Maxence n'a pas de lycée à la rentrée

Pas un mot sur les raisons pour lesquelles cette brave élève de 3e n'a été acceptée nul part (oui, Maxence est une fille) :
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/2012/09/05/rentree-scolaire-sans-lycee-professionnel-a-15ans-1259148.html

Ben.. classique. En 3e ils ont la possibilité de faire plusieurs voeux (je n'ai plus le nombre en tête, plus de 2 en tous cas). Certains élèves n'en font que deux, voire qu'un seul (ça se passe surtout pour les affectations en LP). Et ne sont pas pris, beaucoup de demandes dans certaines filières. Et n'ont pas prévu de solution de repli. ça arrive chaque année dans mon collège, en général, ils recommencent l'année en 3è en attendant, histoire de ne pas être descolarisés, et souvent, ils sont sur liste d'attente. Et parfois sont pris lorsqu'il y a des défections, sinon, avec accord des parents, ils sont orientés vers une autre filière déficitaire, soit en attendant une place dans la filière de leur choix (mais à l'issu de cette année "à blanc" il leur faudra refaire une demande d'affectation Affelnet sans avoir la bonif pour les sortants de 3è, donc en étant encore moins prioritaires que l'année précédent... parfois cette découverte d'une formation différente peut susciter des vocations (pas fréquent !)
C'est toujours le drame pour l'élève qui se retrouve "à la rue" à la rentrée alors qu'un avis favorable était donné par le conseil de classe. Mais hélas ça ne suffit pas toujours dans les filières très prisées :-(

Et il y a des établissements où on gère ça chaque année à plus grande échelle. :|

Classique.
C'est comme ça que j'ai eu une fille en plasturgie qui voulait être esthéticienne.
Quand elle a vu l'atelier...

Oui, mais tout les gamins qui n'ont pas de bahut font-ils un barouf dans le journal local ?
Je veux dire : - pourquoi n'a-t-elle pas eu son lycée ?
- Elle a bien le droit de se défendre et je ferais sans nul doute la même chose si cela impliquait quelqu'un de ma famille. Mais n'est-ce pas un signe du "tout nous est du" ?

Dionysos a écrit:Oui, mais tout les gamins qui n'ont pas de bahut font-ils un barouf dans le journal local ?
Je veux dire : - pourquoi n'a-t-elle pas eu son lycée ?
- Elle a bien le droit de se défendre et je ferais sans nul doute la même chose si cela impliquait quelqu'un de ma famille. Mais n'est-ce pas un signe du "tout nous est du" ?

En l'espèce une place quelque part lui est due jusqu'à ses 16 ans, age de la fin de la scolarité obligatoire.

Elle en aura une: les rectorats procèdent à des affectations de 3° tour (et plus) jusqu'à ce que tout le monde soit casé, ce qui est normal.
Pas forcément près, pas forcément là ou l'élève le voulait.

cath5660 a écrit:Elle en aura une: les rectorats procèdent à des affectations de 3° tour (et plus) jusqu'à ce que tout le monde soit casé, ce qui est normal.
Pas forcément près, pas forcément là ou l'élève le voulait.

Oui, je sais bien. C'est un grand classique de rentrée. Mais pour les gamins et les familles, c'est éprouvant. Quand pour nous ce sont des formalités d'usage.

cela dit, c'est aussi qu'elle n'a pas fait assez de voeux. si elle avait prévu une solution de repli la famille ne serait pas dans cette situation. Et il n'y a pas besoin d'alerter la presse pour un cas aussi banal, qui trouve sa solution très vite.

en CAP, aucun de mes élèves ne voulait être là...Ils demandent des sections demandées avec des résultats minables...

Reine Margot a écrit:cela dit, c'est aussi qu'elle n'a pas fait assez de voeux. si elle avait prévu une solution de repli la famille ne serait pas dans cette situation. Et il n'y a pas besoin d'alerter la presse pour un cas aussi banal, qui trouve sa solution très vite.

Certes. Mais on comprends aussi que quand on veut faire esthétique on ait du mal à demander plasturgie de son propre chef, par exemple.

On parle de l'éducation à l'orientation, trouver le métier/la filière que l'on souhaite, et puis on ferme les portes entre juillet et septembre de la dernière année de collège. Faut pas non plus s'étonner que ca réagisse, ni que les élèves ne trouvent pas que c'est "une solution simple" de se retrouver dans une filière qu'on ne souhaite pas. Moi je le trouve très mesuré cet article.

Pareil que Pseudo. A un moment donné, même si c'est un article isolé, il faut vraiment montrer du doigt les incohérences du système d'orientation. Dans une semaine, ce sera la commission balai, celle où les collègues vont voir débarquer les affectations par défaut. Dans certaines classes, il s'agit tout de même d'un tiers des effectifs ! Comment travailler sereinement avec un tiers des élèves non motivés par la filière ? On fout en l'air des milliers de jeunes depuis plusieurs années, on leur ment effrontément en leur disant qu'ils pourront demander une ré-orientation l'an prochain (alors que ce sont les troisièmes sortants qui sont prioritaires). J'ai vraiment du mal avec cela.

Le problème, c'est que bien des élèves ont des demandes irréalistes quant à leur orientation. En même temps, vu qu'ils ont obtenu sans aucun effort le passage en classe supérieure tous les ans et sans effort, ils se heurtent de plein fouet au principe de réalité: quand on plafonne à 10 de moyenne générale en 3° et que le conseil de classe du 3° trimestre a dit "2° pro", inutile de dire toute l'année suivante que ce qu'on veut, c'est une réorientation en 2° générale: c'est trop tard (cas vécu toute l'année). Quand on veut être esthéticienne, on ne se pointe pas avec un look de racaille et un vocabulaire qui choquait même les garçons de la classe...

Pseudo a écrit:Mais on comprend aussi que quand on veut faire esthétique on ait du mal à demander plasturgie de son propre chef, par exemple.

Vu certains résultats de l'une, on peut pourtant se dire qu'elle n'est pas si éloignée de l'autre. :lol:

Ne pas cliquer !

Spoiler:

JEMS a écrit:On fout en l'air des milliers de jeunes depuis plusieurs années, on leur ment effrontément en leur disant qu'ils pourront demander une ré-orientation l'an prochain

C'est surtout qu'on leur ment effrontément sur leur niveau scolaire depuis le début de leur scolarité. La disparition progressive du redoublement et les passages automatiques entretiennent les élèves les moins travailleurs dans l'illusion que chaque année c'est acquis. Jusqu'au principe de réalité, qui finit bien par arriver un jour.

cath5660 a écrit:Le problème, c'est que bien des élèves ont des demandes irréalistes quant à leur orientation. En même temps, vu qu'ils ont obtenu sans aucun effort le passage en classe supérieure tous les ans et sans effort, ils se heurtent de plein fouet au principe de réalité: quand on plafonne à 10 de moyenne générale en 3° et que le conseil de classe du 3° trimestre a dit "2° pro", inutile de dire toute l'année suivante que ce qu'on veut, c'est une réorientation en 2° générale: c'est trop tard (cas vécu toute l'année). Quand on veut être esthéticienne, on ne se pointe pas avec un look de racaille et un vocabulaire qui choquait même les garçons de la classe...

+1000 pour le principe de réalité inconnu pour toute une catégorie d'élèves qui pensent que souhaiter quelque chose suffit à l'obtenir. Ces orientations de 3ème sont le premier niveau mais c'est pareil pour les vœux post-bac avec les élèves qui veulent être médecins avec des dossiers très justes en sciences sachant que seuls 15% passeront la première année.

De toute façon, si lesdits élèves avaient travaillé un minimum au collège, ils obtiendraient facilement l'affectation de leur choix. Ca me rappelle un élève l'an dernier qui avait 6 de moyenne générale en 4ème et qui voulait être astrophysicien
Je ne vais pas pleurer pour ce genre d'élèves.