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- GrypheMédiateur
Pour info.
http://www.profencampagne.com/article-le-malaise-enseignant-face-au-college-unique-108884581.htmlMardi 7 août 2012
Le malaise enseignant face au "collège unique"...
Aux récriminations habituelles des milieux néo-conservateurs dont les chantres sont, parmi d'autres moins attirés par les lumières des plateaux, Madame Polony et Messieurs Brighelli, Le Bris ou Finkielkraut, s'ajoute en France un malaise de plus en plus ancré face à la réalité quotidienne du collège unique, le problème de la gestion des classes et de la transmission du savoir. Une enquête, commandée par la FSU (principal syndicat enseignant) au début des années 2000, indiquait que les trois-quarts des enseignants de moins de 35 ans estimaient que demander au collège d'accueillir tous les élèves était irréaliste. (La même enquête révélait aussi qu' une majorité écrasante de parents était favorable au maintien du collège unique). Or, et ceci n'est JAMAIS relevé, cette défiance enseignante, savamment et méthodiquement alimentée par les néo-conservateurs passeistes, a atteint un pic au moment où le collège commençait à devenir unique pour ne l'être quasi immédiatement déjà plus puisque l'âge minimum d'entrée en apprentissage a été abaissé à 14 ans en février 2006. Le désarroi enseignant est donc bien plus vécu face aux réalités quotidiennes que face aux désillusions engendrées par les conséquences à long terme du collège unique, lesquelles n'ont d' ailleurs jamais été évaluées sérieusement.
Pour comprendre ce désarroi, il convient de rappeler certains éléments.
La France et le Luxembourg sont les deux seuls pays d'Europe à recruter leurs enseignants du secondaire sur concours AVANT qu'ils n'aient reçu une formation pédagogique. D'où sans doute les difficultés à gérer ensuite des classes hétérogènes, difficultés multipliées par le fait que rien dans le passé de ces mêmes enseignants ne les a préparés à relever ce défi pédagogique. Ils ne sont de toute manière pas recrutés pour leurs qualités en la matière.
Rien de tel en Europe du Nord ni au Royaume Uni où le recrutement est placé chaque année sous la responsabilité des autorités éducatives locales en fonction des besoins de chaque école particulière. L' expérience professionnelle spécifique prime sur la formation initiale générale. Rien de tel non plus au sud de l'Europe où les postulants sont recrutés sur concours APRES que ceux-ci aient reçu une formation pédagogique. En France, et c'est un cas unique sur le Vieux Continent, les enseignants sont recrutés car étant avant tout de bons élèves dans leur discipline. Ce modèle était très bien adapté au système sélectif de l' immédiate après-guerre. Il ne l' est plus du tout au collège unique. Il crée même un déphasage complet entre l' apprentissage et la pratique, ce qu' avait semble-t-il bien senti Luc Ferry qui déclarait en 2003 : « Il est nécessaire de revoir l'organisation des concours de recrutement des professeurs du second degré et de s' assurer que les futurs enseignants reçoivent la formation adaptée à leur futur métier et ne se font pas de celui-ci une représentation inexacte, source de déception et de frustration ». Voeu sans suite...
Comment s'étonner alors qu'un grand nombre d'enseignants soit réceptif à l'idée selon laquelle tout le monde ne peut pas assimiler le même enseignement secondaire? Comment demander aux «meilleurs élèves» d' une génération de transmettre ce qu'ils savent à l'ensemble de la génération suivante, « mauvais » et moyens compris? Il faut bien comprendre et faire comprendre qu' il n'y aura jamais que quelques « meilleurs élèves » par génération, toujours. Comprendre et faire comprendre que l'excellence pour chacun est un devoir enseignant, mais que parvenir à l'excellence restera toujours le fait de quelques-uns.
Les autorités politiques françaises, de droite comme de gauche, peinent à surmonter ces contradictions. Pourtant, l' expansion scolaire par le biais du collège unique a été une réussite en se traduisant par une amélioration incontestable des destins sociaux sur le long terme. Beaucoup, sans ce volontarisme, se trouveraient aujourd' hui sur le marché du travail sans aucune qualification secondaire. Le surcroît de formation dont ont bénéficié les enfants de milieux modestes au fil des générations d' après-guerre s'est traduit par une amélioration très sensible de leur situation salariale à l'âge adulte. Malgré ces incontestables avancées, la France peine à franchir une nouvelle étape dans le processus de la démocratisation.
Les Etats-Unis, le Canada, les pays nords européens n' ont jamais eu de système de sélection des élèves les plus faibles vers des filières de relégation (contrairement à l'idée copieusement répandue, jamais contestée par les médias et donc acceptée par le plus grand nombre). Les politiques de « collège unique » n'y ont donc pas d'équivalent immédiatement comparable. Au contraire, ces pays ont mené de vigoureuses politiques d'allongement de la durée obligatoire de scolarisation (15% des Etats américains ont aujourd'hui un âgede fin de scolarité obligatoire de 18 ans). Grace aux travaux de Philippe Oeropoulos, on sait que ces politiques ont eu des conséquences, à moyen et long terme, très positives sur le salaire et la santé des interessés.
La France serait donc bien avisée de retrouver une vision plus optimiste et volontariste de l'avenir de son école, dont le collège unique fait partie. Un collège unique non pas ancré dans une mythique « égalité des chances », mais dans la réalité d'une «école pour tous», gérée de plus en plus par un Ministère associé de plus près aux Régions co-gérant ses personnels éducatifs tout en maintenant évidemment le caractère national des diplômes...
Une réflexion inspirée du livre d'Eric Maurin, La Nouvelle Question Scolaire, Seuil Paris 2007
PS : Et je dirais que plutôt qu'une "Ecole pour tous", si nous parlions d'une "Ecole pour chacun"?... Ce qui ne fait pas appel aux mêmes réflexes décisionnels... Il faudra bien ça pour sauver notre Princesse de Clèves...
Christophe Chartreux
Par christophe Publié dans : profencampagne
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- malcolmNiveau 5
néo-conservateurs passéiste, ça fait super dangereux!cette défiance enseignante, savamment et méthodiquement alimentée par les néo-conservateurs passeistes
- JohnMédiateur
Le texte ayant sans doute ete ecrit en 2006, je tiens à preciser que l'expression ne vise pas le forum
Elle vise Le Bris, Brighelli et Polony, et à mon avis l'auteur a bien tort de mettre les 3 dans le meme panier. Le Bris est un reactionnaire pur et dur, Polony et Brighelli ne sont pas simplement conservateurs puisque l'idee d'evolution leur va tres bien. Simplement, ils condamnent les orientations de certaines evolutions.
Pour Finkielkraut, c'est un peu plus compliqué, et je serais mauvais juge pour en parler.
Elle vise Le Bris, Brighelli et Polony, et à mon avis l'auteur a bien tort de mettre les 3 dans le meme panier. Le Bris est un reactionnaire pur et dur, Polony et Brighelli ne sont pas simplement conservateurs puisque l'idee d'evolution leur va tres bien. Simplement, ils condamnent les orientations de certaines evolutions.
Pour Finkielkraut, c'est un peu plus compliqué, et je serais mauvais juge pour en parler.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- jilucorgNeoprof expérimenté
De toute façon, le style vulgairement polémique de cette phrase d'intro ôte d'emblée pour moi tout intérêt et valeur intellectuelle à la suite.Aux récriminations habituelles des milieux néo-conservateurs dont les chantres sont, parmi d'autres moins attirés par les lumières des plateaux, Madame Polony et Messieurs Brighelli, Le Bris ou Finkielkraut,
- Reine MargotDemi-dieu
l'idée que le problème vient du manque de formation pédagogique des profs en France et que leur concours ne sanctionne aucune expérience face aux classes me fait bien rire. Des membres de ma famille sont profs en Espagne et une collègue et amie de ma cousine prof de physique me demandait à l'époque : ils sont comment chez vous en France? Ici "son fatales"
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- RobinFidèle du forum
John a écrit:Le texte ayant sans doute ete ecrit en 2006, je tiens à preciser que l'expression ne vise pas le forum
Elle vise Le Bris, Brighelli et Polony, et à mon avis l'auteur a bien tort de mettre les 3 dans le meme panier. Le Bris est un reactionnaire pur et dur, Polony et Brighelli ne sont pas simplement conservateurs puisque l'idee d'evolution leur va tres bien. Simplement, ils condamnent les orientations de certaines evolutions.
Merci pour cette précision. Traiter de "réactionnaires" des gens qui réfléchissent et qui font preuve d'esprit critique, on connaît le procédé. le communisme ne marche pas ? C'est parce qu'il n'y a pas assez de communisme ! L'Union européenne non plus ? C'est parce que les pays d'Europe "ne sont pas encore assez étroitement unis" ! Cette apologie du collège unique fera sans doute les délices de la FCPE, mais ne résiste pas à une unique journée de cours dans un collège... unique, en ZEP ou non.
Ce n'est pas en refusant de voir les problèmes qu'on les supprime et en cassant les thermomètres qu'on fait baisser la fièvre. J'ai enseigné pendant vingt ans en collège unique, en ZEP et hors ZEP et j'ai assisté à la dégradation inexorable du climat et du niveau des élèves dans les établissements scolaires : montée de la violence et des incivilités, refus de travailler, baisse du temps d'attention réduit à quelques minutes pour certains élèves, baisse du niveau en orthographe, en grammaire,, en vocabulaire, en conjugaison, en compréhension, culture générale en berne, etc.
Lorsque le collège unique a été mis en place en 1975 par René Haby, ministre de l’Éducation nationale de Valéry Giscard d'Estaing, il y avait des "garde-fous" au collège unique : orientations après la 5ème, CPPN, 4èmes et 3ème technologiques et dédoublements systématiques des classes dans certains matières. Tout cela a été supprimé petit à petit, aussi bien par la Gauche que par la Droite, avec une nette accélération des "réformes" à partir des années 90 (suppression des classes technologiques et Loi d'Orientation Jospin qui a gravé dans le marbre le dogme de l’élève au centre du système éducatif. La situation est devenue ingérable, tous les enseignants le savent (et ce n'est pas une question de formation initiale), mais l'idéologie ignore le réel.
- Reine MargotDemi-dieu
Robin a écrit:
Lorsque le collège unique a été mis en place en 1975 par René Haby, ministre de l’Éducation nationale de Valéry Giscard d'Estaing, il y avait des "garde-fous" au collège unique : orientations après la 5ème, CPPN, 4èmes et 3ème technologiques et dédoublements systématiques des classes dans certains matières. Tout cela a été supprimé petit à petit, aussi bien par la Gauche que par la Droite, avec une nette accélération des "réformes" à partir des années 90 (suppression des classes technologiques et Loi d'Orientation Jospin qui a gravé dans le marbre le dogme de l’élève au centre du système éducatif. La situation est devenue ingérable, tous les enseignants le savent (et ce n'est pas une question de formation initiale), mais l'idéologie ignore le réel.
c'est que ces filières coûtent cher, aussi. quand on peut faire des économies tout en brossant les parents dans le sens du poil, pourquoi s'en priver?
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La famille Bélier
- philannDoyen
Jilucorg + 1
Et la liste des pseudo-évidences ne m'inspirent pas non plus. Mettre sur un même pied les Etats Unis et le Canada par exemple me semble d'assez mauvaise fois.
Par ailleurs, il y a quand même un biais fréquent mais qui l'énerve au plus haut point, c'est l'opposition entre 1) collège unique et voie professionnelle 2) assimilation entre voie professionnelle et voie de relégation.
Qu'il faille apporter le plus au plus grand nombre j'en suis bien d'accord (mais faudrait-il encore dire que l'on est là pour transmettre, car si on garde tout le monde jusqu'à 18 ans pour organiser des pseudo-débats et des balles au prisonnier je me sens peu concernée). Mais d'où vient cette idée, que le collège unique est forcément le meilleur moyen pour cela? Pourquoi ne pas imaginer que pour apporter la même chose à tous, il faut peut-être employer des méthodes et prendre des chemins différents?
Par ailleurs, je pense sincèrement que certains élèves crèvent du collège puis du passage quasi d'office en lycée géné (faute de places dans certaines filières professionnelles) où ils s'ennuient sans y voir le moindre intérêt ni avoir la moindre chance de bien s'en sortir quand ils ne possèdent pas les bases...
C'est quand même fou d'écrire un article sur l'école en parlant des profs, des parents, des politiques éducatives, des salaires des futurs employés etc...sans dire un mot des élèves cassés par le système... unique, sans doute inadapté à un grand nombre d'entre eux...
Et la liste des pseudo-évidences ne m'inspirent pas non plus. Mettre sur un même pied les Etats Unis et le Canada par exemple me semble d'assez mauvaise fois.
Par ailleurs, il y a quand même un biais fréquent mais qui l'énerve au plus haut point, c'est l'opposition entre 1) collège unique et voie professionnelle 2) assimilation entre voie professionnelle et voie de relégation.
Qu'il faille apporter le plus au plus grand nombre j'en suis bien d'accord (mais faudrait-il encore dire que l'on est là pour transmettre, car si on garde tout le monde jusqu'à 18 ans pour organiser des pseudo-débats et des balles au prisonnier je me sens peu concernée). Mais d'où vient cette idée, que le collège unique est forcément le meilleur moyen pour cela? Pourquoi ne pas imaginer que pour apporter la même chose à tous, il faut peut-être employer des méthodes et prendre des chemins différents?
Par ailleurs, je pense sincèrement que certains élèves crèvent du collège puis du passage quasi d'office en lycée géné (faute de places dans certaines filières professionnelles) où ils s'ennuient sans y voir le moindre intérêt ni avoir la moindre chance de bien s'en sortir quand ils ne possèdent pas les bases...
C'est quand même fou d'écrire un article sur l'école en parlant des profs, des parents, des politiques éducatives, des salaires des futurs employés etc...sans dire un mot des élèves cassés par le système... unique, sans doute inadapté à un grand nombre d'entre eux...
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- jilucorgNeoprof expérimenté
Alors oui, l'an passé, le basculement est devenu systématique : le môme n'a pas assez de points pour qu'Affelnet lui trouve une place conforme à ses demandes en 2nde pro → il va en 2nde générale avec des bases plus que "fragiles" – comme on dit à présent – en français-math-HG-LV1...philann a écrit:Par ailleurs, je pense sincèrement que certains élèves crèvent du collège puis du passage quasi d'office en lycée géné (faute de places dans certaines filières professionnelles) où ils s'ennuient sans y voir le moindre intérêt ni avoir la moindre chance de bien s'en sortir quand ils ne possèdent pas les bases...
- ProvenceEnchanteur
jilucorg a écrit:Alors oui, l'an passé, le basculement est devenu systématique : le môme n'a pas assez de points pour qu'Affelnet lui trouve une place conforme à ses demandes en 2nde pro → il va en 2nde générale avec des bases plus que "fragiles" – comme on dit à présent – en français-math-HG-LV1...philann a écrit:Par ailleurs, je pense sincèrement que certains élèves crèvent du collège puis du passage quasi d'office en lycée géné (faute de places dans certaines filières professionnelles) où ils s'ennuient sans y voir le moindre intérêt ni avoir la moindre chance de bien s'en sortir quand ils ne possèdent pas les bases...
D'après la COP de mon bahut, dans certains établissements, c'est la moyenne générale qui détermine le passage en seconde GT. :shock:
- jilucorgNeoprof expérimenté
Ben oui, en commission d'appel, zou ! Plus la peine de tenter de faire valoir le 06 en français et/ou en maths, sous peine de passer pour un réac méchant.
- philannDoyen
Mais le pire c'est que certains élèves NE VEULENT PAS aller en général.
Dans mon collège cette année, 31 élèves se sont retrouvés à ne pas avoir de place dans des filières pro...qui sont pour certaines de plus en plus demandées mais qui coûtent chères. Donc pas de place et élèves en fin d'année déboussolés. Où comment leur envoyer le message, que pour eux il n'y a de place nulle part.
Dans mon collège cette année, 31 élèves se sont retrouvés à ne pas avoir de place dans des filières pro...qui sont pour certaines de plus en plus demandées mais qui coûtent chères. Donc pas de place et élèves en fin d'année déboussolés. Où comment leur envoyer le message, que pour eux il n'y a de place nulle part.
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- GrypheMédiateur
31 non affectés ? Mais c'est énorme !
C'est un gros collège ?
C'est un gros collège ?
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- philannDoyen
bah non! Mais on a eu un changement complet de direction (Principal, PA et CPE) et je pense que ça a pas aidé (enfin je dis ça mais j'en sais rien parce que c'était ma première année donc je débarquais aussi)
Mais les collègues PE étaient pas à la fête et les gosses et leurs parents non plus...
Mais les collègues PE étaient pas à la fête et les gosses et leurs parents non plus...
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- User5899Demi-dieu
Qu'ajouter ?Robin a écrit:l'idéologie ignore le réel.
- MarcassinHabitué du forum
Un tableau sur le chômage pour "l'amélioration incontestable des destins sociaux sur le long terme" :Les autorités politiques françaises, de droite comme de gauche, peinent à surmonter ces contradictions. Pourtant, l' expansion scolaire par le biais du collège unique a été une réussite en se traduisant par une amélioration incontestable des destins sociaux sur le long terme. Beaucoup, sans ce volontarisme, se trouveraient aujourd’hui sur le marché du travail sans aucune qualification secondaire. Le surcroît de formation dont ont bénéficié les enfants de milieux modestes au fil des générations d' après-guerre s'est traduit par une amélioration très sensible de leur situation salariale à l'âge adulte.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- WonderWomanBon génie
pareil !philann a écrit:Jilucorg + 1
Et la liste des pseudo-évidences ne m'inspirent pas non plus. Mettre sur un même pied les Etats Unis et le Canada par exemple me semble d'assez mauvaise fois.
ça m'a frappée ça. Quand je préparais le concours, on me disait bcp de bien de CAP cui/res -> voie d'élite. J'ai découvert à mon grand dam, que c'était une voie de garage, les gamins étaient orientés là parce que trop faibles pour un bac pro mais pas d'autres CAP proches de chez eux peut être plus adaptés à leurs envies ... donc voie de garage. Tristephilann a écrit:
Par ailleurs, il y a quand même un biais fréquent mais qui l'énerve au plus haut point, c'est l'opposition entre 1) collège unique et voie professionnelle 2) assimilation entre voie professionnelle et voie de relégation.
tout à fait : c'est pourtant pas choquant que de réaliser que tout le monde n'est pas fait du même moule et que tout le monde n'apprend pas de la même manière. Si ?philann a écrit:
Qu'il faille apporter le plus au plus grand nombre j'en suis bien d'accord (mais faudrait-il encore dire que l'on est là pour transmettre, car si on garde tout le monde jusqu'à 18 ans pour organiser des pseudo-débats et des balles au prisonnier je me sens peu concernée). Mais d'où vient cette idée, que le collège unique est forcément le meilleur moyen pour cela? Pourquoi ne pas imaginer que pour apporter la même chose à tous, il faut peut-être employer des méthodes et prendre des chemins différents?
philann a écrit:
Par ailleurs, je pense sincèrement que certains élèves crèvent du collège puis du passage quasi d'office en lycée géné (faute de places dans certaines filières professionnelles) où ils s'ennuient sans y voir le moindre intérêt ni avoir la moindre chance de bien s'en sortir quand ils ne possèdent pas les bases...
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- WonderWomanBon génie
philann a écrit:Mais le pire c'est que certains élèves NE VEULENT PAS aller en général.
Dans mon collège cette année, 31 élèves se sont retrouvés à ne pas avoir de place dans des filières pro...qui sont pour certaines de plus en plus demandées mais qui coûtent chères. Donc pas de place et élèves en fin d'année déboussolés. Où comment leur envoyer le message, que pour eux il n'y a de place nulle part.
Ben oui on ferme des classes ... les bacs pro manuels (AMAA) disparaissent au profit des généralistes (compta, secretariat, commerce)
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- egometDoyen
Robin a écrit:John a écrit:Le texte ayant sans doute ete ecrit en 2006, je tiens à preciser que l'expression ne vise pas le forum
Elle vise Le Bris, Brighelli et Polony, et à mon avis l'auteur a bien tort de mettre les 3 dans le meme panier. Le Bris est un reactionnaire pur et dur, Polony et Brighelli ne sont pas simplement conservateurs puisque l'idee d'evolution leur va tres bien. Simplement, ils condamnent les orientations de certaines evolutions.
La situation est devenue ingérable, tous les enseignants le savent (et ce n'est pas une question de formation initiale), mais l'idéologie ignore le réel.
Et elle suppose ses adversaires non seulement coalisés mais aussi très efficaces dans leur propagande. Brighelli, le Bris et Polony seraient sans doute très heureux de se savoir si influents.
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- MamaVénérable
Marcassin, je trouve l'invocation de ce tableau inadaptée : l'article ne dit pas que le collège unique fait baisser le chômage, évidemment, mais qu'il y a davantage de personnes qui gravissent des classes socio-professionnelles par rapport à leurs parents depuis sa création, ce qui est peut-être vrai, mais n'empêche pas de chercher de meilleures solutions d'enseignement pour les plus faibles. Et ce serait peut-être encore mieux, ces derniers étant alors repris à part avec les bases et une chance d'y arriver, au lieu de rester largués et de gêner les autres.
Et ce serait bien de donner la source du tableau, il m'intéresse pour une autre raison
Et ce serait bien de donner la source du tableau, il m'intéresse pour une autre raison
- GrypheMédiateur
Ah oui mais là, il est prouvé que c'est faux.mamamanette a écrit:l'article ne dit pas que le collège unique fait baisser le chômage, évidemment, mais qu'il y a davantage de personnes qui gravissent des classes socio-professionnelles par rapport à leurs parents depuis sa création, ce qui est peut-être vrai
Ne me demandez plus les références en revanche...
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- Isis39Enchanteur
Marcassin a écrit:Un tableau sur le chômage pour "l'amélioration incontestable des destins sociaux sur le long terme" :Les autorités politiques françaises, de droite comme de gauche, peinent à surmonter ces contradictions. Pourtant, l' expansion scolaire par le biais du collège unique a été une réussite en se traduisant par une amélioration incontestable des destins sociaux sur le long terme. Beaucoup, sans ce volontarisme, se trouveraient aujourd’hui sur le marché du travail sans aucune qualification secondaire. Le surcroît de formation dont ont bénéficié les enfants de milieux modestes au fil des générations d' après-guerre s'est traduit par une amélioration très sensible de leur situation salariale à l'âge adulte.
Rappel : les courbes partent de la période du plein emploi (Trente Glorieuses), donc forcément le chômage augmente à partir des chocs pétroliers. Donc, c'est inutile de s'en servir pour descendre le collège unique.
- MamaVénérable
Gryphe a écrit:Ah oui mais là, il est prouvé que c'est faux.mamamanette a écrit:l'article ne dit pas que le collège unique fait baisser le chômage, évidemment, mais qu'il y a davantage de personnes qui gravissent des classes socio-professionnelles par rapport à leurs parents depuis sa création, ce qui est peut-être vrai
Ne me demandez plus les références en revanche...
Oui oui, je n'en sais rien, je disais peut-être, je me méfie des statistiques et suis ignorante sur ce point. Mais on ne peut pas non plus rendre le collège unique responsable du chômage !
- AuroreEsprit éclairé
... puisque les raisons de le descendre ne manquent pas par ailleurs...Isis39 a écrit:Marcassin a écrit:Un tableau sur le chômage pour "l'amélioration incontestable des destins sociaux sur le long terme" :Les autorités politiques françaises, de droite comme de gauche, peinent à surmonter ces contradictions. Pourtant, l' expansion scolaire par le biais du collège unique a été une réussite en se traduisant par une amélioration incontestable des destins sociaux sur le long terme. Beaucoup, sans ce volontarisme, se trouveraient aujourd’hui sur le marché du travail sans aucune qualification secondaire. Le surcroît de formation dont ont bénéficié les enfants de milieux modestes au fil des générations d' après-guerre s'est traduit par une amélioration très sensible de leur situation salariale à l'âge adulte.
Rappel : les courbes partent de la période du plein emploi (Trente Glorieuses), donc forcément le chômage augmente à partir des chocs pétroliers. Donc, c'est inutile de s'en servir pour descendre le collège unique.
Quoi qu'il en soit, faire croire qu'en temps de crise (ou pas) le collège unique, qui n'est qu'une conséquence de la crise (car mis en place avant tout pour instruire un maximum d'élèves au moindre coût) élève le niveau moyen d'une population est une vaste escroquerie de la part des politiques et de la sociologie officielle.
- AuroreEsprit éclairé
Pour le reste, et sans vouloir m’appesantir plus que de raison sur ce torchon, une chose me trouble : comment l'auteur de l'article peut dans le même temps se réclamer du progressisme à cors et à cris et distribuer du réac à tout un chacun, tout en convoquant Luc Ferry et en reprenant à son compte l'un des slogans favoris du gouvernement précédent : la culture, ou le savoir pour chacun ?
Les rétrogrades se trouvent-ils vraiment là où on nous le dit ?
Les rétrogrades se trouvent-ils vraiment là où on nous le dit ?
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