Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?

Voilà j'aimerais vraiment parler d'un sujet qui, je crois, pourrit la vie d'un grand nombre d'entre nous (j'ai des noms!!!)... quand on est prof et célibataire, autrement dit quand on n'a pas de vie de famille et des gamins en bas âge dont on doit s'occuper lorsqu'on rentre chez soi, il me semble qu'on est davantage enclins à "ruminer" quand on a des soucis avec une classe (ou plusieurs )... on regarde un film le soir pour se détendre et vlan on repense à cet élève qui nous a pourri le cours ou on stresse carrément parce que le lendemain on va avoir la classe qui est la plus agitée du collège! et pire encore quand on se retrouve au lit... stress, on s'endort tard, on se réveille le lendemain la tête lourde... et la fatigue s'accumule au gré des nuits agitées et notre capacité de (bonne) réaction faiblit...
Pire encore, pendant les vacances, on compte les jours qui nous restent avant de revoir les joyeux zozos!
Je connais des collègues célibataires qui vivent ça... je ne dis pas que la vie de couple et la vie de famille est la panacée... mais au moins on peut penser à autre chose plus facilement, par la force des choses... non?
Donc si vous êtes dans le même cas, comment faites-vous? avez-vous le sentiment qu'on se pourrit la vie? je me dis qu'il faudrait vraiment prendre beaucoup de recul et s'en f****** complètement, mais plus facile à dire qu'à faire, non?

je crois que même célibataire on peut avoir une vie sociale, sortir (surtout que prof ça laisse quand même pas mal de temps libre) et que c'est les contacts sociaux en général et pas seulement le couple qui font penser à autre chose.

et inversement, devoir faire bonne figure face aux élèves quand on est en pleine rupture-divorce-crise conjugale, c'est pas évident.

Même mariée, je rumine, je dors mal et en plus je casse les pieds à toute la famille

Je suis prof, célibataire et je sors d'une période de vie de couple hyper compliquée et je peux t'assurer que non, la vie de couple n'est pas la panacée. Dans mon cas, c'était un soucis en plus.
Maintenant, quand j'ai eu des classes hyper pénibles, je comptais effectivement les jours et me suis demandée comment j'allais tenir le coup : c'est là que j'ai adopté ma jument et ça a été aussi bénéfique qu'une séance de psy. Pendant que je m'occupais d'elle, j'oubliais totalement mes zozos. C'était déjà ça en moins à penser à eux.
Maintenant, je ne te dis pas d'adopter un cheval pour aller mieux mais peut être de trouver une activité extérieure qui te passionne, te permet de voir autre chose, de t'évader et ce temps là est du temps où ils n'ont plus de prise sur toi.
Voilà.

Oui comme dis Reine, on peut être célibataire et avoir "une vie" hein

Je crois qu'il est effectivement essentiel d'avoir "une vie" en dehors de ce boulot... Quand on n'a que les murs de son appart ou le frigo comme interlocuteurs, on rumine en effet pas mal. Quand on a une vie en dehors du boulot, on relativise bien plus facilement je trouve. Ici je suis seule (je suis en couple mais mon copain est loin et très occupé), je n'ai pas un seul ami (snifffff), je ne fais aucune sortie et je rumine énormément, je stresse, je suis pas bien...je pense au boulot 24/24 et la télé qui marche en continu chez moi (ça fait une présence) ne me distrait pas du tout.... Par contre je me souviens de ma deuxième année de stage : je vivais avec mon copain, mes collègues stagiaires étaient des potes, on se faisait plein de sorties le week end et en semaine et j'ai passé une super année (je n'avais même plus envie de me reconvertir cette année là...c'est dire!)

Jeffsteed, c'est moi que tu décris:lol:

J'ai d'ailleurs posté des quantités de messages sur ce sujet(enfin, sur mon cas).

Pendant plus de 10 ans ( cela va mieux depuis 2 ans seulement), j'ai ruminé ruminé ruminé...Mais c'est mon caractère.

Cela a tellement pourri ma vie que je ne sortais pas et n'avais aucune vie sociale. C'est pourquoi maiantenant les hommes ne comprennent pas pourquoi je suis seule depuis X années. Pas envie de leur expliquer mon passé, mes soucis, bref de faire de la psycho avec eux.Mais c'est pénible de se justifier .

J'ai consulté des psys pour ça.Je ne suis pas un cas pathologique .

Une seule solution d'après eux: sortir, bouger, voir du monde, voyager ( bref ne pas bosser le soir? impossible quand même...)

Donc, deux soirs par semaine, je fais du sport dans une asso après le boulot et un autre soir (mais je vais peut etre arrêter) de la sophrologie.Je fais de la broderie à haute dose aussi ( une passion), du jardinage...Je me demande même si je ne vais pas sortir encore en semaine , le soir, avec OVS .

Mais cela ne m'empeche pas de ruminer comme cet après midi : toujours peur de ne pas avoir dit ce qu'il fallait au moment où il fallait)
Et cette sensation de "présence" dans ma tete.
Et je bosse moins aussi.

Si j'étais en couple, je pense que je ruminerai aussi mais si j'avais des enfants, non, car leur soucis passeraient (sans doute) avant les miens ( enfin, pas sur:P )

* se lève de sa chaise et regarder le cercle d'anonymes *

Bonsoir, je m'appelle Lo*Vi et je suis une prof qui rumine. ruminante (copyright Chanig)

On va créer le club des "ruminants":lol:

Meuh!!!!!!!

Quelques petites solutions pour célibataire (enfin pas vraiment ma façon de faire plutôt!):

1- les collègues: quand un truc se passe mal, en parler à la récré, le midi, vider son sac autour d'un café...ça permet de pas tout garder sur le coeur et de ruminer jusqu'au soir.

2- la thèse: bon dans le genre stressant et pénible ça se pose là...mais ça permet de penser vraiment à autre chose qu'au lycée!!

3- le sport: mine de rien, 1h à transpirer ça fait du bien, ça vide la tête et ça défoule. J'ai fait rire mes collègues un jour. La veille j'avais eu une salle journée notamment avec une classe, et j'aurais volontiers dégommer tout le monde. LE soir à la gym suédoise, on nous fait faire un exercice où il s'agit de sauter-piétiner (comme un enfant de 3 ans qui fait une grosse colère) J'ai ADORÉ !!! C'ÉTAIT TOP! une impression (pas dangereuse) d'écrabouiller ennuis et élèves Le lendemain je mimais l'exercice à mes collègues en salle des profs!!

heu évidemment ça marche pas à tous les coups hein, mais je suis taureau, la rumination c'est une seconde nature chez moi!!

Philann, pour ton 2, je remplace la thèse par la prépa agreg mais c'est à peu près ça.

chanig a écrit:On va créer le club des "ruminants":lol:

J'adhère, et j'édite mon message ci-dessus

darkcoffee a écrit:Philann, pour ton 2, je remplace la thèse par la prépa agreg mais c'est à peu près ça.

Oui c'est le même principe!! Un truc bien lourd qui t'occupes les méninges!!!

Bon courage!!

intéressant vos commentaires... oui je me doute bien que la vie de couple ou de famille n'est en rien une parade contre la "rumination"! mais je me disais que lorsqu'on a des gamins soi-même on arrive à se dire que l'important c'est eux pas nos zozos qui nous pourrissent la vie en classe...

moi ma passion c'est les voyages, tout mon salaire y passe (5 à 6 voyages par an dont cette année le Brésil et le Canada) et du coup plus trop d'argent pour le reste, ciné, resto, week ends etc... j'oublie! va falloir que je m'organise différemment...

j'ajouterai que je ne compte pas adopter une jument (dans mon appart ça risque de faire désordre) mais de toute façon dans mon département rural, c'est pas les ruminants qui manquent! si ça continue, j'irai leur conter fleurette!

philann a écrit:Quelques petites solutions pour célibataire (enfin pas vraiment ma façon de faire plutôt!):

1- les collègues: quand un truc se passe mal, en parler à la récré, le midi, vider son sac autour d'un café...ça permet de pas tout garder sur le coeur et de ruminer jusqu'au soir.
ça, ça m'aide pas mal..en plus j'ai toujours eu des collègues plutôt sympa dans l'ensemble
2- la thèse: bon dans le genre stressant et pénible ça se pose là...mais ça permet de penser vraiment à autre chose qu'au lycée!!

3- le sport: mine de rien, 1h à transpirer ça fait du bien, ça vide la tête et ça défoule. J'ai fait rire mes collègues un jour. La veille j'avais eu une salle journée notamment avec une classe, et j'aurais volontiers dégommer tout le monde. LE soir à la gym suédoise, on nous fait faire un exercice où il s'agit de sauter-piétiner (comme un enfant de 3 ans qui fait une grosse colère) J'ai ADORÉ !!! C'ÉTAIT TOP! une impression (pas dangereuse) d'écrabouiller ennuis et élèves Le lendemain je mimais l'exercice à mes collègues en salle des profs!!

Pour le reste, il n'y a rien qui me permette de ne pas penser au boulot. J'adore fabriquer mes produits de beauté par exemple, mais même quand je suis en train d'en fabriquer un, je pense au boulot, à ce qui reste à faire, etc. Le seul truc qui m'aide moi, c'est discuter avec mon copain, mes parents, des amis (quand j'en avais), les écouter, les voir...

Je rejoins le club des ruminants.

Sinon il y a toujours la possibilité d'une petite partie de Skyrim histoire de faire gicler un peu de sang (mais il faut arriver à décrocher, hein).

* voix multiple à la manière du Choeur antique *

Bienvenue Derborence

loool

Bizarrement je rumine moins depuis que je suis célib....

...avant il y avait les disputes avec mon ex + les pb de boulot et assumer les deux en même temps, je pétais les plombs!

Là au moins si j'ai pas le moral, je peux me réfugier sous la couette sans que qqn me le reproche!!!

Bon je rumine beaucoup moins aussi depuis que j'ai changé de collège et de fonction!

lalilala a écrit:Oui comme dis Reine, on peut être célibataire et avoir "une vie" hein

Je crois qu'il est effectivement essentiel d'avoir "une vie" en dehors de ce boulot... Quand on n'a que les murs de son appart ou le frigo comme interlocuteurs, on rumine en effet pas mal. Quand on a une vie en dehors du boulot, on relativise bien plus facilement je trouve. Ici je suis seule (je suis en couple mais mon copain est loin et très occupé), je n'ai pas un seul ami (snifffff), je ne fais aucune sortie et je rumine énormément, je stresse, je suis pas bien...je pense au boulot 24/24 et la télé qui marche en continu chez moi (ça fait une présence) ne me distrait pas du tout.... Par contre je me souviens de ma deuxième année de stage : je vivais avec mon copain, mes collègues stagiaires étaient des potes, on se faisait plein de sorties le week end et en semaine et j'ai passé une super année (je n'avais même plus envie de me reconvertir cette année là...c'est dire!)

+1
Ce qui est dur, c'est se retrouver seul le soir, je trouve. J'ai passé mes trois premières années seul, ça se passait bien, mais je ruminais quand même sans cesse et j'avais du mal à me débloquer pour faire autre chose.

je suis célibataire et pourtant j'ai trouvé la solution radicale : ça fait deux ans que je vis avec un chat hyper collant (bavard, joueur, etc). résultat je n'ai pas le temps d'être stressée le matin, je n'ai pas le choix de déconnecter ou pas quand je rentre : il sait imposer qu'on s'occupe de lui, un peu comme un bébé en fait...ses besoins priment les miens, tout simplement parce que c'est ça aussi avoir un animal. c'est grâce à lui notamment que j'ai si bien tenu l'année de l'agreg... et c'est moins cher qu'une jument ! . à part ça, je vais m'astreindre au sport et à la musique. pour les élèves...je vais découvrir ça pour la 1ère fois de ma vie demain !

Moi aussi je suis une ruminante!

Je vis seule avec une petite chatte bavarde et flippée et ma fille de 10 ans.....J'essaie de sortir et ej parle avec mes chères collègues, qui sont certaines devenues des amies......

philann a écrit:

darkcoffee a écrit:Philann, pour ton 2, je remplace la thèse par la prépa agreg mais c'est à peu près ça.

Oui c'est le même principe!! Un truc bien lourd qui t'occupes les méninges!!!

Bon courage!!

Merci.