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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Penses-tu vraiment que ce soit une solution? Je disais cela, car je n'en vois pas d'autre en fait qui puisse constituer une alternative crédible, mais ce serait remplacer un mauvais système par un autre: au lieu du dossier scientifique (et éventuellement de l'agrégation, j'y tiens , mais c'est un concours national et cela s'explique par la suite de mon raisonnement), ce serait le directeur de thèse, avec des instances universitaires, qui déciderait de tout? Ce serait encore plus mandarinal comme système! Et qui fixerait le nombre? Et qui les répartirait par Université ou par directeur de recherches?
Ce nouveau système me semblerait bien difficile à mettre en place.
PS: MP envoyé.
Ce nouveau système me semblerait bien difficile à mettre en place.
PS: MP envoyé.
- CondorcetOracle
Il y aura de toute manière un système transitoire à mettre en place (le plus tôt sera le mieux). En l'état, il ne me paraît pas admissible de prétendre pour un professeur d'université diriger vingt thèses à la fois. A cette pratique, il doit être mis fin dans les meilleurs délais. Je pense que la recherche innovante provient souvent de structures nouvelles (genre IHTP, EHESS en leur temps) et que leur création limite le mandarinat (et s'inscrit dans la logique historique universitaire médiévale où professeurs et étudiants faisaient régulièrement sécession quand la pression des pouvoirs royaux, ecclésiastiques, devenait trop grande).
Concernant l'enseignement proprement dit, ce qu'évoquait Alberto mériterait d'être généralisé : inviter des étudiants de licence dans des séminaires de master afin de leur montrer la recherche en actes et rendre plus concret leur formation.
L'actualité des Assises :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5829
Concernant l'enseignement proprement dit, ce qu'évoquait Alberto mériterait d'être généralisé : inviter des étudiants de licence dans des séminaires de master afin de leur montrer la recherche en actes et rendre plus concret leur formation.
L'actualité des Assises :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5829
- alberto79Habitué du forum
condorcet a écrit:L'envers de la précarité
http://www.collectif-papera.org/spip.php?page=article&id_article=1436
http://www.collectif-papera.org/spip.php?page=article&id_article=1439
http://drdumont.blogspot.fr/p/cest-ici-que-tout-commence.html
Derrière le cocon de l’intellectualisme français se cache en fait un système d’une rare violence que ni les récentes réformes, ni l’ancien système ne viennent adoucir. Cette violence, le jeune docteur la connaît, il l’a côtoyée. Mais le 1er mars, il lui fait face. Autant les tenants de l’ancien monde universitaire que les réformateurs à tout crin se trompent. L’idéologie ultra libérale a infiltré les sphères intellectuelles qu’on le veuille ou non et c’est bien souvent ceux qui l’ont jadis combattue qui ont instauré cette loi du plus fort. Car le jeune docteur sait ce qui l’attend s’il se lance dans la bataille. Enseigner une discipline qui n’est pas la sienne dans une université éloignée de son domicile, inscrit à la précarité puisque l’ESR ne rembourse pas les transports inter-cités, attendant patiemment l’espoir d’une mutation.
Je suis assez partagé concernant la précarité dans l´enseignement supérieur. Il y a d´un coté une précarité qui doit être combattue, et qui concerne essentiellement certains personnels techniques ou surtout administratives embauchés sur des CDD consécutives et qui devraient (vont ?) être titularisés. Ensuite il y a aussi parfois des cas où des postes d´enseignant-chercheurs sont remplacés par des non titulaires. Sincèrement je ne crois pas que ce soit une tendance importante en France, par rapport par exemple à ce qui se passe aux États-Unis où chaque fois il y a moins de postes de tenure-track professors, qui sont remplacés par des adjunct professors ou par visiting assistant professors.
Par contre il y a aussi une précarité qu’à mon avis on ne devrait pas combattre, et elle concerne des profils comme celui de la jeune docteure de vos deux derniers liens. Elle a était deux ans ATER et elle estime qu´elle a droit à un poste de titulaire. Soit. Sauf que si on titularise les ATER après il n´y aura plus de postes d´ATER en 30 ans. C´est ce que beaucoup de gens qui critiquent la précarité ne comprennent pas. Le nombre de postes d´enseignant-chercheurs titulaires dans les universités ou de chercheurs dans les établissements publics de recherche est limité et il y aura toujours beaucoup plus de candidats que de postes surtout dans certains filières. Par exemple, pour un étudiant d´histoire, de Lettres Modernes, ou de Lettres Classiques, il n´y a pas de débouché meilleure dans le monde du travail (et cela de tous points de vue) que devenir enseignant-chercheur universitaire ou chercheur. Or, même si on supprimait aujourd´hui tous les postes précaires (ATERs, post-docs, contractuels, vacataires) et qu´on les remplaçait par des postes de MCF et de CR dans 5 ou 10 o 15 ou 20 ans il y aura toujours beaucoup plus de candidats à des postes d´enseignant-chercheur que de postes et ces candidats n´auront même pas le petit aperçu du métier qui constituent les postes précaires.
La seule solution à longue terme est, en effet, à mon avis, d´un côté augmenter le niveau d´exigence des masters recherche universitaire pour restreindre le nombre d´étudiants qui peuvent s´inscrire en thèse ET au même temps, valoriser les docteurs dans le marche du travail privé.
Un exemple d´une Professeur aux États-Unis qui n´accepte plus des doctorants et demande à ses collègues de faire pareil :
http://www.insidehighered.com/advice/2010/08/18/harris
- CondorcetOracle
En France, la valorisation des docteurs sur le marché du travail est une vue de l'esprit qui ne fonctionne même pas pour l'Etat : quid de la plus-value salariale promise par le PS pour les fonctionnaires docteurs ?
Oui ou non, les universités françaises pourraient-elles fonctionner de manière pérenne sans les ATER, vacataires, chargés d'enseignement, post-docs ? Il est permis d'en douter. Je pense que vous sous-estimez largement l'importance du phénomène en France. Doit-on rappeler en outre la vocation du CDD dans le privé comme dans le public, celle de suppléer à des besoins ponctuels exprimés à court terme et non de substituer de manière durable à des emplois de titulaires ? En clair, les postes de MCF et de PR doivent être beaucoup plus nombreux que ceux d'ATER (après le doctorat), vacataires, chargés d'enseignement, post-docs. Assez de ces statuts d'attente qui visent à prolonger, étendre jusqu'à l'infini l'instabilité professionnelle !
Enfin, il est plus qu'urgent de mettre fin à un système mandarinal mortifère pour la recherche comme pour la société tout entière. Oui, l'université doit accepter un droit de regard de la société sur son fonctionnement. En 2007/2009, une grande loi sur l'enseignement supérieur aurait pu et dû émerger à la faveur d'une réflexion collective car il s'agit de l'affaire de tous : il n'en a rien été et l'université comme les organismes de recherche y ont gagné une surveillance bureaucratique/technocratique accrue qui aurait fasciné Galbraith et que n'auraient pas reniée les artisans du Plan soviétique doublée d'un exercice de constriction budgétaire, le tout relevé par une belle sauce managériale, rendant l'ensemble plus indigeste, si besoin était.
En un mot comme en mille : oui, la précarité existe dans l'ESR et pas seulement chez les ATOSS et ITA mais aussi chez les enseignants-chercheurs, oui, elle est quasi-systémique, oui, elle requiert une sélectivité importante des contrats doctoraux et doctorats sans financement, non, elle n'est pas légitime et n'a pas vocation à perdurer. Tout travail (qualifié) mérite salaire (et considération) décents.
Oui ou non, les universités françaises pourraient-elles fonctionner de manière pérenne sans les ATER, vacataires, chargés d'enseignement, post-docs ? Il est permis d'en douter. Je pense que vous sous-estimez largement l'importance du phénomène en France. Doit-on rappeler en outre la vocation du CDD dans le privé comme dans le public, celle de suppléer à des besoins ponctuels exprimés à court terme et non de substituer de manière durable à des emplois de titulaires ? En clair, les postes de MCF et de PR doivent être beaucoup plus nombreux que ceux d'ATER (après le doctorat), vacataires, chargés d'enseignement, post-docs. Assez de ces statuts d'attente qui visent à prolonger, étendre jusqu'à l'infini l'instabilité professionnelle !
Enfin, il est plus qu'urgent de mettre fin à un système mandarinal mortifère pour la recherche comme pour la société tout entière. Oui, l'université doit accepter un droit de regard de la société sur son fonctionnement. En 2007/2009, une grande loi sur l'enseignement supérieur aurait pu et dû émerger à la faveur d'une réflexion collective car il s'agit de l'affaire de tous : il n'en a rien été et l'université comme les organismes de recherche y ont gagné une surveillance bureaucratique/technocratique accrue qui aurait fasciné Galbraith et que n'auraient pas reniée les artisans du Plan soviétique doublée d'un exercice de constriction budgétaire, le tout relevé par une belle sauce managériale, rendant l'ensemble plus indigeste, si besoin était.
En un mot comme en mille : oui, la précarité existe dans l'ESR et pas seulement chez les ATOSS et ITA mais aussi chez les enseignants-chercheurs, oui, elle est quasi-systémique, oui, elle requiert une sélectivité importante des contrats doctoraux et doctorats sans financement, non, elle n'est pas légitime et n'a pas vocation à perdurer. Tout travail (qualifié) mérite salaire (et considération) décents.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
alberto79 a écrit:La seule solution à longue terme est, en effet, à mon avis, d´un côté augmenter le niveau d´exigence des masters recherche universitaire pour restreindre le nombre d´étudiants qui peuvent s´inscrire en thèse ET au même temps, valoriser les docteurs dans le marche du travail privé.
Un exemple d´une Professeur aux États-Unis qui n´accepte plus des doctorants et demande à ses collègues de faire pareil :
http://www.insidehighered.com/advice/2010/08/18/harris
On en est malheureusement très loin en France. Les masters recherche que j'ai pu lire sont d'un niveau assez médiocre. Mais comment pourrait-il en être autrement? La réforme du LMD, en cassant les anciennes maîtrises et DEA, a remplacé des diplômes centrés autour de la formation à et par la recherche par des diplômes où il y a parfois plus de 20h de cours par semaine. Dans ces conditions, comment faire de la recherche?
L'élévation du niveau d'exigence serait effectivement une excellente chose. Mais ce n'est pas demain la veille: avec la déconnexion des masters recherche et enseignement (quoi qu'on puisse penser par ailleurs du lien qui existait auparavant), les meilleurs étudiants ne choisissent pas forcément les masters recherche (car ils veulent assurer leurs arrières) et certains professeurs, notamment en province, acceptent ensuite en thèse des titulaires de masters enseignement qui ne sont pas formés à la recherche.
Le passage au système que vous préconisez serait souhaitable à mon avis, mais il nécessite une véritable révolution culturelle: baisser le nombre d'heures de cours en master recherche, limiter l'accès à ce master recherche aux meilleurs étudiants (et pas à ceux qui n'ont pas le niveau pour passer le CAPES, comme ça se voit parfois) et, surtout, enrayer la fuite en avant lancée par certains professeurs qui acceptent tous les projets de thèses qu'on leur soumet.
condorcet a écrit:La valorisation des docteurs sur le marché du travail est une vue de l'esprit qui ne fonctionne même pas pour l'Etat : quid de la plus-value salariale promise par le PS pour les fonctionnaires docteurs ?
Serait-ce possible? Sinon, au nom de l'équité de traitement, les bac+3 qui passent des concours de catégorie C ou des bac+5 qui passent des concours de catégorie B vont aussi demander une revalorisation salariale.
Le problème des salaires est réel et il faut le régler, mais à mon avis pas comme ça.
- CondorcetOracle
Ce n'était qu'un exemple du formidable mépris avec lequel les docteurs sont traités hors ESR dans le monde du travail (public et privé).
- User5899Demi-dieu
Ce matin dans Libé, une nouvelle idée géniale d'un soc :et-si-les-profeus-de-faqueu-y-zétaient-notés-par-leurs-zétudiants-hein-cest-y-pas-que-ce-serait-cooleuh-lol ?
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Cripure a écrit:Ce matin dans Libé, une nouvelle idée géniale d'un soc :et-si-les-profeus-de-faqueu-y-zétaient-notés-par-leurs-zétudiants-hein-cest-y-pas-que-ce-serait-cooleuh-lol ?
Ca aiderait à lutter contre la démagogie ambiante, c'est sûr
Déjà qu'on est amené à se vendre pour attirer les étudiants aux cours, dans un contexte de concurrence entre profs), cette évolution risquerait d'aggraver cette tendance néfaste
- CondorcetOracle
Et pendant ce temps...
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/01/03/a-l-inserm-une-chercheuse-indispensable-doit-partir-apres-onze-ans-et-douze-cdd_1812499_3224.html#xtor=AL-32280308
Avec un bonus :
http://www.amazon.fr/nouveaux-intellos-pr%C3%A9caires-Anne-Rambach/dp/2290021512/ref=la_B001JOZBS2_1_4?ie=UTF8&qid=1357215541&sr=1-4
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/01/03/a-l-inserm-une-chercheuse-indispensable-doit-partir-apres-onze-ans-et-douze-cdd_1812499_3224.html#xtor=AL-32280308
Le Monde a écrit:A 32 ans, cette ingénieure, mariée et mère de deux enfants, a enchaîné onze années de contrats à durée déterminée dans un centre de recherche en cancérologie à Nantes avant de se retrouver sur le carreau. Pour l'heure, "c'est la galère", dit-elle – après douze CDD, et six avenants prolongeant ces contrats, "au sein d'une seule et même équipe de recherche médicale".
Avec un bonus :
http://www.amazon.fr/nouveaux-intellos-pr%C3%A9caires-Anne-Rambach/dp/2290021512/ref=la_B001JOZBS2_1_4?ie=UTF8&qid=1357215541&sr=1-4
- retraitéeDoyen
Cripure a écrit:Ce matin dans Libé, une nouvelle idée géniale d'un soc :et-si-les-profeus-de-faqueu-y-zétaient-notés-par-leurs-zétudiants-hein-cest-y-pas-que-ce-serait-cooleuh-lol ?
Et si le ministre de léducnaze il était noté par les professeurs?
Quoi que, y'en a qui le trouvent génial, c'est sûr!
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Un effet des assises? La fin de l'AERES.
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/01/03/fin-de-vie-pour-l-aeres_1812620_1650684.html
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/01/03/fin-de-vie-pour-l-aeres_1812620_1650684.html
- CondorcetOracle
Mais l'évaluationnite et le facteur h ne disparaîtront pas avec elle
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
On peut le craindre...
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- Le rapport des Assises de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- George Debrégeas, "Qu'attendre des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche ? Rien, ou pire encore ?" (site de l'association Sauvons La Recherche)
- Enseignement supérieur : "On ne chauffe plus au moment où il commence à faire froid [...] Nous réduisons certains cours. On n’entretient pas les bâtiments".
- Décret permettant l'affectation des PLP en collèges/LGT/Supérieur et PE dans le supérieur
- cour d'assises
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