Langues au baccalauréat 2013 : audience au ministère du 3 juillet 2012

http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article4600

Compte rendu de l’audience de l’APLV au Ministère du 3 juillet 2012 sur le baccalauréat 2013
vendredi 6 juillet 2012


La délégation de l’APLV était composée de Jean-Marc Delagneau (germaniste), président, Michel Morel (italianiste), vice-président, et Françoise Du (angliciste), secrétaire générale adjointe. Le Ministère était représenté par monsieur Jean-Marie Panazol et monsieur Yannick Tenne, tous deux conseillers techniques au cabinet du ministre.

L’accueil par nos interlocuteurs à été très cordial ; l’entretien s’est déroulé dans une atmosphère à la fois détendue et très attentive, reflétant aussi bien la volonté d’écoute et de concertation de la nouvelle équipe ministérielle que la détermination de l’APLV à formuler des critiques constructives concernant une réforme héritée de l’équipe précédente, à laquelle l’APLV souhaitait faire part de réserves importantes au cours d’une audience demandée en février dernier, mais qui ne lui avait pas été accordée [1] .

Nous avons rappelé l’objet de notre démarche reposant sur les remarques déjà publiées sur notre site et alimentées par les nombreux messages reçus de nos collègues sur le terrain, notre participation à des actions collectives ainsi que les principes qui selon nous doivent régir l’évaluation au baccalauréat, en particulier celui du respect de l’anonymat et de l’égalité républicaine que nous jugeons menacés par la réforme en l’état.
Nous avons précisé d’emblée que l’APLV se félicite de la prise en compte par cette réforme de réflexions qu’elle a menées depuis longtemps sur l’évaluation des compétences des candidats dans les 5 activités langagières ou la nécessaire disparition des listes de textes présentées à l’oral. Mais nous avons montré à nos interlocuteurs des exemples précis d’incohérences, d’imprécision et de dérives potentielles liées aux modalités des nouvelles épreuves orales, qui peuvent aller à l’encontre des objectifs de progrès social, d’équité et d’élévation du niveau en langues vivantes des élèves.
L’APLV avait bien d’autres remarques à formuler sur les autres épreuves, mais le temps imparti pour cette entrevue nous a fait préférer l’examen approfondi de cet aspect particulier pour bien appuyer notre démonstration.

Nos interlocuteurs ont été étonnés que l’APLV n’ait été ni consultée, ni associée à l’élaboration de cette réforme importante, aussi bien par ses concepteurs que par l’inspection générale de langues vivantes.
Dorénavant la concertation est à l’ordre du jour et l’équipe ministérielle actuelle estime que des enseignants désormais formés à bac + 5 ne doivent pas être considérés comme de simples exécutants de directives auxquelles ils n’ont pas été associés. Les principaux partenaires seront consultés et donc les associations de spécialistes es qualité. Mais les délais désormais très courts et les contraintes juridiques ne permettront pas une remise en cause ni une suspension de la réforme des épreuves de langues du baccalauréat. Les seuls aménagements envisageables se situent dans « le champ des possibles », et certaines propositions avancées par l’APLV pourront être retenues si elles se situent dans ce champ.
Nous avons renouvelé avec insistance notre demande de « sujets zéro » et d’une formation des collègues concernés par les épreuves. En effet, nous doutons de la faisabilité d’au moins l’une d’entre elles, l’épreuve de compréhension de l’oral, si l’on doit respecter les modalités définies par les textes actuels (nature, durée et critères de choix des supports, critères d’évaluation). Le Ministère pourrait considérer à cette date avancée les épreuves de langues vivantes du bac 2013 comme une expérimentation, qui nécessiterait ensuite une remise à plat en fonction des recommandations d’un groupe de travail auxquels les partenaires professionnels seraient associés.

Nous avons quitté le Ministère avec l’impression d’avoir été écoutés avec la plus grande attention et que cette entrevue serait suivie d’autres réunions de travail, non seulement sur le baccalauréat, mais également sur les différentes questions en suspens concernant l’enseignement des langues vivantes.

[1] Nous avons remis à messieurs Panazol et Tenne le document où nous énonçons les principes que nous voudrions voir respecter.

Moi et mes collègues avons des craintes par rapport à l'épreuve de compréhension orale , même si les IPR nous ont promis la mise en place d'une banque de sujets d'entraînement consultables sur le site du rectorat.

Je les trouve bien optimistes! Cela ne changera pas grand chose des conditions dans lesquelles vont se dérouler les épreuves. Chacun fera sa petite cuisine dans son coin et il n'y aura plus de cadrage national. Sans parler du travail supplémentaire pour les profs, non rémunéré bien sûr!

Ce qui est sûr, c'est qu'avec deux heures par semaine, on ne tiendra pas le coup à moins de ne passer son temps qu'à évaluer... Je ne vois pas ce qui nous restera comme temps pour enseigner.

Je suis par ailleurs toujours très sceptique par rapport à l'action de l'APLV, je ne me retrouve pas vraiment dans leurs convictions pédagogiques.

palomita a écrit:Moi et mes collègues avons des craintes par rapport à l'épreuve de compréhension orale , même si les IPR nous ont promis la mise en place d'une banque de sujets d'entraînement consultables sur le site du rectorat.

Chez nous, ils refusent la banque de sujets puisque nous ne ferons pas tous passer l'épreuve de CO le même jour dans l'académie.

Chez nous pareil.

On nous a bien précisé que ces sujets ne pourraient pas être utilisés pour l'épreuve elle-même, mais seulement pour entraîner les élèves pendant l'année.
En gros, c'est à nous de faire tout le boulot de recherche pour le jour J ; nous sommes sensés trouver les sujets et les fournir à notre administration pour les vacances de Noel ( où ils seront mis à l'abri jusqu'à la date de l'examen) et de travailler en équipe pour ce faire !
Sauf que:
- nous n'avons pas les mêmes emplois du temps et qu'à 8, ce sera dur de trouver une plage commune, surtout dans le court laps de temps qui nous est attribué ( de septembre à décembre).
- aucune rémunération n'est bien sûr prévue pour ces heures de travail en équipe ( tout bénèf pour eux).
- le cadre de passation de l'épreuve est contraignant et les conditions pas terribles : épreuve collective en temps limité à minuter +prier le ciel pour que le matériel fonctionne ( nous devons nous assurer à l'avance que ça marche, mais en cas de pépin au moment M ....)
- on quitte le cadre national des épreuves du bac, ce qui me paraît très grave, car c'est une première brèche qui s'ouvre et quelque chose me dit que ce ne sera pas la dernière .

A toutes fins utiles, voici en PJ la lettre de cadrage des IPR que nous avons reçue mi-juin .
Il serait d'ailleurs intéressant de voir ce qui est prévu dans les différentes académies .

Dulcinea a écrit:Je les trouve bien optimistes! Cela ne changera pas grand chose des conditions dans lesquelles vont se dérouler les épreuves. Chacun fera sa petite cuisine dans son coin et il n'y aura plus de cadrage national. Sans parler du travail supplémentaire pour les profs, non rémunéré bien sûr!

Ce qui est sûr, c'est qu'avec deux heures par semaine, on ne tiendra pas le coup à moins de ne passer son temps qu'à évaluer... Je ne vois pas ce qui nous restera comme temps pour enseigner.

+ 1000, hélas...

chez nous pas de banque de sujets non plus!

On peut encore signer la pétition SNES/APLV :
Langues vivantes : stop aux dérives
http://www.snes.edu/petitions/index.php?petition=24

Épreuves de langues vivantes du baccalauréat : remarques et propositions de l’APLV pour la session 2013

C’est ce document, élaboré par la commission bac de notre association, que l’on trouvera attaché à cet article et qui a été remis aux conseillers le 24 juillet 2012 :

http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article4617

neo a écrit:On peut encore signer la pétition SNES/APLV :
Langues vivantes : stop aux dérives
http://www.snes.edu/petitions/index.php?petition=24

Plus que jamais d'actualité ! Déjà la pagaille chez nous, divergences d'interprétation du BO étant donné son imprécision, du coup en fin d'année cela va être cauchemardesque pour tenter de conserver une certaine équité dans l'évaluation au bac !

palomita a écrit:On nous a bien précisé que ces sujets ne pourraient pas être utilisés pour l'épreuve elle-même, mais seulement pour entraîner les élèves pendant l'année.
En gros, c'est à nous de faire tout le boulot de recherche pour le jour J ; nous sommes sensés trouver les sujets et les fournir à notre administration pour les vacances de Noel ( où ils seront mis à l'abri jusqu'à la date de l'examen) et de travailler en équipe pour ce faire !
Sauf que:
- nous n'avons pas les mêmes emplois du temps et qu'à 8, ce sera dur de trouver une plage commune, surtout dans le court laps de temps qui nous est attribué ( de septembre à décembre).
- aucune rémunération n'est bien sûr prévue pour ces heures de travail en équipe ( tout bénèf pour eux).
- le cadre de passation de l'épreuve est contraignant et les conditions pas terribles : épreuve collective en temps limité à minuter +prier le ciel pour que le matériel fonctionne ( nous devons nous assurer à l'avance que ça marche, mais en cas de pépin au moment M ....)
- on quitte le cadre national des épreuves du bac, ce qui me paraît très grave, car c'est une première brèche qui s'ouvre et quelque chose me dit que ce ne sera pas la dernière .

A toutes fins utiles, voici en PJ la lettre de cadrage des IPR que nous avons reçue mi-juin .
Il serait d'ailleurs intéressant de voir ce qui est prévu dans les différentes académies .

je viens de lire cette lettre de cadrage! je trouve ça tout simplement hallucinant au niveau des exigences et du ton employé! heureusement que tous les corps d'inspection n'utilisent pas le même ton dans leurs lettres...

Tout a fait Jeff, je viens de découvrir cette lettre tout simplement hallucinante. Ah, le sacro saint travail en équipe Ah la dictature du groupe, quand tu nous tiens!

Je n'apprécie pas du tout le ton employé par ces IPR, ce ne sont qu'ordres et injonctions. Aucun remerciement pour le travail chronophage non rémunéré que cela va supposer.

Je sens déjà que cela va mettre la pagaille dans les équipes. Chez nous, pour l'instant, ça va, mais je demande à voir en fin d'année. D'autant que pour trouver des créneaux libres pour 8 collègues, cela relève de l'utopie et à moins de se réunir le dimanche matin, je ne vois pas trop!

Ce job me dégoûte de plus en plus.