Primaire : qu'est-ce que la lecture offerte ?

On trouve partout la lecture offerte dans les discussions.

Qui peut expliciter ce qu'il entend par là ?

On se pose les mêmes questions au même moment!!
Désolée...je ne t'aide pas...mais ai hâte d'avoir les avis des autres!!!

De ce que j'en sais, c'est que tu lis une histoire à tes élèves, sans objectif derrière. Ils écoutent, tu leur fais plaisir, pas besoin de répondre à tout un tas de questions derrière, tu ne l'exploites pas, c'est cadeau.

Très formateur.

Clinostale a écrit:De ce que j'en sais, c'est que tu lis une histoire à tes élèves, sans objectif derrière. Ils écoutent, tu leur fais plaisir, pas besoin de répondre à tout un tas de questions derrière, tu ne l'exploites pas, c'est cadeau.

voilà, tu leur racontes juste une histoire.

Celadon a écrit:Très formateur.

Pourquoi dis-tu ça ? Ou alors, pour toi, ça n'a pas la même définition que pour moi...

Chez moi, ils écoutent, je pose des questions, on en parle, ils émettent des hypothèses sur la suite... On lit, quoi.
Quand j'ai débuté, ça s'appelait "Heure du conte", maintenant, ça s'appelle "Lecture offerte".
Je l'ai toujours fait, de la TPS au CM2... Mais pas les mêmes bouquins !

Donc à aucun moment vous ne leur demandez par exemple de dessiner en rapport avec votre histoire.
Ce n'est que oral ?

Pour moi une lecture offerte, effectivement, ce n'est que de l'oral, en fin de journée par exemple.
Mais on ne fait pas que ça hein.

Offerte. Pas de questions. Surtout pas.
Très formateur. Ce n'est pas pour former, mais pour nourrir.

Celadon a écrit:Offerte. Pas de questions. Surtout pas.
Très formateur. Ce n'est pas pour former, mais pour nourrir.

Bon, alors chez moi, c'est de la littérature ou l'heure du conte ! Comme ça, je peux continuer à poser des questions et à favoriser la compréhension.
Je comprends mieux maintenant pourquoi sur le FDONDPLN des collègues de CE1 demandent comment faire pour que leurs élèves s'intéressent au sens de ce qu'ils lisent :shock: !

Pour moi, ça veut dire "lecture à haute voix par l'enseignant".

J'aime bien faire ça, ne pas m'arrêter, ne pas trop poser de questions, se laisser porter par l'histoire aussi. Evidemment, en fin de séance, il m'arrive assez souvent de vérifier un ou deux points dans la conversation...

Avec les grands, je pratiquais le samedi matin.

Chaque samedi, j'avais un emploi du temps assez immuable : 8 h 30 à 9 h 30 : contrôle (les matières changeaient).

Reste de la matinée : lecture offerte (par exemple j'ai lu à des CE1 successivement "Harry Potter à l'école des sorciers", "Fifi Brindacier", "Moumine le Troll" + présentation de livres par les enfants.

De 9 h 30 à 11 h 30 ? Sans autre interruption que la récré ? Chapeau !

Moi, c'est le soir, après la récré. Mais il arrive qu'on passe une bonne partie du temps à causer parce que la première phrase que j'ai lue amenait à cela.
Lire sans interruption, je le fais chez moi, pour moi. À l'école, je tiens à savoir que tout le monde en profite.

En début d'année, je lève les yeux du bouquin à chaque fin de phrase. Et si je vois que ça commence à s'agiter ou à s'endormir, j'arrête tout et on reprend à zéro, phrase par phrase ou même proposition par proposition, s'il le faut.
Jusqu'à ce que tout le monde aime les histoires et que je n'aie plus besoin de vérifier tout le temps s'ils écoutent et s'ils savent de quoi on parle.

Non, de 9 h 30 à 10 h 00 (récré) puis de 10 h 20 à 10 h 50, puis ensuite, c'était "présentation de livres par les enfants" (et moi, je me reposais au fond de la classe, )


Par contre, je n'ai jamais eu besoin de m'arrêter beaucoup dans mes lectures. Je théatralise pas mal, je vérifie de temps en temps en fin de lecture que tout le monde a bien compris, mais sinon, j'ai tendance à me dire que si pour certains les détails se perdent un peu et qu'on est à un stade encore "imprégnation", ça n'est pas trop grave. Je dois dire que 100 % de mes élèves, jusqu'à présent, ont aimé écouter les histoires.

Je précise que je les laissais dessiner en écoutant, ça les aidait souvent à se concentrer. Beaucoup d'enfants sont incapables de juste écouter les mains vides.

Je théâtralise aussi un max... et pourtant :| !
Il y a les fans qui écoutent même dans le brouhaha, même en dessinant, même en faisant les pieds au mur. Je me demande s'ils n'arriveraient pas à écouter tout en papotant avec leurs voisins...
Et puis il y a ceux qui en début de GS ou de CP sont incapables de me donner le prénom du petit garçon qu'on voit sur l'image après que j'ai répété quatre ou cinq fois, en articulant bien, et en le pointant du doigt : "Tibili est un petit garçon de six ans qui ne veut pas aller à l'école."

Il y a un truc, là ? Ou je suis nulle en théâtralisation ou je suis trop exigeante au niveau de l'attention requise pour écouter une histoire...

Ce qui m'amène à vous demandez, où sont vos élèves quand vous leur offrez une histoire: dans le coin regroupement ou à leur place bien assis ?

Je pense qu'il doit y avoir des questions d'exigence, c'est sûr... au début de CP, j'ai l'impression qu'il y a des enfants qui se laissent juste bercer par les histoires, sans vraiment entrer dedans. J'avoue que je laisse faire. Tant qu'ils sont attentifs, ça me convient dans un premier temps. Pour ceux-là, souvent, je relis, car avec mes propres enfants j'ai bien remarqué qu'il fallait lire plusieurs fois pour que le sens leur parvienne au cerveau...

Donc, je dois être beaucoup moins exigeante, en fait.

Pour les CP, je lis presque toujours dans le coin regroupement. Pour les grands, c'était chacun à sa place. Je le fais un peu en fin d'année au CP aussi.

Rikki a écrit:Pour moi, ça veut dire "lecture à haute voix par l'enseignant".

J'aime bien faire ça, ne pas m'arrêter, ne pas trop poser de questions, se laisser porter par l'histoire aussi. Evidemment, en fin de séance, il m'arrive assez souvent de vérifier un ou deux points dans la conversation...

Avec les grands, je pratiquais le samedi matin.

Chaque samedi, j'avais un emploi du temps assez immuable : 8 h 30 à 9 h 30 : contrôle (les matières changeaient).

Reste de la matinée : lecture offerte (par exemple j'ai lu à des CE1 successivement "Harry Potter à l'école des sorciers", "Fifi Brindacier", "Moumine le Troll" + présentation de livres par les enfants.

Deux livres suecophones sur 3! Merci de diffuser notre culture!

Je dois dire que j'aime énormément la littérature scandinave, pas seulement pour la jeunesse...

Rikki a écrit:Je dois dire que j'aime énormément la littérature scandinave, pas seulement pour la jeunesse...

Merci!

En particulier, les éditions Gaïa publient beaucoup de choses super...

Rikki a écrit:Je pense qu'il doit y avoir des questions d'exigence, c'est sûr... au début de CP, j'ai l'impression qu'il y a des enfants qui se laissent juste bercer par les histoires, sans vraiment entrer dedans. J'avoue que je laisse faire. Tant qu'ils sont attentifs, ça me convient dans un premier temps. Pour ceux-là, souvent, je relis, car avec mes propres enfants j'ai bien remarqué qu'il fallait lire plusieurs fois pour que le sens leur parvienne au cerveau...

Donc, je dois être beaucoup moins exigeante, en fait.

Pour les CP, je lis presque toujours dans le coin regroupement. Pour les grands, c'était chacun à sa place. Je le fais un peu en fin d'année au CP aussi.

+1 (pour tout ce que tu dis)
D'habitude je lisais 2 ou 3 albums par semaine (exceptionnellement 4, quand j'ai une mallette de la médiathèque autour d'un même auteur), et je laissais ensuite le livre en libre service pendant le reste de la période (généralement, ce sont des albums perso). Mes élèves adorent ce moment de lecture dans le coin regroupement, et ils se jettent sur les albums dès qu'ils ont une minute !
Mais cette année, j'ai acheté "Le feuilleton d'Hermès" (j'ai craqué à cause de vous :Oups: ), alors je ne sais pas trop comment je vais m'organiser pour la "lecture plaisir"...

Le feuilleton d'Hermès pour des CP, c'est peut-être un brin difficile !
Je l'ai lu en entier cet été à des enfants de 8 et 9 ans.
Ils étaient absolument passionnés, mais je ne suis pas sûre que la petite de 8 ans en ait profité autant que son frère... même si elle racontait ensuite chaque épisode à son grand-père pour qu'il ne perde pas le fil non plus !!!

Pour moi aussi, la lecture offerte, c'est sans questions ni commentaires mais plutôt une relecture encore et encore ...

En classe, on est quand même bien obligés de lire pour le "cœur de cible". Mais à la maison...

Ma dernière a toujours entendu des choses "pas de son âge". Quand elle était au berceau, elle a entendu lire Harry Potter à son aîné... elle devait avoir 18 mois quand on a commencé la lecture, on n'a juste pas fait gaffe que le bébé était là, censément en train de dormir. Un jour, elle nous a apporté le livre d'un air triomphant, et nous l'a ouvert pour qu'on lise. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien y trouver ? Je ne sais pas, honnêtement. Elle ne pouvait pas comprendre l'histoire, bien sûr. Alors ? Elle aimait écouter parce que c'était "pour les grands" ? Elle aimait entendre la voix de son papa ou de sa maman, qui est différente pendant un récit de ce qu'elle est habituellement ? Elle aimait juste ce moment particulier du coucher ? Elle aimait le bruit des pages qu'on tourne ?

Je me suis posé la question pour le dernier point, car j'ai réalisé que j'avais pris l'habitude de bouquiner pendant les tétées, quand elle était nourrisson. Pas trop le temps de lire, sinon, avec ma nichée de trois... du coup, un jour, je me suis dit que le bruit des pages qu'on tourne, ça devait pour elle être associé à la béatitude !

Je suis un peu hors sujet, je le réalise, mais peut-être pas tant que ça finalement pour une fois : je veux dire que la lecture "offerte", c'est peut-être une tentative de se rapprocher de ce qu'on vit dans les familles où le livre a une place.

C'est pour ça que ça ne me choque pas tant que ça qu'on ne vérifie pas toujours que tout est compris, acquis, qu'on peut reformuler et tout et tout : je pense qu'il y a aussi une imprégnation, quelque chose d'un peu magique dans la lecture de l'histoire, même si on ne comprend pas ou qu'on comprend de travers.

Bien sûr, il serait stupide de se contenter de lectures de ce type, mais je pense qu'on peut varier les approches, et ne pas non plus toujours exiger une compréhension fine de tout, vouloir maîtriser ce qui est compris.

Encore une anecdote perso : une de mes chansons préférées, quand j'étais petite, était "Aux marches du palais". Je ne l'avais pas comprise du tout. J'étais persuadée qu'il s'agissait d'une princesse (ben oui, dans un palais), qu'elle avait un immense lit à baldaquin (ben oui, couvert d'étoiles blanches)... c'est adulte, en la chantant à mes MS, que j'ai réalisé que la chanson racontait l'histoire d'une pauvresse, qui dormait sur les marches du palais, et que son petit cordonnier lui offrait de dormir à la belle étoile !

Il n'empêche que, même maintenant, quand je la chante, j'ai en tête l'image de la belle princesse que j'avais imaginée...

Encore un point qui me conforte dans mon idée que j'ai été une mère pas comme il faut !
Il n'y a jamais eu "la lecture du soir " chez nous !!!

Et pourtant, j'ai lu beaucoup, beaucoup de livres à mes enfants.... mais pas le soir ...