- JohnMédiateur
http://www.humanite.fr/societe/livret-de-competences-pourquoi-il-faut-le-supprimer-d-urgence-509116
Cet outil d’évaluation du socle commun a été simplifié par Vincent Peillon qui se refuse à le faire disparaître. Au-delà de son caractère parfois ubuesque, cette « usine à case » cache une vision de l’école utilitariste et dangereuse.
C’est devenu le cauchemar de beaucoup d’enseignants de primaire et de collège. Trois initiales qui provoquent agacement, sourire moqueur et polémique. Le « LPC », ou « livret personnel de compétences », ne trouve plus beaucoup de défenseurs. Généralisé à tous les collèges depuis 2009, après avoir été introduit en primaire l’année précédente, « l’usine à cases », comme on le surnomme dans les salles de profs, est plus que jamais sur la sellette. « Outil bureaucratique », « vision utilitariste de l’école », « jargon incompréhensible »… Les avis peu amènes pleuvent sur le LPC dont beaucoup d’enseignants, qui en sont revenus, espèrent la suppression pure et simple, à la faveur de la refondation de l’école initiée par Vincent Peillon.
Créé dans la foulée de la loi d’orientation de 2005, le LPC est chargé d’évaluer, en trois « paliers » (CE1, CM2 et fin de troisième), l’acquisition par les élèves du fameux socle commun de « connaissances et de compétences » que tout élève est censé maîtriser à la fin de sa scolarité obligatoire. Du moins, s’il veut, selon les termes de la loi, « accomplir avec succès sa scolarité et sa formation, construire son avenir personnel et professionnel et réussir sa vie en société ». Dans les faits, le livret reprend donc les sept « piliers » établis par le socle commun (lire encadré) et détaille, pour chacun, les différentes « compétences » (ou « items ») que l’enseignant est censé valider chez l’élève.
Exercice fastidieux – il y a une centaine d’items en troisième – qui vient s’ajouter aux évaluations classiques que les profs mènent, par ailleurs, dans les différentes matières. « C’était un enfer à remplir », confirme Anne, prof de français dans un collège du 20e arrondissement de Paris, où toute l’équipe a décidé de faire sans le LPC. « Il faut faire passer les évaluations à deux mois d’intervalle – les deux doivent être réussies pour valider la compétence –, le plus absurde étant que l’on doit mettre la date à laquelle cette compétence est censée avoir été acquise ! Comme si on pouvait dire le jour précis où le petit Kevin sait “s’investir dans un projet individuel”… C’est impossible.
L’apprentissage se fait sur un temps long : on oublie, on reprend, etc. Cela ne peut pas se quantifier comme ça. »
De fait, cette approche pédagogique est nouvelle. Et, pour beaucoup, dangereuse. Avec le LPC, il ne s’agit plus d’évaluer la maîtrise d’une discipline mais de jauger une « compétence ». Celle-ci est souvent en lien direct avec les matières traditionnelles (français, maths, etc.).
Mais parfois aussi beaucoup plus transversale, voire subjective. Autant « connaître et utiliser les nombres entiers, décimaux et fractionnaires » semblent plutôt simples à évaluer. Autant « comprendre l’importance du respect mutuel et accepter toutes les différences » ou « maîtriser la culture classique » paraissent plus compliqués, et pas seulement pour mettre une date… « En plus, ajoute Clément Dirson, responsable du Snes en Seine-Saint-Denis, le mode d’évaluation est binaire : soit c’est acquis, soit non ! Et si on estime que ce n’est pas acquis, qu’est-ce qu’on fait ? ça, le LPC ne le dit pas. De même,qu’est-ce qu’on fait quand les différents profs concernés par une compétence “transversale” ne sont pas d’accord entre eux sur le niveau d’acquisition ? »
Les compétences 6 et 7 (« sociales et civiques », « autonomie et initiative ») du livret cristallisent les reproches. « Ce sont les plus comportementalistes, note Thierry, prof en primaire à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). On prise, par exemple, l’élève qui prend bien la parole en classe, comme si celui en retrait, plus timide, n’était pas “normal”.
Cette manière de réduire l’humain à des attitudes jugées idéales est vraiment terrible. Elles sont idéales pour qui et pour quoi, ces attitudes ? »
La Rue de Grenelle a bien conscience de ces limites. En août dernier, l’inspection générale de l’éducation nationale a sorti un rapport pas tendre avec la mise en place du LPC au collège. Le document parle d’un « objet complexe », de « sinuosités administratives » et encore d’une « exigence nationale mal définie ». Il souligne également le caractère « disparate » de sa mise en œuvre. Il faut dire que, dans certains établissements, c’est le principal qui rempli le LPC, seul, dans son bureau. Ailleurs, c’est le prof principal, parfois l’ensemble des enseignants de troisième. Ça dépend. « Bref, cela tourne souvent au grand n’importe quoi », confirme Clément Dirson. Avec son syndicat, il a organisé, cet automne, un sondage auprès des enseignants de Seine-Saint-Denis. À la question « faut-il supprimer le livret personnel de compétences ? », la réponse a été « oui », à plus de 94 % !
Pour ce prof de français, le LPC et, au-delà, le socle commun risquent, à terme, de renforcer l’inégalité scolaire plus que de la combattre. « Par rapport aux programmes scolaires, la logique du socle de compétences réduit, de fait, le champ de ce que les élèves sont censés maîtriser à la fin du collège. Toute une série de disciplines en sont même évacuées, comme l’EPS qui est réduite à savoir nager… » Tout aussi inquiétant, le projet de créer des « écoles du socle », déjà porté par la droite, est quasiment repris tel quel par le PS. « L’idée est de recentrer les écoles primaires et les collèges estampillés “en difficulté” sur la seule maîtrise de ce socle, quels que soient les élèves qui y viennent, estime Clément Dirson. C’est ni plus ni moins que de la ségrégation scolaire. Les élèves des quartiers favorisés auront droit à tout le programme et ceux des quartiers défavorisés à un minimum vital… Or, c’est un fait que plus on fixe la barre bas, moins on monte haut ! »
Des arguments qui ont le don de faire bondir les défenseurs du socle commun. Depuis 2005, plusieurs associations pédagogiques et des syndicats, comme le Sgen-CFDT et le SE-Unsa, soutiennent ce projet et surtout l’approche par compétences. Comme le soulignait récemment, dans une tribune, Jean-Michel Zakhartchouk, rédacteur aux Cahiers pédagogiques, « les compétences, ce sont les connaissances en action » et une alternative probante au cours magistral et à l’évaluation notée.
Une définition que ne renie pas Clément Dirson. « Vu sous cet angle historique, on ne peut être que pour une approche par compétences. Le problème, c’est que ce terme de “compétence” est polysémique et n’est pas du tout envisagé comme ça par les concepteurs du socle et du livret.
Il ne s’agit pas de permettre à l’élève de mieux construire son savoir et sa culture mais de s’assurer qu’il sait effectuer tout une série de microtâches, souvent fragmentées, qui permettront d’assurer au mieux son “employabilité” sur le marché du travail. »
De fait, le contenu du socle commun reste largement inspiré des recommandations de l’OCDE et de la Commission européenne. « On n’est pas dans une logique pédagogique mais utilitariste, martèle le sociologue Christian Laval (1). Notre socle commun n’est qu’une déclinaison française de “l’économie de la connaissance” et ses impératifs d’employabilité prônée depuis la stratégie de Lisbonne. L’idée est que l’éducation doit être rentable et produire d’abord des gens utiles économiquement. Cette vision n’est d’ailleurs pas nouvelle. Au XIXe siècle, aux États-Unis, l’école “chrestomathique” prétendait déjà hiérarchiser les savoirs en fonction de leur utilité supposée… »
Dans ce cadre, le LPC, en cours de numérisation, pourrait bien devenir un redoutable outil de contrôle social, comme le fut en son temps le livret ouvrier. Certains enseignants le craignent. Et entrevoient, derrière, une logique économique et sociale extrêmement dangereuse. « Avec le livret, on passe d’une logique de diplôme identique et de discussion collective avec le patronat à une logique de parcours individualisé, où le jeune monnayera ces “compétences” de gré à gré avec l’employeur », redoute Clément Dirson.
Autant dire que la « simplification » du LPC – et non sa suppression – effectuée par Vincent Peillon ne satisfait pas grand monde. Tandis que les annonces successives de François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon sur le « rapprochement » souhaitable entre école et entreprise en ont franchement inquiété plus d’un. « Ce n’est pas vraiment une surprise, analyse Christian Laval, le PS soutient historiquement l’idée du socle et de l’économie de la connaissance. Avec de tels propos, ils ne font que rappeler leur soumission aux impératifs de l’entreprise. » Une soumission que les enseignants ne sont pas prêts d’accepter.
(1) Coauteur de la Nouvelle École capitaliste, La Découverte, 2011.
Laurent Mouloud
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- InstructeurpublicFidèle du forum
Je n'ai lu que les passages en gras. On a déjà fait le tour cent fois mais ça demeure excellent. Content que ce genre d'expression se diffuse.
- Thalia de GMédiateur
Je trouve l'analyse très claire. Excellent article comme l'écrit Instructeurpublic.
Il a aussi le mérite d'un "angle d'attaque" différent de celui souvent développé ici, et qui est néanmoins complémentaire.
Il a aussi le mérite d'un "angle d'attaque" différent de celui souvent développé ici, et qui est néanmoins complémentaire.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- JPhMMDemi-dieu
Petite erreur dans l'article :
En fait, ils n'y sont jamais allés.Les avis peu amènes pleuvent sur le LPC dont beaucoup d’enseignants, qui en sont revenus
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- MarcassinHabitué du forum
Mais je croyais que les anti-socle étaient de droite, voire d'extrême droite ?
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- InstructeurpublicFidèle du forum
Marcassin a écrit:Mais je croyais que les anti-socle étaient de droite, voire d'extrême droite ?
Le socle est libéral dans tout ce qu'il a de plus utilitariste.
- MarcassinHabitué du forum
Une bonne synthèse de L'Huma : comme quoi le #bingosocle peut être utile.
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- SchéhérazadeNiveau 10
Instructeurpublic a écrit:Marcassin a écrit:Mais je croyais que les anti-socle étaient de droite, voire d'extrême droite ?
Le socle est libéral dans tout ce qu'il a de plus utilitariste.
Oui, mais ce qui m'effare, c'est que cette idéologie n'a rien d'utile pour la fin qu'elle se propose: elle va précisément rendre les élèves "inemployables", car trop peu instruits pour s'adapter aux exigences du monde du travail. Je ne pense pas que beaucoup d'entrepreneurs adhèrent à l'idée sous-jacente de la stratégie de Lisbonne du 95% d'ilotes analphabètes qu'on divertit avec du pain et des jeux, le RSA et la télé, et de 5% de gens très bien formés à d'éminentes fonctions. Une Europe qui se donnerait de tels objectifs aurait renoncé à toute ambition industrielle et préparerait son propre naufrage dans l'économie mondiale.
Pour convaincre une plus large proportion de la population que les gens acquis aux idées de gauche, il faut montrer à la partie des "libéraux" qui peuvent nous entendre que ça ne marche pas, que ça ne leur servira à rien. Je pense aux patrons qui ont besoin de gens sérieux et qualifiés, y compris dans de petites structures.
On ne peut pas être entendus si on oppose constamment l'école émancipatrice à l'école asservie aux nécessités économiques, parce que nos adversaires auront beau jeu de nous reprocher de ne pas nous soucier de l'avenir professionnel de nos élèves, de leur insertion dans le monde du travail. Il faut montrer que l'antinomie, forcée afin de de discréditer les connaissances comme académiques et inutiles, est en grande partie vaine: si nous la reprenons telle quelle à notre compte, nous laissons un boulevard aux tenants de "l'école du socle". Alors que c'est parce qu'on aura étudié les mathématiques de manière suffisamment approfondie, et sans en subordonner immédiatement l'étude à des cas professionnels précis, qu'on saura s'adapter quand les exigences de la vie professionnelle évolueront. C'est parce qu'on aura étudié le français de manière suffisamment approfondie, sans se contenter des modes d'emploi de machines, qu'on pourra s'exprimer clairement et efficacement dans la vie professionnelle.
- InstructeurpublicFidèle du forum
Il est possible que le libéralisme soit devenu une caricature de lui-même mais je n'exclus pas, pour ma part, que le fait de laisser une majorité de la population en dehors du marché du travail fasse partie du projet. Certains voient beaucoup plus loin que nous...
- marie23Niveau 2
débarquant du lycée, je découvre le LPC en collège !! quelle vaste bordel !! sacré usine à gaz pour occuper 'ces flemmards' de profs à colorier des cases !!
- MarcassinHabitué du forum
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- philannDoyen
Dans l'US, ils ont écrit quelques articles anti-socles, compétences, primarisation du collège!!! Ils nous la font Meirieu, genre j'oublie que j'ai défendu tous les trucs les plus nauséabonds et propres à l'idéologie la plus libérale.
J'avoue, que même sans croire au père noël ni être amnésique, j'avais l'impression d'un tournant et c'était bon pour le moral.
J'avoue, que même sans croire au père noël ni être amnésique, j'avais l'impression d'un tournant et c'était bon pour le moral.
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- CeladonDemi-dieu
Instructeurpublic a écrit:Il est possible que le libéralisme soit devenu une caricature de lui-même mais je n'exclus pas, pour ma part, que le fait de laisser une majorité de la population en dehors du marché du travail fasse partie du projet. Certains voient beaucoup plus loin que nous...
- LJeanjeauNiveau 6
Schéhérazade a écrit:ce qui m'effare, c'est que cette idéologie n'a rien d'utile pour la fin qu'elle se propose: elle va précisément rendre les élèves "inemployables"
Et cette contradiction manifeste n'interpelle personne ? "Il n'est de pire aveugle ..."
- MoonchildSage
Oui, si nous voulons être audibles, il faut sortir de la pure invocation des grands principes qui n'auront d'impact qu'auprès d'une frange déjà convaincue de la population ; d'autant plus que le principe d'égalité, appliqué à l'école, peut être retourné dans tous les sens pour lui faire dire tout et son contraire - dans le fond les pédagos, qui la plupart du temps sont de gauche, se réclament des mêmes principes fondamentaux que les enseignants réacs. Nous n'avons plus assez de poids politique et le corps professoral est divisé, noyauté par des réformistes sans doute minoritaires mais très influents.Schéhérazade a écrit:Oui, mais ce qui m'effare, c'est que cette idéologie n'a rien d'utile pour la fin qu'elle se propose: elle va précisément rendre les élèves "inemployables", car trop peu instruits pour s'adapter aux exigences du monde du travail. Je ne pense pas que beaucoup d'entrepreneurs adhèrent à l'idée sous-jacente de la stratégie de Lisbonne du 95% d'ilotes analphabètes qu'on divertit avec du pain et des jeux, le RSA et la télé, et de 5% de gens très bien formés à d'éminentes fonctions. Une Europe qui se donnerait de tels objectifs aurait renoncé à toute ambition industrielle et préparerait son propre naufrage dans l'économie mondiale.
Pour convaincre une plus large proportion de la population que les gens acquis aux idées de gauche, il faut montrer à la partie des "libéraux" qui peuvent nous entendre que ça ne marche pas, que ça ne leur servira à rien. Je pense aux patrons qui ont besoin de gens sérieux et qualifiés, y compris dans de petites structures.
On ne peut pas être entendus si on oppose constamment l'école émancipatrice à l'école asservie aux nécessités économiques, parce que nos adversaires auront beau jeu de nous reprocher de ne pas nous soucier de l'avenir professionnel de nos élèves, de leur insertion dans le monde du travail. Il faut montrer que l'antinomie, forcée afin de de discréditer les connaissances comme académiques et inutiles, est en grande partie vaine: si nous la reprenons telle quelle à notre compte, nous laissons un boulevard aux tenants de "l'école du socle". Alors que c'est parce qu'on aura étudié les mathématiques de manière suffisamment approfondie, et sans en subordonner immédiatement l'étude à des cas professionnels précis, qu'on saura s'adapter quand les exigences de la vie professionnelle évolueront. C'est parce qu'on aura étudié le français de manière suffisamment approfondie, sans se contenter des modes d'emploi de machines, qu'on pourra s'exprimer clairement et efficacement dans la vie professionnelle.
C'est bien sur le terrain de l'efficacité des méthodes et des structures que nous pourront toucher des personnes qui sont extérieures à la profession, en particulier les patrons dont les intérêts ne sont pas toujours en contradiction avec les nôtres et peut-être même une partie des parents.
- CondorcetOracle
Moonchild
- dirlolasNiveau 5
Dans l'élémentaire, de ce que j'observe , le LPC passe pour un "machin" tout à fait inutile et stupide. Inventé probablement par des ronds de cuir loin de nos préoccupations. Vaguement justifié par des "supérieurs hiérarchiques" qui n'y croient pas plus que nous. On contourne la chose en faisant du copié/collé qui n'a plus de sens. Une absurdité de plus. Et le sentiment de ne plus faire corps avec le reste de l'Administration. LPC, alias Livret Professionnel de Cassure
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Carpe diem
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
"Oui, si nous voulons être audibles, il faut sortir de la pure invocation des grands principes qui n'auront d'impact qu'auprès d'une frange déjà convaincue de la population ; d'autant plus que le principe d'égalité, appliqué à l'école, peut être retourné dans tous les sens pour lui faire dire tout et son contraire - dans le fond les pédagos, qui la plupart du temps sont de gauche, se réclament des mêmes principes fondamentaux que les enseignants réacs. Nous n'avons plus assez de poids politique et le corps professoral est divisé, noyauté par des réformistes sans doute minoritaires mais très influents.
C'est bien sur le terrain de l'efficacité des méthodes et des structures que nous pourront toucher des personnes qui sont extérieures à la profession, en particulier les patrons dont les intérêts ne sont pas toujours en contradiction avec les nôtres et peut-être même une partie des parents ".
A ceci près qu'il faudrait que l'on nous laisse développer nos méthodes et nos structures... et cela, c'est une autre histoire :lunechat:
C'est bien sur le terrain de l'efficacité des méthodes et des structures que nous pourront toucher des personnes qui sont extérieures à la profession, en particulier les patrons dont les intérêts ne sont pas toujours en contradiction avec les nôtres et peut-être même une partie des parents ".
A ceci près qu'il faudrait que l'on nous laisse développer nos méthodes et nos structures... et cela, c'est une autre histoire :lunechat:
- roxanneOracle
Enfin chez nous, on y est de plein pied.JPhMM a écrit:Petite erreur dans l'article :
En fait, ils n'y sont jamais allés.Les avis peu amènes pleuvent sur le LPC dont beaucoup d’enseignants, qui en sont revenus
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
roxanne a écrit:Enfin chez nous, on y est de plein pied.JPhMM a écrit:Petite erreur dans l'article :
En fait, ils n'y sont jamais allés.Les avis peu amènes pleuvent sur le LPC dont beaucoup d’enseignants, qui en sont revenus
Revenus dans l'huile bouillante, après avoir été roulés dans la farine
- neomathÉrudit
Le temps est loin où il fallait des armées de fantassins pour faire la guerre et des armées d'ouvriers pour faire tourner les usines. L'oligarchie n'a plus besoin du peuple et elle le sait.Celadon a écrit:Instructeurpublic a écrit:Il est possible que le libéralisme soit devenu une caricature de lui-même mais je n'exclus pas, pour ma part, que le fait de laisser une majorité de la population en dehors du marché du travail fasse partie du projet. Certains voient beaucoup plus loin que nous...
Lecture recommandée : "L'horreur économique " de Viviane Forrester
- neoSage
http://www.snes.edu/LPC-Une-simplification-marginale.html
LPC : Une simplification marginale qui ne résout rien (US Mag 724 du 20 /10 /2012)
Le ministère avait annoncé une simplification du Livret Personnel de Compétences pour cette année scolaire. Présentée au CSE pour information seulement, la simplification ne touche que l’attestation et non le livret lui-même qui est pourtant l’objet d’une large contestation. Suite à la Lettre à tous les personnels du nouveau ministre, les recteurs ont été destinataires d’une note de service (n° 2012-154 du 24-9-2012) annonçant « des modalités concrètes d’allégement du livret personnel de compétences » et modifiant les procédures de validation. Le Conseil supérieur de l’Éducation a bien été informé – mais pas consulté ! – fin octobre de la version modifiée du livret. Seule la première page, qui correspond à l’attestation finale, est remaniée. L’architecture des compétences et des domaines, l’ensemble des items restent inchangés. Les familles seront destinataires de la seule attestation. Pour les élèves qui n’ont pas de « difficultés particulières » – et non pour les seuls élèves « en difficulté » – il n’est plus demandé de renseigner les domaines et les items, mais de valider les sept compétences du socle. Mais les équipes pédagogiques devront renseigner le LPC au niveau des domaines chaque fois « qu’il s’avère que l’acquisition d’une compétence est discutée ». La question de la pertinence de nombre d’items et de la possibilité d’en évaluer certains reste donc entière.
Logique du LPC inchangée
Pour le SNES, cet « allègement » de surface ne simplifie aucunement la validation du LPC et ne résout rien car il ne modifie pas le fondement même du livret. S’il est nécessaire de rendre plus explicite l’évaluation des élèves, un LPC même « simplifié » ainsi n’est pas une réponse satisfaisante. Il doit être supprimé (tout comme la note de vie scolaire). Une remise à plat du DNB est nécessaire, tant au niveau du contenu que de la nature de certaines épreuves. La nouvelle loi d’orientation pour l’École doit permettre d’avancer sur cette question.
LPC : Une simplification marginale qui ne résout rien (US Mag 724 du 20 /10 /2012)
Le ministère avait annoncé une simplification du Livret Personnel de Compétences pour cette année scolaire. Présentée au CSE pour information seulement, la simplification ne touche que l’attestation et non le livret lui-même qui est pourtant l’objet d’une large contestation. Suite à la Lettre à tous les personnels du nouveau ministre, les recteurs ont été destinataires d’une note de service (n° 2012-154 du 24-9-2012) annonçant « des modalités concrètes d’allégement du livret personnel de compétences » et modifiant les procédures de validation. Le Conseil supérieur de l’Éducation a bien été informé – mais pas consulté ! – fin octobre de la version modifiée du livret. Seule la première page, qui correspond à l’attestation finale, est remaniée. L’architecture des compétences et des domaines, l’ensemble des items restent inchangés. Les familles seront destinataires de la seule attestation. Pour les élèves qui n’ont pas de « difficultés particulières » – et non pour les seuls élèves « en difficulté » – il n’est plus demandé de renseigner les domaines et les items, mais de valider les sept compétences du socle. Mais les équipes pédagogiques devront renseigner le LPC au niveau des domaines chaque fois « qu’il s’avère que l’acquisition d’une compétence est discutée ». La question de la pertinence de nombre d’items et de la possibilité d’en évaluer certains reste donc entière.
Logique du LPC inchangée
Pour le SNES, cet « allègement » de surface ne simplifie aucunement la validation du LPC et ne résout rien car il ne modifie pas le fondement même du livret. S’il est nécessaire de rendre plus explicite l’évaluation des élèves, un LPC même « simplifié » ainsi n’est pas une réponse satisfaisante. Il doit être supprimé (tout comme la note de vie scolaire). Une remise à plat du DNB est nécessaire, tant au niveau du contenu que de la nature de certaines épreuves. La nouvelle loi d’orientation pour l’École doit permettre d’avancer sur cette question.
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Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- MorgaredNiveau 9
neo a écrit:S’il est nécessaire de rendre plus explicite l’évaluation des élèves, un LPC même « simplifié » ainsi n’est pas une réponse satisfaisante.
Je ne comprends pas. Pourquoi et en quoi le SNES estime-t-il "nécessaire de rendre plus explicite l'évaluation des élèves" ? Je ne vois pas en quoi l'évaluation actuelle pose problème. S'agit-il d'accepter le principe des compétences pour rejeter le seul livret ?
neo a écrit: Il doit être supprimé (tout comme la note de vie scolaire). Une remise à plat du DNB est nécessaire, tant au niveau du contenu que de la nature de certaines épreuves. La nouvelle loi d’orientation pour l’École doit permettre d’avancer sur cette question.
Quel rapport entre le LPC et la conclusion sur une "nécessaire remise à plat du DNB" ? Pourquoi cela est-il nécessaire ? Pour moi, la conclusion logique, au lieu de parler du brevet qui n'est tout simplement pas le sujet, serait de réclamer l'abandon pur et simple de l'enseignement par compétences comme le souhaitent la plupart des enseignants, à moins que le SNES, encore une fois, n'y soit en fait favorable....
- MUTISExpert
Il y a quelques années, nos fiers pédagogues modernes ne juraient que par les séquences décloisonnées en Lettres. Les profs les plus expérimentés et compétents (pas ceux formatés à l'obéissance niaise et à la soumission docile) critiquaient allègrement cette pédagogie du zapping ridicule et ses poncifs (le cours magistral c'est mal, il faut "divertir" les élèves, du ludique pas du travail de fond, pas de cours de grammaire, de l'inductif pas du déductif, etc...) Nous étions nombreux à exprimer nos réticences et à détourner les principes du survol imposé.
10 ans plus tard, les inspecteurs qui vantaient cette pédagogie nouvelle soi-disant révolutionnaire ont compris les dérives et les inconvénients de cette méthode. Ils ont fait machine arrière et ont repris ce que les meilleurs profs disaient depuis le début !
Même chose pour le LPC. C'est un outil pour pédagogue en chambre ou en bureau. Les meilleurs profs le rejettent massivement (les plus dociles tentent de l'appliquer laborieusement sans y croire le plus souvent) et dans 10 ans on fera comme au Canada (on est vraiment en retard sur tout...) : on se rendra compte qu'il s'agissait d'une fumisterie inutile... Anecdote récente : une amie prof reçoit une amie du Québec. "Quoi, vous en êtes encore là ???" quand on lui parle du LPC ! Et de détailler le fiasco !
10 ans plus tard, les inspecteurs qui vantaient cette pédagogie nouvelle soi-disant révolutionnaire ont compris les dérives et les inconvénients de cette méthode. Ils ont fait machine arrière et ont repris ce que les meilleurs profs disaient depuis le début !
Même chose pour le LPC. C'est un outil pour pédagogue en chambre ou en bureau. Les meilleurs profs le rejettent massivement (les plus dociles tentent de l'appliquer laborieusement sans y croire le plus souvent) et dans 10 ans on fera comme au Canada (on est vraiment en retard sur tout...) : on se rendra compte qu'il s'agissait d'une fumisterie inutile... Anecdote récente : une amie prof reçoit une amie du Québec. "Quoi, vous en êtes encore là ???" quand on lui parle du LPC ! Et de détailler le fiasco !
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
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