Français : que faire quand ils ne font pas leur travail ?

J'ai des secondes et des premières bondées comme le métro de Tokyo: de 34 à 36 élèves. Le français est pour eux une matière négligeable, je l'ai déjà lu dans leurs fiches de présentation : Exemple: "Je n'aime pas lire et le français car je suis une personne dynamique qui aime bouger et me lancer des défis [Sic]. Misérable petit frimeur.

Bref, je sens que le travail ne sera pas fait correctement, j'avais les mêmes l'année dernière.Et je ne suis jamais parvenu à résoudre le problème: parfois, quinze n'avait pas le travail! Comment faire dans ces cas-là, pour qu'ils ne recommencent pas? Je tournais avec les mêmes, toujours! Comment faire pour qu'ils aient cette année peur de moi, et fassent le travail?

Professeurs de français aguerris, comment faites-vous pour qu'ils prennent cette matière au sérieux? Et qu'il vous haïssent pourvu qu'ils vous craignent? Car quand je demande et ne suis pas exaucée, je déprime, mais à un point!

En début d'heure, ceux qui n'ont pas fait leur travail sortent le faire en perm et doivent encore rattraper le cours perdu.

En principe, on le fait une fois, et ensuite on est tranquille pour l'année, voire plus selon la réputation... :diable:

Sinon, il y a la gentille version de faire asseoir au fond ceux qui n'ont rien fait et de les faire composer, ramasser, saquer noter pendant qu'on travaille pour de vrai avec les autres...

je mets un zéro dans la moyenne quand le travail n'a pas été fait 3 fois dans le trimestre -je parle du travail d'une séance à l'autre, pas des DM non rendus...

Premier point, déjà, impossible dans mon lycée.
Le deuxième, aussi: Mes salles n'ont pas une chaise de libre. Il faudrait que je fasse déplacer tout le monde!

Ben, fais-les tous se déplacer, et théâtralise encore !

Ou tiens fais asseoir au fond par terre ceux qui n'ont rien fait : "les élèves qui font leur travail peuvent suivre le cours assis, les touristes non."

De manière générale, je trouve que frapper un grand coup à la PREMIERE incartade (ne me faites pas croire qu'ils ne connaissent pas les règles, mais on les habitue à tout leur passer) est très efficace. On a rarement besoin d'y revenir ensuite...

Je suis d'accord avec ce que tu dis...On verra ce que j'improviserai, le cas échéant. Mais si je fais assoir un élève par terre ici, je vais avoir les parents sur le dos - ou plus exactement: une mère au foyer qui n'a que ça à faire...-.
Entendons-nous bien: je ne m'écrase pas devant les parents. Mais je ne veux pas avoir à les rencontrer...

1°) Ils ont leur bac quand même.
2°) Je ne veux pas me donner des corrections pour les punir.
Donc, je ne donne aucun travail obligatoire à la maison et je ne note en positif que ceux qui préparent, cherchent, lisent, et il y en a.
Comme ça, les moyennes de classe montent avec de vraies notes qui correspondent à quelque chose et ceux qui ne font rien en plus ont simplement leurs notes d'écrit, bonnes, mauvaises, ou nulles.
C'est le système que je préfère. Il évite crispations et punitions, il prend en compte la longue marche vers l'autonomie. Et il me fiche la paix

Sibérie a écrit:J'ai des secondes et des premières bondées comme le métro de Tokyo: de 34 à 36 élèves. Le français est pour eux une matière négligeable, je l'ai déjà lu dans leurs fiches de présentation : Exemple: "Je n'aime pas lire et le français car je suis une personne dynamique qui aime bouger et me lancer des défis [Sic]. Misérable petit frimeur.

Bref, je sens que le travail ne sera pas fait correctement, j'avais les mêmes l'année dernière.Et je ne suis jamais parvenu à résoudre le problème: parfois, quinze n'avait pas le travail! Comment faire dans ces cas-là, pour qu'ils ne recommencent pas? Je tournais avec les mêmes, toujours! Comment faire pour qu'ils aient cette année peur de moi, et fassent le travail?

Professeurs de français aguerris, comment faites-vous pour qu'ils prennent cette matière au sérieux? Et qu'il vous haïssent pourvu qu'ils vous craignent? Car quand je demande et ne suis pas exaucée, je déprime, mais à un point!

Je ne sais pas si je suis aguerri, mais je sais qu'élève, je n'ai pratiquement JAMAIS fait un travail qui n'était pas noté. C'était un peu crétin, mais on ne saurait empêcher des élèves d'être un peu crétins. Pour ma part: un DM tous les quinze jours, plus ou moins type bac, sauf quand il y a un DS (toutes les six semaines). Pour le reste, interrogations orales (plus ou moins type bac) sur le texte en cours d'étude, en début de cours, et invitations doucereuses ou sarcastiques à travailler régulièrement... et surtout à lire, lire, lire; lequel travail ne saurait être évalué sinon dans les prestations type bac.
Après, s'ils veulent se vautrer dans leur sottise et leur inculture, "c'est leur choix". Mais ma morgue est mille fois plus hautaine que leur pauvre vanité crétinisante, et ils n'osent pas se rabrouer en se rengorgeant de leur ignorance crasse. Ne leur demandez pas leur avis sur la culture ! Est-ce que les professeurs de mathématiques leur demandent leur avis pour savoir si deux et deux sont quatre ?

Question bien naïve : pour vérifier que le travail est fait (ce qu'il faut faire si on veut être crédible quand on dit qu'il FAUT travailler régulièrement), vous passez dans les rangs (et zyeutez les 35 à 38 prép selon les classes ?) ?
Je redoute toujours ce temps mort que je me sentais obligée de faire au collège, mais qui était un calvaire (bidule ne sort pas sa feuille et il faut attendre, chouette en profite pour enfoncer son compas dans la main de Jennifer parce qu'on tourne le dos à la classe, etc) : parvenez-vous à faire cela et autre chose en même temps ? Avez-vous d'autres techniques pour vérifier sans perdre de temps ?

La seule solution est de vérifier... il faut le faire souvent au début et régulièrement ensuite.

Interroger un élève en début d'heure au tableau, de façon aléatoire ET notée, ça prend 5 minutes, et ça leur permet de prendre le prof au sérieux...

Sibérie a écrit:J'ai des secondes et des premières bondées comme le métro de Tokyo: de 34 à 36 élèves. Le français est pour eux une matière négligeable, je l'ai déjà lu dans leurs fiches de présentation : Exemple: "Je n'aime pas lire et le français car je suis une personne dynamique qui aime bouger et me lancer des défis [Sic]. Misérable petit frimeur.

Bref, je sens que le travail ne sera pas fait correctement, j'avais les mêmes l'année dernière.Et je ne suis jamais parvenu à résoudre le problème: parfois, quinze n'avait pas le travail! Comment faire dans ces cas-là, pour qu'ils ne recommencent pas? Je tournais avec les mêmes, toujours! Comment faire pour qu'ils aient cette année peur de moi, et fassent le travail?

Professeurs de français aguerris, comment faites-vous pour qu'ils prennent cette matière au sérieux? Et qu'il vous haïssent pourvu qu'ils vous craignent? Car quand je demande et ne suis pas exaucée, je déprime, mais à un point!

Si tu as 8h au moins dans des classes à 36, tu as droit à une HSA en plus.

Sinon, pour mes TL, j'ai adopté la tactique suivante cette année : droit à un oubli par trimestre, ensuite le deuxième oubli est sanctionné par une heure de colle, le troisième par deux heures etc ... Je me suis assuré avant d'annoncer cela que le proviseur me suivrait en cas de souci avec un élève. Quand j'ai dit aux élèves le mode de fonctionnement, cela a fait son petit effet mais ils n'ont pas contesté.

Ton petit frimeur a l'air grave.

Libellune a écrit:Interroger un élève en début d'heure au tableau, de façon aléatoire ET notée, ça prend 5 minutes, et ça leur permet de prendre le prof au sérieux...

Oui, c'est ce que j'ai l'intention de faire. J'ai commencé ma séquence en 1ère par un CM sur l'Histoire du roman, en 2h (ils ont suivi et participé) et je demande une synthèse de cours pour la semaine prochaine, à présenter en classe devant tout le monde, notée.
Ca me permet:
1) d'être sûre qu'ils apprennent le cours
2) de voir ce qu'ils retiennent d'un CM
3) de travailler leur aisance à l'oral.
Jackpot