- RobinFidèle du forum
"L'éthologie (étude du comportement des animaux) contemporaine a opéré une révolution majeure dont on n'a pas encore pris la mesure. Les représentations classiques de l'animal ne sont plus tenables : l'opposition entre nature et culture ne suffit plus à rendre compte de la différence qui sépare l'homme de l'animal.
Une véritable ethologie est désormais nécessaire pour comprendre de nombreuses sociétés animales comme celle des chimpanzés, des éléphants ou de certains mammifères marins.
Réexaminant les notions d'outil, de communication, de rationalité, Dominique Lestel montre que les comportements culturels ne constituent pas une rupture propre à l'humain, mais qu'ils émergent progressivement dans l'histoire du vivant.
Il suggère par ailleurs que certains animaux doivent être considérés comme d'authentiques sujets dotés d'une histoire, d'une conscience de soi et de représentations complexes.
Autant dire que le statut de l'humain doit être repensé de façon radicale : c'est là une des questions majeures du XXIème siècle."
"Dans la pensée occidentale, nature et culture constituent classiquement les deux termes d'une opposition fondamentale et irréductible, explique Dominique Lestel... L'homme est par essence un animal de culture, ce qui non seulement le distingue de tout animal, mais le distingue suffisamment pour le faire sortir de toute animalité.
Cette vision de l'homme est corrélative d'une façon de se représenter l'animal comme une espèce de robot autonome plus ou moins intelligent, mais fondamentalement programmé a priori (c'est-à-dire par la nature, alors que l'homme serait programmé a posteriori, par la culture).
Les temps ont changé. Nous connaissons mieux les animaux grâce à l'essor prodigieux des disciplines académiques qui s'en occupent, comme l’éthologie.
Nous continuons pourtant à tenir pour acquis que l'animal occupe un autre espace que celui de la culture - et que l'un des problèmes majeurs qu'il faut résoudre consiste à comprendre comment l'homme est devenu humain (...)
L'objectif de cet essai s'appuie sur la conviction forte que nous n'avons pas besoin d'un "miracle" pour expliquer le passage de l'animal à l'humain, mais que le problème reste entier et qu'il est d'une complexité considérable. Dans les pages qui suivent, je soutiens la thèse selon laquelle loin de s'opposer à la nature, la culture est un phénomène qui est intrinsèque au vivant dont elle constitue une niche particulière, qu'on en trouve les prémices dès le début de la vie animale, et que le développement de ces comportements permet de comprendre comment un authentique "sujet" a émergé dans l'animalité.
(...) Le vrai sujet de ce livre est de montrer que l'idée que les animaux sauvages ont des cultures et qu'ils peuvent être considérés comme des sujets est parfaitement défendable, qu'elle transforme profondément non seulement nos concepts du couple nature/culture, mais aussi ceux du couple homme/animal, et que les arguments les plus importants en faveur d'une telle position ne sont pas nécessairement ceux qui sont habituellement mis en avant..."
Né le 1 septembre 1961 à Paris, Dominique Lestel est un philosophe et éthologue français, maître de conférences au département d'études cognitives de l'École normale supérieure et membre d'une équipe de recherche en éco-anthropologie et ethnologie du Muséum national d'histoire naturelle.
Dominique Lestel dans ses travaux de recherche s'oppose aux représentations classiques de l'animal. L'opposition entre nature et culture ne suffit plus à rendre compte de la différence qui sépare l'homme de l'animal. Une véritable ethnologie est nécessaire pour comprendre de nombreuses sociétés animales.
En réexaminant les notions d'outil, de communication, de rationalité, il montre que les comportements culturels ne constituent pas une rupture propre à l'humain. Dominique Lestel explique qu'il y a progressivement émergence de comportements culturels dans l'histoire du vivant.
Dominique Lestel s'intéresse tout particulièrement à l'interaction homme-animal. La durée de cette interaction, les rapports qui s'instaurent entre l'homme et l'animal, leur manière de vivre ensemble constituant des éléments indispensables pour caractériser ce dernier.
Publications :
Paroles de singes L'impossible dialogue homme-primate, éd. La Découverte, Paris, 1995
L'Animalité Essai sur le statut de l'humain, éd. Hatier, Paris, 1996
Les Origines animales de la culture, éd. Flammarion, Paris, 2001, « Champs », 2009
L’Animal singulier, éd. du Seuil, « La Couleurs des idées », Paris, 2004
Les Grands Singes L'Humanité au fond des yeux, avec Pascal Picq, Vinciane Despret et Chris Herzfeld, éd. Odile Jacob, Paris, 2005
Les Animaux sont-ils intelligents ?, éd. Le Pommier, Paris, 2006
Les Amis de mes amis, éd. du Seuil, Paris, 2007
L'Animalité, éd. de l'Herne, Paris, 2007
L'Animal est l'avenir de l'homme Munitions pour ceux qui veulent (toujours) défendre les animaux, éd. Fayard, Paris, 2010
Une véritable ethologie est désormais nécessaire pour comprendre de nombreuses sociétés animales comme celle des chimpanzés, des éléphants ou de certains mammifères marins.
Réexaminant les notions d'outil, de communication, de rationalité, Dominique Lestel montre que les comportements culturels ne constituent pas une rupture propre à l'humain, mais qu'ils émergent progressivement dans l'histoire du vivant.
Il suggère par ailleurs que certains animaux doivent être considérés comme d'authentiques sujets dotés d'une histoire, d'une conscience de soi et de représentations complexes.
Autant dire que le statut de l'humain doit être repensé de façon radicale : c'est là une des questions majeures du XXIème siècle."
"Dans la pensée occidentale, nature et culture constituent classiquement les deux termes d'une opposition fondamentale et irréductible, explique Dominique Lestel... L'homme est par essence un animal de culture, ce qui non seulement le distingue de tout animal, mais le distingue suffisamment pour le faire sortir de toute animalité.
Cette vision de l'homme est corrélative d'une façon de se représenter l'animal comme une espèce de robot autonome plus ou moins intelligent, mais fondamentalement programmé a priori (c'est-à-dire par la nature, alors que l'homme serait programmé a posteriori, par la culture).
Les temps ont changé. Nous connaissons mieux les animaux grâce à l'essor prodigieux des disciplines académiques qui s'en occupent, comme l’éthologie.
Nous continuons pourtant à tenir pour acquis que l'animal occupe un autre espace que celui de la culture - et que l'un des problèmes majeurs qu'il faut résoudre consiste à comprendre comment l'homme est devenu humain (...)
L'objectif de cet essai s'appuie sur la conviction forte que nous n'avons pas besoin d'un "miracle" pour expliquer le passage de l'animal à l'humain, mais que le problème reste entier et qu'il est d'une complexité considérable. Dans les pages qui suivent, je soutiens la thèse selon laquelle loin de s'opposer à la nature, la culture est un phénomène qui est intrinsèque au vivant dont elle constitue une niche particulière, qu'on en trouve les prémices dès le début de la vie animale, et que le développement de ces comportements permet de comprendre comment un authentique "sujet" a émergé dans l'animalité.
(...) Le vrai sujet de ce livre est de montrer que l'idée que les animaux sauvages ont des cultures et qu'ils peuvent être considérés comme des sujets est parfaitement défendable, qu'elle transforme profondément non seulement nos concepts du couple nature/culture, mais aussi ceux du couple homme/animal, et que les arguments les plus importants en faveur d'une telle position ne sont pas nécessairement ceux qui sont habituellement mis en avant..."
Né le 1 septembre 1961 à Paris, Dominique Lestel est un philosophe et éthologue français, maître de conférences au département d'études cognitives de l'École normale supérieure et membre d'une équipe de recherche en éco-anthropologie et ethnologie du Muséum national d'histoire naturelle.
Dominique Lestel dans ses travaux de recherche s'oppose aux représentations classiques de l'animal. L'opposition entre nature et culture ne suffit plus à rendre compte de la différence qui sépare l'homme de l'animal. Une véritable ethnologie est nécessaire pour comprendre de nombreuses sociétés animales.
En réexaminant les notions d'outil, de communication, de rationalité, il montre que les comportements culturels ne constituent pas une rupture propre à l'humain. Dominique Lestel explique qu'il y a progressivement émergence de comportements culturels dans l'histoire du vivant.
Dominique Lestel s'intéresse tout particulièrement à l'interaction homme-animal. La durée de cette interaction, les rapports qui s'instaurent entre l'homme et l'animal, leur manière de vivre ensemble constituant des éléments indispensables pour caractériser ce dernier.
Publications :
Paroles de singes L'impossible dialogue homme-primate, éd. La Découverte, Paris, 1995
L'Animalité Essai sur le statut de l'humain, éd. Hatier, Paris, 1996
Les Origines animales de la culture, éd. Flammarion, Paris, 2001, « Champs », 2009
L’Animal singulier, éd. du Seuil, « La Couleurs des idées », Paris, 2004
Les Grands Singes L'Humanité au fond des yeux, avec Pascal Picq, Vinciane Despret et Chris Herzfeld, éd. Odile Jacob, Paris, 2005
Les Animaux sont-ils intelligents ?, éd. Le Pommier, Paris, 2006
Les Amis de mes amis, éd. du Seuil, Paris, 2007
L'Animalité, éd. de l'Herne, Paris, 2007
L'Animal est l'avenir de l'homme Munitions pour ceux qui veulent (toujours) défendre les animaux, éd. Fayard, Paris, 2010
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