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- doctor whoDoyen
Surtout, bien expliquer le poème. La plupart des élèves apprennent comme si le texte était en chinois, déconnectant la mémoire et la compréhension.
- emanaoNiveau 5
doctor who a écrit:Surtout, bien expliquer le poème. La plupart des élèves apprennent comme si le texte était en chinois, déconnectant la mémoire et la compréhension.
Pour ceux qui font apprendre régulièrement des poèmes, comment faites-vous alors ? Vous prenez le temps, au début de chaque chapitre, d'expliquer le poème qui sera récité ? Vous distribuez un corpus en début d'année ? Un poème en début de chapitre ?
Sinon, pour les aider à apprendre, j'ai aussi pratiqué cela ( 1/4 heure en fin de cours ) pour commencer l'apprentissage du poème en classe :
Première strophe écrite au tableau : lecture à haute voix par plusieurs élèves.
J'efface quelques mots (les adjectifs... ) : lecture à haute voix par plusieurs élèves.
J'en efface d'autres : lecture (etc, etc, jusqu'à ce que le tableau soit blanc...)
- doctor whoDoyen
Pas bête.
Le principe, c'est de ne faire apprendre que ce qui est compris, en détail. Forcément, ça peut prendre du temps. Je préfère en faire moins et mieux.
Le principe, c'est de ne faire apprendre que ce qui est compris, en détail. Forcément, ça peut prendre du temps. Je préfère en faire moins et mieux.
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- MalicouNiveau 8
Cette année, j'ai testé une nouveauté : j'ai sélectionné dans leur manuel une quarantaine de textes, des poèmes mais aussi des extraits de théâtre, de romans, de contes, etc ... A chaque trimestre, les élèves devaient apprendre pour "30 points" ce qui correspondraient à trois récitations type sonnet, à choisir. Ils ont commencé l'année par les textes faciles, puis, souvent après avoir étudié en classe des extraits, ils les choisissaient aussi. Les élèves ont plutôt apprécié ce système. Moi aussi.
- emanaoNiveau 5
Tu peux préciser ce système STP ?Malicou a écrit:A chaque trimestre, les élèves devaient apprendre pour "30 points" ce qui correspondraient à trois récitations type sonnet, à choisir.
Et le niveau dans lequel tu as mis cela en place ?
- MarillionEsprit éclairé
J'essaie de faire apprendre un texte par chapitre, par forcément de la poésie.
Par ex, avec mes 3e qui ont eu, après explication de chaque texte (lecture analytique) : Le Dormeur du val (chapitre sur les nouvelles à chute), l'incipit des Confessions de Rousseau, Mon frère de Le Forestier (Un Secret), Si je mourais là-bas d'Apollinaire, Oradour de Tardieu et enfin Le Chant des partisans.
Je leur ai demandé de les relire avant le Brevet pour se les remémorer. Certains pourraient être utilisés dans le sujet de réflexion.
Par ex, avec mes 3e qui ont eu, après explication de chaque texte (lecture analytique) : Le Dormeur du val (chapitre sur les nouvelles à chute), l'incipit des Confessions de Rousseau, Mon frère de Le Forestier (Un Secret), Si je mourais là-bas d'Apollinaire, Oradour de Tardieu et enfin Le Chant des partisans.
Je leur ai demandé de les relire avant le Brevet pour se les remémorer. Certains pourraient être utilisés dans le sujet de réflexion.
- MalicouNiveau 8
emanao a écrit:Tu peux préciser ce système STP ?Malicou a écrit:A chaque trimestre, les élèves devaient apprendre pour "30 points" ce qui correspondraient à trois récitations type sonnet, à choisir.
Et le niveau dans lequel tu as mis cela en place ?
MMh, je ne sais pas exactement comment mieux expliquer. En fait, au lieu d'imposer une récitation par mois environ (ce que je pratiquais avant), je leur ai laissé le choix sur les textes parmi une large sélection. Certains textes qui étaient plus longs ou plus complexes pouvaient "valoir" 20 ou 30 points. D'autres très petits ne valaient que 5 points. La plupart 10 points. Chaque élève, pour chaque trimestre, devait choisir des textes pour une valeur totale de 30 points. Ils s'inscrivaient pour une ou plusieurs dates dans le trimestre. Par jour, dans toutes mes classes pour tous les niveaux, j'avais deux ou trois élèves qui récitaient.
Les points positifs, à mon sens, de ce système que j'ai piqué à un prof des écoles :
- pas de séance de récitation d'une heure mais quelques élèves chaque jour
- le plaisir d'entendre et de réentendre certains textes vus en classe tout au long de l'année
- pouvoir choisir des textes courts pour les élèves qui ont des problèmes de mémorisation
- avoir une plus grande variété de textes entendus
- pouvoir expliquer du vocabulaire ou un texte (rapidement) au fur et à mesure des récitations
- de très bonnes notes avec la possibilité de se rattraper en choisissant une récitation supplémentaire (sauf pour les récalcitrants au travail bien sûr)
Je précise juste que j'avais une EAP qui prenait les élèves volontaires sur l'apprentissage des récitations. Une heure suffisait pour la mémorisation.
- MarillionEsprit éclairé
emanao a écrit:Et tu interroges tout le monde à chaque fois ?
Non, j'étale sur plusieurs jours. De toute façon, selon la difficulté et la longueur du texte, je séquence. Mais tout le monde a deux ou trois notes de récitation par trimestre.
- BoubouleDoyen
1) Tenez bon.
2) Pas forcément de la poésie.
3) Pourquoi pas laisser aux volontaires la possibilité de choisir un texte qui leur plaît.
Je rêve peut-être.
2) Pas forcément de la poésie.
3) Pourquoi pas laisser aux volontaires la possibilité de choisir un texte qui leur plaît.
Je rêve peut-être.
- emanaoNiveau 5
Marillion et Malicou, merci pour vos réponses. Ça me donne des idées pour la rentrée prochaine.
- NLM76Grand Maître
doctor who a écrit:Pas bête.
Le principe, c'est de ne faire apprendre que ce qui est compris, en détail. Forcément, ça peut prendre du temps. Je préfère en faire moins et mieux.
Je suis assez d'accord, quoique je préciserais bien. Ce n'est pas 1. compréhension puis 2. apprentissage. C'est les deux en même temps. D'ailleurs, je fais quelquefois mes explications de textes en ayant ce fil directeur-là : comment apprendre par cœur le poème; ce qui fait travailler toutes les relations de sens qu'il y a dans le texte. En fait, apprendre par cœur un texte peut aider à le comprendre — à condition peut-être d'avoir à le dire avec le ton.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- SeiGrand Maître
nlm76 a écrit:doctor who a écrit:Pas bête.
Le principe, c'est de ne faire apprendre que ce qui est compris, en détail. Forcément, ça peut prendre du temps. Je préfère en faire moins et mieux.
Je suis assez d'accord, quoique je préciserais bien. Ce n'est pas 1. compréhension puis 2. apprentissage. C'est les deux en même temps. D'ailleurs, je fais quelquefois mes explications de textes en ayant ce fil directeur-là : comment apprendre par cœur le poème; ce qui fait travailler toutes les relations de sens qu'il y a dans le texte. En fait, apprendre par cœur un texte peut aider à le comprendre — à condition peut-être d'avoir à le dire avec le ton.
J'ai travaillé ainsi ce matin avec l'élève que je suis en cours particuliers. Formidable exercice. Elle-même était vraiment ravie de découvrir que retenir un texte n'était pas si compliqué.
Je suis conquise. Merci. J'avais déjà travaillé de cette manière avec mes lycéens, mais pas en cherchant à les apprendre, seulement à les faire lire de manière expressive.
- doctor whoDoyen
En première, on doit pouvoir faire ça (explication, lecture expressive, apprentissage par cœur), suivi d'un plan détaillé à trou.
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- yranohHabitué du forum
nlm76 a écrit:
Je suis assez d'accord, quoique je préciserais bien. Ce n'est pas 1. compréhension puis 2. apprentissage. C'est les deux en même temps. D'ailleurs, je fais quelquefois mes explications de textes en ayant ce fil directeur-là : comment apprendre par cœur le poème; ce qui fait travailler toutes les relations de sens qu'il y a dans le texte. En fait, apprendre par cœur un texte peut aider à le comprendre — à condition peut-être d'avoir à le dire avec le ton.
NLM, c'est très intéressant. Comment cela se passe-t-il exactement? Comment expliquer un texte avec ce fil conducteur?
- doctor whoDoyen
Yohanr a écrit:nlm76 a écrit:
Je suis assez d'accord, quoique je préciserais bien. Ce n'est pas 1. compréhension puis 2. apprentissage. C'est les deux en même temps. D'ailleurs, je fais quelquefois mes explications de textes en ayant ce fil directeur-là : comment apprendre par cœur le poème; ce qui fait travailler toutes les relations de sens qu'il y a dans le texte. En fait, apprendre par cœur un texte peut aider à le comprendre — à condition peut-être d'avoir à le dire avec le ton.
NLM, c'est très intéressant. Comment cela se passe-t-il exactement? Comment expliquer un texte avec ce fil conducteur?
J'imagine qu'il s'agit d'une explication linaire, hémistiche par hémistiche. Le but est d'individualiser chaque hémistiche, vers et strophe dans la mémoire en y associant un contenu précis, grâce à un travail de paraphrase, puis de faire comprendre le rapport de chacune de ces individualités.
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- NLM76Grand Maître
Oui. Mais pas seulement. Il s'agit de repérer les réseaux de signification dans le texte. Repérer les allitérations et assonances, leurs effets, aide à la mémorisation. Même chose pour les rimes. Même chose pour les effets de rythme, les antithèses. Le mouvement du texte, avec ses ruptures. Apprendre convenablement un texte, c'est aussi en saisir la construction. Donc, encore et toujours, le plan du texte.
Très intéressant à faire aussi pour un texte en prose. A commencer par Le spleen de Paris. Devoir apprendre par cœur un poème en prose oblige à en saisir tous les méandres ou plutôt la structure cachée, et à comprendre pourquoi il s'agit encore de poésie, alors qu'il n'y a pas de vers. J'avais fait ça l'an dernier avec «Enivrez-vous».
C'est un truc à faire aussi pour un texte long comme «Zone». Apprendre par cœur un tel texte produit un sacré remue-méninges.
Très intéressant à faire aussi pour un texte en prose. A commencer par Le spleen de Paris. Devoir apprendre par cœur un poème en prose oblige à en saisir tous les méandres ou plutôt la structure cachée, et à comprendre pourquoi il s'agit encore de poésie, alors qu'il n'y a pas de vers. J'avais fait ça l'an dernier avec «Enivrez-vous».
C'est un truc à faire aussi pour un texte long comme «Zone». Apprendre par cœur un tel texte produit un sacré remue-méninges.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- yranohHabitué du forum
Merci pour ces explications. J'ai bien envie d'essayer l'an prochain.
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Je pratique très régulièrement, en particulier en sixième et en cinquième, depuis quelques années.
L'idée m'est venue en voyant à quel point mes petits banlieusards, d'année en année, peinait de plus en plus à apprendre quoi que ce soit. Ainsi, à chaque fois que l'on étudie un texte, ou presque, je choisis quelques lignes (les plus porteuses de sens, celles qui donnent matière à la diction la plus expressive...), ou je leur demande de faire leur propre choix, et je fais réciter quelques élèves au début du cours suivant.
Ce qui très agréable à observer, c'est que les élèves, souvent effrayés par la commande en début d'année, sont rapidement emballés par l'exercice et mémorisent de plus en plus facilement.
Dernière remarque : ce sont bien ces activités qui donnent lieu chez moi à l'apprentissage le plus sérieux pour une grande majorité d'élèves. S'il est assez aisé de garder son ignorance plus ou moins secrète quand on sèche sur une copie, il est beaucoup moins facile d'affronter l'ensemble de la classe quand on ne sait rien à l'oral.
(Hum... je viens encore de dire un truc réac', non ?)
L'idée m'est venue en voyant à quel point mes petits banlieusards, d'année en année, peinait de plus en plus à apprendre quoi que ce soit. Ainsi, à chaque fois que l'on étudie un texte, ou presque, je choisis quelques lignes (les plus porteuses de sens, celles qui donnent matière à la diction la plus expressive...), ou je leur demande de faire leur propre choix, et je fais réciter quelques élèves au début du cours suivant.
Ce qui très agréable à observer, c'est que les élèves, souvent effrayés par la commande en début d'année, sont rapidement emballés par l'exercice et mémorisent de plus en plus facilement.
Dernière remarque : ce sont bien ces activités qui donnent lieu chez moi à l'apprentissage le plus sérieux pour une grande majorité d'élèves. S'il est assez aisé de garder son ignorance plus ou moins secrète quand on sèche sur une copie, il est beaucoup moins facile d'affronter l'ensemble de la classe quand on ne sait rien à l'oral.
(Hum... je viens encore de dire un truc réac', non ?)
- IsmyrrNiveau 6
j'ai décidé de le faire à partir de poésies et d'extraits de textes étudiés.
Je suis convaincue depuis peu que cela leur permettra d'acquérir des tournures de phrases, des expressions.
Tout bêtement, j'ai observé ma fille de 4 ans. Et récemment, je me suis rendue compte que les histoires qu'elle invente, les expressions idiomatiques et les tournures soutenues qu'elle emploie et qui nous étonnent sont directement issues des histoires que je lui lis plusieurs fois et qu'elle finit par connaître par coeur.
dès le départ, le langage s'apprend par imitation, et si ce n'est pas une découverte moi, l'âge des enfants avançant, je l'avais occulté.
- flor.Niveau 4
J'avoue "tomber" sur cette discussion un peu par hasard et que je n'ai pas lu toutes les interventions donc pardon si je reprends des choses déjà dites mais lors d'un stage avec Olivier Barbarant, il nous a proposé de faire réciter nos élèves chez eux et qu'ils se filment! J'ai expérimenté et les résultats, rendus sur clé USB, ont été très intéressants à plusieurs points de vue.N'étaient diffusés que les travaux de ceux qui le souhaitaient. Tous ont noté le côté positif de l'exercice : on peut reprendre jusqu'à ce qu'on soit satisfait, mettre le ton, être moins centré sur la seule mémorisation etc.Bien sûr, l'oeil de la caméra en a déstabilisé certains, d'autres ont eu du mal à être contents d'eux (et ont réalisé qu'ils avaient des difficultés à l 'être finalement dans d'autres domaines, qu'ils devaient être moins durs avec eux-mêmes...). La réflexion qui a suivi nous a appris beaucoup sur leur façon de travailler et ce qui a été le plus surprenant pour moi c'est que pas un n'a envisagé de tricher en ayant le texte à proximité. Ils ont tous joué le jeu.
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