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- RikkiMonarque
LouisBarthas a écrit:Dhaiphi a écrit:Voilà, que l'on rouvre les classes d'adapt. et les perf. et que l'on arrête le saupoudrage mais les bonnes âmes vont me dire qu'il ne faut pas "stigmatiser" la difficulté et laisser en milieu ordinaire.Copine a écrit:Et puis j'ai envie de leur dire : reprenez une classe ordinaire.
Et quand le Rased vient chercher et ramener un élève qui va devoir traverser la classe dans un silence pesant sous le regard de tous, ou parfois quand il doit présenter devant les autres un travail spécifique, on ne parle pas de "stigmatisation".
Oh, mais ils sont comment, tes RASED ?
Chez nous, les gamins sont ravis d'aller travailler "là-haut" par petits groupes, je n'ai jamais vu ce que tu décris, la maîtresse G est venue se présenter dans la classe, expliquer son travail, elle prend les enfants à la récré, généralement, et je n'ai jamais entendu personne se moquer ou quoi que ce soit. La maîtresse E, je ne sais pas, c'est une nouvelle, mais avec l'ancienne on travaillait bien, je ne lui envoyais pas d'élèves parce que je ne suis pas prêteuse en matière d'apprentissage de la lecture, mais elle venait m'aider dans la classe, je lui ai fait découvrir Borel-Maisonny, elle s'installait en fond de classe, observait les élèves et leur manière de travailler, et venait en appui quand un gamin n'écoutait pas, ne faisait pas, ne comprenait pas. En plus, elle voyait plein de choses que je ne vois pas depuis le tableau, et on bossait ensemble.
Personne n'oblige les RASED à être une bande de :censure: ! Nanmého.
- TinselExpert
Nous aussi le RASED débarquait en pleine classe pour prendre les enfants. En milieu rural il y a des temps de trajets, donc les séances ne peuvent pas toujours coïncider avec la récré.
Mais bon, nous n'avons plus du tout de RASED cette année dans la circo, il ne reste que les psy.
Mais bon, nous n'avons plus du tout de RASED cette année dans la circo, il ne reste que les psy.
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Koala + bassine
- phiExpert
Je remonte ce sujet pour poster un petit texte au cas où il serait censuré ailleurs (sait on jamais... )
"Mon compte twitter ayant été suspendu inopinément (j’ose espérer que ni vous ni aucun de vos amis n’y êtes pour quoi que ce soit) je réponds ici aux derniers messages qui m’interpellent. Libre à vous de les lire ou non mais je serais chagrinée de ne pas pouvoir expliquer ma pensée, en plus de 140 caractères...
Personnellement, je pense que 27 heures de classe permettent justement aux élèves les plus en difficulté d’avoir du temps pour apprendre, le temps de respirer, le temps de pouvoir voir les notions plusieurs fois, de façon différente, de ne pas être pressé pour finir le même programme en moins d’heures. Penser que faire autant en moins de temps sera moins fatigant me paraît être un contresens. Ou alors on demande à faire moins, moins en moins de temps, mais ce n’est pas ma vision d’un enseignement de qualité, et mes élèves de REP comme les autres méritent à mon sens d’apprendre autant de choses que nous ou nos parents. Si ce n’est pas à l’école qu’ils apprennent à s’exprimer à l’écrit, à lire, à expérimenter,et j'en passe, où sera-ce ?
Il se trouve que je connais très bien une enseignante canadienne dont les élèves ont 30 heures environ de cours par semaine. Ces enfants ne paraissent pas fatigués, ils semblent même plus en forme que les notres, peut être parce que les temps de périscolaire sont très réduits et bien encadrés, les journées finissant tôt et les horaires étant très réguliers.
Je suis de plus en plus convaincue que ce ne sont pas des heures de cours sereines et efficaces qui épuisent nos élèves, mais bien un rythme quotidien mal adapté au jeune âge des enfants du primaire, avec notamment une très longue pause méridienne pas suffisamment encadrée, lors de laquelle les accidents se multiplient, après laquelle nous récupérons des enfants qui ne sont plus disponibles pour aucun apprentissage, épuisés et énervés et qu’il faut « tenir » jusqu’à 16h30 (voire plus pour ceux qui subiront, parfois dès la maternelle, les heures d’aide personnalisée jusqu’à 17h30)
Ces heures d’aide personnalisée ont été prises sur les heures de classe offertes aux élèves. Lorsque cette aide se fait dans de bonnes conditions, elle peut être utile. En période 1 cette année, j’ai moi-même appris à lire à 6 élèves de CE1 qui ne savaient pas déchiffrer, en 4 séances par semaine d’une trentaine de minutes, de 11h30 à 12h00. J’apprécie ces moments en petit groupe, lors desquels je n’approche pas les notions de la même façon que pendant le reste de la journée. Les enfants aiment beaucoup aussi ces temps privilégiés cette année.
Je pense que ces heures seraient au moins aussi utiles en classe entière, mais ce dont je suis absolument convaincue, c’est que les retirer, même partiellement, aux élèves en difficulté, alors qu’on les avait déjà retirées à la classe, c’est du vol. Cela n’aide en rien aucun élève et ça me scandalise en tant qu’enseignante.
Alors oui, je souhaite de meilleures conditions de travail et d’enseignement, mais pour moi ça ne passe pas par moins d’heures de cours, au contraire. Nos enfants ont droit à un enseignement de qualité, sur un rythme serein et adapté, pas à des journées light au contenu light.
Cordialement
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"Mon compte twitter ayant été suspendu inopinément (j’ose espérer que ni vous ni aucun de vos amis n’y êtes pour quoi que ce soit) je réponds ici aux derniers messages qui m’interpellent. Libre à vous de les lire ou non mais je serais chagrinée de ne pas pouvoir expliquer ma pensée, en plus de 140 caractères...
Personnellement, je pense que 27 heures de classe permettent justement aux élèves les plus en difficulté d’avoir du temps pour apprendre, le temps de respirer, le temps de pouvoir voir les notions plusieurs fois, de façon différente, de ne pas être pressé pour finir le même programme en moins d’heures. Penser que faire autant en moins de temps sera moins fatigant me paraît être un contresens. Ou alors on demande à faire moins, moins en moins de temps, mais ce n’est pas ma vision d’un enseignement de qualité, et mes élèves de REP comme les autres méritent à mon sens d’apprendre autant de choses que nous ou nos parents. Si ce n’est pas à l’école qu’ils apprennent à s’exprimer à l’écrit, à lire, à expérimenter,et j'en passe, où sera-ce ?
Il se trouve que je connais très bien une enseignante canadienne dont les élèves ont 30 heures environ de cours par semaine. Ces enfants ne paraissent pas fatigués, ils semblent même plus en forme que les notres, peut être parce que les temps de périscolaire sont très réduits et bien encadrés, les journées finissant tôt et les horaires étant très réguliers.
Je suis de plus en plus convaincue que ce ne sont pas des heures de cours sereines et efficaces qui épuisent nos élèves, mais bien un rythme quotidien mal adapté au jeune âge des enfants du primaire, avec notamment une très longue pause méridienne pas suffisamment encadrée, lors de laquelle les accidents se multiplient, après laquelle nous récupérons des enfants qui ne sont plus disponibles pour aucun apprentissage, épuisés et énervés et qu’il faut « tenir » jusqu’à 16h30 (voire plus pour ceux qui subiront, parfois dès la maternelle, les heures d’aide personnalisée jusqu’à 17h30)
Ces heures d’aide personnalisée ont été prises sur les heures de classe offertes aux élèves. Lorsque cette aide se fait dans de bonnes conditions, elle peut être utile. En période 1 cette année, j’ai moi-même appris à lire à 6 élèves de CE1 qui ne savaient pas déchiffrer, en 4 séances par semaine d’une trentaine de minutes, de 11h30 à 12h00. J’apprécie ces moments en petit groupe, lors desquels je n’approche pas les notions de la même façon que pendant le reste de la journée. Les enfants aiment beaucoup aussi ces temps privilégiés cette année.
Je pense que ces heures seraient au moins aussi utiles en classe entière, mais ce dont je suis absolument convaincue, c’est que les retirer, même partiellement, aux élèves en difficulté, alors qu’on les avait déjà retirées à la classe, c’est du vol. Cela n’aide en rien aucun élève et ça me scandalise en tant qu’enseignante.
Alors oui, je souhaite de meilleures conditions de travail et d’enseignement, mais pour moi ça ne passe pas par moins d’heures de cours, au contraire. Nos enfants ont droit à un enseignement de qualité, sur un rythme serein et adapté, pas à des journées light au contenu light.
Cordialement
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- coindeparadisGuide spirituel
Moi j'ai de l'AP après la classe (15h à 16h). J'ai deux élèves à moi en maths (que j'ai choisis). Pour ces deux élèves l'AP est vraiment utile pour rattraper le retard (fort absentéisme, ou légère déficience intellectuelle), ce que je ne peux faire avec eux en classe double niveau, avec tous les projets débiles (euh pédagogiques) impulsés par ma directrice. Mais en même temps que mes deux élèves de Cp en maths, j'ai deux élèves de CM1 en français. Ils m'ont été imposés pour décharger ma collègue adorée (qui en avaient et trois et trois c'est trop...). Je cours donc toute la journée et en AP je recommence en jonglant entre deux niveaux et deux matières. Sachant que je suis censée faire de la lecture expliquée avec les CM1 (ils faisaient des jeux oraux de langage avec ma collègue mais cela a étrangement changé rien que pour moi...). Bref, l'AP fourre-tout est inutile. Je crois comme Phi que si nous avions le temps de faire classe, nous aurions aussi celui de prendre en charge les difficultés de nos élèves. Quand j'ai débuté, il n'y avait ni soutien, ni AP, ni ateliers de remédiation... et les élèves ne me paraissaient pas plus en échec (voire moins) qu'aujourd'hui.
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- phiExpert
Je suis d'accord avec toi. Mais dire, l'AP c'est peu efficace donc remplaçons là par... rien ça me débecquete :evil:voir ici
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