correctement leur travail ; pour d'autres, c'est impossible.
Pour ce qui est de partir si le métier ne nous satisfait pas/plus, ce n'est quand même pas simple de retrouver rapidement un autre boulot avec un salaire correct, notamment avec un cursus littéraire, et personne n'a envie de se retrouver à la rue.
Mais bien sûr, tout à fait d'accord avec toi.
Et puis franchement, des copains et copines qui bossent sans être "passionnés" par leur métier(quels qu'ils soient), eh bien c'est une vaste majorité autour de moi. Si on devait tous quitter notre travail pour ça, il ne resterait pas grand monde au boulot par les temps qui courent.
Lefteris Chrysostomos, ça sonnerait bien comme pseudoLizdarcy a écrit:
@lefteris
ta parole est d'or
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- User17706Bon génie
Je fais partie de ceux qui n'ont ni richesses ni revenu hors de leur activité professionnelle, et qui dépendent donc de leur travail pour leur survie. Certes je pourrais aller gagner ailleurs un salaire égal à dix fois mon traitement, mais ça ne m'intéresse pas des masses, pas assez pour me mettre en mouvement en tout cas. En ce sens il est choisi pour d'autres raisons que de cuisine. Cependant, que ce travail soit aussi alimentaire au sens que je viens d'exposer paraît évident. Totalement insensible au vocabulaire des «valeurs», je suis en revanche sensible à l'idée de notre mission et à sa noblesse. J'aimerais aussi que d'autres que nous soient davantage sensibles à la noblesse de la mission, et le soient moins aux arguments qu'ils peuvent en tirer, comme il arrive souvent, pour «l'abaissement matériel et moral» de la profession.
- ElyasEsprit sacré
Lefteris a écrit:Et voilà, tout simplement. Et l'essentiel , c'est de faire son métier correctement, pas de prêter serment en jurant de sa "vocation".Lizdarcy a écrit:sombra a écrit:Difficile de répondre à cette question. Certains enseignent en considérant leur métier comme purement alimentaire et font correctement leur travail ; pour d'autres, c'est impossible.
Pour ce qui est de partir si le métier ne nous satisfait pas/plus, ce n'est quand même pas simple de retrouver rapidement un autre boulot avec un salaire correct, notamment avec un cursus littéraire, et personne n'a envie de se retrouver à la rue.
Mais bien sûr, tout à fait d'accord avec toi.
Et puis franchement, des copains et copines qui bossent sans être "passionnés" par leur métier(quels qu'ils soient), eh bien c'est une vaste majorité autour de moi. Si on devait tous quitter notre travail pour ça, il ne resterait pas grand monde au boulot par les temps qui courent.
Dois-je donc avoir honte d'avoir la vocation, à vous lire tous ? En quoi cela vous gêne-t-il tant que des collègues aient la vocation ? Cela change en mal votre façon de travailler ? Par contre, ceux qui ont la vocation, ce qui ne veut pas dire ouiouistes bien au contraire d'ailleurs, doivent subir l'idée qu'ils sont des freaks, apparemment.
Sinon, Lefteris, je suis d'accord sur les points abordés dans ton précédent message.
- Fesseur ProGuide spirituel
Merci Elyas et Chocolat.
Vous dites bien mieux que moi ce que je pense.
+ 1 quoi.
Vous dites bien mieux que moi ce que je pense.
+ 1 quoi.
_________________
Pourvu que ça dure...
- LefterisEsprit sacré
Non, il ne s'agit pas d'avoir honte, mais de ne pas culpabiliser ceux qui ne l'ont pas ou plus, parce qu'ils en viennent même à mépriser le système et ceux qui s'en servent à leur profit. Quant à la façon de travailler, tu touches là à un point qui a été déterminant pour moi : travailler seul. Ca, c'est un réel "plus" du métier. C'est même le dernier moyen de lutter un peu...Elyas a écrit:Lefteris a écrit:Et voilà, tout simplement. Et l'essentiel , c'est de faire son métier correctement, pas de prêter serment en jurant de sa "vocation".Lizdarcy a écrit:
Mais bien sûr, tout à fait d'accord avec toi.
Et puis franchement, des copains et copines qui bossent sans être "passionnés" par leur métier(quels qu'ils soient), eh bien c'est une vaste majorité autour de moi. Si on devait tous quitter notre travail pour ça, il ne resterait pas grand monde au boulot par les temps qui courent.
Dois-je donc avoir honte d'avoir la vocation, à vous lire tous ? En quoi cela vous gêne-t-il tant que des collègues aient la vocation ? Cela change en mal votre façon de travailler ? Par contre, ceux qui ont la vocation, ce qui ne veut pas dire ouiouistes bien au contraire d'ailleurs, doivent subir l'idée qu'ils sont des freaks, apparemment.
Sinon, Lefteris, je suis d'accord sur les points abordés dans ton précédent message.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- NormandyxNeoprof expérimenté
Elyas a écrit:
Dois-je donc avoir honte d'avoir la vocation, à vous lire tous ? En quoi cela vous gêne-t-il tant que des collègues aient la vocation ? Cela change en mal votre façon de travailler ? Par contre, ceux qui ont la vocation, ce qui ne veut pas dire ouiouistes bien au contraire d'ailleurs, doivent subir l'idée qu'ils sont des freaks, apparemment.
honte? pourquoi? les curés ont ils honte de leur engagement?
tant que ces croisés ne cherchent pas à m'imposer leur point de vue ou leur mode de vie, je ne suis pas gêné, je ne mange pas à la cantine, je pique nique vite fait dans ma classe pour bosser plus, j'évite donc les repas pédagogiques, je ne culpabilise même pas quand je refuse de participer à une kermesse, une fête à la c** et autres guignolades hors temps scolaire et je suis même capable d'expliquer mon choix en conseil d'école devant les parents, après tout, vous avez vu une kermesse des employés de la banque pour vous offrir des sorties ou des caissières de supermarché perdant une journée de salaire pour qu'il y ait plus de caisses ouvertes et que vous attendiez moins?
En tant que salarié, je suis un travailleur comme un autre.
Et puis la vocation, c'est un peu comme des chaussures, ça finit par s'user
- ZenxyaGrand sage
Elyas, tu n'as pas à avoir honte, c'est génial justement d'avoir toujours cette foi.
J'aurai aimé gardé la mienne aussi intacte, malheureusement la corde s'est rompue.
Je revis car je n'enseigne plus.
Je suis toujours dans l'EN, j'ai toujours mes convictions et j'essaie encore d'être en accord avec elles.
Et je comprends tellement ceux qui te disent que leur propre survie psychologique passe par un certain détachement vis à vis de leur rôle (engagement ?) d'enseignant.
J'aurai aimé gardé la mienne aussi intacte, malheureusement la corde s'est rompue.
Je revis car je n'enseigne plus.
Je suis toujours dans l'EN, j'ai toujours mes convictions et j'essaie encore d'être en accord avec elles.
Et je comprends tellement ceux qui te disent que leur propre survie psychologique passe par un certain détachement vis à vis de leur rôle (engagement ?) d'enseignant.
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- ysabelDevin
Normandyx a écrit:Elyas a écrit:
Dois-je donc avoir honte d'avoir la vocation, à vous lire tous ? En quoi cela vous gêne-t-il tant que des collègues aient la vocation ? Cela change en mal votre façon de travailler ? Par contre, ceux qui ont la vocation, ce qui ne veut pas dire ouiouistes bien au contraire d'ailleurs, doivent subir l'idée qu'ils sont des freaks, apparemment.
honte? pourquoi? les curés ont ils honte de leur engagement?
tant que ces croisés ne cherchent pas à m'imposer leur point de vue ou leur mode de vie, je ne suis pas gêné, je ne mange pas à la cantine, je pique nique vite fait dans ma classe pour bosser plus, j'évite donc les repas pédagogiques, je ne culpabilise même pas quand je refuse de participer à une kermesse, une fête à la c** et autres guignolades hors temps scolaire et je suis même capable d'expliquer mon choix en conseil d'école devant les parents, après tout, vous avez vu une kermesse des employés de la banque pour vous offrir des sorties ou des caissières de supermarché perdant une journée de salaire pour qu'il y ait plus de caisses ouvertes et que vous attendiez moins?
En tant que salarié, je suis un travailleur comme un autre.
Et puis la vocation, c'est un peu comme des chaussures, ça finit par s'user
J'adore !
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- arcencielGrand Maître
J'adore aussi!ysabel a écrit:Normandyx a écrit:Elyas a écrit:
Dois-je donc avoir honte d'avoir la vocation, à vous lire tous ? En quoi cela vous gêne-t-il tant que des collègues aient la vocation ? Cela change en mal votre façon de travailler ? Par contre, ceux qui ont la vocation, ce qui ne veut pas dire ouiouistes bien au contraire d'ailleurs, doivent subir l'idée qu'ils sont des freaks, apparemment.
honte? pourquoi? les curés ont ils honte de leur engagement?
tant que ces croisés ne cherchent pas à m'imposer leur point de vue ou leur mode de vie, je ne suis pas gêné, je ne mange pas à la cantine, je pique nique vite fait dans ma classe pour bosser plus, j'évite donc les repas pédagogiques, je ne culpabilise même pas quand je refuse de participer à une kermesse, une fête à la c** et autres guignolades hors temps scolaire et je suis même capable d'expliquer mon choix en conseil d'école devant les parents, après tout, vous avez vu une kermesse des employés de la banque pour vous offrir des sorties ou des caissières de supermarché perdant une journée de salaire pour qu'il y ait plus de caisses ouvertes et que vous attendiez moins?
En tant que salarié, je suis un travailleur comme un autre.
Et puis la vocation, c'est un peu comme des chaussures, ça finit par s'user
J'adore !
- IphigénieProphète
:lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
- NormandyxNeoprof expérimenté
évidemment, mais on peut toujours penser qu'un jeune oublie de regarder la grille des salaires ou bien qu'il a une idée du métier assez éloignée de la réalité du terrain, ou qu'il prend cette voie faute d'en avoir d'autres ouvertes devant lui (je pense à certaines formations en sciences humaines ou littéraires très pointues), sans oublier ceux qui prennent cela en attendant, qui y trouvent un certain plaisir au début et qui nécessité fait loi restent pour assurer le quotidien de leur famille et finissent par être inaptes à une reconversion, n'oublions pas que pôle emploi vous catalogue senior à 45 ans...
- LeclochardEmpereur
Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Oui. Il y a forcément à l'origine du choix de ce métier une autre motivation. Peut-être disparaît-elle ensuite.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
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