[résolu] Recherche un corpus sur le bonheur en première.

@doublecasquette: j'espère pas! pour un janséniste, c'est quand même extrêmement limite!!!

lebrudu84 a écrit:@doublecasquette: j'espère pas! pour un janséniste, c'est quand même extrêmement limite!!!

C'est mon papa qui me l'a dit, hier. Son épouse a confirmé.

ceci dit, ils n'ont pas eu l'honneur de connaître personnellement Blaise Pascal mais ils sont en général très bien informés sur tout ce genre de trucs.

gaisou a écrit:
Puis j'étais passée au théâtre avec Antigone d'Anouilh avec la problématique suivante: En quoi la pièce d’Anouilh offre-t-elle une vision tragique du bonheur comme idéal inaccessible ?

J'ai une petite question pour toi Gaisou, si tu passes par là (ou pour les autres si vous avez des idées ): je trouvais ta façon d'aborder Antigone intéressante, surtout avec ce qui précède, mais je me demandais quel GT tu faisais (enfin si tu en fais un, mais j'imagine que oui) pour accompagner cette séquence. Enfin, si c'est pas trop indiscret J'essaye de faire un projet annuel sur le thème du bonheur, et ce serait la seule chose qui me manquerait le GT théâtre...

Voilà!
• Le Prologue
• Dialogue entre Antigone et Créon de « Qu’est ce que tu vas faire maintenant » à « sale espoir ».
• Dialogue entre Antigone et le garde de « Tu crois qu’on a mal pour mourir ? » à « drôle de lettre »

Merci Gaisou!
Mais en me relisant, je me dis que je me suis mal exprimée. Je voulais savoir si en + de l'étude d'Antigone, tu fais un GT complémentaire.

doublecasquette a écrit:HS C'est vrai que Blaise Pascal il se farcissait sa frangine ?



DC véto

Je savais qu'il lui faisait des misères pour des questions d'héritage, mais j'ignorais qu'il... , mais je répondrai comme aux Prépas véto du Lycée Hoche quand ils faisaient de la provoc (private Joke !) : Ben oui ! :lol:

Va, vis et deviens a écrit:Merci Gaisou!
Mais en me relisant, je me dis que je me suis mal exprimée. Je voulais savoir si en + de l'étude d'Antigone, tu fais un GT complémentaire.

Je faisais des LC mais qui portaient sur les caractéristiques du genre théâtral, car c'est un OE qui tombe depuis 6 ans en S (vu aussi que je développe aussi cette thématique du bonheur sur 3 séquences, voir message précédent) :
• Intervention du chœur dans Antigone d’Anouilh
• l’Art Poétique de Nicolas Boileau (1674) v. 25 à 51
• L’Impromptu de Paris (1937) de Jean Giraudoux, scène 3
• Petit Organon pour le théâtre (1948) de Bertolt Brecht
• Paradoxe sur le comédien (1773) de Denis Diderot

Ensuite j'ai fait un GT sur la comédie:

L’Homme et l’aspiration à l’amour ( poursuite de la thématique du bonheur en quelque sorte, l'amour comme passion qui fait souffrir) :
Quelles formes prend l’aveu amoureux au théâtre?


• Molière, L’Ecole des Femmes (1662), V4 de « Hé bien! faisons la paix » à « Mais un cul de couvent me vengera de tout ».
• Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (1784), II, 6,7,8,9, p.192-193, de « Mme, il est charmant » à « Qui frappe ainsi chez moi ? »
• Musset, Les Caprices de Marianne (1832) I, 1; « De qui parlez-vous» à « Elle a de beaux yeux »

Merci beaucoup Gaisou pour ce complément d'infos! C'est une super bonne idée ce GT sur la comédie. Cela va me guider, je pense, pour développer ma progression.

Je reviens sur notre séquence bonheur avec des STMG; suis en train de bidouiller mon ancienne séquence destinée aux ES, et je crois que ça va fonctionner; d'autant que, ô coincidence, le manuel acheté par le lycée est justement le Magnard techno, avec la séquence "aspiration au bonheur"; serait-ce un signe?
Seul dernier souci: une lecture cursive; comme je ne ferai pas, par manque d'heures évidemment, une OI sur l'argumentation, que pourrai-je donner en cursif, en parallèle à cette séquence?
Il y a bien la possibilité de faire lire Antigone, mais j'ai peur de l'extrême redite (souvent étudiée en 3ème et/ou en seconde). Un bonheur insoutenable d'Ira Levin? Un conte voltairien? (mais Zadig ou Candide en cursif, je trouve ça rude, même en 1ère).
Des suggestions?

J'étudiais Antigone en 3ème pour définir les caractéristiques de la tragédie et du registre tragique (fatum); j'ai redécouvert, et les élèves aussi pour ceux qui l'avaient déjà étudiée, cette oeuvre à travers la thématique du bonheur (Vision épicurienne du bonheur dans le discours de Créon etc..). Ce qui a aussi intéressé les élèves, c'est ce personnage "adolescente" qu'est Antigone, rebelle, qui veut un bonheur total et tout de suite etc... et qui remet en cause un bonheur dicté par la société (pour une femme: se marier et avoir des enfants etc..)

Merci beaucoup Gaisou; je crois que ce sera donc Antigone, à moins que je ne découvre que les 3/4 l'ont déjà lu. Mais bon, si cette première STMG est au niveau de celle que je viens de découvrir cet après-midi, quoi que je fasse, ce sera sportif...

Pour ma part, je vais faire Antigone alors que je sais que les élèves ont lu cette pièce en cursive l'an dernier. A mon sens, l'un n'empêche pas l'autre: on peut lire la pièce pour la découvrir, et l'année d'après l'étudier et découvrir des aspects non perçus avec une simple lecture.

Saint-Just (C'est un texte célèbre, et essentiel, à condition d'expliquer que c'est au nom de l'idée de bonheur, comme disait Robert Mauzi, que la Terreur a été proclamée).

RAPPORT SUR LE MODE D'EXECUTION DU DECRET CONTRE LES ENNEMIS DE LA REPUBLIQUE
présenté au nom du Comité de salut public à la Convention nationale à la séance du 13 ventôse an II (3 mars 1794)


"Citoyens, je vous présente, au nom du comité de salut public, le mode d’exécution du décret rendu le 8 de ce mois contre les ennemis de la révolution.

C’est une cause très généralement sentie, que toute la sagesse d’un gouvernement consiste à réduire le parti opposé à la révolution et à rendre le peuple heureux aux dépens de tous les vices et de tous les ennemis de la liberté. C’est le moyen d’affermir la révolution que de la faire tourner au profit de ceux qui la soutiennent et à la ruine de ceux qui la combattent.

Identifiez-vous par la pensée aux mouvements secrets de tous les cœurs, franchissez les idées intermédiaires qui vous séparent du but où vous tendez. Il vaut mieux hâter la marche de la révolution que de la suivre au gré de tous les complots qui l’embarrassent, qui l’entravent. C’est à vous d’en déterminer le plan et d’en précipiter les résultats pour l’avantage de l’humanité.

Que le cours rapide de votre politique entraîne toutes les intrigues de l’étranger. Un grand coup que vous frappez retentit sur le trône et sur le cœur de tous les rois. Les lois et les mesures de détail sont des piqûres que l’aveuglement endurci ne sent pas.

Faites-vous respecter, en prononçant avec fierté la destinée du peuple français; vengez le peuple de douze cents ans de forfaits contre ses pères.

On trompe les peuples de l’Europe sur ce qui se passe chez nous. On travestit vos discussions. Mais on ne travestit point les lois fortes; elles pénètrent tout à coup les pays étrangers comme l’éclair inextinguible.

Que l’Europe apprenne que vous ne voulez plus un malheureux ni un oppresseur sur le territoire français; que cet exemple fructifie sur la terre; qu’il y propose l’amour des vertus et le bonheur! Le bonheur est une idée neuve en Europe.

Je vous propose le décret suivant:

Art. 1. – Toutes les communes de la République dresseront un état des patriotes indigents qu’elles renferment avec leurs noms, leur âge, leur profession, le nombre et l’âge de leurs enfants. Les directoires de district feront parvenir, dans le plus bref délai, ces états au comité de salut public.

Art. 2. – Lorsque le comité de salut public aura reçu ces états, il fera un rapport sur les moyens d’indemniser tous les malheureux avec les biens des ennemis de la révolution, selon le tableau que le comité de sûreté générale aura présenté et qui sera rendu public.

Art. 3. – En conséquence, le comité de sûreté générale donnera des ordres précis à tous les comités de surveillance de la République, pour que, dans un délai qu’il fixera à chaque district selon son éloignement, ces comités lui fassent passer respectivement les noms, la conduite de tous les détenus, depuis le 1er mai 1789. Il en sera de même de ceux qui seront détenus par la suite.

Art. 4. – Le comité de sûreté générale joindra une instruction au présent décret, pour en faciliter l’exécution."

AHHHHHHHHHHHHHHHH merci Abraxas!
je cherchais justement le texte d'où je tire le titre de me séquence (j'avoue humblement que je connaissais cette phrase célèbre, mais pas le texte d'origine ) .

un petit rajout pour ceux qui travaillent comme moi sur cette séquence d'argumentation : "le bonheur".
Afin de les entrainer à la question sur corpus, je cherchais un texte à mettre en confrontation avec la dernière page de Candide. Et une annale du bac m'a sauvé:

Jean Giono, Regain (1930)

Maintenant Panturle est seul.
Il a dit :
- Fille, soigne-toi bien, va doucement ; j'irai te chercher l'eau, le soir, maintenant. On a bien du contentement ensemble. Ne gâtons pas le fruit.
Puis il a commencé à faire ses grands pas de montagnard.
Il marche.
Il est tout embaumé de sa joie.
Il a des chansons qui sont là, entassées dans sa gorge à presser ses dents. Et il serre les lèvres. C'est une joie dont il veut mâcher toute l'odeur et saliver longtemps le jus comme un mouton qui mange la saladelle 1 du soir sur les collines. Il va, comme ça, jusqu'au moment où le beau silence s'est épaissi en lui, et autour de lui comme un pré.
Il est devant ses champs. Il s'est arrêté devant eux. Il se baisse. Il prend une poignée de cette terre grasse, pleine d'air et qui porte la graine. C'est une terre de beaucoup de bonne volonté.
Il en tâte, entre ses doigts, toute la bonne volonté.
Alors, tout d'un coup, là, debout, il a appris la grande victoire.
Il lui a passé devant les yeux, l'image de la terre ancienne, renfrognée et poilue avec ses aigres genêts et ses herbes en couteau. Il a connu d'un coup, cette lande terrible qu'il était, lui, large ouvert au grand vent enragé, à toutes ces choses qu'on ne peut pas combattre sans l'aide de la vie.
Il est debout devant ses champs. Il a ses grands pantalons de velours brun, à côtes ; il semble vêtu avec un morceau de ses labours. Les bras le long du corps, il ne bouge pas. Il a gagné : c'est fini.
Il est solidement enfoncé dans la terre comme une colonne.

C'est, vous l'aurez sans doute compris, la dernière page du joli roman de Giono.
Du coup, je crois avoir trouvé mes deux questions (pour les technos, c'est apparemment la règle):

1. Quelle vision du bonheur ces deux extraits proposent-ils?
2. En quoi ces dénouements sont-ils à la fois semblables et éloignés?
A votre avis, c'est un bon début?